Farce (et) à Trappes
Il serait temps de cesser ces farces qui ne nous font plus rire.
Une nouvelle violence urbaine dans notre douce France estivale. Une violence normale en quelque sorte. Cette fois elle a eu lieu à Trappes, avec pour élément déclencheur la verbalisation d’une femme portant le voile intégral, comme à Argenteuil en juin dernier.
Résultat : plusieurs jours de violences urbaines. « Un assaut inacceptable, intolérable contre les forces de l’ordre », comme dit le ministre de l’Intérieur le 22 juillet dernier. En effet on apprend que 300 CRS ont dû protéger le commissariat de police lors de ces nuits d’émeutes : la police devant protéger la police, quoi de plus inacceptable, en effet !
L’ordre règne
Mais le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, de nous rassurer : les émeutiers n’étaient que 200 qu’il ne faut évidemment pas confondre avec « l’immense majorité de nos compatriotes musulmans ». Et puis les médias nous expliquent que le calme est revenu. Ouf ! On respire : l’ordre règne à Trappes.
Face à un tel assaut « inacceptable », la réponse de la République outragée se devait d’être exemplaire. On apprend ainsi qu’un « jeune homme de 19 ans » a été condamné à 6 mois de prison ferme. Un autre jeune sous contrôle judiciaire sera jugé selon la procédure du plaider-coupable. Enfin, un autre, qui souffre de problèmes de santé, sera jugé ultérieurement selon la présidente du Tribunal de Versailles. Au total, cela fait donc trois pour le moment dans les griffes de la terrible justice républicaine.
Avouez que pour 200 émeutiers, cette réponse judiciaire doit certainement impressionner les sauvageons.
Les experts en renfort
Mais voilà aussi que la cohorte des « experts » en politique de la Ville vient nous rassurer ; nous endormir, en fait.
Ainsi, par exemple, Hicham Benaissa, expert du CNRS, nous explique dans Le Monde du 23 juillet que « l’événement ne peut se réduire à son caractère religieux ». Non, pas du tout, surtout en plein ramadan.
Ce qui est en cause c’est, bien sûr, la République qui n’a pas su donner l’espoir à ces pauvres jeunes gens. Même si on nous dit par ailleurs que la ville de Trappes a été entièrement rénovée et que les cages d’escalier ont été repeintes. Mais cela ne suffisait pas, visiblement.
Tel est aussi le sens de l’analyse de Claire de Galembert qui office aussi au CNRS (Les Echos du 23 juillet 2013) : « L’islamisation des comportements prospère sur le sentiment d’abandon de la République ». Voilà pourquoi votre fille est muette : les pauvres s’islamisent car la République les abandonne : ce n’est pas de leur faute, pensez-vous ! Le premier ministre reprend d’ailleurs cette analyse, qui déclare le 22 juillet que la République « doit n’abandonner personne ». Nous voilà rassurés.
Mais notre experte ne s’arrête pas en aussi bon chemin, qui nous explique aussi « qu’il serait plus raisonnable de prendre acte du fait que dans certains quartiers l’islam est devenu un vecteur de communication et de dialogue pour construire un vivre ensemble » ! Bref, les 300 CRS qui protégeaient le commissariat des policiers auraient dû mieux comprendre l’islam pour un meilleur vivre ensemble avec les émeutiers.
Avec ce genre de diagnostic il est certain que les choses vont s’améliorer rapidement.
Le chœur des farceurs
L’UMPS est unanime à trouver inacceptables des violences qu’elle est impuissante à prévenir en s’accusant mutuellement de laxisme, violences qu’elle a en réalité contribué à faire naître en encourageant depuis des années une immigration massive qui fait le lit du communautarisme et de l’islamisme, comme partout en Europe – mais qui répond aux attentes du patronat, ce qui est essentiel à ses yeux.
Les politiques de la Ville successives n’y ont rien changé, sinon qu’elles coûtent de plus en plus cher au contribuable. Au contraire, la culture de l’excuse qu’elles véhiculent ne peut qu’encourager la violence. L’UMPS ne cesse d’invoquer la laïcité, mais chaque jour elle courtise le vote musulman.
La loi médiatique voulue par N. Sarkozy sur le voile intégral dans l’espace public est inapplicable et en réalité peu appliquée. En outre, elle ne sert à rien car elle ne s’attaque qu’au symptôme, pas à la cause.
Les violences urbaines sont inacceptables, tenez-vous-le pour dit. Mais elles prolifèrent néanmoins.
La loi républicaine sera appliquée partout, nous dit l’UMPS après chaque émeute. Il n’y aura pas de zone de non-droit, nous dit-elle, sur l’air des lampions après chaque abandon.
Il serait temps de cesser ces farces qui ne nous font plus rire, même dans la chaleur de l’été.
Michel Geoffroy (Polémia, 30 juillet 2013)