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  • Les mensonges de l'égalité...

    Les éditions de l'Artilleur viennent de publier un essai de Jean-Louis Harouel intitulé Les Mensonges de l'égalité - Ce mal qui ronge la France et l'Occident. Agrégé de droit, professeur émérite de l'Université Panthéon-Assas, Jean-Louis Harouel a, notamment, publié Les droits de l'homme contre le peuple (Desclée de Brouwer, 2016), Libres réflexions sur la peine de mort (Desclée de Brouwer, 2020) et L'Islam est-il notre avenir ? (La Nouvelle Librairie, 2021).

     

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    " Imposées par l’écologisme subversif ou l’ultra-gauche anarchiste, notre période contemporaine voit revenir la séduction des théories égalitaires les plus radicales, de l’impôt de captation à la décroissance forcée.
    Juriste et historien, Jean-Louis Harouel montre que l’égalité conduit à la dislocation, en matière économique comme dans les choses de la morale ou de la science.
    A l’inverse, c’est l’inégalité qui est ici analysée en détail pour mettre en valeur ses vertus.
    La suppression de l’inégalité ne peut améliorer le niveau de vie d’une population. En effet, une redistribution égalitaire ne change rien au volume de la production et donc au revenu moyen. Seule une augmentation de la production peut enrichir un peuple. Le problème de la pauvreté ne peut être résolu en détruisant l’inégalité, et cela vaut pour tous les lieux et tous les temps.
    L’amélioration de la production a multiplié par 10 le niveau de vie en France entre 1840 et 1975 et cet enrichissement de la population française s’est accompagné d’une très forte réduction de l’inégalité.
    De même, la question de la connaissance ne peut pas être résolue par l’abaissement des exigences.
    Ce n’est pas l’égalisation mais la croissance économique ou la hausse des exigences qui permet l’amélioration du niveau de vie et, paradoxalement, la réduction des inégalités. "

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  • Nagorny-Karabakh : l’union européenne fait le service minimum...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Claude Rolinat, cueilli sur Eurolibertés et consacré à l'assaut de l'Azerbaïdjan contre la République d’Artsakh. Journaliste, Jean-Claude Rolinat a rédigé les biographies du général Peron (Argentine), du maréchal Mannerheim" (Finlande) et de Ian Smith (Rhodésie), et publié plusieurs ouvrages consacrés à l’histoire contemporaine dont, dernièrement, le Dictionnaire des États éphémères ou disparus de 1900 à nos jours (Dualpha, 2020).

     

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    Nagorny-Karabakh : l’union européenne fait le service minimum

    « Pour l’Azerbaïdjan, le Karabakh est un problème d’amour-propre, pour les Arméniens, c’est une question de vie ou de mort » (Andrei Sakharov, en 1989). 

    Depuis la chute de l’URSS en décembre 1991, et les mauvais partages territoriaux issus de la défunte Union soviétique, toutes les Républiques au début de la période post-communiste, ont connu des tentatives sécessionnistes plus ou moins réussies. En Fédération de Russie même, c’est le Tatarstan et surtout la Tchétchénie qui « ont bougé les oreilles ». Si la première est rentrée dans le rang pacifiquement, il aura fallu deux guerres pour « normaliser » la seconde. Et encore, Poutine a-t-il dû concéder une très grande autonomie au « roitelet » local, Ramzan Kadyrov, que l’on dit au plus mal.

    La Géorgie a récupéré l’Adjarie, qui partait du côté de la Turquie. Mais elle peut faire son deuil, pour l’instant, de l’Ossétie du Sud qui regarde du côté de ses frères séparés du nord, et de l’Abkhazie, deux entités administratives qui se sont proclamées « Etats indépendants ». En fait, ces deux derniers territoires dépendent beaucoup de la Russie pour leur survie, comme la Transnistrie russophone, qui s’est séparée de la Moldavie, alors que cette dernière fut, un temps, tentée de rejoindre la « Mère patrie » roumaine dont elle a été séparée, suite à la deuxième Guerre mondiale. La Moldavie a réglé pacifiquement les revendications irrédentistes de sa minorité Gagaouze – des Turcs christianisés – en lui accordant une large autonomie.

    Un héritage frontalier qui ne passe pas

    L’Ukraine nous offre, avec cette stupide guerre entre deux peuples frères slaves, le triste spectacle d’une profonde querelle de frontières. S‘il est indubitable que la Crimée est majoritairement peuplée de Russes qui ont exprimé leur volonté d’être rattachés à Moscou, la ligne est moins claire dans le Donbass. Justement, les accords de Minsk – non respectés par les Ukrainiens soutenus par les Occidentaux – devaient régler pacifiquement le sort de ces provinces riches en minerais et aux populations mêlées. On attend toujours le référendum d’autodétermination initialement prévu, et on connait la suite qui a été donnée. Angela Merkel s’est même vantée d’avoir parrainé avec Macron, les accords de Minsk pour permettre à la clique de Zelinsky de gagner du temps !…

    L’Azerbaïdjan et l’Arménie, n’ont pas échappé au conflit territorial

    Théoriquement, les États issus de l’URSS devaient garder les frontières identiques à celles qu’ils avaient en son sein. C’est le dogme de « l’intangibilité des frontières » que le droit international prescrivait, comme si ces dernières étaient des « vaches sacrées » ! C’était faire table rase des velléités de peuples à se défaire du carcan stalinien. Ce dernier tyran, pour maintenir un semblant de cohésion dans son vaste Etat multinational, avait appliqué à la lettre la maxime de « diviser pour régner ».

    C’est ainsi que des Arméniens – ceux, justement du Nagorny-Karabakh enclavés en Azerbaïdjan – s’étaient retrouvés « prisonniers » d’un pays musulman, alors que les Azéris de même confession mahométane au sein du Nakitchévan, étaient séparés de leur capitale, Bakou, encastrés eux aussi, dans un territoire étranger, en l’occurrence arménien, jouxtant l’Iran.

    « Pour arranger les choses » si je puis dire, il n’est pas inutile de rappeler que les Arméniens constituent un vieux peuple de religion chrétienne dont l’identité remonte à l’aube des temps, que les Azéris sont sunnites – comme une majorité de Turcs qui les soutiennent –alors que l’Iran est chiite ! Ce démarquage religieux explique en partie, mais pas seulement, le fond du conflit et les jeux d’alliances.

    L’Artsakh proclame son indépendance

    Le 2 septembre 1991, quelques mois avant l’éclatement de l’URSS, le Nagorny-Karabakh proclamait sa souveraineté sous le nom de « République d’Artsakh » (RHK), un nom remontant au Moyen Âge. Le 10 décembre suivant, 99,89% des électeurs se prononçaient en faveur de l’indépendance totale. Aussitôt, la guerre éclatait entre les Azéris et les Arméniens. On assistait, comme en Inde en 1947, à des pogroms et à un vaste transfert de populations. Une petite nation forte de 150 000 âmes s’étalant sur environ 7000 km², arborait son nouveau drapeau aux couleurs arméniennes, rouge, bleu et orange. Pas plus le gouvernement d’Erevan que celui d’aucun autre État, ne reconnaissaient cette RHK, un « État de facto. »

    Si, dans un premier temps, l’armée azérie était bousculée par les troupes régulières de l’Arménie et celles de l’Artsakh, le président Aliev allait prendre sa revanche à l’automne 2020, massivement aidé par la Turquie – usant et abusant de drones et de mercenaires syriens – et, étrangement, par Israël.

    (Sans doute trop content d’avoir un pays musulman reconnaissant son État, et supportant mal, peut-être, la concurrence mémorielle du peuple arménien, victime, lui, aussi, d’un génocide).

    La superficie du Haut Karabakh se réduisait comme peau de chagrin, la population fuyant les territoires conquis par l’ennemi. De 160 000 habitants, les effectifs étaient réduits à 120/140 000 Arméniens. Le pire allait arriver en ce mois de septembre 2023.

    La Russie, empêtrée dans le conflit ukrainien, oublie ses devoirs

    La Russie était l’arbitre. Un contingent de 2000 à 2500 de ses soldats devait jouer le rôle des « casques bleus » aux limites des zones de combat. Un étroit corridor, celui de Latchin, reliait l’Arménie proprement dîte, à l’enclave. Ce modeste et bien fragile cordon ombilical a été coupé lors de la dernière, brève et violente offensive azérie. La Fédération de Russie, préoccupée par son offensive en Ukraine, a « oublié » son alliée arménienne. Pire, le premier ministre arménien Nikol Pachinian, n’a pas envoyé d’aide à ses frères séparés d’Artsakh, contrairement aux deux guerres précédentes. Il s’est dit, toutefois, prêt à accueillir 40 000 réfugiés.

    Pour ces derniers, comme les Pieds Noirs et les Harkis en Algérie, c’est « La valise ou le cercueil » ! Ilham Aliev, le dictateur azéri, a beau dire que son objectif est une « réintégration pacifique des Arméniens », et « une normalisation des relations avec Erevan », le bilan catastrophique de ces derniers jours de combats – 200 tués et 400 blessés selon les autorités de Stépanakert, la petite capitale  de l’Artshak – n’est pas de bonne augure. Que peuvent espérer ces milliers d’Arméniens affamés, sans médicaments ou presque, dont certains lieux de culte ont déjà été saccagés, alors que les négociateurs de l’Azerbaïdjan, rencontrant les leurs à Yevlakh, à l’ouest de Bakou, exigent purement et simplement une restitution des armes et une reddition sans conditions ?

    L’Europe, aux abonnés absents ?

    L’institution bruxelloise, par l’intermédiaire de Charles Michel, son président – à quoi sert-il ? – et Ursula Von der Layen, présidente de la Commission, se sont bien « fendus » d’un communiqué, comme le Quai d’Orsay d’ailleurs, mais à quoi cela sert-il, si c’est pour acheter gaz et pétrole au sieur Aliev, qui finance avec ces énergies sa guerre d’extermination des Arméniens, sous l’œil bienveillant d’Ergogan ? Il est vrai que, contrairement à l’Azerbaïdjan, l’Arménie n’a pas un sous-sol très riche et que, par conséquent, elle n’offre pas les mêmes conditions satisfaisantes pour investir.

    Un pervers jeu d’alliances

    Le sort de l’Arménie se joue en ce moment. La diaspora est, certes, mobilisée. Mais cela suffira-t-il ? Ces gens-là peuvent être très courageux, il n’empêche que sous le nombre et la modernité des armements qui leur font face, ils peuvent succomber. C’est ce qui vient d’arriver à l’enclave. Sera-ce le sort de l’Arménie toute entière demain ? Pachinian a fait un pas de deux en acceptant des manœuvres militaires conjointes avec les États-Unis, ce qui, en pleine guerre d’Ukraine, n’arrange pas ses affaires avec Moscou ! Erreur diplomatique ou tentative de réalignement ? Pour cette capitale, le front arménien était un front secondaire.

    Demain, la Turquie exigera peut-être une continuité territoriale avec l’Azerbaïdjan, via l’enclave azérie du Nakhitchevan, et une bande à la frontière irano/arménienne. Continuité du monde turcophone, de l’espace ottoman ? La Géorgie, bien que chrétienne, n’est pas très favorable à l’Arménie, pays particulièrement enclavé et, compte-tenu qu’elle considère Moscou comme un envahisseur, en occupant l’Ossétie du sud et l’Abkhazie, elle frappe à la porte de l’OTAN, tout comme l’Ukraine. Seul l’Iran des Ayatollahs, adversaire du monde sunnite et… du monde occidental – dont Israël ! -, pourrait, paradoxalement, offrir un poumon à Erevan, capitale de l’un des plus vieux royaumes chrétiens !

    Des milliards pour l’Ukraine, et rien pour l’Arménie ?

    Pour des raisons historiques, pour des raisons morales, nous devons être aux côtés de l’Arménie…

    Si nos contrées réputées riches déversent des milliards pour permettre au gouvernement de Zelinsky d’ajouter « de la guerre à la guerre », n’y en aurait-il pas quelques-uns, à offrir à l’Arménie pour la sortir du pétrin ?

    Jean-Claude Rolinat (Eurolibertés, 7 octobre 2023)

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  • Cioran ou la tentation du nazisme...

    Les éditions Imago viennent de publier une étude de Julien Santa Cruz intitulé Cioran ou la tentation du nazisme. L'auteur est professeur d'histoire.

     

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    " Les écrits d'extrême-droite, voire favorables à l'Allemagne nazie, du Cioran des années 30 ne laissent pas de nourrir la stupéfaction chez le lecteur admiratif de son œuvre française. Julien Santa Cruz établit ici les faits et les dires en analysant une centaine d'articles, publiés avant la guerre, et les premiers ouvrages du philosophe.

    L'orientation fascisante du jeune Cioran ne saurait être réduite à l'immaturité ou aux circonstances, et relève d'un goût bien affirmé pour la démesure, renforcée par une pensée ambiante hostile à la démocratie. Certes, il ne s'agit pas vraiment d'une adhésion idéologique aux thèses hitlériennes, mais d'une réponse par la violence du verbe au sentiment du vide, aux tourments identitaires et métaphysiques qui l'assaillent alors.

    Julien Santa Cruz voit dans ce moment exalté, et parfois hystérique, de la biographie de l'écrivain, l'origine et la clef de son fameux nihilisme. Ainsi se comprennent mieux la profondeur de son scepticisme, et le choix éthique de sa renonciation ultérieure à toute forme d'engagement pour une idée, quelle qu'elle soit. "

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  • Pourquoi le duel doit-il être reconnu d’utilité publique ?...

    Dans cette émission du Plus d’Éléments, diffusée par TV Libertés, l'équipe du magazine, autour de Patrick Lusinchi, s'intéresse, à l’occasion de la sortie du nouveau numéro, au duel, une passion française défendue par Bernard Lugan.

    Au menu également, la déception Giorgia Meloni, un féminisme intelligent avec Véra Nikolski et un portrait croisé de Jane Birkin et Charlotte Rampling…

    On trouvera sur le plateau François Bousquet, rédacteur en chef, David L'Epée, Christophe A. Maxime et Rodolphe Cart...

     

                                              

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  • Mélenchon, l'homme de toutes les collaborations...

    Le numéro 68 du mensuel conservateur L'Incorrect est en kiosque. On peut notamment découvrir à l'intérieur un dossier central consacré à Jean-Luc Mélenchon, un reportage sur les "migrants" à Nice et un entretien décapant avec Pierre Jourde, ainsi que les rubriques habituelles "Monde", "Essais", "Culture", et "La fabrique du fabo"...

    Le sommaire complet est disponible ici.

     

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  • La liberté académique à l'agonie ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Emmanuelle Hénin, professeur de littérature comparée à la Sorbonne, cueilli sur Figaro Vox et consacré aux pressions idéologiques faites sur les universités pour leur interdire de transmettre et développer librement le savoir.

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    «La liberté académique, victime collatérale de l'idéologie à l’université»

    En cette rentrée universitaire, plusieurs conférences se penchent sur la liberté académique. À l'université Versailles Saint-Quentin, une conférence-débat était intitulée «Savoir et censure, où en sont nos libertés académiques ?». À Bordeaux se sont tenues deux journées de tables rondes sur la question : «Engagement et distanciation. Quelle place pour la liberté académique en sciences sociales ?». Cette liberté exigeante, soumise aux critères de la rationalité, est en effet de plus en plus dévoyée et contestée, comme l'ont mis en évidence les récents travaux d'Olivier Beaud et de Nathalie Heinich. Certains chercheurs sont empêchés de l'exercer tandis que d'autres la pervertissent en substituant l'activisme politique à la quête du vrai. Dès 1997, l'Unesco se disait «préoccupée par la vulnérabilité de la communauté universitaire à l'égard des pressions politiques indésirables qui pourraient porter atteinte aux libertés académiques», et jugeait utile de rappeler : «les universités sont des communautés d'érudits qui ont pour mission de préserver et de diffuser le savoir traditionnel et la culture, d'exprimer librement leur opinion à ce sujet et de poursuivre leur quête de la connaissance sans être entravés par des impératifs doctrinaires».

    Ces «pressions indésirables» se multiplient pourtant dans le monde académique. Apparues en Amérique du Nord, elles y ont pris une ampleur sidérante. L'Association américaine d'anthropologie (AAA), reconnue comme la plus grande société savante américaine dans ce domaine, travaillant en partenariat étroit avec plusieurs départements universitaires, vient d'annuler au dernier moment une conférence intitulée : «Let's talk about sex baby» et sous-titrée : «Pourquoi le sexe biologique reste une catégorie d'analyse indispensable en anthropologie». Dans la foulée, l'Association a promis de «s'assurer que de tels débats à propos de la réalité et de l'importance du sexe ne pourront plus être approuvés à l'avenir». En effet, explique le site, l'existence du sexe heurte le premier principe éthique de l'Association : ne pas blesser (do no harm). Quand la vérité blesse, le mensonge est donc le premier devoir du savant, peu importe que l'on offense, que l'on meurtrisse même l'objectivité scientifique puisqu'elle n'a pas de larmes pour pleurer.

    Cet aveuglement se développe aujourd'hui en France, pays qui fut longtemps, pour le monde, celui de la liberté de l'esprit. Là aussi, souvent, la subjectivité prend le pas sur la rationalité, l'affirmation brutale des droits piétine la liberté d'expression et violente la réalité. Depuis un an, tous les colloques et conférences visant à porter un regard scientifique sur le phénomène transgenre ont été annulés ou perturbés, telle la journée d'études du 22 juin dernier où plusieurs juristes de Paris I et Paris II ont essuyé des jets de peinture et de clous. Les activistes se sentent d'autant plus dans leur droit qu'ils obéissent à l'idéologie imposée au sein des départements de sciences humaines par le zèle intolérant des «académo-militants».

    La Sorbonne, censée mettre en valeur et déployer le génie de notre langue, s'attaque à elle. Oubliant qu'elle est au principe de l'esprit et de la liberté, elle ne veut y voir qu’un vecteur d'oppression et concourt ainsi à la dévaluer autant qu'à l'enlaidir. Elle se targue en effet, sur son site, d'adopter «l'écriture égalitaire», ce bégaiement inclusif («les étudiantes et étudiants présentes et présents») fondé sur une pseudo-linguistique qui attribue au langage le pouvoir magique de penser à notre place et de déterminer les faits sociaux. Le même déni de réalité la conduit à promouvoir l'idéologie du genre ; le site insiste sur la nécessité de «lutter contre les stéréotypes de genre», c'est-à-dire contre l'étrange lubie consistant à attribuer aux hommes et aux femmes «des caractéristiques supposées “naturelles”».

    De même, la Mission égalité – qui combat à juste titre toute forme de harcèlement – organise des formations et des spectacles interactifs dont les participants sont invités à se demander «Comment interroger les assignations de genre», ce concept militant soutenant que le sexe est attribué arbitrairement à la naissance, ou à «identifier la confiscation de la prise de parole des femmes» – en Iran ? En Afghanistan ? Non, non : en France, bien sûr. De même, un petit film, chef-d’œuvre de démagogie, a été réalisé pour alerter sur les biais sexistes dans le recrutement des universitaires. Les présidents de tous les comités de sélection sont vivement incités à le projeter avant chaque élection ; peu importe que dans les départements de sciences humaines, la proportion de femmes varie de la moitié aux trois quarts, voire davantage.

    Certaines universités tendent ainsi à renier leur mission pour s'enrôler dans une guerre idéologique, visant à imposer l'idée que les rapports sociaux se résument à la domination des ci-devant «hommes» sur les ci-devant «femmes» et à détruire tous les repères anthropologiques en portant aux nues les hommes enceints et les femmes à pénis après avoir banni les mots «père» et «mère». Comme dans le lexique du Planning familial, les termes «Monsieur» et «Madame» peuvent être considérés comme des injures : pour les avoir prononcés en saluant son jury, un brillant candidat a été saqué au concours d'une grande école, et les cas se multiplient de discrimination pour pensée non conforme. Le simple fait d'organiser un colloque hétérodoxe et de publier dans Le Figaro peut vous valoir un rappel à l'ordre pour infraction à la déontologie, faux nez de l'idéologie.

    La conception du monde qui anime toutes les dérives précitées, le wokisme, est une idéologie en ce qu'elle est essentiellement incohérente : elle croit voir, elle s'aveugle, elle croit émanciper, elle aliène, elle croit libérer, elle censure, elle croit inclure, elle divise. Au lieu de voir le mur auquel aboutit l'impasse post-moderne, elle fonce dedans tête baissée. Les universités ont été créées pour transmettre et faire avancer le savoir, pas pour promouvoir la servitude volontaire. Il est temps que la liberté académique reprenne tous ses droits.

     

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