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thomas mann

  • Julien Freund et Oswald Spengler...

    Nous signalons aux lecteurs intéressés par la pensée et les écrits de Julien Freund et d'Oswald Spengler la parution de deux revues.

    La Revue des deux Mondes, dans son numéro du mois de mai 2023, à côté d'un dossier sur Nietzsche en France, publie pour la première fois le texte d’une conférence qu’a donnée en 1976 Julien Freund après le vote le 10 novembre 1975 d’une résolution des Nations unies assimilant le racisme au sionisme.

     

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    Par ailleurs, dans la nouvelle trimestrielle revue Huis clos, Max Goldminc publie les traductions inédites d'un article de Thomas Mann sur Spengler et de plusieurs pages des Carnets  de ce dernier.

    À ce jour, la revue est disponible uniquement dans 4 librairies parisiennes : L’extrême contemporain (75003), Les Éditions de la Différence (75006), L’Harmattan (75005), et à L’odeur du Book (75018).

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  • D'Annunzio le Magnifique...

    Les éditions Grasset publient cette semaine D'Annunzio le Magnifique, une biographie signée par Maurizio SerraÉcrivain et diplomate, Maurizio Serra est déjà l’auteur de plusieurs ouvrages comme Les Frères séparés. Drieu la Rochelle, Aragon, Malraux face à l’histoire (La Table ronde, 2011), Malaparte, vies et légendes (Grasset, 2011) ou Une génération perdue - Les poètes-guerriers dans l'Europe des années 1930 (Seuil, 2015).

     

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    " On a du mal à concevoir aujourd’hui que Gabriele D’Annunzio (1863-1938)   fut l’écrivain-personnage le plus entouré, le plus imité, le plus jalousé de son temps. Henry James, Shaw, Stefan George, Heinrich et Thomas Mann, Karl Kraus, Hofmannsthal, Kipling, Musil, Joyce,  Lawrence, Pound, Hemingway, Brecht, Borges et tous les Français – de Remy de Gourmont jusqu’à Cocteau, Morand, Yourcenar   - trois générations d’intellectuels l’ont lu, étudié et copié, quitte à le renier ou l’oublier par la suite.
    Une légende, noire et rose à la fois, a fleuri abusivement autour d’un homme hors norme, dont le talent protéiforme, l’exceptionnelle vitalité et le courage physique, le goût de se dépasser en tout domaine, évoquent irrésistiblement le Minotaure de Picasso. Ce livre se propose de le faire redécouvrir tel qu’il fut.
    D’Annunzio n’a pas été tour à tour poète, romancier, auteur dramatique, séducteur qui défraya la chronique de son temps, aviateur, héros de la guerre, condottiere, Comandante à Fiume, jusqu’aux dix-sept dernières années de repli volontaire dans son palais du Vittoriale sur le lac de Garde, souvent revêtu d’un froc de bure.  Il fut, du début à la fin, un poète de l’action, composé de tous ces éléments divers, un barde que le mouvement soulève, que le repli paralyse et que l’inertie tue. Non pas un aventurier, mais un véritable prince de l’aventure, précurseur des Lawrence d’Arabie, Saint-Exupéry, Malraux, et Romain Gary, qui se sont inspirés de lui. "

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  • « France is back ! » qu'il dit...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il commente l'actualité de manière décapante...

    Auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), Richard Millet a publié cet automne aux éditions Léo Scheer un roman intitulé La nouvelle Dolorès. Il doit publier en février son journal de l'année 1971 à l'année 1994.

     

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    France is out !

    « France is back ! » clame la propagande macronienne, dans la langue qu’on parle à Davos – celle de la prostitution internationale. En vérité, jamais la France n’a paru plus provinciale, insignifiante, malade – jusque dans ce slogan d’allure trumpienne, par lequel elle cherche à se vendre bien plus qu’à signaler son come back sur la scène politico-économique, dont le précédent tenancier de l’Élysée l’avait fort éloignée.

    C’est donc plutôt « France is out » qu’il faudrait dire, pour tant de raisons, dont la première est la médiocrité, voire le grotesque de son personnel politique. Ainsi n’est-ce pas la France qui est de retour mais bien plutôt les migrants, dont la condition est d’être tellement de retour qu’ils sont toujours là, les autres devenant les mêmes, avec leur cortège de bobos prompts à fustiger la « politique migratoire » de Macron : intellectuels, politiques, artistes, écrivaillons, cultureux, passeurs baba cools qu’on ne distingue plus des mafieux et des jihadistes – cette cohorte occupant le devant de la scène médiatique et de la mauvaise conscience occidentale, sans aller toutefois jusqu’à des actions autres que culturelles. Le symbolique comme effet de vérité, lui, s’est perdu dans le globish qu’on parle à Paris, dans les milieux branchés, comme à Davos, où l’élite est bien loin de celle qui avait inspiré à Thomas Mann sa Montagne magique, l’un des derniers grands romans européens. Cette Europe-là a été mise à mort par le relativisme culturel et le politiquement correct qui continuent de faire des ravages, en France, avec l’opposition à la republication scientifique des pamphlets de Céline et le refus de commémorer l’anniversaire de la naissance de Maurras : espérons cependant que les éditions Laffont ne suspendront pas la publication du volume consacré aux œuvres majeures du penseur nationaliste.

    Ce qui reste de la France relève donc de la muséification et de la disneylandisation, c’est-à-dire, encore une fois, de la prostitution. Le spectacle continue, néanmoins. Il est assuré, à Paris, par Jawad Bendaoud, le « logeur de Daech », qui ne se révèle pas seulement le Djamel Debbouze du jihadisme, mais comme un écrivain en puissance. Écoutez ce qui pourrait être un début de récit digne de Kafka ou de Walser : « J’ai vu un rat à ma fenêtre. Je le regarde, il me regarde. Je prends un morceau de fromage et lui, tranquille, il se met debout en mode “ Donne-moi, file-moi le fromage !” » Je ne plaisante pas : c’est parfait, du point du rythme comme des temps narratifs, avec l’ellipse du verbe « dire » remplacé par « en mode ». Autre exemple, cette fois pour la valeur hyperbolique de la métaphore : « Snoop Dog, il fait des soirées avec Ben Laden ? Est-ce que c’est possible ? Non, c’est impossible. » Et ceci : « C’est comme pêcher une baleine dans une piscine, c’est pas possible. » Voilà qui pourrait être enseigné dans les ateliers d’écriture des maisons d’éditions et des quotidiens qui prétendent apprendre aux imbéciles ce qui ne relève que de l’expérience personnelle.

    Pendant ce temps, l’Irlande prépare un référendum sur l’avortement dont la commission européenne espère qu’il sera positif. Ainsi tuera-t-on des enfants dans l’œuf, pendant qu’en France on découvre, encore une fois, que les vieillards sont toujours plus mal traités dans les Ehpad – ces hospices de vieillards qu’on a rebaptisés « établissements d’hébergement pour personnes âgées et dépendantes ».

    Life is out ! Avis à ceux qui auront échappé à l’avortement. Vous mourrez dans la solitude, la misère et la haine.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 30 janvier 2018)

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  • L'Europe de Weimar...

    Nous reproduisons ci-dessous un article d'Alain de Benoist publié dans le Figaro magazine en 1978 et consacré à l'Allemagne de Weimar...

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    L’EUROPE DE WEIMAR

     

    Il y a décidément une fascination pour Weimar ! Une fascination qui emprunte à l'expressionnisme, au Bauhaus, à Bertolt Brecht, à Marlène Dietrich, au Docteur Mabuse et à L’ange bleu. Mais aussi à Stefan George et à Georg Lukács, à Spengler et Rosa Luxemburg, Alfred Weber et Theodor Adorno, au putsch de Berlin et à la Commune de Bavière, au communisme et aux corps-francs. Pourquoi cette fascination ? Walter Laqueur, professeur d'histoire à Tel-Aviv, directeur de l'Institut d'histoire contemporaine et de la Wiener Library, donne peut-être la réponse quand il dit de la culture de Weimar qu'elle fut la « première culture authentiquement moderne ».

    C'est en effet dans cette République née de la défaite et de l'humiliation nationale produite par le Diktat de Versailles, qui commence en novembre 1918 avec la mutinerie de la flotte de la Baltique pour s'achever en 1933 avec le défilé des chemises brunes sous la Porte de Brandebourg, c'est dans cette société dominée par les partis, marquée par la violence (354 attentats politiques recensés entre 1919 et 1922), l'inflation et le chômage, c'est dans ce tourbillon politique, dans ce chaos économique, que semblent être apparus la plupart des grands courants de pensée, intellectuels et politiques, artistiques et littéraires, dont se nourrit encore notre époque, qu'il s'agisse de l'existentialisme, de l'écologisme, du néo-nationalisme et du néo-marxisme, des mouvements de jeunesse et de la microphysique, du nietzschéisme et de l'Ecole de Francfort, de l'art abstrait et de la musique atonale.

    Mais la République de Weimar n'est pas seulement « moderne » en raison de son extraordinaire densité historique et intellectuelle, qui fait que son nom est désormais associé à ceux, si différents, d'Einstein, Spengler, Brecht, Gropius, Thomas Mann, Moeller Van den Bruck, Fritz Lang, Ernst Jünger, Max Reinhardt, Gottfried Benn, Paul Klee ou Heidegger. Elle l'est aussi, et surtout, par la transformation générale des idées dont elle a été le lieu.

    A partir de 1918-20, on assiste en effet, en Allemagne, à des redéfinitions radicales. Une pléthore d'idées nouvelles font leur apparition, aussi bien parmi les intellectuels « de droite » (dont « à très peu d'exceptions près, souligne Laqueur, aucun ne se rallia plus tard au nazisme ») que parmi ceux « de gauche », tandis qu'en l'espace de quelques mois, les mêmes électorats passent massivement d'un bout à l'autre de l'échiquier politique. Le vocabulaire associe alors les termes les plus contradictoires. On parle de « Révolution Conservatrice » et d'athéisme religieux, de néopaganisme et de marxisme mystique, de Règne et d'Empire, de classe et de nation, de pouvoir et d'utopie. Des hommes classés « à droite », comme Jünger et Moeller Van den Bruck, rêvent d'une alliance des « peuples jeunes » : l'Allemagne et la Russie soviétique. Le gouvernement social-démocrate fait appel aux « ultras » des corps-francs pour rétablir l'ordre à Berlin. Leo Schlageter, jeune résistant exécuté par l'occupant (français) de la Ruhr, est tout à la fois célébré par la droite nationaliste et le parti communiste. « Conservateurs » et « progressistes » se disputent l’idée de révolution et critiquent avec la même virulence l'univers plat et banal (entzaubert, « désenchanté ») de la bourgeoisie. Le tonnerre gronde sur fond de « décadence » et d'« avant-garde ». Berlin s'amuse, mais on se bat aux frontières. Tout s'effondre et tout renaît. C'est l'inter-règne.

    Les hommes eux-mêmes suivent les itinéraires les plus surprenants. Citons le cas d'Edgar J. Jung (né en 1894), ancien des corps-francs, membre du cercle jeune-conservateur de Munich, auteur d'un vigoureux pamphlet contre le « règne des médiocres » (Die Herrschaft der Minderwertigen, 1927), proche collaborateur de von Papen à partir de 1932, assassiné par les nazis en juillet 1934 au moment de la « nuit des longs couteaux ». Ou celui d'Ernst Niekisch (1889-1967), membre du parti social-démocrate en 1917, directeur à partir de 1926 de la revue « nationale-bolchevique » Widerstand, à laquelle collabore Ernst Jünger, condamné sous Hitler à la détention à vie, communiste orthodoxe après la guerre, professeur à Berlin-Est de 1948 à 1954.

    Telle fut la République de Weimar, époque de contrastes et de désespoir, de surenchères et de contradictions, que Georg Lukács, dans sa Théorie du roman, décrira comme le temps de la « culpabilité parfaite » (das Zeitalter der vollendeten Sündhaftigkeit), dans laquelle le poète Gottfried Benn verra en 1955 « les plus merveilleuses années de l'Allemagne », et dont Ernst von Salomon, cité par Dominique Venner dans son remarquable ouvrage sur les corps-francs, dira : « Ce que nous voulions, nous ne le savions pas, et ce que nous savions, nous ne le voulions pas. Pourtant, nous étions heureux dans la confusion, car nous avions la sensation de ne faire qu'un avec notre temps… » (Les réprouvés).

    Si la République de Weimar reste aujourd’hui encore si mal connue, et surtout si mal comprise, c'est précisément – de pair avec ce que Joseph Rovan appelle « l'ignorance des réalités allemandes qui persiste en France » (L'Allemagne n'est pas ce que vous croyez, Seuil, 1978) – parce que cette période ne laisse pas ramener aux schémas classiques auxquels nous sommes habitués, et que pour apprécier et analyser les hommes, les partis, les idées ou les événements qui l’ont illustrée, ces schémas se révèlent inadaptés.

    Mais en même temps, c'est aussi parce qu’elle constitue une sorte d’énigme historique que Weimar reste au cœur de nos préoccupations. Ce n'est pas un hasard si le « culte de Weimar », pour parler comme Laqueur, atteint aujourd’hui son apogée, de Paris à Tokyo et de Rome à New York, au moment où notre univers politique et intellectuel est affecté par de puissants reclassements. Ce n'est pas un hasard non plus si l'on n'en finit plus, en « redécouvrant » Marcuse, Adorno, Rosa Luxemburg ou Wilhelm Reich, de constater que l'essentiel du débat d'idées actuel avait déjà été dit dans le courant des années 1920. Certes, il ne faut pas abuser des analogies historiques. Tout se passe néanmoins comme si Weimar constituait le parfait modèle d’un « entre-deux-temps » à venir. Comme si Weimar était le signe avant-coureur d'un nouvel inter-règne, plus étendu cette fois dans l'espace et dans le temps. Peut-être est-ce le sentiment que l'Europe contemporaine commence à ressembler à une vaste République de Weimar qui crée chez nos contemporains, autour de cette époque, une atmosphère mythique, dépassant de beaucoup les modes et les nostalgies, et qui, séduisant en même temps qu'elle affole, mobilise la sensibilité plus encore que la raison.

    Alain de Benoist (Le Figaro magazine 30 septembre-1er octobre 1978)

    Walter Laqueur, Weimar. Une histoire culturelle de l’Allemagne des années vingt, Robert Laffont, 323 p. ; Dominique Venner, Les corps-francs de la Baltique, Livre de poche, 509 p. ; Volker Hentschel, Weimars letzte Monate, Droste, Düsselforf, 180 p.

     

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  • Les épis mûrs...

    "Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés..." 

    Charles Péguy

     

    Les éditions Le dilettante rééditent dans les prochains jours Les épis mûrs, le second roman de Lucien Rebatet, publié initialement en 1954 chez Gallimard. L'auteur d'Une histoire de la musique (Robert Laffont, 1998) a voulu écrire sous une forme romanesque la biographie imaginaire du musicien de génie qui a manqué à la première moitié du XXe siècle. Cette nouvelle édition est préfacée par Nicolas d'Estienne d'Orves.

     

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    "Rebatet ! Lucien Rebatet ! On entend déjà les commentaires. À quoi bon exhumer, rendre à la lumière, rehausser sur le pavois éditorial, photo d’époque, préface émue et dossier critique, les œuvres de celui qui fut, après avoir bataillé à l’Action française, le porte-plume le plus incisif et vitriolant de la Collaboration intellectuelle. Celui qui, à côté de la grande et déferlante célinienne, sanieuse, somptueuse, offrit, avec Les Décombres un scanner amer de l’avant-guerre et de la défaite de 40, pointant là ce qui, pour lui, était les signes sombres de la décadence française : les politiciens, la démocratie, les juifs. En effet, pourquoi. Parce qu’il y a, à Rebatet, un autre Rebatet. Au publiciste pronazi répond en effet, dès les années trente, un esthète, un amateur encyclopédique de littérature, peinture, cinéma et, avant tout, un musicologue éclairé, ardemment moderniste. Ce dernier, on le trouvera s’exprimant dans l’opulente Une histoire de la musique, mais également dans ces Épis mûrs que Gallimard publia en 1954 et que réédite aujourd’hui Le Dilettante avec une étude du critique musical Nicolas d’Estienne d’Orves. Ce Doktor Faustus (Thomas Mann) à la française déploie pour nous le destin fracassé de Pierre Tarare, rejeton frondeur d’un chapelier et d’une mère anxieuse et surtout, avant tout, génie musical en herbe. Depuis les premiers tapotis prometteurs sur le piano familial jusqu’à l’adoubement solennel de Fauré et d’Enesco, ce roman nous expose la croissance contrariée, l’expansion douloureuse d’un autre Berlioz ou Wagner, infatigable et conscient de son avant-gardisme génial. Une « courbe de vie » endiguée par la férule imbécile du père, troublée par les soubresauts de la sexualité et le traditionalisme, finalement bienveillant, des professeurs. À l’heure de la reconnaissance et de la célébrité internationale, c’est un autre tonnerre qui attend Pierre Tarare : celui de la Première Guerre mondiale. Chronique d’un gâchis dénoncé, ce roman est également une peinture passionnée, et cocasse, des combats houleux de la modernité musicale des années trente. Comment a-t-il pu y avoir des « maîtres chanteurs » à « Nuremberg » ? Telle est toujours la question."

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