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michel geoffroy

  • Face à Donald Trump, raison garder...

    Nous reproduisons ci-dessous une excellente mise au point de Michel Geoffroy, cueillie sur Polémia et consacrée à la fascination exercée par Trump sur une partie de la droite française...

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, ainsi que plusieurs essais, dont La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021), Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021), Bienvenue dans le meilleur des mondes (La Nouvelle Librairie, 2023) et, dernièrement Occident go home ! - Plaidoyer pour une Europe libre (Via Romana, 2024).

     

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    Face à Donald Trump, raison garder

    À lire certains commentaires, on a l’impression qu’en 2024 la droite en France – la plus bête du monde, disait déjà le socialiste Guy Mollet en 1957 – a trouvé son leader, sinon son messie : il s’appelle… Donald Trump. Et Elon Musk est son prophète. Malheureusement, cette droite ne semble pas s’être aperçue que son héros n’était ni français ni européen mais américain : un malentendu de taille !

    Ne pas s’illusionner

    Certes on peut saluer l’allant, la superbe et le courage personnel du futur président américain, qui tranchent avec la triste médiocrité de nos homoncules politiciens.
    Comme on peut approuver son rejet du politiquement correct, de la classe médiatique, des juges politisés ou du wokisme, fléaux qui nous touchent également.
    Et que la gauche l’exècre au moins autant que Poutine ne peut que nous le rendre sympathique.

    Mais ce n’est pas une raison pour prendre les vessies trumpistes pour des lanternes européennes ni, a fortiori, françaises.

    Un inquiétant refus du monde qui vient

    D’abord, le mot d’ordre du trumpisme, c’est MAGA : Make America Great Again ; et non pas make Europe great again ni make France great again. Nuance.

    En outre, vouloir rendre aux États-Unis leur (sur)puissance d’antan ne constitue nullement un objectif anodin à l’âge multipolaire : c’est en réalité une déclaration de guerre implicite contre les États-civilisationnels émergents qui rejettent justement le principe d’une direction américaine du monde. Ce mot d’ordre traduit donc un inquiétant refus du monde qui vient.

    D’ailleurs, Donald Trump promet déjà une avalanche de droits de douane contre la Chine et contre tous ceux qui refuseraient l’hégémonie du dollar dans le commerce mondial. Sans même évoquer ses récents propos sur la nécessité d’annexer le Groenland et Panama ou sur le rattachement du Canada aux États-Unis ! Comme si le suzerain voulait rassembler ses vassaux en vue de la lutte finale.
    Voilà une perspective peu rassurante pour nous.

    Achetez… américain

    De même, s’agissant de l’OTAN, Trump semble n’avoir rien appris, ni rien oublié : il ne remet nullement en cause l’alliance comme instrument politique de la domination américaine sur l’Europe ; il veut seulement que les Européens payent plus, fassent ce que le Pentagone veut, et qu’ils achètent encore plus de matériel américain.

    Mme Lagarde, la très atlantiste directrice générale de la BCE, ne nous dit pas autre chose : il faudrait que les Européens achètent plus de produits américains pour se prémunir d’une guerre commerciale avec l’Amérique [1] ! Il est vrai que Donald Trump assimile l’UE – pourtant totalement libre-échangiste – à une « mini-Chine » qui concurrencerait, évidemment indûment, les États-Unis…

    Voilà qui augure mal de la future diplomatie à notre égard du messie Trump.

    Ukraine : stop ou encore ?

    À droite on compte aussi beaucoup sur le fait que Trump ait promis d’arrêter « tout de suite » la guerre en Ukraine : un discours qui nous change agréablement, certes, de celui des démocrates.
    Mais, justement, on semble oublier chez nous que les promesses électorales n’engagent jamais que ceux qui les écoutent, et cela des deux côtés de l’Atlantique. Roosevelt ne s’était-il pas fait élire sur un programme isolationniste, pour ensuite engager les États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale ?

    En réalité personne ne sait ce qu’envisage vraiment le futur président américain pour mettre fin au conflit russo-ukrainien qui, faut-il le rappeler, profite quand même avant tout aux États-Unis et notamment à son complexe militaro-industriel et à son industrie gazière.

    Et, si l’on prend la peine d’écouter ce que disent vraiment les responsables ukrainiens et russes, on peut sérieusement douter désormais d’une issue rapide au conflit : parce que l’Ukraine ne veut négocier qu’en position de force – ce qui se comprend –, et parce que la Russie n’entend pas revenir sur ses buts de guerre initiaux : neutralisation, dénazification et restructuration de l’Ukraine.

    Bref, pour les miracles, il faudra certainement attendre un peu.

    Un bon prétexte pour la gauche

    Certains à droite comptent aussi beaucoup sur le fait que Trump se soit prononcé contre le wokisme. Alors que la plupart de nos folies idéologiques nous viennent d’outre-Atlantique, on ne peut que se féliciter en effet de ces nobles intentions.
    Cependant, on ne peut ignorer aussi que la gauche européenne tire justement argument de ce qui peut se passer outre-Atlantique pour radicaliser les réformes sociétales chez nous, comme on l’a vu en France avec la constitutionnalisation de l’IVG, par exemple, censée protéger ce « droit » de toute remise en cause future.
    Alors, ne nous réjouissons pas trop vite.

    Trump reste un Américain

    Si d’aventure Donald Trump met en œuvre dans le cadre de son court mandat ce qu’il a promis, il peut remédier en partie au déclin nord-américain. Mais il n’est pas du tout certain que cela nous soit profitable.

    En effet, l’Europe n’existe pas dans la rhétorique trumpienne, sinon comme un marché captif. Et il ne voit la France que comme un parc d’attractions.

    Car Trump reste un Américain qui regarde donc le monde au travers de ses lunettes déformantes : progressistes, capitalistes et puritaines.
    L’affaiblissement du suzerain nord-américain constituait une occasion pour nous de retrouver notre liberté d’action et notre identité de civilisation. Mais, si nous n’y prenons garde, une Amérique MAGA risque de nous éloigner, pour un temps, de cette perspective.

    Michel Geoffroy (Polémia, 3 janvier 2025)

     

    Note :

    [1] « Le Journal de l’Économie » du 29 novembre 2024.

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  • Michel Geoffroy : "Le monde veut se moderniser sans s'occidentaliser"...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Michel Geoffroy à Régis Le Sommier pour Omerta, dans lequel il évoque la place qu’occupe actuellement l’Europe en Occident et son américanisation mortifère.

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, ainsi que plusieurs essais, dont La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021), Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021), Bienvenue dans le meilleur des mondes (La Nouvelle Librairie, 2023) et, dernièrement Occident go home ! - Plaidoyer pour une Europe libre (Via Romana, 2024).

     

                                                 

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  • La chasse aux dépenses nuisibles est ouverte !...

    Le Xe Forum de la dissidence, organisé par la Fondation Polémia se tiendra samedi 16 novembre 2023 à la salle Athènes Service, 8 rue d'Athènes à Paris (9e), à compter de 09 heures 30, sur le thème : 3000 milliards de dette ? Ouvrons la chasse aux dépenses nuisibles !

    Vous pouvez vous inscrire ici.

     

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    Selon l’INSEE, à la fin du premier trimestre 2024, la dette publique s’établissait à 3 159,7 milliards d’euros, soit 110,7 % du PIB, auxquels s’ajoute un déficit annuel de 170 milliards d’euros, soit plus du tiers des dépenses de l’État. Un record absolu. Quand certains parlent d’augmenter des impôts déjà très élevés, d’autres – c’est le cas de Polémia – parlent de chasser les dépenses nuisibles. Et il y en a.

    Programme de la journée

    9h30 - Accueil

    • 10h00 - Michel Geoffroy, polémiarque, essayiste
      De quoi la dette est-elle le nom ? Priorité à la suppression des dépenses non seulement inutiles mais nuisibles.
    • 10h20 - Comment trouver 150 milliards ?
      Vidéo.
    • 10h30 - Philippe Herlin, économiste
      Le coût du parasitisme bureaucratique.
    • 11h00 - Michel Aubouin, ancien préfet
      Les dépenses nuisibles des politiques de la ville et du logement.
    • 11h30 - Lucas Chancerelle, co-animateur d’iMédia sur TV Libertés
      Aides à la presse, ou comment on subventionne les milliardaires et le politiquement correct.
    • 12h00 - Jean-Claude Martinez, professeur agrégé de droit, ancien député européen
      Ce que nous coûte l’Union européenne.
    • 12h30 - Thierry Mariani, ancien ministre, député européen
      L’aide à l’Ukraine, des milliards en pure perte.

    12h45 -14h00 - Pause

    • 14h30 - La France médaille d’or des impôts, des dépenses publiques, de la dette et de l’insatisfaction.
      Vidéo.
    • 14h45 - Carl Hubert, polémiarque, essayiste
      Les subventions aux associations ou comment le contribuable finance le clientélisme ?
    • 15h15 - Xavier Driencourt, ancien ambassadeur
      L'Algérie et les aides aux pays étrangers.
    • 15h45 - Fabien Bouglé, lanceur d’alerte écologiste, essayiste
      Les folies budgétaires de la transition énergétique.

    16h15-17h00 - Pause, forum des livres, signatures-dédicaces.

    • 17h00 - Ce que nous a coûté la gestion du Covid.
      Vidéo.
    • 17h15 -17h45 - Jean-Yves Le Gallou, président de Polémia
      Immigration : coût budgétaire direct, bilan global, charges d’infrastructures.
    • 17h45 - Le cas argentin.
      Vidéo.

    18h00 - Conclusions du Forum

    18h15 - Fin des travaux

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  • Feu sur la désinformation... (487) : Kamala Harris, le naufrage médiatique ?

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Michel Geoffroy et Lucas Chancerelle.

     

                                               

    Au sommaire cette semaine :

    L'image de la semaine :  la vieille France qui progressivement disparaît avec les boulistes qui ont été expulsés par la police à Montmartre !

    Dossier du jour : le traitement médiatique de la présidentielle américaine avec Kamala Harris en difficulté lors de ses interviews et Trump qui prend de l’avance !

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    Pastilles de l’info :

    1) Mort de Yahya Sinouar : le deux poids deux mesures ?
    2) "Violences routières" : la récupération permise ?
    3) Non à l’UE en Moldavie : attaque contre la démocratie ?
    4) Le livre de Jordan Bardella et la censure de l’extrême gauche
    5) Des Nord-Coréens dans l’armée russe ?

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    Portrait piquant (en partenariat avec l’OJIM) : Yves Calvi, un journaliste avec un gros appétit médiatique !

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  • Sus aux dépenses nuisibles !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la nécessaire chasse aux dépenses nuisibles...

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, ainsi que plusieurs essais, dont La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021), Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021), Bienvenue dans le meilleur des mondes (La Nouvelle Librairie, 2023) et, dernièrement Occident go home ! - Plaidoyer pour une Europe libre (Via Romana, 2024).

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    Non aux impôts, oui à l’arrêt des dépenses nuisibles !

    Notre classe politique est en émoi : elle vient de découvrir nos déficits publics et notre endettement. Et même M. Attal qui fut pourtant Premier ministre donne maintenant des conseils d’économies et de réformes à son successeur, qu’il n’a lui-même jamais engagées. Car voici ouvert le concours Lépine du déficit : chacun y va de sa solution miracle pour réduire notre dette et nos déficits. Pour la gauche la cause est entendue : il suffit d’augmenter les recettes, de « faire payer les riches » et taxer les superprofits. On connaît la chanson et ses résultats habituels ! Car pour réduire dettes et déficits il faut d’abord arrêter les dépenses nuisibles, au lieu d’augmenter les impôts et les taxes. Mais pour cela il faut disposer d’une ressource rare en France : le courage politique.

    L’impasse fiscale

    La prétendue solution fiscale de la gauche butte en effet, dans une économie ouverte, dérégulée et mondialisée comme la nôtre, sur le fait que la richesse et les profits peuvent facilement se délocaliser, sans même évoquer l’impact négatif sur la compétitivité nationale d’une augmentation de la pression fiscale ou sociale. Mais la gauche ne comprend rien à l’économie politique.

    En Occident, les acteurs de marché ont en effet acquis la capacité de menacer de retirer leurs capitaux si les États ne font pas en sorte de rendre leurs investissements plus profitables. C’est ce que le sociologue allemand de l’économie Wolfgang Streeck appelle « la crise fiscale de l’État » qui frappe les pays occidentaux[1].

    Fatalement, le levier fiscal conduit alors à concentrer la taxation non pas sur « les plus riches », mais sur les entités ne disposant pas du pouvoir de relocaliser à leur gré leurs actifs : PME, classes moyennes, retraités, petits épargnants, propriétés immobilières, héritiers, automobilistes, consommateurs locaux principalement. Donc, en réalité, sur le plus grand nombre.

    Le gouvernement Barnier semble d’ailleurs déjà tombé dans ce piège puisque, après avoir annoncé un prélèvement exceptionnel et limité sur certains contribuables aisés et sur certains profits, il annonce maintenant une assise fiscale plus large, puis finalement d’autres taxations plus ou moins déguisées.

    Non à la facilité !

    Il est toujours plus facile, en effet, de créer ou d’augmenter une taxe que de diminuer une dépense publique, comme l’a expliqué l’économiste libéral Milton Friedman.

    Selon lui, toute dépense publique implique trois catégories de bénéficiaires très conscients de leur solidarité d’intérêt : les politiques qui l’engagent et en tirent de la notoriété, les bureaucraties qui sont payées pour la conduire et les groupes qui récupèrent à la fin de la manne publique.

    Il s’agit d’une alliance extrêmement solide car les bénéficiaires d’une dépense publique sont bien identifiés, alors que ceux qui la financent sont dilués parmi les contribuables ou les prêteurs. C’est pourquoi Milton Friedman avait intitulé son essai, paru en 1984, La Tyrannie du statu quo[2].

    La « tyrannie du statu quo » s’appuie donc sur le fait qu’il est plus douloureux politiquement de réduire une dépense publique – car on doit s’attaquer frontalement à des bénéficiaires motivés pour conserver leurs acquis – que d’augmenter un impôt ou une dette.

    La spécificité française

    Malheureusement, notre pays a la particularité en Europe de cumuler une fiscalité élevée, une dette publique élevée, des dépenses publiques élevées et une insatisfaction publique élevée vis-à-vis de services publics qui vont se dégradant (école, hôpitaux, infrastructures, notamment).

    Comme le relève André-Victor Robert dans son essai La France au bord de l’abîme, à la différence de ses voisins, notre pays a financé ses dépenses publiques à la fois par l’impôt et par l’endettement, et cela dans des proportions inégalées. Comme l’écrit l’auteur, « on ne pouvait pratiquement pas faire pire ; c’était presque inconcevable d’atteindre un résultat aussi calamiteux et pourtant nos dirigeants l’ont fait[3] ».

    Si l’on ajoute le fait que le solde primaire[4] de nos finances publiques est nettement moins bon que celui de nos voisins, malgré un niveau élevé de prélèvements obligatoires, « la France est à la merci d’une remontée des taux d’intérêt qui l’exposerait à un risque de défaut de sa dette souveraine[5] ».

    Il est donc clair que de mauvais choix ont été faits en matière de finances publiques en France : bravo, les Mozart de la finance ! Le dernier budget excédentaire remonte à 1974, il est en quasi-équilibre en 1980 (avant la victoire de la gauche) ; et en 1980 la dette publique ne représentait que 16,7 % du PIB en France…

    Si l’on ne change pas de trajectoire, il ne restera plus que la spoliation des propriétaires (leur faire payer un loyer fictif, comme certains le préconisent) et des épargnants (comme cela s’est passé à Chypre) pour faire face au service de la dette.

    Les bonnes et les mauvaises dépenses

    L’équilibre des finances publiques ne peut donc se limiter à une question de ressources : il faut prioritairement réduire les dépenses. Oui, mais lesquelles ?

    Contrairement à ce que prétendent certains libéraux fanatiques, toute dépense publique n’est pas nécessairement mauvaise en soi, car l’action publique ne se réduit pas à une simple question de coût. Toute dette n’est pas nécessairement une calamité, si elle reste raisonnable. Et le marché n’est pas la solution à tout.

    Il faut donc distinguer les bonnes dépenses publiques des mauvaises, les dépenses nuisibles.

    Une dépense qui augmente la productivité, la sécurité, l’indépendance de la nation, ou qui sert à financer des infrastructures constitue une dépense publique utile. Et financer des investissements productifs par un emprunt est une bonne solution dans une période de haute conjoncture. C’est ce que notre pays a fait dans le passé en finançant le nucléaire, le plan Calcul, la recherche, l’industrie d’armement ou son réseau d’autoroutes.

    C’est justement là que se situe aujourd’hui la principale faute de nos gouvernants : la dette a ensuite été mal utilisée, principalement pour soutenir le revenu et l’activité de certains et non pas pour investir dans l’avenir. Globalement, malgré un endettement croissant, la capacité productive de la France n’a quasiment pas augmenté de même que sa productivité, après la crise du Covid, à la différence de nos partenaires européens.

    Sus aux dépenses nuisibles !

    À la racine des déficits publics actuels on trouve donc avant tout aujourd’hui en France des dépenses non pas utiles, comme le prétend la propagande officielle envoyée chaque année aux contribuables, mais nuisibles.

    La question ne se réduit pas à celle de l’inutilité des dépenses en effet ; car, pour un politicien, une dépense publique est toujours utile puisqu’elle permet d’acheter des clientèles même au prix de déficits croissants. C’est ce qui s’est passé depuis les années 80 en France, notamment dans le cadre de la fameuse « politique de la ville ».

    C’est pourquoi, vu de nos partenaires européens, en France c’est « en matière de réformes, on en fait trop peu et trop tard, tandis qu’en arrosage de dépenses publiques, c’est trop long et trop longtemps[6] ».

    Alors, qu’est-ce qu’une dépense publique nuisible ? Une dépense qui débouche sur d’autres dépenses mal maîtrisées, une dépense qui génère de la bureaucratie et du parasitisme, une dépense qui contribue à la déconstruction de notre nation, de notre culture et de notre identité, une dépense qui ne contribue pas à l’amélioration du bien public ni à la croissance économique et sociale.

    Ce type de dépense consomme inutilement des ressources publiques qui pourraient être utilisées à de meilleures fins ou tout simplement supprimées, en réduisant les impôts ; et il provoque au surplus des effets néfastes sur le long terme pour la communauté nationale.

    Le forum que Polémia organise à Paris le 16 novembre prochain – « 3 000 milliards de dette – Ouvrons la chasse aux dépenses nuisibles ! » – abordera justement dans le détail différents exemples de ces dépenses nuisibles à la racine de l’explosion de nos déficits et de notre dette : principalement les dépenses liées à une folle politique migratoire ou à la « politique de la ville », les aides inutilement versées à des États étrangers ou à l’UE, les coûts exorbitants de la prétendue « transition énergétique » et les inépuisables subventions versées aux médias de grand chemin ou aux associations militantes.

    Typologie de la nuisance

    Si cette liste n’a qu’un caractère illustratif et malheureusement non limitatif, elle permet cependant de comprendre ce qui provoque le caractère nuisible d’une dépense.

    Les dépenses nuisibles sont d’abord des dépenses découlant de lubies idéologiques et non pas d’un intérêt public réel.

    Les dépenses évoquées lors du forum du 16 novembre découlent ainsi de l’immigrationnisme, de l’européisme, de l’écologisme, du tiers-mondisme ou de l’atlantisme, tous ces fléaux idéologiques qui nous frappent.

    Globalement, une dépense nuisible poursuit toujours un objectif politiquement correct.

    Or, qu’est-ce que le politiquement correct ? L’idéologie qui préconise la déconstruction de notre civilisation et qui promeut un nouveau totalitarisme.

    Par conséquent, toute dépense qui va dans ce sens est par essence nuisible : comme, par exemple, financer les médias de propagande (afin de rééduquer la population), financer des associations sous prétexte de « lutter contre les discriminations » (afin d’interdire toute critique de l’immigration), prendre en charge en totalité les frais de « transition de genre » pour la Sécurité sociale (alors qu’on veut réduire la prise en charge des affections de longue durée), ou bien financer à prix d’or des consultants extérieurs (pour imposer dans les administrations les modes managériales anglo-saxonnes).

    Les dépenses nuisibles croissent toujours, quelle que soit la conjoncture économique ou budgétaire. Car l’idéologie les sanctuarise, bien que l’enjeu budgétaire soit de taille puisque, en la matière, l’unité de compte est le milliard… Pour cette raison, ces dépenses sont toujours considérées comme prioritaires, car on ne saurait s’arrêter sur le chemin progressiste. Et moins les idéologues réussissent à atteindre leurs objectifs, plus il faut continuer dans la même voie en augmentant les dépenses, les taxes et les contraintes, c’est bien connu.

    Nous en avons un exemple avec nos budgets de l’Éducation nationale, de l’Intérieur et de la Justice, en augmentation continue dans notre pays depuis des années malgré des résultats de moins en moins probants[7]. Ou avec l’aide médicale d’État, sanctuarisée par nos prétendues valeurs d’accueil et bien entendu par la pression militante de la gauche et de milliers d’associations.

    En revanche, nos gouvernants n’ont jamais hésité à réduire les moyens des services régaliens, réputés moins sensibles politiquement, comme ceux du ministère de la Défense, par exemple, devenu la variable budgétaire d’ajustement par excellence. Ou de réduire les effectifs hospitaliers même pendant la crise covidienne…

    Les effets pervers des dépenses nuisibles apparaissent toujours sur le tard : bureaucratie, non-maîtrise des coûts, réduction des libertés, chaos social.

    C’est bien pourquoi elles se développent car les politiciens capitalisent sur les seuls effets d’annonce et se moquent de l’avenir. Les effets pervers seront supportés par la population, pas par les politiciens.

    On peut ainsi présenter le soutien à des activités économiques déclinantes comme une préservation de l’emploi, mais à long terme cela a le plus souvent pour effet nuisible de les dissuader de se rénover. Ou oublier qu’une aide sociale durable contribue aussi à enfermer ses bénéficiaires dans la dépendance. De même, subventionner des associations qui « accueillent » les migrants peut passer pour un objectif humanitaire d’insertion, mais cela revient aussi à encourager la poursuite du chaos migratoire avec l’argent du contribuable.

    Mais le système politique postdémocratique n’en a cure : après lui le déluge !

    Du courage !

    Il faut donc faire preuve de vigilance dans l’analyse de la dépense publique.

    Théoriquement, ce devrait être le rôle du Parlement d’effectuer cette analyse critique ; mais on sait qu’il n’en est rien et qu’au contraire les élus de parlements dominés par la gauche, comme c’est le cas en France depuis les années 80, soutiennent toujours les projets dépensiers les plus démagogiques et les plus à court terme.

    Bref, pour faire la chasse aux nuisibles, il faut du discernement et du courage politique. Pas de chance, c’est encore ce qui manque le plus à nos dirigeants aujourd’hui.

    Alors, pour donner des idées à nos politiques, rendez-vous le 16 novembre prochain au Forum de Polémia : « 3 000 milliards de dette – Ouvrons la chasse aux dépenses nuisibles ! »

    Michel Geoffroy (Polémia, 17 octobre 2024)

     

    Notes

    [1] Pas les BRICS qui savent mettre au pas leurs oligarques…
    [2] Friedman (Milton et Rose), La Tyrannie du statu quo, J.-C. Lattès, 1984.
    [3] Robert (André-Victor), La France au bord de l’abîme – Les chiffres officiels et les comparaisons internationales, L’Artilleur, 2024, 22 euros, p. 344.
    [4] Hors intérêts de la dette.
    [5] Robert (A.-V.), op.cit., p. 131.
    [6] L’Opinion du 9 août 2024.
    [7] Il est vrai que le pouvoir macronien ne doit sa survie qu’aux forces de l’ordre.

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  • Feu sur la désinformation... (482)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Michel Geoffroy et Lucas Chancerelle.

     

                                              

    Au sommaire cette semaine :

    L'image de la semaine :  la mission spatiale de SpaceX et l’amertume des médias envers le prodige d’Elon Musk.

    Dossier du jour : le traitement médiatique de la nouvelle tentative d’assassinat contre Donald Trump alors qu’il jouait au golf.

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    Pastilles de l’info :

    1) Salvini victime d’une persécution judiciaire ?
    2) Sarah Knafo dézingue LCI
    3) Sommes-nous racistes ? Le nouveau programme de France Télévisions
    4) BHL toujours sauvé par Arte malgré ses bides !

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    Portrait piquant (en partenariat avec l’OJIM) : Dov Alfon, passé des services de renseignements israéliens à directeur de Libération !

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