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Livres - Page 445

  • Les droites et la rue...

    Les éditions La Découverte viennent de publier un essai de Danielle Tartakowsky intitulé Les droites et la rue - Histoire d'une ambivalence de 1880 à nos jours, qui vient rappeler que ,si, comme le dit la chanson, la rue appartient à celui qui y descend, la droite n'en a jamais été absente, loin de là... Professeur d'histoire contemporaine à Paris VIII, Danielle Tartakowsky est l'auteur de plusieurs études, dont Le pouvoir est dans la rue - Crises politiques et manifestations en France (Aubier, 1998) et La part du rêve - Histoire du 1er mai en France (Hachette, 2005).

     

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    " L’idée selon laquelle la manifestation de rue serait consubstantiellement ouvrière et de gauche est communément répandue. Les manifestations des droites françaises occupent pourtant une centralité supérieure à celle que la mémoire de leurs initiateurs et de leurs adversaires paraît avoir retenue. Certaines composantes de la droite française ont en effet joué un rôle de poids dans l’émergence et l’affirmation de cette modalité d’action, du triomphe de la République au 6 février 1934. Elles s’en sont ensuite épisodiquement ressaisie, avec une fréquence sans commune mesure avec celle des organisations ouvrières, mais, en diverses circonstances, avec une ampleur dont il est peu d’égal et des résultats n’ayant, à tout le moins, rien à leur envier ; qu’il s’agisse du 13 mai 1958 à Alger, du 30 mai 1968 ou des manifestations pour la défense de l’École libre en juin 1984, pour ne rien dire des récentes manifestations contre le mariage pour tous dont il est trop tôt pour pleinement mesurer les effets. Le présent ouvrage s’essaie à cerner la place et le poids des manifestations de droite dans les systèmes politiques qui se sont succédé depuis quelque cent trente ans, leurs spécificités, leurs logiques d’action et leur autonomie relative au sein de ce qui a toujours été un répertoire d’action communément partagé. Malgré la discontinuité des formations concernées, il apparaît que ces mobilisations se distinguent suffisamment de celles de la gauche pour pouvoir s’intégrer dans ce qui relèverait nonobstant d’UNE culture de droite et, par là, d’un objet singulier. "

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  • Les années rouge et noir...

    Les éditions du Seuil viennent de publier Les années rouge et noir, un polar politique de Gérard Delteil, qui dépeint les violents affrontements politiques des «Trente glorieuses» . Classé à gauche , Gérard Delteil est l'auteur de nombreux polars, dont le polar géopolitique vigoureusement anti-américain, Les pilleurs de Bagdad (L'Archipel, 2003).

     

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    " Véritable saga historique et sociale des « Trente Glorieuses », mais aussi thriller aux rebondissements multiples, Les Années rouge et noir retrace les aventures de trois personnages principaux : Anne Laborde, jeune résistante qui s’engagera aux côtés du général de Gaulle et mènera une carrière politique. Alain Véron, frère d’un militant communiste mystérieusement assassiné à la Libération, qui fréquente les boîtes de Saint-Germain-des-Prés et semble avoir mille vies. Et enfin Aimé Bacchelli, ancien collabo et homme de l’ombre, à la recherche de reconnaissance mais aussi de coups tordus...

    Leurs itinéraires vont se croiser à différentes reprises, au gré de l’usage que font certains d’un fichier politique établi sous Vichy, que Bacchelli a pu en partie récupérer et enrichir, et auquel vont bientôt s’ajouter ceux du SAC, autrement dit des barbouzes gaullistes. Au fil des pages, on croise Aragon, Sartre, Krasucki, Frachon, Malraux, Pasqua… et tant d'autres.

    Une fresque passionnante, au parfum de roman d’espionnage, où se dévoilent divers aspects longtemps tenus secrets de la vie politique et sociale de la France de cette période ? des aspects qui, il faut bien le dire, n’ont rien de bien glorieux. "

     

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  • Et si demain nous étions coupés du monde ?...

    Les éditions Flammarion viennent de publier un roman de Bernard Quiriny intitulé Le village évanoui. Professeur de droit public, Bernard Quiriny écrit là son deuxième roman, mais a également à son actif trois recueil de nouvelles, dont les savoureux Contes carnivores (Seuil, 2008), hantés par Gould son personnage fétiche...  Nous reproduisons l'entretien qu'il a donné au Figaro à l'occasion de la parution de ce roman.

     

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    Bernard Quiriny: «Et si demain  nous étions coupés du monde?»

    LE FIGARO. - Comment avez-vous eu l'idée d'imaginer ce que deviendrait  un village français contemporain soudain coupé du monde?

    Bernard Quiriny. - J'avais envie de poser des questions sur notre place dans le grand capharnaüm où nous vivons actuellement et sur ce qui se passera quand nous en serons coupés, ce qui finira forcément par arriver. Il y a cent ans, nous vivions dans un environnement qui allait jusqu'aux bourgs voisins ; aujourd'hui, il s'est élargi à la planète. Nous sommes distraits en permanence de notre vie par des événements lointains. Et nous dépendons de la terre entière. Cela m'amusait de montrer qu'en cas de crise qui nous couperait du monde, les valeurs seraient renversées: l'intellectuel serait démonétisé, l'informaticien aussi, tandis que la cote des paysans et des savoir-faire pratiques remonterait en flèche. Par ailleurs, nous vivons dans un pays centralisé où tout est organisé par l'État. Face à l'obligation de se prendre en main collectivement, comme mes villageois, comment réagirions-nous?

    Pourquoi avez-vous choisi de faire cette expérience imaginaire  dans un village et pas dans un quartier de Paris, par exemple?

    Dans un arrondissement comme le VIe, où nous sommes, les protagonistes auraient tenu deux semaines, après ils se seraient tous entretués faute de vivres, puisqu'on ne peut pas manger des chemises Armani. Le roman aurait donc tourné court. Cette situation d'autarcie ne pouvait être viable que dans un village, avec des ressources et des terres cultivables. Et puis j'avais envie d'un roman à la Clochemerle…

    Au fond, vos personnages  se retrouvent en l'espace d'une nuit dans une configuration féodale?

    Oui, à ceci près que si les conditions spatiales redeviennent féodales, les mœurs, elles, sont d'aujourd'hui. Ce qui crée des frictions… Mais c'est vrai, et je ne l'avais pas prémédité, qu'au bout d'un temps, un paysan plus volontaire que les autres crée une sorte de seigneurie où ceux qui le veulent peuvent venir travailler et vivre, tandis qu'une poignée de jeunes gens crée un monastère. Si le prix du baril de pétrole flambait et que l'énergie vînt à manquer - finis les avions et les voitures -, nous pourrions en revenir à cette géographie quasi féodale. Que se passerait-il?

    Vous confrontez deux figures d'hommes politiques.

    En quelque sorte. Il fallait un trouble-fête pour faire rebondir l'histoire: j'ai donc imaginé ce paysan qui fait sécession pour empêcher la municipalité de réquisitionner ses stocks. Face à lui, le maire, qui est un brave gestionnaire. Dans un premier temps, les habitants se satisfont de cet édile qui gère prudemment la crise et fait en sorte que ses administrés ne meurent pas de faim. Mais à mesure que le temps passe et qu'ils perdent l'espoir d'être un jour reconnectés au monde, ils ont besoin d'un chef plus charismatique, qui leur donne une perspective. La gestion à la corrézienne ne suffit plus, il leur faut l'appel de Londres. On voit aussi que, selon leur caractère, certains préfèrent le côté rassurant du gestionnaire, et d'autres, l'homme qui prend des risques mais donne un élan. Je n'aimerais pas trop vivre une telle crise parce que j'aime la stabilité. La moindre panne de courant me panique. Mais si ça arrivait, je serais curieux de voir comment les politiques réagiraient.

    Vous n'êtes pas tendre avec l'homme de gauche qui propose de tout mettre en commun…

    C'est un idéologue. C'est amusant de mettre en scène des imbéciles. Je voulais montrer aussi les différentes options en cas de pénurie. En réalité, ceux qui sont communisants dans ces moments-là sont d'abord ceux qui ont faim.

    Lorsqu'il accuse le paysan  qui a fait sécession d'être sectaire, vous écrivez qu'il projette  sur l'autre sa propre intolérance.

    Rien n'est plus intolérant qu'un ­apôtre de la tolérance. Le réel finit toujours par mettre à mal ses bons sentiments. Il prône l'indulgence universelle, puis, le jour où on lui vole son portefeuille, il réclame le ­retour de la guillotine.

    Vous décrivez avec une certaine ironie le regain de foi des habitants.

    Face à un événement qui nous dépasse, il est naturel de se poser des questions spirituelles, auxquelles nous réfléchissions jadis le dimanche, avant de préférer faire nos courses ce jour-là. Un choc peut provoquer une conversion. Cela dit, aller à la messe pour des raisons utilitaires, comme les villageois du roman, ce n'est pas en­core une conversion.

    Vous semblez néanmoins  éprouver une certaine sympathie pour votre prêtre.

    J'aime bien les personnages de curés.

    Au début du roman, on a le sentiment que le retour à un espace à taille humaine vous stimule et vous réjouit: les habitants montrent qu'ils ont des ressources, ils s'entraident. Puis l'hiver arrive et ça dérape.  Vous avez une vision pessimiste  de la nature humaine?

    Réaliste, plutôt: ils ont fait ce qu'ils ont pu. Il est inutile d'en demander trop à l'homme. Il est capable de réalisations grandioses, mais, face à la nature, et a fortiori au surnaturel, il reste un vermisseau. Alors oui, on peut voir ça comme une satire de l'orgueil, de l'homme qui se croit capable de tout et qui se veut souverain.

    Au fond, vos villageois baissent  les bras quand ils n'espèrent plus rien?

    Oui. Et je ne leur jette pas la pierre. Après la stupeur initiale et les efforts déments pour s'adapter, ils prennent la mesure de leur petitesse. Que la planète soit grande ou minuscule, le fond de l'homme reste le même.

    Bernard Quiriny (Le Figaro, 13 février 2014)

     

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  • Dictionnaire de l'Italie fasciste...

    Les éditions Vendémiaire viennent de publier un Dictionnaire de l'Italie fasciste, de Philippe Foro. Maître de conférence à l'université de Toulouse, Philippe Foro est un spécialiste de l'Italie contemporaine. On lui doit, notamment Une longue saison de douleur et de mort (Vendémiaire, 2011), un excellent essai sur l'affaire de l'assassinat d'Aldo Moro.

     

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    " De A comme Affaire Matteotti à Z comme Zone d'occupation italienne en France en passant par Chemises noires, Calcio, Cinecittà ou Homme nouveau, il fallait un dictionnaire pour appréhender le fascisme, ce phénomène complexe qui fut l'un des trois grands systèmes totalitaires du XXe siècle. Philippe Foro analyse en profondeur tous les différents aspects de ce régime politique qui a dominé l'Italie de 1922 à 1945 : politiques, institutionnels, diplomatiques, militaires, sociaux, économiques et culturels. Ses inspirateurs, son chef, sa doctrine, le consensus qu'il réussit à susciter mais aussi sa politique extérieure, son ambition de faire de l'Italie une grande puissance et son effondrement : autant de points traités en tenant compte des données historiographiques les plus récentes. "

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  • Après la chute...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier un roman d'Olivier Rey intitulé Après la chute. Chercheur au CNRS et enseignant à l'école Polytechnique, Olivier Rey est l'auteur d'un essai remarquable intitulé Une folle solitude - Le fantasme de l'homme auto-construit (Seuil, 2006). Il a également contribué au dernier numéro de la revue Krisis (Sciences ?, n°39, septembre 2013).

     

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    " « Eh bien quoi, le Moyen Âge ? C’était une époque concrète. Pour manger on ne réchauffait pas de barquettes aux micro-ondes, pour faire la guerre on n’envoyait pas de missile téléguidé. Les choses avaient l’apparence de ce qu’elles étaient. Prends une épée, ou une masse d’armes : pas besoin de réfléchir pour saisir le danger ! Alors que les mines actuelles, avant que ça explose on pourrait aussi bien les prendre pour des roues de brouette, ou des essoreuses à salade. Un homme qui passait sur son cheval pouvait être érotique. Aujourd’hui, un homme qui passe dans son monospace n’a rien d’érotique. Les voitures, les bureaux, les ordinateurs, les immeubles et les pavillons, les voyages en avion, les vacances-club : rien de tout cela n’est érotique. Divorce radical entre la vie moderne et l’érotisme. En toute logique les relations sexuelles auraient dû disparaître, et les vieux interdits ont été liquidés parce qu’au point où nous en sommes, ce serait imposer un régime amaigrissant à une anorexique. »

    C’est Alix, jeune doctorante en histoire médiévale, qui constate. Plus caustique qu’une Bridget Jones, seule, face au monde saturé de chiffres, de ratios et de performances en tous genres. Ce n’est plus l’homme idéal qu’elle recherche, à travers des expériences érotiques plus décevantes les unes que les autres, mais celui qui lui ferait reprendre contact avec le réel.

    Olivier Rey nous entraîne au cœur d’une allégorie de l’égarement, aussi glaçante que savoureuse, qui s’étend entre l’infiniment petit d’une société hyperquantifiée et les aspirations sans limites d’une jeune femme en quête de réalité et de salut. "

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  • La fin d'une civilisation....

    Les éditions Alma viennent de publier un essai historique de Bryan Ward-Perkins intitulé La chute de Rome - Fin d'une civilisation. Historien et archéologue, professeur à Oxford, Bryan Ward-Perkins est un spécialiste de la fin de l'Empire romain.

     

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    " À Ravenne, le 4 septembre 476, le jeune empereur Romulus Augustule - « le petit Auguste » - est contraint d’abdiquer par Odoacre, roi des Hérules – un peuple germanique venu de Scandinavie s’installer sur les bords de la mer Noire. L’empire d’Occident disparaît, ce qui est vécu comme une fin du monde par les habitants de l’aire culturelle et politique romaine.
    Quinze siècles plus tard ce tournant capital de l’Histoire reste fascinant et mal connu. Parler de la chute de Rome, des grandes invasions et du remodelage tumultueux de l’Europe par les royaumes barbares, c’est aussi s’interroger sur notre propre culture, sur les identités nationales et sur la hantise du déclin. Faut-il parler d’un soudain basculement dans les « âges sombres » ou ne voir, au contraire, dans les temps troublés de l’Antiquité tardive, qu’une turbulente période de mutation ?
    Se fondant sur ses travaux novateurs d’archéologue, Bryan Ward-Perkins démontre, preuves à l’appui, que les invasions barbares provoquèrent un effondrement spectaculaire touchant tous les domaines : politique, économie, religion, vie quotidienne. Avec humour, érudition et passion, il conteste l’idée, dominante chez les historiens d’aujourd’hui, d’une transition entre l’Antiquité et le Moyen Âge. Il montre au contraire la fin violente et le soudain décrochage d’une culture. Il fait aussi revivre, de façon concrète et frappante, cette civilisation dont les innovations et le niveau de vie furent balayés en quelques décennies pour n’être retrouvés qu’au terme de plusieurs siècles. "

     

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