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économie - Page 4

  • La crise est dans nos têtes ?...

    Les éditions Jacob-Duvernet viennent de publier le dernier essai de Michel Maffesoli, intitulé La crise est dans nos têtes !. L'auteur de L'ombre de Dionysos (Livre de poche, 1982) ou de La part du diable (Champs-Flammarion, 2004), toujours brillant et irritant, nous livre sa vision d'une crise qui marque selon lui la fin de l'ère du progrès...

     

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    "Ce livre est un pied de nez aux analyses sentencieuses et dramatisantes sur la crise en même temps qu’une introduction à l’un des principaux penseurs de la postmodernité. Livre stimulant qui nous enseigne que la Crise n’est pas dans les faits, mais dans nos têtes : elle n’est pas le chemin de l’époque, mais le mauvais œil que nous portons sur elle. Ce que nous appelons « crise » n’est rien d’autre que le retour du tragique ; le tragique, non le dramatique, soit une nouvelle ère où vont s’épanouir le jeu, les pulsions, les individus, ces derniers ne voulant plus perdre leur vie à la gagner. L’ingrès, c’est-à-dire le règne du qualitatif, remplace le progrès et sa tyrannie du quantitatif, l’écologique prend la place de l’économique, la consumation celle de la consommation. Au regard du nouveau monde qui s’avance, la querelle des chiffres que se jettent au visage les Sachants s’apparente au débat moyenâgeux sur le sexe des anges. L’économie est seconde, le sociétal est premier. Fidèle à Durkheim qui nous apprend que « la loi suit les mœurs », Maffesoli nous rappelle que la crise économique n’est qu’une conséquence d’une mutation sociétale profonde et jouissive."

     

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  • Des lignes qui bougent ?...

    Des lignes qui bougent ?... On peut se le demander, quand on entend le sociologue Emmanuel Todd, au cours de l'émission Ce soir ou jamais ! du 10 mars 2011 consacrée à la montée en puissance de Marine Le Pen, dire que le Front National risque d'être le seul parti à arriver à l'élection présidentielle avec un programme économique cohérent...

    Une émission qui a valu à son animateur, Frédéric Taddeï, d'être accusé par Laurent Joffrin, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur, d'avoir mené une opération de propagande lepéniste !...

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  • La comédie économique

    Les éditions Le Retour aux Sources, dirigées par Michel Drac, publient un essai d'Emmanuel Dion intitulé La comédie économique - Le monde marchand selon Houellebecq. Un ouvrage qui devrait intéresser ceux qui veulent approfondir l'oeuvre de l'auteur des Particules élémentaires ou de Plateforme. On peut consulter l'introduction sur le site des éditions du Retour aux Sources. 

     

     

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    "Le présent essai repose sur un constat, formulé par le personnage principal de Plateforme : « L’économie est un mystère ». Ce mystère, on peut le voir comme un mystère tragique, mais aussi comme un mystère comique. Il devient alors une scène : la scène d’une nouvelle Comédie Humaine, que Houellebecq a magnifiquement su décrire.

    Partant d’une lecture précise de l’œuvre romanesque de Michel Houellebecq pour en extraire d’abord l’essence anthropologique, puis le contenu économique et managérial, ce texte recense la plupart des passages  que l’auteur a consacrés à la vie des cadres moyens, au fonctionnement des entreprises, aux coulisses de la gestion, et en propose une lecture structurée autour d’une idée : non, Houellebecq n’est pas manipulateur, c’est au contraire un auteur d’une honnêteté intellectuelle rare. Non, ce n’est pas un auteur nihiliste, c’est un auteur aussi humaniste qu’on peut le rester une fois débarrassé de toutes ses illusions au sujet de l’homme. Il faut pouvoir lire à plusieurs niveaux ce Molière de notre époque, observer avec lui les Précieuses Ridicules des « boîtes de com », les Monsieur Jourdain des grandes entreprises, et les Tartuffe du consulting, pour réaliser pourquoi il a pu être successivement adulé et honni, en étant souvent si mal compris..."

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  • Pour une économie enracinée et solidaire !

    La revue Réfléchir et agir publie dans son dernier numéro (hiver 2011), disponible en kiosque, un excellent dossier sur l'économie enracinée et solidaire comme alternative à l'économie prédatrice mondialisée, qui comprend, en particulier, un entretien avec Michel Drac.

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    Au sommaire du dossier :

    Dossier : Pour une économie enracinée et solidaire
    p 15 - Entretien avec Michel Drac

    p 19 - Pour en finir avec l'économie prédatrice
    p 22 - Pour une autarcie économique des grands espaces
    p 24 - Une idée économique révolutionnaire :
                la décroissance
    p 26 - Relocaliser l'économie : un impératif vital
    p 28 - Retrouvons nos fondamentaux :
                indépendance alimentaire et agriculture naturelle
    p 29 - Pour un état protecteur, mutualiste et subsidiariste
    p 31 - La funeste privatisation rampante du service public
    p 33 - Les Privatisations, arme économique de destruction des états
                nationaux au service de la gouvernance mondiale et des USA
    p 35 - L'Euro, un instrument de puissance continentale sans Etat
    p 36 - Pour le retour du Franc !
    p 37 - Pour un socialisme enraciné !
    p 39 - Tour d'Europe des programmes économiques de nos camarades européens

    On trouvera aussi un entretien avec Philippe d'Hugues sur le cinéma et une analyse de l'oeuvre de Michel Houellebecq ainsi que des notes de lecture

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  • Le scandale des délocalisations...

    Eric Laurent, journaliste sur France Culture, spécialiste des relations internationales, vient de publier chez Plon Le scandale des délocalisations. Une enquête qui démontre, s'il en était besoin, le caractère néfaste de la politique de recherche du profit à court terme menée pour le seul intérêt des actionnaires...

     

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    "Cette enquête plonge au coeur du phénomène qui angoisse le plus les français : la perte de leur emploi lié à des délocalisations. L'ouvrage montre que bien souvent le choix de délocaliser n'est économiquement pas fondé et crée plus d'effets négatifs que d'avantages pour l'entreprise. L'enquête révèle également comment des politiques, impuissants et dépourvus de courage, s'efforcent de cacher à l'opinion la gravité du phénomène. Elle décrit aussi la stratégie d'un grand nombre de sociétés, y compris dans les secteurs de pointe, qui financent leur délocalisation en se faisant octroyer des aides massives des régions ou de l'Etat puis ferment ensuite leurs usines sur le territoire français dès qu'elles ont empoché l'argent. Elle révèle enfin les mécanismes pervers de l'Union Européenne qui encourage le transfert d'emplois et d'usines vers les pays à bas coût. Un livre où le lecteur découvrira que par une choquante inversion ce sont les salariés qui sont menacés et au contraire les actionnaires qui sont protégés."

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  • La "rue arabe", un exemple pour le Nord ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Georges Corm, publié dans le quotidien Le Monde (12 février 2011). L'auteur économiste et ancien ministre des finances de la République libanaise, est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Le Proche-Orient éclaté 1956-2010 (Folio, 2010) et, récemment, Le nouveau gouvernement du monde (La Découverte, 2010).

     

     

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    Quand la "rue arabe" sert de modèle au Nord

    A partir de la Tunisie, la divine surprise qui a touché la rive sud de la Méditerranée n'est pas aussi simple qu'elle peut apparaître de prime abord. Elle n'est évidemment pas issue de l'Irak. Envahi par l'armée américaine en 2003, sous prétexte de supprimer un tyran et d'y établir une démocratie, l'Irak a, au contraire, connu une involution outrageante dans le communautarisme et l'ethnisme, assortie d'une paupérisation encore plus grave que celle amenée par treize années d'embargo économique onusien, implacable sur ce malheureux peuple.

    La surprise n'est pas plus venue du Liban, où, en 2005, la "révolution du Cèdre", appuyée par l'Occident, n'a servi qu'à aggraver le communautarisme et les dissensions internes. Une commission d'enquête internationale sur l'assassinat de Rafic Hariri, puis la constitution du Tribunal international spécial pour le Liban n'ont fait que jeter encore plus le trouble entre les deux grandes communautés musulmanes du pays (sunnite et chiite) et aggraver les dissensions internes.

    L'attaque israélienne d'envergure de 2006 sur le sud du pays pour éradiquer le Hezbollah n'aura pas non plus été les "douleurs d'enfantement" du nouveau Moyen-Orient de George Bush, suivant les termes scandaleux employés à l'époque par Condoleezza Rice, sa ministre des affaires étrangères. En bref, tous les essais d'imposer la démocratie de l'extérieur n'auront eu pour effet que d'aggraver les tensions et instabilités de la région.

    En revanche, c'est un pauvre Tunisien désespéré socialement et économiquement qui, en s'immolant par le feu dans une zone rurale, déclenche la vague de protestations populaires qui secouent le sud de la Méditerranée. Les immolations par le feu se multiplient.

    Dans cette vague, il faut bien identifier l'alchimie qui en a fait jusqu'ici le succès : de fortes revendications d'équité sociale et économique, couplées à l'aspiration à la liberté politique et à l'alternance dans l'exercice du pouvoir. Soutenir uniquement la revendication politique que portent les classes moyennes et oublier celle de justice et d'équité socio-économique que portent les classes les plus défavorisées conduira à de graves désillusions. Or, le système qui a mené au désespoir social est bien celui de "kleptocraties" liant les pouvoirs locaux aux oligarchies d'affaires qu'ils engendrent et à des grandes firmes européennes ou à de puissants groupes financiers arabes, originaires des pays exportateurs de pétrole. C'est ce système qui a aussi nourri la montée des courants islamistes protestataires.

    La vague de néolibéralisme imposée aux Etats du sud de la Méditerranée depuis trente ans a facilité la constitution des oligarchies locales. La façon dont ont été menées les privatisations a joué un rôle important dans cette évolution, ainsi que les redoutables spéculations foncières et le développement des systèmes bancaires, financiers et boursiers ne profitant qu'à cette nouvelle oligarchie d'affaires. Or, de nombreux observateurs ont naïvement misé sur le fait que ces nouveaux entrepreneurs seraient le moteur d'un dynamisme économique innovant et créateur d'emplois qui entraînerait l'émergence d'une démocratie libérale.

    La réalité a été tout autre. Le retrait de l'Etat de l'économie et la forte réduction de ses dépenses d'investissement pour assurer l'équilibre budgétaire n'ont pas été compensés par une hausse de l'investissement privé. Ce dernier était supposé créer de nouveaux emplois productifs pour faire face aux pertes d'emplois provoquées par les plans d'ajustement structurels néolibéraux et à l'augmentation du nombre de jeunes entrant sur le marché du travail. Le monde rural a été totalement délaissé et la libéralisation commerciale a rendu plus difficile le développement de l'agroalimentaire et d'une industrie innovante créatrice d'emplois qualifiés.

    Face aux fortunes considérables qui se sont constituées ces dernières décennies, le slogan "L'islam est la solution" a visé, entre autres, à rappeler les valeurs d'éthique économique et sociale que comporte cette religion. Ces valeurs ressemblent étrangement à celles de la doctrine sociale de l'Eglise catholique. C'est pourquoi, si la question de l'équité et de la justice économique n'est pas traitée avec courage, on peut penser que les avancées démocratiques resteront plus que fragiles, à supposer qu'elles ne soient pas habilement ou violemment récupérées.

    Au demeurant, les organismes internationaux de financement, tout comme l'Union européenne, portent eux aussi une certaine responsabilité. Les programmes d'aides ont essentiellement visé à opérer une mise à niveau institutionnelle libre-échangiste, mais non à changer la structure et le mode de fonctionnement de l'économie réelle. Celle-ci, prisonnière de son caractère rentier et "ploutocratique", est restée affligée par son manque de dynamisme et d'innovation.

    Partout, le modèle économique est devenu celui de la prédominance d'une oligarchie d'argent, liée au pouvoir politique en place et aux pouvoirs européens et américains et à certaines grandes firmes multinationales. Le Liban en est devenu un modèle caricatural où des intérêts financiers et économiques servent à perpétuer des formes aliénantes de pouvoir en s'abritant derrière des slogans communautaires scandaleux tels que celui de "bons" sunnites opposés aux "dangereux" chiites.

    Pour que les choses changent durablement en Méditerranée pour qu'un ensemble euro-méditerranéen dynamique, compétitif et pratiquant l'équité sociale puisse émerger, ne faut-il pas que la société civile européenne suive, à son tour, l'exemple de ce qui a été jusqu'ici dédaigneusement appelé dans les médias la "rue arabe" ? Qu'elle élève à son tour le niveau de contestation de la redoutable oligarchie néolibérale qui appauvrit les économies européennes, n'y crée pas suffisamment d'opportunités d'emplois et précarise chaque année un plus grand nombre d'Européens de toutes les nationalités. Cette évolution négative s'est, elle aussi, faite au bénéfice de la petite couche de "manageurs" dont les rémunérations annuelles accaparent toujours plus la richesse nationale.

    Au nord comme au sud de la Méditerranée, ces "manageurs" soutiennent les pouvoirs en place et dominent la scène médiatique et culturelle. Il nous faut donc repenser en même temps le devenir non plus d'une seule rive de la Méditerranée, mais bien de ses deux rives et de leurs liens multiformes.

    L'exemple de la rive sud devrait stimuler aujourd'hui sur la rive nord la capacité de penser sur un mode différent un autre avenir commun.

    Georges Corm (Le Monde, 12 février 2011)

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