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  • Vers la dissolution des peuples : un projet de gouvernance supranationale des migrations...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue éclairé de Michèle Tribalat cueilli sur Figaro Vox et consacré aux mécaniques de gouvernance supranationale de l'immigration qui vont progressivement nous broyer si nous ne réagissons pas politiquement. Démographe, Michèle Tribalat a été directrice de recherche à l’INED (Institut national des études démographiques) et membre du Haut Conseil à l’Intégration. Elle a publié plusieurs livres remarqués dont Les Yeux grands fermés (Denoël, 2009) et Assimilation : la fin du modèle français (Toucan, 2017).

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    Michèle Tribalat: les politiques seront-ils bientôt dépossédés de la question migratoire ?

    Il y a une quinzaine de jours, un collège d’experts remettait un rapport au Président de la République et au gouvernement afin qu’ils amendent leur politique migratoire jugée inutilement restrictive.

    Ce rapport se présente comme une troisième voie entre une posture qui n’a que les apparences de la fermeté mais reste impuissante et une posture qui prône l’ouverture complète des frontières sans poser aucune limite. En somme, la seule voie raisonnable, qui affiche l’ambition de «reconstruire un consensus autour de la politique des étrangers», de mettre les Français enfin d’accord sur un sujet aussi contentieux.

    Pourtant, il ne déroge pas à la rhétorique technocratique qui affirme que l’immigration ne s’est pas accélérée dernièrement - «leur nombre [des étrangers] est d’ailleurs stable» - se référant en cela aux tours de magie d’Hervé le Bras sur l’évolution du solde migratoire depuis 1955. Tout en affirmant que cette accélération est inéluctable - «l’immigration plus ou moins qualifiée de jeunes en provenance d’Afrique, du Maghreb et du Moyen-Orient est inscrite dans l’évolution récente de ces pays» - que la démographie française commande d’y avoir recours - «le vieillissement de la population rend nécessaire l’augmentation du solde migratoire» - et que, de toute façon, c’est bon pour l’économie. Rien de très neuf.

    La première question qui vient à l’esprit à la lecture du document porte sur l’appellation «politiques migratoires» pour caractériser les préconisations de ce collège de praticiens. En effet, dans cette expression, le mot «politique» suppose à la fois une volonté de répondre aux attentes des citoyens et une capacité de l’État à formuler un objectif qui permettrait d’y répondre. Or tel n’est pas du tout le propos de nos experts qui, d’ailleurs, annoncent la couleur dans le sous-titre - «Faire reculer les situations de non-droit» -. Leur objectif est d’étendre toujours plus les droits des étrangers à séjourner en France, par la loi et la gestion administrative ou judiciaire de l’immigration, afin d’être à la hauteur de l’idée qu’ils se font de la République. Leur méthode: «adapter les normes de droit et leurs conditions de mise en œuvre pour régler par le séjour le plus grand nombre de situations selon des critères transparents». À terme, les procédures de régularisation sont appelées à se raréfier puisqu’elles auront été intégrées dans la loi. Mais, en attendant, il faut, disent les experts, adapter la circulaire Valls afin d’écouler le «stock» d’étrangers en situation irrégulière. Ils nous assurent que les reconduites prononcées devront par la suite être effectives. Pour cela, ils invoquent des contrôles renforcés aux frontières de l’UE dans des centres établis dans des ports européens. Pas sûr que les pays situés aux frontières maritimes de l’UE soient très emballés par le projet d’installation de camps chez eux.

    Les effets quantitatifs des mesures qu’ils préconisent leur sont, au fond, indifférents, comme l’est leur coût sur lequel ils ne fournissent aucune information, si ce n’est le souhait d’une grande réactivité afin que les budgets s’adaptent très vite à la demande.

    L’extension des droits

    L’outil décisif est le couperet mis sur le délai de gestion des dossiers: accès à un titre de séjour (sauf motif d’ordre public) ou départ effectif du territoire national en six mois. Par ailleurs, l’administration se devrait d’examiner, avant tout rejet, si l’intéressé peut bénéficier d’un autre titre que celui demandé. Si tel est le cas, elle serait tenue de le lui délivrer. Cette machine à régulariser mettrait sûrement en échec et l’administration et les juges chargés des recours.

    D’ailleurs, le juge administratif saisi d’un recours contre un refus de titre de séjour deviendrait un juge de plein contentieux, ce qui lui permettrait de substituer sa décision à celle de l’administration et de forcer cette dernière à délivrer un titre de séjour pour le motif qu’il aurait retenu (familial ou humanitaire).

    S’y ajoute la création d’un titre de séjour mention «humanitaire», censé répondre à des situations de détresse les plus variées, lesquelles ne manquent pas dans le monde, après avis d’une commission départementale du séjour humanitaire composée de médecins, psychologues, psychiatres et travailleurs sociaux. Seraient ainsi visés les victimes de la traite, de violences domestiques ou familiales, de sévices au cours du parcours migratoire et les étrangers dont les problèmes de santé nécessitent un traitement durable inaccessible dans leur pays d’origine. Les experts renoncent à renégocier la Convention de Genève pour y introduire de nouvelles catégories de réfugiés tant le résultat d’une pareille renégociation leur paraît incertain. Ils préconisent, dans l’attente d’une Convention internationale pour la protection des déplacés environnementaux, dont ils esquissent le profil dans une annexe, de créer un visa humanitaire «pour pouvoir agir dans des cas de catastrophes naturelles».

    La simplification préconisée, réduisant à 6 catégories (étudiant, vie privée et familiale, activité professionnelle, asile/apatride, humanitaire et excellence) le nombre de titres de séjour possible, s’accompagne elle aussi d’une extension de droits. Cette extension se porte tout particulièrement sur les titres «vie privée et familiale». C’est le cas, par exemple, des droits des conjoints de Français ou d’étrangers en situation régulière qui s’étendent au-delà du mariage aux concubins et aux pacsés ou de ceux des parents d’enfants français pour lesquels aucune condition n’est posée. De même, les étrangers confiés à l’Aide sociale à l’enfance comme mineurs non accompagnés obtiendraient de plein droit un titre «vie privée et familiale» à leur majorité. Ce serait également le cas des étrangers ayant séjourné irrégulièrement pendant dix ans ou dont l’éloignement a échoué par deux fois. Une telle mesure ne pourrait que rendre plus difficile l’éloignement.

    Dans la perspective d’une relance de l’immigration professionnelle, tout étranger muni d’une promesse d’embauche dans un secteur figurant sur une liste d’emplois établie après consultation d’un Comité d’évaluation de la migration de travail aurait droit à un titre de séjour. Idem pour l’étranger qui a obtenu un diplôme universitaire en France ou qui détient un master, mais sans limitation sur les secteurs d’activité pourvu que cette promesse concerne une activité en lien avec son diplôme.

    Un même titre de séjour serait attribuable aux réfugiés et aux bénéficiaires d’une protection subsidiaire ou de l’asile constitutionnel, à leurs conjoints (mariés ou non), leurs enfants majeurs ou leurs parents s’ils sont mineurs. Les experts souhaitent d’ailleurs qu’on incite les mineurs isolés à demander l’asile, ce qui réglerait d’emblée la question de la régularisation de leur situation à la majorité. Les autorités diplomatiques et consulaires seraient tenues de délivrer un visa «asile» à toute personne invoquant une raison crédible. En cas de refus et de recours gracieux, c’est l’OFPRA, une fois consulté, qui aurait le dernier mot. Il est également proposé, dans l’attente d’une solution européenne, de restreindre unilatéralement les dispositions de Dublin en permettant à l’État, de manière discrétionnaire, d’examiner les demandes d’étrangers visés par la procédure Dublin lorsqu’il s’agit de personnes vulnérables ou pouvant arguer de liens avec la France. C’est déjà un peu ce qui se fait aujourd’hui lorsqu’on décide de l’extinction des procédures Dublin. Ce ne serait évidemment pas de nature à freiner les mouvements secondaires à destination de la France. Enfin, en fondant l’aide médicale d’État (AME) dans la protection universelle maladie (PUMA), comme le propose le défenseur des droits, les experts espèrent «éviter l’effet de cristallisation qui résulte de l’existence d’un dispositif spécifiquement conçu pour les étrangers en situation irrégulière». C’est si joliment dit!

    La durée des titres serait de cinq ans d’emblée et leur renouvellement conduirait à un titre de séjour permanent, sauf pour les études et les motifs professionnels. La durée du titre serait alors adaptée à celle des études ou du contrat.

    Que reste-il comme marge de décision à l’État ?

    Pas grand-chose, si ce n’est la tentative de réexpédier chez eux ceux qui auraient échappé à la mansuétude de l’administration ou des juges qui sont sommés de personnaliser l’examen des situations individuelles - «l’administration et le juge seront tenus d’examiner l’ensemble des possibilités de délivrance d’un titre de séjour» - ce qu’ils faisaient déjà de leur plein gré. Si la politique d’immigration n’est plus guère de son ressort, il resterait à l’État la tâche de mettre en œuvre une politique d’intégration dont, évidemment, le rapport ne donne aucune évaluation puisque, de toute façon, la question du nombre ne compte pas.

    Les experts préconisent de placer, auprès du Premier ministre, un Haut-Commissariat à l’asile et aux migrations dont la tâche serait de veiller à assurer l’homogénéité de la doctrine de ses services dans une «logique d’effectivité des droits et de sortie du non-droit». Ce Haut-Commissariat exercerait ainsi la tutelle d’une Agence de l’asile qui prendrait en charge l’intégralité du parcours des demandeurs, fusionnant les services de l’OFPRA, ceux de l’OFII et du ministère de l’Intérieur sur l’asile, tout en restant en prise avec les collectivités territoriales, les travailleurs sociaux, les associations et la recherche. Resterait à l’OFII (lui aussi sous tutelle de ce Haut-Commissariat), rejoint par les services actuels du ministère de l’Intérieur, la gestion de la migration économique, des mesures d’intégration en début de séjour et du retour volontaire. Le ministère de l’Intérieur conserverait la mission d’éloignement et la gestion des titres de séjour. Ce Haut-Commissariat serait doté d’un comité d’évaluation composé d’experts et de partenaires sociaux chargé d’évaluer les besoins de la France en main-d’œuvre et de communiquer sur «la réalité des migrations». Il devrait établir chaque année un rapport sur l’immigration et l’émigration. Les experts rédacteurs de cette proposition ne s’interrogent guère sur les manières d’y parvenir ni sur les outils statistiques qui permettraient d’informer sur «la réalité des migrations». Rien d’étonnant à cela quand on voit la rareté des informations chiffrées figurant dans leur rapport. Il existe bien un tableau sur l’éloignement en France, en Allemagne et dans l’UE, mais sans que soient indiquées ni la date, ni la source.

    Le Haut-Commissariat serait également doté d’un service de la protection humanitaire qui superviserait l’action de commissions départementales du séjour humanitaire.

    Une «politique» de l’asile sous direction européenne

    Deux options sont envisagées. La première affecte à une agence de l’asile européenne l’élaboration des lignes directrices encadrant l’instruction des demandes d’asile et éventuellement la mise en œuvre des opérations de relocalisation. Les agences nationales, toutes indépendantes du pouvoir politique, reconnaîtraient les décisions prises par chacune d’entre elles. La seconde option serait de disposer d’une agence unique indépendante dont les agences nationales ne seraient que les antennes.

    Quoi qu’il en soit, en cas d’alerte du type de celle connue en 2015, l’agence européenne pourrait prendre la main et aurait la faculté de distribuer les demandeurs sur l’ensemble du territoire de l’UE. Si ce n’est pas possible avec tous les États, cette organisation pourrait se mettre en place dans le cadre d’une coopération renforcée.

    Une gouvernance mondiale: la convention internationale de protection des déplacés environnementaux

    Cette convention, dont le projet figure en annexe, si elle voyait le jour, créerait un statut légal de déplacé environnemental, qui supposerait d’établir des liens de causalité entre le déplacement et des dommages liés à l’environnement et de fixer des seuils de gravité aux impacts du réchauffement climatique. Les États seraient en cela aidés par un «appareil scientifique de référence, dans la lignée des travaux du GIEC».

    Comme on y est habitué avec ce genre de texte (cf. pacte de Marrakech), la convention s’appliquerait «dans le respect du principe d’égalité souveraine des États parties, de leur intégrité territoriale et de leur indépendance politique, tel qu’énoncé par la Charte des Nations unies». Rien n’est moins sûr puisqu’on apprend que, si tout État ayant ratifié la convention pourrait la dénoncer «à tout moment par notification motivée et adressée au Comité d’experts indépendants», cet État devrait en discuter avec les autres États chargés de tout faire pour l’en dissuader.

    Si cette dissuasion s’avérait infructueuse et que le comité d’experts indépendants ne validait pas la dénonciation, l’État ne pourrait pas sortir de la convention. Ce comité serait composé de 17 experts «indépendants et impartiaux» renouvelé par moitié à la majorité qualifiée tous les cinq ans. Ces experts seraient choisis lors d’une des conférences annuelles, chaque candidat devant représenter au moins 5 États. Par ailleurs, c’est le comité d’experts qui proposerait un financement plancher pour chacun des États (qui seraient invités à aller au-delà) afin d’alimenter un fonds international.

    Avec cette convention nous aurions franchi le stade ultime de la dépolitisation de la question migratoire, sans possibilité de retour en arrière. Tout le contraire de ce que semblent souhaiter les citoyens français. Difficile de croire que ce rapport d’experts, s’il était suivi d’effets, serait en mesure d’atteindre l’objectif affiché d’un «consensus national apaisé autour des migrations».

    Michèle Tribalat (Figaro Vox, 7 février 2020)

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  • Orages de papier (1) : À la rencontre de Renaud Camus...

    Pour sa nouvelle émission Orages de papier, TV Libertés, en partenariat avec La Nouvelle Libraire et François Bousquet, nous propose de découvrir une œuvre ou un auteur. Pour ce premier numéro, François Bousquet reçoit l'écrivain Renaud Camus.

     

                                      

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  • 2020... Les nuées s'accumulent !...

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    " Lorsque les habitants d'un pays ne se reconnaissent plus dans les populations qui les entourent, lorsqu'ils finissent par se sentir minoritaires et bientôt étrangers chez eux, lorsque le « nous » a perdu toute signification, c'est que la limite du tolérable a depuis longtemps été franchie. Il faut donc le dire nettement et calmement : la vocation du Tiers-monde n'est pas de venir se déverser en Europe, la vocation des peuples d'accueil n'est pas de s'adapter aux nouveaux venus, la vocations des pays européens n'est pas de devenir musulmans. "

    Alain de Benoist (Éléments n° 178, juin-juillet 2019)

     

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    Bonne année 2020 à tous les lecteurs de Métapo infos !

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  • Des fleuves de sang...

    Les éditions de la Nouvelle Librairie viennent de publier le Discours des fleuves de sang d'Enoch Powell, avec une préface de Renaud Camus et une introduction de Jean-Yves Le Gallou. Politicien conservateur britannique, Enoch Powell a été un des premiers en Europe à dénoncer les dangers que l'immigration extra-européenne faisait peser sur son pays.

    Le livret peut être commandé sur le site de la revue Éléments.

     

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    « J’ai l’impression de regarder ce pays élever frénétiquement son propre bûcher funéraire. […] Je contemple l’avenir et je suis rempli d’effroi. Comme les Romains, je vois confusément " le Tibre écumant de sang ". »

    Le 20 avril 1968 à Birmingham, le député conservateur britannique Enoch Powell prononça une allocution prophétique où il dénonçait les dangers de l’immigration extra-européenne. Malgré un accueil enthousiaste de ses compatriotes, une violente cabale médiatique brisa la carrière du plus brillant homme politique de sa génération. Son discours, qui évoquait emphatiquement la fin de l’empire romain, devint celui des « fleuves de sang ». Aujourd’hui, la destruction des Européens se poursuit dans l’indifférence générale. Enoch Powell collection éclairs

    Enoch Powell (1912 – 1998), élève de Cambridge, poète, linguiste, colonel de l’Intelligence service, membre de l’Ordre de l’empire britannique, secrétaire d’État, ministre, était promis aux plus hautes destinées.

     

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  • Misères françaises...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son site personnel et consacré aux misères qui accablent la France. Économiste de formation, vice-président de Géopragma et député européen, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Candidat aux élections européennes sur la liste du Rassemblement national, il a publié récemment un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).

     

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    Misères françaises

    Misère identitaire, d’abord, quand il est interdit d’être fier de la France, fier de son histoire, fier de la puissance et de la grandeur de la France – qu’en reste-t-il quand le nucléaire est bradé, que l’armement est sous occupation allemande, et que l’étranger fait la loi en France même ?

    Misère morale également, quand tout ce qui était bon et bien, tout ce qui faisait d’eux un père ou une mère de famille, un élu local, un croyant, est tourné en dérision, quand l’honnêteté et le travail bien fait deviennent le propre des imbéciles et que les escrocs de la finance s’affichent en modèles ?

    Quels juristes dénoncent la pratique importée des États-Unis du « efficient breach of contracts », qui signifie que chacun peut renier sa parole et déchirer un contrat, s’il y trouve intérêt ? Misère morale plus encore quand l’inversion des valeurs devient la règle, et quand défendre son territoire et exiger de parler français dans son entreprise ou chez le boulanger du coin devient coupable, quand dénoncer le pillage des aides sociales et la fraude massive à la Sécurité Sociale est interdit (voir le sort malheureux de la commission d’enquête parlementaire récente), quand c’est le voleur qui a raison devant le tribunal si sa victime ou le policier ont osé se défendre ?

    Misère territoriale aussi, quand les villages perdent le nom des Saints qui ont veillé sur eux depuis des siècles, quand des régions qui ont fait l’histoire de France se voient confondues dans d’impossibles fusions copiées des Länder allemands, quand le Maire de Paris déclare que ses voisins s’appellent Londres ou San Francisco, et surtout pas Lozère ou Finistère.

    Misère sécuritaire tout aussi bien, quand les statistiques grossièrement faussées du Ministère de l’Intérieur (lire sur Atlantico Xavier Raufer) échouent à cacher la montée des vols aggravés et des agressions, quand le mélange de banditisme et d’islamisme radical ferme des territoires entiers à l’ordre républicain et s’attaque à ces symboles honnis de la France que sont écoles et centres de culture, quand les Français oubliés de la « diagonale du vide » voient leurs impôts manquer pour garder le bureau de Poste ou la gendarmerie, mais nourrir les flots d’aides qui achètent la paix civile dans le « 93 » en payant ceux qui chantent et dansent leur haine de la France et des Français — curieusement, même les guets-apens contre des policiers ou des pompiers s’y concluent par « il n’a été procédé à aucune interpellation » ?

    Misère sécuritaire encore plus quand un gouvernement affiche sa volonté de faire payer tout ce qui demeure, qui tient et qui dure, en concentrant l’impôt sur la propriété immobilière et foncière (l’IFI qui a remplacé l’ISF), en fragilisant la propriété par l’atteinte au statut des notaires, en laissant l’escroquerie des éoliennes violer les paysages français. Et le pire est à venir ; en travaillant à séparer la propriété de la terre de celle du bâti, sous prétexte de faciliter l’accès à la propriété, le gouvernement réalise la prophétie de Marx ; « le capitalisme finira par enlever la propriété de la terre à ceux qui y vivent » pour que la terre accaparée par la finance et les fonds d’investissement fasse de tous les Français des migrants comme les autres, des hommes de nulle part et de rien, remplaçant la pauvreté digne du village par la misère muette des métropoles.

    Sauvagerie morale et écologique, culturelle et territoriale tout aussi bien. Sauvagerie de l’alliance entre des élites hors sol et les migrants à disposition, sans salaires, sans syndicats, sans contraintes. Sauvagerie des métropoles et de leurs bataillons d’employés de service livrés aux conditions indignes des transports, de l’habitat, de l’incivilité. Sauvagerie d’un pouvoir qui ne tient plus compte du vote, passe outre les referendums et sacrifie la volonté nationale au gouvernement des indicateurs et des gérants de fonds, pour en finir avec toute expression de la liberté politique et de la démocratie. Sauvagerie surtout d’élites autoproclamées qui se considèrent au-dessus de la France, de la République, et des citoyens, et qui se pensent et se vivent déjà autres, sortis de la condition humaine, hors sexe, hors âge, hors terre. Il leur suffit d’avoir un chauffeur.

    Voilà probablement la forme la plus actuelle de sauvagerie à l’œuvre, la sauvagerie de ceux qui considèrent depuis leur ministère ou leur tour de verre et d’acier que tous les autres sont des sauvages, la sauvagerie de l’individu globalisé contre l’indigène de chez lui. Elle appelle en retour une haine anthropologique, la haine de ceux d’ici, d’une terre et des leurs, contre ceux qui prétendent échapper à la condition humaine, à la nature et à la Nation. Cette haine est nouvelle. Elle s’est entendue dans les rues de Paris, de Carhaix, de Rodez ou de Caen. Elle rejoue la scène originelle des sociétés humaines, quand ceux qui n’étaient pas des hommes, ceux qui n’avaient pas droit de faire partie de la société, étaient éliminés comme boucs-émissaires. Cette violence fondatrice assurait la paix, la concorde et la solidarité entre ceux qui savaient dire « nous » et regarder l’avenir ensemble. Ferons-nous l’économie de cette forge où se trempe l’unité d’un peuple ?

    La sauvagerie globale de l’individualisme libéral à ses derniers soubresauts appelle le collectif, l’Etat et la République à reprendre la main. Elle explique la réaction de ceux qui ne font que répondre à la sauvagerie qu’ils subissent chaque jour. Elle indique que les vrais fronts où se jouent la souveraineté, l’unité et la sécurité nationales, ne sont pas extérieurs, ils sont intérieurs. Elle appelle l’État, la justice, et cette sécurité morale et nationale qui est la condition d’une société apaisée.

    Le destin de la France se joue dans la réponse qui sera apportée à la sauvagerie d’un système qui emploie le chaos pour survivre. Et celles et ceux qui ont chaque jour à préserver de l’ordre et de la Nation ce qui peut l’être, celles et ceux qui sont confrontés à la vente au plus offrant des entreprises et des terres françaises, à la destruction de l’État au nom des intérêts privés, doivent réfléchir à qui sont leurs vrais ennemis, à ce et ceux qu’ils ont pour mission de défendre, et à ce qu’a signifié dans l’histoire collaboration.

    Hervé Juvin (Site officiel d'Hervé Juvin, 2 décembre 2019)

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  • Les misérables : une si belle unanimité médiatique...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse de l'accueil réservé au film Les misérables, réalisé par Ladj Ly, qui se déroule à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, et qui a, selon le très macroniste Journal du dimanche, « bouleversé par sa justesse » notre président de la République, grand connaisseur, comme chacun sait, de la vie dans les banlieues de l'immigration...

     

                                     

    Les misérables : une si belle unanimité médiatique

    En 1995, Mathieu Kassovitz réalisait le film « La haine ». Un film brut sur la violence et la désespérance sociale dans les cités. Les émeutes en banlieue en 2005 ont montré que le film n’a pas produit de choc salutaire auprès de l’opinion publique, et surtout auprès de la classe politique.

    Il semble en aller autrement en 2019. Le réalisateur du film en a envoyé un DVD au Président selon Libération. Le message a été reçu 5 sur 5. Après avoir vu le film « Les misérables », le Président Macron aurait demandé au gouvernement de se dépêcher pour trouver des idées et agir pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers selon Le JDD.

    Les médias unanimes

    Le film primé au festival de Cannes (prix du jury) met en scène des policiers de la Brigade Anti Criminalité (BAC) en action en Seine-Saint-Denis. Une mission qui n’est pas sans risques, surtout quand un policier commet une bavure comme on le voit dans le film. Tant les policiers que les jeunes sont montrés selon les médias « sans fards » et avec justesse. C’est un véritable concert de louanges auquel on assiste :

    C’est le « film de la semaine » pour Euronews. En Seine-Saint-Denis, « le film ne laisse personne indifférent » selon Le Parisien. L’Obs s’interroge : « Ladj Ly sera-t-il le Diderot de Macron ? ».

    C’est « un film remarquable…qui nous commande de faire aimer la France » pour Le Figaro. C’est un film « coup de poing dont la France avait besoin » selon Mademoizelle.com. Même Valeurs actuelles y va de sa critique positive « un tableau effrayant de la déliquescence des banlieues, avec une indéniable force », etc.

    À quelques exceptions près…

    Les critiques réticentes ou négatives sont difficiles à trouver. Parmi celles-ci, Boulevard Voltaire ironise sur le choc du Président Macron après avoir vu le film et son souhait de mesures rapides pour les banlieues. Ceci alors que son premier Ministre avait annoncé quelques jours plus tôt un « plan d’urgence » pour la Seine-Saint-Denis. Cela lui aura échappé, sans doute sous le coup de l’émotion.

    Alors que les critiques ont majoritairement parlé de ce qu’ils ont vu sur l’écran, Jany Leroy souligne qu’il est important de parler également de ce que l’on ne voit pas dans le film mais que l’on constate parfois – trop souvent - dans la réalité.

    « Le réalisateur a épargné la fragilité psychologique de son spectateur élyséen en évitant de montrer des blocs de béton tombant des fenêtres sur des policiers, de voitures de pompiers incendiées sans raison, d’agressions de médecins, de tabassages à mort pour un mauvais regard et autres scènes qui auraient laissé Emmanuel Macron marqué à vie. »

    Le Parisien donne la parole à des policiers. Ils estiment que le film est « caricatural et dangereux », certaines scènes sont « invraisemblables », « le film stigmatise les flics » et les jeunes. Des détails sans doute que n’auront pas relevé les critiques. L’essayiste Barbara Lefevre souligne sur RMC (les Grandes Gueules) que dans le film, « le policier est hargneux, raciste et tire sur tout ce qui bouge » et que ce sont les imams les gentils du film, ceux qui arrivent à la fin à réconcilier tout le monde dans la cité en feu.

    L’insulte et la victimisation en bandoulière

    Comme en écho, le blog du cinéma a interviewé le réalisateur. Si cette interview qui est devenue gênante a disparu du blog, elle est toujours présente en partie sur le site Fdesouche.

    Un bel exercice de victimisation : « on a l’impression qu’il y a une guerre déclarée contre l’islam et j’ai envie de dire, contre les banlieues ». « Les premières ciblées, ce sont les femmes, les femmes voilées ». L’uniformisation du port du voile en banlieue ? « Ce sont les femmes qui s’assument, qui sont libres ». Les femmes forcées à porter le voile ? « Personne ne force à rien ».

    On quitte ensuite les arguments d’autorité du réalisateur, qui pense peut-être qu’ils ont un certain crédit, pour passer au registre ordurier.

    Insultes à gogo du réalisateur

    Outre leurs films sur la banlieue, Mathieu Kassovitz et le réalisateur Ladj Ly ont un point commun : les insultes. Alors que Mathieu Kassovitz a - entre autres joyeusetés - proféré des insultes contre des policiers sur Twitter et a vertement insulté Nicolas Dupont-Aignan pour s’être rallié à Marine Le Pen au 2e tour de l’élection présidentielle de 2017, Ladj Li quant à lui qualifie devant le journaliste du blog du cinéma Zineb El Rhazoui, l’ancienne journaliste de Charlie Hebdo, sous protection policière permanente, de « connasse » et lui conseille d’« aller se faire enculer ». Éric Zemmour se voit gratifié d’un « fils de pute ». Sans parler de considérations politiques tout aussi à l’emporte-pièce. Mais ces propos peu amènes n’empêchent pas que « les misérables est un film rassembleur, qui appelle à l’harmonie »…

    On est loin de la prose ciselée de Victor Hugo. Nous sommes au 21e siècle, la France n’est plus la même, on l’avait remarqué. En tout cas, cela ne fait pas polémique dans les médias. Mais l’essentiel n’est pas là, même si cela pose le personnage.

    Au diable les milliards engloutis dans la politique de la ville depuis des décennies, oublié l’islamisme qui étend son influence dans les cités et fait régner une nouvelle loi. Les imams sont là pour siffler la fin de la récréation quand il le faut. Oublié le juteux trafic de drogue qui gangrène les cités alors que selon notre Président les emplois légaux ne manquent pas puisqu’il faut ouvrir encore plus la France à l’immigration économique via des quotas sans plafond. Oubliées les menaces des « jeunes », même si selon la voix off de la bande son du film, quand ils expriment leur colère (sous-entendu violemment) « c’est le seul moyen de se faire entendre aujourd’hui ». Au diable la représentation à l’emporte-pièce de la police, mise en scène de façon caricaturale selon des policiers eux-mêmes.

    L’important n’est-il pas qu’enfin un banlieusard, et non un « mâle blanc », se soit emparé du sujet de la vie en banlieue, avec une telle justesse semble-t-il que notre Président de la République en a découvert la réalité, sous un concert de louanges dans les médias… On se prend à rêver à l’installation d’un multiplexe à l’Élysée pour parfaire la culture générale de notre jeune Président.

    Observatoire du journalisme (OJIM, 26 novembre 2019)

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