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islam - Page 6

  • Anthropologie de la racaille...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Bruno Lafourcade, cueilli sur son site personnel et consacré à la racaille comme nouvelle espèce anthropologique... Écrivain talentueux, Bruno Lafourcade a publié ces trois dernières années, trois romans, L'ivraie (Léo Scheer, 2018), Saint-Marsan (Terres de l'ouest, 2019) et Tombeau de Raoul Ducourneau (Léo Scheer, 2019) ainsi que deux pamphlets, Les nouveaux vertueux (Jean-Dézert, 2017) et Une jeunesse, les dents serrées (Pierre-Guillaume de Roux, 2019), et un polar, Le Hussard retrouve ses facultés (Auda Isarn, 2019).

     

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    Anthropologie de la racaille

    La révélation d’une nouvelle espèce anthropologique fait la joie du savant, la fierté d’une nation et l’intérêt du public. C’est ce triple effet que nous rencontrâmes en découvrant Homo rascaillus – dont nous présentons ici les origines, le milieu naturel et les mœurs.

    L’origine de Homo rascaillus, racaille en français vulgaire, ou caillera en néo-français vernaculaire, est clairement circonscrite : l’espèce fit son apparition, nul ne l’ignore plus, à la fin du XXe siècle, dans la partie extrême-orientale de l’Europe. Sa variété la plus connue appartient à la souche Rascaillus banleucus, bien que d’autres espèces aient prospéré ailleurs. Nous avions pensé que Homo rascaillus était apparenté à Homo faber pour l’habitude, propre à l’espèce commune, de remplir d’essence une bouteille et d’y glisser un chiffon enflammé, mais nos estimables confrères, les professeurs Mucchielli, Lapeyronnie & Lagrange, ont tendance à rapprocher Homo rascaillus de Homo ludens pour son envie irrépressible de lancer, dans les voitures de ses voisins, la bouteille enchiffonnée, ou, sur des espèces indigènes encasquées et étrangères à son milieu, des pierres, des briques, des cendriers, des boules de pétanque, de vieux annuaires, des os de mouton, des pots de mayonnaise, des bouteilles de gaz, des machines à laver ainsi que d’autres éléments d’électroménager. L’espèce indigène, Homo souchus, se familiarisa rapidement avec Homo rascaillus, dont les us & les mœurs lui furent si sympathiques qu’il partit s’établir ailleurs.

    D’un habitat constitué de hautes barres d’immeubles où se serrent des milliers représentants de l’espèce, Rascaillus banleucus ludens semble avoir retiré de fortes préventions contre la solitude : il ne se déplace seul que contraint et forcé. Il n’est pas rare que des groupes de Rascaillus proposent facétieusement à d’autres groupes croisés, qu’ils soient de milieux banleucus éloignés ou de l’espèce indigène Homo souchus, des coups de poing, de pied, de marteau ou de couteau. MM. Mucchielli, Lapeyronnie et Lagrange voient là une autre résurgence du ludens dans le rascaillus.

    Parallèlement, le Rascaillus banleucus semble incapable de quitter son milieu naturel. Pour ne pas avoir à abandonner celui-ci, qu’il défend contre des prédateurs de milieux éloignés, ou contre l’espèce indigène, il a développé une agriculture parallèle, dont les plants femelles produisent du delta-9-TétraHydroCannabinol, très utile pour passer de la Renault Twingo à la Bugatti Veyron. Il se révèle également incapable de quitter ses origines, sa famille, ce qui le conduit à une endogamie nuisible au développement cognitif. À cet égard, nous avons identifié deux espèces de jeunes femelles rascaillus : la cagole et l’envoilée. Une troisième espèce a sans doute existé, qui constituait vraisemblablement le chaînon manquant, et dont nous constatons la raréfaction, sinon la disparition. Le mâle, cependant, qui cherche la copulation avec la jeune femelle rascaillus, se trouve privé, pour deux raisons, de la satisfaction de ce besoin. D’abord, il convoite la cagole et il en a honte ; ensuite, il ne convoite pas l’envoilée et il en a honte. Les conséquences sont doubles : dans les parties troglodytes de son habitat, il a tendance à pratiquer, seul ou avec d’autres mâles, des activités fellatoires et sodomites, avec la cagole, consentante ou non ; et à se marier avec l’envoilée, quelque peu érectile qu’elle soit.

    La vêture de Homo rascaillus consiste dans un ensemble d’éléments dépareillés. Homo rascaillus dans sa variante la plus répandue est encapuchonnée ; pantalons de survêtement ou de toile de jean : les premiers doivent monter assez haut sur les chevilles que l’on voie les chaussettes, les seconds sont descendus assez bas que l’on voie les dessous (le jean ainsi porté entravant considérablement la marche, il pourrait s’agir d’une mesure auto-coercitive dont nous n’avons pas saisi le sens). D’autre part, si l’espèce est volontiers dolichocrânienne, ou dolichocéphale, c’est qu’elle porte, souvent en arrière et sur le sommet du crâne, comme pour rehausser celui-ci, une casquette, qui semble la coiffe d’été et de printemps, tandis que les automnes et les hivers sont l’occasion de porter des bonnets à oreillettes ou rabats, peut-être pour rappeler le basset artésien.

    La nourriture chez Homo rascaillus est essentiellement articulée autour de la distinction hallal/haram, qui lui semble essentielle et dont nous ne sommes pas parvenus à comprendre le sens ni l’intérêt.

    Homo rascaillus connaît une forme de langage, c’est à peu près certain, bien que peu articulé : il s’apparente plutôt à un grognement. Ainsi, dans un rite propre à l’espèce, il n’est pas rare de voir un Rascaillus en fourrure donner, en grognant des allusions aux mœurs dissolues de certaines mères de la tribu, de nonchalants coups de liasse sur les fesses de cagoles en bikinis. Les mâles les plus évolués possèdent une graphie lointainement apparentée à celle de Homo souchus. Elle consiste dans la calligraphie de signes ésotériques, souvent la stylisation et le coloriage de leurs propres noms abrégés, ou de leurs surnoms, ou encore de leurs pseudonymes. Sur des murs, et sur toute sorte de surfaces non destinées à cet usage, on repère, collées, ou bien dessinées et coloriées, mais aussi gravées à la pointe du compas ou taillées à la lame d’un cutter, ou encore écrites au feutre, au marqueur et à la bombe aérosol, des marques identiques, ou d’autres : dessins de parties corporelles (avec une nette prédilection pour les appareils génitaux des sexes mâle et femelle), signes ou sigles (« BOOBA », « BENLADEN ») et professions de foi diverses (« Jennifer sallope », « Feujs encullé »).

    On note enfin qu’une autre école anthropologique relie Homo rascaillus à Homo œconomicus pour son goût manifeste de la caillasse ; et à Homo religiosus pour certaine passion coupable consistant à se laisser pousser la barbe et bloquer des rues en se mettant à genoux et en baissant la tête au sol. Or ces deux branches devraient être contradictoires tant il apparaît que la première, calquée sur la sous-culture mercantile anglo-saxonne et l’hédonisme de masse (cinéma industriel, clips vidéo, publicités, chansons commerciales), semble incompatible avec la piété, la spiritualité, l’ascèse et les hautes valeurs morales impliquées par la seconde. Curieusement, elles ne le sont pas.

    Il apparaît, au terme de cette communication, que Homo rascaillus, dans son mode de vie, ses vêtements, son langage, ses pratiques est un être neuf, que nous serons amenés à voir croître et prospérer. Si nous devions cependant porter un jugement moral sur lui, nous laisserions parler MM. Mucchielli, Lapeyronnie et Lagrange qui, dans un souci de synthèse, écriraient incidemment et non sans péremptoire :

    « Homo rascaillus, cette espèce neuve, structurée par la subculture encasquettée nord-américaine, par l’avidité pour les biens de consommation les plus immédiats, périssables et médiocres, par la valorisation de la caillasse, du loisir massifié et trépanant, par un tropisme vers le bruyant et le vociférant, par le mépris pour l’école, le savoir et ses bouffons, par la haine et le ressentiment à l’égard des indigènes, par la réification des femmes, par l’auto-victimisation complaisante, par la vénération a-critique de l’islam, par la violence la plus sauvage, la plus gratuite et la plus amorale, Homo rascaillus, donc, est une chance pour la France. »

    Bruno Lafourcade (Site de Bruno Lafourcade, 24 novembre 2019)

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  • Peut-on encore éviter la partition ?...

    Le numéro 25 du mensuel conservateur L'Incorrect est arrivé en kiosque. On peut découvrir à l'intérieur, notamment, un dossier consacré au communautarisme islamique dans notre pays et un autre consacré au masculinisme  ainsi que les rubriques habituelles "L'époque", "Politique", "Monde" "Essais" , "Culture" et "La fabrique du fabo"...

    Le sommaire complet est disponible ici.

    islam,islamisme,communautarisme,masculinisme

     

     

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  • Islamophobie, le nouveau chantage victimaire ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous Le Samedi Politique de TV Libertés, diffusé le 9 novembre 2019 et présenté par Élise Blaise, qui recevait Philippe d'Iribarne, pour évoquer le concept incapacitant d'islamophobie. Polytechnicien, directeur de recherches au CNRS, Philippe d'Iribarne a notamment publié La Logique de l'honneur (Seuil, 1989), L’étrangeté française (Seuil, 2005), Penser la diversité du monde (Seuil, 2008) et, dernièrement, Islamophobie - Intoxication idéologique (Albin Michel, 2019).

     

                                        

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  • Libération et la mosquée...

    Nous reproduisons ci-dessous l'analyse d'un numéro du quotidien Libération, celui du lendemain de l'attaque de la mosquée de Bayonne par un homme âgé de 84 ans, par l'Observatoire du journalisme. Éclairant...

     

     

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    Libération et la mosquée : chronique d’une journée hors sol

    Quotidien du Français libéral libertaire moyen, Libération ne surprend plus. L’actuel devenir du journal, de plus en plus décalé de la réalité, de plus en plus hors sol, ne peut qu’interroger sur ce qui est pensé dans les milieux auquel il s’adresse. C’était le cas le mercredi 30 octobre 2019.

    Dans la masse de l’actualité de ce mercredi 30 octobre 2019 (le Brexit, le Chili, l’Ethiopie, la Libye, le nucléaire, les retraites, l’Iran…), Libération choisit à juste titre de faire sa Une sur l’attaque menée contre une mosquée à Bayonne par un individu de 84 ans vite identifié. Vu la manière dont l’islam s’est imposé quotidiennement dans le débat public, voile aidant, le choix est judicieux. On imagine l’information jouissive du côté de Libé : à la « pointe » de la lutte contre « l’islamophobie », depuis des quartiers parisiens où l’on ne croise guère de femmes voilées, Libération ne cesse de répéter que « discriminer » les femmes qui choisiraient de porter le voile musulman serait un facteur de danger pour la société française, ce que l’islam ne serait pas. Bayonne tombe à pic.

    Ce ton est aussi celui du quotidien en ce mercredi 30 octobre.

    Une seconde « actualité », la dernière page du journal consacrée au « retour sur scène » de l’actrice porno Nikita Bellucci, entièrement dévoilée (« à découvert »), venant ponctuer le numéro du quotidien, montrant combien Joffrin et ses collègues sont hors sol.

    La Une

    Sobre. En rouge, « attaque de Bayonne » (attaque, attentat, attaque… la discussion a sans doute été serrée au sein de la rédaction). En gros caractères noirs : « Climat de haine ». En petit caractère noirs : « L’attaque d’une mosquée par un retraité d’extrême droite survient au milieu d’un débat national tendu et souvent dirigé contre les musulmans ».

    L’angle de l’analyse est donné : l’attaque contre cette mosquée serait directement liée au climat de haine alimenté par une « extrême droite » (qu’est-ce ?, demande-t-on sans cesse à des médias convenus qui semblent penser que définir l’extrême droite est en France une évidence) visant les musulmans à travers sa critique du port du voile. Les noms ne sont pas indiqués en Une mais chacun en reconnaîtra de nombreux, sur un spectre plutôt large - ce que le dessin de Plantu dans Le Monde daté du même jour montrait en moins de traits (un homme parlant au micro, un musulman dans une bulle de bande dessinée ; l’homme de la bulle, ensuite, pris pour cible).

    L’éditorial de Joffrin ou la rhétorique uniformisée

    Laurent Joffrin dit toujours la même chose au sujet de l’islam en France : il n’y a pas de souci avec la religion musulmane mais uniquement avec les « islamophobes », « xénophobes » etc, autrement dit tout ce qu’il appelle « l’extrême droite », c’est-à-dire dans son logiciel « la droite ». Car tout ce qui n’est pas de gauche, c’est le Mal. Laurent Joffrin pourrait aller voir le film Alice et le Maire et écouter attentivement le dernier discours écrit par Alice pour le maire Patrice Lucchini. Il apprendrait alors beaucoup sur la responsabilité de l’idéologie politique à laquelle il appartient dans la situation catastrophique actuelle.

    Complotistes assassins !

    Que dit l’éditorialiste en ce 30 octobre, sous le titre « fantasme », lendemain d’attaque de mosquée ? « Cette fois, le complotisme a failli tuer ». Un complotisme « le plus souvent associé aux idéologies extrémistes, de droite notamment ». Le lecteur ne peut être qu’étonné : Laurent Joffrin ignore-t-il réellement à quel point les musulmans vivant en France sont imprégnés de complotisme, y compris par exemple au sujet de la seconde guerre mondiale ? Il y a dans l’univers de pensée quotidien des quartiers musulmans en France tout ce que Joffrin dénonce sous le vocable d’extrême droite mais Joffrin ne le sait pas. Il voyage peu, ou alors très loin de la France. Pire : ce complotisme forcément d’extrême droite se généraliserait. Pourquoi ? Mais… « Il faut bien le dire, le RN de Marine Le Pen n’échappe pas à cette maladie de l’esprit ». Une sorte de… sida mental, quelque chose de cet ordre ? Ce parti politique serait, selon Joffrin, responsable du « climat de haine » car il « sous-entendrait » que l’immigrationisme serait « organisé » en sous-main et « volontairement ». L’éditorialiste Joffrin voit des complots partout.

    Complot ? Vous avez dit complot ?

    Il n’y a pas de complot : Angela Merkel le disait clairement et ouvertement en 2015, l’Europe doit accueillir plusieurs millions de migrants car sa population vieillit. Et Macron renchérissait à ce propos il y a un an. Pas de complot imaginé par le RN, sinon dans l’imaginaire complotiste anti-droite de Joffrin, mais des faits : les gouvernements de l’UE veulent une politique migratoire permettant, de leur point de vue, de rajeunir la population du continent.

    Mais ce n’est pas la question pour Joffrin. Il n’y a qu’une question : celle de la responsabilité de toute violence liée à l’islam imputée au RN et « à une partie des polémistes d’extrême droite qui parlent de grand remplacement ». C’est cela, pense Joffrin, qui a conduit Breivik à perpétrer son massacre en Suède, tout comme à l’attaque de Bayonne ou à l’attentat meurtrier de Nouvelle-Zélande. Et tout cela vient des thèses de l’écrivain Renaud Camus. Le monde « non complotiste » de Joffrin est simple comme un monde vu par un complotiste : une seule réalité (cachée), celle de « l’islamophobie », avec une seule cause agissante. Et surtout, là est le fondement du complotisme : cette réalité est celle que ne voient que des élus (comme Joffrin, pour qui ceux qui lisent Camus sont des « esprits faibles »).

    Joffrin n’a oublié qu’un élément dans son éditorial : la religion musulmane a tué plus de 260 personnes en France depuis 2015. Et plusieurs centaines de milliers dans le monde. Zemmour, Camus, le RN et autres sont-ils vraiment la cause de cela ?

    Joffrin partout, islamisme nulle part !

    Les pages « événements » de Libération, ouvertes par l’édito de Joffrin, se prolongent par deux articles :

    • Une relation des faits de Bayonne vus par une journaliste du quotidien, avec comme titre : « Bayonne. Le racisme tue ». Le texte relate les événements, insistant sur le parcours de l’agresseur, son ancienne appartenance au RN, son goût pour Zemmour, son passé militaire puis de membre de l’éducation nationale et ses ennuis psychiatriques.
    • Le deuxième article est signé du « spécialiste » de « l’extrême droite » au sein de Libération, Dominique Albertini. Il est titré : « Padamalgam, nouveau refrain du RN », avec comme accroche : « Géné par le passé frontiste du suspect de l’attaque de Bayonne, candidat en 2015 aux cantonales, le parti appelle à refuser tout amalgame. Sans craindre les contradictions ». « Pas d’amalgame », c’est l’expression qui est dans toutes les bouches médiatiques dès qu’un problème surgit au sujet de l’islam ou de l’immigration (c’est pour cela que les médias parlent de « jeunes » quand il y a des incivilités ou des agressions alors qu’elles sont massivement le produit de jeunes issus de l’immigration, tout comme le trafic de drogues aux abords des lycées). Libération en fait son éditorial à chaque occasion. Du coup, le quotidien est gêné : il lui faut expliquer qu’amalgamer le suspect de l’attaque avec le RN, les discours de Zemmour, les écrits de Camus, les magazines ouvertement non libéraux libertaires, les sites d’analyse comme l’OJIM, ne serait pas un amalgame. La démonstration est à la peine, sauf à être à l’avance convaincu.

    Nikita est là

    Libération ne voit donc pas de problème avec l’islam en France, sauf pour les « esprits faibles » (plus de 70 % des Français tout de même selon le sondage IFOP/JDD paru le dimanche 27 octobre 2019 - l’observateur ne peut que se demander quelle idéologie depuis longtemps dominante peut être à l’origine de tant de faiblesse collective d’esprit). La rédaction ne voit pas plus l’incongruité qu’il y a à publier une Une sur l’attaque de Bayonne et à refermer le journal sur le corps nu de l’actrice porno Nikita Bellucci qui a « décidé de reprendre sa carrière » et qui explique pourquoi sur une pleine page, avec force détails sur ses expériences.

    Laurent Joffrin pense-t-il sérieusement que dans une France à venir où la religion musulmane, modérée à ses yeux, dominerait, une telle page serait encore publiable ? Si la réponse est oui, alors en effet Libération se regarde le nombril.

    Observatoire du journalisme (OJIM, 5 novembre 2019)

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  • Mélenchon et la fin du populisme de gauche...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Denis Collin, cueilli sur La Sociale et consacré au naufrage de Mélenchon et de la France insoumise après leurs prises de position favorables à la mouvance islamiste et au port du voile. Agrégé de philosophie et docteur ès lettres, Denis Collin est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à la philosophie, à la morale et à la pensée politique, dont Introduction à la pensée de Marx (Seuil, 2018) et Après la gauche (Perspective libres, 2018).

     

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    LFI et l'islamisme

    Comparée aux dramatiques problèmes sociaux qui assaillent la majorité des habitants de ce pays, comparée à la réforme de l’assurance-chômage, à la réforme en cours des retraites, et à la liste interminable des mauvais coups de ce gouvernement Macron-Philippe, gouvernement le plus à droite depuis Pétain, la querelle de l’islamophobie pourrait paraître mineure et ne concerner qu’une minorité d’agités des réseaux sociaux comme le disent les commentateurs de Radio-Paris (« Radio Paris ment… »), pardon de France-Inter ou France-Culture (où il y a de moins en moins de culture).

    Pourtant l’appel à manifester le 10 novembre 2019 contre « l’islamophobie » marque symboliquement un tournant qu’on peut dire décisif. On savait depuis longtemps que le NPA, l’UNEF ou les Verts avaient pour l’islamisme les yeux de Chimène. On savait certains secteurs du PCF ou de LFI déjà passablement gangrénés. Mais là un pas a été franchi. Mélenchon et tout le groupe parlementaire LFI appellent à manifester derrière le ban et l’arrière-ban de l’islamisme « Frères Musulmans », le CCIF, les prêcheurs les plus réactionnaires, les plus misogynes, les pires partisans d’un islam oppresseur des femmes comme Nader Abou Anas. Mélenchon, jadis républicain laïque intransigeant (disait-il) est maintenant à la remorque des islamistes – même s’il continue de dire qu’il défend simplement le droit des musulmans de pratiquer leur foi, alors qu’il s’agit de bien autre chose : EELV, NPA, LFI, PCF etc. apportent leur soutien à l’entreprise de soumission des musulmans français à l’organisation factieuse des Frères Musulmans et autres intégristes qui veulent imposer le port du voile à toutes les femmes réputées musulmanes. La France Insoumise est devenue la France Soumise, la France de la soumission.

    Ce lâche abandon, cette capitulation en rase campagne parachève l’effondrement de la « gauche ». Les partisans enragés de la PMA (et de facto de la GPA), les « féminismes 2.0 » sont maintenant à la remarque de ceux qui pendent les homosexuels dans les pays où ils ont le pouvoir, de ceux qui veulent cantonner les femmes à la maison pour satisfaire les besoins de leur mari (faute de quoi elles seront persécutées par les anges) ! Dans ce monde de fous, où tout est mis cul par-dessus tête, le mouvement ouvrier, les travailleurs dépendants et indépendants, les petits artisans et paysans, tout ce qui constitue le « petit peuple » de ce pays est désormais privé de toute représentation politique. Pour le plus grand bonheur de Mme Le Pen qui compte bien tirer les marrons du feu. D’ailleurs certains sondages indiquent que 63% des électeurs de LFI seraient prêts à voter pour Marine Le Pen dans un second tour présidentiel face à Macron, pendant que Mélenchon a perdu toute chance sérieuse dans cette course.

    Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre, disait un proverbe latin qui s’applique à merveille aux chefs de LFI. Il y a des explications plus prosaïques : les municipales approchent, les derniers bastions du PCF et ceux de LFI sont en Seine-Saint-Denis, là où les islamistes détiennent souvent la clé du scrutin. LFI a vendu son droit d’ainesse pour un plat de lentilles électorales qu’elle ne mangera jamais, car les islamistes ne veulent pas être flattés, ils veulent le pouvoir.

    Comment cela est-il possible ? Comment les espoirs nés de la campagne de Mélenchon en 2017 et du résultat formidable du premier tour ont-ils pu être gâchés à ce point ? On peut chercher les fondements théoriques du désastre dans la pensée du « lider maximo » : ses livres L’ère du peuple, Le hareng de Bismarck ou encore De la vertu sont des livres à prétention théorique de la plus grande confusion d’où émerge tout de même l’idée qu’il faut changer de « sujet révolutionnaire » pour remplacer le vieux prolétariat par le « peuple urbanisé ». Cette bouillie « théorique » est parfaitement compatible avec la pensée de cette autre grande spécialiste en bouillie « post-marxiste », Chantal Mouffe, une des grandes inspiratrices de Mélenchon, quoi qu’il s’en défende et prétende n’avoir jamais lu Mouffe. Comme son alter ego Macron, Mélenchon a cultivé sa propre image de « prince philosophe ». Dans le désert intellectuel de ce pays, il a pu donner le change. Mais la réalité a montré qu’il n’était ni prince (au sens de Machiavel) ni philosophe.  Cette faiblesse théorique camouflée par une véritable maestria rhétorique n’est cependant pas l’explication suffisante de la déconfiture de LFI.

    Le programme de LFI, « L’avenir en commun » (AEC), devenu le livre sacré du mouvement, comporte à côté d’excellentes choses, des ambiguïtés et de non-dits et même de franches absurdités. Nous avions cru (un peu naïvement) que les désaccords avec le programme passeraient au second plan face à la dynamique du mouvement dans la campagne de 2017. Cela aurait été possible si LFI était devenue un véritable « intellectuel collectif », c'est-à-dire un parti avec des militants qui discutent de l’orientation, de l’analyse de la situation. Mais Mélenchon s’est opposé avec la plus extrême fermeté à la transformation de LFI en parti. Le mouvement devait rester « gazeux » pour que le leader charismatique, le chef du « parti personnel » (cf. Mauro Calise, Il partito personale. I due corpi del leader.) puisse en garder la maîtrise. Le mouvement gazeux est d’ailleurs en voie de liquidation puisqu’il n’a pas de stratégie pour les municipales (alliances au cas par cas avec des listes « citoyennes ») après avoir subi une sévère raclée aux européennes. On sait cependant que, derrière le parti personnel, il y a des groupes différents qui agissent au sommet, que les élus du 93 ont leurs propres intérêts, que les « héritiers » de Mélenchon se bousculent au portillon.

    Mais le gaz s’évapore. On ne compte plus les groupes de la France Insoumise dissouts dès que leur orientation contredisait les vues (du moment) du chef suprême. Ainsi le groupe Hebert, dissout pour cause de laïcisme. Nombreux sont les dirigeants de LFI qui ont claqué la porte ou ont été exclus sur un tweet du chef : Liem Hoang Ngoc, économiste venu du courant Emmanuelli du PS, François Cocq, pilier du Parti de Gauche, Charlotte Girard, la veuve du « fils » trop tôt disparu, François Delapierre, Georges Kuzmanovic, qui a fondé « République souveraine », Henri Pena-Ruiz, lynché aux journées d’été 2019 par les islamistes de LFI, Thomas Guénolé, sans parler de tous ceux qui se sont éloignés sans rien dire. Le capital de sympathie que le candidat Mélenchon s’était attiré dans certains milieux intellectuels « antilibéraux » est presque entièrement dilapidé.

    Délaissant l’idée un peu gramscienne d’un « bloc de classes » populaire, Mélenchon a adopté avec près d’un demi-siècle de retard toutes les théories gauchistes qui firent florès au lendemain de mai 68. Oubliant que « tout ce qui bouge n’est pas rouge », il se laisse balloter par les courants les plus délirants. Car l’islamisation de LFI se combine avec l’influence des végans en la personne de Bastien Lachaud, un ardent militant de la fermeture des abattoirs et de la « libération animale », avec expéditions nocturnes dans les élevages. On cultive aussi avec passion toutes les innovations sociétales : ainsi Mélenchon a déclaré que la filiation était toujours sociale et seulement sociale et apporté son soutien à Macron dans l’affaire de la « PMA pour toutes ». Il rejoint ainsi les aspirations de son « peuple urbanisé » de petits bourgeois intellectuels de style et de pensée « californiens », puisque c’est en Californie et dans les universités américaines que se sont développées ces inventions et notamment celle de « parent d’intention » qui sous-tend le discours mélenchonien.

    Le soir du premier tour de la présidentielle de 2017, Mélenchon a proclamé lui-même sa propre défaite. Alors que s’ouvrait l’opportunité de la construction d’un nouveau parti populaire, laïque, républicain et social, il s’est suicidé en direct en pleurnichant qu’on lui avait volé sa victoire. Cette explosion en vol du « lider maximo » en a montré les limites et la ligne erratique suive après l’a confirmé. Les législatives devaient être la revanche de LFI et Mélenchon se voyait déjà premier ministre de Macron. Ensuite on a eu un tournant « gauchiste » qui conduit à la situation actuelle avec entre temps les errances européennes et les retrouvailles avec Tsipras au Parlement européen dans le groupe GUE.

    Un ancien de LFI écrivait, il y a plusieurs mois, que « le moment Mélenchon » est passé. Rien de plus vrai.

    Souvenons-nous : « il n’est pas de sauveur suprême, ni Dieu, ni César ni tribun. Producteurs sauvons-nous nous-mêmes, décrétons le salut commun ! »

    Denis Collin (La Sociale, 5 novembre 2019)

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  • Relations internationales et antagonismes idéologiques...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre de Lauzun, cueilli sur Geopragma et consacré à l'impact des antagonismes idéologiques dans le champ des relations internationales.

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    Relations internationales et antagonismes idéologiques

    A côté du schéma des relations internationales classique depuis les traités de Westphalie, fondé sur des rapports entre entités plus ou moins souveraines, d’autres facteurs sont régulièrement venus colorer ces relations. On peut citer ici les conflits de civilisations chers à S. Huntington, bien qu’historiquement on trouve peu d’exemples où un conflit significatif oppose ce qu’on peut décrire comme deux aires de civilisation (voir un billet précédent). Même si des différences culturelles profondes ont souvent contribué à renforcer les antagonismes et à les radicaliser : les conflits étaient et sont en général d’abord des conflits entre puissances. Ce n’est que dans le cas de l’Islam que ce terme pouvait acquérir plus de vraisemblance, dans son opposition avec le monde chrétien d’un côté, le monde hindou de l’autre. Mais justement l’Islam est spécifique par l’association étroite qu’il fait entre religion et politique, et donc sa proximité potentielle avec une idéologie politique.

    Cela nous conduit à mettre en lumière une autre type d’opposition, plus caractéristique de l’époque moderne au sens large, qui sont les conflits idéologiques. La guerre froide vient immédiatement ici à l’esprit, mais la seconde guerre mondiale dans une très large mesure aussi ; voire la première, du moins si on prend au pied de la lettre la propagande de l’époque. Comme si, à l’époque démocratique tout particulièrement, il fallait justifier les conflits par autre chose que les simples oppositions de puissance : par des oppositions entre un bien et un mal, moyennant bien sûr simplification éventuellement caricaturale de la réalité. Cette opposition idéologique n’oblitère évidemment pas la dimension de conflit de puissance, évidente dans tous ces cas, mais elle lui donne une caractère et une intensité toutes particulières ; elle peut en outre orienter les décisions prises, du fait de sa logique propre. C’est cette époque qu’on a pu croire un bref instant terminée en 1991 avec la fin de l’URSS.

    Qu’en est-il aujourd’hui ? Apparemment la domination de ce qu’on peut appeler l’idéologie occidentale, est considérable sinon massive : elle donne sa substance au discours international de tout côté, depuis les débats de l’ONU jusqu’aux argumentaires donnés par les faucons américains, en Iraq et ailleurs. Idéologie utilisée abondamment pour justifier des politiques, et notamment des interventions ici ou là, militaires ou non. Mais sans qu’il y ait désormais un adversaire idéologique clair.

    Les tentatives pour dresser une protestation, ou un début d’alternative, sincère ou pas, contre cette idéologie dominante sont timides et locales. C’est même vrai dans le cas de l’islamisme, sous ses différentes formes. Certes il représente un phénomène majeur. Soit comme prétexte à intervention, soit comme boutefeu, il peut jouer un rôle important dans les évènements. Mais il ne se situe pas à ce stade au niveau des grands rapports de force entre puissances, car il faudrait pour cela qu’une vraie puissance l’incarne. Sur la scène internationale il s’exprime en fait surtout sous la forme spécifique du terrorisme, dont la connexion avec de vraies puissances reste limitée. Certes un certain islamisme militant est revendiqué sous des formes diverses et souvent antagonistes par l’Arabie saoudite, l’Iran, et d’autres comme de plus en plus la Turquie. La première répand sa version rigide et extrême de l’Islam, à coups de dizaines de milliards, depuis plus de 50 ans (avec ses amis ou rivaux du Golfe), mais sans fédérer un véritable camp structuré comme tel. L’éventail de ses amis est pour le moins éclectique. Le second a su rassembler et mobiliser les communautés chiites dans un arc traversant tout le Moyen Orient, qui a actuellement le vent en poupe, mais sans sortir de ce cousinage par nature limité. Le chiisme reste fort peu missionnaire. La Turquie, importante comme puissance régionale, est peu suivie comme leader et reste à dominante nationaliste. Dans les faits donc, même si l’idéologie conditionne ces antagonismes et d’autres, le conflit de puissances reste prépondérant au niveau des relations de pouvoir. Reste que la résurgence indéniable de l’islamisme est un fait géopolitique majeur, qui peut l’être plus encore à l’avenir, si elle conduit à une modification suffisante des équilibres internes, et par là des priorités des pays concernés. C’est donc dans la patte humaine des pays musulmans qu’est l’enjeu, avant les relations internationales entre puissances.

    Une autre source majeure d’alternative idéologique, potentiellement plus massive et plus significative, est l’évolution possible de la Chine. Au stade actuel, l’ancien antagonisme entre marxistes et occidentaux ne joue plus de rôle significatif au niveau mondial. Mais la Chine reste fondée sur des principes indéniablement différents et antagonistes de ceux qui constituent la doxa internationale, notamment américaine. A ce stade, cela ne prend pas chez elle la forme d’un programme idéologique conquérant. On peut même avancer que sa situation idéologique interne n’est elle-même pas stabilisée : il est clair que le régime cherche une justification à ce niveau, mais pour réussir il faudrait que cela prenne une forme différente et surtout plus élaborée. Elle pourrait tourner autour de l’idée actuellement latente d’un régime « éclairé », possédant une vision à long terme, qui est dégagée et mise en œuvre par des élites intellectuelles et sociales elles-mêmes sélectionnées à partir du peuple par le tamis du parti : on mêlerait ainsi une certain héritage léniniste plus ou moins maoïste (cher au président chinois actuel) avec des éléments de confucianisme récupéré (l’idée ancienne d’une élite supposée vertueuse au service du peuple, mue par le culte de la moralité publique). Mais la formalisation théorique de cela reste à ce stade limitée et déficiente, et non exportable.

    A ce stade donc la Chine n’est pas mûre pour jouer un rôle international significatif à ce niveau, même si dans son mode d’intervention on voit l’impact de la différence avec les pays occidentaux, notamment dans son indifférence affichée à toute « démocratisation » dans les pays qu’elle aide. Ajoutons que la tradition chinoise séculaire était plus introvertie que messianique ; même si la Chine ancienne avait progressivement assimilé des zones vastes, grâce à son modèle culturel et politique attractif pour ses voisins ou les pays dominés. Mais outre qu’elle n’a plus cette puissance d’attraction à ce stade, sous cette forme cela ne donnerait de réponse que pour les pays de son environnement immédiat, culturellement proches (Japon, Corée, Vietnam) – et ce n’est en rien le cas actuellement. En bref la Chine actuelle commence à faire sentir sa puissance, mais elle rayonne bien plus par son pragmatisme que par son modèle ou ses idées. Elle n’a en outre aucune expérience historique des relations de puissance. Mais le temps travaille pour elle. Et à terme, on ne peut pas exclure qu’elle construise un modèle alternatif plus puissant, idéologiquement rival du modèle américain ou occidental. On peut par ailleurs trouver dans la tradition chinoise ancienne, si elle est quelque peu revisitée, un modèle politique fort, et même des motifs à interventionnisme, y compris sur base moralisante ; ainsi chez Mencius, successeur principal de Confucius, qui justifiait la guerre s’il s’agit d’éliminer des « tyrans » opprimant leur peuple. La situation reste donc mouvante et pourrait nous surprendre.

    D’autres sources encore peuvent émerger à terme long : pensons à une civilisation ancienne comme celle de l’Inde, désormais en voie d’affirmation politique elle aussi.

    Mais il n’est pas inintéressant de considérer un autre cas beaucoup plus d’actualité, quoique bien moins dramatique que les exemples cités : celui des populismes. Bien entendu les mouvements ou personnages classés comme tels sont censés faire partie du monde des démocraties à l’occidentale. En outre, ils sont hétérogènes, et ne constituent ni un front ni même une alliance. Rien ne dessine à ce stade un antagonisme d’ensemble entre eux et les autres régimes se disant démocratiques. Néanmoins la manière dont ils sont perçus, tant par les médias que par la diplomatie de ces autres pays, présente des traits caractéristiques, où la dimension idéologique (en l’espèce de réprobation) est manifestement prégnante : PIS polonais, Orban, Lega de Salvini, Brexiters à la Boris Johnson, personnages comme Trump ou Bolsonaro sont fondamentalement ressentis dans le discours dominant comme des anomalies moralement condamnables, dans leur discours même. On les rapproche parfois même d’un autre réprouvé comme V. Poutine, malgré les différences évidentes – mais justement ce rapprochement est symptomatique. Certes, le phénomène n’en est qu’à ses débuts, et peut faire long feu. Le succès ou l’échec du Brexit, l’avenir politique de D. Trump, l’évolution de l’Est de l’Europe ou de l’Italie seront ici des tournants importants, parmi d’autres. Certes, même si le phénomène subsiste, la possibilité d’un front de tout ou partie de ces dirigeants paraît plutôt improbable à ce stade. Mais on ne pourrait pas exclure qu’une fracture durable s’installe dans la belle unanimité antérieure, colorant alors les relations internationales de façon appréciable, vu l’importance des pays concernés. Le consensus idéologique occidental pourrait se trouver alors fortement altéré.

    Pierre de Lauzun (Geopragma, 4 novembre 2019)

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