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  • Quand le crime paie...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte d'Hervé Juvin, publié sur son site Regards sur le Renversement du monde et consacré aux agissements criminels de la finance internationale...

     

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    Quand le crime paie

    Le monde de la banque et de la finance va-t-il s’émouvoir des accusations que, dans son dernier livre, John Le Carré porte sur elle ? En bref, et comme le résumait fort bien « le Monde des Livres » ( 6 avril 2011), l’argent de la drogue, des trafics et des mafias aurait sauvé les banques de la faillite en 2008, et plus généralement, en échange de quelles compensations, aurait servi à renflouer un système financier faisant eau de toutes parts. L’accusation n’est pas seulement romanesque. D’abord parce que les livres de John Le Carré ont toujours traduit un solide rapport au réel. Ensuite, parce que ce n’est pas la première fois que les maîtres du jour auraient considéré que l’argent n’a pas d’odeur, surtout quand il s’agit de survivre, eux, leur pouvoir et leurs gains. Surtout, parce qu’elle rejoint l’idée commune ; l’argent, il faut bien le trouver quelque part.

    C’est là précisément qu’il faut arrêter la comparaison, et cesser la spéculation romanesque. S’il est bien possible en effet que tel ou tel établissement ait été tenté de fermer les yeux sur la provenance de fonds qui lui étaient confiés, ou encore d’accueillir favorablement à son capital des actionnaires troubles, ou simplement inconnus, le système lui n’a aucun besoin d’accepter des capitaux, puisqu’il peut les créer. Les crédits font les dépôts. Les promesses de payer valent paiement. Paradoxe ? Non, réalité stratégique à l’œuvre, sachant que la capacité à promettre n’est fonction, en définitive, que de la puissance. C’est en particulier le tour de force des politiques dites de « quantitative easing », consistant, pour les Etats-Unis, à utiliser le privilège exorbitant d’émettre des dollars à un coût pratiquement nul ; 600 milliards de dollars de liquidités ont ainsi été émises par la Federal Reserve depuis l’automne 2010 ( voir l’article de l’Agefi actifs, 14-20 avril 2011) pour l’achat de treasuries, ce qui équivaut à un enrichissement sans cause des établissements bancaires et financiers américains, pour un montant que les mafias auraient du mal à concurrencer ! La Banque centrale européenne n’est pas à l’écart d’une démarche dont l’autre version consiste à accepter de racheter aux banques qui les présentent à ses guichets des papiers financiers de valeur incertaine, à leur valeur d’émission ; peu importe si le marché des investisseurs évalue à 80, à 60 ou à rien ce qui a été émis à 100, la Banque centrale rachète le papier à 100 ! Voilà une autre manière d’émettre de la fausse monnaie, et d’obtenir par un jeu d’écriture une autre forme de création de richesse, équivalent ici à un crédit gratuit, pour des montants supérieurs à tout ce que l’argent sale pourrait apporter dans les comptes des banques.

    Voilà pourquoi il n’y a guère besoin de l’argent du crime pour que la bulle financière se regonfle et que les acteurs des marchés financiers retrouvent leur superbe. Les techniques de refinancement permettent assez bien de faire disparaître la réalité des prix, comme la titrisation avait merveilleusement permis de faire disparaître la réalité des risques. Voilà aussi pourquoi, à l’évidence, les affaires monétaires et financières sont devenues des affaires stratégiques, de la plus haute importance pour la conduite des Nations, la confiance des individus et l’autonomie des peuples. Car ce n’est pas parce qu’elle n’a pas eu besoin de l’argent de la drogue et des mafias que la banque et la finance ne posent pas des questions de sécurité collective, de paix, et de sûreté. Les émeutes de la faim l’ont dit dès 2007 et commencent à le répéter ; la volatilité des prix tue. La paupérisation accélérée d’une partie de cette « classe moyenne » européenne qui croyait que les engagements étaient faits pour être tenus, va le dire bientôt ; la rupture du pacte social imposée par les marchés se paie. Et la réduction de la démocratie à l’accessoire – votez, nous nous occupons de ce qui compte vraiment ! – elle aussi se paiera, se paie déjà, dans les urnes et dans les rues. C’est que les peuples d’Europe ne sont pas dupes ; rarement un si petit nombre d’hommes aura autant nui à un si grand nombre, rarement une telle impunité aura été assurée à la mafia mondialiste des hedge funds, des intermédiaires financiers et des fabricants de prix de marché, rarement une telle captation publique aura été consentie à un si évident groupe de prédateurs. L’histoire l’enseigne ; quand quelqu’un prétend faire le travail de Dieu, il faut l’éliminer sans recours et sans délai. Le crime de démesure était le premier péché des Grecs. Que l’avons-nous oublié ?

    Tout regard sur les politiques des banques centrales, sur les décisions publiques de sauvetage des systèmes bancaires, sur l’organisation des marchés financiers, révèle à quel point les unes et les autres ont été les moyens d’enrichissement sans cause, d’acquisition d’actifs qui ne seront jamais payés, de détournement d’autres actifs, de destruction de la confiance et de mise sous dépendance de populations et de régions entière. Qui a dit que la finance de marché n’était pas stratégique ? Les Chinois semblent avoir bien compris ce que les Américains savaient déjà, à l’école il est vrai des Britanniques ; il est peu de gains de guerre que la finance de marché ne permette pas d’obtenir, sans la guerre. Affamer des populations ennemies ; se rendre maître des actifs stratégiques ; détruire des monnaies concurrentes ou rivales ; ruiner la foi publique, la confiance dans les engagements de long terme ; amener des systèmes sociaux à l’éclatement ; imposer la loi des investisseurs et des gérants, la loi universelle du plus fort rendement du capital investi, c’est-à-dire parachever la colonisation de la planète par la loi du capital, que le droit prépare, organise, et rend irrésistible ; drôle de paix, qui voit des situations d’appauvrissement et de déclassement, des mises sous dépendance et des ruines collectives comme seules les guerres avaient su les déterminer auparavant, tout cela au nom du développement, de la croissance et du Bien !.

    Face à ces situations, qui n’épargnent pas l’Europe, qui guettent l’Europe, l’historien rappelle que les prêts financiers non remboursés, d’Haïti à Madagascar et aux Philippines, ont été une constante raison de guerres et de colonisation. Le financier assure que rien n’a d’importance, tant que les affaires marchent. Le politique sera plus direct. Une partie de l’activité financière est à ranger parmi les activités criminelles, parce que leurs conséquences sont criminelles. Le déport magistral de richesse et de revenus vers la finance de marché est un enrichissement sans cause. Les facilités données aux établissements pour se refaire et continuer est un abus de biens publics. Les émissions de monnaie sans contrepartie sont une agression contre les autres monnaies, une OPA sur tous les actifs libellés dans ces monnaies, l’équivalent d’une agression contre les autres Nations souveraines. La volatilité des prix de la terre, des récoltes, de l’eau et de l’énergie, tue. Et les facilités de refinancement accordées par prise en pension de titres sans prix, sont une atteinte à la foi publique. Elle condamne l’avenir. Sans parler des situations de conflits d’intérêt systématiques en pareille situation, et des informations d’initiés abondamment utilisées. L’ensemble pose un tout autre problème, celui de la dérive criminelle de toute activité humaine sortie d’un territoire, d’une limite et du réel. Il suggère quatre décisions urgentes, nécessaires, vitales :

    -la suppression des opérations de marchés dérivés par compensation des positions prises ;

    -la séparation totale des opérations de dépôt-crédit et des opérations de marché, ces dernières ne disposant d’aucune garantie publique ;

    -la suppression de l’anonymat des acteurs des marchés, par les mécanismes de trustees et de nominees, aucune opération n’étant admise si l’opérateur final n’est pas identifié.

    -la renationalisation des Bourses, activité garante de la foi publique.

    Urgentes, nécessaires, exclues… N’est-ce pas le paradoxe de la situation politique actuelle, de l’affaiblissement de l’Etat et de l’épuisement des peuples, que des constats aussi aisés, des perspectives aussi graves, et un consentement aussi étendu à l’incapacité d’agir ? Et n’est-ce pas l’étonnement du présent ; la réalité dépasse la fiction ?

    Hervé Juvin, 15 avril 2011

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  • Sciences : la boîte de Pandore ?...

    Le nouveau numéro de la revue Rébellion (n°47) comporte un dossier consacré aux sciences et aux techniques et, notamment, aux nanotechnologies. On y trouvera aussi un entretien avec Alain de benoist sur la question animale et la place de l'homme dans la nature.

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    Au sommaire :

    Editorial

    Le crépuscule de l’Odyssée


    Sciences et capitalisme

    >La science en péril

    >La question de la science

    >Courte réflexion sur la science et le cas du « nanomonde »

     

    >Les Nanotechnologies : Aux frontières du réel ?

     

    Entretien

    Des animaux et des hommes, entretien avec Alain de Benoist

     

    Chronique des livres

    Des animaux et des hommes. La place de l’homme dans la nature d’Alain de Benoist

    Clelia ou le pouvoir des prêtres, de Giuseppe Garibaldi

     

     

    Disponible contre 4 euros à l'adresse :

     

    Rébellion C/O RSE

     

    BP 62124 - 31020 TOULOUSE Cedex 02 FRANCE

     

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  • Mort de Ben Laden : le point de vue de Tariq Ramadan...

    Vous pouvez visionner ci-dessous une intervention du théologien musulman Tariq Ramadan sur I télé à propos de la liquidation de Ben Laden par les forces spéciales américaines. Une analyse qui ne manque pas de pertinence...

     

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  • Des petites fleurs rouges devant les yeux...

    Sous le titre Des petites fleurs rouges devant les yeux, les éditions de la Table ronde, publient dans leur collection de poche, La petite vermillon, un recueil de nouvelles de Frédéric H. Fajardie, judicieusement sélectionnées par Jérôme Leroy et Sébastien Lapaque. Mort en 2008, l'auteur de La nuit des chats bottés, mais aussi de Jeunes femmes rouges toujours plus belles ou d'Un homme en harmonie, peut légitimement être considéré comme un des maîtres du néo-polar français avec Manchette ou A.D.G.

     

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    "«Frédéric H. Fajardie fait de la nouvelle noire une technique de braconnage sur d'autres terres que celles du polar : autobiographie, écrit de combat, Polaroid historique, réalisme magique, fantaisie surréaliste, utopie politique. Puisque nous cherchons à définir sa place exacte dans l'histoire littéraire du XXe siècle, force est de constater que les trente-trois nouvelles que nous présentons ici le placent très haut. Fajardie, c'est beaucoup plus que Fajardie.»

    Les écrivains Sébastien Lapaque et Jérôme Leroy revendiquent avec éclat l'influence que le maître du néo-polar, disparu en 2008, a exercée sur eux. Aussi, leur anthologie, réunissant des fictions courtes représentatives de toutes les périodes de Frédéric H. Fajardie et de tous les genres qu'il a abordés, constitue-t-elle une forme d'hommage."


     

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  • Ben Laden... L'enfumage continuerait-il ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Jean-Paul Baquiast, cueilli sur le site d'Europe solidaire, à propos de l'opération d'élimination de Ben Laden (?) par les forces spéciales américaines...

     

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    Ben Laden... L'enfumage continuerait-il ?
    On ne peut que trouver suspecte la vague de pro-américanisme et d'atlantisme qui se déploie en Europe à la suite de l'annonce par Barack Obama de la mort de Ben Laden. Il semble que les Européens n'attendaient que ce prétexte pour redonner à l'Amérique toute leur confiance comme leader du monde dit occidental.
    Le récit traditionnel (narrative) quasi-hollywoodien auquel nous sommes habitués depuis la seconde guerre mondiale peut ainsi reprendre toute son efficacité. Finis les doutes sur l'affaissement de la puissance américaine, sur l'incapacité personnelle de Barack Obama à se comporter en grand leader global. Les sacro-saintes forces spéciales américaines, face auxquelles aucun lieu au monde ne peut se prétendre hors de portée, ont enfin abattu celui qui avait défié l'Empire.

    Peu importe que ce défi ait duré plus de dix ans, ait entraîné trois guerres censées faire disparaître la « terreur » qu'il inspirait, peu importe que Ben Laden (ou un personnage portant son nom) ait vécu assez tranquillement près d'Islamabad, à Abbottabad, ville située à une cinquantaine de km de Rawalpindi, le centre de l'establishment militaire Pakistanais, avec inévitablement la complicité du Pakistan, bien plus préoccupante au plan géostratégique que les attentats qu'auraient pu encore provoquer Ben Laden. L'Amérique telle Zorro est revenue, nous sommes tous de nouveau des Américains. Laissons donc ce grand chef de guerre qu'est Obama continuer à mener sa guerre en Afghanistan (en y engluant les Européens), face à un Karzai et à un gouvernement pakistanais ne voyant que des avantages à la poursuite de cet engluement occidental.

    Les risques terroristes qui menacent les Européens ne diminueront pas d'un cran avec la mort de Ben Laden. Ces risques sont indiscutables, mais tout à fait dans la norme, si l'on peut dire. Aujourd'hui les tentatives de destruction par l'intérieur sont quasiment systèmiques. Toute organisation un tant soit peu ordonnée génère en son sein ou à ses frontières des agents quasi viraux s'attachant à l'empêcher de fonctionner. A une toute autre échelle on le voit tous les jours en constatant les agressions subies par les utilisateurs du web ne songeant qu'à utiliser tranquillement les ressources du réseau. Mais dans ce cas, les utilisateurs du web ne peuvent attendre de défense que des anti-virus qu'ils mettront eux-mêmes au point. Il serait très imprudent qu'ils s'en remettent à l'aide des services de lutte contre le cyber-terrorisme proposés par la CIA ou la National Security Agency.

    Or face aux nouveaux risques, qu'ils soient terroristes, financiers, économiques, environnementaux , les Européens plus que jamais n'ont de secours à attendre que d'eux-mêmes, de leurs investissements, de leur travail. Moins que jamais, l'Amérique ne pourra se positionner vis-à-vis d'eux en leader du monde libre. Il est urgent que les Européens s'en rendent compte car, après la « guerre contre la terreur », progressivement tombée en désuétude, l'Amérique est en train de s'inventer de nouveaux ennemis pour tenter de fédérer autour de ses intérêts les pays tentés de se détacher d'un Empire en voie d'affaiblissement sur de nombreux fronts.

    C'est le cas notamment de la supposée menace représentée par l' « arrogance chinoise » contre laquelle, par exemple, Washington voudrait bien mobiliser l'Inde, sans succès jusqu'ici – comme elle tente de le faire avec l'Europe. Or que ce soit dans le cas des relations avec la Chine comme dans celui des relations avec la Russie, une Europe qui serait unie et solidaire n'aurait pas besoin de l'Amérique ni pour la représenter ni pour la défendre

    Avoir dans des conditions d'ailleurs plus qu'étranges réussi à supprimer le pantin Ben Laden ne devrait donner aux Américains, que ce soit au plan diplomatique ou économique, aucun droit à prétendre reprendre un leadership mondial. C'est à nous de nous organiser et de nous renforcer.

    On notera, petit événement mais significatif, que le même jour où l'on annonce la mort de Ben Laden, quelques Européens il est vrai encore bien isolés viennent de proposer la mise en place d'un Réseau européen de réflexion géopolitique , dont les premiers pas peuvent être suivis sur un blog dédié (voir l'adresse en note ). Ses promoteurs espèrent y rencontrer prochainement les habitués de ce site.

    Jean-Paul Baquiast (Europe solidaire, 2 mai 2011)

     
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  • Télés, bagnoles et autres prothèses du sujet moderne...

    Les éditions érès viennent de publier dans leur collection Humus-philo, dirigée par Dany-Robert Dufour, un essai de Jean-Jacques Delfour, intitulé Télé, bagnoles et autres prothèses du sujet moderne. L'auteur, ancien élève de l'Ecole Normale supérieure, est professeur de philosophie et tient un blog, Philiosophie du visible, qui mérite d'être visité.

     

     

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    "Deux grandes machineries modernes suppléent aujourd'hui notre pouvoir être défaillant : les télévisions (la télé, l'internet, le téléphone et la myriade de technopodes récents) et la « bagnole ». Ces deux technologies et les pratiques qui les accompagnent ont modifié l'existence contemporaine à une profondeur difficile à estimer : elles font l'objet d'un discours tour à tour dépréciatif, laudatif, manichéen ou dépourvu de charpente analytique.

    Or, ces objets technologiques influencent les conditions sociales de la vision et du mouvement corporel, la connaissance, l'action et l'affectivité. Ils génèrent des expériences de microtyrannies disséminées et discrètes. La subjectivité, que la grande fable de la modernité décrit comme une puissance de penser et d'agir souveraine, librement appuyée sur ses facultés propres, est en réalité arrimée corps et âme à ces machineries dont il importe de décrire les effets psychopolitiques à travers des analyses détaillées et corrosives.

    La symbiose affective, sensorielle, intellectuelle avec les télévisions et les bagnoles tend à produire une toxicomanie technologique plus répandue que les addictions chimiques. Une nouvelle humanité émerge, caractérisée par un déchaînement pulsionnel, un amour de la surexcitation et un désir de tyrannie. Bienvenue dans le nouveau monde télé-bagnolique !"

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