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libre-échange - Page 2

  • L'accord transatlantique : un marché de dupes...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une excellente analyse de Jean-Michel Quatrepoint sur Xerfi Canal consacrée à l'accord de libre-échange transatlantique....

    Journaliste spécialiste des questions économiques, Jean-Michel Quatrepoint a dernièrement publié un ouvrage intitulé Mourir pour le Yuan ? Comment éviter une guerre mondiale (François Bourin, 2011).

     

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  • A propos du projet d'accord de libre-échange transatlantique...

    Dans cette chronique, mise en ligne sur Realpolitik.tv,  Hervé Juvin nous livre son point de vue sur le calamiteux projet d'accord de libre-échange transatlantique entre l'Union européenne et les Etats-Unis...

     


    Traité de libre échange entre l'UE et l... par realpolitiktv

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  • Florange sacrifié sur l'autel du mondialisme ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Drac, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la capitulation du gouvernement dans l'affaire de l'acierie de Florange. Michel Drac est l'animateur du site Scriptoblog et est l'auteur de plusieurs essais comme Crise ou coup d'état ? (Le Retour aux sources, 2009) ou Crise économique ou crise du sens ? (Le retour aux sources, 2010).

     

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    Florange sacrifié : au profit de qui ?

    Lors du débat récent sur le site sidérurgique de Florange, nous avons assisté à l’opposition médiatique de deux discours simplistes : d’un côté, les partisans du maintien de l’activité ont jugé le site conforme aux normes de rentabilité exigées par le marché ; en face, leurs adversaires ont soutenu la thèse inverse. Opposition frontale, argumentaires fragiles : les médias ne nous ont offert que très peu d’informations approfondies. Quid des processus sur site ? Leurs inducteurs de coûts ? L’analyse de la valeur de leurs outputs ? On n’en saura rien, ou presque.

    Mais sans doute n’était-ce pas vraiment de technique qu’il était question.

    Débat médiatique, rideau de fumée. L’agressivité des échanges révélait un non-dit : la véritable interrogation porte souterrainement sur le cadre conceptuel de l’analyse et non sur ses conclusions. Un véritable débat oppose ceux qui jugent Florange dans le cadre conceptuel défini par le libre-échange inéquitable, les marchés financiers dérégulés et le monétarisme laxiste contemporain, à ceux qui raisonnent hors de ce cadre.

    Allons à l’essentiel : énoncer que le critère de décision principal relatif à la continuation de l’exploitation à Florange est la rentabilité du site, du point de vue des actionnaires et selon les normes des marchés financiers, c’est affirmer que ce site existe en premier lieu pour rémunérer le capital nomade et spéculatif. On pourrait très bien opposer à ce point de vue actionnarial un point de vue productif : dans cette optique, le site de Florange existerait d’abord pour répondre aux besoins en acier de l’économie physique.

    Ici, un tel renversement de perspective est d’ailleurs très plaidable. La sidérurgie n’est pas une activité en déclin. On n’a jamais produit autant d’acier dans le monde : 1,4 milliards de tonnes par an. Et ce n’est pas fini. Nous allons vers de grands bouleversements dans la métallurgie : de nombreux minerais vont être éteints à l’extraction primaire dans les décennies qui viennent. Une des pistes envisageables pour des substituts acceptables réside dans le développement d’alliages à base de fer mimant les propriétés des métaux non ferreux. C’est dire si la sidérurgie de haute technicité est un métier d’avenir. La rentabilité de court terme offerte au capital spéculatif ? Mais il s’agit de la robustesse future des économies européennes !

    Bien sûr, un tel débat est interdit. Montebourg prononce le mot de « nationalisation », et déjà montent au créneau les défenseurs de l’économie globalisée. Où l’on verra un BHL trancher la question, lui qui n’a probablement jamais vu fonctionner un laminoir, mais a, en revanche, très bien compris que dans l’intérêt d’une hyperclasse globalisée parasitaire et prédatrice, il ne doit pas tolérer le pourtant nécessaire débat sur le cadre conceptuel de la décision économique.

    Michel Drac (Boulevard Voltaire, 26 décembre 2012)

     

     

     

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  • Le protectionnisme gagne du terrain !...

    Nous reproduisons ci-dessous un article du journaliste Régis Soubrouillard, cueilli sur le site de Marianne et consacré à ce protectionnisme que l'Union Européenne sera bientôt la seule à ne pas pratiquer...

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    Etats-Unis, pays émergents, le protectionnisme gagne du terrain

     

    Présenté comme un génie malfaisant plus rarement comme un sujet de débat, longtemps le protectionnisme fut considéré comme un tabou en ces temps pas si lointains où les prêcheurs de la mondialisation bienfaitrice prônaient l’ouverture des marchés à tous vents. Au-delà des discours, déjà la levée des barrières était une pure imposture diffusée par les apologistes du libre-échangisme. L’Amérique et la Chine n’avaient de loin pas attendus la crise des subprimes et ses conséquences pour disposer des barrières freinant la pénétration de leurs marchés respectifs. 

    Trente ans après l'ouverture de la Chine aux investissements étrangers, les compagnies internationales se plaignent  toujours de lois coûteuses, de règles avantageant leurs homologues locaux, un nationalisme croissant,  et le souci de favoriser « l’innovation indigène ». 

    Face au libre échange, les Etats-Unis ont également développé une attitude ambivalente en multipliant les aides aux secteurs en difficultés depuis 2009. Sans compter le fameux Buy American Act  mis en place par Franklin Roosevelt, lors de la Grande Dépression de 1933 pour soutenir la production nationale qui impose au gouvernement fédéral l’achat de biens manufacturiers produits aux Etats Unis. 

    Et la vague protectionniste ne faiblit pas. Dans un rapport publié le 6 juin, l’Union tire la sonnette d’alarme, face au constat d’une « montée considérable du protectionnisme à l’échelle mondiale qui s’est traduite par l’introduction de 123 nouvelles restrictions des échanges au cours des huit derniers mois, soit une hausse légèrement supérieure à 25 % ». 

    Toujours aussi confiante en l’efficacité de ses recettes ô combien éprouvées, l’Union européenne, en appelle urgemment à une trêve des mesures protectionnismes: « Les membres du G20 doivent consentir davantage d’efforts pour prévenir l’introduction de nouveaux obstacles au commerce et pour modifier les mesures de protection adoptées depuis le début de la crise ». Faute de quoi la main invisible finirait par en avoir la tremblote.

      

    Les mauvais élèves de la classe libre-échangiste

     

    Les pays émergents, fortement impactés par la crise,  apparaissent comme les plus séduits par ces  dispositifs protectionnistes. Et de donner quelques exemples –à ne pas suivre- des mauvais élèves de la classe internationale : 

    - l’Argentine a récemment étendu l’application de nouvelles procédures administratives astreignantes de pré-enregistrement à toutes les importations de marchandises. 

    - l’Inde, importante productrice de coton, a institué une interdiction d’exportation concernant le coton brut. 

    - la Russie mérite une attention particulière, car elle est l’un des pays qui recourt le plus fréquemment à des mesures restrictives susceptibles d’être non conformes à ses obligations de futur membre de l’OMC. Le pays prépare actuellement une législation prévoyant des préférences pour les véhicules de fabrication nationale dans le cadre des marchés publics. 

    La commission pointe également du doigt « les pays du G20 qui ne respectent pas suffisamment leur engagement concernant la suppression des mesures en vigueur. Entre septembre 2011 et le 1er mai 2012, le démantèlement des mesures s’est ralenti: seules 13 mesures ont été abrogées, contre 40 entre octobre 2010 et septembre 2011. Dans l’ensemble, environ 17 % des mesures seulement (soit 89 mesures) ont été levées jusqu’à présent ou ont expiré depuis octobre 2008 ». 

    Pas sûr que le message ait été entendu par les Etats-Unis qui quelques jours après avoir annoncé des taxes de 31 à 250 % sur les panneaux solaires importés de Chine, en décrétaient de nouvelles, visant cette fois les éoliennes chinoises.

    Un protectionnisme éducateur

    Sans aller jusqu’aux excès de la guerre commerciale que se livrent les deux géants chinois et américains, l’Union européenne pourrait se pencher sur les travaux de l’économiste allemand –un gage de sérieux…- Friedrich List à l’origine de la notion de « protectionnisme éducateur », qui inspira l’union douanière allemande allemande au 19ème siècle. 

    Rien à voir avec un quelconque repli frileux et permanent mais un protectionnisme stratégique, outil efficace d’intégration politique autant que de développement économique « mis au service d’un programme de développement original et ambitieux » comme le signale Danièle Blondel, économiste, professeur Emérite à Paris Dauphine. « Friedrich List le justifie en observant  que de jeunes activités nationales ne peuvent se développer mondialement si leur marché est déjà occupé par des entreprises de pays étrangers ». 

    « Alors qu’au début du 19ème siècle la future Allemagne était constituée, outre la Prusse d’une poussière de petits états souvent économiquement arriérés, le protectionnisme s’avéra un moyen efficace d’intégration politique autant que de développement économique ». Et l’Allemagne devint un challenger redoutable de la France et de la Grande Bretagne. 

    Un protectionnisme éducateur et intelligent. Un plan B ?

     

    Régis Soubrouillard (Marianne, 8 juin 2012)

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  • Ce n'est pas une crise, c'est un renversement !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur le site de l'AGEFI et consacré à la chute des illusions du libre-échange. Hervé Juvin est l'auteur d'un essai essentiel intitulé Le renversement du monde (Gallimard, 2010).

     

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    Ce n'est pas une crise, c'est un renversement !

    Le mot « crise » désigne la transition d'un état ordonné à un autre. Rien de plus impropre et plus vain pour désigner la situation dans laquelle nous nous trouvons. J'ai choisi le mot de « renversement » pour désigner une situation dans laquelle nous devons réviser nos certitudes les mieux ancrées, nos préjugés les mieux partagés. Nous avons tant célébré le développement des autres, fruit de la mondialisation béate, que nous n'avons pas vu le sous-développement qui gagnait nos territoires et nos quartiers. Partout, le scénario qui se met en place est à l'inverse de celui décrit à grands sons de trompe dans les années 90. Partout, les illusions du libre-échange apparaissent pour ce qu'elles sont, une duperie à l'usage des naïfs, et partout, la concurrence des acteurs privés sur les libres marchés ne masque plus les affrontements de puissance qui dictent leurs prix et leurs conditions aux marchés. Qui a dit que l'argent suffirait à tout ? Renversement des croyances et des repères pour les gérants, pour les assureurs et pour les investisseurs de long terme. Renversement aussi pour l'épargnant, qui redécouvre le risque, qui réapprend la géographie, et qui va bientôt redécouvrir l'histoire ; le ressentiment, la vengeance, la passion vont entrer dans le vocabulaire de ceux qui avaient cru les exclure en postulant que les hommes sont partout les mêmes, que les arbres montent jusqu'au ciel, et que le monde est plat. Il est facile de se faire peur, encore plus facile de céder à la confusion des images et des mots. L'ambiguïté de la situation vient de la complexité des choses, et du voile que les agrégats économiques et les approximations géopolitiques posent sur les faits. A la source de tant d'erreurs et de tellement de confusion, l'idée que l'économie est une science, qu'elle possède un pouvoir prédictif, et qu'il existe des lois de l'économie contre lesquelles la volonté et la passion des hommes ne peut rien. Le paradoxe est saisissant ; toutes les sciences exactes ont renoncé, depuis Einstein et Heisenberg, à prétendre dire le réel, pour se résigner à faire comme si ; seule l'économie prétend oublier qu'elle fut économie politique pour enfermer le monde dans des tableaux, des statistiques et des projections mathématiques. Misère d'une science qui n'a aucun des moyens d'accès à la vérité, mais qui prétend produire le vrai à partir de l'utile !Une grande partie des alertes, des peurs et de la défiance provient de l'invasion des indicateurs économiques, et plus particulièrement financiers, dans nos sociétés et dans nos vies. Tout se passe comme si une majeure partie de l'Europe avait abdiqué son autonomie pour confier son destin aux indicateurs économiques, et pour faire des marchés financiers un nouveau souverain, anonyme, invisible, irresponsable, mais partout présent. Qu'est-ce d'autre que la règle de Maastricht, qu'est-ce d'autre que la dépendance passée à l'égard des agences de notation et des analystes crédit, voire de telle ou telle banque américaine ? Sous l'influence de la finance anglo-américaine, et d'une idéologie imposée par le bavardage des économistes labellisés conformes, une démission collective a eu lieu. Si l'Europe ne protège de rien, si l'Union européenne a sacrifié aux dogmes de l'économie ses sociétés, sa liberté et sa singularité, si la Commission a été le moyen du renoncement de l'Europe à elle-même, nos voisins, proches ou lointains, n'ont pas fait de même. De même que les Etats-Unis n'ont jamais abandonné au marché quoi que ce soit de leurs intérêts stratégiques, de même l'Allemagne a continué à se donner sa loi, à faire passer sa société et son unité interne avant les règles du marché. Ce n'est pas seulement affaire de cogestion ou de fédéralisme. C'est d'abord affaire de primauté de l'intérêt national et local. L'impossibilité avérée de procéder à une offre publique d'achat agressive en Allemagne - quels que soient les intérêts des actionnaires vendeurs -, la primauté de la négociation sur les salaires et les revenus financiers, pour déterminer le partage de la valeur, la participation des salariés à la conduite des entreprises, et la négociation permanente de leur adhésion à la stratégie et à la conduite des affaires font la spécificité d'une société qui ne se réduit pas à son économie, qui se donne sa loi et qui n'a pas cédé son autonomie interne pour le plat de lentilles de la valorisation de marché. Le futur gouvernement de la France, comme l'ensemble de l'Europe, devrait étudier plus attentivement l'école de l'ordoliberalismus allemand. Cette école, féconde au milieu du siècle dernier, entend assurer la concurrence par l'autorité des institutions garantes du jeu équitable et non faussé du marché, elle développe une approche du marché comme moyen de la société. Nul doute que les Français, inquiets d'une dépossession qui ne dit pas son nom, ont beaucoup à apprendre de l'école des choix institutionnels et de la socialisation du marché.

    Hervé Juvin (L'AGEFI, 23 février 2012)

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  • Leur grande trouille !...

    Les éditions Les Liens qui Libèrent viennent de publier Leur grande trouille - Journal intime de mes pulsions protectionnistes, un essai de François Ruffin. François Ruffin est journaliste et est, notamment, l'auteur d'une enquête sur le Centre de formation des journalistes de Paris, intitulée Les petits soldats du journalisme (Les arènes, 2003). Dans ce livre, on croisera les idées des économistes Jean-Luc Gréau, Maurice Allais Frédéric Lordon, Jacques Sapir et Emmanuel Todd, notamment, qui viennent alimenter la réflexion de l'auteur autour de l'"hypothèse interdite"...

     

    trouille, françois ruffin, protectionnisme,

    "Depuis dix ans, François Ruffin visite des usines, voit des ouvriers manifester, désespérer, et avec, toujours, au bout, la défaite. «Ça lasserait le plus vaillant des soldats, écrit-il, tant de défaites accumulées. Ça m’a lassé. Le dégoût est monté lentement, comme une marée. Mais là, avec les Parisot, il s’est installé, définitif. Il faut préparer la contre-offensive…» Quelle est leur grande trouille ? Leur peur bleue ? Il suffit de peu d’analyse. A chaque intervention du MEDEF, la même rengaine : «Nous attendons des responsables politiques qu’ils écartent toute mesure protectionniste» ; «nous sommes convaincus que nos économies retrouveront le chemin de la croissance à condition que les pays écartent les mesures protectionnistes »… Tous copains sur un thème, patrons européens, américains, canadiens, japonais repoussent ce spectre par un «refus commun de toute forme de protectionnisme». Vivement l’avenir ! A condition qu’il ressemble au présent… Plus absurde encore, cette lutte est fondamentale «pour nos économies mais aussi nos démocraties.» Car taxer les importations, c’est bien connu, voilà le prélude du fascisme… Voilà leur talon d’Achille. Contre leur libre-échange, des barrières douanières. Des taxes aux frontières. Des quotas d’importation. La grosse artillerie. C’est notre dernière arme. Les seules batteries qui les feront reculer. Sans quoi, tel un hamster dans sa cage, nous serons condamnés à faire tourner notre roue, plus vite, toujours plus vite, parce que le hamster allemand, le hamster roumain, le hamster chinois, pédale bien plus vite – ou pour moins cher. Dans cette course mortifère le «travail» est réduit à un coût – qu'il faut sans cesse baisser. La Sécurité sociale, les retraites décentes, le salaire minimum deviennent des boulets qui nous ralentissent. Les normes écologiques sont des «entraves» pour nos entreprises. A partir de reportages, de rencontres avec syndicalistes, patrons, économistes, douaniers, ce livre explore brillamment cette «hypothèse interdite»."

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