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  • Le mystère Mussolini...

    Les éditions Perrin viennent de publier Le mystère Mussolini, une étude historique de Maurizio Serra consacrée au Duce. Écrivain et diplomate italien, membre de l'académie française, Maurizio Serra est déjà l’auteur de plusieurs ouvrages comme Les Frères séparés. Drieu la Rochelle, Aragon, Malraux face à l’histoire (La Table ronde, 2011), Malaparte, vies et légendes (Grasset, 2011), Une génération perdue - Les poètes-guerriers dans l'Europe des années 1930 (Seuil, 2015) ou  D'Annunzio le Magnifique (Grasset, 2018).

     

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    " Ce livre n'est ni une biographie au sens strict de Mussolini ni une histoire du fascisme italien mais la première tentative - et pas seulement en France - d'essayer de dévoiler le "mystère" d'un personnage qui ne ressemble véritablement à aucun des dictateurs, de droite ou de gauche, au XXe siècle mais qui, d'une certaine mesure, les résume tous, de Lénine à Castro." (M. Serra)

    Homme et leader politique extrêmement complexe, pétri de contradictions, puisant ses modèles chez Napoléon puis César avant d'être fasciné par Hitler, le Duce peut donner l'image d'un comédien tragique au sens nietzschéen du terme, et d'un révolutionnaire manqué. Il a pourtant modernisé son pays et fasciné l'Europe avant de sombrer dans la déchéance et les haines d'une guerre civile prenant la relève de la guerre mondiale.
    Maurizio Serra raconte ce destin sinueux et passionnant sur la base d'une documentation impeccable, dans un style fluide qui s'inscrit dans la filiation d'Italo Svevo et a fait la réputation de ses magistrales biographies de Malaparte ou d'Annunzio. Un très grand livre appelé à faire date. "

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  • Les Verts : une colonisation américaine ?...

    Dans son éditorial du 25 août 2021, Mathieu Bock-Côté s'est penchée sur la mouvance écologiste qui normalise dans ses discours l'idéologie "woke"...  Québécois, Mathieu Bock-Côté est sociologue et chroniqueur et est déjà l'auteur de plusieurs essais comme Le multiculturalisme comme religion politique (Cerf, 2016), Le nouveau régime (Boréal, 2017) ou L'empire du politiquement correct (Cerf, 2019).

     

                                                     
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  • La guerre d'Archidamos...

    Les éditions des Belles Lettres viennent de publier le deuxième tome de la Nouvelle histoire de la guerre du Péloponnèse de Donald Kagan, intitulé La guerre d'Archidamos. Historien américain de l'Université Yale, Donald Kagan est spécialisé dans l'étude de la Grèce antique. Un ouvrage indispensable pour tous les lecteurs de Thucydide !

     

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    " C’est Thucydide qui constitue les événements connus sous le nom de «guerre du Péloponnèse» comme un seul ensemble, une seule guerre. Comme l’a montré Donald Kagan dans le premier volume de sa tétralogie, il le fait au prix d’une réduction étiologique qui lui permet de transformer son étude des causes de l’affrontement d’Athènes et de Sparte en une téléologie unificatrice. Il n’en reste pas moins qu’on distingue traditionnellement quatre grandes phases dans l’ensemble ainsi délimité par Thucydide : un premier conflit de dix ans (431-421), objet du présent ouvrage, la « guerre d’Archidamos », auquel vint mettre un terme un traité de paix qui ne fut pas respecté : la paix de Nicias (421-416). Cette deuxième période, troublée, qui vit la conclusion de nouvelles alliances et l’irruption de nouveaux acteurs, fut marquée par un affrontement majeur, la bataille de Mantinée (418). L’expédition de Sicile (416-413), qui domina la troisième phase, vint clarifier la situation : elle obligea Athènes, pour complaire à ses alliés qui combattaient à ses côtés en Sicile, à attaquer des cités côtières du Péloponnèse, ce qui constituait une violation franche du traité conclu en 421 et relança officiellement les hostilités entre Athènes et Sparte. La destruction de la flotte et du corps expéditionnaire athéniens en Sicile en 413 ouvre la quatrième et dernière période de la guerre, une décennie marquée par le délitement de l’empire athénien et qui aboutit au siège et à la capitulation d’Athènes en 404.
    Les premières années de la guerre virent s’affronter, de façon quasiment pure, deux stratégies radicalement opposées. Toutefois, des deux côtés, ces stratégies initiales trouvèrent rapidement leur limite. C’est en rompant progressivement puis franchement avec elles et en déplaçant le conflit sur des fronts secondaires, que les successeurs de Périclès et d’Archidamos firent évoluer la situation.
    En opérant des rapprochements avec l’histoire militaire moderne et contemporaine, en portant une grande attention à la vie politique intérieure d’Athènes et de Sparte, en utilisant à bon escient les outils de l’histoire contrefactuelle, Donald Kagan poursuit sa lecture critique de Thucydide et livre des analyses d’une grande intelligence aussi bien des stratégies générales de chaque camp que des tactiques mises en œuvre dans chaque bataille. "

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  • Afghanistan, une revanche de la géographie...

    Nous avons cueilli sur Geopragma un entretien donné à Figaro Vox par Fabrice Balanche et consacré au fiasco occidental en Afghanistan et, notamment, à son lien avec le mépris de la géographie... Fabrice Balanche est maître de conférences en géographie à l’Université Lyon 2 et spécialiste du Proche-Orient. Il a notamment publié un Atlas du Proche-Orient arabe (PU Paris-Sorbonne, 2011) et une Géopolitique du Moyen-Orient (Documentation française, 2014).

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    L’Afghanistan est l’archétype de la revanche de la géographie

    FIGAROVOX. – Quelles sont les spécificités géographiques de l’Afghanistan ?

    FABRICE BALANCHE. – C’est un pays de montagnes avec des vallées encaissées, des cols pour passer d’une région à une autre : c’est un pays compartimenté. Cela pose évidemment problème à toutes les puissances qui souhaitent y pénétrer. Le relief est extrêmement difficile à maîtriser.
    Ce compartimentage physique, a un versant humain, social. Le pays compte différentes ethnies qui résident dans les vallées : les Pachtounes, les Ouzbeks, les Tadjiks. Ces ethnies sont elles-mêmes divisées en clans et en tribus, qui sont concurrentes. Même l’autorité centrale à Kaboul, du temps de la royauté, n’est jamais parvenue à poser un contrôle direct sur la population.

    Cette réalité physique et cet éclatement ethnique sont des dimensions essentielles pour comprendre le pays. Elles sont d’ailleurs liées entre elles : les tribus peuvent garder leurs spécificités identitaires grâce à la géographie physique du terrain. On est maître de sa vallée par exemple.
    Précisons que la géographie a deux objets : la question physique et la spécificité humaine, culturelle, du pays. Les dirigeants occidentaux n’ont pas voulu les voir ni les comprendre, et c’est ce qui les a menés au fiasco.
    Est-ce que cette spécificité a participé à la défaite américaine ? Ce conflit était-il perdu d’avance ?

    Le conflit n’était pas nécessairement perdu d’avance. Mais une armée occidentale, comme l’armée américaine, fait face à de grandes difficultés avec ce relief. Elle a eu toutes les peines du monde à contrôler le territoire. En Irak, le pays est essentiellement composé de grandes plaines, c’était donc plus facile à cet égard, mais l’armée américaine s’est heurtée à une culture qu’elle ne comprenait pas.

    C’est exactement la même chose en Afghanistan. Les Américains n’ont pas su comprendre la diversité ethnique et tribale. C’est la problématique des puissances occidentales qui veulent faire du « regime change », avec la promotion de la démocratie, des droits des femmes, des droits de l’Homme, mais tout cela est en porte-à-faux avec la société et le conservatisme afghan, c’est-à-dire avec la réalité du pays. Les dirigeants pro-soviétiques, Babrak Karmal et Najibullah, avaient voulu aussi, en leur temps, moderniser le pays à la mode communiste, et ils avaient rencontré les mêmes problèmes. Les Occidentaux ont répété cette erreur.

    Est-ce que la géographie est la clé de la géopolitique de l’Afghanistan, pays qui n’a jamais été colonisé ou durablement occupé ?

    Robert D. Kaplan, un auteur américain, a écrit un livre paru en français en 2014, La Revanche de la géographie (Ce que les cartes nous disent des conflits à venir). Il écrit très justement que l’on peut envoyer des hommes sur la lune mais que l’on a toujours autant de difficultés à traverser l’Himalaya. Il y a des réalités géographiques, additionnées à des réalités culturelles qui s’imposent, et qu’il faut prendre en compte. On peut arriver dans la société afghane et pratiquer des opérations à cœur ouvert, mais changer les mentalités, cela demande beaucoup plus de temps.
    Les États-Unis et les Occidentaux en général, avec leurs moyens colossaux, financiers ou technologiques, ont pensé réussir à changer profondément la société afghane et gagner les cœurs et les esprits.
    On parle souvent de relations internationales en expliquant les volontés de chaque pays, les velléités des puissances et effectivement, il y a un contexte, mais ce n’est pas tout. Reprenons la métaphore du jeu d’échecs : en termes géopolitiques, les pièces sur le jeu sont les différents acteurs et les différentes puissances, mais l’échiquier sur lequel on joue a lui aussi une dynamique spécifique, les cases ne sont pas uniformes : c’est cela la géographie. Entre les cases il y a des différences, liées aux reliefs et à la culture locale.

    Depuis les bureaux, à Paris ou Washington, on oublie tout cela. La géographie se rappelle à eux, on le voit bien dans le cas de l’Afghanistan. On pourrait même dire que l’Afghanistan est l’archétype de la revanche de la géographie : un relief difficile à contrôler, des populations difficiles à faire évoluer. Les Occidentaux cumulent les handicaps dans ce pays.
    Depuis une dizaine d’années s’ajoutent d’autres facteurs, notamment concernant les pays voisins, la Russie, la Chine, le Pakistan, qui ont gagné en puissance : la Russie et son intervention en Syrie, la Chine qui a des velléités mondiales. En outre, certains ont mis de l’huile sur le feu en armant les Talibans pour faire partir les Américains. Tout cela a renforcé la pression sur la présence américaine. Malgré tout, la réalité géographique n’a pas été prise en compte.

    En Afghanistan, le « regime change » ne peut pas fonctionner ainsi : on n’installe pas la démocratie en claquant des doigts. Malgré la débauche de moyens, la présence des ONG, il n’y a pas de changement. Cela peut même avoir un effet contraire. Je l’ai vu en Syrie : les acteurs du changement de la société civile sont finalement exfiltrés. Les ONG qui font la promotion des droits de l’homme formatent des activistes qui se retrouvent en complet décalage avec la réalité du terrain et finissent par entretenir l’illusion de la réussite de cette politique. Car, du personnel local aux responsables de l’ONG, tous ont intérêt à ce que les budgets soient reconduits pour conserver leur travail et pour les activistes locaux obtenir un visa pour l’Europe ou l’Amérique du Nord.
    La même stratégie prévaut dans la diplomatie occidentale. Celui qui se montre réaliste est mis au placard, tandis que celui qui entretient l’illusion obtient une promotion. Il est donc normal que Kaboul, la vitrine du succès occidental en Afghanistan, soit tombée en quelques heures.
    Près de 200 milliards de dollars ont été dépensés pour reconstruire l’Afghanistan et ses institutions et voici le résultat. La stratégie doit être différente, il faut avoir une gestion plus proche des réalités locales et ne pas chercher à imposer nos concepts occidentaux sur ce type de société. Du point de vue de la gouvernance, il faut promouvoir une gouvernance indirecte, où on laisse l’autonomie aux différents groupes, aux différentes ethnies.

    La réalité que l’on ne comprend pas, la diversité ethnique, tribale et clanique, est le principal facteur d’organisation de la société et de la politique. Les classes sociales ne sont pas facteurs de mobilisation politique en Afghanistan, c’est l’ethnie et la tribu qui le sont. Cela se retrouve dans plusieurs pays : Irak, Liban, etc.

    Pourquoi ne tient-on pas compte de ces données, qui sont permanentes ? Quelle leçon en tirer sur le rôle de la géographie dans la géopolitique et l’histoire ?

    Cela est lié à l’état d’esprit des décideurs politiques, ceux qui décident des interventions militaires, ceux qui font la politique et la gestion. Irak, Syrie et Afghanistan témoignent du même problème : les stratégies sont pensées par des personnes qui projettent sur ces pays des concepts occidentaux et certaines fois, même, des fantasmes. Les décideurs ont souvent une formation Sciences Po et ne maîtrisent pas la géographie et toutes ses réalités. Ils ne connaissent pas les populations ni le terrain, car ils ne sortent pas de leurs bureaux. De surcroît ils ne font pas confiance aux personnes qui sont sur le terrain, car les conclusions de ceux-ci vont à l’encontre de leur pensée. Toutes ces raisons sont à l’origine du fiasco irakien, syrien et aujourd’hui afghan.

    Le problème est aussi de savoir comment un décideur politique prend sa décision : c’est rarement en fonction des informations de terrain. Aujourd’hui, l’Occident fait la guerre 2.0 : elle regarde Twitter, scrute les réseaux sociaux, mais ne fait pas de terrain. Or, les talibans dans leurs vallées encaissées ne communiquent pas sur Twitter !
    Sur internet, les Occidentaux vont repérer des personnalités qu’on pense être des acteurs locaux. Ils sont visibles sur le net car ils parlent anglais et ont de multiples followers. Mais ces gens-là sont une élite déconnectée de la réalité locale. Les vrais acteurs, les Occidentaux ne les connaissent pas, ils viennent des périphéries. L’exemple parfait est celui du Comité national de transition pour la Libye. On avait des fiches sur tous ceux qu’on croyait faire partie de l’élite libyenne (réseaux universitaires) mais il s’est avéré qu’il ne s’agissait pas des vrais acteurs de la révolte. On a appuyé un Comité national de transition complètement déconnecté et qui n’avait pas de pouvoir réel.

    Le géographe doit faire du terrain. La géographie avait beaucoup d’importance jusqu’au milieu du XXe siècle. René Caillié a été le premier Occidental à avoir foulé la terre de Tombouctou et à en être revenu au XIXe siècle. On faisait confiance aux gens qui avaient vu.

    Pourquoi la géographie n’est-elle plus considérée ?

    Sans doute parce qu’aujourd’hui, avec les satellites et la télédétection entre autres, on pense pouvoir se passer des gens sur le terrain. On pense qu’on a assez d’informations technologiques, or il nous manque l’essentiel : connaître les sociétés.
    On n’envoie plus des géographes sur le terrain en France et il y a moins d’appétence à prendre des risques. Tout comme, en opérations extérieures dans les pays à risques, on répugne à risquer la vie de nos soldats en les faisant patrouiller (on préfère les enfermer dans leurs bases), on n’envoie plus de géographes découvrir le terrain.
    Je parle avec mon expérience. Lorsque j’étais à l’Institut français du Proche-Orient, en Syrie, on ne pouvait guère en sortir, officiellement pour raison de sécurité. Les collègues qui veulent durer dans l’Institut travaillent dans les quartiers situés autour de l’Institut. Ou encore mieux : ils restent à la bibliothèque. Si malgré tout, on décide de profiter pleinement de ce pour quoi nous avons obtenu un de ces postes, très privilégié sur le plan financier, et faire sérieusement du terrain, eh bien nous sommes sanctionnés.

    Cela explique en partie d’ailleurs l’échec français en Syrie. Malgré la présence d’un pléthorique Institut français du Proche-Orient, où de nombreux chercheurs bénéficient de rentes confortables, le maintien au pouvoir de Bachar al-Assad semble avoir été une surprise pour tout ce petit monde. Ceux qui se doutaient que l’autoritarisme n’allait pas s’effondrer ont préféré se taire pour éviter d’être cloué au pilori. Car il ne fait pas bon avoir un avis contraire aux décideurs politiques, tous issus du même moule de sciences politiques où la géographie de terrain est absente. Si on rajoute le décolonialisme et la cancel culture, en vogue à l’Université et dans les grandes écoles, on comprend que chercheurs et étudiants vont encore davantage s’éloigner de la réalité du Moyen-Orient.

    Y a-t-il un problème de formation en France de ce point de vue ?

    Oui, enseigner la géographie de terrain devient «has-been». Ainsi, le communautarisme, qui est une réalité dans les pays du sud notamment, ne doit plus être évoqué. La plupart des étudiants et des universitaires refusent d’entendre cette réalité, ce qui complique considérablement les recherches et l’enseignement. Pour revenir à l’Afghanistan, si un chercheur s’intéresse aux groupes de rap à Kaboul, il aura plus facilement une allocation de recherche que s’il voulait effectuer un travail de fond sur le tribalisme. C’est exactement le même problème sur le terrain français lorsqu’on veut travailler sur le communautarisme dans les banlieues.

    Fabrice Balanche (Figaro Vox, 19 août 2021)

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  • Chevalerie et figure du héros...

    La éditions du Lore viennent de publier un essai de Hans F. K. Günther intitulé Le Chevalier, la Mort et le Diable - La pensée héroïque. Anthropologue allemand de la première moitié du XXe siècle, dont les travaux ont eu une influence intellectuelle inégale sous le IIIe Reich, Hans F. K. Günther a eu une partie de son œuvre traduite en français, dont, notamment Mon témoignage sur Adolf Hitler (Pardès, 1990), Les peuples d'Europe (Lore, 2006), Religiosité indo-européenne (Lore, 2013) ou Le mariage, ses formes, son origine (Lore, 2018).

     

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    " Premier ouvrage publié par Günther en 1920 et dont le titre fait indéniablement allusion à la célèbre gravure de Dürer, cet essai rencontra une forte audience.

     A travers la figure néo-romantique du Chevalier, l’auteur brosse le portrait d'un héros explicitement völkisch, présidant au commencement du monde, prenant en main le sort de l’homme par sa force intérieure, pour le modeler selon ses propres critères. Ce héros envisagé par Günther, intimement convaincu de sa vocation, ne tire légitimité que de son allégeance à l'esprit du Volk [communauté populaire] dont il est le serviteur : ses actes et ses idées n'ont de portée que rattachés aux intérêts immédiats du peuple et du sol dont il est issu.

     En présentant les valeurs du chevalier comme émanant du Volk, dont les vertus raciales sont considérées comme inaliénables et éternelles, Günther entend restaurer à nouveau ces dernières.

     Le Chevalier, sorte de surhomme moderne représentant les qualités habituellement attribuées aux anciens Allemands – héroïsme, loyauté, honnêteté et pureté raciale -, se consacre précisément à la restauration de la grandeur du Volk. Günther associe ici les idéaux nietzschéens biologisés à la vision de la grandeur germanique retrouvée. Cette figure allégorique connut une grande popularité, notamment parce qu'elle était en résonance avec les angoisses d'avenir d'un public se demandant si Weimar ne conduisait pas l'Allemagne à perdre son âme…

     Première traduction française, cet ouvrage se dote d’un appareil de notes du traducteur, indispensable à sa bonne compréhension. "

     

    Table des matières

    Préface

    Première partie

    La Force du Héros

    Le Héros et l’Histoire

    L’Amour héroïque

    La Foi du Héros

    Le Destin

    La Haine héroïque 

    L’Ethique du Héros 

     

     Deuxième partie

    La femme et la pensée héroïque

    L’essence du comportement éthique

    L’Allemand, langue-mère-originelle, langue des héros

    L’Art héroïque

    Identité allemande et pensée héroïque

    L’art héroïque de gouverner

    La race héroïque

    La mission

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  • Demain, la guerre pour Taïwan ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Yves Montenay, cueilli sur son blog et consacré à la tentation qui grandit en Chine d'une réunification par la force avec Taïwan...

    Centralien, diplômé de Sciences-po et docteur en démographie, Yves Montenay a eu une carrière internationale de cadre, conseil et chef d'entreprise dans 12 pays.

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    La guerre pour Taïwan ? Précédents historiques et risques militaires

    La Chine répète de plus en plus fortement qu’elle est décidée à « réunifier » le pays en annexant Taïwan. Et tout le monde remarque que le terme « pacifiquement » a disparu. Comme il semble que Taïwan ne puisse pas se défendre sans les États-Unis, une guerre à grande échelle est tout à fait possible si ce soutien se matérialise.

    Cela me rappelle des souvenirs historiques désagréables.

    De nombreux précédents de mauvais augure

    L’argument « c’est le même peuple, et il doit donc être rassemblé sous notre autorité », a beaucoup servi, y compris dans l’histoire récente de l’Europe.

    Je vais me borner à cette dernière.

    C’est en effet ce genre de discours qui a été une cause de grand affaiblissement de l’Europe. Cela commence par la guerre de la Prusse contre la France en 1870, avec l’annexion de l’Alsace-Lorraine. Ses habitants ont eu beau élire des représentants à Berlin répétant que c’était contre leur gré, il leur a été objecté : « vous êtes de civilisation et de langue germanique, donc des Allemands. Donc que ça vous plaise ou non votre place est dans notre empire (le deuxième Reich) ».

    Or cette guerre de 1870 est largement à l’origine de celle de 1914 – 18 qui a détruit démographiquement l’Europe. Conflit qui est lui-même à l’origine de la guerre « revancharde » de 1939 – 45. Et on se souvient que les années 1930 ont vu le rattachement de l’Autriche et des Sudètes (Allemands de Tchécoslovaquie) à l’Allemagne, « parce que faisant parti du peuple allemand ».

    Aujourd’hui la Russie a annexé la Crimée pour la même raison (elle est peuplée de Russes) et soutient les sécessionnistes du Donbass (Ukraine orientale) parce que leurs habitants sont russophones dans une république bilingue (russe – ukrainien) dans laquelle l’ukrainien a en principe un rôle prépondérant.

    Mais revenons au monde chinois

    Pourquoi Taïwan ?

    Taïwan n’a pas toujours été chinoise, et la population initiale existe toujours, même si elle est maintenant très minoritaire.

    Il y a eu en effet plusieurs vagues de colonisation chinoise, la dernière a lieu à l’occasion du repli de l’armée du Kuomintang dirigée par le président légitime de la Chine, Tchang Kai-Check, accompagnée de civils. Légitime ? En tout cas davantage que Mao, ce qui l’a amené à dire qu’il était le seul représentant de la Chine.

    Le temps a passé, la Chine communiste a été reconnue, Taïwan ne l’est plus comme un pays distinct à la suite des pressions chinoises, mais, de facto, des relations quasi diplomatiques demeurent avec le monde occidental

    Remarquons que Taïwan a gagné la guerre économique, puisque ce sont des sociétés de ce pays qui ont activement participé au décollage industriel de la Chine. Cela a illustré l’efficacité de son système libéral et capitaliste.

    Mais psychologiquement c’est un épisode que le gouvernement chinois voudrait bien faire oublier. Et nous voyons tous les jours, notamment à l’occasion de la proclamation du centième anniversaire du parti communiste chinois que Pékin a l’habitude de réécrire l’histoire à sa façon.

    Et la reprise en main de Hong Kong par la Chine communiste ne peut que crisper la population taïwanaise.

    L’exemple de Hong Kong renforce le refus taïwanais et occidental

    Il y a eu plusieurs tentatives de séduction chinoise envers Taïwan pour la réunification se fasse de manière paisible.

    Il y a eu notamment la proposition de Pékin d’accepter le dispositif « un pays, deux systèmes, comme à Hong Kong » ce qui a paru un moment et pour certains un arrangement possible.

    Mais les Taïwanais ne peuvent que constater aujourd’hui le non-respect du traité signé entre la Chine et l’Angleterre concernant la situation à Hong Kong.

    Et ce non-respect n’a pas seulement été une proclamation de principe pour affirmer la souveraineté de Pékin, mais a donné lieu, depuis mon article ci-dessus, à une nouvelle législation répressive et en pratique rétroactive, qui a mené à l’arrestation et à l’emprisonnement de nombreuses personnalités démocrates et a répandu une atmosphère d’autocensure et de crainte.

    Il y a donc là une crainte très réelle de la population taïwanaise de se retrouver dans la même situation. Et pour les États-Unis de perdre leur statut de défenseurs de la démocratie et des libertés.

    Sur le plan économique, l’offensive de Pékin contre ses propres capitalistes ne peut que renforcer la crainte de ceux de Taïwan.

    Tandis que d’un point de vue américain, la crainte de voir la Chine mettre la main sur la principale entreprise mondiale de production de puces électronique accroît encore l’inquiétude.

    Y aura-t-il résistance de Taïwan malgré la disproportion des forces (à ma connaissance du moins) ? Cela dépend probablement des assurances que Taïwan aura ou non de la part des Etats-Unis.

    Ces derniers risqueraient alors d’entrer dans un engrenage les menant à une guerre nucléaire.  Ils n’y tiennent pas, la Chine non plus. Mais si des avions ou des navires sont détruits, les représailles viendront … d’où mon terme d’engrenage.

    La guerre froide nous a déjà fait vivre de telles péripéties.

    Les leçons de la guerre froide se heurtent à la géographie

    A cette époque, et malgré une forte hostilité réciproque, les États-Unis et l’URSS ont maintenu des structures de dialogue pour éviter un désastre nucléaire mondial, et notamment un « téléphone rouge » entre les responsables. Mais on a néanmoins frôlé plusieurs fois la catastrophe.

    Je ne connais pas les secrets des contacts dans cet esprit entre Pékin et Washington, mais les sinologues sont pessimistes sur leur efficacité et même sur leur existence.

    De plus la géographie du théâtre des opérations laisse moins de temps pour réagir qu’à l’époque de la guerre froide. Le film « Docteur Folamour » l’illustre en montrant des avions américains volant des heures avant de pouvoir larguer leurs bombes atomiques sur l’URSS, laissant au contre-ordre le temps d’arriver.

    La « crise des missiles » (tentative d’installation de missiles soviétiques à Cuba) a entraîné une réaction particulièrement vigoureuse de Kennedy parce que Cuba est proche des Etats -Unis et que des missiles partant de cette île ne laisseraient pas le temps de discuter. Mais pour les installer il fallait traverser l’Atlantique, ce qui a laissé le temps de résoudre la crise.

    Le détroit de Taiwan étant beaucoup plus petit que l’Atlantique ou le Pacifique, il y a là une première raison de la contraction du temps de réaction pour stopper une invasion.

    De plus, aujourd’hui, les missiles remplacent les avions, deuxième raison de la contraction du temps de réaction.

    Donc la « négociation au bord du gouffre » sera difficile ou impossible, et l’on en est réduit à compter sur une « modération » du président Xi, modération qui n’existera que si les États-Unis montrent qu’ils sont prêts au pire. Ce qui n’est pas certain : les États-Unis sont une démocratie avec les lenteurs et les faiblesses compréhensibles que cela peut entraîner.

    On retombe sur l’avantage géopolitique en faveur des régimes autoritaires, dont la Turquie s’est servi avec succès pour envahir Chypre et Poutine en Crimée. C’est ennuyeux pour Taïwan !

    Yves Montenay (Blog d'Yves Montenay, 15 juillet 2021)

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