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wokisme - Page 9

  • Feu sur la désinformation... (378)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Jules Blaiseau.

    Au sommaire :

    • 1 - L'image de la semaine
      Alors que la crise covid n'en est désormais plus une aux yeux des médias, les langues se délient sur la manipulation passée. Fabien Namias, directeur général adjoint de LCI a tenu des propos qui vont vous étonner.
    • 2 - Un indigéniste ministre de la rééducation
      Et si toutes les pires dérives idéologiques les plus effrayantes et sectaires étaient enseignées à vos enfants ? C'est ce qui est en passe d'arriver avec la toute fraîche nomination de Pap Ndiaye à la tête de la (ré)Éducation Nationale. Portrait d'un homme qui ne porte pas la France dans son cœur, et dont les médias se sont énamourés.
    • 3 - Revue de presse
      Ne ratez rien de l'actualité de la semaine passée avec la traditionnelle revue de presse de Jean-Yves Le Gallou.
    • 4 - Damien Abad, encore un ministre plein de casseroles !
      Ex-président du groupe LR à l'Assemblée et nouveau ministre du handicap, Damien Abad est sous le feu des critiques depuis quelques jours. Accusations de viol, barbouzerie et séquences gênantes...

     

                                            

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  • Le capitalisme woke...

    Les Presses de la cité viennent de publier une enquête d'Anne de Guigné intitulée Le capitalisme woke - Quand l'entreprise dit le bien et le mal. Journaliste, Anne de Guigné suit la politique économique française pour Le Figaro depuis 2017.

     

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    " Une enquête coup de poing : comment le monde du travail se laisse remodeler par la pensée diversitaire.

    La compagnie Lufthansa qui demande en juillet 2021 à ses personnels de bannir l'expression " mesdames et messieurs " afin de " choisir un discours qui s'adresse à tous ses passagers ". La société Disney qui assume une ségrégation dans ses personnels en créant trois groupes affinitaires (Latinos, Asiatiques et Noirs) et en invitant les Blancs à dresser la liste de leurs privilèges. La campagne de Louboutin à l'été 2021, portée par la militante antiraciste Assa Traoré, avec l'escarpin Free Walkie (995 euros) qui " exprime cette saison l'empathie et la solidarité ". Sous la pression de la société civile, l'entreprise privée ne se soucie plus uniquement de rentabilité. Elle s'est engagée dans la grande marche vers le bien, embrassant tous les combats de l'époque. Très présent aux États-Unis, ce mouvement gagne peu à peu l'Europe, au risque d'organiser une forme de privatisation de l'intérêt général. Paralysée par les injonctions contradictoires des différents ordres juridiques, intimidée par les décrets de la culture woke, soumise aux contradictions de consommateurs qui attendent d'elle des " messages ", l'entreprise s'engage pour le meilleur et pour le pire en politique. "

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  • «L'intersectionnalité est une revendication militante qui n'a aucune réalité scientifique»...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Jean Szlamowicz à Figaro Vox pour évoquer les concepts qui ont été imposés dans le débat public par les militants de la gauche woke. Normalien, agrégé d'anglais et traducteur, Jean Szlamowicz vient de publier Les moutons de la pensée - Nouveaux conformismes idéologiques (éditons du Cerf, 2022).

     

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    Jean Szlamowicz : «L'intersectionnalité est une revendication militante qui n'a aucune réalité scientifique»

    LE FIGARO.- Votre livre s'en prend aux «concepts» que notre époque a fait émerger : intersectionnalité, patriarcat, blanchité, décolonialisme… Que dire sur ce sujet qui n'a pas encore été dit ?

    Jean SZLAMOWICZ.- En effet, des critiques fort aiguisées ont été formulées, par Pierre-André Taguieff, Nathalie Heinich, Shmuel Trigano, François Rastier… Il manquait une approche linguistique s'intéressant à la cohérence de ces discours et à l'imposture que ces concepts constituent. C'est capital pour pouvoir accéder aux débats car ce nouveau vocabulaire s'est imposé de manière frauduleuse, dans la recherche comme dans les médias. Beaucoup de gens se trouvent désorientés par ces mots obscurs, prétentieux, autoritaires : cette rhétorique crée une insécurité linguistique et intellectuelle agressive car elle prétend devoir être adoptée par chacun. Contre ce forçage idéologique, j'ai voulu proposer un guide des égarés permettant de s'orienter dans ce magma moralisateur…

    Loin de n'être que des concepts descriptifs, ces termes comportent tous une part de négativité, dites-vous. Que révèle l'utilisation massive du registre de la psychologie ? En quoi est-ce révélateur, selon vous, d'un problème de méthodologie ?

    Oui, en vérité, ces notions ne sont pas de vrais concepts relevant des sciences sociales : l'intersectionnalité ou le néo-féminisme ne sont pas des sciences, mais des revendications militantes. La démarche de ces discours ne consiste donc pas à produire des savoirs mais à légitimer leurs postures, souvent avec mauvaise foi et avec des biais de sélection. Quand on parle de «blanchité» ou de «décolonialisme», on utilise des termes qui paraissent savants mais qui ne font que diaboliser leur objet sur le plan moral. Cela n'a aucune valeur descriptive, ce sont des formules accusatoires. L'emploi de termes construits sur le suffixe –phobie est révélateur d'un procédé de pathologisation : «islamophobie», «glottophobie», «transphobie» permettent de discréditer radicalement celui que l'on accuse. La manipulation réside dans le fait de l'appliquer comme bouclier face à la moindre critique.

    Ce ne sont pas des concepts qui décrivent le social, mais des mots pseudo-savants qui servent d'injure idéologique afin de bloquer toute critique envers les théories du genre ou l'islam politique. Quant à la déconstruction des «imaginaires» et des «représentations», elle se situe dans le plus grand flou méthodologique : on ne sait pas comment cette critique aurait accès à des choses immatérielles, subjectives et qui ne sont, du reste, jamais définies précisément. D'ailleurs, «critique» ou «déconstruction» sont souvent revendiquées dans un sens noble, alors qu'il ne s'agit la plupart du temps que de pure péjoration, sans horizon véritablement solide intellectuellement.

    Deux grands principes illustrent ces nouveaux concepts: un scepticisme radical sur la possibilité même d'une connaissance objective (tout est construction sociale, y compris le savoir), et le principe selon lequel la société est structurée par des systèmes de pouvoir (le patriarcat, le privilège blanc, etc.). Peut-on parler de «complot sans comploteurs ?»

    Cette idéologie de la déconstruction, du genre ou du décolonialisme découvre la lune : les sociétés sont régies par des normes ! Mais il n'est pas de collectivité humaine qui ne partage des valeurs, des comportements, des croyances dont l'existence est structurante pour le groupe. C'est la définition même du social — et de ce point de vue, toutes les sociétés tendent à être conservatrices, ce qui ne les empêche pas d'évoluer. Mais au lieu de s'inscrire dans une critique progressiste, l'idéologie postmoderniste voit dans tout phénomène social la main invisible des «dominants». On invente ainsi une «masculinisation» de la langue, comme si la langue avait été «créée» ! On imagine alors des hommes, réunis dans un secret manipulateur pour inventer des formes grammaticales humiliantes pour les femmes, comme «il fait froid» ou le pronom impersonnel, similaire au pronom masculin, verrait le triomphe d'un virilisme linguistique. D'autres imaginent que «le patriarcat» est responsable d'avoir retardé l'émergence des roulettes sur les valises. Ou que les Grecs étaient des Noirs qu'on a effacés de l'histoire. Ou que les mathématiques sont un instrument du suprémacisme blanc. «Masculinisation», «invisibilisation», «racisme systémique»… C'est une lecture mythifiante de l'histoire, l'invention d'une martyrologie raciale et sexuelle. C'est pour cela que je parle de «mythéologie» pour décrire ces arguments et ces récits mythifiés qui ont pour vocation de promouvoir des idéologies.

    Comment une partie de la recherche universitaire a-t-elle, selon vous, basculé dans une sorte de délire paranoïaque ?

    Le troupeau des directeurs de conscience, persuadés que leurs petits diplômes les élèvent à une dignité morale supérieure à celle du peuple, s'est mis à théoriser le politique à partir de la fiction. En prenant les récits pour le réel, en se gargarisant de mots, la prétention universitaire a fait ce qu'elle a toujours su faire : donner des leçons de morale. L'effondrement du niveau général aboutit aujourd'hui à avoir des chercheurs et des enseignants à la formation lamentable. Quand on ne fait de la recherche que sur les séries télé, le porno et Pif le chien, on ne risque pas d'avoir un niveau théorique très élevé. On compense en jargonnant, en toute inconséquence, et on parle de «représentations», ce qui évite de recueillir de vraies données. C'est le triomphe des «studies : cultural studies, porn studies, gender studies, video game studies»… Ce ne sont pas des disciplines dotées de principes méthodologiques, mais du bavardage. C'est davantage accessible pour un public étudiant qui n'est plus en mesure de comprendre — encore moins de produire — de la vraie recherche exigeante.

    Comme l'intersectionnalité est désormais le courant dominant, pour faire carrière, il vaut mieux adopter ce discours et cette posture plutôt que de s'intéresser à des sujets trop complexes ou qui ne se plient pas à cette orthodoxie. Il y a une demande sociale pour ce militantisme de la bonne conscience : n'oubliez pas que l'idéologie, c'est aussi un marché. De fait, le développement d'une surveillance idéologique dans l'université est devenu très préoccupant — on trouve maintenant des «référents déontologues», autant dire des commissaires politiques !

    Selon vous, cette prétendue révolution culturelle ne vise rien de moins que l'éradication de la culture commune. N'est-ce pas exagéré ?

    Le révisionnisme de la «cancellisation généralisée» touche désormais tous les sujets patrimoniaux : littérature, histoire, musique… De la sexualité à l'urbanisme, tout doit être dégenré et décolonisé ! De Ronsard à Keats ou Eschyle, l'ensemble de la culture occidentale subit une lecture raciale ou sexuelle simpliste de pure réprobation. Fait notable, seul l'Occident serait sexiste et raciste. Ce manichéisme moral porte la trace de décennies de militantisme marxiste d'origine soviétique, relayé aujourd'hui par l'islamisme, nécessairement anti-occidental et antisémite. La partialité de cette militance oublie, bien sûr, de signaler que l'égalitarisme et l'antiracisme font partie de notre consensus national, ce qui n'est pas le cas ailleurs, par exemple dans les théocraties islamiques qui sont, curieusement, épargnées par ces discours. Pour d'autres raisons, cette idéologie est aussi véhiculée par l'UE dans une quête éperdue d'arasement culturel.

    La base sociale que constituent les élites est très à l'aise avec ces discours intersectionnels qui favorisent le clientélisme car cela converge avec une vision du social comme marché, constitué de niches qui sont autant de cibles. Les forces qui alimentent cette idéologie sont d'origines multiples mais elles aboutissent au développement d'un communautarisme égocentré, religieux, sexuel, ethnique… On ne parle plus qu'en termes de quotas et de représentation sociale pour obtenir des postes et des carrières. L'idéologie est un bain d'idées dans lequel les acteurs sociaux sont plongés. Il faut bien avoir conscience qu'on est en train de changer l'eau du bain — mais attention, la nouvelle eau risque bien d'être toxique !

    Ne pensez-vous pas tomber dans l'écueil d'une hystérisation du débat et surévaluer l'ampleur réelle de la menace dite «woke» ?

    J'aimerais bien, mais l'action politique, notamment par le biais de l'Union européenne, finance ce courant idéologique de manière massive. Ce courant idéologique est largement institutionnalisé et l'entrisme s'est désormais constitué en pouvoir. Certes, la politique du «en même temps» est faite pour rassurer mais on ne peut pas à la fois faire une loi contre le séparatisme et dire qu'il n'y a pas de culture française ; prétendre à l'excellence internationale et faire reculer les savoirs fondamentaux ; parler de souveraineté et obéir aux cadres européens. Là où je suis très optimiste, c'est que la nullité intellectuelle du «wokisme» la condamne à s'auto-anéantir. On ne peut pas fonder des savoirs sur la mauvaise foi et le parti pris. On ne peut pas déconstruire sans jamais rien construire.

    Jean Szlamowicz, propos recueillis par Ronan Planchon (Figaro Vox, 31 mars 2021)

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  • Tour d'horizon... (224)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur la chaîne de Geopragma, Pierre Conesa et Gérard Chesnel s'intéressent à la guerre des mémoires...

    La victimologie : une nouvelle discipline politique - Réflexion sur le Wokisme et les nouvelles guerres de la mémoire

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    - sur le Figaro Vox, le 24 mars dernier, Pierre Brochand, ancien directeur de la DGSE, a donné une long entretien consacré à la question de l'immigration. Faute de pouvoir vous renvoyer vers celui-ci, qui est réservé aux abonnés, nous vous mettons en lien son précédent entretien donné au même journal en 2020, et surtout le texte, essentiel, de sa communication devant la Fondation Res Publica en 2019...

    «L’immigration est le défi le plus redoutable auquel nous sommes confrontés» (1/2)

    «Face à l’immigration, la société des individus n’est qu’un magasin de porcelaine» (2/2)

    Pour une véritable politique de l'immigration

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  • Le soutien infaillible à Vladimir Poutine, mauvais calcul des russophiles ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de David Engels cueilli sur le site de Valeurs actuelles et consacré au soutien des conservateurs européens à la Russie poutinienne.

    Historien, essayiste, enseignant chercheur à l'Instytut Zachodni à Poznan après avoir été professeur à l'Université libre de Bruxelles, David Engels est l'auteur de deux essais traduits en français, Le Déclin. La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013) et Que faire ? Vivre avec le déclin de l'Europe (Blauwe Tijger, 2019). Il a  également dirigé un ouvrage collectif, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020).

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    Guerre en Ukraine : le soutien infaillible à Vladimir Poutine, mauvais calcul des russophiles

    Cela fait presque trois quarts de siècle que des parties importantes de l’Europe ont conclu une alliance étroite avec les États-Unis, qui ont non seulement réussi à mettre fin victorieusement à la guerre froide contre l’Union soviétique totalitaire et à surmonter la division de l’Europe, mais aussi à représenter jusqu’à aujourd’hui les intérêts occidentaux sur d’autres continents. Certes, les États-nations européens ont été relégués au rang de partenaires juniors des États-Unis et ont été massivement affectés par l’américanisation, mais cela était déjà prévisible avant la Première Guerre mondiale –, c’est un destin que la plupart des Européens paraissent accepter sans trop de résistance. Mais il semble qu’aujourd’hui, face à l’agression russe contre l’Ukraine, de nombreuses personnes, non seulement en France et en Allemagne, mais aussi dans d’autres parties de l’Europe occidentale, ne se rangent pas du côté de l’agressé et de l’alliance atlantique à laquelle la majorité des Ukrainiens souhaite également adhérer, mais prennent plutôt parti pour la Russie – un fait surprenant, dont la compréhension en dit long sur les lignes de fracture au sein de la société européenne.

    Il est bien connu que les États-Unis se sont rendus impopulaires à gauche de l’échiquier politique et dans une grande partie du monde extra-européen en raison de leur interventionnisme aussi maladroit que faussement moralisant ; et il est également connu que leur promotion de plus en plus agressive d’une idéologie que l’on ne peut plus qualifier que de marxisme culturel leur a valu maints ennemis du côté des conservateurs. De nombreux conservateurs craignent donc, non sans raison, qu’un rattachement de l’Ukraine à l’alliance de défense occidentale ne porte le coup de grâce aux valeurs traditionnelles dans cette partie du monde également, et voient dans une occupation par la Russie, supposée conservatrice, un contrepoids possible. La sympathie de certains conservateurs à l’égard de la Russie ne se limite toutefois pas au contexte ukrainien, mais concerne toute l’Europe, car beaucoup doutent que la domination libéral-gauchiste actuelle tolère encore un retournement interne vers des valeurs plus traditionnelles, et placent donc leurs espoirs dans la Russie en tant que sorte de deus ex machina : plus la Russie devient puissante en Europe, plus la situation a des chances de s’améliorer pour les conservateurs européens, selon leur calcul.

    La Russie est une civilisation à part entière

    Même si ces arguments, pris individuellement, ne sont pas totalement incompréhensibles, ils sont incomplets et problématiques dans leur ensemble. Si l’on fait abstraction de l’odieux cynisme qui consiste à minimiser une guerre d’agression meurtrière et à refuser à l’Ukraine ce droit à l’autodétermination nationale auquel les conservateurs attachent par ailleurs tant d’importance, on constate ici deux erreurs fondamentales: l’idée fausse que la Russie fait partie intégrante de l’Occident et l’assimilation erronée du conservatisme russe au conservatisme européen.

    Comme l’ont souligné à maintes reprises, au moins depuis le XIXe siècle, les penseurs russes eux-mêmes, la Russie est une civilisation à part entière, qui, certes, partage quelques racines avec la civilisation européenne, mais qui les réinterprète de manière autonome et suit en fin de compte une dynamique culturelle d’un tout autre type. Prendre constamment la Russie à partie contre l’Occident et solliciter une “compréhension” bienveillante que l’on n’accorde généralement même pas à ses voisins européens immédiats, surtout en ce qui concerne le droit de la Russie à son propre espace stratégique, ne signifie finalement rien de moins que la désolidarisation avec les intérêts de notre propre civilisation européenne, aussi problématique que soit son cours idéologique actuel – une attitude qui rappelle curieusement la haine de soi des libéral-gauchistes, bien que dans une perspective diamétralement différente. Alors que la gauche méprise l’Occident en raison de sa prétendue culpabilité historique (de la “suprématie blanche” par la “masculinité toxique” jusqu’au “racisme systémique”), et veut délibérément le démanteler, les conservateurs russophiles considèrent leur propre civilisation comme irrémédiablement pervertie et projettent tous leurs espoirs dans la jeune culture russe, qu’ils interprètent le plus souvent comme la seule porteuse d’avenir – en fin de compte, une curieuse forme d’exotisme qui, morphologiquement parlant, présente probablement des motivations similaires à la conversion à l’islam de certains conservateurs d’Europe occidentale.

    La Russie n’est pas un État, mais un monde en soi

    L’autre erreur, étroitement liée à celle-ci, repose sur une incompréhension des priorités idéologiques du régime russe, dont on suppose naïvement qu’il se soucie réellement de l’avenir du “vrai” Occident, qui serait conservateur, chrétien, souverainiste et ethnoculturellement homogène. La réalité est tout autre. Les valeurs conservatrices telles que la garantie de la liberté de l’individu n’ont jamais été une priorité en Russie ; la relation positive avec l’islam, dont l’influence ne cesse de croître, constitue un pilier central du pouvoir de Poutine, qui aime autant s’entourer de popes que d’imams et lance délibérément des mercenaires tchétchènes contre le “peuple frère” ukrainien ; le degré de respect de l’autonomie nationale se manifeste sous nos yeux dans les villes ukrainiennes bombardées ; et l’instrumentalisation des migrants musulmans pour déstabiliser la Pologne montre à suffisance la crédibilité du prétendu engagement pour l’identité culturelle de l’Occident.

    Bien sûr, il faut apprendre à interpréter toutes ces questions du point de vue russe et, pour mieux analyser la situation mondiale, il faut bien sûr aussi développer une meilleure compréhension des intérêts russes, et ce sans préjugés préalables. Mais en tant que patriote européen, l’on devrait aussi reconnaître que la politique russe est, dans de nombreux domaines, incompatible avec les objectifs et les conceptions de base des conservateurs européens. La Russie n’est pas un État, mais un monde en soi, et ne peut pas être classée dans les catégories occidentales typiques d’un “État-nation” sans perdre sa propre essence : à savoir une logique spatiale propre, dans laquelle il ne s’agit rien de moins que de la création (ou du rétablissement) d’un grand espace à dominance russe, mais en fait extrêmement multiculturel, entre la Vistule et l’Amour, qui ne pourra jamais être mis en relation de manière satisfaisante avec le monde fragmenté des multiples petits États européens.

    Cela ne signifie pas que la Russie ne pourra pas un jour être l’alliée orientale d’une puissante fédération d’États européens, mais elle ne se laissera jamais reléguer au rang de membre institutionnel égalitaire d’une telle alliance. Ce ne sont donc pas les intérêts des conservateurs allemands, espagnols ou français qui figurent en tête de la liste des priorités du Kremlin, mais la question de savoir comment la Russie peut redevenir un acteur politique dominant en Eurasie, ce que les voisins occidentaux de la Russie doivent bien ressentir comme une menace réelle, compte tenu de la logique impériale inhérente à la vision russe du monde. Il est certes dans l’intérêt de la Russie d’écarter la menace idéologique de la bien-pensance et du wokisme en soutenant occasionnellement les conservateurs européens pour affaiblir ses adversaires ; mais au plus tard à partir du moment où une Europe conservatrice forte et unie sera effectivement mise en place, les alliés actuels de la Russie constateront que Moscou, pour protéger son flanc ouest, mènera en Europe une politique de divide et impera qui n’aura rien à envier à celle des États-Unis, et que l’on sera allé de Charybde en Scylla…

    David Engels (Valeurs actuelles, 16 mars 2022)

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  • Tolkien en Amazonie...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par David Engels au site de la maison d'édition Jungeuropa et consacré à l'"adaptation" de l’œuvre de Tolkien, dont il est un fin connaisseur, dans une série produite par Amazon, qui sera diffusée en septembre 2022.

    Historien, essayiste, enseignant chercheur à l'Instytut Zachodni à Poznan après avoir été professeur à l'Université libre de Bruxelles, David Engels est l'auteur de deux essais traduits en français, Le Déclin. La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013) et Que faire ? Vivre avec le déclin de l'Europe (Blauwe Tijger, 2019). Il a  également dirigé un ouvrage collectif, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020). 

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    « Le Seigneur des Anneaux sur Amazon prime » : entretien avec le Professeur David Engels

    Cher Monsieur Engels, attendez-vous avec autant d’impatience que nous tous la série d’Amazon consacré au Seigneur des Anneaux et intitulé Les Anneaux de pouvoir ? Et pourquoi ?

    Absolument. Déjà, j’avais attendu avec une grande curiosité l’adaptation du Seigneur des Anneaux et du Hobbit, et comme je considère personnellement les récits du Silmarillion comme la partie la plus intéressante de l’œuvre de Tolkien, on peut très bien imaginer l’impatience qui est la mienne. Mais, en même temps, je suis conscient que le climat idéologique actuel rendra difficilement possible une adaptation qui soit conforme à l’esprit de l’œuvre de Tolkien ; à l’impatience se mêle donc déjà une bonne part de crainte, laquelle devient de plus en plus fondé compte tenu des informations qui ont filtré jusque là.

    A quoi vous attendez-vous après le visionnage de la première bande-annonce de la série ?

    Désormais, je crains comme beaucoup d’autres , que s’agissant de la conception de la série, on ne puisse supporter avec un plaisir coupable que sa « fabrication technique » mais pas la série elle-même. Celle-ci semble avoir peu à faire avec les véritables orientations données par les textes et vouloir imposer la politisation redoutée d’une façon si simpliste qu’on s’en énervera probablement de la première à la dernière minute. Elfes à la peau noire, reine des Nains, femmes chefs de guerre fortement émancipées, écrasement totalement absurde de la chronologie de Tolkien, qui s’étale sur des siècles, sur quelques années seulement, introduction de nombreux personnages non-canoniques – tout cela laisse craindre le pire.

    Amazon adapte ce qui se déroule avant les livres du Seigneur des Anneaux – le mot clef étant « adapter ». Jusqu’à quel point peut-on transformer le matériau de départ ? Il y e beaucoup d’adaptations, de « remakes », qu’importe, qui effectivement ont leur charme propre ; on pense simplement à « Pour une poignée de dollars », « Scarface », etc.

    A l’évidence, c’est bien logique que lors du passage de l’écrit au film, certaines libertés doivent être prises, pour adapter le récit littéraire à un médium d’une toute autre nature. Mais cela ne signifie pas nécessairement une trahison de l’esprit de l’œuvre. Le compromis trouvé dans l’adaptation du Seigneur des Anneaux était très acceptable (à quelques exceptions près comme les épisodes manquants comme celui sur la Vieille Forêt et Tom Bombadil et celui fondamental du « Nettoyage de la Comté »). Déjà le Hobbit était d’un point de vue cinématographique une catastrophe ; la matière du récit était considérablement plus courte et plus simple que celle du Seigneur des Anneaux mais devait être présentée dans une durée épique équivalente de telle sorte qu’on devait l’enrichir d’innombrables scènes d’action. Là où on avait encore l’impression, avec le Seigneur des Anneaux, d’une narration qui, dans l’ensemble, fonctionnait, s’imposait avec le Hobbit, le sentiment d’un remplissage permanent qui étouffait la véritable intrigue. Cela sera probablement encore plus gravement accentué avec les récits des deuxième et troisième âges de la Terre du Milieu, car ceux-ci ne couvrent que quelques pages et devront donc être complétés avec nombre de personnages et d’intrigues pour lesquels Tolkien n’a donné aucun modèle. A cette fin, il y aurait besoin d’un esprit presque génial, sans parler de la grande difficulté qu’il y a à saisir le style « biblique » du Silmarillion et le formidable contenu métaphysique de la « création secondaire » de Tolkien – une attente qui sera probablement difficile à satisfaire.

    Quelle est la base de l’univers du Seigneur des Anneaux ? Quelle est l’essence qui doit rester indestructible ?

    La véritable essence de l’univers de Tolkien – en tous les cas pour moi – est la recherche permanente par le héros véritable du Vrai, du Beau et du Bien, qui, en raison de l’insuffisance de toutes les créatures terrestres, est vouée à l’échec, si elle n’est pas récompensée d’en-haut, à la dernière seconde, par la victoire – naturellement une victoire au goût amer, toujours liée avec la prise de conscience que pouvoir remporter le succès n’est pas tant un droit qu’une grâce. La victoire du héros tolkiénien est par conséquent juste une récompense de sa quête et non le résultat direct de sa propre action héroïque – une conception profondément chrétienne, véritablement catholique qui est très opposée aux conventions en vigueur à Hollywood.

    Un autre point serait la vision tokiénienne caractéristique de l’esthétique, laquelle est également profondément ancrée dans l’idée chrétienne de la nature épigonale de chaque époque : par rapport à la beauté du monde à son origine, chaque époque ultérieure, avec sa création est marquée par la chute et la dégradation, mais porte une valeur croissante de par la souffrance liée à ce déclin et est ainsi soumise, malgré toute la nostalgie, à un processus de spiritualisation ; de même la lutte entre le bien et le mal, qui est à l'origine incarnée par différentes puissances réelles telles que les dieux et les monstres, se replie (ou est perçue) de plus en plus dans le conflit qui fait rage à l’intérieur de l’âme humaine. Ces idées non seulement conservatrices mais même, vraisemblablement, très réactionnaires sont d’évidence profondément étrangères à l’esthétique classique américaine, qui repose sur la quantité, la croyance dans le progrès et la naïve vision de l’homme de l’ « American Dream »… et même diamétralement opposée sur chaque point à l'idéologie marxiste culturelle actuellement dominante.

    Pourquoi Amazon s'est-il aventuré dans la matière du Seigneur des anneaux ?

    Je soupçonne trois raisons. D'une part, la production de la série coïncide avec la mort de Christopher Tolkien, qui avait jusqu'alors géré l'héritage de son père et l'avait largement défendu contre toute tentative de le déformer. Il semble qu'après sa mort, le "Tolkien Estate" ait adopté une attitude beaucoup plus libérale, certainement en grande partie pour des raisons économiques.

    Cela nous amène déjà au deuxième point, à savoir la perspective quasi-certaine, compte tenu du succès gigantesque des précédentes adaptations de Tolkien, ainsi que des séries autour de Game of Thrones de Martin ou de Wiedźmin ("The Witcher") de Sapkowski, de tirer d'une nouvelle adaptation de l'œuvre de Tolkien un plus grand profit financier.

    Un troisième aspect réside sans doute dans la fascination que l’œuvre de Tolkien exerce encore aujourd'hui, fascination à la base de l’attirance de nombreux cinéastes et que l'on peut honnêtement supposer partagée par une partie des initiateurs de la série Amazon, même si l'on peut se demander si l'enthousiasme pour la matière est effectivement lié à la compréhension de l'esprit qui la traverse et la maintient.

    Amazon n'est pas la seule entreprise qui semble renoncer à d'éventuels chiffres d'affaires plus élevés au profit du "politiquement correct". Marvel, Star Wars et bien d'autres encore se plient ces derniers temps aux "exigences" du temps - et scandalisent de nombreux "fans" invétérés. De nombreux projets de ce type se sont soldés par un échec, notamment sur le plan financier. Comment expliquez-vous ce comportement ? Après tout, il s'agit là de "grands acteurs" dans leur domaine respectif, qui devraient en fait se préoccuper avant tout de profits ...

    La pression du politiquement correct, dans les faits, est devenue si forte que tous les projets culturels qui veulent se soustraire aux directives de la nouvelle idéologie hégémonique sont en grande partie voués à l'échec ou doivent rester de purs produits de niche. Celui qui veut obtenir les critiques positives des médias et les prix habituels du cinéma dans le cadre à la fois très compétitif et égalitaire de l'industrie cinématographique moderne doit se soumettre à ce diktat, bon gré mal gré.

    Mais en même temps, il faut présumer chez de nombreux créateurs de la nouvelle série d'Amazon une conviction réelle, bien que mal placée, de faire ce qui est juste en adaptant les aspects apparemment "démodés" de l'univers de Tolkien aux "attentes" d'une époque contemporaine apparemment éclairé. Certains pensent même peut-être sincèrement rendre service à Tolkien en "sauvant" le contenu prétendument "important" de ses récits en les adaptant aux impératifs de la modernité et en racontant l'histoire telle que soi-disant Tolkien la raconterait aujourd'hui ...

    Dans les faits, c'est bien sûr tout le contraire qui se produit : Tolkien ne peut pas être considéré comme un simple conteur d'histoires qu'il s'agit de présenter sous un jour toujours nouveau, mais il était déjà à sa propre époque un auteur profondément conservateur, intempestif et réactionnaire, comme il le savait bien lui-même et l'admettait régulièrement. La vision du monde de Tolkien n'est donc pas qu'un simple ajout accessoire à ses "histoires", bien au contraire, les "histoires" elles-mêmes ne sont que l'habillage d'une orientation spirituelle fondamentale très spécifique. Si l'on se contente de respecter les intrigues de Tolkien tout en les adaptant aux exigences normatives du climat politique contemporain, le résultat peut effectivement rappeler en surface le Silmarillion, mais en trahir l'âme véritable.

    En Pologne, la société a une structure plus conservatrice, du moins par rapport à l'Europe occidentale. Quelle est donc, selon vous, la probabilité que le téléspectateur polonais - moyen - et le "fan" de Tolkien se révèlent immunisés contre les infections virales "woke" ? Ou est-ce qu'entre Poznan et Varsovie, Gdansk et Katowice, l'ouverture à l’inversion de toutes les valeurs et à l'agenda libéral de gauche est aussi à l’ordre du jour ?

    En effet. En Pologne aussi, de nombreux jeunes ont subi de plein fouet l’inversion de toutes les valeurs, et il est fort à craindre que cette série n’y contribue encore plus en transformant un auteur, qui a toujours été jusqu'à présent l'un des témoins principaux du conservatisme européen, en son exact contraire, et à en faire une figure de proue du wokisme, de sorte que les jeunes qui ne connaissent son œuvre qu'au travers des adaptations cinématographiques correspondantes passeront complètement à côté du véritable esprit de Tolkien. S'ils devaient lire ses œuvres, ils les interpréteraient faussement à travers le prisme de la consommation préalable via les médias - une véritable catastrophe qui n'est pas sans rappeler la prédiction suivante d'Orwell dans 1984 : "Toute la littérature du passé sera détruite. Chaucer, Shakespeare, Milton, Byron - ils n'existeront plus que dans des versions en novlangue. Ils ne seront pas transformés en quelque chose d'autre, mais ils seront le contraire de ce qu'ils étaient jusqu'à présent".

    Pourquoi choisir un scénario concernant le Second Âge, qui n'est familier qu'à ceux qui ont lu le Silmarillion ?

    J'ai lu un jour qu'Amazon n'avait formellement acquis que les droits du Seigneur des Anneaux, où la chute de Númenor est décrite à plusieurs reprises de manière directe et assez explicite (surtout dans les annexes), contrairement aux événements du Premier Âge, qui ne sont évoqués que de manière très vague et allusive. Mais ce qui a certainement été déterminant pour Amazon, c'est le souhait de pouvoir se rattacher à des thèmes déjà connus du spectateur, comme les anneaux de pouvoir, les cavaliers du Rohan ou les hobbits, que l'on chercherait en vain dans le Premier Âge de la Terre du Milieu.

    Est-il possible de porter la Terre du Milieu à l'écran ? 

    Un récit littéraire vit toujours de ce qui est laissé à la pure imagination du lecteur, et c'est particulièrement vrai dans le cas du Silmarillion, puisque le texte ne nous offre qu'une description très rudimentaire, souvent presque sous forme de chronique, de l'action proprement dite, de sorte qu'il revient à l'imagination du lecteur de transposer de manière ingénieuse le style littéraire général et l'ambiance du récit dans le cadre concret imaginé. En d'autres termes, une certaine ambiance se dégage de la narration, que le lecteur transfère ensuite automatiquement, bien que de manière largement inconsciente, dans l’élaboration du décor de l'action elle-même. Si l'on veut transposer cette dialectique dans un film, il faut faire preuve d'un grand tact, ce qui, je le crains, n'est pas le cas des créateurs de la série Amazon.

    En supposant que nous récoltions suffisamment d'argent par le biais de "fundraisers" pour le projet, à quoi ressemblerait votre adaptation de Tolkien ? S'agirait-il d'une série ou d'un blockbuster ? À quelle époque se déroulerait-elle et quel degré de blancheur aurait la distribution ?

    Étant donné que le Seigneur des Anneaux et le Hobbit ont déjà été adaptés au cinéma d'une manière difficilement égalable pour au moins une génération, il y avait peu d'alternatives. Personnellement, j'aurais préféré une adaptation cinématographique de certaines histoires du Premier Âge, comme celles de Beren et Luthien, de Turin Turambar ou de la chute de Gondolin, des histoires que Tolkien avait élaborées de manière beaucoup plus romanesque et détaillée que le récit de la chute de Numenor, qui est essentiellement une chronique, et qui auraient pu être transformées de manière assez élégante en épisodes de longue durée, mais néanmoins cohérents.

    En ce qui concerne la couleur de peau des personnages, elle est déterminée par les descriptions explicites de Tolkien lui-même et, du moins en ce qui concerne les elfes et une grande partie des humains, elle est manifestement blanche. C'est d'ailleurs logique si l'on considère que Tolkien voulait à l'origine, par son immense activité littéraire, créer une "mythologie pour l'Angleterre" et qu'il considérait très explicitement les régions et les peuples décrits comme les précurseurs de ceux de l'Europe du Nord-Ouest actuelle. Compte tenu de l'objectif semi-historique de son œuvre et du fait que l'apparence physique de la plupart des peuples correspond à peu près à leur situation correspondante dans le monde actuel (blanc dans le nord-ouest ; brun dans les déserts au sud du Gondor ; noir dans les régions de jungle d'où proviennent les olifants), il est totalement absurde d’accommoder ce modèle à la sauce multiculturelle pour des raisons politiques.

    Dans une adaptation cinématographique de légendes chinoises, attribuerait-on les rôles principaux à des personnes noires ou caucasiennes ? Bien sûr, il faudrait être assez conséquent pour éviter également toute autre stylisation physionomique des héros de Tolkien : le fait que les elfes (ou les hobbits) possèdent des oreilles pointues n'est attesté nulle part dans son œuvre, dans laquelle les elfes et les humains ne peuvent être distingués que par leur beauté ...

    Merci beaucoup pour cet entretien !

    David Engels (Blog de Jungeuropa, 8 mars 2022)

     

    (Traduction Métapo infos, avec DeepL)

     

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