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fascisme - Page 20

  • Cantos...

    Les éditions Flammarion viennent de rééditer Les Cantos, l'œuvre majeure d'Ezra Pound. Poète maudit, adversaire de l'usure, Ezra Pound est devenu la figure tutélaire du mouvement  italien  CasaPound.

     

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    " Ezra Pound (1885 - 1972) est certainement l'un des plus grands poètes américains. Pionnier de la révolution moderne, découvreur de Joyce, T.S. Eliot, Hemingway, il s'installera en 1924 en Italie et deviendra l'un des plus étranges partisans de Mussolini. Inculpé de trahison en 1945, il passera douze ans en hôpital psychiatrique avant d'être libéré en 1958. Il terminera ses jours à Venise. Considéré dès son vivant comme un classique, il a cherché dans la réunion des cultures et des langues l'antidote à la décadence du monde moderne. Les Cantos, œuvre totale qu'Ezra Pound forgea tout au long de sa vie (entre 1915 et 1960), est le plus important poème épique du XXe siècle. Traduit pour la première fois en France en 1986, l'ouvrage était épuisé depuis plus de dix ans. Cette nouvelle édition enrichie de nombreux inédits et d'un appareil critique est l'occasion de remettre à l'honneur ce texte majeur et de se pencher sur ses répercussions dans la poésie d'aujourd'hui."

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  • Fontenoy est revenu !...

    Ecrivain et journaliste, passé du surréalisme au fascisme et mort à Berlin en avril 1945, Jean Fontenoy ne peut pas laisser indifférent. Gérard Guégan, qui a fréquenté l'ultra-gauche et dont les démélées avec Guy Debord sont bien connues, lui a consacré une biographie intitulée Fontenoy ne reviendra plus, qui d'abord publiée chez Stock en 2011, vient d'être rééditée au Livre de poche.

    On notera que Philippe Vilgier a lui aussi signé une biographie de l'auteur de Shangaï secret, intitulée Jean Fontenoy, aventurier, journaliste et écrivain, qui a été publiée en 2012 aux éditions Via Romana.

     

     

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    Jean Fontenoy, ou Tintin à la Wehrmacht

    Du communisme au fascisme, de Shanghai à Berlin, Jean Fontenoy a vécu en aventurier. Gérard Guégan retrace le parcours de cet oublié des lettres françaises.

    Jean Fontenoy, c'est Tintin qui aurait viré fasciste. Il commence comme petit reporter chez les Soviets puis en Chine - Hergé lui rend même hommage, dans Le Lotus bleu, en dessinant une fausse Une du Journal de Shanghai, que Fontenoy avait créé là-bas - et termine dans les pages de Bagatelles pour un massacre, ce brûlot de Louis-Ferdinand Céline que notre ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a dû "relire" pour s'aviser qu'il était affreusement antisémite. Ce grand écart dit tout de cet inconnu des lettres françaises que Gérard Guégan a eu la bonne idée de ressusciter dans une biographie attachante et documentée. 

    Jean Fontenoy (1899-1945) aura été un aventurier, dans tous les sens du terme. "Drogué, gangster intellectuel, deux fois suicidé", résumera cruellement Maurice Martin du Gard. Emergeant par miracle d'une famille qui tire le diable par la queue, son amour pour la révolution bolchevique - tendance Trotski-Maïakovski - le mène jusqu'à Moscou, où il sera le correspondant de l'ancêtre de l'AFP. Puis c'est Shanghai, où il finit conseiller de Tchang Kaï-chek et, hélas, opiomane invétéré - Le Lotus bleu, toujours... Il traverse ce début des années 1930 entre amitiés surréalistes, flirt avec la NRF (son ami de toujours sera Brice Parain, éminence grise de Gaston Gallimard), paquebots transatlantiques et jolies femmes - une mystérieuse danseuse roumaine, puis une intrépide aviatrice... 

    Soudain, en 1937, la bascule et l'adhésion au Parti populaire français de Jacques Doriot. Comme pour Céline et l'antisémitisme, difficile de déterminer avec certitude ce qui fait plonger Fontenoy du côté du fascisme. Officiellement, ce serait en réaction aux purges staliniennes : il prend sa carte au PPF le jour de la condamnation du maréchal Toukhatchevski. La réalité est plus contrastée, mélange diffus de haine des riches et d'amour pour le whisky, de hantise d'une impuissance sexuelle et d'échecs littéraires. Qui, aujourd'hui, serait capable de citer un seul livre de Fontenoy ? il y eut pourtant - notez le sens des titres - Shanghai secret, L'Ecole du renégat ou Frontière rouge, frontière d'enfer... 

    A partir de là, si l'on excepte quelques gestes d'héroïsme - en 1940, prêt à mourir pour Helsinki, il s'engage dans l'ar- mée finlandaise et part combat- tre l'Armée rouge par - 40 °C -, il semble se complaire dans une certaine abjection. Le voilà qui parade en uniforme de la Wehrmacht au Café de Flore, en 1942 ; un peu plus tard, il demande au sinistre Darquier de Pellepoix de lui dénicher un appartement saisi à des juifs ; évidemment, on retrouve sa signature dans Je suis partout et Révolution nationale, qu'il dirigea même un temps. Il semble fait pour naviguer dans les eaux troubles de la collaboration, entre conjurations, subsides de l'ambassade du Reich et officines cagoulardes. "Fontenoy me touche par une espèce de pureté confuse", écrira pourtant Cocteau. 

    Ce "renégat" fait partie de ces personnalités foncièrement faibles qui se rassurent par des engagements forts. Ses derniers jours ressemblent à sa propre caricature : Oberleutnant de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme sur le front de l'Est, fuite à Sigmaringen ("La bronzette, terminé !" lui lance, ironique, Céline) et suicide effroyablement romanesque dans les ruines de Berlin, en avril 1945. Son corps ne sera jamais retrouvé. 

    Gérard Guégan, lui, a su retrouver l'esprit de ce second couteau des lettres, sorte de métaphore parfaite des errements intellectuels d'un demi-siècle. Certes, son Fontenoy ne reviendra plus aurait pu, peut-être, faire l'économie d'une centaine de pages sur près de 500. Après tout, l'auteur de Shanghai secret n'a eu ni la vie de Malraux ni l'oeuvre de Céline. Il n'empêche : avec ce livre, on peut dire que Fontenoy est revenu. 

    Jérôme Dupuis (L'Express, 25 février 2011)

     

     

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  • Mammouth...

    Les éditions Liana Lévi viennent de publier Mammouth, le premier roman d'Antonio Pennacchi. Ecrivain populiste inclassable, passé dans sa jeunesse du néo-fascisme au maoïsme, et se réclamant désormais, l'âge venu, d'un facho-communisme aussi original que sympathique, Antonio Pennacchi est l'auteur de Mon frère est fils unique (Le Dilettante, 2007), chronique de l'éducation sentimentale et politique d'un jeune italien dans les années 60, et de Canal Mussolini (Liana Lévi, 2012), récit des aventures d'une famille engagée dans le colossal chantier mussolinien de l'assèchement des marais Pontins au sud de Rome.

     

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    "Bleu de travail et bleus à l’âme. Tels sont les signes distinctifs de Benassa, le coriace leader syndical de l’usine de câbles Supercavi. Depuis vingt ans, dans chaque manif, chaque grève, les ouvriers ont scandé avec lui : « Un pour tous, tous pour un ! » Mais, en Italie comme ailleurs, la loi du marché torpille peu à peu l’unité syndicale et les idéaux révolutionnaires. Le drapeau rouge est en berne et Benassa broie du noir. Ça tombe bien : les patrons aussi en ont assez de cet énergumène et ont décidé de lui faire une offre qui ne se refuse pas…
    Entremêlant le récit des quelques jours qui précèdent sa décision, les faits d’armes du syndicat et les portraits savoureux des ouvriers de Supercavi, ce roman d’Antonio Pennacchi compose une peinture drôle et fraternelle de la classe ouvrière."

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  • Ni droite, ni gauche !...

    Les éditions Gallimard rééditent dans leur collection de poche Folio histoire Ni droite, ni gauche - L'idéologie fasciste en France, le classique de l'historien israëlien Zeev Sternhell. Cette nouvelle édition est une version considérablement enrichie de cette œuvre essentielle qui a suscité de larges débats lors de sa parution au début des années 80.

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    "Rarement livre aura à ce point été au cœur de tous les grands débats historiographiques, intellectuels et politiques depuis sa première parution en 1983. Il n’empêche : malgré la virulence du front du refus opposé dès l’origine par certains historiens, il s’est imposé comme une des références majeures pour l’histoire du fascisme et de la catastrophe européenne du XXe siècle.
    De quoi s'agit-il?
    Enfermés dans le schéma des trois droites (légitimiste, orléaniste, bonapartiste), nombre d’historiens soutenaient que la France avait été, par sa culture républicaine, rationaliste, universaliste et humaniste, immunisée contre le fascisme ; en sorte que le régime de Pétain, appuyé sur l’Action française, était un ultime sursaut de la droite légitimiste.
    Zeev Sternhell fait exploser littéralement ce mur de l’oubli. D’abord, en révélant l’existence en France dès le XIXe siècle d’une droite révolutionnaire, organiciste, particulariste, irrationaliste, antidémocratique et antihumaniste (La Droite révolutionnaire 1885-1914. Les origines françaises du fascisme, Folio histoire n° 85). Puis, avec cet ouvrage, en mesurant l’ampleur, dans l’entre-deux-guerres, de la contamination des intellectuels – quand bien même l’occupation nazie en fera basculer plus d’un dans la Résistance – par cette droite révolutionnaire et sa révolte contre la République et la démocratie.
    Vichy, régime à beaucoup d’égards plus brutal et sanguinaire que le fascisme italien, est un pur produit de l’histoire nationale ; son essence se trouve dans cette droite révolutionnaire qui réussit à légitimer chez les meilleurs esprits l’idée qu’il fallait inventer une autre forme de communauté nationale autour du Chef et des chevaleries d’experts. La guerre froide et l’enrôlement des intellectuels dans les deux camps effaceront chez les uns le souvenir des ces textes, voire blanchiront d’authentiques collaborateurs en penseurs libéraux."

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  • Itinéraire d'un provocateur...

    Les éditions La Découverte viennent de rééditer au format électronique Gustave Hervé - Itinéraire d'un provocateur, la biographie, depuis longtemps difficilement trouvable, que Gilles Heuré avait consacré à ce personnage atypique en 1987. Gilles Heuré est journaliste et écrivain.

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    "Gustave Hervé est un des personnages les plus originaux et passionnants de la IIIe République. Néà Brest en 1871 et mort à Paris en 1944, il démarre sa carrière de professeur d'histoire et de propagandiste dans l'Yonne, en 1900, sous le pseudonyme de " Sans Patrie ". Révoqué de l'enseignement, devenu avocat et radié du barreau de Paris pour raisons politiques, il est le leader incontesté des antimilitaristes et des antipatriotes au sein de la SFIO et fonde en 1906 un célèbre hebdomadaire révolutionnaire, La Guerre sociale. Ses articles incendiaires contre l'armée et la police lui valent plusieurs condamnations à de lourdes peines de prison et un sobriquet glorieux : " L'Enfermé". Pourtant, dès le début de la Grande Guerre, en juillet 1914, ce socialiste insurrectionnel devient un propagandiste acharné de la cause patriotique. Dès lors, il glisse peu à peu vers un socialisme national qui le place aux avant-postes des droites extrêmes dès les années vingt. Admirateur du fascisme italien et du national-socialisme allemand, c'est lui qui lance dès 1935 le slogan " C'est Pétain qu'il nous faut ". Il deviendra un des plus fervents soutiens du maréchal, avec lequel, pourtant, jamais à court de volte-faces paradoxales, il prendra ses distances dès 1940. Journaliste talentueux et provocateur imprévisible, il s'est attiré tout au long de sa vie les admirations les plus fidèles et les haines les plus féroces. Sa plume trempée dans le vitriol, son génie de la propagande - qu'on décrirait aujourd'hui comme l'art d'un " grand communicateur " - en font un des créateurs de la presse moderne. Quant à sa trajectoire singulière, elle est l'incarnation exemplaire de la complexité politique de la première moitié de notre siècle."

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  • L'homme contre l'argent...

    Les Presses universitaires du Septentrion viennent de rééditer, sous la direction d'Olivier Dard, l'ouvrage de Georges Valois intitulé L'homme contre l'argent. Georges Valois est une figure emblématique de la pensée non-conformiste de l'entre-deux guerres. Membre de l'Action française, il a animé avant la première guerre mondiale (1912-1913), avec Edouard Berth, le Cercle Proudhon, inspiré par Georges Sorel. Après 1918, il s'éloigne progressivement de Maurras, et poursuit l'oeuvre du Cercle Proudhon, en fondant Le Faisceau, un mouvement idéologiquement fasciste. Après l'échec de cette tentative et après celle de la création d'un parti républicain syndicaliste, il se rapproche progressivement de la SFIO. A la suite de la défaite de 1940, il s'engage dans la résistance et meurt en déportation en février 1945 à Bergen-Belsen.

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    "De l'anarchisme à l'Action française, du fascisme à son retour vers la gauche et dans la République, jusqu’à sa mort en déportation, le parcours de Georges Valois (1878-1945) est emblématique des mutations et des reclassements à l’œuvre dans la France de l’entre-deux-guerres.
    L’Homme contre l’argent. Souvenirs de dix ans 1918-1928, ouvrage publié en 1928 et aujourd’hui introuvable devait être réédité. Il peut se découvrir comme une galerie où se croisent des portraits de figures emblématiques (de Charles Maurras à Benito Mussolini en passant par François Coty) et des fresques de milieux très divers (Action française, monde de la presse et de l’édition, sphères patronales, « jeunes équipes » en voie de formation). Valois propose aussi le récit de temps forts qui jalonnent sa propre vie en même temps qu’ils marquent la France de son temps : promotion d’une « économie nouvelle », dissidence de l’Action française, naissance d’un « fascisme français », crise monétaire et stabilisation Poincaré, impasse des solutions traditionnelles pour adapter la France à une modernisation nécessaire au-delà des voies tracées par le monde anglo-saxon et l’URSS, nécessité de « nouvelles équipes » pour concevoir et mettre en œuvre, contre la « dictature » de l’argent, une troisième voie « réaliste », un « nouvel âge ».
    Au-delà de son itinéraire Valois restitue celui d’un groupe, qui croise cette « génération réaliste » dont il une figure tutélaire et l’éditeur majeur dans sa librairie."

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