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Livres - Page 254

  • Pour un nouveau contrat social...

    Les éditions Kontre Kulture viennent de publier un essai de Serge Ayoub intitulé Pour un nouveau contrat social. Figure de la mouvance nationaliste-révolutionnaire depuis le milieu des années 80, Serge Ayoub est, notamment, l’auteur d’un roman, Conte barbare (Scribedit, 2008), et d'un essai coécrit avec Michel Drac, G5G, déclaration de guerre (Le Retour aux Sources, 2010).

     

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    « Liberté, égalité, solidarité », telle pourrait être la nouvelle devise d’une France dans laquelle seraient appliqués les principes exposés ici, permettant « l’équilibre entre le capital et le travail, condition sine qua non d’une démocratie sociale véritable ». Mais malgré sa ressemblance avec l’actuelle devise française, ses termes sont loin de recouvrer la même signification.

    La fin des corporations ayant débouché sur la soumission du travailleur au capital, le taylorisme et le fordisme sur la course à la productivité et au salariat généralisé, le travailleur s’est trouvé privé de toute véritable liberté. L’égalitarisme promu par les communautarismes victimaires n’est en rien l’égalité ; il est au contraire, « l’appareil idéologique qui abolit la hiérarchie pour mieux instaurer un surcroît de domination ». Car l’égalité n’est pas l’absence de hiérarchie ; cette dernière, justifiée par le mérite et non l’argent, devient non seulement juste mais profitable à tous. Quant à la solidarité, elle n’est pas l’expression d’un État-providence, mais celui d’un État-social mettant en place les conditions d’une « coresponsabilité citoyenne ». Partant du constat que l’injustice sociale est arrivée à une forme d’oppression, et après avoir décortiqué les mécanismes économiques mais aussi idéologiques de cette injustice, l’auteur analyse les forces en présence.

    Tout en haut de la hiérarchie sociale se trouvent les oppresseurs, dont on peut suivre la montée en puissance depuis la Renaissance, formant une hyper-classe qui milite pour la mondialisation afin d’échapper à ce qu’il reste des puissances étatiques. Tout en bas, leurs complices inconscients, sous-prolétariat aujourd’hui majoritairement constitué par l’immigration. Entre les deux, les travailleurs, qu’ils soient ouvriers ou petits patrons, pris en étau. Dès lors, que faire ? Retrouver la notion de bien commun, de res-publica, au sein de la nation, repenser la fonction publique et le rôle de l’État, dépasser le salariat, réformer les syndicats, créer des coopératives, une banque solidaire d’investissement : telles sont quelques-unes des solutions proposées ici pour un nouveau contrat social entre l’État et les citoyens.

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  • Objets connectés et guerre de l’information...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur son site Huyghe.fr et consacré aux menaces que font peser les réseaux d'objets connectés qui nous entourent. Spécialiste de la guerre de l'information, François Bernard Huyghe, auteur de nombreux livres, a récemment publié La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015), Daech : l'arme de la communication dévoilée (VA Press, 2017) et Fake news - La grande peur (VA Press, 2018).

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    Objets connectés et guerre de l’information

    Les objets connectés - des estimations nous en promettent 30 milliards pour 2020 - posent d’évidents problèmes de sécurité (qui ont fait l’objet d’un passionnant colloque de la FRS le 15 mai). Un objet connecté réunit quatre caractéristiques particulières, tout en continuant à remplir ses anciennes fonctions triviales (transporter, mesurer, chauffer, recouvrir, etc.) :
    - Il capte des informations (qui sont à la fois des données susceptibles d’être stockées et traitées, et des « nouvelles » en ce sens qu’elles reflètent des changements instantanés.
    - Il traite ces informations en fonction d’algorithmes (ou elles sont traitées par le système auquel il est relié) ; il se livre donc à des opérations de calcul qui se formulent souvent comme des propositions adressées à un être humain (qu’il s’agisse d’aller acheter du lait ou de diminuer son rythme de course).
    - Il fait ou il prend des décisions comme de changer un réglage.
    - Il communique, puisqu’il est en relation avec Internet donc potentiellement avec un univers de traitement et diffusion d’une quantité inimaginable de données.

    Ces caractéristiques sont à évaluer en fonction des trois types de stratégies offensives que permet ou que favorise le numérique : acquisition de données confidentielles d’une victime (espionnage ou surveillance), perturbation de systèmes ciblés (sabotage, paralysie...) et enfin action sur le cerveau humain et sur ses croyances (illusions,propagande, manipulation...).

    Si nous tentons maintenant de croiser les deux grilles, nous devons tenir compte que les objets connectés, du fait de leur conception, de leur faible prix, de leur nouveauté, de leur modestie apparente, etc sont a priori moins bien sécurisés ou font l’objet de moins de précautions que des ordinateurs, par exemple, dont tout le monde pense qu’ils peuvent faire l’objet de cyberattaques.

    Les objets connectés recueillent des données sur eux-mêmes (identifiant, géolocalisation), sur leur environnement et parfois sur les êtres humains qui les utilisent. On connaît des exemples où les objets connectés, mal sécurisés, ayant un mot passe faible, etc., se sont révélés le maillon le plus faible et ont permis d’accéder aux données d’un système beaucoup plus vaste Ainsi un simple thermomètre d’aquarium a permis de pirater les données confidentielles d’un casino. Ou encore, pour prendre un exemple de piratage, en octobre 2017, des réseaux d’objets connectés (caméras, téléviseurs) ont servi à pervertir (par une sorte de déni d’accès, en la surchargeant de demandes incessantes) la société américaine Dyn qui redirige des requêtes, puis par extension, ils ont pu rendre inaccessibles quelques heures des services comme Amazon, eBay, Airnb, Paypal, etc.

    À partir de là, il n’y a plus qu’à laisser aller son imagination pour décrire les vols d’information ou les sabotages les plus sophistiqués passant par un frigidaire, un téléphone, une montre et demain une boîte de conserve ou un maillot. Un excellent roman policier comme « Tension extrême » de Sylvain Forge raconte ce que ferait un fou d’informatique faisant exploser des Pacemakers, paralysant les forces de police d’une ville, etc. À vous de fantasmer sur ce que réaliserait une puissance étatique ou un groupe mafieux qui prendrait le contrôle de toutes les bicyclettes d’une métropole, la priverait de transports ou saurait tout de la sexualité et de la santé des dirigeants de la planète par leur rasoir ou leur équipement de jogging. Si votre voiture ou votre fusil ne vous obéissait plus ? Si un bijou en disait plus sur vous qu’un micro ? Etc.

    Mais la dimension la plus intrigante est celle de l’action sur l’esprit : un objet trivial peut-il agir sur nos affects, voire sur nos comportements, sur le fonctionnement de l’opinion, voire de la démocratie ? Jusqu’à présent cela s’est fait par des médias au sens large, c’est-à-dire par des dispositifs faits explicitement pour délivrer des messages à nos cerveau. De la projection du cuirassé Potemkine sur écran géant à la rumeur que vous transmet votre compte Facebook.
    Forcément quelqu’un a ou va penser à une stratégie d’action sur le cerveau humain par les objets connectés. Nous n’en sommes qu’au tout début, mais on peut déjà esquisser trois types de scénarios.
    Le premier est évidemment « à la Big Brother » : la suraccumulation de données sur les citoyens par un pouvoir centralisé. Suivant une information récente la Chine a commencé à doter certains ouvriers de casquette connectées qui détecteraient les ondes cérébrales, le stress, l’état émotif. À partir du moment où une technologie sait qui vous êtes, où vous êtes, avec qui vous êtes en relation, ce que vous faites, mais aussi ce que vous ressentez, il n’y a évidemment pas de limite au contrôle politique de la population.
    Le second scénario suppose plus subtilement que les données soient collectées discrètement, traitées massivement par l’intelligence artificielle, employées à nous profiler donc à nous prédire et que cela se traduise non pas par la répression des mauvais sujets, mais plus subtilement par une politique de l’attente et du désir. Après tout, les Gafa passent déjà leur temps à nous proposer le livre, le restaurant ou les vacances qui nous conviennent et à répondre à la question unique que nous pensions porter secrètement en nous : j’ai envie de... Le scandale Cambridge Analytica a montré comment une proposition politique pouvait nous être adressée de la façon la plus personnalisée pour nous suggérer de voter X ou Y en fonction de nos habitudes, de nos préjugés, de nos appartenances, voire de nos traits de caractère. Le stade suivant serait la prédiction par notre environnement le plus familier d’incitations parfaitement adaptées : obéissant aux calculs d’un algorithme, y compris en politique, nous aurions la sensation de n’obéir qu’à nous-mêmes et à nos pulsions les plus secrètes.
    Un pas plus loin : peut-on imaginer des dispositifs qui joueraient sur nos perceptions, nos lunettes, nos téléphones, et nous prédisposeraient à tel ou tel comportement ? Nous n’avons pas encre réussi à imaginer un scénario où une puissance occulte déclencherait des émeutes ou ferait voter machin en envoyant des virus à des frigidaires, des montres ou des vélos, mais soyons certains d’une : il y a forcément quelqu’un qui va y penser un jour où l’autre. Toutes les potentialités négatives de l’objet trouveront tôt ou tard une exploitation stratégique. Raison de plus pour commencer dès maintenant à penser les vulnérabilités du banal.

    François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 21 mai 2018)

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  • Ce qui n'a pas de prix...

    Les éditions Stock viennent de publier un essai d'Annie Le Brun intitulé Ce qui n'a pas de prix. Poète et écrivain, influencée par le surréalisme, Annie Le Brun s'est intéressée notamment à Sade, au féminisme, qu'elle a violemment critiqué, à Debord, avec qui elle a correspondu et à Theodore Kaczynski (Unabomber), dont elle a préfacé le manifeste...

     

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    " C’est la guerre, une guerre qui se déroule sur tous les fronts et qui s’intensifie depuis qu’elle est désormais menée contre tout ce dont il paraissait impossible d’extraire de la valeur. S’ensuit un nouvel enlaidissement du monde. Car, avant même le rêve ou la passion, le premier ennemi aura été la beauté vive, celle dont chacun a connu les pouvoirs d’éblouissement et qui, pas plus que l’éclair, ne se laisse assujettir.
    Y aura considérablement aidé la collusion de la finance et d’un certain art contemporain, à l’origine d’une entreprise de neutralisation visant à installer une domination sans réplique. Et comme, dans le même temps, la marchandisation
    de tout recours à une esthétisation généralisée pour camoufler le fonctionnement catastrophique d’un monde allant à sa perte, il est évident que beauté et laideur constituent un enjeu politique.
    Jusqu’à quand consentirons-nous à ne pas voir combien la violence de l’argent travaille à liquider notre nuit sensible, pour nous faire oublier l’essentiel, la quête éperdue de ce qui n’a pas de prix ? "

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  • Maurice G. Dantec : prodiges et outrances ?...

    Les éditions Séguier viennent de publier Maurice G. Dantec - Prodiges & outrances, une étude biographique signée par Hubert Artus et consacrée à l'auteur de Babylon babies et de Laboratoire de catastrophe générale. Hubert Artus est journaliste.

     

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    " Enfant maudit de la « banlieue rouge », Maurice G. Dantec révolutionna le paysage littéraire français avec Les Racines du mal (1995) – ovni flamboyant au croisement du roman social, du techno-thriller et de la science-fiction. Mais la publication du très controversé Théâtre des opérations I (2001) marque le début de la chute pour le « prince du néopolar » : brouilles éditoriales, dérapages politiques, dérive idéologique (de l’extrême-gauche au Bloc identitaire, en passant par l’odyssée punk et la conversion au « catholicisme futuriste »), abus de psychotropes… Son décès, en juin 2016, laisse de nombreux regrets, et quelques doutes : auteur alarmiste ou prophétique? Poète égaré ou écrivain génial ? Cette biographie retrace le parcours d’un paradoxe vivant, porté aux nues puis décrié. À tort ? "

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  • Google contre WikiLeaks...

    Les éditions Ring viennent de publier un témoignage de Julian Assange intitulé Google contre WikiLeaks. Informaticien, Julian Assange est le fondateur de WikiLeaks. Menace d'une extradition aux États-Unis, où il fait l'objet de poursuites judiciaires pour espionnage, complot et conspiration générale, il vit réfugié dans l’ambassade d’Équateur à Londres depuis juin 2012.

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    " En juin 2011, Julian Assange reçoit un visiteur inhabituel dans sa petite maison de campagne anglaise en résidence surveillée de Ellingham Hall : le président de Google en personne, Eric Schmidt, venu tout droit de la Silicon Valley. 

    Le général assiégé de WikiLeaks, la plus audacieuse entreprise d'édition insurrectionnelle connue à ce jour, et l'empereur d'Internet vont croiser le fer : du Printemps arabe aux bitcoins, et des solutions technologiques aux problèmes politiques, tout les oppose. La collision Assange/Schmidt déferlera sur le rôle, le pouvoir et le contrôle de la Toile, la " colonisation digitale " de Google, ses relations avec le gouvernement américain et ses répercussions sur la vie privée, la surveillance de masse et la liberté d'expression. Enregistré sur magnétophone, Eric Schmidt ignorait que Julian Assange ferait un jour un livre de leur confrontation. 

    Google contre WikiLeaks est l'histoire de l'affrontement entre Schmidt et Assange, et tente de répondre à cette lancinante question : qui a réellement rendu visite à Julian Assange ce jour-là ? Fascinant et inquiétant, il contient la transcription intégrale de leur face-à-face et des textes additionnels écrits par Assange pour l'occasion, offrant la meilleure source disponible sur sa vision de l'avenir de l'Internet. "

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  • Les aventures de Popeline...

    Les éditions Reconquista Press viennent de publier un roman d'Adrien Arcand intitulé Popeline. Journaliste et homme politique canadien, proche du fascisme, Adrien Arcand a écrit de nombreux articles et ouvrages engagés, mais aussi ce roman humoristique, écrit dans le français charnu et populaire du Québec des années 30. Une curiosité, donc !...

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    " Adrien Arcand (1899-1967) est sans conteste l’un des plus grands penseurs du Canada contemporain. Si ses idées politiques et religieuses sont bien connues, peu savent qu’il a aussi laissé quelques œuvres littéraires.
    "Popeline ou le Cœur en peine", initialement parue en feuilleton dans l’hebdomadaire humoristique "Le Goglu" entre 1929 et 1933, est la principale d’entre elles. Ce roman est d’un grand intérêt historique car il constitue l’un des premiers textes littéraires écrits en joual, le français argotique parlé dans la région de Montréal que des auteurs, Michel Tremblay en tête, tireront de l’ombre quelques décennies plus tard. Adrien Arcand met à profit les savoureuses aventures de sa jeune et jolie héroïne, Popeline Dubois, pour porter un regard sur l’actualité et distiller au fil des épisodes son idéologie politique.
    Figurent en complément les tranches disponibles du "Corset du mystère ou Toujours l’amour", publié dans "Le Siffleux" en 1937, qui se voulait une suite à "Popeline".
    Une préface de Rémi Tremblay, directeur du "Harfang", et une introduction par Ernest Leblanc ouvrent le livre.
    Nous sommes heureux, par cet ouvrage, de donner au public la possibilité de prendre connaissance de ces documents restés inédits depuis leur parution initiale. "

     

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