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  • Complots : en voir partout ou n’en voir nulle part ?...

    Le nouveau numéro de la revue Éléments (n°181, décembre 2019 - janvier 2020) est en kiosque !

    A côté du dossier consacré à l'identité, on retrouvera l'éditorial d'Alain de Benoist, les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» , un choix d'articles variés, des entretiens, notamment avec le politologue Jérôme Sainte-Marie, l'écrivain Renaud Camus, le philosophe Eric Werner, et les chroniques de Xavier Eman, d'Olivier François, de Laurent Schang, d'Hervé Juvin, de Ludovic Maubreuil, de Bruno Lafourcade, de Guillaume Travers et d'Yves Christen...

    Bonne lecture !

    Vous pouvez commander ce numéro ou vous abonner sur le site de la revue : http://www.revue-elements.com.

    Eléments 181.jpg

    Au sommaire :

    Éditorial

    Le déni par Alain de Benoist

    Agenda, actualités

    L’Entretien

    Jérôme Sainte-Marie : il n’y a pas de plafond de verre pour Marine Le Pen
    Propos recueillis par François Bousquet

    Cartouches

    Portraits de l’Amérique en jeune morte, le regard d’Olivier François

    Une fin du monde sans importance, par Xavier Eman

    Sterling Hayden, un Viking à Hollywood, par Ludovic Maubreuil

    Carnet géopolitique : la chute de l’empire des airs, par Hervé Juvin

    Nous n’irons plus à Wagram, par Laurent Schang

    Les leçons de Delphes (2/4) : Apollon et Dionysos, par Fabien Niezgoda

    La bitch, par Bruno Lafourcade

    Économie, par Guillaume Travers

    Bestiaire : À cache-cache, faits comme des rats, par Yves Christen

    Sciences, par Bastien O’Danieli

    Le combat des idées

    Piketty, un « économiste » surcoté, par Guillaume Travers

    Le dictionnaire du populisme, par François Bousquet

    Quand la culture pop anglaise vote contre Bruxelles, par Christophe A. Maxime, Joséphine Brisset et Nicolas Gauthier

    La crétinisation digitale en marche, par Jean-Henri d’Avirac

    Vers la « brooklynisation » du monde ? par Marie Chancel

    Xavier de Langlais ou l’essence de la Bretagne, par Olivier François

    Élisée Reclus, l’éducateur romain et nietzschéen, par Rémi Soulié

    Renaud Camus : le Petit Remplacement, propos recueillis, par Fabien Niezgoda

    Ni trusts, ni soviets : entretien croisé avec 4 « ex » qui ne regrettent rien, propos recueillis par François Bousquet

    Éric Werner et l’autodéfense intellectuelle, propos recueillis par Slobodan Despot

    Erik L’Homme, un chamane en poésie, par François Bousquet

    Bruno Dumont sur les traces de Péguy, par Ludovic Maubreuil

    Evgueni Zamiatine, le bonheur dans une prison de verre, par Fabrizio Tribuzio-Bugatti

    Sur les traces de l’homme qui voulut être roi, par Fabien Niezgoda

    Paroles corsaires : les cendres de Pasolini, par David L’Épée

    Murray Bookchin, du communisme au communalisme, par Thomas Hennetier

    Dossier

    Complots : en voir partout ou n’en voir nulle part ?

    Oui aux complots, non au complotisme, par François Bousquet

    Dis, raconte-moi un complot s’il te plaît…, par Éric Grolier

    Onze complots : pseudoscience, paranormal et satanisme, par Guillaume Travers et David L’Épée

    Onze complots : pseudo-histoire et magie noire, par Guillaume Travers et David L’Épée

    Onze complots biens réels, par Guillaume Travers et Pascal Eysseric

    Panorama

    L’œil de Slobodan Despot

    Reconquête : le repli analogique, par Slobodan Despot

    Un païen dans l’Église : l’église Saint-Cibard à Coutures-sur-Dropt, par Bernard Rio

    Séries télé & politique : Succession, par Pascal Eysseric

    L’anti-manuel de philosophie : la vérité dépend-elle de nous ? par Jean-François Gautier

    L’esprit des lieux : à bord du Transsibérien, par Anne-Laure Blanc

    C’était dans Éléments : enquête sur le roman noir, par Jean-Pierre Deloux

    Éphémérides

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  • Vincenot, l’authentique affabulateur...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Marie Leroy, cueilli sur le site de la revue Rébellion et consacré à Henri Vincenot, l'auteur du Pape des escargots et de La Billebaude.

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    Vincenot, l’authentique affabulateur

    Né en 1912, bourguignon et fier de l’être, Henri Vincenot se fit connaitre sur le tard – en mars 1977 – par le biais de la célèbre émission télévisée Apostrophes, présentée par Bernard Pivot. Si elle fut hautement méritée, et comme le souligna sa fille Claudine Vincenot dans la biographie qu’elle lui consacra, cette mise en lumière l’enferma dans un rôle bien particulier : celui du vieux papi que l’on rêve tous d’avoir. Cependant, Vincenot fut tellement plus que ça… Au fil des lectures de ses romans et de ses autres écrits, se profilèrent une vision du monde et une façon de vivre à défendre ainsi qu’une critique particulièrement caustique des méfaits de la modernité.

    Les années de colère

    Vincenot commençât à écrire très tôt. Dès le collège, il amusa ses petits camarades en faisant circuler – dans le dos du maitre – des petits papiers racontant une histoire, inventée au fur et à mesure des journées. Les quelques privilégiés en redemandèrent ! Mais son talent de raconteur se coupla déjà à un vrai talent d’auteur. A tel point que l’une de ses dissertations racontant ses vacances scolaires – largement romancées – en Bretagne fut plébiscitée par le maitre et publiée dans le bulletin du collège.

    Vincenot développa d’autres talents et l’on peut désormais reconnaitre qu’il excella dans toutes les disciplines artistiques où il s’essaya. Contraste saisissant avec son incapacité réelle à « produire » de l’argent, à avancer dans sa « carrière » d’ingénieur au chemin de fer, le rêve de ses parents.

    En grandissant, confronté au monde moderne, Vincenot utilisa ses talents pour dénoncer ce qu’il perçut comme des injustices ou comme des absurdités. La trilogie publiée et connue sous le nom «  les années de colère », comprenant les yeux en face des trous, a rebrousse-poil et je fus un saint – dont la lecture est hautement recommandée – témoigne de cette partie de sa vie. Elle ne représente évidemment pas l’intégralité de son vécu, car avec l’âge, Henri Vincenot s’apaisât. Néanmoins, elle marque l’un des aspects primordiaux de sa vision du monde et de son œuvre.

    Vincenot ne fut ni technophobe ni réactionnaire. Comme son père et son grand-père, il fit sa carrière dans les chemins de fer et témoigna en bon enfant du rail d’une vraie passion pour les locomotives. Devenu journaliste pour le magazine la vie du rail, il s’impliqua assidûment dans la rédaction et la mise en page de ses articles. Il voyagea partout en France pour couvrir avancées et évènements qui animèrent la vie des cheminots. Cette expérience lui donna l’inspiration pour son futur personnage du Professeur Lorgnon et montra au final que sa critique de la modernité ne s’inscrivit jamais dans une nostalgie vaine mais bien plutôt au sein d’une analyse lucide du monde qui fût le sien.

    Pour s’être pris la réalité du monde du travail en pleine face, Vincenot se révéla défenseur acharné d’un travail « qui a du sens ». Peintre, sculpteur, auteur, journaliste, reporter, cheminot… Il eut dans le travail et dans l’effort plusieurs vies. Et lorsqu’il put enfin faire ce qu’il voulait vraiment, et ce notamment grâce au soutien indéfectible de sa femme et unique amour de sa vie, il se révéla très prolifique. Mais sa vision du travail s’ancra toujours dans la réalité, dans la vraie vie. Sans qu’il le dise, Vincenot se voulut défenseur des fameuses 3 x 8 : 8 heures de travail physique, 8 heures de travail intellectuel, 8 heures de repos. Cette vie simple, des honnêtes travailleurs, fut également celle des moines bénédictins lors de la période de la chute de l’empire romain, afin notamment de se préserver de la décadence ambiante…

    Un fier gaulois

    Une comparaison pas si farfelue pour ce celte patenté, très attaché à la fois aux racines chrétiennes et païennes de la France. Fier Gaulois, se voulant descendant de la tribu des éduens, et dont la filiation celte est indéniable, il se révéla dans ses œuvres défenseur de l’homme portant la soutane. Son rapport à l’Eglise en tant qu’entité et doctrine fut néanmoins ambigu. Dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, Vincenot se posa comme un homme pétri de contradictions. En somme, il se voulut païen lorsque les grenouilles de bénitier –telles ses grands-mères durant sa jeunesse- le saoulèrent avec la doctrine religieuse et un puritanisme souvent mal placé et catholique quand ses congénères le bassinèrent avec la laïcité, le Progrès et la modernité. Et ce genre de paradoxe, c’est typiquement français !

    A contrario, Jésus fût son gars sûr, son modèle. Les valeurs prônées par Jésus Christ, son message et sa vie : l’amour, le pardon, le partage, une certaine forme d’ascétisme et enfin une quête de la perfection de soi : voilà bien des choses qui définirent la vie d’Henri Vincenot. En effet, il ne fonctionna ni à la recherche de l’argent, ni à celle de la notoriété ni même encore par ambition. Certes, sans jamais jouer les faux modestes, il se montra fier de lui et de ses livres. Mais ses aspirations révélèrent surtout une quête d’un idéal, une quête dont on revient progressivement avec la sagesse de l’âge et de l’expérience.

    Ainsi, un jour où son fils – adulte – lui raconta les misères que lui faisaient vivre ses supérieurs hiérarchiques, Vincenot lui expliqua en bon amoureux de la liberté que l’homme n’est au final qu’un salopard et que pour vivre heureux, il faut se débrouiller pour sortir de l’autorité des gens qui nous cherchent des poux… Ainsi, Vincenot se voulut plus anarchiste de droite que vieux grincheux régionaliste ! Amoureux de la liberté, il se révéla dans la vie méfiant à l’encontre de tout ce qui pouvait brider sa créativité et son bonheur.

    La quête de la Femme

    Sa Quête fut celle « de la solitude, de la pureté et de l’ascétisme » 1 . Enfin, sa Quête, ce fut enfin celle de la jeune Femme, jeune Femme que l’on doit mériter. Tel un preux chevalier des temps modernes, le jeune homme doit se montrer à la hauteur de la gente dame. L’œuvre de Vincenot étant beaucoup romancée, il importe de noter qu’a contrario, cet aspect de son travail est pour le coup totalement autobiographique. Souvent affabulateur, magnifiant les évènements de sa propre vie, Vincenot est dans son roman l’œuvre de chair totalement dans le vrai. Se déroulant en majeure partie dans la belle région de Bretagne, ce roman sonne si juste et si grand. En vérité, aucun livre n’a jamais aussi bien défendu et mis sur un piédestal la fidélité et la virginité que l’œuvre de chair.

    ll y a chez lui à la fois la défense d’une grande chasteté, un immense respect de l’œuvre de chair, de l’acte sexuel, et une profonde truculence de la vie. Dans sa vision des choses, il doit y avoir fidélité avant la rencontre. La jeune femme devient dans l’œuvre de chair une projection de son désir d’amour mêlé au récit d’une vieille conteuse bretonne, celui d’un chevalier qui est à la poursuite de la femme de ses rêves sans jamais réussir à la rattraper. Si son amour pour la Bretagne ne semble pas aussi profond que celui qu’il a pour sa chère Bourgogne, il apparait néanmoins comme authentique. C’est aussi le cas lorsque l’action prend place dans les plaines de l’Atlas.

    Un authentique identitaire

    Vincenot fut donc un authentique identitaire. Il se voulut ardent défenseur de la diversité culturelle, anti-impérialiste et critique de la colonisation, le tout non sans humour. Son amour pour sa Bourgogne natale ne se fit jamais contre les autres cultures. Il connut pendant sa jeunesse l’attrait pour la ville, en particulier pour Dijon. Et déchanta très vite. Plus tard, il dut partir vivre à Paris avec sa petite tribu, pour soigner l’un de ses fils, gravement malade. Le moins que l’on puisse dire est que ses années parisiennes ne firent que conforter ce qu’il ressentait pour la vie citadine et les méfaits qu’elle engendre. C’est ainsi que le véritable projet de sa vie ne fut finalement pas d’ordre artistique. Il s’agit de la construction de la peurrie (prononcé pourri), un petit hameau découvert par hasard pendant une battue au sanglier avec le grand-père… Cela lui prit des années, et engagea au final toute la famille, jusqu’aux arrières petits enfants, mais Vincenot réussit à se construire un véritable havre de paix au sein de sa Bourgogne natale. Il y est d’ailleurs enterré, sous une croix celtique, tout comme sa femme.

    Bourguignon enraciné, il verrait sûrement d’un œil avisé et curieux le phénomène actuel d’exode urbain. Qu’il soit volontaire ou non, ce retour à la terre que connaissent actuellement les jeunes générations est le bon chemin. En tout cas, si on en croit les écrits de Vincenot, et tant qu’il se fait sérieusement et en partenariat avec les locaux.

    Dans ses écrits, Vincenot montra à quel point la vie moderne créée plus de problèmes qu’elle n’en solutionne. Ainsi, la femme moderne prend cher avec lui. Mais loin d’être misogyne, il ne la blâme pas, mais la plaint. La Femme avec un grand F est a contrario encensée par Vincenot, tant qu’elle ne se corrompt pas, tant qu’elle ne nie pas sa féminité. Les rapports entre hommes et femmes ne sont pas hiérarchiques mais chacun est à sa place, pour le bonheur de tous et le règne de l’ordre. On retrouve cet anarchisme de droite qui lui colle décidément à la peau. Sa vision de la Femme agacera sûrement les féministes d’aujourd’hui, et il est certain qu’elle lui causerait aujourd’hui bien des soucis mais en vérité sa vision des choses semble plus saine et conforme à l’épanouissement de la Femme.

    Les chemins de la vie

    Défenseur de la Tradition, pourfendeur de la modernité, précurseur de l’écologie, anarchiste de droite… Voici quelques étiquettes que l’on pourrait coller à cet écrivain hors norme. Au final, ce qui marque le plus dans ses écrits lorsqu’on y cherche une vision politique, c’est la capacité dont fait preuve Vincenot à décrire l’absurdité de la modernité : l’aliénation de la Femme, l’école publique, les grands magasins, le malthusianisme, le tout-travail, le productivisme, l’exode rural, le marché de l’art, l’immigration de masse… Tout y est ! De surcroit, il le fait avec humour et sans jamais se révéler passéiste, technophobe ou aigri. C’est pourquoi un militant, en particulier un militant recherchant une critique globale des méfaits du monde moderne doit lire Henri Vincenot. Par ses personnages sympathiques et présentés comme hors du temps, tels que la Gazette ou Marc’harit, il nous montre qu’un autre monde est possible. Il remet au goût du jour l’importance de la lenteur dans la vie quotidienne, de billebauder (partir à l’aventure) et promeut de travailler sérieusement mais de vivre en dilettante : « Vivez en dilettante, faites les choses en aimant ce que vous faites ».

    Marie Leroy (Rébellion, 21 novembre 2019)

     

    Note :

    1 : Voir Henri Vincenot, La vie toute crue de Claudine Vincenot, éditions Anne Carrière, page 66

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  • Nous sommes tous des zombies sympas...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier un pamphlet de Jean-Louis Kuffer intitulé Nous sommes tous des zombies sympas. Critique littéraire en Suisse romande, Jean-Louis Kuffer est l'auteur d'une vingtaine de livres.

     

     

    Kuffer_Nous sommes tous des zombies sympas.jpg

    " Comment se transforme-t-on en Chinois virtuel, penché en permanence sur son smartphone ? Comment devient-on Charlie ? Comment peut-on être Kim Kardashian ? Tantôt rebelle consentant, hurlant en boucle des slogans préenregistrés, façon karaoké, tantôt icône de la Toile, incarnation d'une success story qui prolifère sur les réseaux sociaux sans qu'on sache pourquoi au juste. C'est l'histoire d'une contagion, d'une lobotomisation générale, que nous raconte Jean-Louis Kuffer avec une rare et insidieuse férocité , dans le sillage de Philippe Muray ; célébrant la cour des miracles qui se croit à la pointe de l'humanité et illustre notre prétendue prospérité, avec ses auteurs-cultes, plasticiens de génie, polémistes au petit pied, parvenus, charlatans et bouffons de tout poil. "

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  • Anthropologie de la racaille...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Bruno Lafourcade, cueilli sur son site personnel et consacré à la racaille comme nouvelle espèce anthropologique... Écrivain talentueux, Bruno Lafourcade a publié ces trois dernières années, trois romans, L'ivraie (Léo Scheer, 2018), Saint-Marsan (Terres de l'ouest, 2019) et Tombeau de Raoul Ducourneau (Léo Scheer, 2019) ainsi que deux pamphlets, Les nouveaux vertueux (Jean-Dézert, 2017) et Une jeunesse, les dents serrées (Pierre-Guillaume de Roux, 2019), et un polar, Le Hussard retrouve ses facultés (Auda Isarn, 2019).

     

    Racaille.png

    Anthropologie de la racaille

    La révélation d’une nouvelle espèce anthropologique fait la joie du savant, la fierté d’une nation et l’intérêt du public. C’est ce triple effet que nous rencontrâmes en découvrant Homo rascaillus – dont nous présentons ici les origines, le milieu naturel et les mœurs.

    L’origine de Homo rascaillus, racaille en français vulgaire, ou caillera en néo-français vernaculaire, est clairement circonscrite : l’espèce fit son apparition, nul ne l’ignore plus, à la fin du XXe siècle, dans la partie extrême-orientale de l’Europe. Sa variété la plus connue appartient à la souche Rascaillus banleucus, bien que d’autres espèces aient prospéré ailleurs. Nous avions pensé que Homo rascaillus était apparenté à Homo faber pour l’habitude, propre à l’espèce commune, de remplir d’essence une bouteille et d’y glisser un chiffon enflammé, mais nos estimables confrères, les professeurs Mucchielli, Lapeyronnie & Lagrange, ont tendance à rapprocher Homo rascaillus de Homo ludens pour son envie irrépressible de lancer, dans les voitures de ses voisins, la bouteille enchiffonnée, ou, sur des espèces indigènes encasquées et étrangères à son milieu, des pierres, des briques, des cendriers, des boules de pétanque, de vieux annuaires, des os de mouton, des pots de mayonnaise, des bouteilles de gaz, des machines à laver ainsi que d’autres éléments d’électroménager. L’espèce indigène, Homo souchus, se familiarisa rapidement avec Homo rascaillus, dont les us & les mœurs lui furent si sympathiques qu’il partit s’établir ailleurs.

    D’un habitat constitué de hautes barres d’immeubles où se serrent des milliers représentants de l’espèce, Rascaillus banleucus ludens semble avoir retiré de fortes préventions contre la solitude : il ne se déplace seul que contraint et forcé. Il n’est pas rare que des groupes de Rascaillus proposent facétieusement à d’autres groupes croisés, qu’ils soient de milieux banleucus éloignés ou de l’espèce indigène Homo souchus, des coups de poing, de pied, de marteau ou de couteau. MM. Mucchielli, Lapeyronnie et Lagrange voient là une autre résurgence du ludens dans le rascaillus.

    Parallèlement, le Rascaillus banleucus semble incapable de quitter son milieu naturel. Pour ne pas avoir à abandonner celui-ci, qu’il défend contre des prédateurs de milieux éloignés, ou contre l’espèce indigène, il a développé une agriculture parallèle, dont les plants femelles produisent du delta-9-TétraHydroCannabinol, très utile pour passer de la Renault Twingo à la Bugatti Veyron. Il se révèle également incapable de quitter ses origines, sa famille, ce qui le conduit à une endogamie nuisible au développement cognitif. À cet égard, nous avons identifié deux espèces de jeunes femelles rascaillus : la cagole et l’envoilée. Une troisième espèce a sans doute existé, qui constituait vraisemblablement le chaînon manquant, et dont nous constatons la raréfaction, sinon la disparition. Le mâle, cependant, qui cherche la copulation avec la jeune femelle rascaillus, se trouve privé, pour deux raisons, de la satisfaction de ce besoin. D’abord, il convoite la cagole et il en a honte ; ensuite, il ne convoite pas l’envoilée et il en a honte. Les conséquences sont doubles : dans les parties troglodytes de son habitat, il a tendance à pratiquer, seul ou avec d’autres mâles, des activités fellatoires et sodomites, avec la cagole, consentante ou non ; et à se marier avec l’envoilée, quelque peu érectile qu’elle soit.

    La vêture de Homo rascaillus consiste dans un ensemble d’éléments dépareillés. Homo rascaillus dans sa variante la plus répandue est encapuchonnée ; pantalons de survêtement ou de toile de jean : les premiers doivent monter assez haut sur les chevilles que l’on voie les chaussettes, les seconds sont descendus assez bas que l’on voie les dessous (le jean ainsi porté entravant considérablement la marche, il pourrait s’agir d’une mesure auto-coercitive dont nous n’avons pas saisi le sens). D’autre part, si l’espèce est volontiers dolichocrânienne, ou dolichocéphale, c’est qu’elle porte, souvent en arrière et sur le sommet du crâne, comme pour rehausser celui-ci, une casquette, qui semble la coiffe d’été et de printemps, tandis que les automnes et les hivers sont l’occasion de porter des bonnets à oreillettes ou rabats, peut-être pour rappeler le basset artésien.

    La nourriture chez Homo rascaillus est essentiellement articulée autour de la distinction hallal/haram, qui lui semble essentielle et dont nous ne sommes pas parvenus à comprendre le sens ni l’intérêt.

    Homo rascaillus connaît une forme de langage, c’est à peu près certain, bien que peu articulé : il s’apparente plutôt à un grognement. Ainsi, dans un rite propre à l’espèce, il n’est pas rare de voir un Rascaillus en fourrure donner, en grognant des allusions aux mœurs dissolues de certaines mères de la tribu, de nonchalants coups de liasse sur les fesses de cagoles en bikinis. Les mâles les plus évolués possèdent une graphie lointainement apparentée à celle de Homo souchus. Elle consiste dans la calligraphie de signes ésotériques, souvent la stylisation et le coloriage de leurs propres noms abrégés, ou de leurs surnoms, ou encore de leurs pseudonymes. Sur des murs, et sur toute sorte de surfaces non destinées à cet usage, on repère, collées, ou bien dessinées et coloriées, mais aussi gravées à la pointe du compas ou taillées à la lame d’un cutter, ou encore écrites au feutre, au marqueur et à la bombe aérosol, des marques identiques, ou d’autres : dessins de parties corporelles (avec une nette prédilection pour les appareils génitaux des sexes mâle et femelle), signes ou sigles (« BOOBA », « BENLADEN ») et professions de foi diverses (« Jennifer sallope », « Feujs encullé »).

    On note enfin qu’une autre école anthropologique relie Homo rascaillus à Homo œconomicus pour son goût manifeste de la caillasse ; et à Homo religiosus pour certaine passion coupable consistant à se laisser pousser la barbe et bloquer des rues en se mettant à genoux et en baissant la tête au sol. Or ces deux branches devraient être contradictoires tant il apparaît que la première, calquée sur la sous-culture mercantile anglo-saxonne et l’hédonisme de masse (cinéma industriel, clips vidéo, publicités, chansons commerciales), semble incompatible avec la piété, la spiritualité, l’ascèse et les hautes valeurs morales impliquées par la seconde. Curieusement, elles ne le sont pas.

    Il apparaît, au terme de cette communication, que Homo rascaillus, dans son mode de vie, ses vêtements, son langage, ses pratiques est un être neuf, que nous serons amenés à voir croître et prospérer. Si nous devions cependant porter un jugement moral sur lui, nous laisserions parler MM. Mucchielli, Lapeyronnie et Lagrange qui, dans un souci de synthèse, écriraient incidemment et non sans péremptoire :

    « Homo rascaillus, cette espèce neuve, structurée par la subculture encasquettée nord-américaine, par l’avidité pour les biens de consommation les plus immédiats, périssables et médiocres, par la valorisation de la caillasse, du loisir massifié et trépanant, par un tropisme vers le bruyant et le vociférant, par le mépris pour l’école, le savoir et ses bouffons, par la haine et le ressentiment à l’égard des indigènes, par la réification des femmes, par l’auto-victimisation complaisante, par la vénération a-critique de l’islam, par la violence la plus sauvage, la plus gratuite et la plus amorale, Homo rascaillus, donc, est une chance pour la France. »

    Bruno Lafourcade (Site de Bruno Lafourcade, 24 novembre 2019)

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  • Chroniques de la France bâillonnée...

    Nous vous signalons la publication en auto-édition (disponible sur Amazon) du livre de Grégory Roose intitulé Pensées interdites - Chroniques de la France bâillonnée. Chroniqueur régulier sur  Sud Radio, notamment, Grégory Roose est le fondateur du site d'informations Adoxa.

     

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    " Dictature des minorités, justice partiale, médias militants, indignation à géométrie variable, immigration et islamisation galopantes...La France subit des changements radicaux dans un contexte d'interdiction moralisatrice de les critiquer.L'auteur franchit cet interdit qu'il dénonce avec originalité. Dans ce recueil de réflexions brèves et d'aphorismes, il avance sans tergiverser que les dérives du progressisme accélèrent le risque d'effondrement de notre civilisation. Cette politique libertaire promeut un impossible «vivre-ensemble» alors que les méfaits du communautarisme, l'immigration africaine submersive, devenue inassimilable, et l'islamisation diffuse ont déjà dépassé leur point de non-retour.Face à ce péril civilisationnel, le « Grand Rapatriement » de cette immigration subie est la seule politique efficace à mettre en œuvre pour se libérer du « Grand Remplacement ». "

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  • Prendre le populisme au sérieux...

    Le 20 novembre 2019, Pierre Bergerault recevait, sur TV libertés, Frédéric Rouvillois pour évoquer la parution du  Dictionnaire des populismes (Cerf, 2019), dont il est l'un des maîtres d’œuvre. Professeur de droit public à l’université Paris-Descartes, Frédéric Rouvillois est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire des idées comme Histoire de la politesse (2006), Histoire du snobisme (2008),  tous deux disponibles en format de poche dans la collection Champs Flammarion, ou L’invention du progrès (CNRS éditions, 2010), Une histoire des best-sellers (Flammarion, 2011) et, plus récemment, Être ou ne pas être républicain (Cerf, 2015).

     

                                         

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