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michel geoffroy - Page 17

  • Feu sur la désinformation... (159)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et présentée cette semaine par Michel Geoffroy et Hervé Grandchamp.

    Au sommaire :

    • 1 : Prénoms, le palmarès des provocations
      Les prénoms communautaires à la mode. Provocation et Islamisation s'offrent une place de choix dans le classement français des prénoms les plus donnés. Le prénom : marqueur social nécessaire pour la réussite ou marqueur identitaire ?
    • 2 : Le Zapping d’I-Média
      Elisabeth Lévy charge les humoristes de France Inter. « Les humoristes sont devenus les chiens de garde de la pensée unique ». Réponse immédiate du chroniqueur Alex Vizorek. « Je pense que mes petits camarades et moi, on préfèrera toujours être du côté des bien-pensants que du côté des mal-réfléchissants".

    • 3 : Les médias auxiliaires de justice ?
      Disparition de Maëlys, le procureur de la République de Grenoble a ouvert une enquête pour violation du secret de l’instruction. Dans cette affaire, de nombreux éléments secrets relatifs à l’enquête ont été publiés dans les médias. Des fuites qui suscitent plusieurs interrogations : Quel est le rôle de la presse dans les affaires criminelles ? La justice peut-elle être indépendante des médias ?
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Nemo a fait pipi !! Le labrador des Macron est l’objet de toutes les attentions médiatiques. L’AFP a révélé que Nemo avait uriné sur une cheminée de L’Elysée. Un journaliste a rédigé la dépêche, un rédacteur en chef l’a validée. L'agence française de propagande innove dans l'information "pipi-caca" alors que les chiens se succèdent à l'Elysée depuis 50 ans. .
    • 5 : Portrait piquant : Patrick Cohen
      Nicolas Faure dresse le portrait piquant de Patrick Cohen. Alternant Europe 1 et France 5, le journaliste porte sa voix dans de nombreux médias. Il y prêche la censure et le politiquement correct.

     

                                      

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  • Mélenchon, un opposant factice fabriqué par le Système ?...

    Nous reproduisons ci-dessous  un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré au rôle de Jean-Luc Mélenchon, promu par le système, unique opposant à Emmanuel Macron...

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    Opération Mélenchon , ou comment le Système fabrique une opposition factice à Macron

    La promotion médiatique de Jean-Luc Mélenchon et de sa France insoumise a pris son essor à l’occasion des élections présidentielles de 2017. Mais depuis la victoire d’Emmanuel Macron elle n’a pas cessé, bien au contraire : au point que Jean-Luc Mélenchon fait figure d’opposition officielle de Sa Majesté, omniprésente dans les médias mainstream.

    Pourquoi ? Parce que la promotion d’une alternative de gauche radicale et immigrationniste s’inscrit dans la stratégie européenne de la superclasse mondiale.

    Deux mâchoires, un même piège

    La superclasse mondiale a deux fers au feu en effet :

    • d’un côté, promouvoir, bien sûr, les hommes politiques qui s’affichent libéraux et libertaires, donc qui se rangent officiellement sous la bannière de son idéologie ; en France elle a donc assuré la promotion d’Emmanuel Macron ;
    • mais, d’un autre côté, elle s’efforce aussi de promouvoir une opposition de gauche à ces mêmes politiciens. De façon à empêcher l’émergence d’une véritable opposition patriote et alternative au mondialisme et au néo-capitalisme en Europe. C’est la fonction dévolue en France à Jean-Luc Mélenchon.

    Ce sont les deux mâchoires du même piège destiné à museler les Européens.

    Les précédents européens

    Ce dispositif a déjà été expérimenté en Grèce, en Espagne et en Italie.

    Le Système a assuré la promotion de Syriza en Grèce et de Podemos en Espagne, pour capter la colère populaire au profit de l’ultragauche altermondialiste et immigrationniste :

    En Grèce, cela s’est d’ailleurs justement fait après avoir démantelé l’opposition de la droite patriote qui progressait à chaque élection en s’attaquant au mouvement Aube Dorée, opportunément présenté comme une organisation criminelle à caractère néo-nazi. Un grand classique de la diabolisation des dissidents en Europe !

    En Italie, le Mouvement Cinq Etoiles de Beppe Grillo s’inscrivait dans un processus comparable, même s’il se positionnait moins nettement à gauche : il a surtout servi à concurrencer l’opposition de droite aux élections en captant à son profit le rejet des électeurs vis-à-vis des partis institutionnels.

    Une opposition factice au Système

    Or cette gauche et ces mouvements « alternatifs » présentent la caractéristique essentielle et commune de ne rien entreprendre de sérieux pour changer le Système : en Grèce, Syriza applique avec zèle le programme déflationniste défini par la « troïka » bruxelloise et, en Espagne, Podemos a surtout réussi à rendre le pays ingouvernable, en refusant toute alliance politique.

    En outre cette gauche prétendument alternative se prononce toujours en faveur de l’ouverture des frontières et de l’immigration : elle ne gêne donc nullement la superclasse mondiale qui se sert du chaos migratoire comme brise-glace des nations européennes.

    Et en Italie, les élus locaux « cinq étoiles » n’ont pas réussi grand-chose sinon démontrer « qu’ils ne savaient pas gouverner », selon le propos peu amène du président du Conseil Matteo Renzi : ils viennent d’ailleurs d’être largement sanctionnés par les électeurs aux élections municipales de juin 2017.

    Voter pour ces formations ne menace donc en aucune façon l’oligarchie ! Elle permet en effet de neutraliser la révolte populaire.

    Opération Mélenchon

    En France, la promotion médiatique de Jean-Luc Mélenchon sert l’oligarchie de deux façons.

    Lors de la campagne présidentielle, elle a d’abord servi à marginaliser la candidature de Benoît Hamon et surtout à concurrencer Marine Le Pen – l’objectif principal – en captant au profit de la France insoumise une partie de l’électorat populaire, séduit par les saillies du tribun Mélenchon. Le piège s’est refermé lorsque Marine Le Pen a essayé de concurrencer sur sa gauche le programme crypto-communiste de la France insoumise, ce qui a déçu ses soutiens de droite et favorisé par contrecoup l’élection d’Emmanuel Macron.

    Depuis la victoire de ce dernier, la promotion de Jean-Luc Mélenchon a désormais pour fonction principale de rendre l’opposition de droite et patriote aphone. Les médias mainstream n’évoquent en effet cette opposition que pour s’étendre à l’infini sur ses divisions : que ce soit pour insister sur la pluralité de candidatures à la présidence des Républicains ou pour gloser à l’infini sur les luttes de tendances au sein du Front national. Mais jamais pour lui donner la parole comme opposition.

    Champ libre, donc, pour les soliloques médiatiques de Jean-Luc Mélenchon !

    Un repoussoir commode

    Mais Jean-Luc Mélenchon ne menace nullement le Système comme il le prétend.

    Son programme évoque, certes, une sortie des traités européens et de l’OTAN. Mais il reste écologiquement correct (il préconise même une planification écologique !), culturellement correct (il préconise la création culturelle émancipée…), juridiquement correct (il propose d’inscrire de nouveaux droits de l’homme dans la Constitution) et surtout correct sur les plans migratoire et communautaire : pendant la campagne électorale il a même organisé une minute de silence en faveur des migrants disparus en mer ! Et son programme économique est suffisamment ringard pour dissuader les milieux économiques.

    La France insoumise sert donc de repoussoir commode à la France en marche ! Mais toutes s’accordent sur un point : faire taire l’opposition nationale et patriote par tous les moyens. Les « gros ballots », comme dit si aimablement Jean-Luc Mélenchon.

    La superclasse mondiale s’appuie aussi sur la gauche extrême

    Les poings levés des élus de la France insoumise et les drapeaux rouges et noirs de l’extrême gauche brandis devant les caméras, comme hier les cols Mao des bobos, ne tromperont que le public naïf des médias mainstream : cette extrême gauche n’est pas contre le Système, elle roule au contraire pour lui.

    Car ces prétendus anticapitalistes combattent avant tout ceux qui… refusent la loi de l’argent, les patriotes et les identitaires. Comme durant la campagne présidentielle les candidats d’extrême gauche ont surtout attaqué Marine Le Pen et François Fillon, mais quasiment jamais Emmanuel Macron.

    Comme ces prétendus « altermondialistes » ne militent pas contre le mondialisme : ils veulent seulement un mondialisme qui aille dans leur sens. Comme ces prétendus « antifascistes » font des risettes aux islamistes. Comme ces prétendus militants de « la cause animale » ne trouvent jamais rien à dire contre l’abattage hallal. Comme ces « féministes » estiment que le voile islamique libère les femmes. Comme les No Border, en favorisant par tous les moyens l’immigration en Europe, concourent activement à la constitution de l’armée de réserve du capital.

    La superclasse mondiale s’accommode très bien, aujourd’hui comme hier, de l’extrême gauche, même si elle pense que le néo-libéralisme réussira là où la Révolution communiste a échoué. Car tout ce qui peut ébranler les nations européennes contribue à renforcer son pouvoir transnational.

    La France insoumise et la France en Marche ne s’opposent pas : elles avancent au contraire main dans la main.

    Michel Geoffroy (Polémia, 6 septembre 2017

     

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  • Eléction présidentielle de 2017 : une élection ordinaire ?...

    Nous reproduisons ci-dessous  une réflexion de Michel Geoffroy, cueillie sur Polémia et consacrée à l'élection présidentielle de 2017. L'auteur revient sur cette élection en l'éclairant à la lumière des analyses formulées par Lucien Cerise dans son livre Retour sur Maïdan/La guerre hybride de l’OTAN (Le Retour aux Sources, 2017). Intéressant...

     

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    L’élection présidentielle de 2017 a-t-elle constitué une révolution rose imposée à la France ?

    La parution du livre de Lucien Cerise, Retour sur Maïdan/La guerre hybride de l’OTAN (1) peut conduire, en effet, à se poser la question.

    Dans cet ouvrage très documenté, l’auteur détaille les différents aspects de la « révolution de Maïdan » intervenue en Ukraine durant l’hiver 2013/2014 à la suite de la décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer un accord d’association avec l’Union européenne et qui a conduit au départ du président Viktor Ianoukovytch et à la mise en place d’une nouvelle équipe, cette fois définitivement pro-occidentale.

    Une révolution organisée

    L’auteur démonte les différentes techniques de déstabilisation mises en œuvre dans le cadre de cette « révolution » ukrainienne : en particulier l’action de groupes armés formés à l’étranger et pratiquant une stratégie de la tension vis-à-vis du pouvoir en place, l’organisation de manifestations de rues très minoritaires mais très médiatisées, l’usage d’Internet comme caisse de résonance internationale ou l’instrumentation de groupuscules extrémistes et islamistes comme troupes de choc.

    Cette révolution n’aurait donc rien de populaire comme le suggèrent les médias de propagande : au contraire, elle aurait été imposée au peuple par le truchement de minorités agissantes dont l’action n’aurait rien de spontané.

    Théorie du complot ?

    Pourtant cet « EuroMaïdan » présente indéniablement de nombreux traits communs avec les différentes « révolutions de couleur » et les « printemps arabes » qui sont apparus ici et là (2). Des révolutions qui ont curieusement eu pour effet de déstabiliser les gouvernements considérés comme hostiles aux projets des Occidentaux et des Etats-Unis, notamment celui de poursuivre l’encerclement stratégique de la Russie et de semer le chaos islamiste au Proche-Orient.

    En outre l’auteur fonde sa démonstration sur une profusion de références américaines et otaniennes et notamment la théorisation de la guerre hybride comme moyen de réduire à merci un adversaire.

    Alors quel rapport avec les élections présidentielles françaises de 2017 ? Puisqu’à l’évidence ce ne sont pas des manifestations de rue qui ont porté Emmanuel Macron à la présidence !

    D’étranges zones d’ombre

    On peut se poser la question parce que la dynamique créée autour de la candidature d’Emmanuel Macron comporte d’étranges zones d’ombre, notamment :

    -l’apparition ex-nihilo d’un leader et d’un mouvement politique surgi de nulle part, créé par Internet et aux financements exceptionnels (3) ;

    -l’utilisation de techniques cognitives sophistiquées au service de la promotion du candidat et de la formalisation de son discours et de ses slogans ;

    -des meetings organisés d’une façon extrêmement professionnelle comme des spectacles ;

    -un soutien médiatique total et sans précédent dans notre pays par son ampleur ;

    -l’action de l’extrême gauche – le service action de l’oligarchie – contre les seuls candidats de la droite ;

    -enfin, compte tenu de la faible mobilisation populaire en sa faveur, l’élection d’Emmanuel Macron n’aurait certainement pu intervenir si la candidature de François Fillon n’avait pas fait l’objet d’une opération de déstabilisation médiatico-judiciaire soigneusement orchestrée, qui l’a écarté du second tour.

    On ne doit pas oublier, en outre, que l’élection présidentielle française intervenait dans un contexte politique marqué par le vote britannique en faveur du Brexit et l’élection de D. Trump à la présidence des Etats-Unis. Un contexte considéré par conséquent comme extrêmement dangereux pour l’oligarchie qui ne voulait en aucun cas que la France lui échappe au surplus.

    La démocratie, un risque pour le Forum de Davos !

    Cette inquiétude figurait explicitement au cœur des débats du Forum de Davos de janvier 2017, autour du rapport Global Risk 2017.

    Ce rapport pointait en effet comme risque le Brexit, l’élection de Donald Trump et l’échec du référendum de Matteo Renzi en Italie, en affirmant au surplus que les campagnes électorales de ces trois pays auraient « mis en évidence le phénomène de désinformation rapide » des opinions publiques, résultant « d’une fragilisation de la confiance des populations ».

    Les participants au Forum soulignaient alors « le besoin de mieux protéger nos systèmes de contrôle qualité de l’information » et le rapport Global Risks 2017 concluait en affirmant que « les principaux facteurs de risque peuvent être endigués en créant des sociétés plus inclusives basées sur la coopération internationale et une vision à long terme (4) ».

    Derrière ce pathos, on devait donc comprendre que la démocratie constituait un risque pour la superclasse mondiale qui se réunit à Davos, un risque qu’il fallait endiguer grâce à un meilleur contrôle – c’est-à-dire une meilleure censure – de l’information !

    Jacques Attali, dans une tribune de l’hebdomadaire L’Express, proposera même une réforme constitutionnelle afin de déterminer quels « sujets qu’un seul vote majoritaire du peuple ne pourrait suffire à trancher » et qui « seraient sanctuarisés en les inscrivant dans la Constitution (5) ». Sa tribune s’intitulait d’ailleurs « Sanctuariser le progrès » : ce qui signifie, en novlangue, sanctuariser l’idéologie libérale libertaire et immigrationniste et surtout museler le peuple quand il vote mal.

    Délégitimer toute opposition

    Le Forum de Davos reprenait donc à son compte les accusations formulées par Hillary Clinton justifiant sa défaite par des opérations de désinformation (fake news) conduites par… la Russie.

    Il s’agit, bien sûr, d’un classique processus d’inversion accusatoire puisque ce sont bien les médias mainstream – propriété des puissances d’argent et donc de l’oligarchie qui se réunit à Davos – qui en Occident trompent en permanence la population en imposant le politiquement correct.

    L’idée selon laquelle la population aurait été déstabilisée par les fake news revient surtout à dénier toute légitimité aux scrutins lorsque les candidats de l’oligarchie se font battre. Le concept de fake news sert à supprimer tout ce qui va à l’encontre de l’idéologie dominante ou des candidats sponsorisés par le Système, en accusant ceux qui diffusent une information alternative d’être tout simplement des agents de Vladimir Poutine – ou des fêlés d’extrême droite voire maintenant, tout simplement, des néo-nazis, terme revenant à la mode médiatique.

    Cette attitude d’esprit, assimilable à une véritable propagande de guerre, conduit donc à criminaliser toute dissidence et toute opposition en Europe, comme dans n’importe quel régime totalitaire.

    Le coup d’Etat post-démocratique permanent

    Les oligarques du Forum de Davos ont donc théorisé, avec la lutte « contre le populisme » et les « fake news », le coup d’Etat post-démocratique permanent contre la liberté et la souveraineté des Européens.

    Ce coup d’Etat repose sur la conjonction du pouvoir médiatique et du pouvoir judiciaire car les deux marchent de concert. Le pouvoir médiatique sert à enfermer la population dans une réalité virtuelle, la réalité à laquelle l’oligarchie veut que l’on croie. Il sert aussi à diaboliser tous les dissidents politiques.

    En 2015, le Forum de Davos avait d’ailleurs abordé la question de « l’utilisation des neurosciences comportementales pour améliorer les politiques publiques » et aussi pour « mieux diagnostiquer la pathologie mentale (6) ». Sans doute une démarche… désintéressée, lorsque l’on se rappelle que l’oligarchie affirme par exemple que les dissidents politiques souffriraient de « phobies » maladives ou que les terroristes islamistes seraient des « fous » ou des « déséquilibrés » ! Il s’agit, en clair, de mobiliser les neurosciences afin de mener une guerre cognitive contre les peuples, conformément à l’esprit de la guerre hybride.

    Le pouvoir judiciaire sert de son côté à interdire de décrire le monde tel qu’il est, donc de sortir de la bulle médiatique dans laquelle on veut nous enfermer. Il sert aussi à criminaliser la critique de l’idéologie libérale libertaire et cosmopolite. Il sert enfin à mettre en tutelle les législateurs pour qu’ils ne dévient pas de cette doxa.

    Une Révolution rose en France ?

    Or, justement, l’élection d’Emmanuel Macron résulte de la mobilisation de ces deux leviers :

    • le levier médiatique pour forger son image de présidentiable après avoir forgé celle de « gendre idéal » lorsqu’il était ministre ; et pour censurer toute information pouvant nuire à sa candidature ;

    • le levier judiciaire pour briser la dynamique de ses concurrents de droite et d’abord celle de François Fillon. Même si ce dernier a effectivement commis différentes erreurs stratégiques dans ce contexte.

    Ces deux leviers ont permis de confisquer l’élection présidentielle à son profit, alors même qu’en nombre d’électeurs inscrits il n’avait pas la majorité.

    L’élection d’Emmanuel Macron a été saluée comme une victoire par la superclasse mondiale : car elle a endigué en 2017 le risque populiste en France. C’était la raison d’être de l’opération même si, par contrecoup, Emmanuel Macron n’est pas un président populaire, comme le montrent déjà les sondages.

    La victoire d’Emmanuel Macron a aussi permis de sauver une partie des politiciens rose bobo qui se trouvaient dévalués : à gauche, suite à la calamiteuse présidence de François Hollande, comme à droite pour leur impuissance.

    Emmanuel Macron était l’homme du Système, poussé par le Système pour que justement on ne puisse pas changer le Système.

    La radicalisation en marche

    Le programme de la République en Marche ! correspond en effet, non pas au renouveau toujours promis aux électeurs à chaque scrutin, mais au contraire à la radicalisation du programme libéral libertaire et immigrationniste des prédécesseurs d’Emmanuel Macron, radicalisation dont on commence déjà à voir les prémisses :

     -Radicalisation dans la mise au pas des médias et dans la censure des journalistes faisant preuve d’esprit critique ;

     -Radicalisation libre-échangiste pour démonter en urgence le droit social, conformément aux vœux du grand patronat ;

     -Radicalisation pour « accueillir » encore plus d’immigrants (7) et avancer dans la voie sans issue de la société multiculturelle ;

    – Radicalisation dans l’écologie punitive aux dépens des seuls Européens ;

    -Radicalisation pour imposer le politiquement correct au prétexte de moralisation de la vie politique qui donnera aux juges et aux ligues de vertu communautaristes le pouvoir de décider qui aura le droit d’être parlementaire ou ministre, conformément à ce qu’avait demandé la Licra. Radicalisation dans la répression des propos dissidents, assimilés à des discriminations ou des provocations et même tenus désormais dans des lieux non publics (8).

    -Radicalisation liberticide, enfin, résultant de l’introduction des dispositions exorbitantes de l’Etat d’urgence dans le droit commun.

    C’est bien pourquoi la candidature d’Emmanuel Macron a été lancée, soutenue et célébrée par les puissances d’argent et par « l’Etat profond » qui constituent l’ossature de la superclasse mondiale. C’est bien pourquoi ils ont organisé cette révolution rose de 2017. Parce que le prrrrojet (9) d’Emmanuel Macron continuera de déconstruire la société française conformément à leurs seuls vœux et intérêts.

    Michel Geoffroy (Polémia, 3 septembre 2017)

     

    Notes :

    1. Editions Le Retour aux Sources, 2017.

    2. Comme les événements qui se déroulent actuellement au Venezuela d’ailleurs.

    3. Emmanuel Macron a été le candidat le plus dépensier de l’élection présidentielle française 2017 avec 16,8 millions d’euros de dépenses, selon les informations sur les comptes de campagne publiées au Journal officiel et qui restent encore à valider. Le candidat du mouvement En marche! a dépensé le plus d’argent pour organiser ses meetings de campagne (5,8 millions) et pour cibler ses électeurs : plus de 5 millions d’euros sont passés dans l’envoi de courriers, de textos, d’appels téléphoniques et dans la réalisation de sondages.

    4. Présent du 20 janvier 2017.

    5. L’Express du 20 juin 2016.

    6. Les Echos du 2 février 2015.

    7. « La France, sur le sujet des réfugiés, n’a pas toujours pris sa part », a déclaré Emmanuel Macron le mercredi 12 juillet 2017 à Trieste.

    8. Le décret n° 2017-1230 du 3 août 2017 relatif aux provocations, diffamations et injures non publiques présentant un caractère raciste ou discriminatoire étend la surveillance et la répression des propos décrétés discriminatoires à la fois à ceux qui sont tenus dans des lieux non publics et à toutes sortes de discriminations, parmi lesquelles la transphobie et l’handiphobie. Il prévoit que ces diffamations et injures non publiques constitueront, comme les provocations, des contraventions de la cinquième classe, punies d’une amende maximale de 1.500 euros ou 3.000 euros en cas de récidive, et non plus des contraventions de la quatrième classe punies d’amendes inférieures de moitié.

    9. Prononcer ce mot en criant et en levant les bras, pour faire plus vrai.

     

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (31)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    « Vous n’aurez pas ma haine ! ». Telle est la phrase rituelle et à tiroirs des victimes d’attentats que la presse s'efforce de privilégier modelant ainsi un type de commémoration destiné à brider une colère légitime. Excellente analyse de Laurence Maugest :

     
    L’école aux prises avec le communautarisme musulman par André Murawski, conseiller régional Hauts-de-France :
     
     
    Chronique du livre « Tarek, une chance pour la France ? » de Jean-François Chemain par Camille Galic :
     
     
    Le burkini ne serait pas une affaire de simple police des vêtements mais un défi civilisationnel. Article d’Aurélien Marq  :
     
     
    Recension par la courageuse démographe Michèle Tribalat du livre de Douglas Murray « The strange death of Europe : immigration, identity and islam ». c’est une analyse du déni des élites européenne face à l’immigration et à ses conséquences :
     
     
     
     
     
    Face aux fondamentalismes, la réponse polythéiste. Le nouveau numéro d’Éléments parait le samedi 22 juillet (couverture et sommaire complet, première référence). Après un copieux numéro de Krisis consacré au paganisme (seconde référence):
     
     
     
    Accompagnant la parution du dernier numéro d’Éléments (voir ci-dessus), Tv Libertés publie le deuxième épisode de l’émission « Le plus d’Éléments ». Animée par Olivier François, elle met en scène David L’Épée, Ludovic Maubreuil, Christophe A Maxime, Thomas Hennetier et Slobodan Despot dans un remarquable esprit de non conformisme tout azimut :
     
     
    Elisabeth Lévy présente le dernier numéro de causeur aux lecteurs du Figaro. Style enjoué sur des sujets austères :
     
     
    Réflexion judicieuse d'Alain de Benoist sur la morale et le politique :
     
     
    Dans sa dernière émission « Les idées à l’endroit » Alain de Benoist évoque la grande personnalité de Carl Schmitt en compagnie des universitaires Aristide Leucate et Alexandre Franco de Sa.
     
     
    Chronique du livre d’Alain de Benoist « Ce que penser veut dire » une anthologie bio-bibliographique des penseurs européens de Jean-Jacques Rousseau à Jean-Claude Michéa signée de Michel Geoffroy :
     
     
    Tournant majeur dans la généalogie de l’homo sapiens qui laisserait deviner la fin de la théorie « Out of Africa » :
     
     
    Éditorial de Philippe Conrad pour le hors série de la Nouvelle Revue d’Histoire consacré aux guerres de religion passées et présentes :
     
     
    Dans l’émission « Passé présent » sur TV Libertés Philippe Conrad et André Posokhow font le point à propos de la défaite de 1940 et de ses suites :
     
     
    Réformes Macron : 3 milliards d’impôts en moins pour les rentiers de la richesse qui ne représentent que 0,1% de la population. Article d’Emmanuel Lévy dans « Marianne » :
     
     
    Avec Macron le programme est clair : poursuite du sans-frontiérisme commercial, migratoire et moral par Jean-Yves Le Gallou qui passe en revue les hauts fonctionnaires qui dirigeront, de fait, la politique du nouveau gouvernement. Éloquent :
     
     
    L’élection Emmanuel Macron grâce au double appui de la haute fonction publique d’État et de l’oligarchie financière a été permise par la désaffection massive de l’électorat nous dit l'avocat Régis de Castelnau. Cette légitimité problématique expliquerait selon lui la grande désinvolture dont Macron, un godelureau dépourvu d’expérience, ferait preuve vis à vis de l’appareil d’État, et de citer à titre d’exemple son attitude vis à vis des armées et des organes judiciaires.
     
     
    Le théologien Paul Thibaud réfléchissant sur le discours devant l'ex Vel d’hiv d’Emmanuel Macron, analyse plutôt finement l’amnésie sur la Shoah qui a précédé Jacques Chirac et l’hypermnésie qui lui a succédé. Il en tire une conclusion qui va à rebours des convictions exposées par l’actuel président de la République : 
     
     
    Le vote confessionnel lors des élections de 2017 en France. Une analyse de Philippe Velilla pour le MAUSS :
     
     
    Comment les États du Golfe ont financé l’opération Timber Sycamore organisée par le général David Petraeus. Article fort bien documenté de Thierry Meyssan sur la plus importante affaire de trafic d’armes des récentes décennies afin d’alimenter les groupes djihadistes en Irak et en Syrie. On comprendra aisément que Macron comme Hollande éprouvent de sérieuses difficultés à désigner l'ennemi :
     
     
    Le général Dominique Delawarde est l’ancien chef du bureau « Situation-Renseignement-Guerre Électronique » de l’État-major interarmées de planification opérationnelle. Il étudie 
    ici (en février 2017) les relations entre les États-Unis, la Russie et Israël et tire des conclusions sur l’élection d’Emmanuel Macron, non encore advenue à cette date.
     
     
    Michel Drac chronique « Les blancs, les juifs et nous » d’Houria Bouteldja, porte-parole des indigènes de la République et en tire des conclusions peu amènes pour son auteur :
     
     
    Emmanuel Leroy qui a fondé une association venant en aide aux enfants du Donbass s’entretient avec Tv Libertés :
     
     
    Lucien Cerise reçu à Radio Sputnik pour son livre « Retour sur Maïdan, la guerre hybride de l’OTAN » (éditions Le retour aux sources) :
     
     
    Chronique de l’ouvrage collectif paru sous la direction de Christian Harbulot : « Le nationalisme économique américain ».
     
     
    Dans « La voie de l’épée », blog du colonel Michel Goya, celui-ci examine la décroissance continue des dotations de nos forces armées en moyens capacitaires et budgétaires depuis la fin des années 80 (première référence). Dans un article du Parisien où est cité le général Vincent Desportes, celui-ci confirme : « Un char sur deux est capable de rouler, un avion sur deux peut décoller, un bateau sur deux sortir en mer ! » (seconde référence) :
     
     
     
    S’aidant des concepts du droit romain, Jacques Sapir voit dans la démission du chef d’État-major des armées Pierre de Villiers un grave précédant susceptible de mettre en 
    cause la légitimité même du président de la République :
     
     
    Réduite à une impuissance désastreuse au Proche-Orient notre diplomatie animée par des réseaux néo-conservateurs à l’américaine regarde passer les trains. Afin de mettre un terme à cette situation, Richard Labévière plaide pour une réouverture de notre ambassade à Damas :
     
     
    Anecdote significative. On apprend que Jupiter au moment même où il se débarrasse d’Arès (son fils dans la mythologie...) visionne en compagnie de quelques happy few (BHL, Christine Angot et Fred Vargas) un médiocre documentaire sur la bataille de Mossoul, assurant surtout la promotion de son réalisateur. N’y a-t-il pas meilleur outil pour s’initier à la stratégie ?  :
     
     
    À ce propos rappelons que Le Monde Diplomatique vient de mettre tous ses articles concernant Bernard-Henri Lévy en accès libre afin de dénoncer une imposture qui ne tient que par le réseau mafieux qu’il contrôle. Le « philosophe » en a pris ombrage dans les colonnes du Point par une tribune au vitriol où il fustige pêle-mêle comme à son habitude le fascisme, l’anti-sionisme, le conspirationnisme, les rouges-bruns et les fake news. Bref, rien de très neuf dans l'arsenal faisandé qu’il nous sert depuis des décennies : 
     
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  • Pour un nouveau souverainisme !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur le site de Polémia et consacré à la question du souverainisme...

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    L’impasse du souverainisme nostalgique ? Pour un nouveau souverainisme

    Force est de constater que les mouvements et les responsables dits populistes n’ont pas confirmé les espoirs placés en eux et qu’ils n’ont pas été capables de créer une nouvelle donne politique en Europe continentale. L’échec de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2017 le confirme.

    Si les populismes s’affirment comme force protestataire, ils restent écartés du pouvoir politique souverain en raison de leur impuissance à constituer des majorités. Certes, la superclasse mondiale « gouverne mal mais se défend bien ». Mais la propagande médiatique et la répression politique n’expliquent pas tout. Le populisme déçoit en lui-même aussi.

    La déception souverainiste

    Le populisme déçoit parce qu’en Europe il ne donne pas le sentiment de se positionner à la hauteur des enjeux civilisationnels auxquels notre continent se trouve confronté, dans un monde désormais ouvert.

    Notamment parce que le rejet, justifié, de l’idéologie libre-échangiste, atlantiste et sans-frontières de l’Europe de Bruxelles a poussé le populisme dans la voie sans issue du souverainisme nostalgique.

    Ce souverainisme, c’est-à-dire le mythe – au sens Sorélien du terme – de la restauration de la souveraineté perdue des Etats nations, demeure peu crédible pour la majorité de la population, sans même parler des acteurs économiques.

    Pire : il apparaît dissuasif pour les classes populaires elles-mêmes, comme Marine Le Pen, empêtrée dans sa promesse de sortie de l’euro, en a fait l’amère expérience lors de la campagne présidentielle de 2017.

    La nostalgie de la France gaullienne

    En France le mantra souverainiste repose sur la nostalgie évidente d’un ordre gaullien largement idéalisé mais surtout révolu : notamment sur la nostalgie d’un « couple franco-allemand » composé d’une France forte et indépendante, face à une Allemagne vaincue, faible et divisée, trop contente de se voir octroyer, avec le Traité de l’Elysée, l’amitié française.

    Mais de nos jours l’inverse prévaut : l’Allemagne réunifiée devient la puissance dominante en Europe, plus encore avec la perspective de sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, et la France décline. Et d’ailleurs, dès qu’il est élu, le nouveau président de la République française se doit d’aller immédiatement se présenter au chancelier allemand, ce qui revient à reconnaître sa vassalité de fait.

    Le souverainisme nostalgique semble aussi oublier, en essayant de prendre modèle sur le Brexit, que l’Europe continentale n’est pas une île anglo-saxonne naturellement tournée vers le grand large ni réductible à l’exception suisse.

    L’histoire ne repasse pas les plats

    Le populisme nostalgique oublie aussi que le monde d’antan ne reviendra plus en Europe : l’individualisme libéral/libertaire et le Grand Remplacement l’ont tué.

    Philippe de Villiers se demande à juste titre si les cloches sonneront encore demain (1) dans notre pays, compte tenu de la dynamique de l’islam.

    Mais cette interrogation ne saurait faire oublier que la France des clochers qui figurait encore sur l’affiche de campagne de François Mitterrand de 1981 – La Force tranquille – est de toute façon déjà moribonde : la majorité de la population s’entasse désormais dans les banlieues, on a déserté les campagnes et « la fille aînée de l’Eglise », tout comme le prolétariat d’ailleurs, a perdu la foi.

    Les cloches sonneront de moins en moins tout simplement parce que le nombre de catholiques pratiquants ne cesse de diminuer en Europe, au contraire de ce qui se passe ailleurs dans le monde.

    Et il suffit de regarder des films français des années 1960 pour se rendre compte que le cadre de vie, la façon de parler et de penser ainsi que la population elle-même ne sont plus les mêmes.

    L’oligarchie ne cesse de nous vanter le fait que « la France change » ; mais pour une fois elle dit la vérité : notre passé ne reviendra pas.

    On peut le regretter, bien sûr, comme Ronsard déplorait que les roses finissent par se flétrir.

    Mais « l’histoire ne repasse pas les plats », comme disait ironiquement Louis-Ferdinand Céline !

    Les politiciens nous trompent en nous promettant des lendemains qui chantent. Mais les nostalgiques des années cinquante nous trompent d’une façon symétrique en nous promettant de remonter le temps des nations européennes et d’entrer en marche arrière dans le XXIe siècle.

    Jeter le bébé européen avec l’eau du bain de Bruxelles

    Le populisme européen combat l’oligarchie cosmopolite et l’Europe de Bruxelles sous l’étendard du souverainisme. Mais pour un Européen du XXIe siècle quelle est la crédibilité de cette réponse ?

    A l’heure du retour sur la scène mondiale des grandes aires civilisationnelles, qui rassemblent chacune des centaines de millions, sinon des milliards, d’hommes et de femmes, l’avenir européen réside-t-il vraiment dans un retour des petites patries et des monnaies nationales ? ou dans une multiplication des sécessions sur le modèle du Brexit ou du groupe de Visegrad ? ou dans la duplication coûteuse des outils de défense ? ou dans les chicaneries sociales mettant en cause, comme en Grande-Bretagne, les travailleurs européens « détachés », alors qu’on laisse les « réfugiés » du tiers-monde s’installer en masse en Europe ?

    La crise de migrants a, certes, démontré les faiblesses d’une Union européenne qui ne nous rend pas toujours plus forts comme elle le prétend. Mais elle a aussi démontré la solidarité de fait de tous les Européens face au risque migratoire ou islamiste, comme hier face au communisme : qu’une frontière soit poreuse et c’est toute l‘Europe qui tombe. Une prise de conscience salutaire.

    La souveraineté sans la puissance n’est rien

    L’ambiguïté du souverainisme nostalgique tient au fait que la souveraineté sans la puissance ne conduit à rien. Or dans un monde multipolaire la puissance en Europe n’est plus nationale mais continentale.

    On a oublié un peu vite pourquoi la France « indépendante » s’était dotée de l’arme nucléaire, d’une industrie de pointe et d’une diplomatie offensive sous l’impulsion de la Ve République (2). On a oublié que la souveraineté ne correspond pas à un fait de nature et ne résulte pas de simples discours : elle découle de choix politiques concrets, souvent difficiles, et surtout de rapports de force clairement assumés.

    La souveraineté nationale dans une Europe impuissante, vassalisée ou islamisée reste une illusion. Un certain souverainisme peut s’analyser pour cette raison comme le retour, chez nous, du vieux paradigme maurrassien de « la France seule », dans un monde qui s’écroulerait autour d’elle. Illusion en 1940, illusion en 1947, illusion en 2017, illusion demain, illusion toujours.

    Dans le monde multipolaire qui vient, l’Europe n’a pas d’autre option que celle de la puissance et de l’unité. Le souverainisme n’a donc de sens qu’au plan européen : au plan national il ne peut plus être une fin en soi, mais seulement le moyen du retour de la puissance et de la souveraineté de tous les Européens sur leur continent.

    Le XXIe siècle sera continental et multipolaire

    La constitution de grands blocs civilisationnels s’annonce comme un élément essentiel de la géopolitique multipolaire du XXIe siècle.

    Faute de le comprendre, les souverainistes européens courent le risque de ne peser sur rien – comme on le voit déjà avec la fantomatique Union européenne, espace riche mais nain diplomatique et militaire.

    Au plan géopolitique, les Européens se trouvent confrontés à une alternative simple s’ils veulent survivre dans ce nouveau siècle : soit se rattacher au monde « atlantique » dominé par les Anglo-Saxons et surtout par les Etats-Unis, comme ils l’ont fait depuis la Guerre froide : c’est la voie de la thalassocratie, pour reprendre l’expression de Carl Schmitt ; soit bâtir un destin européen indépendant et continental : c’est la voie des grands espaces terrestres. Mer ou Terre, il faudra choisir :

    • La première branche de cette alternative correspond à la direction prise jusqu’à présent par l’Union européenne et l’Otan. Elle débouche nécessairement sur une soumission économique, culturelle, militaire et stratégique à la surpuissance américaine et transforme les Européens en clients et en valets d’armes de l’Oncle Sam. C’est la voie de la « stabilité », comme le proclame la novlangue de la superclasse mondiale : par stabilité il faut, bien sûr, comprendre la perpétuation de la domination américaine sur l’Europe – une Europe découplée, en outre, de la Russie et, bien sûr, du reste du continent eurasiatique tout entier, conformément à l’intérêt stratégique des Etats-Unis qui s’en tient au vieux « Diviser pour régner » ;
    • La seconde branche de l’alternative reste à construire. Mais elle correspondait à la version initiale du projet européen avant qu’il ne soit dévoyé sous l’influence des Britanniques et des agents des Etats-Unis, dans un sens libre-échangiste et sans frontières. Elle découle aussi de la nouvelle cartographie du monde multipolaire : la vieille Europe se trouve naturellement dans l’orbite de l’Eurasie et non pas du côté du continent nord-américain.

    Le péril transatlantique

    Le destin transatlantique que l’oligarchie veut imposer à l’Europe comporte de très grands risques pour les Européens à l’âge du choc des civilisations.

    En effet le reste du monde, en particulier le monde musulman qui nous est le plus proche géographiquement, perçoit de plus en plus les Européens comme des croisés de la superclasse mondiale, des Etats-Unis et d’Israël en particulier. Notamment à cause de leur prétention ridicule à vouloir imposer au Moyen-Orient leur idéologie, y compris par la force des armes et au nom, bien sûr, de la Paix et de la Démocratie, etc. Donc il perçoit les Européens comme des ennemis, comme l’illustrent d’ailleurs les attaques terroristes qui frappent désormais notre continent. Car il suffit d’être désigné par l’Autre comme son ennemi pour le devenir, rappelait le professeur Julien Freund, même si on ne le souhaite pas.

    Contrairement à ce que prétend l’oligarchie, la voie transatlantique n’apporte donc pas la paix, mais le risque de contagion de la guerre en Europe. L’ Europe court le risque de se trouver engagée dans des conflits qui ne la concernent pas, à la suite des Etats-Unis, voire de redevenir un champ de bataille. En particulier via l’Otan, alliance défensive devenue carcan politique et stratégique depuis la fin du Pacte de Varsovie. D’autant que, depuis la fin de la Guerre froide, l’Oncle Sam regarde vers l’Asie et le Pacifique, et non plus vers l’Europe, pour sa sauvegarde. Plus les Etats-Unis deviennent un pays multiculturel, en outre, et plus leurs liens culturels et ethniques avec la vieille Europe s’estompent – et moins les nouveaux boys éprouvent de la sympathie pour le Vieux Continent.

    Que gagneraient les Européens à une conflagration mondiale les engageant sous une direction américaine contre la Chine ? ou à un affrontement avec la Russie ? Qu’avons-nous d’ailleurs gagné à la prétendue lutte contre le terrorisme menée sous la direction étas-unienne ? Le chaos au Moyen-Orient, des flots de migrants et les attentats terroristes à répétition en Europe : un premier avertissement de ce qui peut nous attendre demain, en quelque sorte. La nouvelle carte du monde apporte la réponse : les intérêts géopolitiques et géostratégiques de l’Europe et des Etats-Unis ne convergent plus : ils divergent.

    Pour un populisme conséquent

    Dans cette perspective un populisme conséquent ne peut pas répudier le principe d’une Union européenne. L’actuelle Union a, certes, atteint ses limites parce que, par construction pourrait-on dire, elle a répudié les attributs de la souveraineté politique, comme le souhaitait l’oligarque Jean Monnet.

    Le populisme conséquent doit donc reprendre la construction européenne là où l’oligarchie l’a volontairement arrêtée : faire de l’Union un instrument de la puissance et de l’indépendance de tous les Européens, un espace économique protecteur, une défense européenne autonome, libérée de la tutelle atlantiste de l’Otan (3), des frontières sûres, une diplomatie indépendante, une Europe qui en finirait aussi avec la repentance, c’est-à-dire la haine de soi. Le souverainisme n’a de sens aujourd’hui qu’au plan européen.

    C’est donc prendre le contrepied de « l’Europe allemande » que la superclasse mondiale nous concocte actuellement en profitant de l’éclipse française : l’Europe de Mme Merkel, c’est-à-dire l’Europe réduite à l’économie et à l’équilibre des comptes, l’Europe alignée sur les Etats-Unis, l’Europe ouverte à tous les migrants de la planète et l’Europe confite en repentance et bien-pensance éternelles.

    Le populisme, pour rester en prise sur la réalité, ne doit donc pas confondre la nostalgie du passé – exercice facile pour les vieux Européens – avec la défense de l’identité, qui suppose au contraire de s’incarner dans de nouvelles représentations adaptées à notre siècle.

    Notre avenir ne peut être nostalgique mais plutôt archéo-futuriste, pour reprendre l’expression provocante de Guillaume Faye (4) : mettre la puissance, la science et la technique au service de la renaissance de nos valeurs ancestrales et de notre identité.

    Utopie ? Non pas : un projet pour le XXIe siècle. Et le seul projet qui puisse contrer celui, mortel, que la superclasse mondiale veut nous imposer.

    Michel Geoffroy  (Polémia, 29 mai 2017)

     

    Notes :

    1/ Philippe de Villiers, Les Cloches sonneront-elles encore demain ? Albin Michel, 2016.

    2/ Et cela, faut-il le rappeler, malgré l’opposition farouche de la gauche, des libéraux et des centristes, qui tous préféraient l’atlantisme. Ce n’est sans doute pas fortuit si Emmanuel Macron a repris pour son mouvement le slogan de campagne de Jean Lecanuet, le candidat centriste opposé à De Gaulle en 1965 : En Marche !

    3/ Comme l’expliquait sans ambages Zbigniew Brzezinski, l’Otan permet en effet aux Etats-Unis « d’exercer une influence politique et d’avoir un poids militaire directement sur le continent » ; et, de fait, « si l’Europe s’élargissait cela accroîtrait automatiquement l’influence directe des Etats-Unis », in Le Grand Echiquier, Pluriel, 2016, page 88.

    4/ Guillaume Faye, L’Archéo-futurisme, L’Æncre, 2011.

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  • Au-delà d'une défaite...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse sobre et équilibrée de Michel Geoffroy, cueillie sur Polémia et consacrée à la défaite de Marine Le Pen à l'élection présidentielle...

     

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    Une présidentielle pas si perdue que cela ?

    La victoire d’Emmanuel Macron lors de la présidentielle du 7 mai 2017 déçoit, bien sûr, les patriotes de conviction. Et comme toujours les critiques fusent contre l’adversaire malheureux : Marine Le Pen, son équipe de campagne et sa stratégie.

    Les Grecs auraient accusé les Dieux, les Romains, la Fortune. Mais en France, on est toujours coupable de perdre. Vae Victis !

    On retiendra cependant cinq enseignements de cette élection présidentielle qui devraient nuancer le « noircissisme » ambiant.

    1) D’abord on ne doit pas oublier que la victoire d’Emmanuel Macron résulte d’une mobilisation sans précédent de l’oligarchie en sa faveur :

    Médias, institutions, puissances d’argent, patronat, lobbies, classe politicienne, chefs d’Etat étrangers, Union européenne. Du jamais vu en France depuis la Libération ! Et à vrai dire du jamais vu dans le monde occidental !

    Le Forum de Davos de janvier 2017 nous avait prévenus : pour éviter un nouveau Brexit ou l’élection d’un nouveau Donald Trump en Europe, il fallait un meilleur contrôle de la « qualité de l’information », donc une plus grande propagande. C’est exactement ce qui s’est passé au service d’Emmanuel Macron. La présidentielle de 2017 a ainsi permis de s’attaquer ouvertement à la liberté de diffusion de l’information pluraliste, c’est-à-dire à la liberté d’expression tout simplement. Donc à la démocratie.

    La victoire d’Emmanuel Macron incarne pour cette raison, non pas le « pari gagné d’un couple » (*) comme nous le serinent les médias serviles, mais le retour des candidats officiels du Second Empire confisquant l’expression démocratique à leur profit, mais à la puissance mille.

    Face à un tel déploiement de pouvoir, d’argent, de pressions et de propagande, que Marine Le Pen rassemble près de 11 millions de voix au second tour ne semble donc pas une mince performance.

    2) Malgré toutes les critiques que l’on peut toujours formuler sur sa stratégie ou sa communication, Marine Le Pen a réussi à dédiaboliser le courant populiste et identitaire.

    Si le second tour a conduit, comme il fallait s’y attendre, à un « front républicain » contre elle, il ne s’est pas accompagné d’une diabolisation outrancière ni efficace comme dans le passé. En clair, il ne fonctionne plus. Si Marine Le Pen n’a pas réussi à faire un meilleur score au second tour cela tient avant tout à son positionnement sur l’euro, dissuasif pour beaucoup de Français, sans même évoquer les milieux économiques.

    Croyant surfer sur le Brexit, Marine Le Pen a effectivement commis l’erreur de faire de la politique monétaire – sujet abscons au plus grand nombre – un axe majeur de sa communication politique. Mais elle a, par contre, incontestablement réussi à désenclaver politiquement et moralement le courant patriote et identitaire. Ce qui rouvre le champ des opportunités politiques.

    3) L’élection présidentielle consacre l’élimination des partis politiques institutionnels, de droite comme de gauche, des Républicains au Parti Socialiste, dès le premier tour avec notamment un très mauvais score de Benoît Hamon.

    Ce que les médias nomment pudiquement une « recomposition du paysage politique » correspond en réalité à son explosion pure et simple. Une explosion que les patriotes avaient prévue et souhaitée.

    La débandade pitoyable des politiciens « de la droite et du centre » se ralliant à Emmanuel Macron, inaugurée par François Fillon lui-même dès 20h15, après avoir perdu l’élection imperdable, achève en outre de discréditer cette famille politique.

    Elle ouvre par là même la possibilité d’une recomposition à droite.

    4) L’élection présidentielle s’est progressivement focalisée autour de l’opposition entre les patriotes et les mondialistes,

    même si Emmanuel Macron a tenté une ultime diversion en essayant d’opposer les patriotes aux « nationalistes » et en faisant brandir des drapeaux tricolores dans ses meetings, hold-up sémantique cependant peu crédible quand on flirte avec le communautarisme.

    Il s’agit donc d’une victoire idéologique de la dissidence politique qu’on ne doit pas négliger, car elle formalise le cadre de l’opposition au nouveau pouvoir pour les années qui viennent. Nommer son adversaire principal reste en effet un acte politique fondateur : l’assigner à résidence politique en quelque sorte.

    5) Malgré ou à cause de tous ses soutiens, Emmanuel Macron se trouve dans une situation délicate.

    Emmanuel Macron a réussi à capitaliser sur sa candidature, grâce à un tour de passe-passe médiatique, le besoin de renouveau de l’électorat, alors même qu’il représentait le Système mondialiste et oligarchique que la majorité des Français rejetait : une équation difficile à résoudre dans la durée quand on n’est pas un vieux routier de la politique !

    L’élection d’Emmanuel Macron résulte en outre au moins autant du rejet du programme économique de Marine Le Pen que du soutien à son projet d’ailleurs très évanescent. Le taux d’abstention et de votes blancs et nuls est aussi très élevé pour cette présidentielle : du jamais vu depuis 1969. Son image d’homme nouveau – ni droite ni gauche – cadre mal, en outre, avec l’afflux de soutiens socialistes et en provenance des Républicains et du Centre, dont il aura cependant besoin en partie pour constituer une majorité au Parlement. Enfin, son programme économique prend à contrepied les attentes des classes moyennes et populaires. Les ânes retraités qui, chez les Républicains, ont voté pour lui vont le regretter ! La déception risque d’être bientôt aussi… en Marche !

    *  *  *

    La superclasse mondiale, en faisant élire Emmanuel Macron le 7 mai 2017, a incontestablement gagné une bataille, en engageant de très gros moyens pour cela. Mais a-t-elle pour autant gagné la guerre idéologique et politique qui s’annonce ?

    Car la confrontation entre les patriotes et les mondialistes n’est pas seulement franco-française. Elle ne fait que commencer. Il ne faut pas perdre de vue en effet qu’elle se déroule aussi au plan européen et mondial. Car un monde désormais de plus en plus multipolaire s’accommode de moins en moins de la prétention de la superclasse mondiale à le gouverner. A Paris comme ailleurs.

    Michel Geoffroy (Polémia, 10 mai 2017)

    (*) Expression de David Pujadas sur France 2 le 23 avril 2017 à 22h17

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