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immigration - Page 57

  • Printemps arabes : lla fin de l'angélisme occidental ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Migault, cueilli sur Sputnik et consacré au bilan des "printemps arabes" cinq ans après...

    Philippe Migault est directeur de recherche à l'Institut de Relations Internationales et stratégiques (IRIS).

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    Printemps arabes : la fin de l’angélisme occidental ?

    Alors que l’on célébrait hier les cinq ans de la fuite de Zine el-Abidine Ben Ali vers l’Arabie Saoudite, le bilan des Printemps Arabes est sinistre. La démocratie n’a triomphé nulle part. Le chaos du Maghreb, des Proche et Moyen-Orient, gagne maintenant l’Europe.

    Tout avait pourtant bien commencé. « La révolution du jasmin », formule niaise que l'on croirait tout droit sortie d'une chanson de Patrick Bruel, était censée ouvrir une ère nouvelle. L'élan démocratique du peuple tunisien, nous assurait-on, n'allait pas manquer de susciter l'espoir dans l'ensemble du monde arabo-musulman. Suivant la théorie des dominos, les dictatures tomberaient les unes après les autres, laissant place à la volonté des peuples. Le modernisme triompherait et la femme, sur toute la rive sud de la Méditerranée, pourrait enfin parler d'égale à égal à l'homme. Dans ce climat d'euphorie romantique, toute personne émettant des réserves était bien entendu mise à l'index. Les raisons d'être sceptique, pessimiste, ne manquaient pas pourtant.

    En premier lieu parce que la démocratie n'a jamais pu s'imposer où que ce soit dans le monde musulman. Ce n'est pas d'ailleurs nécessairement du fait de l'Islam. La Tunisie d'Habib Bourguiba, évoquée avec nostalgie dans le contexte de la révolution tunisienne, se résume au règne sans partage d'un homme à la piété très relative trente années durant sur le même pays. Le statut de commandeur des croyants d'Hassan II n'explique pas seul la dureté dont il a fait preuve. Cet homme d'Etat n'allait pas chercher ses motivations dans le Coran. Quant à Houari Boumediene, son socialisme, son militarisme, adjoints à l'ADN totalitaire du FLN, sont bien plus responsables de la chape de plomb qui s'est abattue sur l'Algérie que l'Islam. Au-delà du Maghreb, il suffit d'évoquer Kadhafi, Nasser, la dynastie el-Assad, Saddam, les monarchies du Golfe…pour se rendre compte que de Gibraltar au Golfe Persique la seule constante est la dictature. Laïc, nationaliste, socialiste ou wahhabite, qu'importe: l'ordre brutal et le fait du prince sont la règle. Mais tout cela va précisément changer, nous assurait-on. Balayant les despotes, le souffle révolutionnaire allait imposer les idées des Lumières, les valeurs occidentales.

    Les pessimistes insistaient cependant. Sans avoir aucune sympathie pour Kadhafi ou el-Assad, il leur semblait évident que les Islamistes de tout poil, Frères Musulmans, Salafistes « quiétistes » ou terroristes, étaient en embuscade, prêts à confisquer la révolution à leur profit, dès que les dictateurs seraient tombés. Mauvais prophètes, Islamophobes, racistes…ils eurent droit à tous les qualificatifs les plus sympathiques. Ces gens qui ont le chic pour ne jamais aller dans le sens de l'histoire!

    Chaussant les bottes de George Bush Jr., la France et le Royaume-Uni décidèrent de donner un coup de pouce au « printemps » libyen, livrèrent des armes aux séides d'Al Qaïda pour faire triompher le « Printemps » syrien. Si les révolutionnaires n'étaient pas capables de l'emporter seuls, il fallait impérativement les aider pour empêcher la répression de s'abattre sur eux, nous disait-on. Dans une vision à la limite de l'eschatologie il fallait intervenir, faire la guerre, user de notre « droit d'ingérence » pour que le bien l'emporte sur le mal. Demain sur les tombeaux, les blés seront plus beaux…

     Les « Occidentaux » ont perdu. Perdu sur toute la ligne. Mohammed VI n'est pas plus démocrate que ne l'était son père. L'Algérie tremble à l'idée de la crise de succession qui risque de s'ouvrir à la mort de Bouteflika, pantin pathétique dont la survie, à l'instar de celle de Tito en son temps, semble le seul frein au réveil des passions. La démocratie tunisienne semble plus que jamais en sursis. La Libye est un Etat failli, par les côtes desquelles transite vers l'Europe toute la misère de l'Afrique. Toute honte bue, nous vendons des Rafale au Maréchal Al-Sissi, auteur d'un putsch en bonne et due forme, lui livrant les Mistral que nous avons refusé de vendre à la Russie, pourtant bien plus démocratique. La guerre se déchaîne au Yémen, tandis que nous livrons des armes à tour de bras aux Saoudiens et aux Qatari. Les morts, en Syrie, se chiffrent en centaines de milliers. Et le chaos, que nous avons contribué par notre interventionnisme à étendre, gagne maintenant nos pays par le biais des vagues migratoires que les « Printemps arabes », nos « printemps arabes » ont rendu possibles.

    Il est aisé de dire que l'Europe ne doit pas se transformer en forteresse. Facile d'affirmer que la France et les autres nations de l'UE ne doivent pas se replier sur elles « comme une grande Suisse ». C'est pourtant la seule ligne de conduite qui vaille face au terrorisme. Nous pouvons emporter tous les succès tactiques que nous voulons au Mali ou au Machrek. C'est en France, par le renseignement, les perquisitions, l'action massive des forces de l'ordre et des soldats, avec un mandat et des missions ad hoc, que nous remporterons la bataille.

    Le repli, c'est aussi la seule ligne qui vaille face à l'immigration massive, vecteur de l'obscurantisme musulman. Car ce n'est pas parce que l'Islam n'est pas systématiquement responsable de l'échec démocratique dans l'arc des crises qu'il est pour autant compatible avec la démocratie. Entre Charia et Etat légal à la française il n'est pas de cohabitation possible. Ceux qui se proclament « Charlie » peuvent bien mettre sur le même pied tous les monothéismes, force est de s'en tenir aux faits: cela fait longtemps sur notre sol que le catholicisme, en dehors de la manif' pour tous, qui n'a tué personne, a renoncé à toute incursion sérieuse, en tout cas violente, dans la sphère temporelle. Ceux qui ont assassiné les enfants juifs de Toulouse, les clients de l'hypercasher, les bons vivants du Bataclan et des terrasses parisiennes, se réclament tous a contrario de la même foi, de la même doctrine, prétendant dicter sa loi et diviser les hommes en deux catégories, les croyants et les Dhimmi, les maîtres et les esclaves. Les Français, effarés par ce qui s'est passé à Paris, mais aussi à Cologne et dans d'autres villes allemandes commencent à le comprendre.

    L'immigration de masse nord-africaine et levantine, corollaire de notre diplomatie irresponsable, va peut-être, enfin, dissiper l'angélisme occidental et notamment français. Encore que tout soit fait pour faire taire ceux qui, ayant eu raison trop tôt, sont maintenant écoutés lorsqu'ils s'expriment, ce qui, pour les tenants du « vivre ensemble » à tout prix et de la dissolution de la nation, ne les rend que plus infréquentables.

    Philippe Migault (Sputnik, 15 janvier 2016)
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  • Sept leçons du deuxième tour des régionales...

    Nous reproduisons ci-dessous l'analyse des résultats des élections régionales par Jean-Yves Le Gallou, cueillie sur le site de la Fondation Polémia.

     

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    Sept Leçons du deuxième tour des régionales

    1-En nombre de voix le FN bat son score historique

    Le FN a réuni 6 millions de voix au premier tour des élections régionales. Il a progressé partout entre les deux tours (sauf en Ile-de-France) et a réuni 6,8 millions d’électeurs le 13 décembre : un record absolu supérieur de 400.000 voix au précédent record de 6,4 millions de voix de la présidentielles de 2012 alors même qu’il y a dix millions et demi de votants en moins. Comme le note la politologue Nona Meyer : « La notion de plafond de verre est très relative en politique. Le FN progresse lentement, mais sûrement. »

    2- La capacité de barrage des médias de propagande reste déterminante

    Pour Gilbert Collard : le FN était « seul » face à une « coalition de propagande époustouflante ». Pour Robert Ménard : « Une semaine de matraquage nord-coréen a permis, provisoirement, de repousser le FN ». Alors que l’enjeu des élections régionales est faible aux yeux des électeurs, le nombre des votants a progressé de 17% d’un tour à l’autre. Et les électeurs de gauche du premier tour se sont mobilisés pour assurer la défaite du FN en Provence comme dans le Grand Nord et le Grand Est. Le discours de peur de Manuel Valls sur « la guerre civile » a porté ses fruits.

    3- Au FN, les discours les plus identitaires sont les plus efficaces

    Seule Marion Maréchal Le Pen dépasse 45% des voix. Et c’est dans sa région que le FN dépasse 50% des voix dans un département : le Vaucluse. Or c’est elle qui a tenu les discours les plus convaincus (et donc convaincants) en termes d’identité et de valeurs. Son discours transgressif lui a permis de siphonner une partie de l’électorat de l’ex-UMP alors même que la Provence est démographiquement la région la plus âgée de France, ce qui est un vrai handicap pour le FN. A contrario, Wallerand de Saint-Just, qui a défendu une ligne mollassonne et tenté de séduire l’électorat des banlieues de l’immigration, réalise une grosse contreperformance au premier comme au second tour : c’est le seul candidat FN qui perd des voix en nombre absolu d’un tour à l’autre, alors que partout ailleurs, même dans des triangulaires serrées, le FN gagne des voix en nombre absolu. Même en Corse dans le cadre d’une quadrangulaire.

    4- Chez les Républicains, la balance penche aussi vers les candidats les plus droitiers

    A l’exception de Morin (UDI) tous les vainqueurs face au PS – Retailleau, Pécresse, Wauquiez – se sont affichés avec la Manif pour Tous (LMPT). C’est le candidat le plus « marqué », Wauquiez, qui est élu avec l’avance la plus forte. La candidate au serre-tête, Pécresse, a, quant à elle, bénéficié, d’un côté, des faiblesses de Wallerand de Saint-Just et, de l’autre, des déclarations de Bartolone sur la « race blanche ». A contrario les candidats centristes sont battus en Bourgogne/ Franche-Comté et Centre/Val-de-Loire.

    5- Les Corses réussissent un vote transgressif

    Les vieux partis mordent la poussière en Corse et les autonomistes, alliés aux indépendantistes, l’emportent, avec seulement 35% des voix, mais en l’absence de tout front républicain et sans que les médias ne viennent perturber le jeu !

    6- Les séquences électorales se rassemblent

    Depuis 30 ans le même schéma se reproduit quasi à l’identique : séisme FN au premier tour, mobilisation « républicaine » et médiatique entre les deux tours, absence ou échec du FN au deuxième tour. Et soirée électorale où UMP et PS font mine de s’affronter et promettent de nouveaux projets. Lassant…

    7- Pour le moment le MIM survit

    Au final le MIM –le mondialisme immigrationnisme marchand – sauve les meubles. La superclasse mondiale garde le contrôle de la situation grâce à la puissance de l’appareil d’ahurissement médiatique. Jusqu’à quand ?

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia,14 décembre 2015)

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  • Les limites de l'antifascisme carnavalesque...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Mathieu Bock-Côté cueilli sur Figaro Vox et consacré à l'incapacité dans laquelle se trouvent les représentants du système de comprendre la montée en puissance du FN...

    Québécois, l'auteur est sociologue et chroniqueur à Radio-Canada et a déjà publié plusieurs essais.

     

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    Les limites de l'antifascisme carnavalesque

    Les formules sont convenues et un peu creuses, mais elles sont encore utilisées, comme si elles étaient rassurantes, et même réconfortantes: la poussée du Front national aux élections régionales est accueillie par des cris indignés qu'on veut aussi douloureux. Pour les uns, l'intolérance progresse et la percée du FN confirmerait en fait l'avilissement moral des Français. Pour les autres, les années 1930 pointent leur museau. Dans tous les cas, la démocratie serait en danger contre lequel il faudrait se mobiliser. Les éditorialistes, pour l'essentiel, partagent cette grille d'analyse, qui reconduit, pour l'essentiel, les catégories de l'antifascisme des dernières décennies. Et un peu partout, la presse étrangère, avec quelques nuances, reprend ces catégories et annonce une poussée historique de l'extrême-droite en France.

    Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce cri de scandale ne nous aide pas vraiment à comprendre sa progression. Il confirme la vétusté de l'appareil conceptuel utilisé pour penser le populisme européen. Mais quoi qu'on en pense, on ne pourra pas toujours rabattre la vie politique contemporaine sur la Deuxième guerre mondiale. On cherche souvent, pour confirmer la disgrâce démocratique du Front national, à l'associer à différentes figures de la droite antiparlementaire de la première moitié du vingtième siècle. Mais l'opération est moins scientifique que rhétorique: elle vise à confirmer la culpabilité originelle d'un mouvement politique condamné à représenter l'ennemi de la République, même quand il prétend s'y rallier et cherche à y donner des gages.

    Mais dans les faits, la référence à l'extrême-droite est de moins en moins opérante: il faut sans cesse redéfinir cette notion pour y faire entrer ceux qu'on veut y associer à tout prix. Politologues et sociologues en élargissent sans cesse la définition. Mais aujourd'hui, elle sert moins à décrire qu'à décrier. Elle a surtout pour fonction d'assurer l'exclusion politique de ceux à qui on l'accole, à tort ou à raison et en vient presque à relever de la démonologie. De ceux à qui on accolera l'étiquette, on dira qu'ils sentent le soufre, ou encore, qu'ils ont des idées nauséabondes. C'est l'argument olfactif. On renifle l'adversaire, on l'accuse de puer, on le transforme en ennemi, et on le chasse du domaine public. On conviendra qu'il ne suffit plus à détourner massivement les Français du FN. On atteint probablement aujourd'hui les limites d'un antifascisme anachronique.

    On aura aussi cherché, depuis quelques années, à l'étendre à tous ceux qui contestaient d'une manière ou d'une autre l'idéologie multiculturaliste et les vertus du sans-frontiérisme. On a voulu extrême-droitiser la droite lorsqu'elle ne cherchait plus à respecter les critères de respectabilité édictés par la gauche. On a réservé le même sort aux intellectuels qui s'inquiétaient de la dénationalisation de la société française et qui ne célébraient pas systématiquement la diversité à la manière d'une richesse. On les accusera de «faire le jeu du Front national». Il fallait les censurer et maintenir en vie le fantasme médiatique d'une France à la diversité heureuse. Notre époque serait merveilleuse: qui en doutera sera accusé de complaisance réactionnaire.

    Il ne fallait donc pas prendre au sérieux les raisons profondes qui poussaient un nombre croissant d'électeurs vers ce parti. On connaît la formule longtemps ânonnée: par exemple, il n'y aurait pas vraiment d'insécurité en France, mais un sentiment d'insécurité. Il fallait conséquemment dénoncer ceux qui l'entretenaient. De la même manière, on fustigera ceux pour qui la crise de l'école n'était pas simplement le fruit d'une nostalgie réactionnaire, mais une réalité de mille manières documentée. La simple référence à l'identité nationale, d'ailleurs, sera progressivement disqualifiée: on n'y verra qu'une crispation identitaire symptomatique d'une fragilité psychologique malheureuse. Il n'y aurait pas de déclin français, seulement un déclinisme délirant alimenté par des idéologues qu'on désignera à la vindicte publique.

    Depuis une quinzaine d'années, on le sait, on a assisté à la multiplication des phobies. Elles contribuent à la psychiatrisation de la vie politique. La dissidence est associée à une forme de dérèglement psychique, et on assistera à la multiplication des interdits moraux et idéologiques. L'inquiétude devant l'immigration massive ou le multiculturalisme sera assimilée à la xénophobie. Celle par rapport à la difficile intégration de grandes populations musulmanes en France sera quant à elle assimilée à l'islamophobie. La critique de l'intégration européenne relèvera de l'europhobie. À ce catalogue des phobies, il faudrait aussi ajouter l'homophobie et la transphobie, dont on a beaucoup parlé ces dernières années. Le nouveau régime issu de mai 68 exige qu'on s'enthousiasme devant sa promesse d'un avenir diversitaire radieux ou qu'on passe pour fou. Devant le déni de réel des élites médiatiques, certains cherchent la protestation la plus vigoureuse, même si elle est excessive.

    L'idéologie soixante-huitarde, qui prend forme aujourd'hui à travers la sacralisation de la diversité, a besoin du mythe du fascisme pour poursuivre son implantation. Il lui permet d'associer ainsi aux pires horreurs du vingtième siècle la simple défense des valeurs traditionnelles et des institutions qui les pérennisaient. Dès lors, le progressisme dominant propose son alternative funeste: multiculturalisme ou barbarie. Le désaccord populaire est toujours rabattu sur le fascisme, comme s'il représentait la dernière étape avant la conversion décomplexée à l'extrême-droite. En fait, il s'agit de désarmer mentalement le commun des mortels devant ce qui est quand même une entreprise sans précédent d'ingénierie sociale et identitaire visant à modifier en profondeur l'identité du peuple français et de la civilisation européenne.

    Encore aujourd'hui, on peine à traduire politiquement les clivages nés dans la dynamique des radical sixties. Qu'on le veuille ou non, la distinction entre la gauche et la droite structure encore la vie politique, surtout en France qui, à sa manière l'a inventé. Elle n'est pas sans profondeur anthropologique non plus: la gauche et la droite ne sont pas des notions complètement insensées. Mais il faut bien convenir que ce clivage n'est pas parvenu à donner une véritable forme politique aux enjeux qui touchent à la nature même de la communauté politique. Ils ne s'expriment vraiment clairement qu'avec les référendums européens, pour ensuite se dissiper une fois que le système partisan reprend ses droits. Une frange importante du peuple, dans les circonstances, semble privilégier une politique tribunicienne pour se faire entendre, même si, paradoxalement, elle l'isole politique dans les marges.

    On s'est demandé cet automne pourquoi les intellectuels avaient aujourd'hui plus d'influence que les politiques dans la vie publique. Naturellement, leur parole est plus libre. Ils ne sont pas en position de responsabilité. On les suspecte moins, conséquemment, de dissimuler une part de réalité et d'être lié par une attache partisane. Mais l'essentiel était ailleurs: ne cherchant pas à s'inscrire dans un clivage politique usé, ils parviennent plus aisément à réaliser les synthèses nécessaires et à formuler une vision de l'époque et de ses enjeux délivrée de l'écartèlement habituel et exagéré entre ce que la gauche et la droite de gouvernement croient devoir être. Plus souvent qu'autrement, ils expriment une forme de conservatisme qui est peut-être d'abord et avant tout un patriotisme de civilisation. Ce créneau est aujourd'hui idéologiquement majoritaire en France, même s'il demeure vitupéré médiatiquement.

    Si on laisse de côté le grand récit antifasciste maintenu artificiellement en vie par le système médiatique, on découvre une autre histoire de l'émergence du populisme européen. Sa vitalité politique repose sur un double abandon dont se sont rendus coupables les partis de gouvernement. La droite a sacrifié le patriotisme conservateur qui était la marque distinctive du RPR des bonnes années pour se convertir à un libéralisme moderniste qui n'a jamais suscité l'enthousiasme au-delà du cercle étroit des élus de la mondialisation heureuse. La gauche a renoncé à la défense du peuple pour se convertir à la cause de la diversité et à la sacralisation des minorités, en leur prêtant la vertu rédemptrice autrefois réservée au prolétariat. Le Front national a récupéré ces deux créneaux.

    En un mot, les élites françaises ont sacrifié la fonction protectrice du politique, ou sa part conservatrice, si on préfère. Elles ont ainsi renoncé à certaines aspirations fondamentales au cœur de la cité. Elles ont négligé le besoin d'enracinement au cœur de l'âme humaine. Les enjeux sociétaux ont émergé ces dernières années. Ils rappellent que la politique ne saurait être victime de réductionnisme économique sans s'appauvrir existentiellement. Les hommes, quoi qu'on en pense, ne se représentent pas la société comme une simple association contractuelle d'individus sans liens véritables entre eux. Ils veulent habiter un monde commun, noué dans l'histoire et la culture. Mais on a assisté, à bien des égards, à sa dissolution dans la seule logique des droits.

    Plus encore, les grandes réformes sociétales ont été présentées comme relevant de la fatalité historique. Ce sentiment d'impuissance entretenu par le mythe de la fatalité historique revalorise, par effet de contraste, ceux qui croient que la politique n'est pas sans lien et qui misent sur cette dernière pour infléchir autrement le cours de l'histoire, et reconstruire ce qui n'aurait pas dû être déconstruit. Les partis politiques qui prétendent, d'une manière ou d'une autre, sortir la politique de la seule logique de l'extension des droits et du traitement gestionnaire des problèmes sociaux risquent retrouvent aisément un écho populaire. Ils laissent croire, en quelque sorte, que l'homme a une maîtrise sur son destin, même s'ils font preuve souvent de démagogie en laissant croire que cette volonté est toute-puissante et peut s'affranchir des pesanteurs de l'époque.

    On s'est émerveillé, ces dernières semaines, de la réhabilitation de la Marseillaise et du Tricolore, suite aux carnages du 13 novembre. Personne ne s'en désolera, naturellement. Il y avait là une forme de sursaut patriotique absolument admirable, à mille lieux du réflexe pénitentiel dans lequel le système médiatique se complaît spontanément. Mais une certaine autocritique aurait été la bienvenue: pourquoi les élites, et les élites de gauche, en particulier, avaient-elles abandonné les symboles nationaux? Car le Front national avait moins confisqué la nation qu'on ne lui avait concédée. C'est moins sur son programme spécifique qu'il est parvenu à croître, au fil des ans - d'autant que ce programme est assez changeant et ne se caractérise pas exactement par un souci de rigueur - que sur un désir de nation auquel il était à peu près le seul à répondre explicitement, aussi déformée sa réponse soit-elle.

    Il faut voir plus large. C'est à une crise de légitimité qu'on assiste, en fait. Une crise de régime, si on veut, qui touche toutes les sociétés occidentales même si encore une fois, même si c'est en France qu'elle prend une portée civilisationnelle. La France devient le théâtre des grandes contradictions qui traversent le monde occidental. Le pouvoir semble impuissant à affronter une crise de civilisation à peu près sans précédent et se contente de disqualifier ceux qui le rappellent à ses devoirs et l'invitent à ne pas se contenter d'incantations humanitaires devant des problèmes comme la crise des migrants. Il se permet même de persécuter ceux qui dénoncent son impuissance. Ainsi, ils sont de plus en en plus nombreux à défiler régulièrement devant les tribunaux pour avoir nommé la part de réel qui heurte l'idéologie dominante. C'est, à certains égards, le seul ressort qui lui reste.

    Il y a certainement d'excellentes raisons de s'opposer au Front national, mais la réduction de sa progression à la renaissance d'une forme de fascisme intemporel, qui serait la tentation diabolique de la civilisation européenne, n'en est pas vraiment une. Elle rassure certainement une frange significative des élites politiques et intellectuelles, qui peuvent dès lors prendre la pose avantageuse de la résistance contre la bête immonde, mais elle rend à peu près incompréhensible et inintelligible le pourrissement de la situation qui a pourtant propulsé le Front national au rang de premier parti de France. Et pour tout dire, la meilleure manière de lui faire barrage ne consiste certainement pas à pousser encore plus loin la politique qui a contribué à sa croissance.

    Mathieu Bock-Côté (Figaro Vox, 8 décembre 2015)

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  • La radicalisation orwellienne des médias...

    Nous reproduisons ci-dessous une remarquable analyse de l'Observatoire des journalistes et de l'information médiatique consacré au traitement par les médias du terrorisme islamiste et de l'invasion migratoire...

     

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    La radicalisation orwellienne des médias

    En France, à l’automne 2015, la radicalisation ne touche pas que certains musulmans ayant résumé leur religion au djihad, celle-ci concerne également un très grand nombre de journalistes qui n’hésitent plus à franchir un stade supplémentaire dans la pratique orwellienne de leur métier, passant de la propagande insidieuse au mensonge le plus décomplexé.

    Nous avions évoqué, en mai dernier (Lire > Dossier : Les médias face à l’Islam, soumission ?) les relations ambiguës, complaisantes, voire stratégiquement dangereuses, qu’entretenaient certains médias français avec l’islam terroriste. Après les terribles attentats du 13 novembre à Paris, il eût été angélique d’imaginer la possibilité d’un mea culpa, mais le choc aurait pu, du moins, permettre un minimum de remise en question. Loin de là, de nombreux médias se sont enferrés dans le déni, voire ont osé des manipulations qu’ils ne se seraient jamais permis jusque là. Pourtant, un ensemble de faits, de révélations, d’études, d’interventions d’experts, de preuves – et de cadavres –, s’accumulait pour donner tort à la manière dont ils avaient choisi de traiter un certain nombre d’informations depuis que le phénomène de l’islam terroriste est apparu, et en dépit du fait que celui-ci soit si souvent au centre de l’actualité depuis bientôt quinze ans ; et en dépit du fait qu’il soit d’autant plus impérieux de traiter ces informations sous l’angle adéquat qu’il en va, in fine, de la sécurité des Français dans un contexte de guerre.

    Des « déséquilibrés » aux « assaillants »

    Après le massacre, devant le constat flagrant d’un défaut d’analyse, il paraît urgent d’attribuer les responsabilités et de juger les défaillances. N’importe quel citoyen se trouve naturellement en position de demander des comptes à ceux qui sont censés l’informer alors que l’extraordinaire a eu lieu : la guerre en plein Paris. Le juge antiterroriste Marc Trevidic, dont les interventions, après les attentats, ont récolté un écho notable, a exposé comment les attaques terroristes que l’EI livre contre la France depuis deux ans s’inscrivaient dans une stratégie parfaitement établie par l’ennemi. Il s’agissait de créer un mouvement de crescendo dans l’horreur, dont les attentats du 13 novembre furent le premier point d’orgue. Ainsi, ce furent d’abord des actes isolés et disséminés avant d’atteindre à cette première perpétration organisée d’un massacre de masse. Cette dramaturgie élaborée en amont dans le but de faire « monter la pression » et d’instiguer durablement un climat de terreur en France relève d’une stratégie redoutable. Combattre l’ennemi, c’est connaître l’ennemi. Or, la plupart des médias français n’a guère permis à la population visée par cet ennemi de le connaître, donc de le combattre. En effet, les actes isolés qu’évoque le juge Trevidic, ce sont ces nombreux crimes ou tentatives commis dès décembre 2014 presque chaque mois par des individus qui furent systématiquement présentés comme des « déséquilibrés » par de nombreux médias. Or, après les propos du juge et bien qu’ils aient été particulièrement relayés, on n’a pas entendu un seul journaliste remarquer que l’interprétation qui avait été donnée de ces événements avait été par conséquent erronée, voire qu’elle relevait d’une pure falsification. Il s’agissait pourtant d’un constat nécessaire.

    Subitement en guerre

    « Cette fois, c’est la guerre. » titrait Le Parisien, le 14 novembre ; « Notre guerre », en une du Point le 19 novembre ; « Comment vaincre Daech ? » pour L’Obs, le même jour ; « Comment gagner la guerre ? » pour L’Express, le 16… Cette prolifération de titres martiaux, au lendemain des attentats, tranchait avec le discours implicite qui les avait précédés. « Cette fois, c’est la guerre », pourquoi : « cette fois » ? Auparavant, nous jouions à la marelle avec les djihadistes ? Il paraissait pourtant clair qu’une internationale islamiste avait déclaré la guerre à l’Occident depuis le 11 septembre 2001… Il n’y a visiblement que certains journalistes français qui n’avaient pas été avertis. Eux apercevaient des « déséquilibrés » et notaient la multiplication d’ « actes isolés » sans rapport avec l’islam, jusqu’à ce que, subitement, et comme si rien ne l’avait laissé présager, des islamistes amalgament des Français, de gauche ou de droite, de souche ou non, honteux ou pas, pour les massacrer selon une ligne de front qui, dans leur démarche, ne faisait pas le moindre doute. Ainsi, à la sidération naturelle qui suivit l’irruption de semblables atrocités en plein Paris, s’ajouta un autre genre de sidération, laquelle provenait de l’invraisemblable impréparation psychologique dans laquelle se trouvait le peuple français, impréparation entretenue par ceux dont la mission aurait été au contraire de lui donner les éléments nécessaires à comprendre ce qui lui arrivait.

    Tous les degrés du déni

    Quand, ainsi que les dirigeants de l’État Islamique l’avaient clairement annoncé en février dernier, notre ennemi nous menace d’invasion migratoire et de chaos en méditerranée pour déstabiliser l’Europe, les réactions du Monde et de Libération, deux mois plus tard, consistent à prôner l’ouverture totale des frontières, comme s’il s’agissait de collaborer à notre propre destruction ! Lorsque la crise dépasse même les menaces proférées, il y a toujours des médias français qui continuent d’entretenir un déni quant à l’ampleur du phénomène, voire qui déguisent cette menace de Daech mise à exécution en merveilleuse opportunité ! Quant au fait qu’au-delà d’être un formidable instrument de déstabilisation du continent, cet afflux de population soit pour l’EI un moyen de répandre des soldats dans toute l’Europe, ces mêmes médias masquent le risque ou culpabilisent ceux qui l’évoquent en les suspectant de se muer en agitateurs d’extrême-droite (Ouest France, Libération, BFMTV), contribuant ainsi à rendre nos pays toujours plus vulnérables. Lorsque l’enquête sur les attentats de Paris confirme, cependant, que deux kamikazes sont des migrants, le déni du réel atteint un degré supplémentaire puisque France Inter en vient à tout bonnement réécrire le titre d’un de ses papiers, comme l’a relevé l’OJIM dernièrement, changeant : « Le fantasme de l’infiltration terroriste » par « Des terroristes parmi les migrants ? », toute honte bue, tout principe d’honnêteté passé à la trappe. D’abord on pratique le déni de réel pour des raisons idéologiques, ensuite, le déni du déni, pour ne pas entamer une remise en cause dont les conséquences pourraient s’avérer vertigineuses. Voici le cercle vicieux dans lequel se trouvent entrainés tant de journalistes français au moment où les faits les démentent.

    Du bon usage des cadavres

    « J’ai appris la diffusion d’images de corps. J’appelle au respect de la dignité des personnes décédées, de leurs familles. », tweetait madame Taubira, le 15 novembre, faisant référence à cette fameuse photo de l’intérieur du Bataclan après le massacre. Deux mois plus tôt, nullement choquée par la diffusion du corps d’un enfant migrant illico icônisé par les médias, le ministre de la Justice tweetait, avec son impayable lyrisme : « Son prénom avait des ailes, son petit cœur a dû battre si fort que les étoiles de mer l’ont emporté sur les rivages de nos consciences. » Ces morts du Bataclan, donc, ne doivent quant à eux ni circuler ni parvenir aux « rivages de nos consciences ». Étrange « deux poids, deux mesures » de la pudeur dont, à l’instar de Christiane Taubira, ont donc fait montre les médias français dans leur ensemble à cette occasion. Enfin, étrange… On aura bien compris qu’il y a des photos macabres dont le choc est idéologiquement exploitable et d’autres, non. Il fallait donc marteler les esprits de la photo du petit Aylan afin de pousser les Européens à ouvrir leurs frontières aux migrants, migrants dont certains participeraient à des massacres en France, massacres dont les photos, elles, ne devaient, en revanche, pas être diffusées. Dans cet exemple, les médias qui jouent à ce jeu ne réécrivent pas leurs propos, mais ils contredisent leurs méthodes, laissant soupçonner comment celles-ci ont moins à voir avec l’information qu’avec la manipulation de masse.

    Les témoignages comme caisse de résonance

    Il y a, enfin, une technique d’influence que l’on relève rarement tant elle est dissimulée : celle des témoignages. Elle permet en effet aux médias de donner l’impression d’une unanimité factice, en donnant la parole à ceux dont les propos illustrent l’idéologie qu’ils défendent. Facteur aggravant : celui qui ne communie pas au politiquement correct de mise n’osera pas s’exprimer librement à visage découvert, sachant qu’il deviendrait immédiatement une cible potentielle de mépris exhibée à la vindicte publique. Après les attentats, l’un des témoignages les plus célèbres se trouva être celui d’un petit garçon filmé place de la République, en compagnie de son père. Ravis, de nombreux médias en remirent même une couche, puisque ce père et son fils furent ensuite invités sur le plateau de Yann Barthès. Pourquoi ce témoignage fut-il autant valorisé ? L’enfant est charmant, certes, et son père est également émouvant dans la manière qui est la sienne de rassurer son fils. Mais au-delà, ils représentent tous deux un tract en faveur du multiculturalisme : d’origine asiatique, le père, un « Français de cœur » qui a prénommé son enfant d’un nom de héros de feuilleton américain – Brandon –, affirme que sa maison, c’est la France. Insidieusement, cela permet de diffuser l’idée que le multiculturalisme ne doit pas être remis en cause au moment où la coexistence de cultures conflictuelles sur les mêmes territoires vient d’aboutir à 130 morts… Surtout, l’enfant, dans son langage, explique aux téléspectateurs que « les méchants, c’est pas très gentil », le père le rassure en lui expliquant qu’il y en a partout, des « méchants », et qu’on va les combattre avec des roses – riposte florale qui semble d’abord laisser l’enfant un rien dubitatif, et on le comprend… Bref, un discours qui explique, en substance, qu’il n’y a rien à comprendre, qu’il n’y a rien à déduire, qu’il n’y a rien à changer. Le discours qui, plus certainement qu’un enfant de six ans, rassure avant tout les journalistes… N’y avait-il pas quelque part d’autres genres de témoignages à recueillir, comme, par exemple, un citoyen excédé réclamant des comptes aux élites médiatico-politiques pour ne l’avoir pas renseigné correctement sur les drames que leur incompétence organisait ?

    Le leurre fasciste

    Au lien suivant, qui indique : « Manifestation anti-étrangers, Pontivy, « Ils se sont défoulés sur un passant d’origine maghrébine », sur le site de France Bleu, aujourd’hui, on tombe sur l’information : « La page est introuvable », suivie d’un « smiley triste » : L Il eut été plus honnête de rédiger un démenti, mais non ! On s’est contenté d’effacer à demi les traces du crime, du mensonge fabriqué de toutes pièces d’une manifestation anti-migrants ayant prétendument dégénérée en ratonnade, mensonge depuis démenti très officiellement. Toujours obsédés par un ennemi historiquement mort depuis 70 ans, de nombreux médias, alors que 130 victimes de l’Islamisme radical gisent au sol, traquent immédiatement… le skinhead de service. Cet ennemi qui leur va bien, qui leur tient chaud, qui les rassure, qui les conforte intellectuellement, même s’il est tout à fait obsolète. Encore une fois, ne voulant se confronter au problème, ils ne le pensent pas, ne nous y préparent pas, pire : ils nous désarment intellectuellement et moralement face à lui. Et au-delà de toute question idéologique, c’est pour des raisons stratégiques de cet ordre que devrait être impitoyablement délégitimée une grande partie de cette classe médiatique, alors que la panique qui est aujourd’hui la sienne devant ses défauts d’analyse prend la tournure de contorsions, de manipulations et de mensonges les plus éhontés. Autant d’aveux indirects.

    OJIM (Observatoire des journalistes et de l'information médiatique, 4 décembre 2015)

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  • Révoltez-vous !...

    Renaud Camus vient d'auto-éditer un court essai intitulé Révoltez-vous !. A l'origine romancier, Renaud Camus est l'auteur de plusieurs essais important comme Décivilisation (Fayard, 2011), Le Grand Remplacement (David Reinharc, 2011) ou Le changement de peuple (Renaud Camus, 2013).

    Cet ouvrage est disponible sur le site personnel de l'auteur.

     

    Révolte_Renaud Camus.jpg

    " Le Grand Remplacement n’est pas une notion, ce n’est pas un concept, ce n’est pas une théorie mais la simple constatation de ce qui survient. Le livre de ce titre, en ces éditions successives, a posé ce constat, aujourd’hui admis presque de toute part, y compris par ceux-là qui reconnaissent le fait même s’ils renâclent au nom. C’est à la chose elle-même, le changement de peuple et de civilisation, la colonisation de la France et de l’Europe, l’islamisation du continent, que pour ma part je ne me résigne pas. Ce livre est un appel au regroupement des individus et des mouvements, pour la constitution d’une force de refus. Il y a des moments dans la vie des peuples, comme dans celle des hommes, où c’est un grand NON qui est le plus affirmatif. "

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  • Avec un ami comme la Turquie, on n'a aps besoin d'ennemis !...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 1er décembre 2015 et consacrée à la lâcheté de l'Europe devant la Turquie d'Erdogan à propos de la crise syrienne et de l'invasion migratoire...

     


    "Seul Poutine comprend bien son adversaire turc... par rtl-fr

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