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Métapo infos - Page 1536

  • Remettre les idées à l'endroit !...

    Nous reproduisons ci-dessous la recension, que nous a adressée Pierre Le Vigan, de la récente réédition de l'essai d'Alain de Benoist, Les idées à l'endroit. Un ouvrage fondamental dont nous ne pouvons que conseiller la (re)lecture !...

     

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    Les idées à l’endroit

    Dans le domaine des idées il y a quatre grands secteurs. L’un est le sociétal : pour ou contre la liberté des mœurs, la vente réglementée des drogues, le mariage homosexuel, etc. On le voit : le sociétal renvoie aussi à la culture commune dominante, aux habitus, à l’anthropologie dominante. Un deuxième secteur est l’économique : nationaliser ou pas, exproprier les multinationales ou pas, diriger l’économie ou laisser-faire, financiariser ou pas, accentuer la mondialisation ou instaurer un protectionnisme européen, « libérer » le droit du travail ou restaurer des protections pour les travailleurs, etc. C’est de l’économique qui est aussi bien sûr du social. Un troisième secteur est l’institutionnel : quelle démocratie ? Parlementarisme, régime primo-ministériel ou présidentialisme ? Quelle place à la démocratie directe ? Référendum d’initiative populaire - et comment - ou non ? Quelles collectivités locales et pour quoi faire ? Quel mode de scrutin : majoritaire, proportionnel, à la plus forte moyenne, au plus fort reste ? Avec ou sans prime majoritaire ? Scrutin mixte ? Et là encore : avec quel objectif ? Il y a enfin un quatrième secteur : quelle politique internationale ? Quel ordre mondial voulons-nous ? Unipolaire autour des USA ? Ou pluraliste ? Une vision euro-atlantiste du monde ? Ou une vision eurasienne ? Ces 4 secteurs s’articulent. Bien des combinaisons sont possibles (les libertaires en matière de mœurs ne sont pas tous libéraux au plan économique par exemple). Mais toutes les combinaisons n’ont pas la même cohérence. Et certaines n’en ont même aucune. Ce qui les amène à ne pas durer. 

    Or, c’est la cohérence qui fait qu’une pensée existe et laisse des traces. C’est précisément dans la mesure où il a très tôt fait le choix de ne pas travailler en appui à un parti politique quel qu’il soit qu’Alain de Benoist a pu jouer ce rôle exigeant de tuteur de cohérence. Dans Les idées à l’endroit, il répondait voici 30 ans aux questions suivantes, voire à quelques autres : quelle vision du monde peut avoir un homme lucide et conscient des impasses – et des laideurs physiques et morales - du monde moderne ? Quelle vision de l’homme ? Quel rapport peut-on avoir ce que l’on appelle la droite, ou les droites ? Pourquoi le libéralisme n’est pas la solution ? Que peut-on penser d’un certain nombre de thèmes comme l’ordre, l’enracinement, l’autorité, la tradition ? Qu’est-ce que le totalitarisme, et surtout y a-t-il un nouveau totalitarisme contemporain ? Lequel ? Pourquoi s’est-il mis en place ? Comment ? Au bénéfice de qui ? Pour réprimer quoi ? Comment le combattre ? Quelle stratégie asymétrique, du faible au fort, peut-on essayer de mettre en place contre ce nouveau totalitarisme ? Et aussi : non pas quels goûts culturels devons-nous avoir ? Mais quelle hauteur de vue est susceptible de nous donner du discernement ? Et enfin, quelle politique internationale voulons-nous, et pouvons-nous ? Souhaitons-nous un monde unipolaire ou un monde pluraliste ? Sommes-nous du côté d’une coalition euro-atlantique, ou devons-nous penser en termes de solidarité eurasienne ? Bien entendu, tout se tient : si on est dans une démarche critique vis-à-vis du libéralisme on aura d’autant plus tendance à critiquer au plan institutionnel une démocratie purement procédurale tout comme un « patriotisme » purement constitutionnel à la Habermas et aussi bien sûr l’alignement sur Washington. Enfin, tout en étant favorable à la liberté des mœurs on considérera que la société n’a pas à valider des comportements qui relèvent de la sphère privée et n’apportent rien à sa solidité. Et ce parce que si les individus ont bel et bien des droits la société n’est pas la somme de droits individuels et encore moins le lieu où se réalisent les revendications indistinctes de tous les ayants-droits, réels ou auto-proclamés. C’est cela qu’aide à penser un livre de philosophie, et c’est cela qu’est Les Idées à l’endroit. Ces livres sont-ils si nombreux ? Tout porte à croire que non. Raison de plus pour le lire, ou pour le relire pour les plus agés des lecteurs d’Eléments. 

    L’auteur a bien entendu évolué, et enrichi notamment sa réflexion dans le domaine économique, allant de la critique de la domination de l’économie – la place excessive de l’économie dans nos sociétés - à des propositions plus concrètes sur les voies d’une autre économie, mutuelliste, communaliste, coopérative, autocentrée. Et puis dans ce livre écrit quand l’auteur avait de 30 à 35 ans bien des choses restent actuelles, relisons les passages sur l’immigration : l’essentiel y est, l’immigration comme arme du patronat, comme frein à l’innovation, comme liquidation des cultures (les deux, celle des immigrants qui arrivent, et la culture du pays d’accueil). Un livre à annoter. Comme tous les livres de références.

    Pierre Le Vigan 

    Alain de Benoist, Les idées à l’endroit, Avatar éditions (BP 43 91151 Etampes cedex), 357 pages, 36 euros.

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  • "Charlie Hebdo : un mirador du système..."

    Vous pouvez visionner ci-dessous un entretien avec Laurent Ozon à propos de l'attentat contre Charlie Hebdo. Viril et percutant !...

     

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  • Décivilisation ?...

    Les éditions Fayard viennent de publier Décivilisation,  un essai de Renaud Camus, dans lequel il réfléchit à la question de la transmission dans notre société. Il poursuit dans ce livre certaines des analyses qu'il a précédemment développé dans La Grande Déculturation (Fayard, 2008).

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    "Décilivilisation est le livre frère de La Grande Déculturation. Comme il faut espérer que tous les lecteurs du nouveau volume n'auront pas lu le précédent, il commence par le reprendre, sous des angles nouveaux, avant de le prolonger, mais vers l'amont, si l'on peut dire, d'aller en deçà, de s'interroger sur des problèmes qui sont antérieurs et, si l'on veut, plus fondamentaux encore que ceux qui étaient abordés dans le premier de ces deux essais. 
    Si La Grande Déculturation se penchait sur les questions relatives à l'école, Décivilisation fait porter la réflexion sur un amont de l'école, sur l'éternelle distinction entre instruction et éducation, sur les obstacles à la transmission — des connaissances, mais aussi des aptitudes à la vie en société — tels qu'ils se manifestent dans les nouveaux rapports entre les générations, à l'intérieur des familles, au sein d'une société où l'exigence d'égalité, s'étant imposée entre les sexes, prétend triompher aussi entre les âges, à présent, entre les niveaux d'expériences, entre ce qui surgit et ce qui est consacré par le temps (et du coup ne l'est plus). 
    Y a-t-il des limites à l'égalité, y a-t-il des champs où la démocratie soit hors-champ, et, si oui, lesquels : la famille, la culture, l'art, l'art de vivre ? et, si non, quelle société nous est promise ?"

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  • La stratégie Sarko-masochiste...

    Nous reproduisons ci-dessous un articlede J.H. d'Avirac, cueilli sur Polémia, qui nous livre une analyse brillante de la stratégie mise en place par Sarkoozy pour sidérer les Français et assurer sa ré-élection.

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    Austérité et marketing politique : la stratégie Sarko-masochiste

    Pour façonner cette stratégie et cette posture inédite – pour ne pas dire à l’opposé de tout ce que nous avons connu jusqu’alors – toutes les conditions sont finalement réunies :

    • - une gauche bisounours façon Flanby, « caviar-Sofitel » ou « rouge et de Lille », toujours prompte à vouloir « réenchanter » les Français ;
    • - une conjoncture mondiale pesante, alarmiste et ultramédiatisée ;
    • - un citoyen plus amnésique et consodépendant qu’il ne l’a jamais été ;
    • - une armée d’oiseaux de mauvais augure qui, de droite à gauche, économistes ou politiciens, n’en finissent pas de nourrir le pessimisme ambiant avec une réelle clairvoyance se mettant paradoxalement et involontairement au service du dessein sarkoziste.

    Avoir l’audace de « faire mal » dans ce contexte apocalyptique pourrait contribuer à reconstruire la figure héroïque du Radeau de la Méduse !… Médusés, nous pouvons l’être, en effet !… Ainsi, nous serions tous dans la même galère, rameurs fouettés jusqu’au sang et sommés de ne pas nous tromper de capitaine ou de figure de proue, au risque d’éventrer dans la tempête la coque du navire sur les redoutables récifs Standard & Poor, Fitch ou Moodys…

    Les pyromanes devenus pompiers

    Tout ceci tiendrait à peu près la route à un détail près : les donneurs de leçon d’aujourd’hui ont mis, il n’y a pas si longtemps, la main dans le pot de confiture et même le bras tout entier. Ils ont largement contribué à créer la situation dans laquelle nous sommes englués et ne devraient pas avoir une once de crédibilité dans le combat auquel ils nous convient. Mais là encore tout est prévu : un doigt de mea culpa, deux doigts de plan Orsec (l’austérité devenant la promesse attendue) et cela hors de toute logique partisane. Gageons qu’il y aura en effet dans cette campagne une volonté sarkozienne de mélanger les genres entre le combat électoral et l’impérieuse nécessité de rester à bord jusqu’au bout pour sauver la France, l’Europe, voire le monde !… Loin donc de l’UMP, bien au-dessus des partis, au-delà des visions du monde vécues comme trop abstraites lorsque la maison brûle. C’est bien casqué jusqu’aux dents et dans son rôle de « Playmobil Soldat du Feu » que le petit Nicolas donnera le meilleur de son jeu d’acteur.

    Tragédie, émotion, grand frisson

    Ainsi se met en place peu à peu le grand théâtre de la « Sarkologie » pour reprendre le terme de Michel Maffesoli. Notons que ce dernier mise dans son ouvrage éponyme sur une réélection présentée comme l’aboutissement d’une dramaturgie où le registre émotionnel sera la clé oscillant sans cesse entre hostilité et fascination.

    Sous couvert de pragmatisme, voici donc venir l’ultime imposture : créer la tension nécessaire au ralliement. Et le comédien a plusieurs cordes à son arc. A coup sûr, nous le verrons fondre sous les risettes de la petite Giulia, verser une larme sur le sort d’un jeune travailleur français de souche et SDF, vibrer intérieurement sous le drapeau. Moins de Rolex et de délires américains, plus de France éternelle et, par-dessus tout, savamment distillé, l’homme derrière le combattant débarrassé de cette indécence bling-bling désormais bien identifiée et circonscrite par les conseillers en communication.

    Face à l’héroïque président sortant : un candidat favori des sondages de cette fin d’année – une situation qui est par expérience d’une extrême précarité – et une candidate luttant pour la respectabilité dans un royaume soumis au politiquement correct.

    Oublier la face noire du quinquennat

    Manipulé et légumisé jusqu’à la moelle, l’électeur devrait pouvoir ainsi, au fil du temps, en oublier la face noire et chiffrée de ce désastreux quinquennat : les 500 milliards de dette (sur les 1700) d’origine garantie Sarkozy ; nos 12 millions d’immigrés ou « fils de » (200.000 de plus chaque année) tantôt présentés au gré des circonstances comme un problème ou « une chance pour la France » ; la face cachée des « pères la vertu » budgétaire : 600 millions de dépenses en sondages et communication des ministères entre 2006 et 2010, les 140% d’augmentation du salaire présidentiel décidé au lendemain de l’élection mais fort heureusement désormais « gelé », les nuits de Sarko ou Rama Yade au G20 ou à la Coupe du monde à plus de 30.000 € la suite, des voyages en avion présidentiel (ULM sommairement aménagé à 185 millions d’euros) au coût horaire de 20.000 €, la garden-party de l’Elysée à 700.000 €, les campagnes de pub du gouvernement à 100 millions d’euros par an, les 800 millions d’euros dilapidés contre la grippe A (A comme Apocalypse Bachelot), les visites présidentielles d’usines ou d’hôpitaux à 200.000 € la journée (salaire de 8 infirmières pendant 1 an), les congrès du président devant les parlementaires à 600.000 € (5000 € la minute).

    Sans parler, évidemment, des 120.000 emplois industriels massacrés chaque année et du doublement du déficit de notre commerce extérieur depuis 2007, des chiffres dramatiques de l’insécurité, des perfusions de milliards destinés aux banques avec les contreparties demandées les plus laxistes d’Europe et de ces fort coûteuses guerres estampillées « BHL, le seigneur des guerres justes » pour rétablir charia et polygamie en Afrique du Nord…

    Alliés serviles ou pourfendeurs de la dictature financière

    Nous le voyons venir, dans ce contexte la seule chose qui soit véritablement de « rigueur » pour l’UMP et son champion, c’est bien la mise en scène pour sauver les meubles. Ce bataillon ne sera d’ailleurs pas économe de volte-face, tour à tour alliés serviles ou pourfendeurs de cette dictature financière qui s’abat bien réellement sur le monde. Scénographie, préparation de l’opinion, complicités médiatiques… tout l’arsenal est prêt pour faire du vibrionnant roi de la scène, sanglé de clous et de cuir, un père fouettard plus vénéré que le père Noël, un défenseur de l’identité presque plus convaincant que le Front, un humaniste plus sensible que les sociolandes, un gestionnaire plus crédible et rigoureux que le Finanzminister d’Angela. Quant au spectateur, tétanisé, il s’enfoncera une fois de plus au plus profond de son fauteuil dans les ténèbres de la salle, victime consentante d’un numéro de cirque tout simplement au sommet de l’obscénité et du mensonge, dont les protagonistes miment la comédie de ce Pouvoir qui ne leur appartient plus.

    J.H. D'Avirac (Polémia, 14 novembre 2011) 

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  • La Vie d'un vaurien...

    Les éditions Kontre Kulture viennent de rééditer La vie d'un vaurien, le premier roman d'Alain Soral. Largement autobiographique, l'auteur de Socrate à St-Tropez raconte les errances amoureuses d'un jeune dragueur déclassé.

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    "Une terrasse de café du quartier Saint-Germain, pas au Flore ni aux Deux Magots, plus bas sur le boulevard. Comme tous les jeunes désoeuvrés qui attendent de voir avant de se jeter, Louis regarde la rue, il fait bon mais c’est déjà l’automne. Soudain son regard vagabond tombe sur le cul très beau d’une jeune femme en jupe rouge comme l’auto qui passe à cet instant juste derrière elle, l’automobile est belle, la fille de dos l’est sans doute aussi. Dans la fumée du café à cinq francs que refroidit la table de marbre, Louis, rêveur, roule en italienne, la fille est à ses côtés, le soleil d’automne devient soleil d’été. La voiture tourne au coin, la créature la suit, le soleil décline lentement sur la rue. À la tombée du soir, une blonde beaucoup plus moche suit un homme en noir dans une GTI, Louis boit son café froid, se lève et s’en va. Le souvenir de la belle inconnue au cul rouge lui sera très utile avant de s’endormir, cette nuit."

     

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  • Le retour de l'impôt ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son blog Regard sur le renversement du monde et consacré à l'impôt et à la nécessaire équité fiscale.

      

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    Le retour de l'impôt ?

    Légitimer l’impôt, redécouvrir l’impôt, demander plus à l’impôt…

    En ces temps de campagne électorale, une étonnante découverte paraît réunir des candidats que par ailleurs à peu près tout oppose : la découverte de l’impôt ! Quelle soit énoncée sous sa forme élégante – supprimer les niches fiscales – ou plus brutale – faire payer les riches – l’idée est la même : augmenter l’impôt permettrait de résoudre le problème de la dette publique, de financer la protection sociale, d’assurer la solidarité entre les Français, d’investir dans la croissance de demain. Que n’y a-t-on pensé plus tôt !

    Etonnante découverte en effet, qui confirme l’état d’inconscience avancée de l’opinion, des media qui la font, et des élus qui les nourrissent. Etonnante à plus d’un titre, et d’abord pour cette ignorance manifeste ; avec plus d’un euro sur deux produit par les Français voué à la dépense publique socialisée, avec des dépenses publiques et des prélèvements qui placent la France en tête de presque tous les pays de l’OCDE, la France ne souffre pas d’un manque d’impôt, mais d’un trop plein de dépenses publiques. C’est l’évidence ; la nier sert seulement à masquer les décisions nécessaires et les arbitrages vitaux. Et d’ailleurs, le niveau atteint par l’impôt en France, le plus élevé de toute l’Union européenne, ne sera pas pour rien dans la possible dégradation de la note « triple A » des emprunts publics français. Etonnante ensuite par l’écart entre les fins énoncées et le moyen choisi. La preuve a été faite à maintes reprises, le seul moyen de résoudre un problème structurel de déficit budgétaire est de diminuer la dépense publique, pas d’augmenter l’impôt. Qu’il soit utile de distinguer entre les dépenses d’investissements et les dépenses courantes, qu’une réduction aveugle et générale de la dépense publique puisse poser des problèmes est évident. Mais que l’impôt soit la réponse à tout, et d’abord à l’impuissance de l’Etat face à des fonctionnaires bénéficiant d’inégalités éclatantes, par exemple dans le domaine de leurs retraites ( 32 % de la dépense pour 12 % d’ayant-droit !), revient à faire payer à ceux qui paient l’impôt, et à eux seuls, la lâcheté politique et le clientélisme des partis – l’Etat est impuissant devant ses fonctionnaires. Etonnante aussi parce que les fruits amers d’une solidarité qu’on n’ose plus dire nationale, puisqu’elle n’est plus réservée aux Français, agacent les dents des cotisants, et de ceux qui ont le sentiment de payer pour tout et pour tous. La manne de l’argent public, quand elle tombe de la politique de la Ville, des prises en charge aveugles de dépenses de santé à des non-ayant droits, quand elle finance sans compter des associations lucratives sans but sous couvert d’acheter la paix sociale,  quand elle fabrique par millions des abonnés à l’assistance, et s’interdit d’invalider le million de fausses cartes Vitale en circulation, ne finance pas la solidarité, elle finance l’isolement individuel, elle finance la spoliation des Français par leurs envahisseurs, elle finance la dégradation morale des abonnés aux guichets publics et pour finir, elle finance la désocialisation d’une France que les siens ne reconnaissent plus. L’argent public peut être un agent de la désocialisation et de la rupture de tous liens entre ceux qu’il dispense de se rendre utiles, de travailler, ou de se soucier ; et les facilités de l’assistance par l’argent public depuis longtemps contribuent à la dégradation de l’espace public national. Le socialisme de l’assistance et des droits inconditionnels devrait s’en souvenir, avant de devenir un peu plus le parti de la dissolution de la société.

    Qu’il s’agisse de demander plus à la CSG ou à la TVA, qu’il s’agisse de revoir certains avantages accordés sans intérêt collectif manifeste et durable, les Français l’intègrent déjà : l’été 2012 sera un été fiscalement chaud, et la rentrée riche de surprises. Mais le préalable à l’effort national est connu – un plan de maîtrise des dépenses publiques, la réduction de l’assistance inconditionnelle, le contrôle rigoureux des droits à prestations, limitées dans le temps et non cumulables, la confrontation de chacune et de chacun à ses responsabilités et à ses choix de vie. Et enfin, et surtout, l’équité de mesures fiscales stables dans le temps, aux effets prévisibles et anticipés, donc gérables. Sinon, l’impôt se nomme spoliation, et la démocratie n’oblige personne à payer un impôt manifestement injuste ou confiscatoire. Qui se souvient que maintes révolutions démocratiques, de la Grande-Bretagne aux Etats-Unis, ont commencé par la perception d’impôts ou de taxes vécus par les redevables comme illégitimes ? Un pouvoir se joue aussi sur la légitimité de l’impôt qu’il perçoit. Et l’assiette comme les niveaux atteints par l’impôt en France sont tout prêt de le rendre illégitime. Ceux qui aspirent au pouvoir doivent s’en souvenir.

    Hervé Juvin (Regards sur le renversement du monde, 14 novembre 2011)

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