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Livres - Page 290

  • Le Feu dans la tradition indo-européenne...

    Les éditions Archè ont publié en 2016 une étude de Jean Haudry intitulée Le feu dans la tradition indo-européenne. Spécialiste des langues indo-européennes, ancien professeur à l'Université de Lyon III et ancien directeur d’étude à l'École pratique des hautes études, Jean Haudry est l'auteur de nombreuses études sur les indo-européens, parmi lesquels quelques ouvrages de vulgarisation, dont le Que sais-je Les Indo-Européens (1981) ou, dernièrement, Le message de nos ancêtres (éditions de la Forêt, 2016), destiné aux jeunes adolescents.

     

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    " L’étude est consacrée au thème central dont Pensée, parole, action dans la tradition indo-européenne, Archè, Milano, 2009, développait quatre annexes, les feux de la pensée, de la parole, de l’action et du corps, après avoir établi l’ancienneté de la triade et de sa variante principale, et dont Le Feu de Naciketas, paru l’année suivante chez le même éditeur, présentait l’une des figures humanisées. D’autres devraient suivre.

    La première partie intitulée « le feu dans le monde indo-européen » étudie successivement les noms du feu, ainsi que le rapport de l’un d’entre eux avec celui du souffle, la place du feu dans le formulaire reconstruit, les motifs, les énigmes, les paradoxes où il figure, dans la triade des couleurs, dans la cosmologie, la cosmogonie, l’eschatologie, les cycles temporels ; ses rapports avec les trois fonctions et les quatre cercles de l’appartenance sociale ; ses divers rôles dans la société et dans le panthéon. Une étude détaillée est consacrée à son emploi dans le culte et aux exemples d’un culte du Feu divin, qui constituent l’objet des deux parties suivantes.

    La deuxième partie est consacrée aux divinités féminines du foyer (Hestia, Vesta), aux divinités, en majorité masculines, du feu dont certaines portent le nom (Agni, Ātar), d’autres un ancien qualificatif (Vulcain). Cette partie ne fait que développer dans une perspective diachronique et comparative des conceptions communément admises.

    Il n’en va pas de même pour la troisième, consacrée aux « anciens Feux divins ». Elle commence par les Feux artisans comme Héphaistos, et Tvaṣṭar, se poursuit avec le voleur du feu Prométhée. Dionysos y est présenté comme Feu de la fureur, puis du vin, et mis en rapport avec une série de correspondants dont le nom est tiré de la racine qui signifie « croître » comme le Liber pater latin. L’interprétation première de Heimdall et Loki comme anciens Feux divins, solidement étayée, mais abandonnée pour des raisons de mode, est reprise avec de nouveaux arguments. Pour Janus, au contraire, une telle interprétation est propre à l’auteur qui l’a exposée précédemment dans deux articles parus dans la Revue des études latines, « La préhistoire de Janus », REL 83, 2005, 33-51 et « Les feux de Rome », REL 90, 2013, 57-82. Hermès a été reconnu comme un ancien Feu divin par Paul-Louis Van Berg, « Hermes and Agni : a fire-god in Greece ? » Proceedings of the Twelth Annual UCLA Indo-European Conference, 2001, 189-204 ; le chapitre ne fait que confirmer ses conclusions. A ma connaissance, le Dagda irlandais n’a jamais été interprété comme un ancien Feu divin, mais l’un de ses noms, Aed « Feu » plaide en faveur de cette interprétation qui s’accorde avec sa mythologie et avec plusieurs de ses attributs. Le dernier chapitre est consacré à quatre personnages qui représentent le Feu maître ou maîtresse des animaux, rôle qui remonte à la plus ancienne préhistoire. Il s’agit de Rudra « maître des animaux » dans lequel l’Inde brahmanique a vu l’une des formes d’Agni, et de Śiva qui – à tort ou à raison – a été considéré comme son prolongement ; d’Artémis et de son double humain Iphigénie dont le nom, qui signifie « fille de la force », reflète une formule appliquée au feu. Le couple gémellaire que forment Artémis avec Apollon, « loup du vent » selon Daniel E Gershenson, Apollo the Wolf-god, Mc Lean, Virginia, Institute for the Study of Man, 1991 (JIES Monograph Nr.8) et l’équivalence reconnue depuis longtemps entre Apollon et Rudra ramènent à la question essentielle, abordée dès les premières pages, des rapports étroits entre le feu et le souffle.

    Ce travail est, de bout en bout, diachronique et comparatif. Il doit s’apprécier dans cette perspective, et non comme une suite de monographies qui, considérées isolément, paraîtraient incomplètes ou paradoxales."

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  • Kiev kaput...

    Les éditions La manufacture de livres publient dans leur collection Zapoï, dirigée par Thierry Marignac, Kiev kaput, le journal qu'a tenu par Edouard Limonov pendant la crise ukrainienne (qui est loin d'être terminée...). Figure de la littérature et de la politique russe, Edward Limonov a récemment publié en France Le Vieux (Bartillat, 2015). Chez le même éditeur, on peut également trouver Le Grand Hospice occidental  , essai polémique dont nous recommandons la lecture...

     

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    " Edouard Veniaminovitch Savenko alias « Limonov», écrivain, publiciste, poète, romancier et homme politique de la « Nouvelle Russie » a grandi et fait ses premières armes en Ukraine, à Kharkov, où il travailla, au début des années 1960, avant de « monter à Moscou », dans ce qui était encore l'URSS, à peine déstalinisée par Nikita Khrouchtchev, à l'usine Faucille et Marteau, une fonderie. L'auteur, qui a vécu quatorze ans à Paris, entre 1981 et 1995, se souvient de son enfance et de son adolescence en Ukraine (dont il parle la langue) comme d'une période « extraordinaire », dont il devait parler dans deux livres publiés en France Autoportrait d'un bandit dans son adolescence (Albin Michel) et La grande Époque (Flammarion). Devenu leader anarcho-nationaliste dans la Russie post-soviet - après avoir été si longtemps un écrivain bohème, un apatride balloté de New York à Paris, un temps idole de la gauche, puis réprouvé comme « rouge-brun » pour ses positions lors de la guerre en Yougoslavie - l'auteur nous propose, avec Kiev Kaput, un journal au jour le jour des récents évènements d'Ukraine, vu par sa lorgnette, diamétralement contraire à la vision proposée par les médias occidentaux. La partialité de Limonov a l'avantage sur celle des Occidentaux, d'être native. Si orientée qu'elle soit, sa vision présente un tableau et un rappel de troubles qui définissent l'espace contemporain de l'Europe, tel qu'on ne l'a pas entendu en Europe de l'Ouest jusqu'à présent. "

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  • Ernst Jünger et le déchiffrement du monde...

    Les éditions L'Harmattan viennent de publier un essai de Luc-Olivier d'Algange intitulé Le déchiffrement du monde - La gnose poétique d'Ernst Jünger. Écrivain, poète et essayiste, Luc-Olivier d'Algange a collaboré à de nombreuses revues, dont Nouvelle École, et a également participé à plusieurs Dossiers H, dont ceux sur Ernst Jünger, René Daumal et Dominique de Roux...

     

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    " L’œuvre d'Ernst Jünger ne se réduit pas à ses récits et journaux de guerre. C'est une méditation originale sur le Temps, les dieux, les songes et symboles. Elle mène de l'art de l'interprétation au rapport des hommes au végétal et à la pierre, elle est aussi une rébellion contre l'uniformisation, incarnée dans la liberté supérieure de l'Anarque envers tous les totalitarismes. Cet ouvrage qui met en regard la pensée de Jünger et celles de ses maîtres, de Novalis à Heidegger, entend rendre compte de son dessein poétique et gnostique. Il donne à voir le monde visible comme l'empreinte d'un sceau invisible. "

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  • Au régal du Management...

    Les éditions Ovadia ont récemment publié un essai de Baptiste Rappin intitulé Au régal du Management - Le Banquet des simulacres. Maître de Conférences en philosophie à l'Université de Lorraine, Baptiste Rappin vient de publier un remarquable article consacré à la révolution managériale dans le dernier numéro de la revue Éléments.

     

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    " Quel pan de notre vie, aujourd'hui, ne se trouve pas aux prises avec le management ? Qui pourrait bien se targuer d'échapper à cette lame de fond qui bouleverse en profondeur les structures mentales de nos sociétés avancées ? Force est pourtant de constater le flou conceptuel qui entoure le management : son arrivée dans le langage courant a en effet pour corollaire d'en masquer le sens, y compris aux premiers intéressés, les managers et les managés. De ce point de vue, il s'avère expédient de reprendre la réflexion à la racine : le management est un projet technoscientifique, dont les soubassements sont théologiques mais la portée anthropologique et politique. Que se passe-t-il alors quand le management pénètre des sphères qui lui étaient initialement étrangères ? Qu'arrive-t-il aux institutions quand l'optimisation du fonctionnement devient leur raison d'être? Quels rapports le management entretient-il au Vrai (et à l'Université), au Bien (et à l'État) et au Beau (et à l'Art) ? Tels sont les enjeux de cet ouvrage qui, par le détour de la philosophie, n'hésite pas à hisser la réflexion sur le management à son véritable niveau : celui de la civilisation et de l'identité européennes en butte au nihilisme de Technique. "

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  • La destruction de la raison ?...

    Les éditions Delga viennent de publier ia troisième partie d'un essai de Georges Lukàcs intitulé La destruction de la raison - De l'après-Nietzsche à Heidegger et Hitler. Philosophe marxiste hongrois, Georges Lukàcs donne dans ce livre de combat sa lecture des principaux inspirateurs et penseurs de la Révolution conservatrice...

     

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    " Troisième et dernier volet d’une série intitulée La Destruction de la raison. Le chemin de l’irrationalisme de Schelling à Hitler, cette fresque qui décrit les attaques contre le rationalisme et explique les conditions de l’arrivée du fascisme en Allemagne, parue en 1954 mais écrite principalement pendant la guerre, est le grand livre de combat de Lukács. Dans ce présent volume, l’auteur s’attaque à la période marquée par l’immédiate influence de Nietzsche, jusqu’à Heidegger. En ligne de mire :
    – La philosophie vitaliste, qui consiste à métamorphoser l’agnosticisme en une mystique et l’idéalisme subjectif dans la pseudo-objectivité du mythe. – La « mise entre parenthèses » phénoménologique, qui n’est qu’un arbitraire idéaliste subjectif s’affublant d’un pseudonyme visant à l’instituer en méthode objective.
    – Heidegger, lequel offre un tableau authentique des réflexes intellectuels que déclenche la réalité du capitalisme impérialiste de l’entre-deux-guerres chez ceux qui ne sont ni capables ni désireux de dépasser les expériences immédiates de leur propre existence dans le sens de l’objectivité, c’est-à-dire dans le sens d’une exploration de leurs causes socio-historiques.
    Tous ces courants, et d’autres encore (Georg Simmel, Carl Schmitt, Ernst Jünger etc.), marquent des étapes différentes de l’irrationalisme allemand sur la voie qui a mené l’Allemagne à un désarmement intellectuel et moral face aux hordes hitlériennes. "

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  • Al Andalus, l'invention d'un mythe...

    Les éditions du Toucan viennent de publier, dans leur collection L'Artilleur, un essai de Serafin Fanjul intitulé Al Andalus, l'invention d'un mythe - La réalité historique de l'Espagne des trois cultures. Professeur de littérature arabe à l’Université autonome de Madrid, membre de l’Académie Royale d’Histoire, Sébastien Fanjul a consacré sa vie à l’étude de l’Islam comme phénomène religieux, sociologique, économique et politique.

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    " Dans l’Europe actuelle confrontée à une immigration musulmane continue, on aime bien se référer au modèle de cohabitation pacifique des trois cultures d’Al-Andalus.

    L’histoire de l’Hispanie musulmane ou d’Al-Andalus est ainsi un enjeu archétypique. Au Moyen Âge, la Péninsule ibérique aurait connu une remarquable et inhabituelle cohabitation pacifique entre juifs, chrétiens et musulmans. Une admirable symbiose culturelle qui aurait duré vaille que vaille du VIIIe siècle jusqu’à l’expulsion des juifs en 1492, voire, jusqu’à l’expulsion des morisques en 1609.

    Serafín Fanjul, affirme qu’il s’agissait, dans la réalité des FAITS, d’« un régime très semblable à l’apartheid sud-africain » et d’une époque globalement « terrifiante ». Soulignant que les motifs et les facteurs de luttes et d’affrontements entre l’Espagne musulmane et l’Espagne chrétienne ont été prédominants pendant toute la période concernée, il montre qu’Al-Andalus a été tout sauf un modèle de tolérance.

    Il ne s’agit pas pour lui de nier qu’il y a eu des éléments de communication culturelle (surtout d’origine hellénistique) jusqu’au XIIe siècle. Mais il s’agit de montrer qu’il n’y a jamais eu un merveilleux système mixte sur lequel aurait reposé la cohabitation pacifique ; qu’il n’y a jamais eu un mode de vie partagé par tous, une même perception du monde valable pour tous. "

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