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fmi - Page 4

  • La guerre civile à l'horizon de l'Europe ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un article du magazine Flash, cueilli sur le site Mecanopolis, signé par Clovis Casadue, et consacré aux prévisions d'aggravation de la crise en Europe...

     

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    Pendant les révolutions et les catastrophes, la crise continue !

    Les révolutions arabes et la catastrophe nucléaire de Fukushima ont détourné notre attention de la crise des Etats européens depuis le début de l’année. Pourtant la situation continue de se détériorer. Malgré des réformes drastiques, le Portugal est tombé sous la tutelle du Fonds Européen de Stabilité Financière et du FMI. En Espagne, la situation économique se détériore tous les jours un peu plus et la plupart des analystes s’attendent à ce que le pays se retrouve en situation de cession de paiement au plus tard d’ici l’automne prochain.

    Malgré l’aide du Fonds Européen et du FMI octroyée en juin dernier, la Grèce est loin de retrouver un équilibrer budgétaire. Dans la salve de rapports qui ont ponctués les réunions organisées par le FMI et le G20 à Washington le week-end dernier (1), l’un d’entre eux pointe gravement du doigt Athènes. Le document évoque même une possible restructuration de la dette grecque. En clair, cela veut dire que le pays est à nouveau très proche du défaut de paiement. Un scénario catastrophe pour les banques qui détiennent les obligations d’Etat de la Grèce, en premier lieu l’Allemagne et la France. Deux solutions sont possibles pour éviter le pire : durcir les conditions du plan d’aide et mettre encore davantage à contribution la population grecque par de nouvelles mesures d’austérité, au risque de provoquer une crise sociale majeure, ou remettre de l’argent au pot par une rallonge du Fonds Européen et du FMI. Pour l’heure, Athènes, en présentant ce lundi d’autres mesures d’économies, telles que de nouvelles coupes budgétaires, a choisi la première solution.

    Dévaluation de l’euro

    Selon une note confidentielle publiée le 15 février dernier dans une publication allemande (2) plusieurs hauts responsables de l’UE auraient recommandé à leurs proches collaborateurs de transformer une part de leurs économies en métaux précieux. Le fait que des responsables de l’UE se préoccupent des investissements et de la prévoyance de leurs subordonnés est plutôt rare. Mais le document de l’UE explique la raison pour laquelle le vice-président fit une exception. Citation : « Nous nous attendons à une forte poussée d’inflation pour 2011, à une augmentation des taux d’intérêts directeurs et à un renchérissement massif des principales matières premières. Nous devons nous attendre à de nouvelles ondes de chocs sur les marchés financiers et l’euro va être pris dans une spirale de dévaluation. » Sur la plan de la crise sociale, le document est encore plus alarmant : « La conjonction dans les pays membres d’un chômage accru et d’un démontage de l’Etat social renforcera les dangers de violences. A moyen terme, nous devrons réduire la sécurité sociale à son minimum, même si cela devait provoquer des révoltes et de la violence

    De la nécessité de faire diversion

    Comme l’autorité de l’Etat ne peut en aucun cas être contestée, pas plus que le pouvoir – intimement lié – de l’oligarchie financière, il est donc nécessaire de trouver le moyen de faire diversion afin de catalyser la colère du peuple. L’islamophobie, qui ne cesse de croitre depuis plusieurs années et qui est en passe d’être renforcée grâce à la vague d’immigration venue des pays d’Afrique du Nord, peut être encore attisée afin de détourner les populations des réels problèmes de notre société. C’est ce qu’indique un rapport secret de la CIA publié le mois dernier (3). Et quand un document prétendument confidentiel de cette agence de renseignement devient public, c’est qu’il a pour but d’être utilisé à des fins de propagande. Ce rapport prétend mettre en garde contre « la possibilité de guerres civiles dans certaines parties de l’UE. » Selon le texte « 70% des délinquants incarcérés en Espagne et en France sont d’origine musulmane. L’Europe, avec son taux important d’immigrés, est considérée comme faible et proche du déclin. Le risque de troubles augmente d’année en année.» La CIA voit également dans les graves émeutes de jeunes de ces dernières années en France, au Danemark, en Suède, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne des « signes avant-coureurs » des guerres civiles à venir. « La raison en est le manque de volonté de s’intégrer d’une partie des immigrés qui créent des zones de non-droit par la force des armes alors que l’on désarme systématiquement la population. » indique encore le document, avant de conclure que cette situation va renforcer « l’apparition de mouvements nationalistes en Europe qui entraîneront, dans les années 2012 à 2016, des tensions ethniques et religieuses dans tous les Etats d’Europe et l’expulsion des musulmans. »

    Choc des civilisations

    La théorie du choc des civilisations n’est qu’un grossier mensonge. Mais il convient maintenant de lui donner une réalité, ce à quoi travaillent les officines de propagande et d’actions clandestines – ainsi que les laquais politiques qui sont à leurs ordres – de sorte à créer une déstabilisation psychologique des populations propre à manipuler l’imaginaire collectif. Les crises successives que nous traversons depuis 2008 ne servent en réalité qu’à restructurer l’économie mondialisée pour permettre la mise en place d’une société 20/80, à savoir celle dans laquelle le travail de 20 % de la population mondiale sera suffisant pour soutenir la totalité de l’appareil économique de la planète ; les 80 % restant étant superflus et destinés à disparaître. Les guerres civiles en cours d’élaboration et les autres catastrophes qui ne tarderont plus à s’abattre sur nos existences ne seront créées et utilisées que pour atteindre cet objectif.

    Néanmoins, ce monde cataclysmique que l’on veut nous imposer n’est en rien une fatalité. Comme nous l’avons indiqué à plusieurs reprises, nous devons nous garder d’oublier ce fait d’expérience que l’action de quelques individus, ou de groupes humains très restreints, peut, avec un peu de chance, de rigueur, de volonté, avoir des conséquences incalculables sur les évènements en cours.

    Clovis Casadue (Flash, 21 avril 2011)

    Notes :

    1. Les 16 et 17 avril 2011

    2. Vertrauliche Mitteilungen du 15 février 2011

    3. Inter Nachrichten n° 387, mars 2011, et Zeit-Fragen du 4 avril 2011

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  • La chronique d'analyse politique d'Emmanuel Ratier - 2

    Animateur de la remarquable lettre d'information Faits et documents, Emmanuel Ratier nous livre sa deuxième chronique d'analyse politique et la consacre à la situation du parti socialiste et aux manoeuvres autour de la candidature de Dominique Strauss-Kahn...

     

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  • Tour d'horizon... (5)

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    Au sommaire :

    - sur Marianne, Patrick Trannoy voit en Dominique Strauss-Kahn le "candidat surnaturel des marchés" ! 

    DSK, le candidat des marchés ?

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    - sur Metamag, Jean Bonnevey voit dans la guerre de Libye le chant du cygne d'une "communauté internationale" aux ordres de l'empire américano-atlantiste.

    Libye : la communauté internationale en difficulté

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  • Un candidat de l'étranger...

    On nous a fait savoir depuis New York, par l'intermédiaire de l'hebdomadaire Newsweek daté du 31 octobre, que Dominique Strauss-Kahn, "the top guy", après avoir "sauvé" la finance mondiale, est prêt à diriger la France...

    Après Sarko l'Américain, DSK ?...

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  • Les snipers de la semaine... (3)

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    Au sommaire cette semaine : 

    - sur Polémia, Yvan Blot prend l'antiracisme dans sa ligne de mire ;

    L'antiracisme : une arme au service de l'oligarchie

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    - sur Ring, Laurent Obertone mouche Arte, la chaîne de la culture bienpensante.

    La réalité fait-elle le jeu de l'extrème-droite ?

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  • DSK, une bulle politique...

    Nous reproduisons ici un point de vue ravageur consacré à DSK par le philosophe Jean-Pierre Dupuy, auteur, notamment, de La marque du sacré. Ce texte est paru dans le journal Le Monde, daté dimanche 24 - lundi 25 octobre 2010.  

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    DSK, une bulle politique

    La société française s'est trouvé un Sauveur, s'il faut en croire les sondages et les dires d'une armée de chroniqueurs. Ce Dieu caché présente pourtant des traits assez médiocres. Il est intéressant d'analyser ce cas, car il nous éclaire sur les rouages de la démocratie d'opinion. Un sondage IFOP du mois de juin, réalisé auprès d'un échantillon de sympathisants du Parti socialiste (PS), a produit des résultats étonnants. 

    Il s'agissait de comparer Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn ("DSK") selon quelques critères. Plus des deux tiers des sondés ont jugé que Martine Aubry l'emportait sur son partenaire-rival en ce qui concerne l'honnêteté, la fidélité aux valeurs de la gauche et la détermination à "changer les choses" ; mais presque les deux tiers des sondés ont jugé que DSK avait, davantage que sa partenaire-rivale, "l'étoffe d'un président de la République".

    La question de ce qui fait d'un homme ou d'une femme politique un "présidentiable" est ainsi brutalement posée. Ecartons l'idée que l'honnêteté et la fidélité à ses engagements seraient un passif, et inversement. La question est plutôt : qu'est-ce qui fait que le caractère présidentiable se conserve malgré de mauvais scores sur des valeurs aussi essentielles ?

    En économie, l'écart entre la valeur marchande d'un bien, appréciée par son prix, et sa valeur intrinsèque s'appelle une bulle. Le phénomène "DSK" serait-il une bulle ? L'interrogation est plaisante, s'agissant d'un économiste, qui, au moment de prendre les rênes du Fonds monétaire international (FMI), déclarait, en octobre 2007 : "La crise financière ne devrait pas avoir d'effet dramatique sur la croissance mondiale. La situation est maintenant sous contrôle." Qu'il ait passé son examen de passage avec succès s'explique sans doute par le fait que ses juges étaient encore plus aveugles que lui sur l'existence d'une bulle fantastique qui allait tout détruire en explosant.

    On se récriera, puisqu'on lit partout que DSK est un être "supérieurement intelligent", un économiste hors pair qui a déjà sauvé l'euro et l'Europe, qu'il est en marche pour "refonder" le capitalisme mondialisé, et qu'il est donc le mieux placé pour "sauver la France". Cette enflure, nourrie jusqu'à la nausée par des chroniqueurs qu'on croirait avoir été engagés comme fonctionnaires chez DSK, a quelque chose d'obscène. Quel manque de discernement de confondre l'intelligence et le brillant de celui qui en impose !

    Qu'en est-il de l'économiste ? Il y a plusieurs manières de l'être. L'économiste théoricien d'abord, que DSK n'a jamais été, à en juger par la liste de ses publications dans les revues qui comptent. Il détonne par rapport à des Ben Bernanke, des Larry Summers et bien d'autres, qui, quoi qu'on pense de leurs politiques, tentent de faire passer dans leurs actes le fruit de leurs travaux. Le technicien de l'économie, alors ? Tout jugement, ici, est discutable car la pratique reflète, en général, des choix politiques et idéologiques fondamentaux, forcément ouverts au débat. DSK a-t-il eu raison de concevoir les 35 heures, de choisir, lorsqu'il était ministre des finances, de ne pas réduire les déficits et la dette publique et, comme patron du FMI, d'étrangler la Grèce pour mieux la sauver ?

    Je ne me prononcerai pas là-dessus. Je me contenterai de pointer l'écart abyssal entre les jugements portés sur son action en France et à l'étranger - et, singulièrement, dans la presse de gauche anglaise et américaine. Celle-ci se déchaîne contre l'action du FMI. Quelques titres d'articles évocateurs : "Les avis du FMI sont-ils meilleurs que ceux d'un ivrogne dans la rue ?" (Dean Baker, codirecteur du Center for Economic and Policy Research à Washington, dans le Guardian du 29 juin) : la réponse est non et, au moins, ces derniers sont-ils honnêtes ; "Des cinglés aux commandes" (Paul Krugman, Prix Nobel d'économie, dans le New York Times du 7 juin) ; j'en passe et des meilleures.

    Mark Weisbrot, président du Just Foreign Policy à Washington, décortique l'étouffement délibéré de la Lettonie par le FMI. Le schéma est simple : ce pays ne peut pas dévaluer car sa monnaie est accrochée à l'euro. Pour l'aider à retrouver sa compétitivité sur le marché mondial, il faut donc le faire entrer en déflation afin que, les salaires s'effondrant, la dévaluation se fasse en termes réels.

    La crise de solvabilité de la Grèce : le FMI a écarté toute solution en termes de restructuration de la dette parce qu'elle aurait coûté trop cher aux banques créditrices, surtout européennes. On gratifie ceux-là mêmes, qui, par leurs paris irresponsables, ont privé des millions de gens de leur travail et de leur domicile en enfonçant encore plus le poignard dans la plaie.

    Chose remarquable quand on vit en France : DSK est le plus souvent épargné par ces critiques. C'est que, la plupart du temps, on ne cite même pas son nom, sinon en passant. On juge en effet que les véritables décideurs du FMI sont les ministres des finances des pays riches, le Trésor américain en tête, où grouillent d'anciens employés de la banque d'affaires américaine Goldman Sachs.

    Une fois, cependant, DSK a fait l'objet d'une accusation gravissime : sa politique, ou plutôt sa rhétorique, s'expliquerait par le désir de faire les gros titres dans son pays d'origine (New York Times du 11 mai). L'auteur de l'article s'appuie sur l'économiste de Berkeley Barry Eichengreen, un ancien du Fonds, et semble trouver évident que c'est en séduisant les banques plutôt que le "peuple de gauche" que DSK arrivera à ses fins électoralistes.

    DSK est-il le sauveur du capitalisme mondialisé ou bien le chef impuissant d'un organisme malfaisant ?

    Une question préjudicielle se pose. A supposer même que DSK fût un bon économiste, est-ce d'un économiste que la France a besoin ? C'est l'économie qui empoisonne la société et on appelle des économistes à son chevet ? Il faudrait un Molière pour faire rire du ridicule de cette conclusion. Le capitalisme a besoin de croire qu'un horizon de développement indéfini s'offre à son regard - ce qu'on appelle la "croissance". Or, il commence à douter que ce soit possible.

    Les capitalistes ont beau avoir des oeillères, obsédés qu'ils sont par le profit à court terme, ils n'ignorent pas l'inquiétude que manifestent les peuples riches au sujet de leur avenir. Les menaces climatiques, énergétiques, atomiques et technologiques travaillent les esprits et métamorphosent des consommateurs passifs en citoyens qui s'interrogent : à quoi bon continuer sur le même chemin s'il nous mène à l'abîme ?

    Ce doute n'est pas un problème que les techniciens des finances puissent résoudre. Les Trissotin de la macroéconomie, les Diafoirus du "retour à la croissance" n'ont pas encore compris que la question n'est pas de leur ressort. La civilisation matérielle étouffe de ses excès, c'est un problème anthropologique. Pragmatiques, les capitalistes se ruent sur les pays "émergents" au nom de la lutte contre la pauvreté. Cette moralisation de la quête éperdue de profit est indigne. Si les "miracles" brésilien et chinois se prolongent, nous sombrons tous ensemble.

    Si vraiment la France a besoin d'un chef, seul quelqu'un qui voit tout cela clairement pourra jouer ce rôle. Que le futur président ait une culture économique de base, cela est nécessaire. Que ce soit un économiste : non, merci !

    La bulle DSK s'est formée comme se forment toutes les bulles. L'ignorance et la manipulation ont joué leur rôle, mais aussi la mécanique spéculaire du désir et de la fascination. On prête à Pierre Mendès France la réflexion qu'une démocratie moderne n'est possible que si tout le monde accède au savoir économique. Nous en sommes loin et c'est pour cela qu'on peut prêter à un économiste qui n'en est pas vraiment un, et qui doit se taire pour raisons statutaires, un savoir fabuleux. Son mutisme même est le signe qu'il détient un secret sur notre destin. Il suffirait de lire la presse étrangère pour comprendre que le secret, c'est qu'il n'y a pas de secret.

    Si notre homme est expert en quelque chose, c'est dans l'art de manipuler les machines désirantes. Je ne fais pas allusion aux frasques, réelles ou supposées, de l'intéressé, qui ne nous regardent pas. Le désir est "panurgique", il le sait. Des désirs qui s'imitent deviennent rivaux. Tout l'art de celui qui veut se faire idole est de transformer le caractère "rivalitaire" du désir en sacre unanime.

    Deux femmes qui se disputent le même homme sont prêtes à s'écharper. Si elles sont des centaines, la concurrence laisse place à l'honneur du partage. Une fois constitué, le pôle fascinant le devient plus encore, selon un mécanisme d'autorenforcement quasi tautologique. Il peut dire : "Je suis Celui qui suis". Un chroniqueur exhortait récemment ses lecteurs à voter DSK parce qu'il allait gagner !

    Le philosophe allemand Max Scheler, fondateur de l'anthropologie philosophique, disait : "L'homme possède un Dieu ou une idole." A défaut de Dieu, les peuples ont les idoles qu'ils méritent.

    Jean-Pierre Dupuy (Le Monde, dimanche 24 octobre 2010) 

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