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mondialisation - Page 17

  • Inévitable protectionnisme ?...

    Les éditions Gallimard publient cette semaine, dans leur collection « Le débat », un essai de Franck Dedieu, Benjamin Masse-Stamberger et Adrien de Tricornot, intitulé Inévitable protectionnisme. Les trois auteurs ont la particularité d'être journalistes respectivement à L'Expansion, L'Express, et au Monde économie, trois journaux qui étaient jusqu'à présent des bastions de l'idéologie néo-libérale. Les temps changeraient-ils ?...

     

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    "Le protectionnisme est le dernier tabou des élites européennes. Malgré la violence de la crise, la suprématie du libre-échange demeure une croyance indiscutée. C’est cette interdiction de débattre que les auteurs, journalistes économiques de la nouvelle génération, ont voulu lever dans ce livre sans a priori idéologique. Le constat est cruel : l’idéologie libre-échangiste, devenue hégémonique à la fin du siècle dernier, est aujourd’hui battue en brèche par les faits. Dans les pays en développement, l’amélioration du niveau de vie, réelle dans certains cas, s’est avérée illusoire dans beaucoup d’autres. Dans les pays développés, la mondialisation a creusé des inégalités qui menacent de corroder le tissu social de nos sociétés. Le temps est donc venu pour l’Europe de définir un protectionnisme positif, européen, social et écologique, à l’opposé du nationalisme et du repli sur soi. C’est ce à quoi s’emploie cet ouvrage, qui étudie les conditions de la mise en oeuvre d’un tel dispositif et la manière dont il pourrait s’appliquer concrètement dans la vie des Européens."

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  • Une colère sourde...

    Nous reproduisons ci-dessous un article particulièrement éclairant, publié dans le quotidien le Monde daté du 7 décembre 2011 et consacré à la colère des classes moyennes qui sont frappées de plein fouet par la crise et l'insécurité...

     

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    La colère sourde des français "invisibles"

    Les politologues sont convaincus que la clé de l'élection de 2012 est détenue par une population rurale et périurbaine. Exposée à la mondialisation et abandonnée par la démocratie.
     
    La société française se fissure, une partie fait le constat d'un " abandon démocratique ".
    C'est la " France des invisibles ", la " France d'à côté ", celle qu'on n'entend pas, dont on ne relaie pas les colères et qui se sent de moins en moins représentée. Avec des outils d'analyse différents, des sociologues, des géographes, des politologues et des spécialistes de l'opinion travaillant pour des institutions différentes et parfois concurrentes arrivent au même diagnostic. A cinq mois de l'élection présidentielle, ils partagent la même conviction : la clé de l'élection se trouve dans la réponse que les candidats sauront apporter à cette partie de l'électorat, de plus en plus nombreuse, qui oscille entre colère sourde et résignation rageuse.
    " Une rupture d'ordre existentiel  s'est produite ", affirme le sociologue et sondeur François Miquet-Marty, qui vient de publier Les Oubliés de la démocratie (Michalon, 304 p.). Des franges de plus en plus larges de la population ont le sentiment que ce qu'elles vivent n'est relayé par personne. Alain Mergier fait le même constat. En 2006, cet ancien professeur de sémiologie avait publié, avec le sociologue Philippe Guibert, une enquête sur les milieux populaires dont le titre avait marqué les esprits : Le Descenseur social (Plon, Fondation Jean-Jaurès). Cinq ans plus tard, le regard qu'il porte sur la société française est beaucoup plus inquiétant. Plus que jamais, explique-t-il, s'est installée l'idée que " deux France suivent des chemins opposés ".
    L'image n'est plus, comme il y a encore quelques années, celle d'une " société à deux vitesses ", dont une partie profiterait plus que l'autre des fruits de la croissance. Désormais, " une partie de la société a le sentiment qu'elle fait marche arrière parce que l'autre fait marche avant ", explique M. Mergier. Comme si le bonheur des uns ne pouvait passer que par le malheur des autres.
    Ce sentiment de " faire marche arrière ", combien sont-ils au juste à le partager ? " Jusqu'au milieu des années 2000, on pouvait dire que c'était l'apanage des milieux populaires ", répond M. Mergier. Grosso modo la France du " non ", celle qui avait voté non aux référendums européens de 1992 et 2005, parce qu'elle se sentait perdante dans la mondialisation. " Aujourd'hui, une partie des classes moyennes est touchée ", ajoute-t-il, tout en convenant qu'une définition socio-économique est insuffisante.
    Plus encore que le niveau de revenu en tant que tel, c'est l'image que se font les individus de leur place dans la société qui importe. " La puissance des marchés a engendré un malaise existentiel et diffusMême certains cadres sont touchés : ils ont le sentiment de subir aujourd'hui une perte de leur valeur personnelle, car l'obligation de rentabilité à court terme remet en cause leur travail ", explique M. Mergier.
    Pour cerner les contours de cette société hantée par la perte d'identité et la crainte du déclassement, Christophe Guilluy dessine des cartes. Coauteur d'un Atlas des nouvelles fractures sociales (Autrement, 2004), ce géographe distingue deux France. La première est celle des " 25 grandes métropoles qui profitent de la dynamique de la mondialisation ". Elles vivent un double phénomène d'embourgeoisement et d'immigration. La seconde France inclut l'essentiel du monde rural et périurbain, mais aussi de très nombreuses villes moyennes, touchées par la désindustrialisation et les plans sociaux à répétition.
    Selon M. Guilly, cette " France périphérique ", caractérisée par " une part plus importante des ouvriers et des employés dans la population, un taux de chômage et d'emploi partiel supérieur à la moyenne nationale et un revenu moyen inférieur au revenu médian ", concentrerait environ 65 % de la population. Elle accueille des natifs, mais aussi des migrants qui n'ont pu trouver leur place dans les grandes métropoles.
    L'Ouest, par exemple, a connu récemment d'importants mouvements de population, mais " c'est une géographie qui va se figer, car les logiques foncières sont très fortes : une fois que vous avez quitté la ville, vous n'y revenez plus ", explique le géographe. C'est la raison pour laquelle il ne croit plus à la notion de classes moyennes. " On assiste à la réémergence des classes populaires, à qui on répète depuis vingt-cinq ans qu'elles vont profiter de la mondialisation et qui, en réalité, sont en situation de précarité sociale, éloignées des endroits importants et de l'offre scolaire la plus qualifiée. Si l'usine du coin ferme, elles dégringolent. La crise valide leur crainte de la mondialisation ", ajoute Christophe Guilly qui, comme Alain Mergier, fait partie des auteurs du récent Plaidoyer pour une gauche populaire (sous la direction de Laurent Baumel et François Kalfon, Le Bord de l'eau, 118 p.).
    Que fera, en 2012, cette " France qui se sent reléguée, à tous les sens du terme " ? Pour qui voteront ces quelque 40 % d'électeurs qui affirment aujourd'hui ne se reconnaître ni dans la gauche ni dans la droite ? Le vivier est stratégique : si elles ne sont pas reconquises, ces quelque 16 millions de voix peuvent se réfugier dans l'abstention ou le vote Front national. Anne Muxel, chercheuse au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), rappelle que les cinq dernières élections - législatives de 2007, municipales de 2008, européennes de 2009, régionales de 2010 et cantonales de 2011 - ont enregistré des records d'abstention. Bouder les urnes devient de plus en plus une façon de sanctionner l'offre politique.
    Cependant, depuis le choc du 21 avril 2002, plus personne ne sous-estime le pouvoir d'attraction du Front national dans l'électorat populaire. Son haut niveau aux cantonales de mars - y compris dans certains secteurs de cette France de l'Ouest où le FN était jusque-là inexistant - est souligné par tous les observateurs. " Politiquement, il s'est produit quelque chose dans cet électorat, un point de rupture ", soulignent Alain Mergier et Jérôme Fourquet qui, par des chemins différents, en sont arrivés à la même conclusion : pour une partie de l'électorat populaire, le vote FN n'est plus un vote de sanction ou d'avertissement mais un vote d'adhésion (Le Point de rupture, Fondation Jean-Jaurès, 86 p.)
    C'est que la crise de la dette a un effet ravageur : elle sape la légitimité des gouvernants qui semblent courir derrière les marchés. Elle n'est pas appréhendée par le biais des discours politiques mais à travers l'expérience personnelle du surendettement. " L'idée prévaut que c'est une dette pharaonique, qui ne peut trouver de solution dans le cadre économique actuel.  Pour rompre le noeud, il faut trancher. Pour beaucoup, cela passe par la sortie de l'euro ", observe M. Mergier. Chez les ouvriers et les employés, plus de la moitié des électeurs souhaite la disparition de la monnaie unique, alors que ce sentiment n'est partagé que par un tiers de l'ensemble de l'électorat.
    Des entretiens réalisés par Alain Mergier, mais aussi de la récente enquête publiée par François Miquet-Marty, un mot surnage : l'insécurité. Physique, économique, identitaire, liée au vécu et, tout aussi important, à la conviction qu'il s'est produit une rupture dans les règles du jeu. " Quand vous n'avez pas de réseaux, la notion de règle du jeu est vitale, explique M. Mergier. Elle renvoie à la question des habitudes qui, lorsqu'elles sont brisées, induisent la menace de l'imprévisible. "
    C'est parce qu'ils ont l'impression que les règles du jeu sont faussées que " les milieux populaires  détestent  les profiteurs du bas, ceux qui trichent avec les prestations sociales et qui travaillent au noir ", explique le chercheur. Et c'est parce qu'ils ont l'impression de subir un processus de destruction des règles de vie commune que " le terme le plus porteur dans leur discours est celui d'islamisation, qui renvoie à la peur d'une hégémonie ", assure M. Mergier. " Les milieux populaires sont ceux qui ont été les plus exposés à la mondialisation et au multiculturalisme. Or on ne les a pas armés pour ", confirme M. Guilluy.
    Pour les candidats qui veulent reconquérir l'électorat populaire, la conjugaison de la question identitaire et de la question sociale est redoutable, car celle qui fait le lien entre les deux problématiques est précisément Marine Le Pen. " Elle colle à la demande. Elle a calé son programme sur la nouvelle sociologie du FN. Elle est passée du libéralisme à l'étatisme ", constate M. Guilluy. Dans la revue Etudes, Dominique Reynié, directeur général de la Fondation pour l'innovation politique (proche de l'UMP) et auteur du livre Populismes, la pente fatale (Plon, 280 p.), qualifie le discours de la présidente du FN d'" ethno-socialiste ".
    " La question de l'extrême droite n'est pas seulement une question politique posée à la droite, c'est aussi une question sociale posée à la gauche ", confirme Pascal Perrineau, directeur du Cevipof, qui insiste sur le parallélisme avec l'évolution des extrêmes droites européennes. " Le protectionnisme culturel s'est prolongé d'un ralliement au protectionnisme économique et d'une remise en cause du credo néolibéral du début ", dit-il. Pour M. Miquet-Marty, " le grand danger de la période a un nom : le populisme ".

    Françoise Fressoz et Thomas Wieder ( Le Monde, 7 décembre 2011)
     
     
     
       
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  • Pour une véritable révolution sociale !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue intéressant d'Emmanuel Leroy, publié sur le site Nation Presse Info, qui renouvelle l'idée de nationalisation et celle de solidarité.

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    Pour une véritable révolution sociale

    La crise dans laquelle nous ont entrainé les marchés financiers et les politiciens irresponsables de l’Union européenne est due pour une grande part à la place démesurée que l’argent-roi occupe dans notre société. Quand l’argent devient la principale préoccupation des gens, seuls ceux qui détiennent véritablement le pouvoir sur l’argent en tireront profit. C’est pourquoi il est impératif de remettre les banquiers à leur place en leur retirant les rênes du pouvoir qu’ils ont confisqué, s’appuyant pour cela sur leur pouvoir financier exorbitant facilité par la mondialisation des marchés et la concentration en oligopoles des grandes entreprises.

    Retirer le pouvoir aux banquiers ne signifie pas faire disparaître les banques. Nous sommes favorables à une économie de liberté et nous ne voulons pas l’instauration d’un régime collectiviste où l’Etat s’approprierait les moyens de production. Le rôle d’une banque est de prêter de l’argent à des particuliers ou à des entreprises qui souhaitent investir dans un bien ou créer une activité. Le rôle de l’Etat est tout simplement de veiller à ce que la transaction soit juste et honnête, donc que les taux ne soient pas usuraires (régulation) et à ce que l’emprunteur rembourse le prêteur. Le meilleur moyen de contrôler une banque tout en la laissant faire son travail est d’imposer au sein de son conseil d’administration un représentant de l’Etat et un représentant des usagers. Mais comme il est facile de s’endormir dans un conseil d’administration, ces représentants de l’Etat et des usagers seront tenus de rendre régulièrement des comptes à leurs mandants et de signaler les manquements, s’il y a lieu, afin de les faire cesser.
    Ce système permettra d’éviter les dérives et les scandales financiers (notamment sur les rémunérations exorbitantes des patrons commis du CAC 40) et devrait permettre de faire intervenir en amont un régulateur de contrôle (type Autorité des marchés financiers, en plus efficace) qui aurait le pouvoir d’interdire ou de sanctionner les pratiques douteuses.

    Dans le même esprit, il est impératif de sortir la monnaie nationale (donc le futur nouveau franc) des griffes du marché. L’argent n’est pas une marchandise et ne doit pas être acheté ou vendu pour faire gagner de l’argent (dans tous les cas de figure) aux prédateurs de la finance internationale. L’indépendance de la monnaie à l’égard des marchés financiers sera une des premières mesures qu’il conviendra de prendre pour restaurer notre souveraineté et défendre nos libertés.

     

    Sortir de l’étatisme pour une véritable nationalisation

    Pour sortir la nation du piège mortel du mondialisme, il sera nécessaire aussi de protéger les industries nationales et les secteurs stratégiques des mains invisibles de la finance internationale. Ces domaines d’activités (énergie, santé, éducation, transports aérien ou ferroviaire, aérospatial, armement, chantiers navals, télécommunications, secteur postal, etc.) conditionnent l’avenir et la sécurité de la nation. Pour ce faire, il n’est pas indispensable d’étatiser ces secteurs d’activités, en revanche il est vital de les nationaliser, au sens strict du terme, c’est-à-dire de les distribuer au peuple français pour qu’il en ait la garde. Je m’explique : prenons l’exemple de la SNCF nationalisée en 1937, avec un statut de société d’économie mixte dans lequel l’Etat détenait la majorité, c’est-à-dire que le gouvernement disposait du pouvoir de nommer un haut fonctionnaire pour gérer cette entreprise, comme un secteur public traditionnel. Dans ce système, tout fonctionne à peu près bien, tant que l’Etat joue son rôle de garant et conserve la propriété de cette entreprise stratégique pour le compte de la nation. En revanche, quand l’Etat, ou plutôt ses représentants, de « gauche » ou de « droite », démantèle et privatise progressivement cette entreprise pour la vendre subrepticement à des intérêts financiers étrangers au bien public, il y a là une trahison des élites qui vendent le patrimoine national sans l’accord de la nation. La seule façon de protéger de manière absolue ces biens nationaux c’est de les confier aux citoyens français par le biais de certificats incessibles attribués dès la naissance et disparaissant avec la mort du détenteur. L’intérêt de ce système et qu’aucune puissance au monde, même la plus riche, ne pourra jamais mettre la main sur le patrimoine national.

    Partager la richesse pour le bien de tous

    J’ai souvent été amené à écouter des patrons de PME se plaignant, de plus en plus souvent, de la faible implication des salariés dans leur entreprise. Certes, le système social existant en France n’est pas vraiment conçu pour développer une idéologie stakhanoviste, mais avons-nous vraiment besoin d’un modèle hyper-productiviste hérité d’une société totalitaire pour imaginer des relations sociales apaisées dans lesquelles les intérêts de tous seraient préservés ?

    Le drame dans une société de spectacle comme celle dans laquelle nous vivons est que l’apparence devient vite la réalité. Les médias, la publicité, l’idéologie même de la société dans laquelle nous vivons, a érigé la quête d’argent en absolu. Le héros aujourd’hui c’est le footballeur avec 1 million d’euros par mois ou le gagnant du Loto. Les revenus éhontés des patrons commis du CAC 40 et de leurs amis banquiers ne les transforment pas en héros de la société, mais le spectacle de leur indécence contribue fortement à accroitre ce sentiment d’inégalité et d’injustice où la majorité s’appauvrit pendant qu’une toute petite minorité s’enrichit de manière scandaleuse. Malheureusement, dans l’esprit de certains salariés, le patron de PME, l’artisan ou le commerçant est perçu également comme un privilégié, alors que pour beaucoup d’entre eux, la situation tend elle aussi, à se dégrader fortement.

    Pour combattre cet état d’esprit, particulièrement nocif, il faudra mettre à bas cette idéologie de lutte des classes datant du XIXe siècle –à laquelle les syndicats de gauche ont beaucoup contribué – et la remplacer par le nouvel antagonisme, bien réel celui-là, qui oppose l’ensemble des classes moyennes et populaires contre l’infime minorité de l’hyper-classe mondiale qui ne regroupe que ceux qui tirent profit de la mondialisation (UMPS, patrons commis, banquiers et serviteurs divers et variés de l’idéologie mondialiste).

    Pour mettre un terme définitif à toutes les idéologies mortifères des siècles passés, libéralisme, communisme et fascisme, il faudra mettre en place, développer, intensifier toutes les initiatives économiques et sociales visant à la solidarité et à la défense des sociétaires. Prenons l’exemple des banques mutualistes où les clients disposent de droits de vote et sont les véritables propriétaires de l’établissement financier. Il n’y a pas de plus grand scandale pour les thuriféraires de l’argent-roi. Quoi ? Les clients seraient propriétaires de leur argent ? Mais alors, comment se verser des salaires pharaoniques, recevoir des stocks options, disposer d’un parachute doré – quelle que soit la qualité de la gestion et les résultats de l’entreprise – et bénéficier d’une retraite indexée sur les meilleurs salaires perçus ?

    Voilà pourquoi les sectateurs du mondialisme mettent une pression énorme sur ces banques mutualistes afin qu’elles abandonnent leur statut protecteur des intérêts de leurs membres et qu’elles deviennent de simples sociétés anonymes (cf. Crédit agricole), car il n’y a que dans l’anonymat, ou la dissimulation, que ces voyous agissent pour voler les gens.

    Pour la renaissance de la solidarité

    Ces pratiques mutualistes, dont on retrouve aussi l’esprit dans les coopératives (agricoles ou ouvrières) présentent l’immense avantage de recréer du lien social entre tous les participants. En outre, elles évitent les dérives de gestion, elles permettent la transparence et surtout, elles responsabilisent tous les membres qui sont associés à la réussite de l’entreprise. Pour redonner du sens à notre société, pour y associer l’ensemble des citoyens et pour mettre un terme à la tyrannie de l’argent, il faudra travailler sur cette piste de la nouvelle solidarité entre tous les citoyens.

    Cette solidarité entre tous les Français sera un des moyens d’action pour recouvrer notre souveraineté, notamment dans le domaine économique. Cet objectif de souveraineté, à savoir confier la garde des entreprises publiques au peuple français par des certificats incessibles, devra être doublé par ce qui devrait être une véritable révolution sociale, celle qui permettra de redonner au travail toute sa place et qui ne laissera au capital que sa place.

    Pour cela, il faudra rendre le travail attractif en modifiant les rapports entre les Français et leur entreprise, que celle-ci soit privée ou publique. En partant du principe qu’il est plus motivant de travailler pour soi que pour autrui, il peut être encore plus motivant de travailler pour soi et pour autrui. Cela pourra se faire en conférant aux salariés une part de propriété de l’entreprise dans laquelle ils travaillent. Redonner de la fierté – et du pouvoir d’achat – aux travailleurs en les rendant actionnaires de leur entreprise, voilà la meilleure arme pour lutter contre l’absentéisme et le manque de motivation des employés dont se plaignent trop souvent les petits patrons.

    Cette vision révolutionnaire du rapport capital/travail a pour principal avantage de brider aussi bien le pouvoir nocif des banques que celui des syndicats marxistes ou post-marxistes. Je crois sincèrement que ce sera la meilleure arme dissuasive contre les prédateurs de la mondialisation, mais surtout ce sera le meilleur ciment social possible pour réconcilier les Français avec le monde du travail d’abord et avec eux-mêmes ensuite.

    Emmanuel Leroy (Nation Presse Info, 16 novembre 2011)

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  • L'hyperclasse mondiale à l'assaut de la démocratie ?...

    Les éditions de Paris viennent de publier 2013 : l'apocalypse économique - L'hyperclasse mondiale à l'assaut de l'économie et de la démocratie, un essai de Jean-Michel Groven préfacé par l'économiste "dissident" Jean-luc Gréau. Diplômé de Sciences-po Paris, Jean-Michel Groven est attaché parlementaire.

     

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    "Croissance économique au plus bas, crise financière sans précédent: deux grands symptômes des dysfonctionnements qui marquent notre siècle. Mais quelles personnes se cachent derrière ces bouleversements économiques et sociaux ? Et si cela s'aggravait demain, quelles en seraient les conséquences ? Une hyperclasse mondiale est arrivée à pleine maturité. Parfaitement intégrée au système de la mondialisation qu'elle a conçue, elle profite de l'ouverture des échanges pour s'enrichir tout en étant protégée dans sa tour d'ivoire. L'avènement de cette nouvelle classe mondiale est le fruit d'un long processus qui prend racine dans les années suivant les manifestations de mai 1968. Tout en s'érigeant en juge-arbitre face aux problèmes gangrenant nos sociétés (inégalités, insécurité), elle n'est, en réalité, guidée que par l'individualisme. Créer des conflits au sein de la société devient sa spécialité et lui apparaît comme un moyen de s'auto-légitimer et de diffuser une nouvelle mentalité bien-pensante et politiquement correcte accroissant le repli sur soi et les réactions communautaristes. Ce phénomène provoque un désenchantement pour la démocratie qui subsiste seulement comme apparence, et il constitue surtout un prétexte au renforcement des élites de la nouvelle classe sociale plus que jamais attachée à défendre ses intérêts. Les jours de la démocratie sont-ils comptés ? Et le système économique mondial en sortira-t-il indemne ? Telles sont les interrogations qui se posent au sujet de l'émergence d'une post-démocratie."

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  • Alain de Benoist s'entretient avec David L'Epée (2/2)...

    Vous pouvez visionner ci-dessous la suite de l'entretien d'Alain de Benoist avec David L'Epée.

    Thèmes abordés :

    1 –  Le péril américain
    2 –  Peut-on parler d’une islamisation de l’Europe ?
    3 –  Le progrès, la mondialisation et le sens de l’histoire
    4 –  Quel avenir pour la globalisation ?
    5 –  L’écologie : à la fois conservatrice et révolutionnaire
    6 –  La décroissance : une chasse gardée de l’extrême gauche ?
    7 –  Considérations sur quelques esprits libres d’hier et d’aujourd’hui
    8 –  Quel mode de vie pour un penseur dissident ?
    9 –  S’instruire et écrire : une question d’organisation et de discipline.

    David L'Epée dispose d'un site sur internet : David L'Epée, intellectuel indépendant

    Vous pouvez, par ailleurs, suivre les activités d'Alain de Benoist et vous tenir informé de ses publications sur le site : Les amis d'Alain de Benoist

     

     


    Entretien avec Alain de Benoist 2/2 par davidlepee

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  • L'émergence des guerres criminelles...

    Nous reproduisons ici un article du criminologue Alain Bauer, cueilli sur le site du Nouvel Economiste et consacré à la montée en puissance des organisations criminelles dans le monde chaotique qui nous entoure.

     

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    L'émergence des guerres criminelles

    Longtemps on a vu le criminel comme un individu singulier, parfois épaulé par un petit groupe (une bande, un gang, un posse…) qui, au rythme d’une carrière plus ou moins spectaculaire, construisait une légende ou un mythe. Chefs de gang, meurtriers en série ou de masse ont ainsi construit leur image au rythme du développement des moyens de communication. Quel média pourrait survivre sans sa (ses) page(s) de faits divers ?

    Public, journalistes, et parfois policiers étaient eux- mêmes fascinés par ces “beaux voyous” et quelques road-movies plus ou moins imaginaires mais basés sur des faits réels, condensés dans le temps et dans l’espace.

    Depuis la reconnaissance, un peu forcée, par Edgar Hoover de l’existence de la Mafia aux Etats-Unis, après le “raid d’Apalachin” fin 1957, le crime organisé a trouvé sa place. Mais pendant longtemps, il n’était identifié que par des chefs de file de familles, ayant développé des “business models” marqués par des opérations criminelles classiques (racket, prostitution, trafics) largement sous-estimées. L’industrialisation financière du crime a connu sa première étape marquante dans les années 80 par le siphonage des caisses d’épargne américaines (160 milliards de dollars) puis des banques hypothécaires japonaises (plus de 800 milliards de dollars détournés). Les organisations criminelles russes ne rateront pas les opportunités de la privatisation des années 90 en détournant près de 100 milliards de dollars. Les Mexicains prendront immédiatement la suite en prélevant près de 120 milliards durant la crise “Tequila” en 1994/1995. Puis le crime organisé thailandais en 1997, les Argentins en 1998, avant le retour de la crise des subprimes en 2009 qui cette fois-ci atteindra la planète entière.

    Non seulement la mondialisation criminelle n’a pas attendu celle des Etats, mais elle les a atteints au cœur. De plus, considérant la faiblesse de certains Etats, les cartels criminels ont décidé de recréer des territoires qui ne sont plus limités à quelques jungles difficiles d’accès, comme ce fut le cas pour les FARC en Colombie ou du Triangle d’or birman.

    Ainsi, depuis quelques années, les conflits entre cartels mexicains au nord du pays se sont traduits par des massacres dont la quantification dépasse désormais le bilan des conflits afghans etirakiens réunis. Dans certaines villes mexicaines, de véritables armées, équipées et en uniforme, tentent de prendre le contrôle des localités dans des batailles rangées. C’est d’ailleurs irrégulièrement le cas lors de confrontations avec les garde-frontières américains confrontés à des véhicules blindés des cartels.

    Le 20 septembre dernier, l’un des cartels a ainsi “livré” en pleine ville de Boca del Rio une cargaison de 35 cadavres, la plupart torturés ou mutilés.

    A Karachi, une ville de 20 millions d’habitants, la guerre se poursuit au quotidien et dépasse largement les opérations commandées par des talibans contre l’Etat pakistanais ou les Occidentaux.
    La situation se dégrade au jour le jour au Guatémala, fief des Maras. La piraterie se développe à un rythme quasi exponentiel dans le golfe d’Aden et au large de la Somalie, gagnant des territoires maritimes de plus en plus étendus.

    Les autorités chinoises, souvent discrètes, ont ainsi annoncé publiquement avoir démantelé des triades fortement implantées et arrêté plusieurs milliers d’individus en raison de leurs activités criminelles.

    Les actions de la criminalité organisée sont devenues de véritables opérations militaires, disposant de moyens de plus en plus modernes et capables de se confronter aux forces étatiques les plus structurées, et pas seulement dans des Etats échoués.

    Il semble encore difficile à certains grands Etats d’admettre la réalité d’un monde chaotique qui se développe malgré eux. Les structures publiques rêvent encore d’un espace disparu où seules des superpuissances feraient régner un ordre supérieur, uniquement perturbé par quelques opérateurs criminels se contenant du tout-venant habituel. Il sera toujours temps de forger un concept médiatique pour traiter, après “l’hyperterrorisme”, de “l’hypercriminalité”. En attendant cette révélation tardive, le crime se développe. Il est devenu un acteur financier majeur. Il est en train de se construire un espace géopolitique impressionnant.

    Le rôle des criminologues ne se limite pas à celui de Pythie désespérée ou de Cassandre désabusée. Avec mes collègues Xavier Raufer ou François Haut, dans ces colonnes et ailleurs, notre rôle est d’informer et d’alerter, y compris en tentant de sortir du conformisme ambiant. Nous ne prévoyons ou n’anticipons rien qui n’aurait, sur cette question, déjà eu lieu. Rien de ce qu’un esprit honnête ne puisse constater par lui-même. Le temps stratégique s’accélère au rythme d’Internet. Comme l’enracinement criminel un peu partout sur la planète.
    Il serait temps de se rendre compte de la réalité. Au Mexique, au Pakistan, en Amérique centrale… Et ailleurs.

    Alain Bauer (Le nouvel Economiste, 30 septembre 2011)

    1. Voir notamment son excellent Quelles guerres après Oussama ben Laden, Plon 2011.

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