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Points de vue - Page 40

  • «La France ne doit plus s'en remettre aux superproductions étrangères pour raconter son histoire !»

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Aurélien Duchêne cueilli sur Figaro Vox et consacré à l'absence de la France dans la production de films historiques sur son propre passé. Aurélien Duchêne est un publiciste spécialisé dans les questions de défense et de politique étrangère.

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    Napoléon: « La France ne doit plus s'en remettre aux superproductions étrangères pour raconter son histoire ! »

    Le film de Ridley Scott sur Napoléon suscite la controverse. En particulier en France, où le traitement de l'histoire par ce biopic émeut naturellement plus qu'ailleurs. D'aucuns y dénoncent une véritable propagande anti-française et d'autres, plus nombreux, y déplorent une occasion manquée de mieux valoriser un chapitre essentiel de notre histoire.

    Quoique l'on pense de ce film, qui relève certes du divertissement mais traite d'un sujet qui ne s'y limite pas, il soulève un enjeu étonnamment peu débattu : nous nous en remettons à d'autres lorsqu'il s'agit de faire revivre notre histoire à grand spectacle et gros budget. On peut critiquer la vision de Napoléon par un Anglais, mais quel film français s'est-il récemment emparé de sa légende avec la même ambition ? Nous ne parlons pas ici des quelques réalisations françaises sur l'ère napoléonienne depuis 2000, aux moyens et à l'audience limités. Mais de blockbusters de portée mondiale, que la France ne produit ni sur cette période, ni sur le reste de son histoire.

    Énième représentation de l'Empereur au cinéma, le Napoléon de 2023 était d'autant plus attendu qu'il a davantage de potentiel auprès du grand public international qu'aucun de ses prédécesseurs à l'écran : il cumule un réalisateur et un acteur de renommée planétaire tout comme des moyens financiers et techniques inédits. De quoi bâtir un succès commercial exceptionnel pour un film historique, et plus encore influer sur la vision qu'auront de l'histoire des dizaines, puis centaines de millions de spectateurs.

    Car là est l'enjeu : c'est aujourd'hui via des superproductions – films, séries, jeux vidéo – que le grand public, français et étranger, découvre des pans entiers de l'histoire. C'est par des réalisations de cette envergure que le monde entier assimile ainsi l'histoire américaine ou britannique, mais aussi un prisme anglo-saxon appliqué à l'histoire du monde, dont celle de la France.

    Ne serait-ce qu'en passant sous silence le rôle de notre pays durant le conflit, ces blockbusters entretiennent par exemple l'idée que la France aurait été lâche et insignifiante durant la Seconde Guerre mondiale, laquelle aurait été gagnée par les seuls Anglo-américains. Jusqu'à effacer les Français de batailles où ils ont payé le prix fort, comme dans Dunkerque (2017), succès commercial qui «oublie» le rôle des Français sans qui les Britanniques n'auraient pu continuer la guerre.

    L'exemple de la Seconde Guerre mondiale illustre l'importance des grosses productions dans la transmission de l'histoire, mais également celle de la mémoire dans la vision du monde des spectateurs. Russes et Chinois ne s'y trompent pas lorsqu'ils cherchent à concurrencer les blockbusters occidentaux dont la trame est basée sur des périodes entières de leurs histoires.

    De leur côté, la Russie, la Chine, l'Inde ou encore la Turquie à travers ses séries et films pseudo-historiques promouvant le discours néo-ottoman d'Erdogan, investissent dans les superproductions historiques pour servir leurs ambitions géopolitiques. Elles diffusent ainsi leur réécriture de l'histoire et leur vision du monde avec une efficacité redoutable auprès d'audiences domestiques et internationales.

    L'enjeu peut paraître secondaire, mais cette bataille des récits est toujours plus importante dans un monde où les guerres d'influence et le fameux « soft power » deviennent incontournables, et où «le passé change le monde», comme le montre Bruno Tertrais dans La Revanche de l'Histoire.

    La France doit-elle céder à la réécriture de son histoire, et instrumentaliser son passé pour peser dans cette bataille des récits où elle est trop absente, voire victime ? Certainement pas. Mais il lui faut enfin promouvoir à son tour son histoire auprès du grand public international. Celui-ci y sera d'autant plus réceptif qu'il est demandeur : les grosses productions historiques britanniques trouvent par exemple leur audience, pourquoi n'en serait-il pas de même pour l'histoire du pays le plus visité au monde, dont l'héritage rayonne toujours ?

    Obsédée par son déclin qu'elle mesure autant à l'aune de ses gloires passées qu'à celle de ses faiblesses actuelles, la France souffre certes d'un déclassement de sa puissance qui est à bien des égards sans retour, mais conserve un poids et un potentiel immenses sur le plan culturel. À défaut de prétendre à la grandeur d'hier, elle peut la faire revivre demain au travers de films, séries ou jeux vidéo à grand budget et grande audience.

    Nous avons tous les talents pour cela : la nouvelle adaptation au cinéma des Trois Mousquetaires par Martin Bourboulon, l'un des seuls blockbusters historiques français de ces dernières décennies, le montre. Il reste à multiplier les productions de ce type, et ne manquent pour ce faire que la volonté politique et l'allocation de budgets qui pourraient être prélevés ailleurs dans nos politiques culturelles.

    Financer des superproductions sur les grands moments et personnages de l'histoire de France contribuerait à réinventer notre soft power à l'international, mais aussi à redonner unité, fierté et optimisme à une société française divisée, en plein doute et en panne de grands récits fédérateurs capables de rassembler les Français de toutes origines et générations.

    C'est d'autant plus nécessaire alors que nous peinons à transmettre notre histoire et notre mémoire, notamment auprès d'une jeunesse dont une large partie ne s'identifie plus à cet héritage. Quoi de mieux pour cela que des films et séries capables de toucher tous les publics, en conciliant divertissement et culture historique ?

    Comme le rappelle la controverse sur le film Napoléon, ne soyons plus dépendants du bon vouloir et du jugement des autres pour raconter notre passé. Réaliser enfin des superproductions sur l'histoire de France, c'est un enjeu clé pour peser dans les guerres d'influence, réinventer notre soft power, et mieux transmettre notre héritage historique auprès de Français de tous âges et milieux.

    Aurélien Duchêne (Figaro Vox, 1er décembre 2023)

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  • Tragédie de Crépol : un simple fait divers ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous l'analyse à chaud par l'Observatoire du journalisme du traitement par les médias du raid sauvage mené par une meute d'allogènes armés de couteaux contre le bal du village de Crépol, qui s'est terminé par le meurtre du jeune Thomas Perotto.

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    Tragédie de Crépol : rixe ou agression ?

    Tragédie de Crépol : rixe ou agression ?

    Un bal d’automne dans la Drôme tourne au massacre. Dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023, à Crépol, une quinzaine d’individus armés de couteaux font irruption dans la salle communale, assassinent Thomas, jeune lycéen, et blessent 16 autres personnes. Un énième “fait divers” qui vient troubler la tranquillité de ce village auvergnat.

    Une couverture à géométrie variable

    Cette attaque d’une violence inouïe a frappé Crépol le week-end du 18 novembre 2023. À cette période, tous les médias mainstream étaient tournés vers l’agression au cutter par un vieillard de Mourad, un jardinier dans le Val-de-Marne dont le camion bloquait une route, mais n’ont eu aucun mot pour Thomas pendant les trois jours suivant l’attaque (Boulevard Voltaire, 22/11/2023).

    Marion Maréchal a alors pris la parole affirmant que “Pour un Mourad, il y a cent Thomas” et ajoutant que ce fait divers révèle “les prémices de la guerre civile” et d’une ”guerre ethnique” (Le Figaro, le 22/11/2023).

    « Rixe» employé à la place d’attaque préméditée

    Il est intéressant de noter le choix délibéré et systématique du terme “rixe” dans les premiers rapports médiatiques. Ce choix sémantique semble avoir été privilégié pour banaliser et minimiser l’importance de ce “fait divers”, en renvoyant à une altercation entre jeunes plutôt qu’un acte unilatéral de violence préméditée. Effectivement, lors de sa conférence de presse, le procureur de Valence, Laurent de Caigny, avait qualifié l’événement de “rixe générale” et d’”expédition programmée” (Valeurs Actuelles, le 20/11/2023).

    Cette volonté de marteler la notion de “fait divers” constitue une réelle stratégie visant, selon certains, à dépolitiser un sujet d’une plus grande ampleur (Valeurs Actuelles, 22/11/2023).

    « Planter des blancs »

    Alors que la section de recherche de Grenoble est chargée de l’enquête, les militaires assurent – sans rire — qu’il n’y a eu “aucune revendication religieuse ou politique” et que les faits s’apparentent davantage à une “bagarre” ou “une rixe” (Le Figaro, le 19/11/2023).

    Comme le rapporte Le Dauphiné (20/11/2023), des mères s’insurgent : “Certains médias disent qu’il s’agit d’une rixe ou d’un règlement de comptes, c’est faux ! On ne peut pas laisser dire ça !”. Un jeune homme présent au moment des faits rapporte que les agresseurs ont dit vouloir “planter des Blancs” et ajoute : “C’était l’horreur. Pour moi c’est clairement un attentat”.

    Entre euphémismes et cachotteries

    « Il faut à ce stade rester prudent sur l’origine des agresseurs » témoigne une source proche de l’enquête dans Le Parisien, BFMTV fait état d’une “rixe”, d’une “bagarre” et du “pain bénit pour l’extrême droite” que constituerait cette affaire.

    France Info s’est aussi vu attribuer une note de la communauté sur le réseau social X suite à sa description de l’attaque mortelle de samedi soir comme une “rixe en marge d’une fête à Crépol”. Cette note souligne que “la manière dont l’information était présentée de manière trompeuse. Il s’est agi d’un meurtre, de tentatives de meurtre, coups et violence en bande organisée commis par des jeunes contre les participants pacifiques à une fête de village”. En effet, le terme “rixe” fait davantage allusion à une querelle violente dans un lieu public, entre deux groupes antagonistes, et non à une telle agression conclue par le meurtre d’un adolescent et les blessures d’autres innocents. Ce même média a préféré accuser l’”instrumentalisation” et la “surenchère de la récupération politique” de la part d’une partie de la droite (FranceInfo, le 21/11/2023).

    En réalité, l’enquête est menée pour “tentatives de meurtre, de coups et de violences en bande organisée” (Le Dauphiné, le 22/11/2023).

    De nombreux témoins s’agacent des termes utilisés par les publications susnommées, minimisant la réelle ampleur de l’événement, comme Emmanuelle, l’une des organisatrices du bal affirmant : « C’était une attaque pas une rixe ou une bagarre ! Y’avait du sang partout… Des gens essayaient de sauver Thomas » (Le Parisien) ou encore Léo, l’un de ses amis “On a la haine, Personnellement j’ai un sentiment de violence incontrôlable” .

    Une affaire Lola bis

    Comme Lola ou encore Enzo, et tant d’autres innocents, Thomas sera rapidement oublié, n’aura pas de minute de silence à l’Assemblée nationale, et ne sera pas élevé au rang de “petit ange parti trop tôt”. L’appareil médiatique préfèrera se conforter dans la pusillanimité, renonçant une nouvelle fois à énoncer la réalité.

    Observatoire du journalisme (Ojim, 24 novembre 2023)

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  • Crise mondiale : une aubaine pour la Chine...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Gérard Chesnel cueilli sur Geopragma et consacré au jeu de la Chine dans le chaos mondial.  Ancien ambassadeur et agrégé d'histoire, Gérard Chesnel est membre fondateur de Geopragma.

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    Crise mondiale : une aubaine pour la Chine

    Les relations internationales connaissent, depuis plusieurs années, un grand chambardement, qui s’est accentué depuis la crise de l’Ukraine et, tout récemment, la question palestinienne. Les changements en profondeur des équilibres traditionnels, s’ils inquiètent à juste titre les pays occidentaux, sont au contraire, pour la Chine et quelques grands pays du Sud, porteurs de promesses.

    Un exemple parmi beaucoup d’autres : fin 2020, les accords d’Abraham ont permis, sous l’égide des Etats-Unis, une normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes, Bahrein, les Emirats Arabes Unis, le Maroc ainsi, un peu plus tard, que le Soudan. Ce fut le plus grand succès diplomatique de Donald Trump. A peine trois ans plus tard, en juillet 2023, c’est sous l’œil bienveillant de Xi Jinping que l’Arabie Saoudite et l’Iran signent, à Pékin, un accord qui entérine leur rapprochement. Washington n’est pas dans le jeu. On peut épiloguer sur les raisons qui ont entraîné cette attitude de Riyad. L’une d’entre elles est sans nul doute le besoin de consolider ses relations avec les pays de la région à l’heure où les difficultés s’accumulent avec Washington (notamment sur les Droits de l’Homme).

    Petit à petit, la Chine, avec la lenteur et la prudence qui caractérisent sa diplomatie, prend des parts de marché aux Etats-Unis. Et, sous ses encouragements, et souvent à son initiative, le Sud s’organise. En 2001 Pékin crée l’Organisation de Coopération de Shanghai, qui réunit six pays (Chine, Russie, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et Ouzbékistan) auxquels vont bientôt s’ajouter l’Inde et le Pakistan en 2016 puis l’Iran en 2021. L’Afghanistan, la Biélorussie et la Mongolie sont observateurs. On peut voir dans l’OCS un galop d’essai du projet tentaculaire des nouvelles routes de la soie (BRI ou Belt and Road Initiative).

    Et l’on n’en reste pas à l’Asie. Le 15è sommet des BRICS, à Johannesburg en août dernier, a entériné l’élargissement de l’organisation, à partir du 1er janvier 2024, à six nouveaux pays (Iran, Ethiopie, Egypte, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis et Argentine).

    La Chine tire derrière elle la Russie, mal aimée des pays occidentaux. Celle-ci fait partie de toutes les organisations susnommées, BRICS, OCS, BRI. La troisième session de bilan des nouvelles Routes de la Soie, le 17 octobre, à Pékin, a permis une mise en scène très réussie sur le plan médiatique, où Xi Jinping trône aux côtés de son hôte d’honneur, Vladimir Poutine (qui, quelques jours plus tôt, était annoncé comme mourant par une certaine presse occidentale). Mais à l’inverse de la rencontre entre Staline et Mao, à Moscou en décembre 1949, cette fois-ci le grand frère, c’est la Chine. Ce renforcement de l’amitié sino-russe est une mauvaise nouvelle pour l’Europe qui n’a pas su l’éviter, et a préféré se rallier sans discernement à la politique américaine de sanctions. Au total, il est remarquable que bon nombre de pays du Sud (32 exactement) se soient abstenus lorsqu’il s’est agi de condamner l’invasion russe de l’Ukraine.

    Certes, il existe aussi des problèmes dans les pays du « Sud ». On fait grand cas, à l’Ouest, de la disparition de plusieurs dirigeants chinois, dont le ministre des Affaires Etrangères nouvellement nommé. Comme si les difficultés que pourrait connaître la Chine devaient nous dispenser d’avoir une politique étrangère clairement définie.

    Mais il faut raison garder : le grand basculement n’est pas pour demain, même s’il a déjà commencé. Les pays africains qui se sont « libérés » de la présence française, avec l’aide de la Russie, n’ont pas encore réussi à installer de régimes stables, dans ce continent où les coups d’Etat sont si fréquents. Et nous ne devons pas les passer par pertes et profits. Notre coopération doit pouvoir reprendre si les conditions le permettent et il faut se tenir prêts. En Amérique du Sud, Lula a repris le pouvoir mais ses opposants, Bolsonaro en tête, n’ont pas baissé les bras.

    L’Europe a certes elle aussi son lot de problèmes qui peuvent hypothéquer l’avenir. La Hongrie se distingue particulièrement par ses réticences à suivre les règles européennes qui ne lui conviennent pas. Il en est de même de la Pologne qui n’a pas voulu se soumettre aux diktats de Bruxelles sur son système judiciaire. Et le nouveau gouvernement slovaque prend ses distances vis-à-vis de la politique européenne à l’égard de l’Ukraine. Mais l’Union Européenne parvient encore à maintenir une certaine cohésion, s’agissant de politique étrangère.

    Quid de l’OTAN ? La Suède n’y est toujours pas admise, face aux objections de la Turquie. Celle-ci joue d’ailleurs un rôle particulièrement ambigu : deuxième puissance militaire de l’Alliance, elle parvient à maintenir un dialogue constructif avec la Russie, notamment sur la question des exportations de blé et du contrôle de la mer Noire. Discrète, comme la Chine, sur la question palestinienne, elle semble attendre son heure pour jouer un rôle accru dans les conflits régionaux (sans oublier les problèmes du Karabagh et du Nakhitchevan).

    De tout cela, la Chine n’a que des bénéfices à tirer. Installée depuis toujours dans le temps long, elle pousse tranquillement ses pions sur le grand échiquier mondial, convaincue que l’avenir lui sera favorable.

    Gérard Chesnel (Geopragma, 19 novembre 2023)

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  • Entre déclin et renouveau, repenser l'Europe...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une nouvelle vidéo d'Ego Non qui évoque les réflexions sur l'Europe du penseur espagnol José Ortega y Gasset au travers d'un de ses essais publié en 1960 (et récemment traduit en français), Méditation sur l'Europe (Bartillat, 2023).

     

                                             

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  • Cachez ce prénom que je ne saurais voir...

    Nous reproduisons ci-dessous un pont de vue de l'Observatoire du journalisme consacré à l'omission volontaire de l'origine des  auteurs d'actes rapidement qualifiés de faits divers...

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    Cachez ce prénom que je ne saurais voir

    Le « vivre ensemble » est une chimère qu’une caste politique, médiatique et intellectuelle cherche à imposer depuis des décennies aux Français. Les faits divers étant souvent en contradiction avec cette volonté, les médias de grand chemin ont trouvé le moyen de maintenir l’illusion en pratiquant l’omission volontaire. Reprendre un fait divers en omettant le prénom ou l’origine de l’agresseur, souvent pour masquer des origines étrangères, voilà la recette. Pour nos lecteurs, examinons en détail quelques exemples de cette pratique.

    BFM Lyon est un peu amnésique…

    Le premier cas que nous citons concerne un viol commis en pleine rue le 3 novembre 2023 à Lyon. Selon le site d’actualité locale LyonMag, une étudiante sud-coréenne a été violée dans les rues de Lyon par un migrant guinéen après avoir été roué de coups. L’auteur des faits avait ensuite, quelques jours plus tard, voulu réitérer sur une quinquagénaire qu’il avait étranglée. La victime avait repris connaissance alors que l’homme lui touchait le sexe en se déshabillant. Ce fait divers grave a été repris par la journaliste Lucie Nolorgues qui travaille pour BFM Lyon. Néanmoins, elle a bien omis de préciser que le suspect était un migrant guinéen.

    Cas de récidive

    Un oubli peut arriver, dirons-nous. Cependant en cherchant un peu, un autre exemple d’omission, commis par la même journaliste, est facilement trouvable. Cette fois-ci nous sommes en mai 2023, c’est encore le site LyonMag qui révèle l’information. Quatre jeunes avaient lynché trois policiers après que le leader ait commis un refus d’obtempérer suite à un vol à l’arraché. Dans l’accroche de l’article, LyonMag précise que les suspects, ayant été condamnés à des peines allant de dix mois à deux ans de prison, sont « de jeunes Algériens en situation irrégulière ». Là-encore, bis repetita c’est Lucie Nolorgues qui reprend l’article pour BFM Lyon en omettant à nouveau les origines des suspects.

    De Lyon à Bordeaux

    Continuons notre plongée au sein d’une certaine idée de la déontologie journalistique avec une agression qui s’est produite à Bordeaux le 3 novembre 2023. Elouan, un jeune bordelais de 16 ans, se balade dans les rues de la ville avec sa petite amie. Soudain, un homme du même âge qu’Elouan aborde le couple et poignarde le jeune homme en prenant son téléphone. Le Figaro, qui a fait la chronique des faits, précise que la mère de la victime a signalé que l’agresseur avait « un survêt et des traits maghrébins », un élément qu’Actu Bordeaux ne juge pas nécessaire de préciser à ses lecteurs. Nos lecteurs se demanderont peut-être pourquoi nous ne citons pas un média plus connu ? Aucun de ces « gros médias » n’a trouvé utile de publier un article sur une agression comme celle-ci, violente, mais devenue banale dans la France Orange mécanique.

    De la Gironde au Var

    Cas suivant avec un autre viol, survenu dans le Var en août 2023. Une joggeuse trentenaire est violée sur les rives du fleuve Reynard. L’agresseur, confondu grâce à ses empreintes présentes dans le fichier des traces génétiques en France et en Allemagne, s’avère être un Afghan âgé de 25 ans. Tenant d’un solide palmarès, il avait quelques jours plus tôt « importuné » une femme travaillant pour l’association d’aide aux migrants par laquelle il était pris en charge. Notons également qu’il était connu de la police outre-Rhin pour une agression sexuelle. C’est France Bleu Var qui nous apprend cette histoire et le profil du suspect car BFM, fidèle à ses habitudes, a repris l’article mais en omettant, là-encore, l’origine du suspect.

    Du Var à Marseille

    Autre histoire, même procédé avec une agression à Marseille qui date de fin octobre 2023. Ce jour-là, près de la gare Saint-Charles, une jeune femme de 32 ans est passée à tabac par un homme de 51 ans à coups de pieds pendant plus de dix minutes. L’agression a défiguré la jeune femme. Un fait grave, mis en avant par Valeurs Actuelles. Le site d’actualité Actu Marseille reprend l’information, avec une omission, comme s’en doutent nos lecteurs, le profil du barbare : un Algérien en situation irrégulière.

    De la Provence à la Bretagne

    Enfin, concluons ce triste florilège par une histoire dont les médias de grand chemin ont peu parlé mais qui illustre l’impunité quasi totale des délinquants commettant ce genre d’agressions. Nous sommes à Dinan, dans les côtes d’Armor, le 30 août 2023. Une agression particulièrement violente est filmée par un jeune qui dit « finis-le wesh » en incitant ses congénères à mettre des « penaltys » dans la tête des victimes, deux jeunes hommes. Les agresseurs, six jeunes hommes, dont un Malgache sous OQTF, s’en sont pris à ces deux jeunes gens et ont causé, pour l’un d’eux, 45 jours d’ITT pour le motif suivant : les victimes étaient rousses. C’est par Le Petit Bleu des Côtes d’Armor que nous apprenons l’info. Nous avons cherché, rien dans les médias de grand chemin, la seule reprise que nous avons trouvée est un article du Télégramme, lacunaire et qui ne dit rien sur le profil des suspects. Notons que les auteurs des faits n’ont écopé que de peines de prison aménagées, des petites peines dont les auteurs s’enorgueillissaient en sortant fièrement du tribunal.

    Terminons par Paris

    Terminons par une « petite omission », cette fois il ne s’agit pas des origines mais du prénom de l’agresseur qui a été mis de côté par ActuParis. L’histoire a eu lieu à Boulogne-Billancourt, où un chauffeur VTC a jugé qu’il était de sa mission de se glisser nu dans le lit d’une de ses clientes. Le Figaro, grâce à qui nous savons l’affaire, précise que le suspect s’appellerait Medhi. Un élément omis par le site que nous avons cité plus haut.

    Cet article semble redondant et il l’est. Ces faits se multiplient en France mais ce n’est pas le cœur de notre sujet. Ce qui nous intéresse ici c’est de constater que certains journalistes, pour des motifs divers, mettent de côté des informations qui pourraient permettre aux Français de prendre conscience des conséquences de l’immigration. Comme si la consigne en était donnée dans les principales écoles de journalisme.

    Observatoire du journalisme (Ojim, 14 novembre 2023)

     

     

    Le « vivre ensemble » est une chimère qu’une caste politique, médiatique et intellectuelle cherche à imposer depuis des décennies aux Français. Les faits divers étant souvent en contradiction avec cette volonté, les médias de grand chemin ont trouvé le moyen de maintenir l’illusion en pratiquant l’omission volontaire. Reprendre un fait divers en omettant le prénom ou l’origine de l’agresseur, souvent pour masquer des origines étrangères, voilà la recette. Pour nos lecteurs, examinons en détail quelques exemples de cette pratique.
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  • Le retour en boomerang du Chaos constructif de Zbigniew Brzezinsky...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Patricia Lalonde, cueilli sur Geopragma et consacré à la stratégie mortifère qui a orienté l'action de l'Occident au Proche et au Moyen-Orient depuis plus de cinquante ans. Patricia Lalonde est vice-présidente de Geopragma.

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    Le retour en boomerang du Chaos constructif de Zbigniew Brzezinsky

    Nous sommes évidemment tous solidaires des victimes des atrocités commises par le Hamas en Israël, tous sidérés par l’aveuglement des services de sécurités israéliens et par les actes de barbarie inouïe.

    Comment cela a-t-il pu arriver ?

    Malheureusement à cause de la stratégie diabolique des Occidentaux, les Etats-Unis en tête, au Proche et au Moyen-Orient.

    Les Occidentaux n’ont appris aucune leçon du 11 septembre.

    L’alliance avec les groupes islamistes pour « contenir la Russie » comme cela a été fait lors de l’invasion soviétique en Afghanistan, a conduit à la création de Ben Laden et d’El Qaida et puis au 11 Septembre.
    Devant la sidération, certains ont même accusé les Iraniens…

    Tout aveuglés dans leurs certitudes, nos gouvernements ont continué à soutenir les mêmes groupes, liés aux Frères Musulmans à travers la promotion des Printemps arabes. Il fallait éliminer, au nom de la démocratie, et des droits de l’homme, les dirigeants arabes laïcs et dérouler le tapis rouge aux Frères Musulmans islamistes.

    En effet, après la création de l’Etat d’Israël, la volonté d’émancipation des peuples arabes s’était appuyée sur un « panarabisme laïc », nationaliste, qui ne rassurait pas les Israéliens.

    Le choix d’Israël et des Etats-Unis et par soumission des Européens, de fragiliser voire d’éliminer tous les autocrates arabes, les ont conduits à préférer les islamistes et donc en Palestine, l’appui au Hamas plutôt qu’à l’Autorité Palestinienne. Depuis 2011, Toute ONG travaillant dans l’entourage de cette Autorité Palestinienne se retrouvait systématiquement sous les accusations de la droite israélienne… Le calcul étant qu’il serait plus facile de venir à bout de ces islamistes que d’établir des pourparlers avec une autorité arabe forte sur une éventuelle solution à deux états, dont les extrémistes israéliens ne voulaient à aucun prix.

    Cette alliance avec les Frères Musulmans ainsi que nos excellentes relations avec le Qatar, financier de tous ces groupes, nous ont aveuglés, la corruption aidant, sur le véritable dessein de ces groupes.

    Nous avons ainsi vu d’un bon œil l’arrivée de Daesh en Syrie, ce qui nous a permis de taxer les groupes d’El Qaida de « modérés » et de nous en servir pour lutter contre le prétendu ennemi absolu, Bachar el Assad… Cette stratégie nous a aveuglés et a mené aux attaques du Bataclan et à la fusillade des jeunes attablés aux terrasses de café qui ont fait plus de 130 morts et 300 blessés à Paris.

    Nous avons de plus considéré la Russie qui a toujours lutté contre le terrorisme islamiste comme notre ennemi…

    Les Frères Musulmans et Al Qaida/Daesh/ISIS sont les 2 faces d’une même pièce.
    Les premiers cherchent à prendre le pouvoir en utilisant les faiblesses des démocraties, les seconds cherchent à le prendre par la terreur.
    Mais il semble que nous n’ayons pas compris la leçon, puisque nous continuons à ostraciser les régimes victimes de ces mêmes islamistes.
    L’Europe a perdu le sens des réalités.

    La stratégie du chaos reconstructif au Moyen Orient, comme l’avait suggéré Zbigniew Brzezinsky, le conseiller à la sécurité nationale du président Jimmy Carter, nous revient en boomerang et nous menace désormais.

    La guerre actuelle entre le Hamas et Israël en est la résultante et notre aveuglement est en train de transformer le Moyen Orient en « arène de règlement de compte géopolitique » selon les dires du chef de bureau de New-York du Haut-commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme, démissionnaire, Craig Mokhiber.

    Ces règlements de compte participent, plus vite que prévu, à la réorganisation d’un monde sous dominance occidentale vers un monde multipolaire ou, espérons- le, la diplomatie remplacera l’usage de la force…

    On ose espérer que c’est ce qu’a compris Emmanuel Macron, alors qu’il vient de déclarer à la BBC qu’il fallait un cessez le feu immédiat à Gaza et que la riposte légitime de l’armée israélienne ne devait pas l’autoriser à tuer dans des bombardements massifs, femmes et enfants palestiniens.

    Patricia Lalonde (Geopragma, 13 novembre 2023)

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