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  • 1943 : la chute de Mussolini...

    La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque (n° 69, novembre - décembre 2013).

    Le dossier central est consacré à la chute de Mussolini. On peut y lire, notamment,  des articles de Philippe Conrad ("Le bilan du Ventennio nero"), de Guillaume Livet ("Le débarquement de Sicile"), de Thierry Buron ("8 septembre 1943 : un armistice humiliant" ; "1943, l'année fatale pour l'Europe"), de Martin Benoist ("Otto Skorzeny enlève Mussolini" ; "La Decima Flottiglia MAS"), de Jean-Emmanuel Dorcines ("La mort de Mussolini") et de Philippe d'Hugues ("Robert Brasillach et la fin du fascisme").

    Hors dossier, on pourra lire, en particulier, un entretien avec l'historien du droit Jean-Louis Harouel ("Regard sur le christianisme") ainsi que des articles d'Emma Demeester ("Alphonse de Lamartine, un romantique en politique"), de Jean-François Gautier ("Richard Wagner et la France"), de Beata de Robien ("Eleanor Roosevelt, une femme d'influence sous influence"), de Péroncel-Hugoz ("Farouk, un monarque diffamé") d'Aude de Kerros et Christine Sourgins ("La prise de pouvoir de l'art dit "contemporain") et de Philippe d'Hugues ("Raoul Girardet, un historien français").

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  • A propos des 343 salauds...

    En réponse à une proposition de loi visant à sanctionner les clients des prostituées, 343 "salauds", recrutées parmi les personnalités médiatiques, ont signé, sous l'égide de la revue Causeur, un texte défendant la libre prostitution et refusant le sexuellement correct. En réponse à ce manifeste volontairement provocateur, mais au fumet libéral marqué, le blog A moy que me chault ! publie une réponse percutante et très juste sur le fond...

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    Brouhaha

    J'ai un peu de mal à comprendre que les mêmes personnes qui s'opposent – légitimement – à la Gestation Pour Autrui en arguant que « le corps n'est pas une marchandise » et qu'il faut s'opposer à « la marchandisation de l'humain » soient si tolérantes, voir si favorables, à la prostitution et ne puissent aborder la question, par un étrange retournement mental, que sous un angle purement « libéral libertaire ». Sur ce sujet, il serait impérieux et inévitable de « laisser faire, laisser aller », et tous ceux qui ne partagent pas cet axiome sont dédaigneusement désignés comme des pisses-froid et des puritains névrosés.

    Il est vrai que cela permet de jouer les affranchis à bon compte. Pourtant c'est un peu léger, car la prostitution ce n'est pas de la joyeuse gaudriole, de la gauloiserie rabelaisienne et du youp la boum dionysiaque. C'est avant tout de la misère, d'un côté comme de l'autre de l'échange commercial. Et rien que cela mérite mieux que des remarques égrillardes et des exclamations définitives du genre « ça a toujours été comme ça » et « de toute façon, on n'y peut rien ! ».

    La prostitution, c'est aussi de la criminalité, des réseaux internationaux mafieux basés sur la violence, le rapt, le viol et la drogue. Une situation qui exige une réponse politique et pénal au-delà de toute considération de morale ou de féminisme. Une réponse qui passe notamment, pour être efficiente, par le retour des frontières et la le contrôle strict de l'immigration, ce que, bien sûr, une Vallaud-Belkacem ne pourra jamais reconnaître.

    Évidemment, l'hypocrisie prohibitionniste du gouvernement est absurde mais l'angélisme des petits bourgeois droitards qui n'ont toujours pas fini de se tirer la nouille sur « Nana » et des images de bordels idylliques où ils pourraient croiser leur évêque, leur cousin ou leur général et tromper Marie-Amélie sans risque sanitaire – comme au bon vieux temps - est tout aussi insupportable. La prostitution est un sujet trop sérieux pour être laissé aux viragos « socialistes » tout autant qu'aux pétitionnaires médiatiques en manque de publicité.

    Quand à considérer que les attaques contre la prostitution seraient des assauts lancés contre la « virilité » et ses exigences phalliques, c'est tout de même avoir une vision bien basse et maladive de ces deux concepts. Car ce qui se joue entre les cuisses des professionnelles de la vidange tarifée c'est plutôt la résolution des affres de la sous-virilité et des pulsions contrariées, honteuses ou maniaques.

    La prostitution est un « fait de société » qui doit être encadré et limité par l'Etat afin de rester un « artisanat » marginal, basé, autant que faire ce peu, sur le volontariat, et non pas une nouveau « secteur d'activité économique », totalement banalisé et intégré au système libéral, simple nouvelle part de marché de l'industrie du divertissement, comme cela peut être la cas en Espagne ou en Allemagne où les « maisons closes » et autres « Eros center » ne sont rien d'autre que des usines à foutre soumises à la même logique du rendement et du stakhanovisme que n'importe quelle activité capitaliste.

    (A moy que chault ! , 31 octobre 2013)

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  • Les snipers de la semaine... (71)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur le site du Nouvel observateur, François Bazin exécute froidement Hollande et son absence de politique. Quand même les journaux de gauche s'y mettent...

    Panne tragique à l'Elysée

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    - sur l'Express, Jérôme Dupuis allume Frédéric Mitterrand, qui vient de publier La Récréation, le journal de ses trois années passées au Ministère de la Culture...

    Frédéric Mitterand, la politique et les jolis garçons

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  • L’école fabrique à la chaîne des narcissiques immatures...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist à Nicolas Gauthier et publié sur Boulevard Voltaire. Alain de Benoist y évoque la question de l'éducation et de l'école...

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    L’école fabrique à la chaîne des narcissiques immatures

    La réforme scolaire, c’est le mistigri que se refilent tous les ministres de l’Éducation nationale depuis des décennies, sachant que la dernière à peu près aboutie fut celle de René Haby, en 1974. Faut-il donc réformer notre système éducatif ? Et si oui, en quel sens ?

    Je crois malheureusement que ce système est devenu irréformable. L’homme est, à la naissance, un être inachevé. Pour se parfaire, il a besoin d’acquérir des connaissances et un savoir-faire. Il y avait autrefois diverses manières d’acquérir connaissances et savoir-faire. Aujourd’hui, il n’y en a plus qu’une : l’école. Or, l’école est désormais plongée dans une crise généralisée. Beaucoup se bornent à constater des pathologies quotidiennes (violences, drogue, « incivilités », baisse de niveau, etc.) qui ne sont que des épiphénomènes. D’autres, non sans raison, dénoncent le centralisme étatique, l’inefficacité bureaucratique du « mammouth » de l’Éducation nationale, les aberrations du « pédagogisme » ou la croyance selon laquelle tout le monde peut suivre une scolarité poussée jusqu’au niveau universitaire. Mais c’est encore s’en tenir à la surface des choses. L’école est toujours le reflet de la société, en même temps qu’elle la renforce en reproduisant ses traits essentiels. La réforme du système éducatif est en ce sens indissociable d’un changement radical de société.

    À quoi sert ou devrait servir l’école ? Apprendre à lire, écrire et compter ? À réfléchir ? Ou à éduquer les citoyens, charge naguère dévolue à la famille ? Sachant que si l’on parle désormais d’ « Éducation », on se contentait naguère de simple « Instruction »

    L’idéal qui visait à « transformer l’homme » par l’éducation (à « régénérer l’humanité » par le « perfectionnement général de l’espèce », comme disait Condorcet) a de toute évidence fait faillite. Celui, plus modeste, qui visait à transformer les individus en citoyens (« c’est l’éducation qui doit donner aux âmes la forme nationale », assurait Rousseau) a pareillement échoué. Au moins ces deux idéaux reconnaissaient-ils la nécessité d’apprendre et de transmettre. C’est cette nécessité qui est aujourd’hui en question. L’école peut-elle transmettre (des noms, des récits, des symboles, des obligations, une histoire) dans un monde qui ne veut plus transmettre, mais seulement communiquer ? Ce sont bien les finalités de l’acte d’apprendre qui ont changé.

    Mais il faut aller plus loin. L’enseignement privé a toujours été, en grande partie, un enseignement confessionnel. Il le demeure, sauf que la religion de l’économie a remplacé les autres – et que, sous son influence, l’école publique se privatise à son tour. Au fur et à mesure que la logique du capital étend son emprise, l’école devient de plus en plus l’antichambre du cabinet d’embauche. Les parents sont les premiers à croire qu’on va à l’école pour apprendre ou trouver un métier, ce qui n’a jamais été le but de l’école. La conséquence oui, mais pas le but. L’éducation est alors perçue comme processus d’entrée sur le marché, perspective purement utilitaire selon laquelle la formation dispensée aux élèves doit être considérée avant tout comme un investissement économique.

    L’école, dans le meilleur des cas, n’est plus alors que le moyen d’inculquer des recettes – le savoir en étant une parmi d’autres – permettant d’être le plus performant possible. On cherche donc à accumuler des connaissances « utiles », plutôt qu’à acquérir une formation ou une culture. Ne parlons même pas de réflexion ou de pensée critique. L’école ne remplit plus son rôle ? Du point de vue de l’idéologie dominante, elle le remplit au contraire parfaitement. La réflexion constitue une entrave à la consommation, qui exige des individus sans repères. Il est donc nécessaire que les individus soient dissuadés de réfléchir, tout comme il est nécessaire que l’enseignement de l’histoire ne les pousse plus à s’identifier au passé national. L’école s’y emploie à merveille en fabriquant à la chaîne des enfants à la fois informes et prodigieusement conformes, c’est-à-dire des narcissiques immatures.

    Quant à la famille, il y a longtemps qu’elle n’est plus le lieu où l’on naît, où l’on apprend, où l’on travaille et où l’on meurt. Depuis le XIXe siècle, l’État est venu la concurrencer sur tous les plans. Dès l’instant que l’on a placé les bébés à la crèche, les enfants à l’école, les malades dans les hôpitaux, les parents sur leurs lieux de travail et les personnes âgées dans des résidences spécialisées, elle a perdu ses fonctions essentielles. En devenant une structure privée, elle s’est dissoute comme réalité sociale pour devenir un simple lieu de convivialité affective, qui n’aide plus les individus à se construire de façon autonome ni à jouer leur rôle dans la société. On ne la fera pas renaître avec des incantations ou des slogans. La seule façon de lui redonner un sens est de la réinsérer dans un milieu social lui-même signifiant. L’avenir de la famille passe par la réanimation du social.

    L’un des débats de la rentrée, c’est la réforme des rythmes scolaires. Quatre jours pleins ou quatre et demi en semaine ? Week-end laissé au repos familial ? Ou attendre la semaine des quatre jeudis ?

    La réforme des rythmes scolaires à l’école primaire, avec une semaine de quatre jours et demi, n’est pas en soi une mauvaise chose. Vincent Peillon semble avoir voulu s’aligner sur le « modèle allemand » (qui a cependant aussi révélé ses limites) : disciplines scolaires le matin et activités culturelles et sportives l’après-midi. C’est ce que réclamaient depuis longtemps la plupart des spécialistes des rythmes biopsychologiques chez les enfants. Le problème, c’est que cette réforme n’a pas été suffisamment pensée et qu’on peut à bon droit s’interroger sur les activités dites « périscolaires ». Elles risquent en effet de recouvrir tout et n’importe quoi, du plus valable au plus farfelu, et d’être mises en œuvre par des « animateurs » formés on ne sait où et par on ne sait qui, qui seront en outre majoritairement issus des « quartiers » pour les raisons que l’on sait…

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier, (Boulevard Voltaire, 29 octobre 2013)

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  • Une petite lobotomie, ça vous tente ?...

    Les éditions J'ai Lu rééditent en format poche TV lobotomie - La vérité scientifique sur les effets de la télévision, un essai de Michel Desmurget publié initialement en 2012 chez Max Milo. Docteur en neurosciences et directeur de recherches à l'INSERM, Michel Desmurget est également l'auteur de Mad in USA - Les ravages du modèle américain (Max Milo, 2008).

     

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    " Sophie, 2 ans, regarde la télé 1 heure par jour. Cela double ses chances de présenter des troubles attentionnels en grandissant.

    Lubin, 3 ans, regarde la télé 2 heures par jour. Cela triple ses chances d’être en surpoids.

    Kevin, 4 ans, regarde des programmes jeunesse violents comme DragonBall Z. Cela quadruple ses chances de présenter des troubles du comportement quand il sera à l'école primaire.

    Silvia, 7 ans, regarde la télé 1 heure par jour. Cela augmente de plus d'un tiers ses chances de devenir une adulte sans diplôme.

    Lina, 15 ans, regarde des séries comme Desperate Housewives. Cela triple ses chances de connaître une grossesse précoce non désirée.

    Entre 40 et 60 ans, Yves a regardé la télé 1 heure par jour. Cela augmente d'un tiers ses chances de développer la maladie d'Alzheimer.

    Henri, 60 ans, regarde la télé 4 heures par jour. René, son jumeau, se contente de la moitié. Henri a 2 fois plus de chances de mourir d'un infarctus que René.

    Chaque mois, les revues scientifiques internationales publient des dizaines de résultats de ce genre. Pour les spécialistes, dont fait partie l’auteur, il n’y a plus de doute : la télévision est un fléau. Elle exerce une influence profondément négative sur le développement intellectuel, les résultats scolaires, le langage, l’attention, l’imagination, la créativité, la violence, le sommeil, le tabagisme, l’alcoolisme, la sexualité, l’image du corps, le comportement alimentaire, l’obésité et l’espérance de vie.

    Ces faits sont niés avec un aplomb fascinant par l’industrie audiovisuelle et son armée d’experts complaisants. La stratégie n’est pas nouvelle : les cigarettiers l’avaient utilisée, en leur temps, pour contester le caractère cancérigène du tabac... "

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  • « J'entends l'alouette chanter... »

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Bernard Lugan, qui a été réalisé par Le Rouge et le Noir, gazette-en-ligne catholique d’information, d’analyse et de réflexion. Ce site, le lendemain de la publication du texte de cet entretien, a fait l'objet d'une attaque destructrice qui l'a rendu indisponible. Certaines analyses dérangeraient-elles ?...

     

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    « J'entends l'alouette chanter... »

    Corsaire : Bernard Lugan, bonjour, et merci beaucoup de prendre le temps de répondre à nos questions. Commençons notre entretien par un fait brulant d’actualité.
    Quelle analyse faites-vous de l’actualité migratoire à Lampedusa ? Quelles en sont les causes profondes ?
    Plus largement, de quelles options disposent les nations européennes – et notamment la France – pour éviter le scénario catastrophique du Camp des Saints ?

    Bernard Lugan : Le drame de Lampedusa est une conséquence directe du renversement du colonel Kadhafi devenu un partenaire, pour ne pas dire un allié, dans deux combats essentiels : la lutte contre le fondamentalisme islamiste qu’il avait entrepris d’éradiquer en Libye et la lutte contre l’immigration clandestine transitant par la Libye. Aujourd’hui, les islamistes ont pris le contrôle du trafic transsaharien, dont celui des migrants.
    Le drame de Lampedusa nous plonge directement dans le « Camp des Saints » de Jean Raspail. Ce livre prophétique, puisqu’il date de 1973, décrit l’implosion des sociétés occidentales sous le débarquement de milliers de clandestins arrivés sur des navires-poubelle. Clandestins devant lesquels toutes les institutions s’effondrent en raison de l’ethno-masochisme des « élites » européennes déboussolées par un sentimentalisme qui a pris le pas sur la raison et même sur les instincts vitaux. Relisez le « Camp des Saints », tous les personnages du livre revivent actuellement devant nous dans les médias, à commencer par ces clercs pour lesquels, plus le prochain est lointain et plus il semble devoir être aimé… aux dépens des siens.

    Corsaire : Les révolutions arabes ne sont pas la victoire démocratique que les media européens espéraient. Les pays du Maghreb ou l’Egypte sont-ils faits pour le modèle démocratique que l’Occident rêve de leur imposer ? Quelle est l’alternative réaliste, dans ces pays, à la politique islamiste ?

    Bernard Lugan : De l’Egypte au Mali et à la Libye, nous assistons actuellement à la fin du règne des principes philosophiques occidentaux qui, depuis plusieurs décennies, tuent l’Afrique à petit feu. En Libye, au nom des « droits de l’homme », nous avons chassé un dictateur, avec pour résultat l’anarchie et comme solution nous proposons la démocratie alors que le pays est construit sur une base tribale… Au sud du Sahara, nos « élites » ne veulent toujours pas admettre que le nœud du problème est ethnique comme je l’ai montré dans mes livres et là encore ils n’ont qu’un remède à proposer : la démocratie individuelle alors que toutes les définitions sociologiques sont communautaires.

    Corsaire : Vous mettez toujours en avant la notion de différence que vous opposez à l’universalisme. Pouvez-vous expliquer ?

    Bernard Lugan : Deux remarques : primo je raisonne en anthropologue, secundo, pour l’ethno-différentialiste que je suis, « différent » n’implique pas de notion de hiérarchie.
    Cessons de nous voiler la face en feignant de croire que les Africains sont des Européens pauvres à la peau noire et qu’il suffirait de noyer l’Afrique sud saharienne sous les aides, pour qu’elle finisse, un jour, par ressembler à l’Europe.
    Pour les élites dirigeantes françaises nourries à la mamelle des révolutions du XVIII° siècle, l’homme est le même partout sous des cieux différents, d’où l’idée française d’assimilation par la culture et par l’adhésion aux principes hérités de la révolution de 1789. Bien différente fut l’approche britannique. Jamais, en effet on ne vit les instituteurs de Sa Gracieuse Majesté tenter d’apprendre aux petits Haoussa qu’ils descendaient de « Guillaume Le Conquérant », alors que leurs homologues français faisaient sérieusement et avec devoir, réciter aux enfants algériens le célèbre « Nos ancêtres les Gaulois ».
    Qu’on le veuille ou non, les Africains sont « autres » comme l’écrivait le Maréchal Hubert Lyautey. Sa phrase exacte était même plus forte. Dite dans le contexte d’impérialisme triomphant et de supériorité coloniale des « années 1920 », elle n’en a que plus de portée :
    « Les Africains ne sont pas inférieurs, ils sont autres. »
    Léon Blum, secrétaire général de la SFIO (Section française de l’internationale ouvrière), autrement dit, le Parti socialiste français et Président du Conseil du gouvernement de « Front populaire » en 1936, déclarait quant à lui le 9 juillet 1925 à la Chambre des Députés :
    « Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture. »
    Tout est dit dans ces deux phrases. D’un côté, Léon Blum, grand homme politique de gauche, socialiste « humaniste », universaliste, imprégné de la culture révolutionnaire française, pétri des idéaux de « 1789 », se croit investi de la mission de les imposer aux autres dans la totale ignorance de ce qu’ils sont et le plus profond mépris de ce qu’ils pensent.
    De l’autre, un officier monarchiste servant la France et non la République- la différence est de taille-, et qui, de par son éducation et ses expériences de terrain, refuse l’universalisme niveleur et se fait le défenseur des cultures et des civilisations de ceux qu’il colonise. Son œuvre marocaine est là pour l’attester.

    Corsaire : Compte tenu de l’identité spécifique de notre Patrie, est-il possible d’assimiler un grand nombre de populations d’origine extra-européenne sur notre territoire ?

    Bernard Lugan : L’unité de la nation française se délite chaque jour un peu plus, l’accélération des phénomènes communautaires démontrant que la France est devenue une juxtaposition de groupes différents du point de vue racial, ethnique, linguistique, religieux, philosophique, politique etc. Ce n’est pas l’Afrique qui suit notre « modèle » mais la France qui se tribalise. Ce qui avait été réalisé quand les immigrants étaient des Européens issus de la même matrice ethno-civilisationnelle, est impossible aujourd’hui, d’où l’utopie de l’assimilation et de l’intégration. Tout cela finira forcément très mal car l’évolution actuelle va contre le principe existentiel de base qui est « un peuple, une terre ».

    Corsaire : Outre vos activités professionnelles et universitaires, vous avez, dans votre jeunesse, milité dans les rangs d’Action française. Le combat monarchiste a-t-il encore une place aujourd’hui ? Ou faut-il que les patriotes se battent en priorité pour la sauvegarde de notre souveraineté, de notre identité et de nos traditions, plutôt que de lutter pour une idée royale que d’aucuns jugent idéaliste ?

    Bernard Lugan : La « République » est à bout de souffle et elle meurt sous nos yeux. Je n’en porterai pas le deuil… mais le problème est qu’elle entraîne la France avec elle.
    Nous vivons une révolution dont nous n’avons pas fini de mesurer les effets et dont le résultat est que, dans les années à venir, l’expression politique va devenir ethnique, comme en Afrique. Les « primaires socialistes » de Marseille l’ont d’ailleurs préfiguré. De grands bouleversements s’annoncent et les vieilles idéologies révolutionnaires triomphantes depuis les deux conflits mondiaux comme l’a magnifiquement expliqué Dominique Venner dans son livre intitulé « Le siècle de 1914 » vont être balayées. Les temps ne sont donc plus aux discussions byzantines sur le « sexe des anges », sur le « drapeau blanc » ou sur tout autre sujet pouvant nous diviser, mais au nécessaire rassemblement avant le combat de survie qui nous attend. Chez les Gaulois, quand un danger mortel menaçait et qu’il fallait oublier les querelles subalternes pour réaliser l’union, des envoyés allaient de village en village arborant la représentation d’une alouette, ce qui signifiait que la mobilisation générale était demandée. Or, en ce moment, j’entends l’alouette chanter…

    Bernard Lugan, propos recueillis par Corsaire (Le Rouge et le Noir, 18 octobre 2013)

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