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Métapo infos - Page 292

  • L’affaire McKinsey, un scandale si prévisible...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Rodolph Cart, cueilli sur le site de la revue Éléments dans lequel il évoque, au travers du scandale de l'emprise de la société de conseil McKinsey sur l'état macronien, le remplacement de la démocratie par une ploutocratie...

     

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    L’affaire McKinsey, un scandale si prévisible

    Alors que certains commencent à parler de « scandale d’État » ou d’une « affaire McKinsey », l’omniprésence des cabinets de conseil, dans la gouvernance macroniste, soulève des questions légitimes. Par un système d’optimisation fiscale, le Sénat relève, après commission d’enquête, que McKinsey n’aurait payé aucun impôt en France depuis une dizaine d’années. Plus grave, le rapport du Sénat révèle, sous le quinquennat Macron, un doublement des dépenses pour les cabinets de conseil. Présents partout dans nos politiques publiques dont les plus sensibles (défense, santé, éducation), à telle enseigne que le gouvernement semble avoir instauré une véritable « consultocratie ». Or, cette collusion du public-privé ne repose-t-elle pas la question de notre système politique ? Cette croyance absolue dans le privé n’est-elle pas la marque d’une idéologie plus profonde ?

    Un premier constat nous vient dans cette affaire : l’État pourrait assumer ces missions. Tout l’enjeu de ce scandale repose dans l’affrontement – à bas bruit – entre les fonctionnaires et les cabinets de conseil. La chose est d’autant plus alarmante que le gouvernement semble, après de nombreux exemples, consentir à favoriser l’avis du privé contre le public. Le credo « Ce sera toujours mieux dans le privé » semble s’être installé aux plus hautes sphères du pouvoir. Mais cela doit-il nous surprendre ? Pas si sûr.

    L’absence d’un véritable État

    La pensée de l’État fut pendant longtemps, des Grecs jusqu’à Hobbes et Bodin, au centre de l’esprit politique européen. Après son apparition à la Renaissance et son absolutisation au XVIIe siècle, l’influence du libéralisme semble l’avoir fait entrer dans une instance de neutralisation. Sa transformation actuelle tendrait vers l’« État total » selon Carl Schmitt, le grand théoricien du politique. Total dans le sens d’un hyperétatisme qui le porterait à intervenir dans toutes les domaines de notre vie sociale. L’identification entre État et société n’est pas loin ; et cela constituerait, de manière paradoxale, son affaiblissement et son incapacité à demeurer une institution purement politique.

    Toute une partie critique de l’État se trompe quand elle voit dans les penseurs étatistes des apologistes béats de l’État. Ces penseurs étatistes, au contraire, sont des adversaires de la pensée du « toujours plus d’État », et seraient plutôt les défenseurs d’un « État politiquement fort » qui ne « disperserait pas son crédit dans les activités non politiques », selon Julien Freund, disciple de Carl Schmitt. Sa fusion-confusion avec la société l’empêcherait de jouer pleinement son rôle, et le réduirait à utiliser ses compétences dans des domaines qu’il ne peut assumer. Freund ajoute que cela participerait d’une volonté de « saper l’autorité étatique par en dessous, bien qu’elle apparaisse en surface omnipotente ».

    Walther Rathenau, ministre sous la République de Weimar, disait que notre destin n’est plus dans la politique mais dans l’économie. Il n’était ni le premier ni le dernier à dire cela. De fait, la doctrine libérale de l’État a renforcé ce postulat en faisant prédominer les déterminants économiques pour résoudre les questions politiques. C’est justement cet argument qu’avancent les cabinets de conseil. Se présentant comme « neutres », proposant des réponses dénuées d’idéologies, ils préconisent une dépolitisation des sujets politiques et glorifient l’imposture de la neutralité axiologique des réponses économiques.

    Les cabinets de conseil contre le peuple

    Depuis les guerres de religions du XVIe siècle, la triade du peuple-État-espace ne supporte la moindre interférence. Le pouvoir est direct entre le peuple et l’État bien qu’ils restent distincts. Mais le libéralisme, en fondant État et société, brisa cette séparation et fit apparaître de nouveau la doctrine de la potestas indirecta, le pouvoir indirect, en l’occurrence le respect du droit, remettant en cause cette unité. N’agissant pas directement par la voie du commandement, l’influence de cette doctrine sur le politique a fait de ses thuriféraires les vrais « maîtres », peu importe qu’ils ne soient pas élus.

    Qu’est-ce ici le libéralisme ? C’est la prolifération de ces pouvoirs indirects qui faussent l’image du politique et détruisent son image d’autorité. Ces pouvoirs indirects plongent un peuple dans l’inexistence politique. Ils sont le signe qu’un peuple n’a plus « la force ou la volonté de se maintenir dans la sphère du politique », selon l’expression de Schmitt. S’il agit au nom de la légalité – et non plus de la souveraineté –, l’État perd sa légitimité et son droit de demander un devoir d’obéissance envers le peuple.

    Concept-clé de l’État moderne, la souveraineté est indissociable de la pensée de l’État. « Est souverain, dit Schmitt, celui qui décide lors d’une situation exceptionnelle ». Le fait que le gouvernement ait délégué, dans des situations de crises, son pouvoir de décision à des pouvoirs indirects ne témoigne que du refus par l’État de remplir ces charges politiques. Hostile à la notion de souveraineté, de nation et de non-ingérence dans les affaires de l’État, la doctrine libérale promeut cet impérialisme du droit (Kelsen) et de l’économie par des organisations privées.

    Raison pour laquelle les démocraties libérales sont incapables de répondre à des situations exceptionnelles ; or, l’exception qui ne devait être qu’une perturbation devient dans ces conditions un état de fait. Ainsi, ce n’est plus l’État qui est souverain, mais bien l’entité (juridique, économique, etc.) qui lui dicte sa décision. Tant que l’État refusera de prendre une décision par lui-même, il acceptera que d’autres forces le fassent à sa place et le soumettent à leurs normes.

    Le résultat d’une privatisation sans limite

    Le fait marquant de la société moderne fut donc la différenciation entre les prérogatives publiques et les initiatives privées. Cette séparation fut si constitutive de la modernité que les juristes ont pu parler de summa divisio. Guillaume Travers l’appelle une déchirure, et rappelle que cette séparation – typiquement moderne, on le redit – tourne résolument le dos à l’ancien ordre du monde qui était un ordre communautaire orienté par la recherche du bien commun. Non seulement cette déchirure (public-privé) se désintéresse du bien commun, mais en outre elle aboutit à l’appropriation de la chose publique par une poignée de personnes n’agissant que par intérêts privés.

    Le propre des sociétés liquides dans lesquelles nous vivons est néanmoins de brouiller de plus en plus la distinction public-privé s’atténuant. Voilà le prix d’une économie ouverte et mondialisée où le « devenir privé » du monde suit une pente dangereuse pour les peuples. Dans ce contexte, ces cabinets incarnent l’avant-garde d’une sorte de gouvernement mondial n’appliquant qu’une seule et même idéologie qu’est l’économisme. Fondés sur l’abstraction généralisée et l’indifférenciation pour leurs clients, ces cabinets, à la clientèle mondiale, distillent les mêmes conseils et cela qu’importe l’État auquel ils s’adressent.

    Les infrastructures, le droit, les forces de l’ordre et le gouvernement restent en place, mais seulement pour garantir la circulation des flux, des échanges, des contrats et de la sécurité du commerce. Des structures privées se chargent alors de la prise en main du politique, mais aussi des domaines que l’État continue de « contrôler » – théorie de l’État total – tout en déléguant ces missions de service public à des entreprises. Ce bouleversement par le haut (décision politique) et par le bas (services réalisés par le privé) fait dire à Guillaume Travers que nous sommes en face d’un authentique « gouvernement des intermédiaires ».

    La logique de la gouvernance

    Une gestion public-privé des affaires politiques semble donc incarner la gouvernance Macron. Pour bien cerner le macronisme, il faut comprendre ce qu’est la gouvernance. Elle est un mode de gestion des affaires complexes dans lequel les acteurs principaux (publics comme privés) se déploient sur le même plan – à l’horizontale, sinon à égalité. Aussi, elle implique que les affaires publiques nécessitent un traitement semblable aux affaires privées.

    Abolissant la distinction public-privé, l’État ne doit plus être qu’un agent régulateur. Cela est justifié par la croyance libérale en un phénomène de mécanisme d’auto-ajustement apparenté à celui du marché. Rappelons aussi que les acteurs des dispositifs de gouvernance se recrutent principalement par cooptation et par proximité idéologique. Quand on constate le pantouflage des fonctionnaires et des proches de LREM avec les cabinets, la chose nous paraît encore une fois vérifiée.

    Chose importante : le processus de décision de la gouvernance est toujours révocable et provisoire. Les décisions ne sont plus le produit d’un débat ou d’une délibération, mais bien de négociation entre « égaux » – ce que sont le client et le prestataire de services. La gouvernance se rapproche de la tradition jurisprudentielle illustrée par la Common Law. Cette dernière délaisse les lois votées au profit des normes négociées. Damant le pion à la démocratie populaire, cette « démocratie sectorielle » promeut une logique de cooptation qui s’adapte parfaitement à une « découpe » du bien commun en secteurs, en clientèles, en marchés, chacun régi par ses propres intérêts.

    Produits du néo-institutionnalisme, les relations sociales et politiques entre l’État et les citoyens doivent s’interpréter selon des termes strictement économiques. La privatisation des services publics doit déboucher sur une libéralisation complète des activités de production et d’échange afin d’installer l’économie de marché. Les cabinets, en appliquant cette doctrine de consultation et de décision concertée post-régalienne, ne sont que les agents privés de cette gouvernance économique mondiale. Quand les grandes institutions (FMI, Banque mondiale, OMC) se chargent d’édifier les normes négociées à l’échelle planétaire.

    La primauté de la norme négociée sur la loi démocratiquement votée entérine la supériorité du pouvoir des juges (qui se substituent au pouvoir du législateur). Ce repositionnement à l’horizontale, la prédominance de l’économie et la concertation entre des acteurs publics et privés témoignent du danger que représente la gouvernance macroniste pour la France. Car ce à quoi on assiste, c’est au remplacement de la démocratie par une ploutocratie. À nous de réagir au plus vite.

    Rodolph Cart (Site de la revue Éléments, 1er avril 2022)

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  • Tour d'horizon... (224)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur la chaîne de Geopragma, Pierre Conesa et Gérard Chesnel s'intéressent à la guerre des mémoires...

    La victimologie : une nouvelle discipline politique - Réflexion sur le Wokisme et les nouvelles guerres de la mémoire

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    - sur le Figaro Vox, le 24 mars dernier, Pierre Brochand, ancien directeur de la DGSE, a donné une long entretien consacré à la question de l'immigration. Faute de pouvoir vous renvoyer vers celui-ci, qui est réservé aux abonnés, nous vous mettons en lien son précédent entretien donné au même journal en 2020, et surtout le texte, essentiel, de sa communication devant la Fondation Res Publica en 2019...

    «L’immigration est le défi le plus redoutable auquel nous sommes confrontés» (1/2)

    «Face à l’immigration, la société des individus n’est qu’un magasin de porcelaine» (2/2)

    Pour une véritable politique de l'immigration

    Pierre Brochand.jpg

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  • Feu sur la désinformation... (371)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Jules Blaiseau.

    Au sommaire :

    • 1 - L'image de la semaine
      Joe Biden a eu des propos durs et explosifs à l'égard de son homologue russe Vladimir Poutine. Les médias ne questionnent toujours pas sa santé mentale.
    • 2 - "Macron assassin" : la polémique
      "Macron assassin" a t-on pu entendre scander la foule du Trocadéro pendant près de 10 secondes. La polémique lancée par BFM TV n'a fait qu'enfler depuis. Challenges parle même du plus grand déferlement de haine depuis les années 30 !
    • 3 - Revue de presse
      Anne-Sophie Lapix clash Zemmour, des émeutes sont tues à Aulnay, Villeurbanne, Rillieux, Vénissieux et Sevran, Arte fait sa propagande contre le nucléaire ...
    • 4 - Macron et son patrimoine
      Un reportage d'Off Investigation accuse Macron de sous-évaluer grandement son patrimoine (550 000 euros) dans ses déclarations de candidat. Est-ce le scandale de trop qui fera tomber la macronie ?

     

                                             

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  • Géopolitique de l'Europe impériale...

    Le nouveau numéro de la revue Réfléchir & agir (n°73 - Printemps 2022) est disponible en kiosque. Le dossier est consacré à la géopolitique de l'Europe...

    Réfléchir&Agir 73.png

    Au sommaire :

    En bref

    Antipasti

    Philippe d'Hugues

    Scènes et rustines du nationalisme

    DOSSIER 

    Géopolitique de l'Europe impériale

    Pour l'Europe impériale, contre l'UE, par Eugène Krampon

    Qu'est-ce que l'Europe impériale ?, par Eugène Krampon
    Entretien avec Robert Steuckers
    Les enseignements oubliés de Jordis von Lohausen, par Eugène Krampon
    La Méditerranée, route migratoire et tombeau de l'Europe, par Klaas Malan
    L'Empire face au monde musulman, par Klaas Malan

    Huntington, le penseur fondamental du choc des civilisations , par Scipion de Salm

    Grand entretien

    Edmond Fraysse

    Fascismes

    L'influence de Charles Manson sur les NS US, par Jules Vérin

    Mystères

    Les momies du Xinjiang, par Edouard Rix

    Tradition

    Sergio Pessot, fils du soleil, par Christian Bouchet

    Un livre  est un fusil

    La Révolte des masses, par Bruno Favrit

    Notes de lecture

    Les crimes du mois

    Musique

    Entretien avec Peste Noire

    Disques

     

     

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  • Transmission de la mémoire européenne...

    Le 6 février 2022, Charles Gave recevait, sur la chaîne de l'Institut des libertés, Jean-Yves le Gallou pour évoquer ces jeunes, qui après avoir subi l'entreprise de nivellement par le bas imposée par l’Éducation nationale, commencent d'eux mêmes à venir chercher des ressources intellectuelles alternatives et se tournent vers des formations de terrain, en fonction de leurs sensibilités politiques.

    Cette maturité n'est évidemment pas du ressort de tous, mais, Jean-Yves Le Gallou constate quand même cette soif, cette volonté de se réapproprier le savoir et de choisir d'orienter soi-même son cheminement vers la connaissance.

     

                                             

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  • La lyre et le caducée...

    L'Institut Iliade en association avec la Nouvelle Librairie vient de publier La lyre et le caducée, un recueil de textes de et en l'honneur de Jean-François Gautier, présentés par Henri Levavasseur et préfacés par Alain de Benoist. Docteur en philosophie, essayiste, musicologue et historien des sciences, Jean-François Gautier a collaboré à différentes revues, dont Eléments  et a notamment publié  L’univers existe-t-il ? (Actes Sud, 1994), Le sens de l'histoire (Ellipse, 2013) et A propos des dieux - L'esprit des polythéismes (La Nouvelle Librairie, 2020).

     

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    " Ce livre réunit l’ensemble des textes de Jean-François Gautier écrits pour l’Institut Iliade, ainsi que quelques hommages de ses proches. La diversité des sujets traités illustre l’ampleur des domaines de réflexion embrassés par l’auteur, de la philosophie aux sciences, en passant par la musicologie ou l’art pictural. Au détour de chacune de ses méditations, il invite les jeunes Européens à puiser à la source de la sagesse antique, afin de retremper leurs forces et d’entreprendre la nécessaire reconquête de leurs contrées natives. Se défiant de toute conception de la vérité fondée sur « un contenu doctrinal descendu de cieux inconnaissables », Jean-François Gautier apparaît comme un authentique maître à penser. "

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