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islam - Page 36

  • Syrie - Mali - Libye : la diplomatie française au tapis...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean Bonnevey, cueilli sur Metamag et consacré aux échecs retentissants de notre diplomatie au cours des douze derniers mois...

     

     

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    Syrie - Mali - Libye : la diplomatie française au tapis
     
    Malgré sa prétention ostentatoire, la diplomatie française se trouve en échec à peu prêt partout où elle s’est engagée récemment sous la pression du duo infernal: Juppé - Bhl. On peut évoquer, en préambule, la situation en Tunisie, qui ne fait que se dégrader. L’affrontement entre le "camp du progrès", très minoritaire, et celui des Islamistes, paraît, à court terme, inévitable. Le renoncement du parti Ennadha à l’imposition de la Charia dans la nouvelle Constitution, qui a été largement médiatisé, est un leurre, un faux recul. Il s’agit, simplement, de maintenir, plutôt que de le changer, un article ambigu de la Constitution, ouvrant la porte à toutes les interprétations, comme c’est le cas, d’ailleurs, entre tolérants et obscurantistes sur le "Coran".
     
    En Syrie, où Metamag a constamment tempéré l'outrance du discours médiatique américano-occidental, nous sommes bien loin de l'exigence de départ "immédiat" du président Assad. La rébellion est en échec, la diplomatie paralysée et le régime joue le temps, avec une certaine habileté. La tentative de le faire tomber a échoué "une fois pour toutes", a affirmé le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, cité samedi 31 mars par l'agence officielle Sana, en référence à la contestation populaire et au combat des rebelles contre le pouvoir. " Une autre bataille a commencé, celle de la consolidation de la stabilité et la construction de la nouvelle Syrie". 
     
    Il va certes un peu vite en besogne. Mais il a plusieurs raisons d’afficher ce bel optimisme. A Damas, le président Bachar Al Assad a annoncé avoir accepté le plan de sortie de crise de l'émissaire international, Kofi Annan, mais a lié sa réussite à l'arrêt des «actes terroristes». Cela permet d'éviter, pour un temps, toute nouvelle offensive diplomatique à l'ONU et de renforcer l'idée d’une coopération et de bonne volonté, comme demandée par la Russie et la Chine.  
     
    Les dirigeants arabes, réunis en sommet à Bagdad, ont appelé l'Etat syrien et l'opposition à un dialogue «sérieux» et rejeté toute intervention militaire en Syrie. Des déclarations jugées «décevantes» par Washington. A l'exception de la Tunisie, aucun des 21 pays représentés n'a appelé, directement, à un départ du président Assad lors de ce sommet de la Ligue arabe organisé en Irak, pour la première fois depuis plus de 20 ans. Dans sa résolution finale, le sommet demande au «gouvernement syrien et à toutes les composantes de l'opposition d'adopter une attitude positive envers la mission (de M.Annan) en entamant un dialogue national sérieux basé sur le plan soumis par la Ligue arabe et la résolution adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU». Ils se déclarent par ailleurs en «faveur de l'unité et la stabilité de la Syrie et contre toute intervention militaire». Assad peut sourire. Il n’est pas aussi foutu que l’avait annoncé, prématurément, le « droit dans ses bottes ». 
     
    Les dégâts collatéraux de l'agression en Libye, toujours à feu et à sang
     
    D’ailleurs, le fin connaisseur du génocide rwandais devrait commencer à se demander quelle est la part de responsabilité de la France dans le déstabilisation du Mali. C’est la chute du régime Kadhafi qui a ruiné l'économie du Sahel et des pays riverains. Bamako privé de fonds, incapable de nourrir les populations frontalières, a laissé son armée face à une rébellion touareg, renforcée par les éléments kadhafistes repliés de Libye et un réseau Aqmi faisant, par le trafic pour survivre ,la liaison avec les nomades.
     
    Impuissante face à l'avancée des Touareg et des islamistes au Nord du Mali, la junte, au pouvoir depuis le coup d'État du 22 mars, a lancé un appel à l'aide. «Les rebelles continuent à agresser notre pays et à terroriser nos populations," a lancé le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, dans un discours à la presse. "La situation est à cette heure critique, notre armée a besoin du soutien des amis du Mali pour sauver les populations civiles et sauvegarder l'intégrité territoriale du pays." 
    Les insurgés, qui sont passés à l'offensive dans le Nord en janvier, profitent en effet de la confusion régnant à Bamako, à la suite du coup d'État militaire, pour gagner du terrain. En fin de semaine, ils avaient pris le contrôle de la ville stratégique de Kidal, dans le Nord-Est, aux confins de l'Algérie et du Niger. La junte au pouvoir, qui a renversé, peut être pas définitivement d’ailleurs, le président Amadou Toumani Touré, avait  invoqué, pour justifier son putsch, l'échec du régime contre la rébellion touareg. 
     
    De fait, celle-ci a réalisé une offensive spectaculaire en deux mois. Jamais, lors des deux soulèvements touareg des années 1990 et 2000, les rebelles -qui comptent cette fois des hommes revenus de Libye lourdement armés après avoir combattu pour Mouammar Kadhafi- n'avaient à ce point menacé le pouvoir central. Juppé va-t-il intervenir ? 
    Car c’est bien un dégât collatéral de la guerre de son ami BHL, en Libye, dont il s’agit.
     
    La Libye, où le pouvoir reconnu par Paris est plus qu’à la peine, menacé par la scission de l’Est du pays et la sécession du Sud, peuplé de Toubous comme au Tchad voisin. Le dirigeant des Toubous en Libye, Issa Abdelmajid Mansour, a fait état de nouveaux combats au sud de la ville de Sebha (sud), appelant les Nations Unies et l'Union européenne à intervenir pour arrêter ce qu'il qualifie de "nettoyage ethnique des Toubous".
     
    "Nous demandons à l'ONU et à l'Union européenne d'intervenir pour faire cesser le nettoyage ethnique des Toubous", a déclaré cet ex-opposant au régime de Mouammar Kadhafi, qui avait brandi récemment la menace séparatiste dans une déclaration à l'AFP. M. Abdelmajid Mansour a accusé vendredi les tribus arabes de Sebha d'avoir bombardé une centrale électrique alimentant plusieurs régions du sud, comme Qatroun et Morzouk, considérées comme des fiefs de Toubous. 
     
    Maures contre Noirs au Mali; Arabes contre Noirs au Mali et en Libye... Vraiment, les guerres pour le démocratie sont de tels échecs qu’on se demande si le maintient prévisible au pouvoir du tyran de Damas n’est pas, sinon un moindre mal, au moins un facteur de stabilité face aux dangers d'éclatements tribaux et religieux ou de subversion islamiste dans un pays clé au cœur du Moyen-Orient. La diplomatie française de la démocratie interventionniste et dogmatique a fait suffisamment de mal au Maghreb et au Sahel. Elle devrait réfléchir à deux fois avant de dire ce qui serait bien pour le Machrek.
     
    Jean Bonnevey (Metamag, 2 avril 2012)
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  • Mohamed Merah, un bon Français ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves Le Gallou , cueilli sur Polémia et consacré au traitement médiatique biaisé de l'affaire Merah.

     

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    Mohamed Merah n'était pas Français !

    Dès que l’auteur des attentats de Montauban et de Toulouse a été connu, les médias de l’oligarchie ont pris leur marque : après avoir défini les victimes comme des « soldats d’origine maghrébine » et des « enfants juifs », leur assassin a été présenté, lui, comme « un jeune homme », « un jeune Français », « un Français », « un Français de Toulouse », « un jeune Toulousain français ». Et Le Point a fait sa couverture sur « Le fou d’Allah français ». Français, vous dis-je !

    Ainsi les victimes ont été présentées par leur origine ethnique et/ou religieuse. L’assassin, lui, non par son origine (maghrébine, algérienne, musulmane) mais par l’une de ses deux nationalités. La française, comme de bien entendu !

    Français ? Ni par la civilisation, ni par la culture, ni par les sentiments !

    Et pourtant Mohamed Merah n’était pas français. Certes, il avait des papiers français. Mais Mohamed Merah n’était français ni par la civilisation, ni par la culture, ni par les coutumes, ni par les sentiments.

    Mohamed Merah était une petite racaille, comme tant d’autres, qui haïssait la France. C’est pour cela qu’il s’en est pris à des soldats portant l’uniforme français.

    Mohamed Merah était shooté au Coran : « Il s’est autoradicalisé tout seul en lisant le Coran en prison », selon Bernard Squarcini, chef de la DCRI. Or le Coran, ce n’est pas seulement un livre religieux, c’est un ensemble de prescriptions législatives et sociétales. La charia est sans doute un élément de l’identité de l’Arabie Saoudite et de beaucoup de pays arabo-musulmans mais elle est parfaitement contraire à l’identité française.

    Big Brother au service de l’Hégire

    Mohamed Merah ne s’identifiait pas à l’histoire de France mais à celle de l’oumma musulmane, ce que le grand imam de Bordeaux, Tarek Oubrou, justifie ainsi : « Il faut que l’histoire de France soit réécrite à la lumière de la présence musulmane ». C’est Big Brother au service de l’Hégire !

    Et l’imam de Bordeaux de poursuivre ainsi son propos : « Cela permettrait aux jeunes de culture musulmane de se retrouver dans le programme enseigné à l’école et de ne pas se sentir stigmatisés. » Sur un point au moins l’imam de Bordeaux a raison : il y a bien une culture musulmane différente de la culture française, c’est-à-dire de la culture européenne d’expression française.

    « Rapatrier » le corps en Algérie

    Mohamed Merah mort, sa famille a confirmé qu’il n’était pas français mais bien plutôt algérien. Ainsi BFMTV, le 28 mars 2012, nous dit : « En Algérie, la famille de Mohamed Merah (…) est encore sous le choc. Tous espèrent que le corps du défunt sera rapatrié, pour être enterré au côté de ses ancêtres. » « Rapatrié », c’est donc bien que la patrie de Mohamed Merah c’est l’Algérie, pas la France. Bien qu’installé en France, le cousin de Mohamed Merah ne dit pas autre chose : « L’Algérie c’est son pays, il sera enterré dans la terre de ses ancêtres. » Quant au président du Conseil français du culte musulman (CFCM) de Midi-Pyrénées, il a expliqué que Mohamed Merah devait être enterré « dans son pays, l’Algérie ».

    Finalement, ce n’est pas ce qui a pu se faire, compte tenu de l’attitude du gouvernement algérien. Mais là aussi les attentats de Mohamed Merah ont révélé une réalité : un très grand nombre de binationaux franco-musulmans se font inhumer outre mMditerranée ou, à défaut, comme pour Mohamed Merah, dans un carré musulman d’un cimetière français : difficile de mieux marquer sa différence que par cette discrimination volontaire par-delà la mort. Et ce, alors même que les règles françaises de la laïcité interdisent théoriquement les carrés confessionnels…

    Respecter les individualités assimilées et patriotes

    Bien sûr cette attitude ne concerne pas tous les Franco-Maghrébins : le soldat Abel Chenaf, maladroitement qualifié « d’apparence musulmane » par Nicolas Sarkozy, était, lui, parfaitement français : d’origine kabyle et de religion chrétienne, il a été enterré dans les plis du drapeau français.

    Respecter les personnalités assimilées et patriotes est indispensable. Pour autant, éviter de généraliser abusivement les cas (majoritaires) de non-assimilation ne doit pas conduire à nier la réalité : tous les Français administratifs, binationaux Franco-Magrébins, ne sont pas des Français de culture, de civilisation, de coutume et de sentiments ; certains restent profondément étrangers à leur pays d’accueil et y sont parfois franchement hostiles.

    Bloquer l’immigration nuptiale

    Cela doit conduire à arrêter toute immigration nouvelle en provenance de ces pays, et pour quelque cause que ce soit : travail, étude, regroupement familial et surtout immigration nuptiale. Chaque année près de 40.000 binationaux vont chercher leur conjoint dans un pays musulman et se marient sur place. C’est généralement la preuve d’une faible assimilation puisque ces Français administratifs préfèrent chercher leur conjoint dans le pays d’origine de leurs parents (ou de leurs grands-parents) plutôt qu’à proximité de chez eux. Il paraît donc logique que le regroupement nuptial d’un couple marié au Maghreb (ou en Turquie, ou en Afrique) unissant un national maghrébin (ou turc ou africain) à un binational franco-maghrébin se fasse au Maghreb (ou en Turquie ou en Afrique).

    La France n’a pas à accepter ce qui relève d’une colonisation de peuplement. Il faut donc profondément changer les lois en vigueur. Avant qu’il ne soit trop tard.

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 30 mars 2012)

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  • "Ah, ces anti-racistes !"...

    Vous pouvez visionner ci-dessous la chronique matinale d'Eric Zemmour sur RTL, datée du 23 mars 2012 et consacrée à l'affaire du tueur islamiste de Toulouse, Mohamed Merah...

     


    Eric Zemmour : "Ah, ces anti-racistes !" par rtl-fr

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  • Apéro saucisson pinard ?...

    Un apéro saucisson pinard pour ouvrir le débat sur l'islam et les prières de rue en France, c'est ce qu'ont réussi trois organisations venues d'horizons variés, Riposte laïque, Résistance républicaine et les Identitaires. Le journaliste et écrivain André Bercoff s'est intéressé à cette initiative civique qui a rencontré un fort écho dans la population et qui a réussi à briser, de façon non-violente, le mur du politiquement correct. Il publie aux éditions Xénia Apéro saucisson pinard, un livre d'entretien avec ses trois initiateurs, Pierre Cassen, Christine Tasin et Fabrice Robert.

     

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    18 Juin 2010, Paris.
    Un parfum de cochonnaille et de vin rouge s'élève dans les beaux quartiers parisiens. Ils sont des milliers de Français de toutes opinions à s'être réunis en ce jour commémorant l'appel à la résistance du général De Gaulle. Ils se sont mobilisés pour protester contre l'interdiction qui leur a été faite d'organiser un apéritif à base de cochon et de pinard à la Goutte d'or, un coin de Paris dont les rues sont bloquées à la circulation afin de permettre aux musulmans de prier sur la chaussée.
    Trois organisations, que rien ne semble relier, sont à l'initiative de ce rassemblement citoyen inédit : Riposte Laique, emmené par Pierre Cassen ; Résistance Républicaine, dirigé par Christine Tasin ; enfin, le Bloc identitaire et son président, Fabrice Robert. Pourquoi et comment des républicains, des féministes, des gens " de droite " ou " de gauche " ont ils décidé et parvenu à s'unir, au-delà de leurs différences, pour faire face à un modèle religieux et social qui cherche à gagner toujours plus d'influence au sein de la vie française ? Quels sont les événements, les forces sociales, les groupements politiques qui, dans l'ombre, accélèrent le mouvement ? Comment ont-ils réussi à faire rentrer la question de la place de l'Islam dans les débats qui agitent l'opinion française ? C'est à coeur ouvert et avec une totale franchise que les trois principaux organisateurs de cette nouvelle résistance ont répondu aux questions de l'écrivain et journaliste André Bercoff.

     

     

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  • De l'intelligence de la politique des "Droits de l'Homme"...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue percutant d'Aymeric Chauprade, cueilli sur son blog Carnet de bord, sur les impasses mortelles dans lesquelles nous entrainent les tenants de la politique des "Droits de l'Homme"...

     

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    De l’intelligence de ces « Droits de l’Homme » qui installent l’islamisme dans le monde arabe et nous brouillent avec la Turquie

    J’interromps un long silence, volontaire je dois dire. La raison ? Une série de voyages, en Amérique Latine et dans le monde arabe, mais aussi la volonté de prendre du recul sur les nombreux événements qui ont fait l’actualité géopolitique récente. J’espère ne pas avoir trop déçu les lecteurs qui pouvaient légitimement attendre mes commentaires durant ces dernières semaines. Qu’ils se disent que dans notre société d’immédiateté et de bruit de fond, l’abstinence est parfois aussi un bienfait.

    Le vote par l’Assemblée nationale française d’une loi visant à pénaliser la contestation du génocide arménien, me paraît être, pour quelqu’un qui se réclame de la realpolitik, un bon moment pour revenir au débat.

    Chacun sait que je ne suis pas favorable à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, et cela pour une raison simple : non seulement les Turcs ne sont pas Européens, mais l’idée même d’Europe s’est en partie forgée dans l’opposition aux Turcs ottomans. Le monde turcophone est une aire culturelle qui dispose de ses propres critères de civilisation, et qui ne se limite pas à la différence religieuse avec les Européens. Et si j’étais méchant je dirais que comme je ne leur veux pas de mal, je n’ai aucune raison de leur souhaiter de monter à bord d’un bateau qui coule.

    Pour autant, ni l’affection particulière que l’on peut avoir pour le peuple arménien, ni l’opposition à la candidature turque à l’Union européenne, ni l’hostilité de certains à l’AKP (le parti islamiste turc qui gouverne), ne doivent affaiblir notre sens du discernement.

    J’ai noté, ces derniers temps, que chercher des querelles avec « l’ennemi musulman » était une pente à laquelle cédait facilement nombre de défenseurs des identité française et européenne. Quand on entre dans ce genre de logique, il convient d’observer une règle de bon sens qui consiste à se demander pour « qui roule-t-on vraiment ?». Il est évident que tout ce qui conduit à l’aggravation des relations entre les peuples européens d’un côté, les Iraniens, les Turcs et les Arabes de l’autre, sert les Américains et les Israéliens mais certainement pas les Européens. Que les choses soient dites clairement à ceux qui pensent qu’Huntington a la solution : nous ne règlerons pas le problème de l’immigration extra-européenne par la guerre avec le monde musulman.

    Qu’il soit bien entendu ensuite que le réalisme (la realpolitik) ne signifie pas l’absence de valeurs ou le piétinement de celle-ci. J’établis une distinction entre les « Droits de l’Homme », fabrication révolutionnaire, et la liberté, valeur antique. La liberté, depuis la Grèce, Rome et la chevalerie européenne, est au cœur de ce qu’est l’identité de l’Europe. Les « Droits de l’Homme », droits abstraits d’un homme abstrait, n’ont, quant à eux, rien à voir avec la liberté, et bien au contraire ! C’est au nom des « Droits de l’Homme » que depuis deux siècles, une seule et même politique de Terreur est menée : celle qui terrorise les peuples et les prend pour cible davantage que leurs armées, autant dans la France de 1793, que dans le vieux Sud américain, l’Irak baasiste, la Serbie, la Libye, sans oublier Dresde et Cologne, Hiroshima et Nagasaki.  Demain peut-être en Syrie et en Iran.

    La realpolitik c’est d’abord le rejet de cette politique des « Droits de l’Homme » qui au prétexte de libérer les peuples d’eux-mêmes, n’a cessé de les assassiner et de les livrer à des forces étrangères. La realpolitik c’est ensuite la première protection de l’idée de liberté, valeur essentielle de la civilisation européenne, qui, associée à l’exercice de la raison, est sans conteste le premier facteur du succès historique de l’Occident.

    Les « Droits de l’Homme » sont en train de détruire ce que la liberté et la raison ont construit durant des siècles en Occident. Ils détruisent la puissance des Européens, annihilent leur capacité à établir le diagnostic lucide de leur véritable situation (soumission au mondialisme américain et invasion migratoire), et attisent le ressentiment des vieux peuples qui reviennent dans l’Histoire (Russes, Chinois, Indiens, Iraniens, Turcs…).

    Je ne suis pas en train de contester la loi votée sur le génocide arménien au motif d’intérêts purement économiques qui seraient menacés et en m’asseyant sur mes principes. Je conteste cette mauvaise idée, parce qu’elle est, une fois de plus, le produit de l’aveuglement provoqué par la fiction des « Droits de l’Homme ».

    Et plus cette fiction s’impose dans notre pays, au détriment de la realpolitik, plus la liberté recule.

    Cela fait des années que la liberté d’investigation dans le champ de l’Histoire est fragilisée en France, qu’une politique de Terreur mémorielle règne sur notre pays, et que le débat est écarté au profit de la loi, surtout quand les vérités dominantes commencent à être menacées par des arguments « trop convaincants ».

    Il n’est plus permis d’affirmer librement les conclusions de travaux scientifiques portant sur certaines périodes de l’Histoire (Deuxième Guerre mondiale et époque coloniale surtout) ; il n’est plus possible d’énoncer des faits et des chiffres qui établiraient un lien entre immigration et criminalité. Et, à la différence du monde-anglo-saxon, il n’est plus possible de travailler sur les différences génétiques et biologiques entre groupes ethniques et raciaux.

    Ce n’est plus la science (sciences humaines et sciences exactes), ou du moins la résultante de ses libres débats, qui, chez nous, tend à énoncer la vérité, ce sont des dogmes idéologiques.  Et quand ces dogmes faiblissent face à l’exercice de la raison, des lois viennent immédiatement à leur renfort pour empêcher la raison de progresser. Il existe un exemple consternant de cet effacement de la vérité scientifique, au profit de l’idéologie, un exemple qui normalement devrait réveiller les Français, ceci tout simplement parce qu’il  frappe directement leurs enfants : la théorie du genre (la gender theory) qui postule que la différenciation sexuelle est le produit d’une détermination sociologique et non d’une détermination biologique, et qui est imposée à nos écoliers contre la vérité scientifique, et pas seulement contre les morales juive, chrétienne et musulmane, ou les sagesses asiatiques. Certes, les manuels d’histoire souffrent depuis bien longtemps d’une vision déformée de l’Histoire. Des médiévistes comme Régine Pernoud ou Jacques Heers se sont battus, à juste titre, contre l’image noire que l’enseignement républicain a donnée du Moyen-âge, un Moyen-âge version « Nom de la Rose », ramené aux dents pourries et à la peste, caricaturé à l’extrême pour mieux souligner la césure de la Renaissance, et surtout un Moyen-âge privé de sa dimension fondamentale : « l’enchantement » et la spiritualité. Ce qu’il y a d’essentiel dans le Moyen-âge – la puissance de la foi et l’enchantement du réel- est complètement passé à côté de nos écoliers. Comme la philosophie médiévale d’ailleurs, puisque notre enseignement de la philosophie saute allègrement de Platon à Helvétius.

    Au-delà du seul Moyen-âge, et pour renforcer sa légitimité, la République n’a cessé d’inculquer à ses petits écoliers une vision manichéenne de l’Ancien Régime. Cette vision grossière et contraire à la vérité s’est étendue ensuite à l’époque coloniale, durant les trois dernières décennies, avant d’englober toute l’histoire de la civilisation européenne. Dans les derniers manuels d’histoire, ce qui a été grand est dominateur (Louis XIV, Napoléon) y est volontairement effacé au profit d’empires africains incertains. Mais ce qui est nouveau, c’est que les manuels de Sciences et vie sont maintenant également rattrapés par les dogmes de l’idéologie dominante. Le fait d’être un homme ou une femme est désormais aussi une construction sociologique, et par voie conséquence il devient légitime de pouvoir changer de sexe et de sexualité. Pour donner une légitimité au résultat de la démonstration, on a tordu les prémisses. Le contraire même de la démarche scientifique. Le sexe n’est plus un fait naturel qui s’impose à nous dès notre naissance. Il y a eu d’abord la négation des races, puis celle des nations ; il y a maintenant la négation des sexes. Et la loi est désormais chargée de nous faire entrer dans le crâne cette nouvelle religion mondialiste et ses dogmes si le conformisme n’y parvient naturellement.

    La nouvelle religion a sa nouvelle histoire, laquelle est ponctuée de catastrophes incontournables, l’Holocauste des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, dans une moindre mesure celui des Arméniens, puis le « petit Holocauste » du 11 septembre. Certains holocaustes, mais pas tous quand même ! On n’imagine guère en effet nos députés votant une loi pénalisant la négation du génocide des Indiens d’Amérique lequel est au fondement pourtant de la création des… Etats-Unis d’Amérique, ou une loi visant à pénaliser la négation de la dispersion palestinienne en 1948 et 67.  Il faut dire qu’il y a peu d’Indiens qui voteront à la prochaine élection présidentielle française. Peu de Palestiniens non plus, même s’il y a pourtant beaucoup d’Arabes. Le jour où la proportion de Français rendue à l’évidence deviendra trop importante, on peut s’attendre aussi à une loi pénalisant la contestation de la version officielle du 11 septembre.

    Aujourd’hui en France, un universitaire est emprisonné (après avoir été détruit socialement) non parce qu’il a attaqué une banque, mais parce qu’il a osé contester des vérités historiques établies. A l’inverse, ceux qui martyrisent de façon quotidienne les Français (Français de souche ou nouveaux Français qui ont fait l’effort de le devenir), ceux qui les volent, les insultent, bousculent leurs Anciens, giflent leurs ados maigrichons et terrorisent leurs filles, ceux-là n’intéressent pas la représentation nationale. Non, pour nos députés, ce qui est essentiel, c’est de protéger la mémoire arménienne, comme ils ont cru protéger hier la mémoire juive. Manifestement, ils pensent avoir été élus pour ployer le genoux devant les minorités, plutôt que de s’occuper d’une masse de braves Français qui, inexplicablement, renouvelle leur mandat depuis plus trois décennies.

    Je reviens à cette mauvaise idée de loi sur le génocide arménien.

    1/ Ce débat doit rester celui des historiens. Les Parlementaires, dont l’immense majorité est ignare et n’a jamais lu un seul livre sur le sujet, n’ont pas à s’en mêler. Ils n’ont pas plus à légiférer sur la question arménienne, qu’ils n’avaient hier à légiférer sur les drames concentrationnaires de la Deuxième Guerre mondiale.

    2/ Cette question appartient aux Arméniens et aux Turcs. Elle regarde la Turquie et non la France. Il ne faut pas venir se plaindre si les Turcs rétorquent en se penchant sur notre passé colonial. C’était tellement prévisible. Parler de l’Algérie pour les Turcs c’est à la fois semer la discorde chez nous, mais c’est aussi rehausser un peu plus le prestige de la Turquie dans le Maghreb.

    3/ Puisqu’ils se déchaînent maintenant sur notre Histoire, j’avoue que les Turcs m’amuseraient davantage s’ils s’occupaient de légiférer sur la contestation du génocide des Vendéens. S’ils ne les connaissent pas encore, qu’ils se précipitent sur les ouvrages de l’historien français Reynald Secher, spécialiste des guerres de Vendée. Ils y trouveront les textes de la Convention qui donnèrent l’ordre explicite d’éradiquer une population toute entière, hommes, femmes et enfants, parce qu’elle était, « ethniquement contre-révolutionnaire ». Ils y découvriront des massacres de grande ampleur qui ne furent pas le résultat de débordements de la part des exécutants, mais bien d’une politique criminelle planifiée au plus haut niveau, utilisant des méthodes préindustrielles (noyades de Carrier à Nantes) et la Terreur (tannage des peaux humaines, cannibalisme, nourrissons cuits dans des fours à pain) comme stratégie militaire.

    J’imagine même combien il serait intéressant pour une élite turco-musulmane anti-kémaliste de découvrir combien leurs adversaires « jacobins » kémalistes doivent à cette Révolution française, qui fut aussi la matrice des grands totalitarismes du XXe siècle (bolchévisme et nazisme) et des grandes idéologies modernistes du monde musulman auxquels s’opposent islamistes turcs et Frères musulmans arabes !

    Si nos gouvernants ont décidé de nous faire détester par des pays émergents qui comptent de plus en plus, comme le Mexique (avec l’affaire Cassez) ou la Turquie, qu’ils nous le disent clairement. De ce point de vue, les résultats engrangés durant l’année 2011 sont exceptionnels !

    Le Maroc a interdit ce 24 décembre un numéro de L’Express figurant Mahomet. Début de scandale dans notre presse bienpensante. Et alors ? Nouvelle leçon de Droits de l’Homme à attendre ? Il ne suffit pas de la Tunisie, du Mexique, de la Turquie, il nous faut maintenant nous fâcher avec le Maroc ? Nous ne sommes pas en train de parler d’un titre de presse français sur le territoire français mais d’un titre français sur le territoire marocain. Les Marocains n’ont-ils pas le droit de faire ce qu’ils veulent chez eux ? Ils seraient donc obligés de distribuer L’Express ? Ils n’auraient pas le droit d’estimer que ce numéro peut constituer un trouble à l’ordre public ? Le PJD (parti islamiste) n’est-il pas encore assez fort (il gouverne) à nos yeux qu’il faudrait lui donner encore un coup de main ? Il y a un très bon historien du Maroc (je ne peux que recommander son excellente et tout récente Histoire du Maroc), Bernard Lugan qui ne doit pas en revenir en ce moment ! Il y a quelques jours, l’émission qu’il enregistrait pour I-Télévision avec Robert Ménard, afin de présenter un décapant essai « Décolonisez l’Afrique ! » (paru aux éditions Ellipses début décembre) a été purement et simplement censurée, c’est-à-dire enregistrée mais jamais diffusée. Nos amis marocains devraient poser la question à la France : si vous interdisez de parole votre plus grand historien de l’Afrique, pourquoi alors ne pourrions-nous pas (de temps en temps mais c’est tellement rare !) bloquer la distribution de l’un de vos titres de presse sur notre territoire ?

    A la vitesse à laquelle la France multiplie les querelles, il faut maintenant se poser une question. La bêtise suffit-elle à tout expliquer ? Ou bien y-a-t-il une force plus profonde qui pousse dans cette direction ?

    Aymeric Chauprade (Carnet de bord d'Aymeric Chauprade, 24 décembre 2011)

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  • Défendre Charlie Hebdo ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une excellente mise au point deY. X. sur l'affaire Charlie Hebdo, cueillie sur Voxnr.

    aurélien denizeau, charlie hebdo,

     

    Pourquoi je n'ai pas envie de défendre Charlie Hebdo
     
    L'incident des locaux de Charlie-Hebdo, incendiés par un coktail molotov alors que le journal prévoyait un numéro spécial "Charia Hebdo" consacré à l'islamisme, a profité à beaucoup de monde: communautaristes musulmans adeptes de la victimisation, néo-conservateurs tenant du choc des civilisations, politiciens en recherche de républicanisme. Néanmoins, le principal bénéficiaire de l'affaire reste bien entendu le journal lui-même, dont les rédacteurs gagnent ainsi l'image de martyrs de la liberté d'expression. C'est ainsi que Claude Guéant a appelé à se sentir solidaire de Charlie-Hebdo, que Jean-François Copé, toujours dans la nuance, a dénoncé un "attentat", tandis que toute la classe politique française, de Bertrand Delanoé à Marine Le Pen, de Jean-Luc Mélenchon à Christine Boutin, prenait la défense d'un journal subitement associé à la République et la liberté d'expression. Charlie-Hebdo serait le nouveau symbole de la liberté républicaine? Une arnaque intégrale, une malhonnèteté intellectuelle, pour quiconque connait quelque peu l'histoire du journal!

    Il est évident que la liberté d'expression en France doit être totale

    On ne le répètera jamais: il ne saurait y avoir d'exceptions en France à la liberté d'expression, tant qu'elle ne sert pas de tremplin à la diffamation ou aux appels au meurtre. Il est même dommage d'avoir à le rappeller lorsque l'on traite de telles affaires, mais cela demeure essentiel. Prétendre que la liberté devrait être limitée par le respect des croyances est une vaste fumisterie: chacun ayant ses tabous, ses points sensibles, on ne saurait se priver de parole, par crainte de blesser tel ou tel groupe. Les musulmans, les juifs, les chrétiens, les handicapés, les vieux, les femmes, les hommes, les homosexuels, les anciens combattants, les fonctionnaires, les journalistes... Chacun peut être blessé ou indigné par tel ou tel sujet. Mais dans ce cas, ce n'est pas à la loi de s'en mêler.

    C'est pourquoi il doit être permis, en France, de caricaturer le prophète de l'islam. C'est pourquoi il doit être permis, en France, de souiller un portrait de Jésus-Christ. Quand bien même ces actes pourraient choquer, insulter, ou témoigneraient de la bêtise de leur responsable, on ne les combattra ni par la loi ni par la violence.

    C'est pourquoi, en réaction au numéro spécial "Charia-Hebdo", les musulmans de France devraient s'inspirer des chrétiens. Non pas les nervis du Renouveau Français, groupuscule pertubant une pièce de théâtre "blasphématoire", mais la majorité des croyants catholiques qui, face aux attaques répétées (et beaucoup plus violentes que les caricatures de Mahomet de Charlie-Hebdo) de leurs adversaires, répondent par le silence, le mépris, ou des articles contradictoires et argumentés.

    Mais, si cette liberté d'expression est un droit fondamental, Charlie-Hebdo est loin, bien loin, d'en être le symbole.

    Charlie-Hebdo et la liberté d'expression: une histoire bien trouble

    Ce journal est l'antre de ce qu'on appelle "le conformisme anti-conformiste". C'est à dire, le robinet d'eau tiède du politiquement correct vendu sous une étiquette de pseudo rébellion. Le libéralisme libertaire, l'écologie, le droit-de-l'hommisme, l'européïsme, présentés comme subversifs, alors qu'ils sont les idées dominantes de notre temps.

    Et cette hypocrisie de Charlie-Hebdo se retrouve au sujet de la liberté d'expression, dont le journal se prétend un défenseur assidu - tant qu'elle va dans le sens de cette idéologie et de ses publications. Dans les faits, pourtant, l'hebdomadaire satirique n'a jamais défendu la liberté d'expression de ses adversaires, y compris lorsqu'ils étaient menacés physiquement. Pourtant, n'est-ce pas là le vrai courage?

    Ainsi, on n'a pas entendu Charlie Hebdo lorsque l'artiste Dieudonné (quoi que l'on pense de lui et de ses idées) étaient agressés physiquement par des groupes extrémistes, suite à ses caricatures sur l'exploitation de la shoah. On n'a pas entendu Charlie Hebdo lorsque des personnalité dérangeante comme Frédéric Taddéï ou Eric Zemmour voyaient leur temps d'antenne réduit. On n'a pas entendu Charlie Hebdo lorsque les manifestations "saucisson-pinard" étaient interdites, ou les interventions de Tariq Ramadan censurées (quoi que l'on en pense, ici aussi). On n'a pas entendu Charlie-Hebdo, enfin, s'exprimer sur les lois mémorielles, punissant pénalement quiconque nierait l'holocauste, l'esclavage des Noirs ou les massacres d'arméniens, et ce bien que ces lois soient anticonstitutionnelles.

    C'eût été, pourtant, le vrai courage: défendre la liberté d'expression de ses amis est à la portée de tous. Qui osera défendre celle de ses ennemis? À ce titre, il conviendrait mieux de saluer l'action d'un Robert Ménard, d'un Jean Robin, ou d'un Philippe Bilger (dont on peut combattre les idées), qui défendent mieux la liberté de parole de tous que Charlie-Hebdo.

    Un journal qui récolte les fruits de son idéologie

    Enfin, il est un point qu'il ne faut pas oublier: c'est que Charlie-Hebdo ne fait qu'encaisser les résultats d'une politique qu'il a défendu depuis des années, par la voie de ses publications et de ses personnalités: Caroline Fourest, Charb, Cabu, etc. Cette idéologie, clairement hostile au patriotisme français et à l'héritage gaulliste, était celle d'une société libertaire et multiculturelle, ouverte à l'immigration. Une "France plurielle", où cohabiteraient les cultures, et dont tout adversaire serait taxé de fascisme et de racisme.

    Le résultat de cette politique, mise en oeuvre dans les années 70, 80 et 90, a été bien évidemment l'émergence sur le sol français de plusieurs groupes identitaires avec leur culture propre et marquée. Parmi eux, les musulmans, instrumentalisés par la gauche politique, dont la culture était défendue par hostilité à la culture traditionnelle française.

    Mais au bout de quelques décennies, Charlie-Hebdo, son directeur Philippe Val, et tous les tenants de leur idéologie, se rendent compte que la culture musulmane est tout aussi conservatrice que la culture traditionnelle française. De chances pour la France, les musulmans sont tout à coup transformés en fascistes.

    Charlie-Hebdo se transforme en repaire de néo-conservateurs, c'est à dire, selon Irving Kristol, de gens de gauche confrontés à la réalité. Refusant de saisir la complexité de la situation, ils se cherchent un bouc émissaire.

    Le peuple français refusait la nouvelle société, ouverte par mai 68, qu'on lui proposait? Le peuple français devient un agrégat de fascistes pétainistes (thèse développée par Bernard Henri-Levy dans son essai L'Idéologie française).

    Les musulmans refusent à leur tour cette société libertaire? Ils deviennent des islamistes fanatiques.

    Charlie-Hebdo est aujourd'hui attaqué par des gens dont il a soutenu la venue en France, dont il a accepté le repli communautaire, au nom du droit à la différence, et qu'il a instrumentalisé contre la Nation française qu'il combattait. Aujourd'hui, n'acceptant plus les valeurs conservatrices de ces musulmans, le journal retourne sa veste et participe à leur diabolisation. Il a payé le prix de sa trahison cette nuit.

    Faut-il se réjouir de l'incendie des locaux de Charlie-Hebdo ? La réponse est clairement non. Cette sinistre affaire va contribuer à diviser les Français entre eux. Les musulmans, sur la défensive, risquent de s'enfoncer dans le repli communautaire. Les autres Français, inquiets, de prendre violement parti contre l'islam. La stratégie de division du peuple, qui a toujours été celle des élites libérales-libertaires, fonctionnera une fois de plus. Charlie-Hebdo est finalement le grand gagnant de cette attaque. Tout en divisant la Nation, il apparaît comme un martyr de la liberté d'expression, allant jusqu'à reccueillir le soutien de patriotes sur lesquels il a toujours craché! L'incendie des locaux du journal est innaceptable, de même que toute censure. Mais il y a deux choses à retenir: ces actes ne sont pas dénoncés par Charlie-Hebdo quand ils visent ses adversaires; et ils sont la conséquence logique de l'idéologie promue par le journal.

    C'est pourquoi, malgré tous mes principes, je me refuse à le défendre.
     
    Y. X. (Voxnr, novembre 2011)
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