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écologie - Page 12

  • La revue de presse d'un esprit libre : spécial Olivier Rey... (38)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Spécial Olivier Rey :

    Le philosophe-mathématicien Olivier Rey s'entretient avec le Cercle Politeia de Bordeaux (7 octobre 2017). Ses réponses sont découpées en huit séquences d’une grande richesse argumentative et très éloignées du glossaire de la cuistrerie :

    (1) De la Science et du Cosmos. Les Grecs de la plus haute antiquité désignaient par le mot cosmos le bon ordre, ce qui est harmonieux bien rangé en un mot l’ensemble de ce qui est. Par exemple chez Homère l’armée d’Agamemnon bien rangée en ordre de bataille est dite « cosmique ».
    https://www.youtube.com/watch?v=_mFlm4SLuJ4

    (2) Sur les travaux de Baptiste Rappin concernant le management et son extension à tous les secteurs de l’existence.
    https://www.youtube.com/watch?v=E8k9xYjcm3Q

    (3) Sur la notion d’individualisme (rappel de Tonnies).
    https://www.youtube.com/watch?v=FXmkOYFrBSg

    (4) Féminisme et Patriarcat où il dément sans difficulté la pseudo association entre patriarcat et capitalisme. En revanche, nous dit-il, c’est bien le capitalisme qui par sa dynamique a détruit le patriarcat comme la communauté en commandant le passage de la « communauté » organique à la « société ». Le capitalisme est un puissant opérateur d’indistinction entre les hommes et les femmes. Dans les sociétés traditionnelles dites patriarcales il y avait des travaux d’hommes et des travaux de femmes qui rendait les uns dépendants des autres et si l’homme avait le pouvoir symbolique, cela n’empêchait aucunement la femme de disposer de nombreux pouvoirs réels. Tout cela a disparu avec l’extension du salariat.
    https://www.youtube.com/watch?v=RGlNhF5HI8A

    (5) Sur l’écologie.
    https://www.youtube.com/watch?v=tvuV2R9zKD0

    (6) Sur les origines chrétiennes de la modernité. À la question qui lui est posée de savoir si comme le pense Alain de Benoist, la modernité est la conséquence de principes chrétiens, il répond que le monde d’aujourd’hui n’aurait pas pu exister sans le christianisme mais pour autant il ne cautionne pas l’opinion suivant laquelle il ne serait que son aboutissement, plaidant plutôt pour une perversion du christianisme dans la modernité. Il opère une distinction très nette entre causes et conditions de possibilité en décrétant que le christianisme n’est pas la cause de la modernité mais qu’il en fut la condition de possibilité.
    https://www.youtube.com/watch?v=LEWba64W8E0

    (7) Sur la souveraineté et l’organisation politique. Réflexion à propos d’Aristote qui distinguait trois types d’organisation politique pouvant donner lieu à trois types de dégénérescence quand
    l’organe doté du pouvoir n’avait plus en ligne de mire le bien commun. La monarchie se dégradait en tyrannie, l’aristocratie en oligarchie et la politeia en démocratie, terme péjoratif dans l’ancienne Grèce.
    https://www.youtube.com/watch?v=GlUFJcQeBZ8

    (8) Tradition et modernité. Il ne faut pas magnifier le passé mais le considérer comme une ressource, un recours, dans lequel nous pouvons puiser pour faire face aux maux du présent. Et ce, sans opposer de façon manichéenne un passé « idyllique » à un présent « épouvantable ». Il s’élève contre le traditionalisme (à l’opposé de la véritable tradition) qui en voulant transposer tels quels les schémas du passé (à l’exemple de l’islam salafiste) dans un environnement qui a complètement changé fait fit de la tradition authentique. Il reproche à la modernité de s’être coupée de cette tradition. S’inspirant de l’anti-moderne Ivan Illitch, il se refuse à la réaction, se contentant de pointer l’ensemble des promesses de la modernité qui sont demeurées lettre morte.
    https://www.youtube.com/watch?v=9KCpYY00XW4

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  • "Le vrai conservateur pense que notre civilisation est fragile mais qu’on peut la défendre"...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Frédéric Rouvillois à Atlantico à l'occasion de la sortie du Dictionnaire du conservatisme, dont il est un des maîtres d’œuvre. Professeur de droit public à l’université Paris-Descartes, Frédéric Rouvillois est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire des idées comme Histoire de la politesse (Flammarion, 2006) ou L’invention du progrès (CNRS éditions, 2010) et plus récemment, Une histoire des best-sellers (Flammarion, 2011).

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    Frédéric Rouvillois : "Le vrai conservateur, c’est celui qui pense que notre civilisation est fragile mais qu’on peut la défendre"

    Atlantico : Écrire un dictionnaire, en tant que "livre sur la signification des mots" n'est-ce, dès le départ de votre travail, une démarche foncièrement conservatrice – par exemple si on l'oppose à une encyclopédie qui vise à rassembler l'ensemble de toutes les sciences ?

    Frédéric Rouvillois : C'est une question amusante et originale à laquelle je n'avais pas pensé, mais effectivement, en un sens, il y a dans la démarche encyclopédique une forme de dimension prométhéenne – une volonté de dominer le monde, l'univers, d'un seul regard – alors que la démarche du dictionnaire est plus mesurée, plus prudente, plus modeste. Le dictionnaire se soumet d'une certaine façon au réel là où l'encyclopédie semble vouloir soumettre le réel. D'où une dimension conservatrice du dictionnaire, et ce sur plusieurs plans : par la philosophie comme nous venons de le montrer, mais aussi conservatrice en tant que force conservatoire des mots, de la langue et de la culture.

    En France, depuis la parution du premier dictionnaire sous le règne de Louis XIV, c'est ainsi qu'on pense cet objet.

    On parle souvent d'une certaine inadaptation de la culture française au conservatisme, ou du fait que le conservatisme n'a pas de grande tradition politique définie comme par exemple en Angleterre. Mais votre dictionnaire regorge de penseurs, courants intellectuels ou écrivains qui portent au pinacle la pensée conservatrice, même si ces courants peuvent sembler parfois concurrents, sinon contradictoires. La supposée "faiblesse" du conservatisme français (mais en même temps son intérêt) ne réside pas dans cette diversité concurrentielle des conservatismes qu'a produit sa culture ?

    Oui, et on en revient au choix du dictionnaire : le conservatisme n'a jamais trouvé son nom en France, si on excepte une petite partie du XIXe siècle avant d'être ostracisé et rejeté de manière presque systématique par la suite. Au XXe siècle, il y a une foule de penseurs qui sont de par leur pensée des conservateurs, et veulent défendre par exemple une forme de tradition, d'enracinement, d'identité mais qui soit n'utilise pas ce terme pour se désigner (c'est le cas par exemple du général de Gaulle) ou en viennent à récuser ou refuser violemment ce terme quand il leur est assigné. Ils sont nombreux. L'un de ceux qu'on a beaucoup évoqué dans ce livre est Maurras, qui refusait très largement ce qualificatif de conservateurs, lui-même considérant ce terme comme désignant les conservateurs de la fin du XIXe siècle, soit un courant sans colonne vertébrale ou véritable ligne de pensée.

    On a aussi l'impression que plus qu'une doctrine, le conservatisme est un état d'esprit, comme le souligne par exemple le titre d'un ouvrage d'un grand penseur conservateur américain, Russell Kirk, quand il parle de "conservatist mind" ou d'"imaginative conservative". Ce rapport au monde conservateur est-il une force ou une faiblesse selon vous ?

    Ce qui est clair, c'est qu'il n'y a pas une doctrine conservatrice qui serait clairement établie comme il y a pu avoir un marxisme, un fascisme ou un gaullisme à l'origine. Le conservatisme est une nébuleuse qui présente des éléments de toutes sortes. Il y a des éléments doctrinaux, mais aussi des questions économiques, anthropologiques ou historiques qui sont de natures diverses. Chacune de ces positions comporte le même "état d'esprit" Cette diversité est en effet à la fois sa force et sa faiblesse paradoxalement. C'est ce qui fait que sont intégrées dans le conservatisme à la fois des penseurs libéraux et des penseurs critiques envers le libéralisme, mais aussi des penseurs réactionnaires. C'est une nébuleuse extrêmement vaste dont les frontières ne sont pas aisées à établir et sont susceptibles de débat. Cela correspond d'ailleurs assez largement à ce qui fait la droite, et même certains segments de ce qu'est la gauche qui sont appelés à rentrer dans cette nébuleuse. On a beaucoup insisté par exemple dans ce livre sur la question de l'écologie qui est une forme de conservation de la nature. Depuis les années 60-70, elle est considérée de gauche alors qu'il nous semble incontestable que l'écologie est au fond une pensée conservatrice – et qu'inversement le conservatisme est nécessairement tourné vers la nature – telle la fameuse "écologie intégrale" défendue par le pape dans Laudato Si est selon nous conservatrice. 

    Dans votre article sur l'idée de "Progrès", vous évoquez trois familles de conservatisme. Quelle sont ces trois tendances de conservatisme ?   

    J'en parlai en effet par rapport au "mythe du progrès", qui me semble typique de la pensée de gauche selon laquelle l'humanité, par son propre effort, serait amenée à s'améliorer de manière nécessaire et illimitée dans le temps. Et que l'humanité irait vers une plus grande fluidité, une plus grande transparence, plus rationnelle, plus juste, heureuse etc. C'est à mon sens l'une des caractéristiques de la gauche et l'antithèse du conservatisme. A l'opposé du progressiste, le conservateur n'est sûr de rien sur ce point de vue-là. Le conservateur a toujours à l'esprit, pour reprendre la formule de Paul Valéry selon laquelle "les civilisations sont mortelles" ou que du moins elles sont dans leur constitution extrêmement fragiles. Le travail du conservateur va être d'identifier ce qui est important et de faire en sorte de le conserver dans le temps. Bref, le conservateur est à l'opposé du progressiste un pessimiste ou optimiste modéré. Il pense que les choses sont fragiles mais qu'on peut les défendre. Le vrai conservateur est celui-là. Et que par conséquent travailler à leur conservation est pertinent.

    A partir de cette idée, on peut considérer qu'il y a un certain segment du conservatisme qu'on pourrait dans certains cas appeler le réactionnaire qui considère qu'au fond tout est déjà fichu. Et qu'en toute hypothèse, c'était mieux hier. C'est un conservatisme, un peu paradoxal, qui pense d'une certaine façon qu'il n'y a déjà plus rien à conserver.

    Et à côté de ce conservatisme, il y a des formes de combinaisons entre le conservatisme et le progressisme qui peut accepter sur certains points que les choses s'améliorent dans le temps, et que par ailleurs, il faut savoir renoncer au passé pour pouvoir conserver un petit peu. C'est le "il faut que tout change pour que rien ne change". 

    Frédéric Rouvillois (Atlantico, 19 novembre 2017)



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  • Piété pour le cosmos...

    Les éditions Akribeia viennent de publier Piété pour le cosmos, un recueil de textes de Phlippe Baillet et de Giovanni Monastra. Traducteur d'italien, spécialiste d'Evola et collaborateur de nombreuses revues, Philippe Baillet est déjà l'auteur de Pour la contre-révolution blanche - Portraits fidèles et lectures sans entraves,(Akribéia, 2010), de Le parti de la vie - Clercs et guerriers d'Europe et d'Asie (Akribéia, 2015) et de L'autre tiers-mondisme (Akribeia, 2016). Pour sa part, Giovanni Monastra est docteur en biologie et a signé un Contre Darwin dans la revue Krisis (n°2, avril 1989) ainsi que l'introduction de La révolution organiciste (Labyrinthe, 1987).

     

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    " Objet d’une captation indue par une certaine extrême gauche, l’écologie a été très souvent délaissée par la droite radicale européenne, dont la phobie envers l’écologauchisme l’a poussée à oublier une part pourtant essentielle de son propre héritage. Réunissant deux essais qui abordent la même problématique sous des angles différents, cet ouvrage est donc aussi une redécouverte d’un continent englouti. Dans le sillage de l’œuvre de Julius Evola, Giovanni Monastra rappelle le caractère empathique et holistique de l’approche traditionnelle de la nature, par opposition à l’approche moderne, exclusivement tournée vers l’utile et l’exploitable, et qui nit par considérer l’homme lui-même comme un cobaye. Il réaffirme, conformément à la parole d’Héraclite (« Il faut éteindre la démesure »), que la mentalité prométhéenne ou faustienne est foncièrement incompatible avec le païen « sens de la Terre » cher à Nietzsche. En tant qu’elle respecte certaines « limites », la véritable écologie relève fondamentalement de l’esprit de conservation et d’une forme de conservatisme, ainsi que s’attache à le démontrer Philippe Baillet dans une étude qui fait une très large place aux sources allemandes de l’écologie, du romantisme au biocentrisme de Ludwig Klages et de certains nationaux-socialistes, en passant par le mouvement völkisch et ses prolongements jusqu’à nos jours. Parce qu’il lie de manière indissociable défense de l’environnement, défense des espèces animales et défense du pays natal (Heimat), l’écologisme conservateur allemand s’est voulu, dès l’origine, identitaire. Il s’est agi ici de poser les premiers jalons théoriques, dans l’espace francophone, de la redéfinition d’une écologie profonde nourrie par l’immémoriale piété indo-européenne pour le cosmos. "

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  • Le ruisseau rouge...

    Les éditions Auda Isarn viennent de publier un recueil de nouvelles d'Hermann Löns, intitulé Le Ruisseau rouge et préfacé par Jean Mabire. Écrivain  allemand enraciné, et écologiste avant l'heure, mort au combat comme volontaire, à 48 ans, en 1914, Hermann Löns est l'auteur d'une œuvre poétique et romanesque importante. Son roman le plus connu, qui se déroule pendant la guerre de trente ans , a été traduit en français sous le titre Le loup-garou (Art et Histoire d'Europe, 1986).

     

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    " Hermann Löns (1866-1914) fut l’un des écrivains allemands les plus populaires du début du XXe siècle. On le connaît mal en France, hormis pour son célèbre roman Le Loup-Garou (Der Wehrwolf), paru dans les années 80 chez Art et Histoire d’Europe. Ce récit de résistance paysanne se déroulait sur la Lande de Lunebourg, pendant la guerre de Trente Ans.
    C’est aussi une nouvelle de résistance à l’invasion qui ouvre le présent recueil. Le Ruisseau rouge raconte, en effet, la sourde rébellion des Saxons face au massacre des leurs à Verden par les troupes de Charlemagne, en 782.
    Les dix nouvelles, inédites en français, contenues dans ce recueil sont un bel aperçu des thèmes chers à l’auteur : l’esprit de résistance face à l’envahisseur, le lien charnel et völkisch pour son Heimat (la Lande de Lunebourg pour Löns), les traditions et les communautés villageoises plutôt que le progrès prométhéen destructeur et déshumanisé, un amour véritable pour la Nature et la chasse (que les faux écolos dénoncent alors qu’elle est une des activités humaines les plus anciennes et traditionnelles), mais aussi le rire et la poésie pour mieux souligner tout cela. "

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  • L'Homme en son temps et en son lieu...

    Les éditions RN viennent de publier un court essai de Bernard Charbonneau , intitulé L'Homme en son temps et en son lieu. Écologiste avant l'heure, compagnon intellectuel de Jacques Ellul, Bernard Charbonneau est également considéré comme un des précurseurs de la décroissance.

     

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    " Rédigé en 1960, ce petit texte visionnaire, d’une grande portée spirituelle et philosophique, parle davantage encore à l’homme de 2017 qu’à celui du milieu des « Trente Glorieuses ». Bernard Charbonneau y analyse l’importance du temps et du lieu sur la possibilité laissée à l’homme – ou conquise par lui – d’être libre ; l’ubiquité, l’accélération du temps, la contraction de l’espace, la démultiplication des sollicitations extérieures, la simultanéité, la perte dangereuse d’intérêt envers l’histoire et la géographie, la fuite hors de soi, sont autant de thèmes extrêmement contemporains abordés par ce livre inspiré au souffle fort dont la lecture redonne sa valeur au mot-clé des écrits et de la vie de Bernard Charbonneau : liberté. "

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  • Une écologie par-delà droite et gauche...

    Le 9 mai 2017, Elise Blaise recevait, sur TV libertésFabien Niezgoda pour évoquer une écologie qui se situe par-delà la droite et la gauche et qui met en exergue les notions d'enracinement et de transmission. Membre du Mouvement écologiste indépendant, Fabien Niezgoda est professeur d'histoire-géographie et collabore à diverses revues , dont Eléments. Il vient de publier avec Antoine Waechter Le sens de l'écologie politique - Une vision par-delà droite et gauche (Sang de la Terre, 2017).

     

                                  

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