Les éditions Béliveau, installées au Québec, viennent de publier Géopolitique et cultures - Mentalités, identités, rivalités, un essai de Gérard Montifroy et de Donald William. Professeur de géopolitique au Québec, Gérard Montifroy a publié aux éditions Frison-Roche et chez l'Age d'Homme avec Marc Imbeault, entre 1995 et 2005, une série d'essais de géopolitique particulièrement décapants. Donald William fait partie de cette même école québecquoise et a publié un essai intitulé Le choc des temps (Frison-Roche, 2000).
Les temps changent... la géopolitique aussi.
Cette mutation aura eu pour espace-temps le XXe siècle. À l'origine académique, puis idéologique, le dernier quart du XXe siècle aura vu l'émergence de sa dimension dynamique. C'est pourquoi celle qui se développe en ce début de XXIe siècle s'est éloignée des ambivalences universitaires, de ses pesanteurs et repousse les idées reçues qui entravent les constantes et les variables. La recherche de l'efficacité dans l'analyse se situe au plus près des faits.
Ces faits dérangent les idéologies de la pensée dominante officielle: ils bousculent les tabous. D'un côté, l'idéologie dominante; de l'autre, l'analyse géopolitique. Réagir aux nouvelles données en amont avant les autres, c'est prouver sa capacité d'adaptation et son indépendance: c'est l'actuel défi géopolitique. Il s'inscrit dans un rapport de forces.
Pour les auteurs, le défi était clair: ne pas se raconter d'histoires, mais situer les références pour comprendre les faits dans le temps qui passe.