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stratégie - Page 7

  • L'incantation, un art français majeur ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Christian Harbulot, cueilli sur Les influences et consacré à l'utilisation par nos dirigeants des grands discours incantatoires pour masquer l'absence de stratégie et d'action politique réelle...

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    L'incantation, un art français majeur

    L’incantation est-elle devenue un critère dominant dans la manière de gouverner la France ? Le thème du retour de la croissance en est l’illustration symbolique dans le discours des Présidents de la République. François Hollande est sans doute celui qui en a fait le plus grand usage pour masquer son absence totale de stratégie selon ses détracteurs.

    La parole de la France est de plus en plus perçue comme une incantation permanente. Les annonces d’intervention dans le conflit syrien, les mises en garde à la Russie dans le conflit ukrainien, les appels au cessez le feu dans le conflit entre l’armée israélienne et les groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza : autant d’incantations non suivies d’effets. Le plus grave dans cette histoire est la manière dont le politique déteint sur les administrations. Le Quai d’Orsay est un peu le prototype de ce type de démarche rhétorique. Contrairement aux effets d’annonce, la prise en compte de la diplomatie économique n’a pas révolutionné le fonctionnement de ce Ministère. La création d’une direction des entreprises est accueillie avec méfiance par les énarques de la diplomatie française qui n’arrivent pas à passer de la fonction de représentation à une démarche proactive capable de contribuer à l’enrichissement de la France, donc de ces citoyens.

    Réclamer des patrons patriotes, c’est louable mais inefficace.

    Dans les faits, ce ministère fonctionne sur lui-même. Le ministre énonce des principes, les fonctionnaires les appliquent mais l’appareil tourne sur lui-même car personne ne veut s’atteler au changement vital de logiciel : passer d’une vision patrimoniale de la France à une approche dynamique de l’accroissement de puissance. Arnaud Montebourg a été un bon exemple de ce recours aux principes incantatoires. Réclamer des patrons patriotes, c’est louable mais inefficace. Lutter contre la mondialisation déloyale, c’est faire abstraction des réalités de la guerre économique où la compétition loyale est un non sens. Construire un modèle entrepreneurial solidaire, c’est d’abord comprendre les contradictions et les limites de l’économie sociale par rapport à l’économie de marché. Prôner l’interventionnisme étatique afin de préserver la souveraineté de nos entreprises est un aveu de faiblesse plus qu’une posture de combat.
    Le pouvoir politique français s’avère pour l’instant incapable de rentrer dans le monde du XXIe siècle. Les débats hexagonaux se focalisent sur l’éternel palabre sur la croissance, le respect de la démocratie et la défense des droits de l’homme. C’est louable mais ces incantations sont impuissantes pour se positionner dans un monde multipolaire dangereux dominé par des affrontements économiques (les économies les plus compétitives sont des économies conquérantes), territoriaux (Palestine, Ukraine), idéologiques (démarches totalitaires islamique en Irak et en Syrie), sociétaux (les ghettos sans mur aux Etats-Unis, la criminalité de masse au Brésil).

    La gouvernance politique de la France en est restée à une approche caricaturale du monde : préservation des alliances stratégiques (notamment avec les Etats-Unis), maintien de la sécurité internationale (vœu pieux), préservation de l’ordre public intérieur (de plus en plus délicat compte tenu des tensions provoquées par les islamistes fanatiques et la montée des peurs induites par l’évolution démographique du pays). Sans oublier ce qu’il faut lire entre les lignes comme l’achat de la paix sociale que j’ai abordé dans une précédente chronique. Cette posture ne nous mène nulle part et les rentes de situation républicaines ont une durée de vie limitée dans le temps.

    Christian Harbulot (Les influences, 4 septembre 2014)

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  • Regards sur la crise ukrainienne...

    Les éditions L'Age d'Homme viennent de publier dans leur collection Mobiles géopolitiques un ouvrage collectif dirigé par Thomas Flichy de la Neuville et intitulé Ukraine - Regards sur la crise. Professeur à l’Institut d’Études Politiques de Bordeaux et à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, Thomas Flichy de la Neuville est historien du droit et spécialiste de la diplomatie au XVIIIe  siècle et a récemment publié L'Iran au-delà de l'islamisme (Aube, 2013).

     

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    " Alors que la crise ukrainienne bat son plein, une petite équipe internationale composée d'experts de l'Asie centrale, officiers, universitaires, cadre du secteur privé et hauts fonctionnaires, livre une première analyse sur un enjeu éminemment complexe.

    Les tensions ukrainiennes actuelles sont inséparables des relations ambivalentes entre la Russie et son voisin méridional. Sous l'effet des invasions,la capitale de la Russie a, en effet connu une translation de Kiev à Moscou. Si les élites kiéviennes furent chargées par le Tsar d'"européaniser" la Russie au XVIIIe  siècle, l'ancien centre culturel est aujourd'hui devenu une périphérie divisée. Or la Russie a appris du conflit géorgien de 2008 que l'usage de la force militaire lui permettait d'atteindre rapidement ses objectifs de politique étrangère avec un coût stratégique faible. Alors qu'elle favorise depuis plusieurs années la construction de grandes infrastructures de transport de gaz vers l'Europe en contournant l'Ukraine, la Russie tâche aujourd'hui de conserver son influence sur la périphérie ukrainienne. Or l'enjeu ukrainien est autant symbolique que géopolitique. Autant que l'accès aux mers chaudes ou que la compétition gazière avec les États-Unis, la Russie souhaite préserver au travers du conflit ukrainien, la nouvelle image de sa puissance.
    C'est pour cette raison que l'Ukraine, tiraillée entre deux politiques antagonistes, est aujourd'hui placée au centre de l'attention médiatique. "

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  • Guerre et stratégie au XXIe siècle...

    Les éditions Fayard publient cette semaine un essai de Christian Malis intitulé Guerre et stratégie au XXIe siècle. Ancien élève de l’École normale supérieure, Christian Malis enseigne l'histoire militaire et la stratégie à l'école spéciale militaire de Saint Cyr-Coëtquidan. Il est notamment l'auteur d'une étude intitulée Raymond Aron et le débat stratégique français (Economica, 2005).

     

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    " Un nouvel âge de la guerre se profile. Les technologies numériques, les robots et les armes furtives changent la donne. Sur le champ de bataille, la victoire ne dépendra plus du courage ou de la bravoure des combattants, mais de l’appui des meilleurs équipements techniques. Cette révolution se déroule alors même que les cartes sont redistribuées entre les grandes puissances. Quelles stratégies vont adopter les États-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie ou la France ? Quels usages de la guerre vont s’imposer dans le proche avenir et à long terme ?
    Telles sont les questions que soulève Christian Malis dans ce livre foisonnant. Passant des usines de la marine brésilienne aux entrepôts de la direction générale à l’armement, ce livre décrit un monde où l’arme nucléaire ne sera qu’un engin parmi d’autres. Il nous invite à tourner nos regards vers l’espace, nouveau théâtre de combat où des flottes de robots feront bientôt régner la dissuasion. "

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  • Quand les idées changent vraiment le monde...

    Les éditions Vuibert viennent de publier Think tanks - Quand les idées changent vraiment le monde, un essai de François-Bernard Huyghe, préfacé par Alain Juillet et Eric Delbecque. Spécialiste de la stratégie et de la guerre de l'information, François Bernard Huyghe est l'auteur de nombreux essais marquants comme La soft-idéologie (Robert Laffont, 1987), La quatrième guerre mondiale (Rocher, 2004) ou Les maîtres du faire-croire (Vuibert, 2008).

     

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    " Un éclairage sur les think tanks, ces « réservoirs d’idées » à l’importance croissante. Les think tanks tiennent une place croissante dans le débat public. Leur double fonction, produire des solutions originales en politique et persuader les décideurs ou l'opinion, suscite des fantasmes à la mesure de leur méconnaissance. Cet ouvrage vise à clarifier la nature de ce phénomène, qui n'a maintenant plus rien de spécifiquement américain ni même occidental, de le replacer dans le cadre de la montée des contre-pouvoirs et groupes d'influence.
    Un éclairage sur une actualité décisive qui ouvre un débat de fond sur la nature et les mécanismes du pouvoir dans nos sociétés. "

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  • La puissance et la mer...

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    Le septième numéro hors-série de La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque. Il est consacré à la mer comme lieu d'expression de la puissance. On y trouve notamment, outre un entretien avec François-Xavier Dillmann ("L'expansion maritime des Scandinaves") et un autre avec Pascal Gauchon ("Histoire et géopolitique"), des articles de Philippe Conrad ("L'Europe maîtrise les mers" ; "L'empire chinois et la mer" ; "Robert Surcouf, un corsaire malouin" ; "Quand le Pacifique était un lac russe") de Jean Kappel ("La bataille de Lépante", "Alfred Mahan, théoricien de la puissance maritime" ; "La marine soviétique de l'amiral Gorchkov"), de Bernard Lugan ("L'Afrique noire et la mer"), de Martin Motte ("La pensée naval française au XIXe siècle" ; "La marine française de l'entre-deux-guerres"), de François Veaunes ("Tsushima : le jour de deuil de la flotte russe" ; "Le plan Z de l'amiral Raeder"), de Nicolas Vimar ("L'amiral Raoul Castex, le stratège inconnu" ; "Le porte-avion dans la guerre du Pacifique"), de Eric Mousson-Lestang ("La marine du Grand Turc" ; "L'autriche impériale et la mer") ou encore de Mathilde Tingaud ("Les thalassocraties crétoises et mycéniennes" ; "La bataille de Salamine" ; "Actium : la défaite de l'Orient")...

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  • La pointe du couteau...

    Les éditions Points rééditent en format poche La pointe du couteau, le premier tome des mémoires de Gérard Chaliand, paru initialement aux éditions Robert Laffont en 2011. Homme de terrain, spécialiste des luttes de libération nationale et des mouvements de guérilla, Gérard Chaliand s'est aussi intéressé à la stratégie, en général, et on lui doit, outre de nombreux essais, une remarquable Anthologie mondiale de la stratégie, régulièrement rééditée dans la collection Bouquins.

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    " Tour à tour laveur de vitres, acteur de la guérilla ou docker occasionnel, Gérard Chaliand a parcouru l’Algérie coloniale, les camps palestiniens de Jordanie, le Vietnam en guerre. Toujours sur le terrain, toujours à la découverte de l’autre. Dans ce récit autobiographique, le baroudeur revient sur son expérience du monde, menée hors de toute institution. Car Chaliand s’est juré de vivre libre. Et avant de devenir un privilège, la liberté est un choix, une exigence et un combat. "

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