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mondialisation - Page 22

  • Lire Juvin et refaire l'histoire !...

    Pour bien commencer l'année, nous ne pouvons que vous conseiller à nouveau la lecture du remarquable essai d'Hervé Juvin, Le renversement du monde (Gallimard, 2010), qui, selon Alain de Benoist, "n'est pas seulement une analyse perspicace de la crise financière actuelle, mais aussi une des analyses de la mondialisation les plus pénétrantes parues à ce jour".

    Hervé Juvin, s'il dresse un tableau terrible de l'Europe d'aujourd'hui, n'en est pas pour autant un décliniste chagrin, tourné vers le bon vieux temps. C'est, au contraire un formidable professeur d'énergie. On rêve qu'un candidat (ou une candidate !...) à l'élection présidentielle de 2012 s'inspire de son livre et propose enfin aux Français un projet politique ambitieux...

    Bref, il faut lire Juvin, et le faire lire !

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    Nous reproduisons ci-dessous quelques extraits de son livre :

     

    "L'exercice qui nous interroge depuis le monde qui vient nous appelle surtout à confesser notre identité, nous, Français, Européens, d'ici, de cette terre et des nôtres, moins comme origine que comme projet. Savons-nous ce que nous voulons être, représenter, incarner comme Français, comme Européens, et savons-nous comment et avec qui nous voulons le faire? L'idéologie individualiste ne nous apporte aucune réponse, pis, elle nous interdit de répondre. Le drame est que son aboutissement, la production du monde, la production des corps et de la vie, et la fin de l'histoire dans 1e triomphe de la volonté humaine, fait disparaître toutes les réponses possibles, les escamote plus encore qu'il ne les interdit en les reconduisant à des problèmes individuels: si vous vous sentez seuls, allez voir un psy! Le drame est que l'effort immense de dispense du réel et de sortie de l'histoire et de la géographie des Européens, engagé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, appelle un effort symétrique: aussi intense et aussi puissant, pour renouer les fils de l'honneur et de la fidélité des nations d'Europe à elles-mêmes. Vivre avec la crise appelle un immense travail de recontextualisation, c'est-à-dire un travail exactement inverse de celui auquel a procédé l'idéologie du marché, de la concurrence pure et parfaite, de la vérité des comptes, de la mise en conformité des décisions, de la contractualisation des relations. Réaliser la décolonisation de l'Union européenne contre l'entreprise mondialiste est le premier et l'immense travail politique qui vient. Travail de retour à l'histoire et à la géographie. Travail de situation de tout ce qui parle, affiche, publie, témoigne, influe: d'où vient-il, et de qui? Travail de survie., qui appelle le tour de garde de sentinelles éveillées : que chacun donne son mot de passe, que chacun dise quel est son nom, d'où il vient et de qui, qui le paie et pourquoi, nous n'avons plus le luxe de croire que les idées viennent de nulle part et que ceux qui parlent entendent seulement nous divertir. Travail de repérage, de mesure, de détection des cristaux que charrie la boue quotidienne de l'événement et de l'information. Travail de détection, de sélection et de discrimination, pour reconnaître les amis des ennemis et veiller aux portes. Travail d'arpenteur ou de géomètre, sans doute, travail de portraitiste, d'entomologiste ou d'herboriste surtout, travail de reconnaissance des écarts, de révélation du divers, d'invention du séparé, de découverte du particulier, là où la loi des comptes, des nombres, des modèles et des normes travaillait à réduire au même, à conformer au modèle, là où le droit, le marché et le contrat travaillaient à dispenser l'action et la relation humaines de tout contexte et de toute singularité, là où le nouveau conformisme autorise des entreprises à évaluer et noter leurs collaborateurs en fonction de leur appétit pour la diversité, c'est-à-dire de leur capacité à oublier les leurs, leur sang et leurs liens. Faudra-t-il parler d'art et de la capacité à enchanter ce qu'une étonnante conjuration de forces s'est employée à banaliser? Pour comprendre la crise, pour dépasser la crise, nous avons moins besoin de politiques que de photographes et de conteurs d'histoires, moins d'économistes que d'ethnologues et de philosophes, moins d'experts et de spécialistes que de passeurs et de curieux. Où sont les arpenteurs des champs du savoir et de la conscience qui se riaient des disciplines, des catégories et des appellations? Où sont ces trafiquants du savoir, journalistes un jour, ethnologues le lendemain, et romanciers de leur vie toujours, qui ont fait mieux que nous dire le monde, qui nous l'ont fait rêver ?"

     

    "Affirmer ses fondamentaux est l'un des moyens de traverser la crise. L'épée des convictions seule peut trancher les contradictions du système. Au sortir espéré de la crise, les citoyens, les fidèles ou les croyants n'attendent qu'un seul discours: l'affirmation de ce qui ne changera pas; de ce qu'est la nation ou l'empire, sa mission, son projet, indépendamment des marchés, des changes, de la Chine et des subprimes. Parler de durée, de long terme, c'est commencer par énoncer clairement ce qui ne changera pas. C'est définir son identité et aller jusqu'au bout; définir ce que l'on est, c'est définir ce que l'on n'est pas, c'est exclure ce et ceux qui n'en seront pas, c'est circonscrire son action, son ambition, se reconnaître des limites, et c'est discriminer ce qui et ceux qui peuvent en être, qui en seront, par rapport à ceux qui n'en sont et n'en seront pas."

     

    "L'ordre ancien a vu l'opposition des religions les unes contre les autres, des nations les unes contre les autres, des peuples les uns contre les autres. Le système nouveau est celui de l'opposition des peuples, des nations et des religions contre le mondialisme qui prétend les abolir, les réduire, les soumettre, et contre ceux qui prétendent diriger le monde vers son unité, au nom de leur élection prétendue ou de leur supériorité autoproc1amée. Et le système nouveau est celui qui organisera la coopération de peuples souverains, distincts, unis et divers. Ceux qui organisent dans l'ombre la conspiration des sachants, des experts et des banquiers, ceux qui exposent en plein jour leur projet de directoire mondial, planifient le chemin de la démocratie planétaire et se préparent au gouvernement universel, ceux-là sont les pires ennemis de tous les peuples, de tous les hommes de leur terre, de leur sang et de leur foi, de tous les rebelles, résistants et insurgés contre le bien unique, la conformité imposée et le métissage de rigueur. Ils savent que la frontière est la limite de l'autorité légitime et de l'action utile. Ils savent que la discrimination est la condition de tout projet de société consistant. Ils savent que la préférence des siens par rapport aux autres est le fondement de la liberté des uns et des autres à suivre leur voie et à approfondir leur unité interne. Ils savent par-dessus tout que la diversité des collectivités humaines est le seul véritable garant de la survie de l'humanité, et qu'elle résume à elle seule la condition politique. Ils connaissent leurs ennemis, et ils sauront sans trembler, sans frémir et sans remords le moment venu d'en finir."

    Hervé Juvin, Le renversement du monde, Paris, Gallimard, 2010, 264p

     

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  • La guerre des terres !...

    Les éditions Choiseul, qui se positionnent résolument comme une des meilleures maison d'édition dans le domaine de la géopolitique et de la stratégie, viennent de publier un ouvrage de Thierry Pouch, économiste et spécialiste des questions agricoles, intitulé La guerre des terres - Stratégies agricoles et mondialisation. L'auteur conclut en faveur d'un retour à une politique de souveraineté alimentaire.

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    "Dans le domaine agricole, le libre-échange est un échec, l’OMC une usine à gaz.
    De crises alimentaires en émeutes de la faim, d’achats agressifs de millions d’hectares de terres cultivables en manipulation concertée des prix des produits agricoles, l’agriculture provoque d’intenses débats et l’avenir s’annonce encore plus sombre. L’avènement de batailles commerciales et de conflits agraires de grande ampleur est proche. La paix par le commerce est un idéal révolu, l’agriculture entre désormais dans l’âge impitoyable de la guerre économique mondiale. Sur le front, les puissances historiques – l’Europe et les États-Unis – font face aux puissances émergentes comme le Brésil.
    La solution ? Un retour à la souveraineté alimentaire des États."
     

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  • Le nouveau désordre mondial...

    Le nouveau numéro du Choc du mois, daté de novembre 2010, est disponible en kiosque. On pourra lire un premier dossier consacré au nouveau désordre mondial, comprenant des entretiens avec Hervé Juvin et Georges Corm. Un deuxième dossier est consacré à la cathophobie. Et on retrouvera comme toujours, les rubriques "Monde", "Société" et "Culture"...

    Bonne lecture !

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    Au sommaire du numéro :

    Le bloc-notes de François-Laurent Balssa
    L’allahicisation
    Succession au Front national

    Dossier : Nouveau désordre mondial
    L’inexorable dérive des continents
    Vers un big bang géopolitique
    Entretien avec Hervé Junin
    De l’hyperpuissance à l’impuissance
    La thèse du choc des civilisations
    Entretien avec Georges Corm
    Pays émergents versus pays submergés
    Vers un nouveau Nomos de la terre ?

    Société
    Te rappel 2main si chui dispo
    Comment les séries américaines colonisent les esprits
    Je suis féministe, mais je me soigne
    Le politique est-il soluble dans le temps ?

    Dossier : Cathophobie
    Interdit aux catholiques et aux animaux
    Aux origines de la cathophobie
    Pourquoi je suis (aujourd’hui) anticlérical ?
    Quand les curés avaient des têtes de veaux
    Pour trente deniers de plus
    et un passage à la télévision
    L’Eglise face aux droits de l’homme
    Entretien avec Frigide Barjot

    Culture
    HISTOIRE
    Entretien avec Arnaud Teyssier
    Contre-courant
    Délire logique anniversaire
    Giono, le retour du Grand Pan essais
    Z comme Zarka
    La Grèce au cœur
    Dictionnaire des injuriés
    ENQUÊTE
    Les ambassadeurs côté cour littérature
    Houellebecq persiste et signe
    BEAUX-ARTS
    Face-à-face
    BD
    Exposition
    Cinéma
    Maurice Schérer est mort, vive Rohmer

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  • Gouvernance mondiale : ils en rêvent !...

    Christine Lagarde, ministre de l'économie, Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE, Pascal Lamy, directeur général de l'OMC, François Bourguignon, directeur de l'école d'économie de Paris et Michel Camdessus, ancien président de la Banque mondiale publient aux éditions Autrement, avec le concours du journaliste Jean-Marc Vittori des Echos, un livre collectif intitulé Pour une gouvernance mondiale, qui a le mérite d'afficher clairement la couleur. On notera - mais faut-il le préciser ? -  que ces notables de l'hyperclasse sont tous membres d'officines discrète telles que le groupe de Bilderberg, la commission trilatérale ou le forum de Davos...

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    "La mondialisation, la crise économique et financière, les enjeux climatiques planétaires, toutes ces questions brûlantes pour chaque citoyen de la planète rendent chaque jour plus brûlante la question de la gouvernance mondiale. Qu’en est-il en réalité ? Faut-il la renforcer, l’assouplir, la réformer ? Comment se pratique-t-elle au quotidien ? Quel est son avenir ? C’est sur ces questions cruciales que Jean-Marc Vittori, éditorialiste aux Echos, a interrogé des « grands de ce monde », qui sont tous des acteurs, à travers leur expériences et leurs responsabilités nationales ou internationales, de cette gouvernance mondiale. Dans un langage clair, accessible à tous, vous découvrez une réflexion générale sur le fonctionnement politique et économique de la planète et les dangers qui s’y profilent."

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  • Le vin français, chef d'oeuvre en péril ?...

     Spécialiste du vin et journaliste, Alexandre Rougé vient de publier aux éditions Res Publica Le vin français, un chef-d'oeuvre en péril, un essai "moitié traité d'alchimie vinicole, moitié coup de gueule bachique" selon Le choc du mois. A lire après avoir ouvert une bouteille de chez son caviste préféré !

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    "Le vin français est en danger ! Plusieurs menaces pèsent sur son avenir : les produits chimiques utilisés dans la vigne, et en vinification, provoquent une dénaturation du vin. De plus, ils sont dangereux pour la santé humaine. En même temps, sur fond de productivisme mondialisé et acharné, les produits chimiques ont dégradé la notion de terroir. Les AOC, basées sur celle-ci, ont donc été peu à peu dégradées. Le pire, c'est que l'INAO a laissé faire ! Pendant ce temps à Bruxelles, a été mise en route une réforme, afin de redonner aux vins européens la prééminence au niveau mondial. Hélas, on s'aperçoit que le lien au terroir, qui est la base de toutes nos appellations, a été perdu de vue au fil des années. Toutefois, il existe encore des vignerons qui ont su préserver la notion de terroir et ils produisent de véritables vins d'origine, authentiques et délicieux. Ce livre nous entraîne à leur rencontre et nous fait découvrir leur passion du vin. "
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  • Manuel de l'antitourisme

    Anthropologue de formation, Rodolphe Christin se livre à une attaque en régle du tourisme dans son Manuel de l'antitourisme, publié aux éditions Yago.

    « Nous vivons sous le signe de la mise en production du monde. Celle-ci déploie un imaginaire qui modèlise et rend monnayables espace, rencontres, découvertes, expériences. Ainsi la vie devient une suite d’achats, une trajectoire de péage en péage. Où que l’on soit, l’esprit du tout économique nous inocule la fièvre acheteuse. 

    Le tourisme n’éhappe en rien à cette tendance. Pire, il tend à l’appliquer sous toutes les latitudes tout en parlant d’évasion et de contrées préservées. Il ancre sa supercherie sur nos irréductibles désirs. Tandis que des expériences deviennent de facto difficiles, voire impossibles, leur désir demeure, cherchant des vides où exister. Or, les vides s’amenuisent, les taches blanches disparaissent ; cette caractéristique de l’époque frappe de front l’esprit voyageur, pris dans le filet d’un monde étroitement canalisé, administré, cadastré.»

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    "L'industrie touristique n'a jamais été aussi florissante. Une bonne nouvelle ? Pas vraiment... Car, si le voyage est philosophie, le tourisme est économie : le premier explore, le deuxième exploite. Il enserre les individus et les espaces dans les filets d'une organisation forcenée et impose le devoir de vacances comme une compensation thérapeutique : désormais, on part pour mieux supporter à son retour le joug d'une existence sans saveur. Ce manuel corrosif démasque les effets pervers d'un tourisme consumériste et grégaire, et nous appelle à renouer autrement avec l'aventure, l'évasion et la créativité."
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