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identité - Page 40

  • Crise de la dette : et demain ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Philippe Milliau, publié sur le site Novopress (dont nous vous conseillons de découvrir la nouvelle maquette). Une Europe identitaire et puissante, c'est la solution à la crise. Mais il nous manque les hommes d'Etat européens pour la construire...

     

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    Crise de la dette : et demain ?...

    Le contexte de la crise des dettes dites souveraines, et qui paraît s'emballer, comporte plusieurs causes profondes.

    La plus fondamentale est celle de l'habitude de la fuite en avant, celle qui ne permet de réaliser des équilibres budgétaires que dans le cadre d'une double croissance, économique et démographique.

    Or, Nolens volens, il faudra bien que le monde s'habitue à une double décroissance ou pour le moins à une double a-croissance. En effet, qui peut sérieusement penser que notre planète continuera à empiler un milliard d'humains de plus tous les treize ans comme elle le fait depuis le milieu du siècle dernier ?

    Qui peut sérieusement envisager une croissance continuelle qui mènerait à un mode de vie à l'américaine pour dix milliards d'hommes en 2050 ? Les ressources de quatre planètes y suffiraient à grand peine.....

    Il FAUDRA donc bien que les collectivités publiques, comme les ménages, révisent leurs façons de faire, et parlons clair, leur train de vie...... Il FAUDRA bien que les pays (voire les continents entiers, comme l'Afrique) qui n'ont pas achevé leur transition démographique la réalisent au plus vite et par tous moyens utiles.

    La seconde cause majeure est celle de la dictature des marchés financiers, qui sont aujourd'hui, bien plus que les puissances politiques, les maîtres de nos destinées. Leur bras armé : les trois agences de notation anglo-saxonnes. Notons au passage que si la Chine vient de créer son agence, l'Europe ne s'est toujours pas résolue à cette nécessité. Deux conséquences pratiques : des taux d'emprunt à long terme qui varient de 3% à 17 % (cas actuel de la Grèce, avec même des pointes à 31 % !). Et comme ce sont les notes décernées par les agences qui dictent le taux... Le taux des USA reste au plus bas, celui de la Grèce au plus haut. Ils sont pourtant, au regard de leurs finances publiques dans une situation quasi identique.... A noter, plus grave encore, que si le reproche fait à la Grèce d'avoir caché voire trafiqué les comptes publics est fondé, les USA qui n'ont pas provisionné des obligations douteuses, ni comptabilisé à plein programmes de relance ou déficits, ont une situation réelle probablement bien pire, et sur une autre échelle !

    La troisième est le fait d'une Communauté Européenne qui se trouve dans la situation du milieu du gué ; l'eau monte, et certains crient « retour en arrière toute, revenons sur la rive que nous avons quittée », d'autres « il est plus que temps d'avancer vite vers l'autre rivage ». Oui, il est aberrant d'avoir une monnaie unique dans un continent dépourvu de toute souveraineté politique ; oui il est absurde de laisser des divergences macro-économiques profondes se creuser entre pays européens ; oui, il est ridicule d'avoir un budget communautaire de l'ordre de 1% du PNB, incapable d'assurer les nécessaires convergences économiques, fiscales, stratégiques et sociales entre pays de l'Eurogroupe au moins (ceux qui sont en zone Euro).

    La Grèce a été mal gérée ; lorsqu'une collectivité locale est en France dans ce même cas, que fait on ? La puissance publique (le préfet, et non les marchés !) place sous tutelle, restructure la dette à bas taux et restaure, après un audit approfondi, une situation compromise. Rappelons que plus de la moitié de la dette grecque est maintenant causée par les taux d'intérêts exorbitants prélevés par les marchés...

    Ne nous le cachons pas : nous sommes sur un baril de poudre. Les intérêts mondialisés sont tellement croisés, l'interdépendance tellement forte que personne ne veut allumer la mèche et faire sauter l'édifice. Alors, il est politiquement correct de dire que tout compte fait, c'est une bonne chose que cette dépendance de chacun vis à vis de tous. Voire : un accident est si vite arrivé, et l'on s'aperçoit alors un peu tard que le bateau qui ne coule pas est celui qui est capable de rendre étanche une partie de ses compartiments, pas celui du mondialisme qui n'en comporte plus qu'un seul. Sans doute est ce la raison pour laquelle la Chine comme les USA ont conservé certains moyens d'indépendance, tout en préconisant aux autres de les abandonner méthodiquement.

    Quelles issues possibles ? Première question : où se situera l'épicentre d'un séisme qui est de plus en plus probable. Les Anglo-saxons font tout pour que ce soit en Europe, raison pour laquelle leur presse financière, leurs agences de notation, leur establishment et leurs valets nous balancent des torpilles successives et de plus en plus fortes et rapprochées à mesure que leur situation empire. Grèce, Irlande, Portugal ; et en mode récent et plus redoutable par la dimension, Espagne et Italie.

    Un pouvoir médiatique et politique digne de ce nom aurait répliqué Californie, Ohio, New York, et plafond de la dette US relevé 74 fois en 10 ans …... Clairement, ils jouent l'effritement de l'Euroland, jusqu'à la fin de la timide concurrence que l'Euro commence à faire au Dollar. Ils sont aidés par l'impuissance des instances européennes, conséquence prévisible des freins permanents que les gouvernements des états-nations placent devant toute marche en avant d'un véritable empire fédéral européen. Le maintien de ces rétractions nationales, aidées hélas par certaines positions de courants populistes, signifieraient la sortie durable des Européens de l'histoire du monde.

    Mais en fait rien n'est joué, il suffit pour s'en convaincre de voir les résultats d'un récent sondage dans lequel nos concitoyens s'exprimaient massivement en faveur d'un protectionnisme à l'échelle continentale.

    En symbiose donc avec le peuple, les identitaires français et d'autres pays d'Europe vont intensifier leurs campagnes et propositions en ce sens. Signature d'un nouveau pacte de stabilité en Eurozone et limitation d'adhésion à ceux qui le respectent. Impossibilité constitutionnelle de proposer l'entrée de pays non européens. Ministre des finances européen disposant des outils d'investigation nécessaires. Augmentation significative du fonds de secours financier, et création d'Eurobonds, pour dégager les dettes souveraines des griffes des marchés. Rigueur budgétaire en contrepartie de vastes projets et d'une véritable Europe identitaire et puissante, porteuse de rêves et d'espoirs ; interdiction de vente du patrimoine (par exemple celui qu'incarne l'un des plus grandioses sites sacrés de notre culture, le Parthénon). Détaxation de la proximité et barrières douanières aux frontières de l'Europe. Véritable souveraineté européenne sur la monnaie, les technologies stratégiques et de défense, sécurisation des approvisionnements énergétiques en partenariat Europe / Russie. Et bien évidemment montée en puissance du budget européen par contrepartie de la baisse corrélative des budgets nationaux.

    Oui, notre triple identité est locale par notre vie concrète, nationale par l'histoire et la langue, et européenne par la civilisation et la puissance. Pour cette dernière, les incantations ne suffisent pas, il faut aussi s'en donner des moyens. De cette crise les Identitaires proposent de sortir par le haut.

    L'histoire ne repasse pas les mêmes plats...


    Philippe Milliau (Novopress, 18 juillet 2011)

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  • Vers un nouvel ordre géopolitique et économique mondial ?...

    Vous pouvez visionner ci-dessous un exposé d'Hervé Juvin, qui brosse en moins de quinze minutes, d'une manière brillante, un panorama des enjeux essentiels de l'avenir...

     


    Hervé JUVIN – Colloque Xerfi : Quelle place pour... par GroupeXerfi

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  • Religion, mémoire et identité...

    Nous vous signalons la parution à la rentrée prochaine du nouvel essai de Dominique Venner intitulé Le choc de l'histoire - Religion, mémoire, identité. Ce livre, dont l'auteur veut qu'il soit un manifeste de l'optimisme historique, sera publié par les éditions Via Romana.

     

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    "Le choc de l'histoire, nous le vivons, écrit Dominique Venner, mais nous ne le savons pas. Il annonce que l'imprévu est de retour. Le monde, la France et l'Europe sont entrés dans une nouvelle époque de la pensée, des comportements et des puissances. Ce choc de l'histoire annonce qu'il n'y a jamais de fatalité insurmontable. Le moment va venir pour les Français et les Européens de se réveiller, de répondre aux défis de l'immigration, aux idéologies toxiques, aux périls du mondialisme, aux troubles qui les assaillent. À quelles conditions? C'est à cette question que répond cet essai. Il a été conçu sous la forme vivante et dvnamique d'entretiens avec un historien qui a découvert l'histoire en y participant, ne cessant de l'étudier et de la méditer. Dominique Venner retrace ici les grandes étapes de l'aventure européenne, de ses drames et de sa pensée depuis les origines. Il propose des pistes neuves et des exemples forts pour conjurer le déclin, comprendre l'histoire que nous vivons et conduire sa vie."

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  • De la censure en France...

    Nous reproduisons ci-dessous un éditorial d'Hervé Juvin, auteur du Renversement du monde (Gallimard 2010), publié sur son site personnel, Regards sur le renversement du monde.

     

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    Censeurs, savez-vous bien ce que vous faites ?

    Ce n’est pas loin, 1976. Cette année-là, on a brûlé dans la cour du Palais de Justice, les bandes du film « L’Essayeuse », de Serge Korber, sur les plaintes d’associations familiales, en raison du caractère pornographique du film. C’était peu de temps après que le doux poète, André Hardellet, ait été condamné pour le livre « Lourdes Lentes » (publié en 1969, le livre fut condamné en 1973 par la 17è chambre correctionnelle pour « outrage aux bonnes mœurs ), au moment où le livre « Le Château de Cène », de Bernard Noël, lui aussi déclenchait les foudres des critiques et des ligues de vertu. Dans les mêmes années 1970, un grand et prestigieux éditeur français publiait, entre autres, « La Petite Marie» (1972), petit livre sous couverture bleue, racontant en termes choisis mais précis l’initiation d’une élève de treize ans par sa professeure et l’amant de celle-ci (1). Et qui se souvient des écrits de Tony Duvert, de Gabriel Matzneff et de tant d’autres ?

    Vingt-cinq ans plus tard, j’ai vu, sur une chaîne de télévision, à une heure de grande écoute, un film à peine coupé du même Serge Korber. Vingt-cinq ans plus tard, nul ne trouverait rien à redire sans doute à ce que le livre d’André Hardellet, celui de Bernard Noël, figurent dans des programmes d’enseignement ; mais il est clair que l’auteur, l’éditeur, les critiques favorables à « La Petite » seraient sans forme de procès embastillés, privés de défense et condamnés par l’opinion avant de l’être par la cour – pensez, une mineure de treize ans !

    Il faudra bien un jour écrire une histoire de nos sensibilités modernes, et prouver à une opinion incrédule à quel point les années, sur le même sujet, et sur les mêmes publics, condamnent ce qui était célébré, et célèbrent ce qui était condamné – en moins d’une génération ! Et il faudra aussi écrire l’histoire de la censure, pour montrer par quels procédés et par quels détournements ceux qui cultivent la haine du peuple et se défient des Français comme de la France, s’emploient à interdire aux Français de dire, de débattre et de décider. Un détour par les Etats-Unis, puritains si l’on veut, sidérés par les étalages de chair aux étalages de nos kiosques à journaux, mais qui titraient, en première page de USA Today, lors de la convention démocrate de Los Angeles, à Beverly Hills, en août 1999, « Est-il bon pour les Etats-Unis d’avoir un vice-Président juif ? » à propos de la désignation du sénateur Liebermann comme second d’Al Gore dans la course à la présidence (2), est significatif  ; une écoute de nouveaux arrivants musulmans, incrédules devant ce qu’ils ressentent comme une provocation sexuelle permanente, conscients de l’abandon de parts grandissantes du territoire aux mafias et aux clans, lucides devant le rôle des réseaux confessionnels dans l’organisation future de ces territoires, l’est tout autant ; et l’aveu récent de Chinois, hommes d’affaires multipliant récemment les allers-retours commerciaux sur la France, incrédules devant les plaintes portées contre des Préfets et des Ministres, et s’étonnant d’une population française bien étrangère à leurs représentations et à leurs attentes, confirme ce que suggère toute écoute d’une conversation de cantine professionnelle ou de table familiale ; « le renversement du monde » est aussi le renversement du domaine de la censure. La diversité humaine est devenue ce qu’était le sexe, ce qui ne se montre pas, ce qui se nie, ce qui se cache à tout prix. Censurer le politique pour débrider le commerce, voilà l’objet caché de la vertu moderne. Tout ce qui peut exciter, affamer, ou seulement réchauffer les désirs d’un consommateur saturé de sollicitations, est désormais autorisé ; et l’épuisement du plus fondamental des désirs humains, le désir sexuel, est programmé par sa sollicitation permanente et détournée vers son unique objet véritable ; le commerce et la banque. En revanche, et c’est le fait nouveau, tout ce qui peut arracher l’individu à sa condition de consommateur désirant sans fin, tout ce qui pourrait lui donner conscience d’une appartenance et d’un lien, d’une identité et d’une foi, d’une singularité et d’une autonomie, doit être interdit, banni et censuré. Vous êtes priés de ne pas penser, désirez seulement ! Le culte de l’indétermination de l’individu est présenté sous les couleurs chatoyantes de sa libération ; libéré de tout, même de lui-même, même de sa liberté et de son autonomie, l’individu isolé moins encore que désolé est livré à l’industrie de production du désir qui règne sans partage.

    Et voilà à quoi sert désormais la censure ; à empêcher que les Français disent ce qui leur importe, parlent de ce qui compte pour eux, et débattent des sujets politiques, c’est-à-dire de leur singularité, de leur circonscription et de leur projet. Passez, il n’y a rien à voir ! Interdit de voir, de compter et de nommer, en parler est déjà coupable ! L’instance mondialiste appuie à fond pour en finir avec la singularité française. Et voilà comment la France n’est plus le pays de la liberté de pensée, depuis qu’elle a laissé passé cette indignité qu’est une loi créant un délit d’opinion. Et voilà comment la France n’est plus une démocratie, depuis que ce qui fait la France et les Français ne peut plus être nommé, compté et désigné. Entre ce que disent les Français entre eux, sur les incivilités et l’insécurités, sur ce que signifie être Français, sur la nécessité d’introduire le droit du sang dans l’accès à la nationalité, sur leur confrontation à des mœurs, des comportements et des relations qui bafouent ce qu’ils ont appris être le Bien et le Vrai, moins du tiers est susceptible d’être exprimé en public, moins du tiers est susceptible d’éviter les foudres des ligues de vertu et des mouvements de dissolution de la France dans le grand tout mondialisé, globalisé et métissé qui habille si bien la haine de soi et des siens. 

    Chacun comprend l’intérêt des censeurs, qui garantissent des parts de marché à l’expression publique autorisée, qui assurent au capitalisme financier un recours illimité à l’esclavage et au trafic de main d’œuvre, qui confortent le pouvoir de mafias autoproclamées et autonettoyantes sur l’espace public médiatique, avec les rétrocommissions assurées. Mais attention ! Le réel se venge toujours. Il est grave que débat politique soit réduit au non-dit, aux sous-entendus, ou au déni. Il est grave que le débat d’idées soit arbitré par le juge, qui n’a ni qualité, ni légitimité, à déterminer ce que les Français peuvent dire, penser, et choisir. Ceux qui croient bon d’attaquer en justice un ministre ou un préfet, simplement parce qu’ils défendent la France et les Français, mesurent-ils l’affaiblissement de l’Etat et de la justice qui découle de ces parodies d’accusation, de défense et de jugement ? Les mensonges sur les vrais chiffres de l’immigration, sur ses coûts et ses avantages, quand ils contredisent si évidemment la réalité, détruisent la foi dans les comptes et les statistiques publics. Les mensonges sur la réalité des délocalisations et du libre-échange, la destruction de l’emploi industriel en France et les bénéfices qui en résultent pour les entreprises, détruisent la confiance dans la politique économique. Les mensonges de l’individualisme méthodologique opposés à l’évidence de la construction dans le temps d’un peuple et d’une Nation, notamment sur le nombre de générations qui font un Français, notamment sur le temps qui fait que tous, peut-être, seront de bons Français, mais dans vingt, trente ans, après quelles épreuves et quels errements !, le déni plus encore du droit des Français à savoir, à dire, et à décider, ne peuvent avoir qu’un effet ; le repli dans le malheur individuel d’abord, la violence de la dignité bafouée et de la survie menacée, ensuite. Ceux-là même qui entendent célébrer et la démocratie, et la République, doivent entendre le message que la démocratie américaine nous envoie ; il n’est aucune question, il n’est aucun sujet qui soit dans l’opinion qui ne puissent être exprimés, instruits, et débattus. Il est certainement des réponses, des propositions et des lois qui sont mauvaises, dangereuses, et qui doivent être refusées. C’est l’objet de la démocratie, et nul des bien pensants par tribu, des sachants par naissance et des autorisés d’eux-mêmes n’a qualité pour dire aux Français ce qu’ils doivent savoir, débattre, et déterminer. Contre la censure, contre le détournement du débat public, contre la confiscation de la démocratie, la tâche de ceux qui croient à la République, à la souveraineté du peuple, condition de l’autorité de l’Etat et de la justice rendue, est urgente, elle sera courageuse, c’est un nouveau combat de Libération qui requiert l’énergie la plus haute, celle de la liberté nationale. 

    Hervé Juvin (10 avril 2011)

    1 – L’éditeur s’appelait Gallimard… Ceux qui veulent prendre du recul sur l’hystérie contemporaine à propos des relations amoureuses entre adultes et mineurs liront avec intérêt l’affaire Gabrielle Russier, et plus encore les débats consacrés à la révision du Code pénal concernant la sexualité et l’enfance, en 1979, tels que le tome 2 consacré aux « Dits et Ecrits » de Michel Foucault ( Quarto, Gallimard), membre de la commission aux côtés de Guy Hocquengem, entre autres, en rend compte ( p. 763 et suivantes, par exemple ). 

    2 – pour conclure, après avoir présenté sur deux colonnes les arguments pour et contre, à l’intérêt pour le peuple des Etats-Unis, d’avoir à la vice-présidence un homme dont la vertu personnelle, la foi religieuse, la quête spirituelle et l’engagement communautaire garantissaient des valeurs fortes.

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  • Essai sur la schizophrénie de l'opinion...

    Nous publions ci-dessous un point de vue percutant de Jean-Yves Le Gallou, cueilli sur le site de la fondation Polémia, à propos du livre de Jean Raspail, Le Camp des Saints...


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    Lire ou relire « Le Camp des Saints » : essai sur la schizophrénie de l'opinion

    Il faut lire et relire le livre de Jean Raspail, Le Camp des Saints, l’histoire d’un afflux massif d’un million d’immigrants : ce n’est pas seulement un livre prophétique, c’est la plus pertinente analyse de la situation des quarante dernières années. La fiction romanesque apporte le meilleur éclairage d’une réalité politique fondée sur la tyrannie médiatique et le déni de réalité ethnique.
    Explications :

    Lorsque j’ai appris la réédition du Camp des Saints, j’ai cherché le livre dans ma bibliothèque pour le relire. L’ouvrage avait disparu : sans doute l’avais-je prêté ou donné comme tout un chacun l’a fait pour ce livre qui, comme un samizdat, est passé de mains en mains. J’ai donc racheté Le Camp des Saints et je l’ai relu avec un bonheur (ou un malheur) renouvelé.

    Big Brother, Big Mother et Big Other

    D’emblée Jean Raspail campe la situation dans sa nouvelle préface. L’Europe, la France vivent sous le joug d’une idéologie unique : Big Other. Une admiration sans bornes de l’autre, doublée de la haine de soi, de sa culture, de sa civilisation. Une idéologie unique qui nous assujettit grâce aux méthodes de Big Brother : la société de surveillance que nous connaissons où la police de la pensée est omniprésente. Une idéologie unique qui s’impose d’autant plus facilement aux individus qu’ils sont affaiblis par la tutelle de Big Mother : le principe de précaution qui doit s’appliquer du berceau à la tombe. Sauf dans un domaine, semble-t-il, celui des… politiques migratoires.

    La tyrannie médiatique

    Passons la préface, entrons dans le roman : on y rencontre des autorités politiques impuissantes et des médias qui manipulent l’opinion. Cela ne vous rappelle rien ? Allumez la télévision, ouvrez le poste de radio et vous croirez entendre les grandes consciences bavardes qui peuplent le roman de Raspail : les Dio, les Durfort, les Vilsberg, les Rosemonde Real. Ils sont toujours là pour plaindre le sort des clandestins de Lampedusa et soutenir les « mal logés ». Et l’omniprésent Réseau éducation sans frontières (RESF) utilise les mêmes méthodes que le comité de soutien aux « enfants du Gange ».

    La schizophrénie de l’opinion

    Il y a plus intéressant encore dans le roman de Raspail : la description parabolique de la schizophrénie de l’opinion. Dans Le Camp des Saints, les grands médias dominants prônent l’accueil des « enfants du Gange » ; et Josiane et Marcel, dans leur HLM, se laissent prendre comme les autres par la magie du « verbe dissolvant » ; à Paris, les manifestations de solidarité se multiplient. Mais dans les départements du sud, la population fuit à l’approche du million d’immigrants pouilleux qui s’apprêtent à débarquer des bateaux. Là encore cela ne vous rappelle rien ?

    Depuis trente ans, avec leurs mains, les électeurs ont voté pour des partis peu ou pro-immigrationnistes. Et le douloureux souvenir du 21 avril 2002 où Jean-Marie Le Pen accéda au deuxième tour de l’élection présidentielle hante encore les « bonnes consciences ». Mais les mêmes ont aussi voté avec leurs pieds : beaucoup de Français de souche ont quitté les quartiers de l’immigration. L’immense majorité des fonctionnaires, quel que soit le métier qu’ils exercent et leur syndicat d’appartenance, font tout pour ne pas être affectés en Seine-Saint-Denis. Situées aux frontières des quartiers de l’immigration, l’école Sainte-Geneviève à Asnières vient de refuser 800 demandes d'inscription pour la rentrée de septembre 2011 et l’école Sainte-Jeanne-d'Arc, à Colombes, 700 ! Quel plébiscite !

    Bien sûr, les membres de l’oligarchie sont les premiers à échapper à ce qu’ils préconisent : depuis trente ans le Conseil d’Etat a imposé à la France, par sa jurisprudence et son interprétation idéologique des textes internationaux, la législation la plus laxiste d’Europe. Par une décision du 21 mars 2011, le Conseil d’Etat vient même de rendre impossible l’expulsion des clandestins. Mais 95% de ces éminents juristes, auto-érigés en législateurs, habitent les beaux quartiers et pas un de leurs enfants n’a fréquenté d’école à forte présence de l’immigration. D’un côté les beaux et bons sentiments, de l’autre l’égoïsme salvateur !

    Trancher le Nœud gordien !

    Dans son œuvre, Jean Raspail prête au président de la République (un Pompidou romancé) la formule suivante : « Eh bien, messieurs, il vous faudra attendre (…) pour résoudre l’unique problème du monde contemporain : est-ce que les droits de l’homme auxquels nous tenons tant peuvent être préservés au détriment du droit des autres hommes ? » Quarante ans plus tard, le problème reste crucial : le droit actuel de l’immigration reconnaît tout au droit des individus à immigrer, rien au droit des Etats à contrôler l’immigration qu’ils subissent. Seul le point de vue individuel est pris en compte, jamais le point de vue du collectif et du national.

    Or rien ne sera possible sans affirmation préalable du droit des peuples à sauvegarder leur identité. Après avoir laissé voter la liberticide loi Pleven, Georges Pompidou avait quitté le monde en laissant derrière lui un curieux ouvrage posthume : Le Nœud gordien. Il y posait brillamment les problèmes qu’il n’avait ni pu, ni su, ni voulu résoudre. Qui demain tranchera le Nœud gordien ?

    Jean-Yves Le Gallou
    Polémia
    23/03/2011

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  • Où comment le gaz de schiste incarne la menace du néocolonialisme...

    Un texte absolument remarquable d'Hervé Juvin, cueilli sur son site Regards sur le renversement du monde, qui souligne le caractère emblématique de la question de l'exploitation du gaz de schiste en France...

     

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    Où comment le gaz de schiste incarne la menace du néocolonialisme

    Nant, Saint-Jean du Bruel, Sauclières… qui aurait dit que ces villages de l’Aveyron, entre Causses et Cévennes, feraient la une de journaux télévisés et seraient cités dans les colonnes du Wall Street Journal ou du Financial Times ? C’est qu’on y vit bien, dans ces villages nichés au creux de la vallée de la Dourbie, au pied du Saint-Guiral, d’autant bien et d’autant mieux que le monde s’arrête, quelque part du côté de Millau et du fameux viaduc, à l’ouest, ou bien de la plaine à vignes des grandes migrations du travail ou du soleil, là-bas, vers Montpellier ou Béziers. C’est qu’on y vit d’autant mieux que, depuis les guerres de religion qui ont dévasté la région, les grands tumultes du monde ont pour l’essentiel épargné la zone, malgré les coupes sombres dont témoignent les monuments aux morts de 14-18.
    Nant, Saint-Jean-du-Bruel ou Sauclières se retrouvent, sans l’avoir voulu, aux avant-postes du combat qui vient, et qui n’épargnera pas un pays comme la France, des régions comme le Midi-Pyrénées, les Causses ou les Cévennes. Les permis d’exploration de gisements de gaz de schistes, accordés à des sociétés pétrolières, dont Total, suscitent d’abord l’inquiétude de populations ni consultées, ni informées, et qu’effraient les images de ces Montagnes Rocheuses éventrées par l’exploitation de gisements analogues. Ils suscitent ensuite le combat de ceux qui n’entendent pas laisser coloniser leurs Causses par les géants pétroliers, les fonds d’investissements et la logique du marché mondial. Et ils provoquent surtout cette prise de conscience ; nous aussi sommes concernés par la nouvelle colonisation du monde, nous aussi sommes des indigènes en lutte pour leurs terres, leurs mœurs et leur liberté d’être et de demeurer.
    Ce combat annonce un affrontement planétaire, celui qui va opposer, partout dans le monde, les colons et les indigènes. Nous n’en sommes qu’au début. Pensez-y un instant ! Chaque année, c’est l’équivalent de la surface agricole utile de la France qui est achetée par des fonds d’investissements ou des industriels de l’agro-alimentaire étrangers au pays où ils investissent. Ce combat est celui qui oppose les droits de l’exploitant, au nom de la valorisation économique, et les droits de l’occupant, au nom de ses racines, de ses liens, et de son bien-être. Nous n’en avons pas fini avec la quête d’autonomie des sociétés humaines, une quête d’autonomie qui est le moteur des révolutions arabes actuelles, une quête d’autonomie qui ne se tourne plus contre le missionnaire ou le soldat, mais contre cette forme moderne de colonisation qu’est le marché international des droits de propriété, d’exploitation et de vente. Et ce combat est ce qui oppose une économie de marché dont l’extension aux hommes et à la terre promet des bouleversements géoéconomiques et des affrontements géopolitiques violents, à des sociétés qui savent ce qu’elles se doivent, qui se préfèrent à la croissance et à l’argent, et qui n’entendent pas céder à la loi du rendement maximal et de l’actionnaire tout puissant. Bandung, c’est pour demain, l’insurrection des peuples libres contre la colonisation interne du taux de rendement et du retour sur investissement. Car liberté s’appelle gratuité, frontières, et séparation.
    Le débat vient de loin. La terre appartient à ceux qui l’exploitent ; l’égoïsme des uns ne peut entraver le progrès des autres ; les peuples primitifs doivent céder à la loi du colonisateur venu leur apporter la civilisation, la morale et l’efficacité… En Ethiopie, voici deux mois, j’entendais des représentants de fonds d’investissement justifier ainsi le déplacement de quelques 60 000 membres de tribus du Sud pour construire un barrage… Il faut bien éclairer les tours que construisent les Chinois, et fournir du courant aux ordinateurs ! Ce n’est pas d’aujourd’hui que s’affrontent des logiques, des raisons et des principes. Mais cet affrontement prend un tour différent. C’est que, pour la première fois avec cette violence, ce sont des terres de France, parmi les plus emblématiques de la France de toujours, à moutons et bergers, à jambon et à Roquefort, qui sont touchées. C’est que, dorénavant, c’est la France et c’est l’Europe qui se sentent frappées par le choc en retour des chiens de l’universel qu’elles ont lancés sur le monde. C’est qu’il s’agit de fouiller les entrailles de la terre, de faire exploser des montagnes et d’ouvrir la terre pour y trouver des sources d’énergie, cette énergie dont l’abus manifeste par ailleurs détruit la vie. C’est qu’il s’agit de concéder à des sociétés privées quelques uns des derniers espaces de gratuité, de liberté et de beauté français.
    La raison est simple. La course aux matières premières, à la terre, à l’eau, à l’énergie, à l’espace, ne fait que commencer. La seule phrase qu’il faut retenir en ce début d’année est celle de Bruno Lemaire, prévenant les Français que la baguette de pain, le kilog de riz ou de pâtes vont coûter plus cher, beaucoup plus cher dans les années à venir. Se chauffer, s’éclairer, se nourrir, va redevenir un problème pour une partie de la France et pour des Français qui n’échapperont pas à la tiers-mondisation que produit le libre-échange. Et le mouvement est rendu irrésistible par l’abaissement des frontières, des limites et des priorités qu’une Nation pouvait opposer aux prédateurs étrangers, aux envahisseurs affamés ou aux pillards financiers. Ce ne sont pas les Safer et ce ne sont pas les baux ruraux qui préserveront la terre de France des fonds d’investissement, ce ne sont pas les coopératives qui maintiendront le revenu de l’agriculteur et le pouvoir d’achat des Français, comme ce ne sont pas les conseils généraux ou les fonctionnaires chargés des territoires qui bloqueront l’accès aux pétroliers texans ou aux gaziers chinois. Nous nous sommes gorgés depuis trois siècles des bénéfices du trafic colonial, du monopole de la détention du capital et de l’emploi du travail gratuit en Chine et ailleurs, nous allons être confrontés aux retours d’une mondialisation qui a changé de sens, et qui fait de nous une cible, de nos systèmes publics une proie convoitée et de nos territoires des ressources à exploiter.
    Serons-nous, dans nos vallées du Tarn et de la Dourbie, sur nos Causses et nos Cévennes, ces Indiens déportés en masse, parqués et enfermés dans des réserves pour laisser le colon exploiter leurs terres, détruire toute la diversité qui s’y trouvait, pour assurer le meilleur rendement au capital investi ? L’image est tentante, mais attention !  Le débat est moins simple qu’il n’y paraît. Car la quête de l’autonomie, le retour de la souveraineté, passent par une indépendance énergétique et par un accès à la puissance industrielle dont l’exploitation de gaz de schistes pourrait bien être l’un des moyens. Car l’opposition entre colon et indigène est bien vite dépassée, quand ce sont les indigènes dont l’intérêt sonnant et trébuchant les conduit à concéder leur terre aux plus offrants, ou à rêver de transformer leurs champs en lotissements ; quel paysan proche de la retraite n’a pas cédé à la tentation !
    Car il se pourrait bien que le débat soit plus fondamental. Le sacrilège symbolique est au fond de la rébellion ; on n’a pas le droit de faire ça ! Pas le droit d’éventrer les montagnes pour faire rouler des voitures, pas le droit de détruire des paysages pour que plus d’avions transportent plus de voyageurs qui ne vont nulle part, puisque tout sera bientôt pareil, dans les endroits où se posent les avions. Pas le droit de toucher ce qui est plus que l’homme, plus que les vies humaines qui se succèdent, et qui se nomme le sacré d’un lieu, d’une terre, d’un lien. Un pays n’est pas une marchandise ; une société humaine ne s’achète pas au prix du marché ; et ce qui n’a pas de prix est au-dessus de ce que les prédateurs apatrides et les marchands coloniaux peuvent toucher. Et voilà ce qui pourrait bien être la clé d’une identité de projet et d’une nouvelle civilisation. Ce qui fait aujourd’hui l’identité d’un Cévenol, d’un Caussenard, ce n’est pas la naissance, ce n’est pas même l’accent, c’est la volonté de se battre et d’agir pour que Cévennes et Causses ne soient pas seulement une marchandise, un calcul de rendement, une ressource promise à qui l’exploitera au mieux.

    Hervé Juvin – Le 2 mars 2012

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