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covid-19 - Page 6

  • Feu sur la désinformation... (301)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Nicolas Faure.

    Au sommaire :

    • 1 : L’image de la semaine
      Le meurtrier présumé de Victorine, cette jeune française de 18 ans dont la mort avait ému le pays, a avoué.
    • 2 : Couvre-feu : les journalistes au garde-à-vous
      Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’un couvre-feu dans plusieurs zones du pays devant deux journalistes très complaisants.
    • 3 : Revue de presse
    • 4 : Alice Coffin : radicalité, hystérie et soutien médiatique
      Analyse du profil d’une journaliste militante radicale en guerre contre les hommes et de son influence sur le milieu médiatique.

     

                                            

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  • Covid-19 : quand la récession s’ajoute à la dépression...

    Dans l'émission Politique & Eco de TV Libertés du 14 septembre 2020, Pierre Bergerot recevait Jacques Sapir pour évoquer la crise économique qui monte. Économiste hétérodoxe et figure de la gauche souverainiste, Jacques  Sapir a publié de nombreux essais comme La fin de l'euro-libéralisme (Seuil, 2006), La démondialisation (Seuil, 2011) ou Souveraineté - Démocratie - Laïcité (Michalon, 2016).

     

                                           

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  • Géopolitique de l'alimentation...

    Le nouveau numéro de la revue Conflits (n°29, septembre-octobre 2020), dirigée par Jean-Baptiste Noé, vient de sortir en kiosque. Le dossier central est consacré à la géopolitique de l'alimentation.

     

    Conflits 29.png

    Au sommaire de ce numéro :

    ÉDITORIAL

    D'abord, se nourrir, par Jean-Baptiste Noé

    CHRONIQUES

    LE GRAND ENTRETIEN

    Eric Pomès. Le droit de la guerre face à la modernisation des conflits

    IDÉES

    Qui commande à Pékin ? La crise de Hong Kong vue du Japon, par Yuko Hayakawa et Erwan Seznec

    ART ET GEOPOLITIQUE

    Art, Covid-19 et démondialisation, par Aude de Kerros

    PORTRAIT

    Pedro Sánchez, survivant protéiforme à la tête du gouvernement espagnol, par Nicolas Klein

    ENJEUX

    CHRONIQUES

    GRANDE STRATÉGIE

    Planification ou empirisme ? La « grande stratégie » de Charlemagne, par Sylvain Gouguenheim

    HISTOIRE BATAILLE

    La bataille d'Angleterre (été 1940), par Pierre Royer

    GÉOPOLITIQUE ET ENTREPRISE

    RIEN QUE LA TERRE

    VUE SUR LA MER

    CHRONIQUES

    CHEMINS DE FRANCE

    LIVRES

    GÉOPO-TOURISME

    LIRE LES CLASSIQUES

     

    DOSSIER

    L'alimentation

    Entretien avec Bruno Parmentier Pour nourrir plus et mieux, il faut développer la technologie, par Jean-Baptiste Noé et Adèle Deuez

    Organismes génétiquement modifiés. Dans la tourmente des contradictions de la sécurité alimentaire, par Michel Bru

    Le véganisme, une nouvelle religion ?, par Vincent Moriniaux

    Le luxe alimentaire, un vecteur de la puissance culturelle de la France dans le monde, par Vincent Marcillac

    Pêche : l’impossible « révolution néolithique » ?, par Pierre Royer

    L’agriculture française : une mort par les normes, par Aymeric Belaud

    Nouvelle-Zélande, un autre modèle, par Jean-Baptiste Noé

    Israël : une puissance agricole fondée sur l’industrie et l’innovation, par Gil Mihaely

     

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  • L’épopée touristique des covidiens en bermuda...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jure Georges Vujic, cueilli sur Polémia et consacré à la farce du tourisme sanitairement correct pour covidiens normalisés. Avocat franco-croate, directeur de l’Institut de géopolitique et de recherches stratégiques de Zagreb, Jure Georges Vujic est l'auteur de plusieurs essais, dont Un ailleurs européen (Avatar, 2011) et  Nous n'attendrons plus les barbares - Culture et résistance au XXIème siècle (Kontre Kulture, 2015).

     

    Covidiens.jpg

    L’épopée touristique des covidiens en bermuda

    On s’était habitué à ce que les Occidentaux, décervelés par des décennies de manipulation mentale, se soumettent passivement aux mots d’ordre du système marchand, mais, avec la vague de covidisation des âmes et surtout en période estivale, nous pouvons dire que nous touchons le fond. De même que l’on s’était accoutumé à ce que les braves citoyens de l’Europe de Bruxelles sacrifient leur identité et leur mémoire, leur fierté nationale sur l’autel du confort matériel, de l’idéologie de la repentance, des lubies du sanding et de la consommation ostensible, un pas en avant est franchi avec le spectacle à la fois absurde et grotesque du tourisme covidien normalisé. En effet, nous sommes loin des grandes migrations touristiques saisonnières de « l’ancienne normalité », des grandes vagues charterisées de transmutations globales de troupeaux de touristes fébriles sur les rivages lointains des pâturages hôteliers de masse. Cependant, dans un état d’urgence sanitaire, on assiste au spectacle des vagues touristiques covidiennes à la fois dosées, sanitairement sélectionnées et contrôlées, découvrant combien les covidiens occidentaux sont dépendants de quelques jours de plage, atteints d’une véritable addict-holidays épidémiologiquement suivie. On peut tout nous supprimer : liberté d’expression, de rassemblement, de sortir, de s’embrasser, de protester, du lien social, du vivre-ensemble, mais quelques jours de vacances, ça, non ! Plutôt crever ! Bref, nous sommes en pleine crise de caprice hédoniste aiguë ! Les vacances, le tourisme, deviennent alors cet horizon indépassable du mental occidental moyen covidianisé. On est prêt à braver le péril épidémiologique pour le prix d’un selfie sur la plage, qu’on mettra sur Instagram pour faire baver les copains. Pour ce faire, on prend soin de choisir sa destination, si possible un pays corona free en plus d’être gay friendly, en s’armant des nouvelles applications Covid-19 pour smartphone qui nous permettent de détecter à la plage le vilain contaminé lambda en maillot de bain, affalé sur sa bouée, et de le balancer à la police épidémiologique. On met sa serviette et son parasol si possible loin d’une éventuelle maison de retraite pleine de vieux pestiférés et le plus près d’une tente sanitaire à test rapide. Le tout consiste à suivre les corridors sanitaires touristiques organisés et se bronzer à la plage, tout en suivant les nouvelles à la minute près pour remballer en panique à la première alerte rouge, direction le retour au pays au cas où les expertocrates rétabliraient la quarantaine du jour au lendemain. Bref, reposez-vous au soleil, mais en sursis, toujours à l’affût d’une nouvelle vague subite de contamination, et soyez toujours prêt sur les starting-blocks au cas où…

    Bulles touristiques et destinations sécuritaires

    Bien sûr, à ce petit jeu se prêtent de « grandes politiques » et des stratégies sanitaires touristiques fumeuses, les fameuses « tourism policy measures covid-19 » de pays paupérisés par la crise sanitaire et touristique, qui sont là pour organiser, drainer, gérer et orienter tous ces covidiens en culotte courtes, apeurés et désœuvrés à la recherche de havres désinfectés. Alors on a recours à toute la panoplie des mesures, les fameux « greens corridors », les corridors touristiques, la « clusterisation » de territoires épidémiologiquement sécurisés et les fameuses « bulles touristiques » pour y stocker le maximum de touristes socialement distanciés… D’autres mesures géniales devraient voir le jour, comme le passeport immunitaire ou comme des bulles ou box en Plexiglas à installer sur les plage d’Italie, autour des familles de baigneurs.

    La destination sécuritaire n’a plus la même connotation négative et devient salutaire et ludique. Le voyage ne rime plus avec le dépaysement mais avec sécurité, la destination sécuritaire du voyageur covidien, n’ayant plus la même connotation négative, devient salutaire et ludique. Bref, afin de jouir de quelques jours au soleil et sous contrôle, c’est un peu le parcours du combattant, le chemin de croix du covidien touriste, à la recherche des lieux saints de villégiatures estivales et bon marché, une véritable épopée, un peu comme celle de Gilgamesh à l’assaut des Aquaparc, celle des Argonautes à la recherche de la toison « corona free ». Il s’agit bien d’un eudémonisme de masse épidémiologiquement assisté, une compensation concédée par l’expertocratie sanitaro-politique, une mesure de relaxation avant le déclenchement imminent de la seconde vague en automne, ce qui coïncide très bien avec la reprise du marché du travail. On est en plein dans le règne non pas de la bulle fondatrice civilisationnelle évoquée par P. Sloterdijk mais bien la surexpansion égotique de la bulle du désir refoulé, un sursis accordé aux covidiens frustrés par le confinement et les mesures de quarantaine, une forme de bonheur éphémère sous perfusion. Car, attention, rien n’est définitif et irréversible, cette petite concession, ce temps de relaxe peut ne pas se répéter, et c’est pourquoi il faut donner mauvaise conscience. L’idéologie covidianiste est profondément eschatologique : les humains à l’âge d’or vivaient tout, comme le relatent les mythes fondateurs, dans un état originel de bonheur et de liberté, mais ils ont été chassés de ce paradis à la suite de la consommation du fruit de l’arbre de la connaissance. Ce récit transposé à l’instant covidien explique pourquoi les citoyens doivent respecter scrupuleusement les rituels, les injonctions sanitaires, ne pas transgresser les règles de bonne conduite (port du masque, distance physique, etc.), et surtout ne pas pécher en critiquant, ne pas s’insurger mais se soumettre sous peine de se voir châtiés par la punition, la seconde vague, ou le lockdown total, le monstre effrayant de tout covidien qui se respecte. À l’ère du loisir de la société de l’abondance et de la gratuité se substitue la société covidienne du loisir anxiogène en sursis et de la précaution. On est loin de la signification originelle du loisir, en grec skholè, en latin, otium, où liberté et temps libre coïncident. Le loisir à l’ère covidienne correspond à une faveur, un luxe à risque, un temps virtuellement libre puisqu’il est prescrit par les informations, les gestes barrières, des rituels sanitaires, la distanciation physique, les prescriptions sécuritaires sanitaires. Certains covidiens, plus hardis, revendiquent même le droit d’être contaminés et de mourir en bermuda, héroïquement, dans le nirvana du déconfinement, en apothéose, au rythme d’une beach party ou échoué, cramé par les ultraviolets comme une baleine de supermarché… Bien sûr, en passant, comme dans un voyage initiatique à trottinette électrique, on n’oubliera pas d’aller vénérer, par les cultes hygiénistes du panthéon coronarien, des dieux asymptomatiques de l’immunité et des déesses mères du masque et du désinfectant, de consulter les oracles de l’anticorps, la pythie du sérum magique, et surtout d’honorer les héros et vestales du personnel soignant.

    Le prix de l’évasion

    Comment ne pas évoquer l’analogie de cette réalité covidienne avec les romans dystopiques, comme Globalia de Jean-Christophe Ruffin, qui trace les contours d’un monde futur, un État mondial avec des villes-bulles s’étalant sur l’hémisphère nord, dans lequel les citoyens dociles jouissant de la sécurité et du bien-être matériel, vivent dans des cités sous des dômes permettant une température idéale en permanence. À l’extérieur des zones sécurisées, s’étendent des non-zones mystérieuses et dangereuses. On retrouve un scénario semblable dans le roman Un bonheur insoutenable (titre original : This Perfect Day) d’Ira Levin, dans lequel l’humanité (désignée sous le nom de Famille), unifiée, est régie par une méga-intelligence artificielle, un ordinateur caché sous les Alpes : UniOrd ou Uni, qui contrôle tout, oriente, autorise ou non les mariages et la procréation. Dans ce monde idéal, où la volonté humaine semble avoir disparu, et où la pluie n’existe plus, certains membres de la Famille se révoltent et souhaitent rejoindre les « incurables » qui se réfugient sur des îles non contrôlées par l’ordinateur. Cet horizon dystopique de villes-bulles sécurisées et aseptisées n’est pas si lointain, car à l’heure covidienne de l’état d’exception médicalement assisté, nous sommes déjà tous « bullisés » et « googlisés ». En effet, l’idée de bulle touristique vient renforcer le dispositif biopolitique de surveillance généralisée, déjà présent sous la forme de bulles numériques, informationnelles et ludiques (smartphone, réseaux sociaux, Instagram, etc..) omniprésentes, qui sont constitutives de notre réalité sociale quotidienne.

    L’évasion, la fuite, le déconfinement total est-il possible ? Y a-t-il une possibilité rédemptrice de « l’île », d’insulation humaine dans ce huis clos global ? À quel prix le bonheur individuel ? La réponse pourrait se trouver dans le destin de Patrick McGoohan alias John Drake dans la série TV Le Prisonnier, confiné dans un lieu, « le village », dont on ne pouvait s’échapper. Celui qui essayait de s’en évader était aussitôt rattrapé par une énorme bulle qui servait de police interne. Ayant sacrifié la liberté au nom de la sécurité et du petit bonheur médicalement concédé, les covidiens deviennent prisonniers de leur propre bulle, celle du désir anxiogène et narcissique, une sorte de servitude consentie ayant neutralisé toute forme de velléités de fugue et d’émancipation.

    Jure Georges Vujic (Polémia, 02 septembre 2020)

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  • Quand l'immigration clandestine repart de plus belle...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Paul Tormenen cueilli sur Polémia et consacré à la hausse des arrivées d'immigrants clandestins en Europe, malgré la crise du coronavirus. Paul Tormenen est juriste.

     

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    Débarquement d'immigrants clandestins sur la côte espagnole (juillet 2020)

     

    Malgré la Covid-19, l’immigration clandestine repart de plus belle

    La reprise des arrivées massives de clandestins en Europe était redoutée avec la fin du confinement. Elle se confirme depuis quelques semaines. Alors que le coronavirus poursuit sa propagation, alors que le chômage et la pauvreté explosent, l’Italie et l’Union européenne se montrent incapables d’apporter une réponse ferme à une immigration hors de contrôle.

    En cet été 2020, vous ne trouverez pas en France de touristes venant des États-Unis ou de Russie. En revanche, en dépit des restrictions de circulation, les clandestins sont de plus en plus nombreux à partir d’Afrique du Nord pour gagner l’Europe.

    Les mises en garde sur un regain possible de l’immigration clandestine à l’issue du confinement n’ont pourtant pas manqué (1). À voir l’accélération des arrivées illégales en Europe, celles-ci sont visiblement tolérées, alors que les arrivées de touristes de certains pays sont fermement refusées, ce qui affecte durement l’économie européenne. Cette immigration clandestine n’est pas le fruit du hasard. Elle résulte de décisions et de choix politiques assumés.

    Le confinement en Europe : le blocus de l’immigration clandestine est possible

     Au début de la période de confinement en Europe, les gouvernements italiens et maltais ont annoncé la fermeture de leurs ports, pour « raisons sanitaires » (2). Le résultat a été immédiat : les bateaux des organisations non gouvernementales (ONG) croisant en mer Méditerranée ont cessé leur activité (3). Les passeurs ont suivi le mouvement. Les arrivées recensées de clandestins en Italie ont été minimes en mars et en avril (4). Les morts en mer Méditerranée n’ont, en mars 2020, jamais été aussi peu nombreuses depuis 2014 (5). Preuve s’il en fallait que le meilleur moyen d’arrêter les noyades est d’organiser un blocus des ports européens aux bateaux des passeurs de clandestins et non de tolérer les arrivées illégales.

    Les arrivées massives de clandestins en Europe reprennent

    Depuis la fin du confinement en Europe, les passeurs et les ONG ont repris du service. Sur l’île italienne de Lampedusa, entre l’Afrique et le continent européen, c’est désormais toutes les heures qu’un bateau chargé de clandestins arrive (6). Les capacités de quarantaine sont au 1er août arrivées à saturation (7). Du 20 au 26 juillet, ce ne sont pas moins de 11 000 clandestins qui sont arrivés en Italie. C’est, en une seule semaine, autant que pendant toute l’année 2019 (8). Cela amène le ministère italien de l’Intérieur à parler d’un « flux exceptionnel de migrants économiques » (9).

    Parmi les clandestins, les Maghrébins musulmans, en particulier tunisiens, tendent à devenir de plus en plus nombreux (10). Les clandestins arrivant en Italie depuis le début de l’année sont par ordre d’importance Tunisiens, Bengalais, Ivoiriens et Algériens (11). Une fois arrivés en Italie, ils vont pour nombre d’entre eux gagner d’autres pays européens. La situation explosive à la frontière franco-italienne en est une illustration (12). La tendance à une augmentation des arrivées de clandestins est observable également en Espagne et en Grèce, comme en témoignent les chiffres du Haut-Commissariat aux réfugiés (13).

    Un risque sanitaire considérable

    De nombreux cas de contamination au coronavirus ont été détectés parmi les migrants arrivant en Italie. Pour ne citer que quelques exemples, fin juin, 28 cas de contamination ont été détectés parmi les migrants présents sur le bateau de l’ONG Sea Watch, stationné près des côtes siciliennes (14). Un bateau dont la capitaine a affirmé qu’il fallait « abattre la forteresse Europe » (15). Début juillet, c’est à bord du bateau de l’ONG Mediterranea Saving Humans que huit cas de contamination ont été détectés sur les 43 migrants débarqués dans la commune italienne d’Augusta (16). Plus récemment, 134 migrants sur les 293 relocalisés dans le nord de l’Italie ont été testés positifs au coronavirus (17).

    Le rythme et le nombre des arrivées de clandestins en Italie ne permettent pas de contenir le risque sanitaire. Ainsi, en Sicile, plus de deux cents migrants ont récemment enfreint la quarantaine à laquelle ils étaient soumis (18).

    L’île de Malte a également rouvert ses ports aux bateaux chargés de clandestins. Fin juillet, 65 des 95 migrants arrivant de l’un d’entre eux ont été testés positifs au coronavirus, ce qui serait la proportion habituellement constatée selon un journal hongrois (19).

    Vieilles recettes pour pérenniser l’immigration de peuplement

    Le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, appelle l’Union européenne à se saisir de cette question immédiatement et à organiser entre pays européens une répartition des migrants arrivés dans son pays (20). Un accord dans ce sens, similaire à celui conclu à La Valette en septembre 2019, serait en négociation (21). Ce sont toujours les vieilles recettes qui sont préconisées : accueillir indépendamment de toutes considérations sociales, culturelles et économiques, répartir encore et toujours les migrants entre pays européens. Sachant que, selon un récent rapport, la grande majorité de ceux qui font l’objet d’une obligation de quitter un pays européen reste sur le continent, c’est un sauf-conduit qui est donné à nombre de clandestins qui foulent la terre européenne (22). Dans ces conditions, l’appel d’air à l’immigration clandestine n’est pas près de s’estomper.

    Une immigration incontrôlable

    Face à ces flux incessants, l’ancien ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, accuse le gouvernement italien d’« importer le coronavirus ». Il prend pour exemple la récente fuite de près de 700 clandestins de centres de rétention (23).

    Il est utile de rappeler que l’action de Matteo Salvini au gouvernement en 2018 et 2019, en imposant un blocus aux bateaux des passeurs et des ONG, a permis une baisse considérable des arrivées de clandestins en Italie. Mais cela a déchaîné le camp des immigrationnistes. L’immunité parlementaire du leader de la Lega vient d’être levée, afin de permettre son jugement pour avoir refusé en août 2019 de laisser débarquer sur les côtes italiennes 80 clandestins à bord d’un navire. Peu avant le vote du Parlement italien, la presse italienne s’est fait l’écho de révélations selon lesquelles les poursuites ont été engagées contre l’ancien ministre de l’Intérieur bien que des magistrats italiens considèrent son action au gouvernement comme justifiée et légale (24). On peut se demander s’il ne s’agit pas de faire payer à Matteo Salvini d’avoir rompu un consensus délétère concernant l’accueil des clandestins en Italie et plus largement en Europe…

    L’économie de l’immigration clandestine : un secteur florissant

    Comme Alexandre Del Valle le démontre récemment dans les colonnes de Valeurs actuelles, l’immigration clandestine représente un business florissant (25). C’est tout un secteur économique, parfois financé par l’impôt, qui a été mis à l’arrêt pendant le confinement. Les clandestins, les passeurs et les ONG ont attendu avec impatience la reprise du trafic en Méditerranée, où chacun semble avoir un rôle convenu.

    Selon un journal allemand, un rapport du centre allemand d’analyse de l’immigration illégale rattaché au ministère de l’Intérieur, publié ces dernières semaines, mentionnerait que des passeurs présents en Libye détecteraient activement la présence des bateaux des ONG au large des côtes libyennes et leur enverraient des migrants, voire les contacteraient par téléphone. Le rapport parle même de « départs concertés » à partir des côtes libyennes (26).

    Une seule solution : le blocus de l’immigration clandestine

    Face à une situation qui ne cesse de se détériorer, un ancien officier de la marine italienne préconise qu’un blocus naval des zones côtières libyennes et tunisiennes soit mis en place et que les navires des ONG impliqués dans la traite des êtres humains soient confisqués (27).

    Mais si de telles mesures ont montré leur efficacité, elles nécessitent réalisme, courage et conviction. Or ces trois conditions semblent faire défaut tant de la part des responsables actuels des autorités italiennes que des dirigeants européens.

    Ainsi, la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, déclarait récemment, à l’occasion de la présentation des objectifs du prochain pacte sur les migrations et l’asile, que les migrants « font partie de nous et nous faisons partie d’eux » (28). Elle ajoutait qu’« il est crucial d’ouvrir autant de voies de migration légales que possible ». On ne peut être plus explicite : toute dimension sociale et culturelle de l’immigration issue d’Afrique est évacuée. Seule compte l’immigration de peuplement. Comme s’il fallait en ajouter, en début d’année, l’opération Sophia, initialement chargée de lutter contre les passeurs convoyant des migrants de Libye en Italie, a été réorientée au contrôle de l’embargo sur l’importation d’armes en Libye (29).

    Crise sanitaire, crise économique, crise sociale, crise identitaire : c’est au pire moment que de nombreux clandestins affluent de nouveau en Europe, face à des gouvernements tétanisés.

    En 1848, Victor Hugo écrivait : « Le jour où la misère de tous saisit la richesse de quelques-uns, la nuit se fait, il n’y a plus rien. Plus rien pour personne. » Cela pourrait avoir été écrit aujourd’hui…

    Paul Tormenen (Polémia, 06 juillet 2020)

     

    Notes :

    (1) « Après le confinement, la submersion migratoire ? ». Paul Tormenen. Polémia. 19 mai 2020.
    (2) « Le Covid-19, nouveau danger pour les migrants en Méditerranée ». Libération. 10 avril 2020.
    (3) « Secours aux migrants : les ONG reprennent la mer en Méditerranée ». France Info. 18 juin 2020.
    (4) Operational Portal, Refugee Situation. UNHCR. Consultation le 1er août 2020.
    (5) Operational Portal, Refugee Situation. UNHCR. Requête « Dead and Missing at Sea – March 2019 ».
    (6) « Italian island overwhelmed as migrants boats arrive every hour on average ». Breitbart. 27 juillet 2020.
    (7) « Italian island of Lampedusa runs out of room to quarantine arriving migrants ». Breitbart. 1er août 2020.
    (8) cf. (4)
    (9) Communiqué de presse du ministère italien de l’Intérieur. 29 juin 2020.
    (10) « Lampedusa fait face à un nouvel afflux de migrants tunisiens ». InfoMigrants. 24 juillet 2020.
    (11) cf. (4)
    (12) « Ventimiglia, il limbo dei migranti respinti dalla Francia e costretti a dormire in strada ». Il Fatto quotidiano. 29 juillet 2020.
    (13) cf. (4)
    (14) « Un focolaio sulla Moby Zaza Da Sea Watch 28 contagiati ». Il Giornale.it. 24 juin 2020.
    (15) « EU wants migrants to drown, says German captain Carola Rackete ». InfoMigrants. 30 juin 2020.
    (16) « Bufera sul numero dei migranti contagiati. Il Viminale dica la verità ». Il Giornale.it. 2 juillet 2020.µ
    (17) « Il governo spedisce i migranti al nord e crea un maxi focolaio di Covid ». Il Giornale.it. 30 juillet 2020.
    (18) « Italie : plus de deux cents migrants bravent la quarantaine en Sicile ». Le Figaro. 27 juillet 2020.
    (19) « Nearly 70% of illegal migrants arriving in Malta have Coronavirus ». Remix News. 30 juillet 2020.
    (20) Intervention de Luigi Di Maio sur Facebook. 1er août 2020.
    (21) cf. (3)
    (22) « Fewer than 40% of migrants given deportation orders actually leave Europe ». Remix News. 31 juillet 2020.
    (23) « Italy: Salvini accuses left-wing government of importing coronavirus after over 700 migrants escape quarantine ». Remix News. 28 juillet 2020.
    (24) « Migrants : scandale en Italie après la divulgation d’échanges entre magistrats sur Salvini ». Valeurs actuelles. 24 mai 2020.
    (25) « L’incroyable business de l’immigration clandestine ». Alexandre Del Valle. Valeurs actuelles. 10 février 2020.
    (26) « NGO-Schiffe geortet – Konzertierte Abfahrten aus Libyen festgestellt ». Die Welt. 7 juillet 2020.
    (27) Interview du contre-amiral Nicola De Felice par Breizh Info le 27 juillet 2020.
    (28) « New EU migration pact set for start of summer ». EUobserver. 19 mai 2020.
    (29) « L’UE va remanier l’opération Sophia pour faire respecter l’embargo sur les armes en Libye ». EURACTIV. 22 janvier 2020.

     
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  • Covid : anatomie d'une crise sanitaire...

    Les éditions Humensciences viennent de publier un essai de Jean-Dominique Michel intitulé Covid : anatomie d'une crise sanitaire. Anthropologue genevois, Jean-Dominique Michel est spécialiste des politiques de santé et a également étudié les pratiques thérapeutiques des médecines parallèles.

     

    Michel_Covid, anatomie d'une crise sanitaire.jpg

    " Pendant des mois, la moitié de l'humanité a été confinée. Le Covid-19 a fait basculer nos existences dans l'inattendu, l'incertitude, l'angoisse. Jean-Dominique Michel est spécialiste en anthropologie de la santé. Il est le premier à avoir perçu le décalage entre la réalité de l'épidémie et les discours des autorités politiques et sanitaires. Absence de tests de dépistage, confinement généralisé de toute la population, mensonges sur le rôle des masques..., il dissèque les décisions absurdes. Grâce à un solide travail documentaire, il nous permet de comprendre en quoi les pouvoirs publics ont failli et pourquoi nous aurions pu agir autrement. Surtout, il jette une lumière crue sur le mal qui sape notre système de santé. Pour lui, il est temps de bâtir une véritable « démocratie sanitaire ». La résilience collective acquise durant l'épreuve doit nous permettre d'y arriver. Qu'aurions-nous dû savoir ? Comment nous préparer, si demain la menace réapparaissait avec un virus plus contagieux et plus létal ? Quelles leçons tirer de cette crise pour en sortir grandis ? Un regard non académique, une analyse édifiante. La réponse à vos questions est dans ce livre. "

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