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Métapo infos - Page 732

  • L'Europe en "multicrise"...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Richard Dessens, cueilli sur Eurolibertés et consacré à la crise de l'Europe politique... Docteur en droit et professeur en classes préparatoires, Richard Dessens a notamment publié La démocratie travestie par les mots (L'Æncre, 2010), Henri Rochefort ou la véritable liberté de la presse (Dualpha, 2017) et La démocratie interdite (Dualpha, 2018).

     

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    L'Europe en "multicrise"

    La mondialisation heureuse des idéologues du bonheur universel et surtout paradis de la haute finance elle aussi apatride, est en berne. L’euphorie du début des années quatre-vingt triomphantes prend fin progressivement depuis les premières années du XXIe siècle. Le cycle fou trentenaire s’est heurté aux réalités politiques, humaines, écologiques et morales qui remettent en cause de manière encore ténue et peu visible les diktats du tout économique. Si la puissance divinisée des GAFA et de leurs nouvelles sœurs chinoises est encore évidente, on ne peut plus aujourd’hui parier sur leur pérennité tant leur fragilité est désormais palpable malgré les apparences. Géants aux pieds d’argile.

    La chute de l’URSS, la domination monopolistique des USA, unique gendarme du monde dans les années quatre-vingt-dix, puis le 11 septembre, puis la crise économique de 2008, le terrorisme, la très inquiétante puissance chinoise tentaculaire, les grandes migrations, les mutations climatiques, tout concourt à remodeler un nouveau monde, de nouveaux équilibres précaires – car les équilibres ne sont que des déséquilibres provisoirement stabilisés –, de nouvelles valeurs ou tout du moins un rejet des valeurs droit-de-l’hommiennes et économiques qui dirigent le monde occidental depuis 1945. Nous assistons aux troubles générateurs d’un nouvel ordre mondial, qui risque de voir s’affronter un jour la Chine et l’Asie au reste du monde.

    Dans ce bouleversement insidieux d’un ancien monde onirique auquel s’accrochent encore nos élites, l’Europe confirme son effacement en réalité commencé après la Seconde Guerre mondiale. Le fol espoir de l’Union européenne n’a fait que renforcer, contrairement à toute sa logique économique, sa disparition d’un leadership international. Empêtrée dans un apparent progrès fait d’entêtement dans ses erreurs d’appréciation, l’Europe vit toujours dans les conséquences de la IIe Guerre mondiale et dans sa course pour rattraper une mondialisation… qui est déjà en train de tourner la page dans ses formes actuelles. L’Europe a encore une fois une guerre de retard et en porte les terribles stigmates.

    Crises politique, économique, morale, humaine, sont le quotidien de cette Europe dévastée par son « Union » idéologique déconnectée des nouvelles réalités mondiales. Incohérence de ses membres, chocs de valeurs contradictoires, replâtrages de façade, absence d’unité politique à l’international. Même sa « puissance » économique qui en fait, sur le papier, le premier PIB mondial, ne signifie rien et ne produit aucun impact sur son rayonnement international. L’Europe est un astre éphémère éteint avec lequel les véritables puissances souveraines peuvent jouer à leur gré : USA, Chine, Russie, pour des motifs et intérêts d’ailleurs différents.

    Les partisans du « plus d’Europe » pensent donc avoir trouvé la solution, sans tenir compte du fait que leurs « valeurs » et leur idéologie trouvent de moins en moins d’écho dans la volonté des peuples européens, et sans admettre que les seules puissances qui peuvent survivre sont celles dotées de la souveraineté et d’un sentiment fort d’appartenance à une histoire et à une culture propres. Tout ce qui constitue donc cette « identité » rejetée, voire soigneusement détruite depuis des décennies, par nos élites dont les velléités cosmopolites généreuses sont déjà dépassées, après avoir tant affaibli les peuples européens.

    Coincée entre le sillage américain, auquel adhèrent encore la grande majorité des États européens, et ses atermoiements ambigus avec la Russie, l’Europe ne sait plus à quel saint se vouer, puisqu’elle a perdu depuis déjà longtemps son identité propre. L’Europe a besoin économiquement de la Russie mais la déteste politiquement. L’Europe a besoin des USA économiquement et militairement mais déteste Trump, mis dans le même sac que Poutine. Ces positions amènent à des politiques incompréhensibles, contradictoires souvent, en ordre dispersé toujours, qui font de l’Europe un partenaire sans aucune fiabilité pour des États sérieux et sûrs de leurs intérêts. Quant à la France, à l’Angleterre ou à l’Allemagne, seules puissances économiques encore identifiables, la condescendance amusée de la Chine, de la Russie ou des USA est à peine camouflée derrière les sourires de façade et le respect de principe dû à quelques vieilles dames à la gloire passée. Il n’y a plus que M. Macron pour faire croire qu’il est important. Affligeant.

    Richard Dessens (EuroLibertés, 13 août 2018)

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  • L'autre siècle...

    Les éditions Fayard publient cette semaine sous la direction de Xavier Delacroix un recueil d'essais uchroniques intitulé L'autre siècle et basé sur le postulat d'une défaite française sur la Marne en septembre 1914, et donc d'une victoire rapide de l'Allemagne, donnant naissance à un autre siècle... On retrouve parmi les auteurs les historiens Christian Ingrao, Stéphane Audoin-Rouzeau et Pascal Ory, ou encore Bruno Fuligny...

     

    Xavier Delacroix - L'autre siècle - Les Allemands ont gagné la bataille de la Marne.

    " A quoi ressemblerait le monde si l'Allemagne de Guillaume II avait gagné la bataille de la Marne en septembre 1914 au lieu de la France ? Si finalement, un an plus tard, elle était sortie victorieuse de la Première Guerre mondiale ? Pour donner vie à cet autre XXe siècle, sept historiens et cinq auteurs de fiction se sont adonnés à l'exercice savoureux de l'uchronie. Du journal d'un psychiatre berlinois aux notes d'une mission chinoise sur le Reich asiatique.
    Du traumatisme des soldats français revenus du front vivants mais vaincus aux espoirs suscités par une Amérique gardienne de la paix. Sans oublier la New Wave américaine initiée par un certain François Truffaut. Tous nous plongent dans un monde à la fois étrange et familier. Cela non pour refaire l'Histoire, mais pour l'interroger. Et nous interroger sur notre rapport au destin et au hasard."

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  • " Du point de vue de l’idéologie dominante, l’immigration n’est pas un problème... "

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque la position des Européens face à l'immigration massive... Philosophe et essayiste, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et L'écriture runique et les origines de l'écriture (Yoran, 2017).

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    Alain de Benoist : « L’Union européenne est en train de se casser sur la question des migrants »

    En s’amplifiant, la crise des migrants semble en train d’aboutir à une crise institutionnelle en Europe. Quand la fronde anti-migratoire ne concernait que des pays « mineurs » et « lointains » (Pologne ou Hongrie), la Commission européenne pouvait encore traiter cette affaire par le mépris. Mais quand c’est l’Italie, pays fondateur de l’Europe, qui tape du poing sur la table, l’affaire ne prendrait-elle pas une autre tournure ?

    Les historiens de l’avenir retiendront que l’Union européenne, qui avait survécu tant bien que mal à un élargissement hâtif, à un déficit de démocratie permanent et à la crise de l’euro, est aujourd’hui en train de se casser sur la question des migrants. C’est un tournant effectivement historique, mais peut-on s’en étonner ? Au fil des années, les pathologies sociales liées à l’immigration ont fini par occuper la première place dans les préoccupations des Européens. Les gens ne supportent tout simplement plus ce qu’ils perçoivent comme une « invasion » ou une « submersion », et ils le supportent d’autant plus mal qu’ils ont l’impression que les flux ne sont pas près de se ralentir. Plus important encore, ils ne croient plus ceux qui, depuis des années, leur expliquent doctement que l’immigration est une « chance » économique et démographique, et qu’il faut avoir le cœur singulièrement sec pour ne pas y voir aussi une « obligation morale ». Les Français sont volontiers xénophobes, mais absolument pas racistes (les Allemands, c’est le contraire). Ils savent bien que ce ne sont pas les « préjugés » qui leur gâchent la vie. Bref, ils voient ce qu’ils voient, et ils savent qu’ils le voient.

    L’Europe se disloque, mais aussi se recompose. Les pays d’Europe centrale, qui ne veulent pas se transformer à leur tour en caravansérails, se retirent du jeu. On dit qu’ils se replient sur eux-mêmes, mais ils s’associent entre eux. Non seulement les pays du groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) s’opposent frontalement aux consignes immigrationnistes de la Commission de Bruxelles, mais ils ont aussi rallié l’Initiative des trois mers, lancée il y a trois ans par le président polonais Andrzej Duda et la présidente croate Kolinda Grabar-Kitarović, qui comprend également les trois pays baltes, l’Autriche, la Slovénie, la Croatie, la Roumanie et la Bulgarie. Ce bloc de douze pays et de 120 millions d’habitants, s’étendant de la Baltique à l’Adriatique et à la mer Noire, pourrait bien constituer l’embryon d’une autre Europe.

    Les sondages montrent que la question migratoire arrive depuis longtemps en tête des préoccupations des Français et des Européens, et que l’hostilité à l’immigration ne fait que croître. Pourquoi les gouvernements n’en tiennent-ils pas compte, alors que cela risque de leur coûter politiquement très cher ?

    D’abord parce qu’ils sont tétanisés par les lobbies associatifs et médiatiques, qui répètent soir et matin les mantras du politiquement correct. Ils ne veulent les affronter à aucun prix. Mais la raison la plus profonde est qu’ils sont eux-mêmes acquis à l’idéologie dominante. Or, du point de vue de l’idéologie dominante, l’immigration n’est pas un problème et ne peut pas en être un, puisque les cultures et les peuples comptent pratiquement pour rien. Seuls comptent les individus. Toute réglementation de l’immigration revient à violer le principe libéral selon lequel on ne peut accepter l’utilisation des aspects contingents de l’identité des individus, à commencer par leur origine ou leur appartenance socioculturelle, pour légitimer des « inégalités de traitement ».

    Le libéralisme aborde la question dans une optique purement économique : l’immigration se résume à une augmentation du volume de la main-d’œuvre et de la masse potentielle des consommateurs. Elle se justifie, en outre, par l’impératif de libre circulation des hommes, des capitaux et des marchandises. Un million d’extra-Européens venant s’installer en Europe, c’est donc seulement un million d’individus qui viennent s’ajouter à d’autres millions d’individus. Le problème, c’est que les habitants du pays d’accueil, eux, ne voient pas arriver des « individus » mais des contingents de Maliens, de Sénégalais, de Maghrébins, de Pakistanais, etc., dont ils constatent qu’ils sont porteurs de mœurs difficilement conciliables avec les leurs. C’est ce qui fait toute la différence.

    En Italie, l’union des populistes de gauche (M5S) et de droite (la Ligue) est une nouveauté par rapport à l’Autriche, par exemple, avec sa coalition droite-extrême droite. Ce phénomène est-il spécifiquement italien ou peut-il survenir dans d’autres pays, dont la France, toujours à la recherche de son éternelle « union des droites » ?

    Les phénomènes politiques de grande ampleur s’exportent rarement à l’identique d’un pays à l’autre, mais y prennent plutôt des formes différentes. Il en va ainsi des mouvements populistes, qui ne cessent aujourd’hui de monter dans toute l’Europe, mais qui s’y configurent de manière variable. Ils ont, cependant, un trait essentiel en commun. C’est que le sentiment d’insécurité culturelle suscité par la vague migratoire ne suffit pas à expliquer le populisme. Il ne commence à y avoir de populisme que là où l’insécurité économique et sociale s’ajoute à l’insécurité culturelle, essentiellement dans les couches populaires et dans une partie (grandissante) des classes moyennes. C’est pour cela que le clivage « exclus d’en bas contre nantis d’en haut » se substitue de plus en plus au clivage gauche-droite. Et c’est exactement ce qui se s’est passé en Italie, pays en première ligne face aux flux migratoires, mais qui a aussi été très gravement touché par la crise financière de 2008. N’en doutons pas, c’est ce qui va se produire de plus en plus ailleurs.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 16 août 2018)

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  • Retour sur ces années-là...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous les meilleurs moments de l’émission “Cette année là”, diffusée sur TV Libertés. Patrick Lusinchi et les journalistes du magazine Eléments reviennent sur les événements culturels marquants des dernières décennies.

    Au programme,

    - 1973, le livre de Robert PaxtonLa France de Vichy”,

    - 1975, le film “Dupont Lajoie” d’Yves Boisset,

    - 1977, la chanson “Lily” de Pierre Perret,

    - 1981, le livre “L’idéologie française” de Bernard Henri Lévy,

    - 2008, le livre de Sylvain GouguenheimAristote au Mont st Michel”.

     

     

                                    

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  • Beowulf, le guerrier...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un documentaire diffusé par Arte et signalé par l'excellent site Theatrum Belli, consacré à la légende de Beowulf. Parvenue jusqu'à nous au travers d'un long poème épique en vieil anglais, cette légende a notamment inspiré J.R.R. Tolkien.

     

                                          

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  • Un peu d'occupation...

    Les éditions Robert Laffont viennent de publier dans leur collection Bouquin, sous le titre Occupation, les ouvrages de Pierre Assouline sur la période de l'Occupation, dont Une éminence grise, consacré à Jean Jardin, homme d'influence et directeur de cabinet de Pierre Laval, et Le fleuve Combelle, consacré au journaliste Lucien Combelle, qui fut un proche de Drieu la Rochelle et le rédacteur en chef de la revue Révolution nationale. Pierre Assouline est journaliste et chroniqueur.

     

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    " Les romans et biographies de Pierre Assouline liés à la période de l'Occupation représentent une part essentielle de son oeuvre. L'auteur s'est intéressé tout particulièrement au rôle des éminences grises qui ont agi dans les coulisses du pouvoir vichyste, tel le fascinant Jean Jardin. Dans son essai sur L'Épuration des intellectuels comme dans le récit de son amitié paradoxale avec le " collabo " Lucien Combelle, il évoque la situation des écrivains, éditeurs et patrons de presse compromis avec l'occupant. Il pose en filigrane la question, restée sensible, de la responsabilité morale et politique des créateurs et des hommes de pensée à des moments aussi cruciaux.
    Cette dramaturgie trouble et tragique est au coeur des obsessions du romancier. Dans La Cliente, un biographe enquêtant sur la vie d'un écrivain découvre par hasard des milliers de lettres de dénonciation, dont l'une concerne l'un de ses propres amis et sa famille qui a été déportée. Lutetia entraîne le lecteur dans le dédale vertigineux du Paris occupé à travers un de ses hôtels mythiques. On retrouve ce théâtre d'ombres dans Sigmaringen, petite ville d'Allemagne où le maréchal Pétain et ses derniers fidèles bénéficièrent d'un ultime refuge en septembre 1944.
    Dans sa préface inédite, où il dévoile la genèse de ses textes, Pierre Assouline éclaire toutes les ambiguïtés de cette histoire collective : une " zone grise semée de doutes et de compromis ", écrit-il, où " le mal subi côtoie le mal commis ". En montrant toute sa complexité, ce volume permet d'approcher de plus près la vérité d'une époque. "

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