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  • Ukraine : après la guerre, le grand remplacement ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de François-Xavier Consoli cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré au grand remplacement qui se prépare en Ukraine pour "palier" les pertes provoquées par le conflit et l'effondrement démographique...

     

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    Ukraine : après la guerre, le grand remplacement ?

    Entre les pertes militaires, les désertions vers d'autres pays et les déplacés, les trois années de guerre depuis l'invasion Russe de 2022, ont provoqué une véritable saignée en Ukraine. Un déclin démographique laissant présager un avenir d'autant plus sombre pour les ukrainiens que les sirènes de l’immigrationnisme commencent déjà à retentir.
     

    Des millions d’Ukrainiens ont quitté leur pays et des centaines de milliers d’hommes sont morts ou ont été blessés au front. L’évaluation des pertes de l’armée ukrainienne demeurant difficile à établir, les chiffres officiels n’ont pas été divulgués. Cependant, il est possible de se faire une idée des désertions au sein de l’armée ukrainienne. Entre janvier et octobre 2024, environ 60 000 soldats auraient abandonnés le front. Un chiffre supérieur aux deux années précédentes combinées. Des désertions attribuées notamment à l’épuisement, au manque de rotations et à la fatigue morale des troupes [1]. A cela vient s’ajouter un exode massif. Selon l’ONU, la population ukrainienne a diminué de plus de 10 millions de personnes depuis le début du conflit, passant de 43 millions en 2021 à environ 35 millions en 2024 [2].

    Une purge démographique déjà entamée avant le conflit. Car, l’hiver démographique européen touche également le pays, et ce bien avant que le conflit ne débute. Depuis la chute de l’URSS en 1991, le taux de natalité en Ukraine est resté inférieur au taux de renouvellement des générations. En 2021, il était d’environ 1,16 enfant par femme, bien en dessous du seuil de remplacement. Et si vous êtes un peu conséquent chers lecteurs, vous voyez les choses venir…

    Le tiers-monde pour remplir le vide

    Comme le rapporte le média hongrois, Magyar Nemzet [3], la solution, pour certains, est toute trouvée : l’immigration massive ! Vasyl Voskobojnik, président de l’association ukrainienne des agences de placement étrangères, estime que le déclin démographique « ne peut plus être compensé par une simple augmentation du taux de natalité et que l’immigration en provenance des pays du tiers-monde est la seule solution. » Comme le précise l’article de Magyar Nemzet, selon la Banque nationale d’Ukraine, au moins 8,2 millions de travailleurs seraient nécessaires à la reprise future de l’économie ukrainienne.

    Le président de l’association ukrainienne des agences de placements étrangères ajoute que « le gouvernement ukrainien doit élaborer, d’ici à 2026, une politique migratoire visant à réduire cette pénurie. »

    Autrement dit, l’Ukraine doit s’attendre à voir débarquer sur son sol toute une flopée d’immigrants venus du Bangladesh, de l’Inde, du Népal, ainsi que des pays d’Afrique du Nord et d’Asie centrale. Une situation inédite pour le pays, impliquant de nouvelles tensions.

    « Chéri, tu es rentré de la guerre, tu dois faire de la place ! »

    En tête des ukrainiens ayant fui le pays, il y a d’abord les ukrainiennes. Sur les 6,3 millions d’Ukrainiens ayant trouvé refuge en Europe, 90 % sont des femmes et des enfants, en raison de l’interdiction faite aux hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter le pays. Autrement dit, 5,67 millions de réfugiés ukrainiens sont des femmes et des enfants [4].

    Le retour du front pour le soldat ukrainien risque fort de déplaire, d’autant plus dans un pays où les populations étrangères, notamment celles venues de pays arabo-musulmans ou africains ne sont pas en odeur de sainteté. Comme le rapporte une enquête sur les « crimes haineux » de 2008, par Human rights first : « Bien que relativement peu de personnes d’origine africaine résident en Ukraine, le taux de violence à l’encontre de ce groupe a été extraordinaire. Les réfugiés africains, les étudiants, les visiteurs et la poignée de citoyens et de résidents permanents d’origine africaine ont vécu sous la menace constante du harcèlement et de la violence [5]. »

    Pas certain qu’un ancien de la division Azov soit très enthousiaste à la perspective du paradis bigarré du multiculturalisme en Ukraine.

    Certains médias ukrainiens, comme Focus, dans un article titré Sauver l’Ukraine – installer des Africains ? La stratégie démographique du gouvernement sera-t-elle efficace ?, précise: « Après la fin du conflit, l’Ukraine pourrait commencer à se peupler d’Africains et d’Afghans afin d’éviter une catastrophe démographique », peut-on lire dans une interview de Vladimir Paniotto, directeur général de l’Institut international de sociologie de Kiev (KIIS). Il précise notamment « que ce sera beaucoup plus difficile en Ukraine, où les gens n’ont pas une vision aussi ouverte des migrants qu’en Europe occidentale, à propos de l’éventuelle migration vers l’Ukraine de personnes originaires de pays moins développés, notamment d’Afrique et d’Afghanistan. (…) Toutefois, leur adaptation nécessitera davantage de ressources et, malgré cela, ils ne deviendront pas rapidement des Ukrainiens. En outre, l’Ukraine n’a pas la meilleure attitude à l’égard des Africains. »

    « Nous n’avons pas la même culture que, disons, d’autres pays où ils (les migrants d’Afrique – ndlr) sont déjà habitués », ajoute Vladimir Paniotto, précisant qu’il est « plus rentable pour l’Ukraine d’essayer de faire revenir sa population que de dépenser des ressources pour l’adaptation des migrants d’autres pays ayant des cultures différentes [6]. »

    Dans un pays où l’économie et l’administration sont en ruines, cet investissement à l’intégration de populations étrangères semble bien complexe à mettre en place. Il est bon de rappeler certains précédents. En Allemagne, par exemple, cette immigration massive représente un coût : près de 50 milliards d’euros en 2023 [7]. Il est à parier que les nombreux fonds nécessaires à cette reconstruction viendront concerner les peuples des pays occidentaux – les Américains, les Allemands et les Français – qui connaissant déjà  de grosses difficultés économiques. Alors que la guerre russo-ukrainienne s’éternise, les chances que les réfugiés ukrainiens et leurs enfants, qui vivent et travaillent à l’étranger depuis trois ans, ne retournent pas dans une Ukraine économiquement dévastée augmentent. Le Grand Remplacement semblent bien lancé en Ukraine, et une fois de plus, les plus grands perdants seront les Ukrainiens.

    François-Xavier Consoli (Site de la revue Éléments, 26 mars 2025)

    Notes :

    [1] Activan las alarmas por deserciones a gran escala en Ucrania: huyen a estos países

    [2] Ukraine : la population a diminué de plus de 10 millions depuis l’invasion russe, selon l’ONU | ONU GENEVE

    [3] https://magyarnemzet.hu/kulfold/2025/02/migransokkal-potolnak-ukrajna-lakossagat-a-haboru-utan#google_vignette

    [4] https://www.dw.com/fr/ukraine-invasion-anniversaire-femmes-allemagne/a-68356666

    [5] https://web.archive.org/web/20091111094926/http://www.humanrightsfirst.org/discrimination/reports.aspx?s=ukraine&p=violentatt

    [6] https://focus.ua/uk/eksklyuzivy/671155-strategiya-demografichnogo-rozvitku-yak-pokrashchiti-narodzhuvanist

    [7] https://www.welt.de/wirtschaft/article248386590/Flucht-und-Migration-kosten-dieses-Jahr-fast-50-Milliarden-Euro.html

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  • Quel est le vrai problème : le voile islamique ou l'immigration ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue décapant de Julien Dir, cueilli sur Breizh-info et consacré au débat récurrent sur le voile islamique qui viendrait masquer la vraie question, celle de la submersion migratoire que subit notre pays...

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    Et si on foutait la paix aux musulmanes avec le voile islamique ?

    La République française s’enlise dans un débat absurde, une querelle de pacotille qui agite le landernau politico-médiatique dès que les vents soufflent sur les chiffons islamiques. Interdiction du voile dans l’espace public, encore et toujours le même disque rayé brandit de chaque côté de la scène politique. Une mesure qui se veut forte, mais qui n’est qu’un cache-misère, une hypocrisie crasse d’une classe politique incapable d’affronter les vrais enjeux. Ils veulent interdire le voile dans la rue, humilier des croyants dans leur foi, mais ils ne font rien pour stopper l’immigration de masse, rien pour préserver ce qui peut encore l’être de l’identité européenne. Un grand théâtre de faux durs et de vraies lâchetés.

    L’illusion de la République assimilatrice

    Le vrai problème, ce n’est pas le voile. Ce n’est pas que des millions de musulmans pratiquent leur religion, s’habillent comme bon leur semble et suivent les prescriptions du Coran. Le vrai problème, c’est qu’ils le fassent massivement sur un territoire qui n’a jamais été une terre d’islam. Qu’ils le fassent en France, sur une terre dirigé par des élites qui ont laissé venir par millions ceux qu’elle n’assimilera jamais, et qui aujourd’hui s’étonne que ces nouveaux arrivants appliquent leurs propres normes, leurs propres coutumes, leurs propres valeurs. Mais comment pourraient-ils faire autrement ? Pourquoi adopteraient-ils les rites d’un pays qui ne croit plus en lui-même ?

    On nous rabâche sans cesse les valeurs de la République, comme une prière laïque de bureaucrate fatigué. Mais cette République n’a plus rien à offrir, sinon des injonctions contradictoires. Elle prétend vouloir « intégrer », mais elle ne fait qu’empiler les populations comme dans un Tetris ethnique, pensant que les pièces s’imbriqueront miraculeusement. Erreur fatale. On ne fond pas des civilisations dans un chaudron jacobin. On ne mélange pas des peuples comme des cartes que l’on redistribue sur un tapis de jeu.

    Un problème de masse, pas de tissu

    L’État se focalise sur des détails vestimentaires pour ne pas avoir à affronter l’ampleur du problème démographique. S’il y avait en France quelques milliers de femmes musulmanes voilées, tout le monde s’en moquerait. Le problème, c’est la masse. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, des millions de musulmans vivent en France et que, faute d’avoir freiné l’immigration à temps, l’État se retrouve à hurler à l’indignation sur des voiles comme un épouvantail agitant les bras en plein champ.

    Interdire le voile ne sert à rien. Ce ne sont pas des mètres de tissu qui posent problème – hormis prendre plaisir à humilier et vexer des gens – mais le fait qu’une population considérable en soit venue à considérer la France comme une terre islamique de facto. C’est le grand remplacement qui se déroule sous nos yeux, et que nos élites refusent d’admettre. Mais ça, ils n’en parlent pas. Trop effrayés à l’idée d’admettre qu’ils ont laissé le phénomène se produire, trop lâches pour prendre la seule décision qui compte : fermer les frontières et expulser massivement ceux qui ne veulent pas se conformer aux us et coutumes de la civilisation européenne.

    Assumez vos choix ou taisez-vous

    La vérité, c’est que nous sommes dans une situation schizophrène. L’État français laisse les flux migratoires exploser et fait semblant de croire qu’un décret vestimentaire suffira à endiguer une mutation civilisationnelle. C’est un aveu d’impuissance. Une pathétique tentative de conserver une illusion de contrôle, alors que tout le monde sait que le processus est engagé et qu’il sera irréversible si aucune action forte n’est menée.

    Que veulent nos politiques ? Interdire le voile dans la rue mais laisser l’immigration poursuivre son cours ? Ne pas dire un mot sur le communautarisme galopant mais faire la police du tissu ? Allons jusqu’au bout de l’absurde : faudra-t-il aussi interdire le halal, la prière, le Coran ? Ce n’est pas seulement absurde, c’est suicidaire.

    Soit on choisit le courage, et on décide d’imposer un véritable coup d’arrêt migratoire, avec une politique de remigration massive et assumée. Soit on accepte ce que l’on a semé : une France et une Europe où les musulmans pratiquent leur foi à leur manière, sans rien demander à personne. Mais il faut arrêter de pleurnicher sur des voiles.

    On ne sauvera pas l’identité européenne en traquant le hijab ou le foulard islamique au coin de la rue. On ne reconstruira pas une civilisation en pourchassant des signes religieux, tout en laissant les mosquées se multiplier et les quartiers entiers se communautariser. La République n’intègre plus rien. Elle subit, elle s’efface.

    Le vrai problème, c’est nous

    Au fond, ce n’est pas aux musulmans qu’il faut en vouloir. Ils pratiquent leur religion, suivent leurs traditions, appliquent leurs valeurs. Ils ne font que remplir le vide que nous avons laissé. La vraie question est ailleurs. Pourquoi nous, Européens, avons-nous abandonné notre propre héritage spirituel et culturel ? Pourquoi notre société s’effondre-t-elle sur elle-même, incapable de proposer un modèle civilisationnel puissant et fédérateur ?

    Le problème, ce n’est pas le voile. Le problème, c’est qu’en face, il n’y a plus rien. Plus de spiritualité, plus de fierté, plus d’élan collectif. Les musulmans, eux, croient encore en quelque chose. Nous, nous ne croyons plus en rien.

    Alors avant de vouloir dicter aux autres comment ils doivent s’habiller, avant d’interdire des tissus et de traquer des foulards, il serait peut-être temps de se regarder dans un miroir. Parce que l’ennemi, ce n’est pas le voile islamique. L’ennemi, c’est le vide abyssal de notre propre décadence.

    Julien Dir (Breizh-Info, 21 mars 2025)

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  • Rod Dreher : « Sans Européens, l’Europe n’a aucun avenir »...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Rod Dreher, cueilli sur Breizh-Info et consacré à la question démographique en Europe. Rod Dreher est un essayiste catholique conservateur américain, installé en Hongrie depuis trois ans.

     

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    Rod Dreher : « Sans Européens, l’Europe n’a aucun avenir »

    La crise démographique mondiale, c’est-à-dire la forte baisse du taux de natalité qui touche presque tous les pays du monde, à l’exception (pour l’instant) de ceux d’Afrique subsaharienne, est peut-être la plus grande menace à laquelle la civilisation est confrontée. Mais c’est celle dont peu de gens veulent parler.

    Eh bien, ce n’est pas tout à fait vrai. En Europe, où les taux de natalité sont inférieurs au seuil de renouvellement des générations depuis de nombreuses années, les dirigeants politiques n’ont d’autre choix que d’en parler. Le problème, c’est que la plupart d’entre eux ne veulent dire et entendre qu’une seule chose : que la migration massive depuis les pays plus fertiles est la seule solution possible.

    En janvier, lorsque la Commission européenne a présenté sa « boîte à outils démographique », les parlementaires européens conservateurs l’ont critiquée pour avoir donné la priorité à la migration par rapport à d’autres solutions potentielles à la crise. Les députés européens de gauche les ont dénoncés, comme on pouvait s’y attendre, comme racistes, haineux et xénophobes, toujours convaincus, on suppose, qu’ils peuvent faire disparaître comme par magie les vérités désagréables avec des mots à la mode progressistes.

    Mais peut-on raisonnablement nier que les migrations de masse déchirent l’Europe ? Oh, c’est certainement le cas – non seulement par les dirigeants de l’establishment, mais aussi par les millions d’électeurs qui les soutiennent encore, par peur de voter pour la soi-disant « extrême droite ». L’AfD, parti de droite, a été tenu à distance lors des récentes élections en Allemagne, malgré le fait qu’il ait doublé son nombre de voix, mais personne de sérieux ne s’attend à ce que la coalition centriste de l’establishment qui gouvernera désormais l’Allemagne résolve ses graves crises.

    Il en va de même dans toute l’Europe, mais cela ne durera pas. Dans une implacable analyse de la mort de l’ancien ordre, Gerry Lynch, commentateur libéral nord-irlandais, a fustigé la gauche pour son refus béat d’accepter que les conditions du monde réel aient radicalement changé, au point que ses anciennes certitudes ne tenaient plus. Lynch écrit : « Les paradigmes dépendent de la foi ; la perte de la foi les tue. »

    Son argument est que le paradigme libéral-gestionnaire qui a encadré et guidé la politique aux États-Unis et en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale est mort. Les Européens ont idéalisé leur modèle de gouvernance transnationale, avec son état-providence, sa laïcité intransigeante, son libéralisme culturel, son hostilité à la souveraineté nationale, son humanisme sentimental et son ouverture aux migrations de masse. Les Européens ont vécu dans un monde imaginaire, en partie grâce à la volonté des États-Unis de payer pour leur défense.

    Le coût de la vie croissant inhérent à ce paradigme a été nié pendant de nombreuses années par les dirigeants européens et ceux qui votent pour eux. Sur la question de l’immigration, comme en Amérique, les politiciens ont toujours agi contre la volonté de leur opinion publique, mais ils n’ont généralement pas eu à en payer le prix. Ces jours sont en train de toucher à leur fin, et le changement de régime – le changement de paradigme – en Amérique accélérera l’effondrement de ce que l’on pourrait appeler l’utopie de Bruxelles.

    Il faut dire, cependant, que ce n’est pas seulement un problème de la classe dirigeante eurocratique. L’Europe dépend vraiment de la main-d’œuvre immigrée bon marché. Le ministre français de l’Économie a récemment déclaré à la télévision nationale que la France avait besoin de plus d’immigrés. Le coût culturel massif de cette politique économique structurelle est payé par les Européens ordinaires qui sont confrontés à une montée en flèche de la criminalité violente, y compris les meurtres terroristes commis par des islamistes. Et ce sont les générations futures d’Européens qui paieront, en héritant de nations peut-être irréversiblement modifiées – dé-européanisées – par la présence de ces migrants et de leurs enfants.

    Tous les Européens honnêtes le savent. Et ils le détestent. Tous les autres vivent dans le déni ou, comme le politicien français d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon, encouragent le Grand Remplacement comme une bonne chose (« Nous sommes destinés à être une nation créole, et tant mieux »).

    Et pourtant, la dure réalité demeure : sans Européens, l’Europe n’a pas d’avenir. Si la migration de masse est une solution inacceptable, alors la seule chose à faire pour les Européens est d’avoir plus d’enfants. Il n’y a pas de troisième choix.

    Entrez Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois, qui vient d’annoncer une nouvelle politique nataliste radicale : une exonération à vie de l’impôt sur le revenu pour les femmes qui ont deux enfants ou plus.

    Le gouvernement pro-famille du Fidesz a longtemps été à l’avant-garde de l’utilisation de la politique fiscale pour stimuler la natalité. Aujourd’hui, le gouvernement Orbán fait un grand pas en avant dans sa politique nataliste, malgré un coût considérable en termes de dépenses publiques.

    Les priorités ambitieuses d’Orbán sont justes : il ne peut y avoir d’avenir européen sans Européens, et les gouvernements européens doivent faire de l’incitation à la natalité une priorité absolue. Malheureusement, les résultats sont très mitigés, comme l’a expliqué le démographe nataliste Lyman Stone en 2022.

    « Les politiques de la Hongrie jusqu’à présent révèlent une triste réalité : les changements de politique, même spectaculaires, ne suffisent tout simplement pas à créer le monde que de nombreux conservateurs souhaitent », a-t-il écrit.

    La principale raison pour laquelle les mères n’ont pas d’enfants n’est pas financière. Nicholas Eberstadt, l’un des plus grands démographes américains, souligne que la dépopulation touche aussi bien les pays riches que les pays pauvres. Selon lui, ce qui se passe, c’est une révolution culturelle mondiale dans la formation des familles. Lorsque les femmes se rendent compte qu’elles n’ont pas besoin d’avoir une famille nombreuse, elles choisissent généralement de ne pas en avoir. Il écrit :

    Les gens du monde entier sont désormais conscients de l’existence de modes de vie très différents de ceux qui ont confiné leurs parents. Il est certain que la croyance religieuse, qui encourage généralement le mariage et célèbre l’éducation des enfants, semble être en déclin dans de nombreuses régions où les taux de natalité s’effondrent. À l’inverse, les gens accordent de plus en plus d’importance à l’autonomie, à l’épanouissement personnel et à la commodité. Et les enfants, pour leurs nombreux plaisirs, sont par essence peu pratiques.

    Comme tous les parents le savent, élever des enfants exige des sacrifices qui ne sont pas simplement matériels. Créer une famille nécessite de renoncer à une grande partie de son autonomie. En 1999, alors que ma femme et moi nous préparions à accueillir notre premier enfant, ma sœur, qui avait déjà deux petits, m’a dit : « Vous allez tous les deux perdre la liberté dont vous avez joui. Il n’y a pas d’échappatoire, et je pense que tu le sais. Mais ce que tu ne sais pas, c’est à quel point tu vas être heureux en tant que parents. C’est quelque chose que tu ne peux pas savoir tant que tu ne l’as pas fait. »

    Elle avait raison. Nous avons eu deux autres enfants, et nous avons arrêté seulement pour des raisons médicales. Élever des enfants a été la chose la plus difficile que nous ayons jamais faite, mais aussi la plus gratifiante. Ma sœur avait raison, cependant, de dire que les bienfaits qui découlent du sacrifice de son autonomie et de sa commodité sont très difficiles à communiquer à ceux qui n’ont pas d’enfants. Les parents de mes enfants ont fini par comprendre que notre « épanouissement personnel » consistait principalement à être parents.

    Pourtant, nous étions probablement la dernière génération en Amérique à avoir été élevée avec l’idée que le mariage et les enfants étaient un bien primordial, c’est-à-dire quelque chose que l’on faisait simplement pour mener une bonne vie. Il importait également que nous soyons chrétiens et que nous considérions la procréation, avec ses sacrifices, comme une vocation divine. Aujourd’hui, la culture américaine, comme la culture européenne et la plupart des autres cultures mondiales, considère la formation d’une famille comme un bien relatif. Autrement dit, les enfants sont une bonne chose, mais seulement s’ils peuvent s’intégrer dans le cadre d’une vie réussie, une vie qui ne fait pas du mariage et de la procréation le telos de la vie, mais qui les subordonne plutôt à l’objectif ultime d’épanouissement personnel et de « bien-être ».

    En ce sens, la société hongroise n’est pas différente des autres. Une amie catholique de Budapest, mère de trois enfants et âgée d’une trentaine d’années, s’est un jour plainte que sa génération de Hongrois ne souhaite rien de plus que de voir leur pays devenir une version magyare de la Suède. Elle voulait dire par là que malgré le conservatisme manifeste de la Hongrie, au fond, les jeunes Hongrois partagent l’aspiration paneuropéenne à une vie de laïcité, de consumérisme et de confort. Selon elle, ils ne sont pas motivés par des idéaux supérieurs qui les appellent à sortir de leur individualité. Ce n’est pas seulement un problème hongrois, mais aussi européen, américain et même mondial.

    C’est une leçon difficile mais nécessaire à retenir. J’aime citer un discours de Viktor Orbán d’il y a quelques années sur les limites de la politique. Les politiciens, a-t-il expliqué, peuvent fournir la base matérielle du changement et du renouveau culturels, mais ils ne peuvent pas les forcer. Cela ne peut se faire que lorsque d’autres institutions (familles, églises, écoles, organisations civiques, artistes, etc.) profitent de l’espace créé par la politique pour faire ce qu’elles seules peuvent faire.

    Le plus grand défi auquel l’Europe est confrontée est d’inverser son déclin démographique catastrophique sans céder à la migration de masse qui détruit la civilisation. Dans cette crise, la politique est nécessaire, mais pas suffisante. Orbán est très, très en avance sur la plupart des politiciens européens pour ce qui est de saisir la gravité de la crise et ses conséquences à long terme et de mettre toutes les ressources disponibles de son gouvernement au service de sa résolution d’une manière qui garantisse la survie de la Hongrie en tant que telle et de l’Europe en tant qu’Europe.

    Mais, comme je pense qu’il l’admettrait lui-même, à moins qu’Orbán ne trouve des partenaires pro-natalistes en dehors de la politique pour mener une révolution culturelle, tous ses efforts extraordinaires seront vains. Aucun dirigeant politique ne peut forcer des personnes réticentes à avoir des enfants et à les accueillir dans des familles fonctionnelles. Une culture qui en est venue à croire que le bonheur individuel est son but ultime est une culture qui est en voie de stérilité et d’extinction.

    Pensez-y : si nous sommes ici aujourd’hui, c’est parce que nos ancêtres, à une époque de pauvreté matérielle bien plus grande et souvent d’instabilité, ont cru que la formation d’une famille en valait la peine. Ils ont choisi la vie, malgré tout. Pourtant, nous voici, les générations les plus riches et les plus sûres qui aient jamais vécu, et que faisons-nous ? Nous choisissons une mort très confortable. C’est un paradoxe que la politique ne peut résoudre.

    Rod Dreher (Breizh-Info, 27 février 2025)

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  • Tour d'horizon... (278)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur le site de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie, une étude sur l'intégration des immigrés originaire du Vietnam et du Cambodge...

    L’immigration d’Asie du Sud-Est en France : une trajectoire remarquable d’intégration

    OID_Immigration d'Asie du sud-est.jpg

    - sur Youtube, un extrait magnifiquement mis en scène de la superbe version de L'Odyssée par Emmanuel Lascoux, évoquée par Michel Marmin dans le dernier numéro d’Éléments...

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  • Tour d'horizon... (276)

    Eastwood_letters_from_iwo_jima.jpg

     

    Au sommaire cette semaine :

    - sur le site de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie, une étude sur l'entrée en France via les demandes d'asile...

    L’asile, une voie d’immigration hors de contrôle – 580 millions de bénéficiaires potentiels en France

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    - sur le site Cairn, un article de Danièle Beltran-Vidal consacré à Friedrich Georg Jünger et à son essai La perfection de la technique...

    La Perfection de la technique de Friedrich Georg Jünger

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  • « Qui ramassera nos poubelles ? » : La gauche et le retour au champ de coton...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Julien Dir cueilli sur Breizh-Info, et consacré à l'hypocrisie de la gauche bobo en matière d'immigration...

     

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    Immigration. « Qui ramassera nos poubelles ? » : La gauche et le retour au champ de coton

    Ils osent tout, et c’est même à cela qu’on les reconnaît. Les élites de gauche, prétendues humaines et progressistes, accompagnées d’une droite d’affaire complaisante, se découvrent un amour inconditionnel pour l’immigration. Mais leur justification favorite est aussi leur plus nauséabonde : « Sans immigration, qui fera le ménage ? Qui ramassera nos ordures ? Qui livrera nos repas ? » Derrière cet argument, il ne faut voir rien d’autre qu’une réminiscence honteuse du paternalisme esclavagiste. Hier, c’était le champ de coton ; aujourd’hui, c’est le trottoir de nos métropoles.

    Un mépris déguisé en vertu

    Ce discours, scandé sur tous les plateaux télé et dans les colonnes des journaux, révèle un mépris à peine voilé pour ceux qu’ils prétendent défendre. Ces mêmes bien-pensants qui s’indignent à longueur de journée contre l’injustice sociale n’ont aucun problème à réclamer des vagues incessantes d’immigrés pour assumer les tâches qu’ils jugent indignes d’eux-mêmes. En vérité, leur humanisme cache une exploitation crasse, où les immigrés deviennent les rouages indispensables d’un système qu’ils ne veulent surtout pas changer.

    Leur argument, prétendument progressiste, fleure bon l’esclavagisme moderne. Au lieu de chaînes, c’est la précarité qui enserre ces travailleurs. Les nouveaux esclaves ne récoltent plus le coton, ils ramassent les poubelles, lavent les sols et apportent des repas. Mais toujours pour satisfaire les caprices et le confort d’une élite qui vit dans une tour d’ivoire.

    La France périphérique, un miroir gênant

    Le comble de cette hypocrisie ? Dans la France périphérique, loin des métropoles branchées, ces métiers sont massivement pratiqués par des Français de souche. Des Blancs, des ouvriers modestes, que la gauche a oubliés depuis longtemps. Mais il serait trop gênant de l’admettre. Ces gens-là ne correspondent pas au récit mythique d’une France multiculturelle et de substitution. Alors on les ignore. On préfère se concentrer sur le livreur Uber ou l’éboueur à Paris, comme si leur condition précaire devenait soudain un acte héroïque de diversité et alors même que partout en France, des autochtones font ces métiers que soi-disant « les Français ne veulent pas faire ».

    Il y a une ironie mordante dans ce discours. La gauche bourgeoise, autrefois championne des opprimés, est devenue la nouvelle caste des planteurs, préoccupée par qui viendra balayer devant sa porte ou garder ses enfants. Sous couvert de défendre les immigrés, elle ne fait que reproduire un système d’exploitation où le travail manuel est dévalorisé, réservé aux autres – toujours les autres. Ces « autres » qu’elle instrumentalise tout en leur refusant une véritable émancipation.

    Et ne nous y trompons pas : cette logique est parfaitement assumée. Quand un ténor de la gauche parisienne affirme que « sans immigrés, personne ne voudrait être éboueur », il ne fait que projeter sa propre vision déshumanisante sur la société. Ce qu’il ne veut pas voir, c’est que cette réalité n’existe pas partout. Des milliers de Français font ces métiers dans des conditions parfois difficiles, et ils les font par nécessité ou par honneur.

    L’échec d’un modèle en perdition

    À force de mépriser le travail, d’en faire une corvée à refiler aux autres, cette élite prouve son incapacité à repenser un modèle durable. L’immigration de masse, qu’elle prétend être une solution, n’est en réalité qu’une béquille fragile pour maintenir un système à bout de souffle. Un système où l’homme est réduit à sa fonction utilitaire, corvéable à merci.

    Le plus tragique ? Les classes populaires paient le prix de cette hypocrisie. Elles subissent la concurrence déloyale sur le marché de l’emploi, la pression sur les services publics et l’insécurité qui découle parfois d’une intégration bâclée. Pendant ce temps, les bobos continuent de commander leur repas sur une application, convaincus d’œuvrer pour un monde meilleur.

    La gauche, prétendument sociale et solidaire, est devenue le principal artisan d’un néo-esclavagisme mondialisé. Les syndicats dits représentatifs mènent le bal, CGT en tête. Et la droite, trop lâche pour s’opposer, court derrière en se pinçant le nez. Mais une chose est certaine : leur château de cartes idéologique ne résistera pas à la colère d’un peuple qui refuse de se laisser remplacer, exploiter ou mépriser.

    Julien Dir (Breizh-Info, 3 décembre 2024)

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