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  • Les écrits politiques de Heidegger...

    Les éditions de L'Herne viennent de rééditer l'essai de Jean-Michel Palmier intitulé Les écrits politiques de Heidegger et depuis longtemps introuvable. Philosophe et germaniste, spécialiste de la période de Weimar,  Jean-Michel Palmier, décédé en 1998, est notamment l'auteur de Weimar en exil (Payot, 1987) ou de Ernst Jünger, rêveries sur un chasseur de cincidèles (Hachette, 1996).

     

     

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    " L’erreur tragique que commit Heidegger en 1933, en croyant sincèrement que le chef du parti national-socialiste ouvrier allemand, Adolf Hitler, pouvait sauver l’Allemagne de sa misère et de sa détresse, a fait l’objet de nombreuses polémiques aveugles.

    Par un examen rigoureux des documents et des archives nazies, cet ouvrage s’efforce de dissiper les malentendus habituels et d’établir le sens réel de ce “rectorat de 1933”, et la place qu’il occupe dans l’ensemble du “chemin de pensée de Heidegger. Suivant pas à pas la formation de cette pensée, il est montré que seule une interrogation sur le stade ultime de la métaphysique occidentale et son achèvement dans la technique mondiale, rend compréhensible le sens que ce philosophe crut reconnaître au mouvement national-socialiste allemand. L’erreur politique de Heidegger, dont il n’est pas question de nier la gravité, ne nous apparaît en pleine lumière qu’avec l’élucidation des figures qui traversent l’horizon de cet achêvement, celle de Nietzsche, de Rainer Maria Rilke, de Trakl qui, tous tentèrent un même passage hors des déserts et de la nuit métaphysique de l’Occident. "

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  • A propos du politiquement correct...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur son site personnel et consacré au "politiquement correct".

    Spécialiste de l'information et de la communication, François-Bernard Huyghe est l'auteur de nombreux essais et a publié dernièrement La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2016).

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    Politiquement correct

    Personne en France ne se dit politiquement correct par plaisir. De même, il est rare qu'un éditorialiste (et je ne parle pas d'un ministre !) avoue diffuser l'idéologie dominante. Il préférera se parer des prestiges sinon de la révolte, du moins d'une pensée dérangeante, sans doute minoritaire, même s'il est quotidiennement en mesure de l'asséner à des millions de gens. Exception, on a vu assumer d'être bien-pensant "et alors ?", comme L. Joffrin. Il réussissait ainsi à cumuler les apparences du courage (Dieu sait s'il en faut pour se dire anti-raciste, pro vivre-ensemble, pour l'Europe et les droits de l'homme dans un quotidien sur un plateau de télévision) et la jouissance de la dénonciation du complot néo-réac.

    Initialement conçu dès les années 80 comme un refus des termes insultants envers des catégories présumées minoritaires, né d'une forme de compassion (ce qui, soit dit en passant, permet au "correct" de se sentir supérieur à la fois à celui dont il défend la dignité et à celui qu'il dénonce) le PC ( Political Corectness' made in Usa) fut d'abord une tactique d'évitement sémantique du mot blessant, mais va se transformer en programme pénal. Soit la loi tend à réprimer non plus des incitations publiques mais sentiments privés - or comment prohiber la crainte (phobie) et rendre l'amour de l'autre obligatoire ?-. Soit par l'exclusion sociale et morale de l'excluant présumé. Ce processus ne se traduit pas forcément par la perte d'un travail ou d'une tribune médiatique (encore que...) mais surtout par l'impossibilité de s'exprimer sans se justifier et rappeler quelles valeurs l'on n'entend pas remettre en cause. Donc de dire d'où l'on parle ou où l'on tend, plutôt que d'énoncer une thèse qui se révélera ou bien vraie ou bien fausse. Grâce au PC chacun peut redécouvrir les joies du Surmoi, du péché et de l'auto-répression. Mais attention : la critique du politiquement correct, ou des élites sont devenus de forts marqueurs du populisme, comme la critique des médias de masse (après avoir pendant des décennies représenté le comble du radicalisme de gauche).

    Parallèlement, on glisse du politiquement correct comme "index" (liste d'expressions et comportements qui blessent) au politiquement correct comme "logiciel" au sens d'un programme destiné à produire des énoncés conformes, mais aussi à repérer les virus de la pensée (virus dont on craint qu'il ne se répande chez les classes inférieures peu humanistes et susceptibles de se laisser contaminer par des peurs, des nostalgies ou des rigidités). Bénéfice collatéral : même l'ancipenseur celui qui pense comme avant Big Brother) est contraint de pratiquer l'arrêtpensée (autre expression d'Orwell : la faculté intériorisée d'interrompre son raisonnement et a fortiori son expression au moment où il va mener vers des conclusions prohibées).

    Le PC instaure donc une censure, mais en faisant croire que tout est affaire de mentalités (de tolérance) et non d’intérêts et de domination, donc qu’il suffirait de bons sentiments pour passer dans le bon camp. À la lutte des classes ou des idéologies se substitue celle des ouvertures et des cultures. Ou des bons ouverts contre les archaïques crispés sur leur refus du monde qui vient, de ses valeurs et de ses impératifs. Les libéraux contre les coincés, les héroïques contre les bloqués. Un adversaire politique n'est plus quelqu'un qui a des intérêts opposés à ceux de votre camp ou une doctrine aux conséquences négatives. C'est un individu, soit abusé (cet ignare a été se faire désinformer sur les réseaux sociaux complotistes, par exemple), soit qui souffre de problèmes psychiques (il a des fantasmes, il cherche des boucs émissaires à son propre sentiment d'infériorité ou de déclin), mais dans tous les cas, il n'émet pas une pensée discutable. Seulement qualifiable d'inqualifiable.

    Le P.C. est aussi Puritainement Correct ; ce n’est plus la lubricité qui est condamnée mais l’orgueil des dominants, avec les mêmes hypocrisies et des mêmes indignations que l’on maudissait autrefois la fornication. Il y a sans doute de la volupté à se proclamer si respectueux de toutes les différences et en même temps tant menacé de pécher d’un mot. Le Politiquement Correct joue de la culpabilité : la faute consistant à employer des mots discriminants, donc à exclure de son cœur. Et comme de désigner ou de qualifier (ce qui, on l’admettra, reste une des fonctions normales des mots) on passe à classer, voire à évaluer, tout locuteur vit entre faute et rédemption, toujours en situation d’avoir à s’excuser d’avoir pu penser ce qu’il n’ose énoncer. Le crime est dans l'esprit il faut se rééduquer.

    Le pire dans le politiquement correct est qu'il arrive à gâcher même les meilleures causes ou les sentiments les plus évidents. Soit l'affaire Baupin. La réaction la plus spontanée serait de dire qu'il est mal de forcer une femme qui vous repousse ou de l'humilier, que si le Tartuffe écologiste l'a fait, il doit être puni même s'il jouit entre temps de la présomption d'innocence. Décence commune, en somme. Mais voici qu'à la norme de la honte se substitue la dialectique du sentiment impur et de la bonne répression (un exemple) : le crime des tireurs d'élastique et autres frotteurs, serait le sentiment de puissance et d'impunité que leur confère la tradition. Il faudrait donc en faire plus : plus d'avancées, plus de contrôle de la société, moins de zones de non droit.

    Ainsi, le logiciel PC oblige le locuteur à évoquer la libération de la parole et les tabous qui nous oppressent encore, à faire planer le soupçon sur les mâles en général et les structures archaïques en particulier. Et à dissimuler en combat de libération une envie de pénal : plus de lois, plus de dénonciations. Un peu d'auto-critique (il y a eu omerta, nous n'avions pas assez pris conscience), quelques exemples cités (le courage de ces femmes d'oser témoigner) et la culpabilisation de ceux qui laissent faire, de ceux qui ricanent, de ceux qui ne sont pas assez ardents au combat et au lynchage.

    Le constat de la faute individuelle donne une occasion de rappeler qu'il y a encore des droits à affirmer et des prises de conscience à encourager, que le monde se divise en coupables et victimes, mais que l'air du temps, pourvu que l'on renonce à ses blocages et préjugés, balaiera ces miasmes.
    Le politiquement correct politise dans un premier temps (tout est affaire de rapports de force et de dominations établies) mais pour dépolitiser dans un second temps : tout est dans la tête, ouvrez vous à la modernité. C'est là sa pire contradiction.
     
    François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 13 mai 2016)
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  • Magie et religion en Scandinavie antique...

    Les éditions du Rubicon publient dans les prochains jours un essai de Varg Vikernes intitulé Magie et religion en Scandinavie antique. Norvégien, musicien réputé de Black Metal, qui anime en solo le projet Burzum, Varg Vikernes se passionne depuis de nombreuses années pour l'antiquité scandinave et la religion nordique...

    Le livre peut être commandé sur le site des éditions du Rubicon.

     

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    « La magie et la religion de l’Europe antique sont les fondements sur lesquels notre culture et notre civilisation se sont édifiées. Nous en voyons les traces tout autour de nous, dans chaque chose que nous faisons, construisons et dont nous nous entourons, ainsi qu’en nous-mêmes. Il est temps de nous en rendre compte et d’en prendre la juste mesure. » (Varg Vikernes)

    Quelles furent les traditions et les croyances de nos aïeux, à l’époque des cultes européens ancestraux ? Varg Vikernes démontre qu’elles sont communes aux peuples antiques d’Europe, d’Afrique du Nord et de certaines parties de l’Asie. Au travers d’un méticuleux travail d’érudit qui s’attache à première vue à la Scandinavie, Varg nous emmène à la découverte des origines du paganisme européen et d’un passé que nous avons, pour la plupart, définitivement oublié.

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  • La culpabilisation, arme de destruction massive...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous l'appel lancé par Jean-Yves Le Gallou, président de la Fondation Polémia, à l'occasion de la création, le 13 mai 2016, de "Forteresse Europe", une structure de coordination européenne qui rassemble des mouvements de quatorze pays opposés à l'islamisation de notre continent.

     

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  • Cioran, une mythologie de l'inachevé...

    Les éditions du Soupirail viennent de publier un essai d'Eugen Simion intitulé Cioran, une mythologie de l'inachevé. Professeur d'histoire de littérature en Roumanie, Eugen Simion est un de meilleurs spécialistes de l’œuvre de Cioran, et notamment de sa partie roumaine...

     

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    " Comment s’approprier les paradoxes de Cioran qui ne dit une chose que pour la contester et semer un doute qui doute de lui-même ? Sinon en acceptant l’invitation qu’il nous fait de nous servir de ses aphorismes pour accéder nous-mêmes aux cimes d’où il regarde, lui, le monde d’un œil si curieux et si désabusé, si confiant et si déçu.

       A la frontière de la littérature et de l’investigation érudite, la « narration critique » d’Eugen Simion est un guide irremplaçable pour celui qui est tenté par cette ascension. Mettant à profit les quelque trois mille pages en roumain d’un auteur qui abandonne la langue de ses écrits de jeunesse pour devenir un maître de la littérature française, Eugen Simion raconte en romancier l’itinéraire de celui qui n’écrit que pour dénoncer les incompétences de l’écriture. Celle-ci n’est qu’une série de panneaux signalétiques destinés à nous conduire vers l’essentiel qui ne peut pas se dire, qui n’est que du vécu. Les compétences exceptionnelles d’historien de la littérature et le talent d’Eugen Simion nous mettent sur la piste de ce pays intérieur que les commentateurs français de Cioran ont trop souvent délaissé, faisant fi de la base, qui donne pourtant le sens véritable de l’ensemble. Facile d’accès et captivant, l’ouvrage d’Eugen Simion comble cette lacune en éclairant les essais français de Cioran par ses écrits de jeunesse et par sa très abondante correspondance. Il enrichit notre appréhension de l’œuvre de Cioran et nous évite les dérives d’une lecture qui risque de situer les enjeux de cette époustouflante démarche intellectuelle ailleurs que là où se trouve leur raison d’être. "

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  • Que signifie la pédagogie ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Laetitia Strauch-Bonart, cueilli sur Le Point et consacré au sens qu'on peut donner à l'inflation du terme "pédagogie" dans le discours public... Normalienne, Laetitia Strauch-Bonart vient de publier un essai intitulé Vous avez dit conservateur ? (Cerf, 2016).

     

    Que signifie la pédagogie ?

    Dans une langue évocatrice et raffinée dont lui seul a le secret, Jean-Christophe Cambadélis déclarait récemment qu'il fallait « commencer maintenant la pédagogie du quinquennat parce que la pédagogie, c'est long à installer ». Le pape n'est pas en reste : selon plusieurs médias, « Amoris Laetitia » (« La joie de l'amour »), exhortation apostolique post-synodale publiée en avril, portant sur l'amour dans la famille, est une « pédagogie » de l'amour. D'aucuns vantent la « pédagogie » des droits de l'homme, d'autres, comme le journal Le Progrès en mars dernier, indiquent que les infractions racistes pourront être « punies par la pédagogie », tandis que Le Parisien nous apprend qu'en matière de sécurité routière, « la police joue la carte de la pédagogie ». Même les agents ERDF s'y mettent : face à la méfiance du consommateur devant le nouveau compteur Linky, ils misent sur « la pédagogie en amont », c'est tout dire.

    L'autorité, dans le monde moderne, a-t-elle perdu de sa superbe ou est-elle devenue sournoise ? D'un côté, il est assez pathétique de voir les puissants réduits à l'art de la persuasion, voire de la séduction. Imaginez un instant le général de Gaulle ou Churchill parler de « pédagogie » – les aurions-nous pris au sérieux ? D'un autre côté, nous assistons peut-être à la mutation rusée d'une autorité qui a compris que pour s'imposer, elle doit avancer masquée. En effet, cette « pédagogie » n'est souvent qu'un cache-sexe miteux : pour les puissants, si le peuple rechigne, ce n'est pas parce qu'il refuse la soupe qu'on lui vend, c'est encore et toujours une erreur de « communication » – ou de « pédagogie ».

    Refus de grandir

    Mais le pire est ailleurs : nous sommes traités comme des enfants, et nous en redemandons. « Pédagogie » signifie littéralement, en grec, diriger un enfant. Nos dirigeants ne le savent peut-être pas, et il faut dire qu'ils trouvent dans les citoyens des alliés de taille : n'aimons-nous pas dire et entendre dire que telle commission « a rendu sa copie », tandis que telle organisation est « la première de la classe » dans son domaine ? L'école nous manque-t-elle ? Quand les adultes pratiquent la trottinette sans complexe, la question est légitime. Je ne sais que trop penser d'une société qui se complaît dans l'enfance, mais une chose est sûre : malheur au pays dont le prince est un enfant.

    Que signifie la pédagogie ? Beaucoup de choses de notre temps. Au-delà de la cuistrerie, une tendance à l'irresponsabilité et un refus de grandir. Rien de très réjouissant, en somme !

    Laetitia Strauch-Bonart (Le Point, 20 mai 2016)

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