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  • Confinez-vous avec : ... La Fosse de Babel, de Raymond Abellio

    Avec la crise du coronavirus, les maisons d'édition reportent la publication de leurs nouveautés à des jours meilleurs. Cette période sera donc l'occasion de vous signaler, au gré de l'inspiration du moment, des ouvrages, disponibles sur les sites de librairie en ligne (ceux dont l'activité se poursuit...), qui méritent d'être découverts ou "redécouverts".

    On peut trouver aux éditions Gallimard, dans la collection L'Imaginaire, un roman de Raymond Abellio intitulé La Fosse de Babel. Polytechnicien, activiste, initié, philosophe, Raymond Abellio est un personnage hors-norme qui, à côté de son œuvre théorique, a publié plusieurs romans, dont Les yeux d'Ezechiel sont ouverts (Gallimard, 1946) et Visages immobiles (Gallimard, 1983), dans lesquels on retrouve les trois principaux personnages de La Fosse de Babel.

     

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    " Drameille, le héros de ce roman, cherche à former des surhommes capables de mener le monde à un destin supérieur. Pour recruter les membres du groupe de la «structure absolue», il essaiera de provoquer des conflits entre toutes les catégories d'hommes - fascistes, communistes, technocrates - et de les mettre en compétition de façon à sélectionner les élus en éliminant les insuffisants. Les massacres ne sont qu'une étape sur la voie de la connaissance du «communisme sacerdotal» dépassant à la fois les anciennes religions et les anciennes politiques.
    Comment se procurera-t-il les fonds nécessaires à son entreprise? En montant l'affaire S.S, aux États-Unis, en 1953, alors que le maccarthysme est en plein essor. Von Saas, ancien officier S.S., sera chargé d'organiser la protection d'usines américaines, pendant que Santafé, ancien révolutionnaire espagnol. montera une organisation anarchiste qui commettra des attentats dans les mêmes usines...
    Autour de Drameille gravitent de nombreux personnages : l'écrivain français Dupastre, qui nous raconte cette aventure à la première personne, Julienne et Françoise de Sixte, Pirenne, le policier communiste qui sera la cheville ouvrière de la catastrophe finale, etc.
    La diversité des décors (Paris, Genève, Londres, l'Italie, New York, Detroit), le heurt des idées, l'abondance des thèmes, la place faite à l'amour, font de ce livre une oeuvre exceptionnelle. "

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  • Son âme au diable...

    Les éditions Konfident viennent de publier un ouvrage d'Olivier Pigoreau intitulé Son âme au diable - Jean-Marie Balestre 1940-1945, consacré à la jeunesse de l'ancien président de la Fédération internationale de sport automobile, avec une préface de l'historien Jean-Marc Berlière. Journaliste et historien, Olivier Pigoreau a notamment publié 1944 - L'Été chaud des collabos (Histoire & Collections, 2014).

     

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    " Jean-Marie Balestre fut sans doute le seul Français à porter l'uniforme des Waffen-SS et à se voir attribuer la carte de déporté interné de la Résistance. Déroutante jeunesse que celle de cet homme, engagé jusqu'au point le plus ultime de la collaboration, pour finir la guerre derrière les barbelés d'un camp de concentration. Qui fut au juste, entre 1940 et 1945, celui qui, avec son ami Robert Hersant, allait bâtir le plus grand groupe de presse français et, seul, régner pendant près de 15 ans à la tête du sport automobile mondial ? Ce livre rouvre un dossier qui, des décennies après la guerre, défraya la chronique, donna lieu à un retentissant procès et causa quelque embarras à un très haut niveau de l'Etat. Au-delà du cas Balestre, sont ici mises en lumière les ambiguïtés d'une époque propice à toutes les aventures et à tous les retournements, dans un Paris sous la botte allemande où, entre collabos patentés et résistants authentiques, évoluèrent d'insaisissables aventuriers. "

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  • Benoist-Méchin, à l'épreuve du temps...

    Les éditions Perrin viennent de rééditer, dans la collection de poche Tempus, les souvenirs de Jacques Benoist-Méchin, intitulés A l'épreuve du temps. Écrivain, homme politique, historien et grand voyageur, réputé pour sa connaissance du monde arabe, Jacques Benoist-Méchin est l'auteur de vastes fresques comme son  Histoire de l'armée allemande et Soixante jours qui ébranlèrent l'Occident, de portraits inspirés de grands personnages, comme Mustapha Kémal, Ibn Séoud, Lawrence d'Arabie ou l'inoubliable Frédéric de Hohenstaufen ("Jamais plus l'Aigle de Souabe ne tracerait ses orbes dans le ciel."...), qu'on retrouve, pour certains, dans sa série Le rêve le plus long de l'histoire, et aussi de mémoires politiques, écrites à chaud, De la défaite au désastre, dont la lecture reste essentielle à qui s'intéresse à la période de Vichy.

     

    " Jeune écrivain, ivre de musique, admirateur de Marcel Proust, Jacques Benoist-Méchin (1901-1983) cède au vertige de son époque. En 1936, les jeux Olympiques de Berlin marqueront le début de sa fascination pour le national-socialisme, à tel point que, cinq ans plus tard, il prendra part au gouvernement de Vichy en tant que secrétaire d’État chargé des rapports franco-allemands. Il relate ensuite sa descente aux enfers durant les années 1943-1947, au terme desquelles il sera condamné à mort par la Haute Cour de justice. Gracié et libéré en 1954, il ne cessera, dès lors, de parcourir le monde arabe, dont le premier il devina l’éveil.
    Benoist-Méchin est l’un de ces personnages de l’Histoire qui suscitent les controverses les plus passionnées. Mais la valeur de cette confession, d’une écriture magistrale et plus captivante que maints romans, est incontestable et capitale notamment pour comprendre le phénomène totalitaire. "

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  • Par temps sombre, toutes les polices sont grises...

    « Il serait curieux de tenir la statistique des polices actuelles dont le nombre atteindra bientôt la dizaine, chacune espionnant l'autre ou une nouvelle catégorie de citoyens au profit d'un clan, mais se contrefichant de faire obéir l’État. »  Lucien Rebatet, Les Décombres

    Les éditions Perrin viennent de publier Polices des temps noirs un imposant dictionnaire établi par Jean-Marc Berlière. Historien, professeur à l'université de Bourgogne, jean-Marc Berlière est spécialiste de la police. Il a publié, notamment avec Franck Liaigre, plusieurs livres importants et décapants sur la période l'Occupation et de l'immédiate après-guerre comme Ainsi finissent les salauds (Robert Laffont, 2012), Liaisons dangereuses (Perrin, 2013), Liquider les traîtres (Robert Laffont, 2015) ou encore Camarades la lutte continue ! (Robert Laffont, 2015).

     

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    " La « police » qui est au centre de ce travail est à comprendre au sens le plus large, soit les polices proprement dites – françaises, allemandes, officielles et officieuses, en uniforme ou en civil, de zone libre ou occupée –, mais aussi les organes d’une chaîne répressive que l’occupation allemande, les nazis et le caractère autoritaire de Vichy ont multipliée et à laquelle participent des catégories innombrables : douaniers, gardiens de camp et de prison, agents de la police économique… Enfin, comment oublier toutes ces « officines », ces « milices », ces « services », généralement officieux, travaillant au service des Allemands, des partis ou groupuscules collaborationnistes et responsables de tant de drames dans la Résistance ? Histoire, organisation, missions, effectifs, armements, répartition géographique, mais aussi concurrences, tout est ici remarquablement décrit et analysé.
    Néanmoins ce livre a l’ambition d’être aussi un outil de réflexion, de synthèse, n’évitant pas les questionnements gênants le plus souvent soigneusement contournés, les contradictions, les hypothèses iconoclastes ou politiquement incorrectes parce qu’elles dépassent le manichéisme attaché à cette période, au sujet d’acteurs qui ne sont réductibles à aucune opposition simpliste. Jean-Marc Berlière offre ainsi une somme exceptionnelle, appelée à faire date, sur toutes les forces de police durant la Collaboration. "

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  • Un peu d'occupation...

    Les éditions Robert Laffont viennent de publier dans leur collection Bouquin, sous le titre Occupation, les ouvrages de Pierre Assouline sur la période de l'Occupation, dont Une éminence grise, consacré à Jean Jardin, homme d'influence et directeur de cabinet de Pierre Laval, et Le fleuve Combelle, consacré au journaliste Lucien Combelle, qui fut un proche de Drieu la Rochelle et le rédacteur en chef de la revue Révolution nationale. Pierre Assouline est journaliste et chroniqueur.

     

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    " Les romans et biographies de Pierre Assouline liés à la période de l'Occupation représentent une part essentielle de son oeuvre. L'auteur s'est intéressé tout particulièrement au rôle des éminences grises qui ont agi dans les coulisses du pouvoir vichyste, tel le fascinant Jean Jardin. Dans son essai sur L'Épuration des intellectuels comme dans le récit de son amitié paradoxale avec le " collabo " Lucien Combelle, il évoque la situation des écrivains, éditeurs et patrons de presse compromis avec l'occupant. Il pose en filigrane la question, restée sensible, de la responsabilité morale et politique des créateurs et des hommes de pensée à des moments aussi cruciaux.
    Cette dramaturgie trouble et tragique est au coeur des obsessions du romancier. Dans La Cliente, un biographe enquêtant sur la vie d'un écrivain découvre par hasard des milliers de lettres de dénonciation, dont l'une concerne l'un de ses propres amis et sa famille qui a été déportée. Lutetia entraîne le lecteur dans le dédale vertigineux du Paris occupé à travers un de ses hôtels mythiques. On retrouve ce théâtre d'ombres dans Sigmaringen, petite ville d'Allemagne où le maréchal Pétain et ses derniers fidèles bénéficièrent d'un ultime refuge en septembre 1944.
    Dans sa préface inédite, où il dévoile la genèse de ses textes, Pierre Assouline éclaire toutes les ambiguïtés de cette histoire collective : une " zone grise semée de doutes et de compromis ", écrit-il, où " le mal subi côtoie le mal commis ". En montrant toute sa complexité, ce volume permet d'approcher de plus près la vérité d'une époque. "

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  • La voix de la Collaboration...

    « Son éloquence a retourné en quelques mois une partie de l'opinion et les hommes de la résistance peuvent voir en lui, à juste titre, le plus efficace de leurs adversaires.» François Mauriac

    « Un autre orateur a possédé les mêmes dons - extraordinaires - féériques. Puissance d'élocution, sonorité, fulgurance dans le jugement - la réplique ! Séduction. C'était Philippe Henriot.» Claude Autant-Lara

    Les éditions Perrin viennent de publier Philippe Henriot - La voix de la Collaboration, une biographie signée par Pierre Brana et Joëlle Dusseau. On peut signaler au passage que les auteurs auxquels on doit déjà une biographie d'Adrien Marquet, maire socialiste de Bordeaux et ministre de Pétain,  ont été respectivement député et sénateur pour le Parti socialiste. On notera également qu'il existait déjà un Philippe Henriot (Godefroy de Bouillon, 1996) dû à la plume de François-René Nans et que Jean-Paul Cointet a consacré un chapitre de son livre Les hommes de Vichy (Perrin, 2017) à ce personnage emblématique.

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    " Professeur obscur d'un paisible collège de province, Philippe Henriot collectionne les papillons, écrit des poèmes, mène une vie discrète et rangée. Qu'est-ce qui pousse à 35 ans ce catholique traditionnel à se lancer dans la bataille politique ? A s'engager dans une carrière qui l'amènera après-guerre des bancs de l'Assemblée au ministère de l'Information de Vichy en 1944 ? Ce champion des suspensions de séance, cet accusateur-inquisiteur a depuis toujours un ennemi viscéral, la franc-maçonnerie. Dans les années 1930, il en découvre un autre, le bolchevisme. A partir de l'invasion de l'URSS, Hitler devient pour lui le héros d'une nouvelle croisade.
    Mais Henriot, au-delà de ses prises de position, c'est d'abord une voix. Une voix qui transfigure cette figure austère, une voix qui fascine, une voix qui vide les rues des villes quand, deux fois par jour, il parle à la radio. Au point que la Résistance et la France libre commanditent son exécution. C'est aussi un homme qui brûle, qui fascine, un homme haï, même de son propre camp, symbole d'un catholicisme qui a fait le choix d'abord de la droite extrême, puis de l'extrême droite collaborationniste sous Vichy. "

     

                   

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