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javier portella

  • Une révolte populaire de droite en Espagne...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Javier Portella cueilli sur le site de la revue Eléments et consacré aux puissantes manifestations populaires de droite qu'affronte ces derniers jours le gouvernement socialiste espagnol.

    Directeur d’El Manifiesto et essayiste, Javier Portella écrit régulièrement dans la revue Éléments ou sur les sites de Boulevard Voltaire et Polémia. Il est déjà l'auteur de  Les esclaves heureux de la liberté (David Reinarch, 2012) et N'y a-t-il qu'un dieu pour nous sauver ? (La Nouvelle Librairie, 2021).

     

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    La droite espagnole dans la rue au cri de « L’Espagne est une nation ! Pas une Constitution ! »

    Le peuple espagnol descend dans la rue. Jeunes (beaucoup), vieux (quelques-uns aussi) et personnes de tous âges se rassemblent quotidiennement par milliers, depuis dix jours déjà, devant le siège du Parti socialiste à Madrid et dans les principales capitales de province. Avec une énergie, une vigueur, une rage et une ferveur patriotique qu’on ne leur avait jamais vues à ce point.

    Cela a peu à voir avec les manifestations pompeuses organisées en d’autres occasions par les grands partis du régime, ces hypocrites, ces « collabos » de fait d’un sécessionnisme qu’ils ont été les premiers à encourager ou du moins à tolérer. Ils l’ont fait dès le premier jour, depuis cette année 1978 où, une fois approuvée la nouvelle Constitution offerte comme un cadeau par le franquisme, c’est la Transition qui a débuté, cette chose aussi fatidique qualifiée d’« exemplaire ».

    C’est pourquoi, ces jours-ci, résonnent dans les rues des cris qu’on n’avait jamais entendus. L’un d’entre eux – « L’Espagne est chrétienne ! Pas musulmane ! » – nous ramène, en ces temps du Grand Remplacement, aux jours de la Reconquista. Un autre cri nous reconduit aux combats contre le libéralisme : « L’Espagne est une nation ! Pas une Constitution ! » (Un cri qui est un crachat contre la thèse défendue par de nombreux libéraux selon lesquels la nation espagnole n’existerait qu’à partir de sa première Constitution « démocratique » de 1812). C’est pourquoi aussi, comme si nous étions dans l’insurrection de Budapest de 1956, le drapeau espagnol flotte dans les rues avec un trou au milieu, le blason du régime actuel y ayant été découpé.

    Un régime de plus en plus méprisé

    Mais non, ne vous faites pas d’illusions, mes amis français ! Le régime est méprisé et vilipendé, certes, mais à la façon dont tout régime l’est à l’aube d’une révolte populaire : de façon vague, imprécise, sans programme d’action concret ; sans que l’on puisse dire si la révolte finira par être engloutie, comme souvent, par les maîtres du Système ; ou si, au contraire…

    La seule chose qui est claire, c’est l’atmosphère qui bouillonne, que l’on ressent, que l’on palpe dans la rue. Abstraction faite de la guérilla alors agissante (c’était une autre époque, d’autres gens, d’autres circonstances…), l’atmosphère et la rage actuelles rappellent ce que l’on devait ressentir au mois de mai 1808, lorsque le peuple espagnol (les Catalans y compris !) s’est soulevé pour défendre la patrie contre l’occupant français…. et contre ses propres félons (Charles IV et son fils Ferdinand VII) qui avaient ouvert les frontières à l’envahisseur.

    Aujourd’hui, il n’y a pas d’occupant étranger en Espagne (seulement certains Espagnols qui se sentent occupés et asservis par l’ensemble de la patrie commune). Mais les félons, eux, y sont plus qu’abondants. C’est en tant que félon majeur du Règne – un Règne dont le roi (encore un félon ?) reste muet comme une tombe –, que l’histoire accueillera Pedro Sánchez, l’actuel Premier ministre. Afin de garder le pouvoir en achetant les sept voix des sécessionnistes catalans de Puigdemont (le fugitif qui s’est enfui à Waterloo après le coup d’État sécessioniste de 2017), le félon majeur vient d’accorder une amnistie au fugitif et à ses acolytes, assortie de mille autres concessions : annulation de 15 milliards d’euros de la dette de la Généralité catalane, cession de tous les impôts désormais perçus dans la région catalane, bientôt devenue nation, et surtout : tenue d’un référendum qui permettrait à la Catalogne de se rendre définitivement indépendante de l’Espagne.

    À la lumière des sondages actuels (et à la lumière aussi de la crainte de perdre leurs privilèges économiques que la bourgeoisie et les « bobos » catalans ressentiront au moment de franchir le dernier pas, celui de l’indépendance), le résultat le plus probable du référendum serait le maintien des liens politiques subsistant (s’il en reste encore) entre la Catalogne et l’Espagne, puisque les autres liens – les plus importants –, les liens affectifs, culturels, linguistiques… (les écoles catalanes enseignent déjà plus d’heures d’anglais que d’espagnol), ont été rompus, il y a belle lurette, par la haine du séparatisme catalan pour tout ce qui est espagnol.

    Les choses étant ce qu’elles sont, ne vaudrait-il pas mieux de couper les ponts ?

    Puisqu’il en est ainsi, et puisque rien ne parviendra à court ou moyen terme à changer en Catalogne et au Pays-Basque les mentalités de générations soumises depuis 50 ans au rouleau compresseur d’un endoctrinement brutal, ne vaudrait-il pas mieux pour les Espagnols eux-mêmes qu’ils assument les conséquences qui semblent en découler ? Quel intérêt y a-t-il à maintenir une situation intrinsèquement pourrie et qui ne peut qu’empirer ? Que gagne l’Espagne à maintenir des liens avec ceux qui la haïssent et qui sont devenus ses ennemis ?

    L’Espagne, en effet, n’y gagne rien. Les Espagnols non plus. Économiquement, on y perd même beaucoup. On y perd, par exemple, les 15 milliards d’euros du gaspillage catalan qu’il nous faudra payer, sans compter le prélèvement des impôts futurs dont l’Espagne n’entendra plus parler.

    Politiquement, en revanche, on y perd encore davantage. Pour tout dire, l’indépendance politique de la Catalogne et du Pays basque serait… un véritable bienfait des dieux (et je ne blague point). Sans les suffrages (toujours majoritairement de gauche) provenant des régions sécessionnistes, ce serait fini, du moins pour longtemps, du cauchemar d’avoir un socialiste ou un communiste à la tête du palais de la Moncloa (siège du gouvernement). C’est vrai que le cauchemar de voir ledit palais occupé par un libéral de droite est tout aussi pénible ; mais, contrairement au dicton, il y a parfois des pestes qui, d’un point de vue pratique, peuvent être légèrement préférables au choléra.

    Que faut-il en conclure ?

    Il faut en conclure que le peuple espagnol est déterminé à lutter pour la défense de la patrie en faisant fi de ses intérêts économiques et politiques. Un tel entêtement ne peut être dû qu’à quelque chose d’aussi insensé, d’aussi privé d’intérêt aux yeux de l’homme moderne et post-moderne que… un sentiment. Un sentiment « irrationnel », dira ce même homme – mais un sentiment qui peut se prévaloir de bien des raisons. Celles qui contribuent à façonner le sentiment de l’identité collective, le sentiment d’être quelque chose (et quelque chose d’important, hier du moins, dans le monde), le sentiment d’appartenir à un passé et de se projeter dans un avenir. Le sentiment, en somme, de ne pas se savoir anéanti, sans plus, dans le néant de la mort.

    C’est curieux. La nation espagnole, cette « lumière [du concile] de Trente et du marteau des hérétiques », cette nation qui, après avoir présidé pendant des siècles la croisade contre la modernité1, est devenue une victime consentante des pires dégénérescences de la modernité et de la postmodernité, voilà que cette même nation trouve encore le courage de monter au créneau pour défendre ce qui, en ces temps de mondialisation et de postmodernité libérale, est devenu le plus irrationnel des anachronismes : la nation.

    Le libéralisme et le « droit à décider »

    « Comment priver un peuple (en l’occurrence le peuple catalan) du droit à décider de son appartenance à l’entité nationale de son choix ? », m’ont souvent demandé des amis et des camarades français qui, sensibilisés à juste titre par le jacobinisme que la Révolution a imposé à leur pays, voient d’un mauvais œil le combat que nous autres, militants identitaires espagnols, menons, de manière totalement unanime, contre le sécessionnisme qui dévaste notre pays2.

    La réponse est simple : nous sommes engagés dans un tel combat parce que nous ne sommes justement pas des libéraux ; parce que, ne croyant pas au principe premier du libéralisme – la libre décision individuelle –, nous sommes convaincus qu’une nation n’est pas du tout une association constituée par la libre décision de ses membres, ces atomes qui, ayant signé le fameux Contrat, auraient dès lors le droit de le résilier quand bon leur semble.

    Si nous assumions de telles fantaisies, alors oui : il nous faudrait bien reconnaître le droit des Basques et des Catalans (et, au sein de ces derniers, des Aranais3, ainsi que de toute autre partie du territoire catalan ou espagnol qui le souhaiterait) à décider de leur ségrégation.

    Mais puisque nous ne sommes pas des libéraux, nous savons que « l’Espagne est une nation ! Pas une Constitution », comme on le crie ces jours dans les rues, tandis que les boulets et les gaz lacrymogènes des flics tourbillonnent dans l’air. Nous savons, autrement dit, que l’être de l’Espagne ne dépend d’aucun accord, d’aucun pacte, d’aucune constitution. Nous savons que l’Espagne, comme toute nation, est « une unité de destin », disait José Antonio Primo de Rivera ; un destin fait d’un territoire, d’une façon d’être, d’une langue et d’une histoire (laquelle remonte, en l’occurrence, aux deux mille ans de l’Hispania romaine). Et nous savons enfin que ce destin, pour lequel nous sommes prêts à sacrifier nos intérêts économiques et nos avantages politiques, est l’une des rares choses « sacrées » qui nous restent : quelque chose qui est là, qui nous a été donné en partage au moment d’être jetés au monde et à propos de quoi il n’y a et il ne saurait y avoir ni décision ni référendum.

    Ou si un référendum devait avoir lieu, il ne pourrait être légitime qu’à une seule condition : que tous les morts et tous les nascituri de la nation – membres, donc, à part entière de celle-ci – y votassent, eux aussi.

    Javier Portella (Site de la revue Éléments, 13 novembre 2023)

     

    Notes :

    1. Le problème d’une telle croisade est que, si Trente et l’Espagne ont fait face non sans raison au luthéranisme et à ce qu’il représentait, ils ont également combattu et vaincu – mais, là, sans la moindre justification – ce qui avait été, lors de la Renaissance, le grand éclat du syncrétisme pagano-chrétien. Mais ceci est évidemment une autre histoire.

    2. Je suppose que le lecteur français est bien au courant que l’actuel État espagnol est non seulement fédéral, mais que les droits accordés aux Communautés autonomes qui le composent figurent parmi les plus larges de tous les systèmes fédéraux.

    3. La Vallée d’Aran : une petite (et belle) vallée pyrénéenne où l’on parle un dialecte du catalan et dont les habitants aspirent également à la reconnaissance de leur langue et d’un statut politique propre.

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  • José Antonio Primo de Rivera, le politicien-poète du XXe siècle...

    Le gouvernement socialo-communiste espagnol, composé des successeurs de ceux-là mêmes qui, au début de la guerre civile espagnole, ont assassiné José Antonio Primo de Rivera (1903-1936), le fondateur de la Phalange, vient d'essayer de tuer symboliquement ce dernier une deuxième fois, quatre-vingt-sept ans plus tard, en retirant sa dépouille du mausolée du Valle de los Caídos, dédié à toutes les combattants tombés pendant la guerre civile. Face à cette ignominie, Javier Portella revient sur la figure exceptionnelle de José Antonio.

    Directeur d’El Manifiesto et essayiste, Javier Portella écrit régulièrement dans la revue Éléments ou sur les sites de Boulevard Voltaire et Polémia. Il est déjà l'auteur de  Les esclaves heureux de la liberté (David Reinarch, 2012) et N'y a-t-il qu'un dieu pour nous sauver ? (La Nouvelle Librairie, 2021).

     

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    José Antonio Primo de Rivera, le politicien-poète du XXe siècle

    « En hissant notre drapeau, nous allons le défendre joyeusement, poétiquement. Parce qu’il y a des gens qui croient que pour unir les volontés […] il faut cacher tout ce qui peut susciter l’émotion ou indiquer une attitude énergique et extrême. Quelle erreur ! »

    Ce drapeau que José Antonio Primo de Rivera voulait hisser était évidemment un drapeau politique. En le levant, il ajoutait : « Les peuples n’ont jamais été conduits que par les poètes, et malheur à celui qui ne sait pas élever, face à la poésie qui détruit, la poésie qui promet. »

    Jamais de tels mots – la conjonction du poétique et du politique – n’avaient résonné avec autant de force dans l’espace public. On ne les avait même jamais entendus à des époques – polis grecque, res publica romaine, monarchie de droit divin – où une sorte de souffle sacré soufflait sur le politique.

    Mais qu’en est-il aujourd’hui, alors que la vie politique est devenue une prosaïque affaire de marchands ? Ces paroles – prononcées le 29 octobre 1933 lors de la cérémonie de fondation de la Phalange espagnole – paraissent à nos oreilles modernes aussi extravagantes que bizarres, et ce malgré le fait – ajoutera-t-on peut-être – qu’elles sont esthétiquement fort jolies. Oh oui, elles sont fort jolies, on peut le dire ! Et elles sont très bien dites, ajoutera-t-on sans doute aussi ! Et qu’il était beau, ce pauvre homme, vraiment ! Et cetera.

    La conciliation des contraires

    La conjonction du poétique et du politique – la tentative de mobiliser les masses en invoquant un souffle poétique ou spirituel – est, il est vrai, une contradiction dans les termes. Mais il y a contradiction et contradiction. Il y a, d’une part, les contradictions affreuses, les non-sens dépourvus de sens. Et il y a, d’autre part, la Grande Contradiction – l’« étreinte des contraires », comme je l’appelle – qui, comme Héraclite le savait déjà, conduit le monde et la vie : cette vie qui n’existerait jamais sans être aiguillonnée par la mort ; ou cet ordre de l’intelligible qui n’existerait jamais sans être entrelacé avec celui du sensible ou de l’émotion.

    Qu’est-ce que ce désir, qu’est-ce que ce combat ? Il s’agit d’une aspiration et d’une lutte – l’essence même du projet joséantonien – où s’entremêlent deux termes on ne peut plus contradictoires : révolution et conservation. La révolution qui conduit à rompre avec l’ancienne conception rétrograde du monde, tout en conservant tout ce que, de la tradition, il est impératif de préserver.

    C’est là, dans cet embrassement des contraires, que se situe la conjonction du politique et du poétique : dans le combat qui, nécessairement enlisé dans la boue de l’espace public, est animé d’une aspiration poétique ou spirituelle.

    Le nœud de la révolution et de la conservation

    Ce qu’il faut rompre, selon José Antonio, ce sont les flagrantes injustices sociales du capitalisme libéral (non pas, bien sûr, pour les remplacer par les injustices bien pires du socialisme). Mais ce à quoi il faut mettre également fin, c’est au dépérissement des choses, à la perte de leur sève ou de leur substance : cette conséquence de l’individualisme et du matérialisme qui conduit, écrit-il, « non pas à la mort par catastrophe, mais à la stagnation dans une existence sans grâce ni espoir, où toutes les attitudes collectives naissent chétives […] et où la vie de la communauté s’aplatit, s’entrave, sombrant dans le mauvais goût et la médiocrité ».

    Face à cette vie médiocre et chétive, il s’agit d’élever son souffle poétique, de miser sur la renaissance spirituelle d’un monde gouverné aujourd’hui par des désirs matériels exclusifs et présidé par l’égalité et les libertés que, contrairement à ce que prétendent ses ennemis, José Antonio ne rejette nullement. Au contraire, tout en regrettant leur caractère purement formel, il cherche à les revitaliser, à leur donner un sens et un contenu réels.

    C’est pourquoi il écrit : « Lecteur, si tu vis dans un État libéral, essaie d’être millionnaire, beau, intelligent et fort. Alors, oui […], la vie est à toi. Tu auras la presse pour exercer ta liberté de pensée, des automobiles pour exercer ta liberté de mouvement. Si tu n’en as pas, si tu n’es pas au cœur du pouvoir économique, tu resteras dans le caniveau. »

    La nation au cœur

    Et avec tout cela, l’Espagne, la Nation : cette « unité de destin ».

    La nation, la patrie : le grand pilier de cet ordre substantiel et organique pour lequel José Antonio plaide et qui est aux antipodes de ce que Zygmunt Bauman appelle la « modernité liquide ».

    La nation, la patrie : le lieu de la tradition, des origines, du destin. De tout ce sans quoi nous ne serions rien ni ne dirions rien.

    La nation, l’histoire, la tradition : cette lave incandescente qui se déploie au fil des siècles, reliant les vivants aux morts et les projetant vers ceux qui viendront à l’avenir.

    La nation : la négation du nationalisme étroit, maussade, grossier, car la patrie, comprise comme elle doit l’être, représente la négation même du patriotisme grossier, plat, chauvin.

    La nation : cette unité de destin qui s’oppose au terroir, dont José Antonio combat farouchement l’étroitesse provinciale.

    Et le franquisme dans tout cela ?

    Quel rapport tout cela a-t-il avec le régime mis en place après la victoire du camp national dans la guerre civile ? Le franquisme a fait de José Antonio un saint et a porté la Phalange sur les autels ; mais ses idéaux n’avaient pas grand-chose à voir avec la réalité de ce régime prosaïque, gris, de plus en plus bourgeois, si éloigné du souffle poétique qui « conduit les peuples ».

    Qu’y avait-il de commun entre « l’Espagne joyeuse et en jupe courte » prônée par José Antonio et l’Espagne pudibonde, aux vêtements bienséants et à la pruderie dominante que l’on encourageait du haut des chaires ? La vérité, c’est qu’au-delà des apparences, au-delà de l’attirail de ceintures, d’escadrons et de chemises bleues, les deux n’ont pratiquement rien à voir.

    Quinze jours avant d’être fusillé, et alors qu’il se proposait comme médiateur pour essayer de faire cesser l’affrontement mortel entre les deux camps, José Antonio avait eu lui-même l’intuition de tout ce qui le séparait du franquisme naissant. En des termes sommaires – ce sont les notes d’un brouillon – mais profonds et durs, il avait analysé la nature sociale, politique et idéologique de ceux qui avaient pris les armes.

    La grandeur de José Antonio

    « Un groupe, écrit-il, de généraux d’une médiocrité politique désolante. De purs clichés élémentaires (ordre, pacification des esprits…). Derrière eux : 1) le vieux carlisme intransigeant, borné, inamical. 2) Les classes conservatrices, intéressées, myopes, paresseuses. 3) Le capitalisme agraire et financier, c’est-à-dire : […] l’absence d’un profond sens national ».

    Le profond sens national, la clairvoyance, le regard d’aigle : voilà ce qui caractérisait l’homme qui, par un de ces miracles qui ne se produisent que de loin en loin, réunissait deux traits extraordinaires : celui d’un combattant aguerri au combat acharné de l’arène politique, et celui d’un penseur profond et subtil, consacré aux grands défis de l’esprit.

    Mais ce miracle fut de courte durée, à peine cinq ans. La rafale d’un peloton de miliciens l’a tué. Ceux qui ont appuyé sur la détente sont pareils aux pilleurs de tombe qui s’imaginent aujourd’hui pouvoir effacer la présence de José Antonio. Vaine tentative ! Car ils ne peuvent rien contre la présence et la mémoire du seul politicien-poète, du seul politicien-philosophe de l’histoire espagnole.

    Javier Portella, traduction d’Arnaud Imatz (Site de la revue Éléments, 24 mai 2023)

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  • Un monde entre punks à chien et punks à fric...

    Le 12 octobre 2021, Pierre Bergerault recevait sur TV libertés Javier Portella pour évoquer avec lui son essai N'y a-t-il qu'un dieu pour nous sauver ? (La Nouvelle Librairie, 2021).

    Directeur d’El Manifiesto et essayiste, Javier Portella écrit régulièrement dans la revue Éléments ou sur les sites Boulevard Voltaire et Polémia. Il est déjà l'auteur de  Les esclaves heureux de la liberté (David Reinarch, 2012).

     

                                            

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  • Circus politicus...

    Dans cette émission du Plus d’Éléments, diffusée par TV Libertés, une partie de l'équipe de la revue, autour d'Olivier François, évoque, à l'occasion de la sortie du nouveau numéro, la "pipolisation" de la politique. Hier, les rois avaient des fous. Et si demain c’étaient les fous qui devenaient rois ?... On trouvera sur le plateau, François Bousquet , Patrick Lusinchi et Javier Portella, correspondant espagnol d’Éléments.



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  • N'y a-t-il qu'un dieu pour nous sauver ?...

    Les éditions de La Nouvelle Librairie viennent de publier un nouvel essai de Javier Portella intitulé N'y a-t-il qu'un dieu pour nous sauver ?. Directeur d’El Manifiesto et essayiste, Javier Portella écrit régulièrement dans la revue Éléments ou sur les sites Boulevard Voltaire et Polémia. Il est déjà l'auteur de  Les esclaves heureux de la liberté (David Reinarch, 2012).

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    Seul un dieu peut nous sauver ! Qui ne se souvient de la fameuse exhortation de Heidegger ? Comment l’exaucer ? Pour Javier Portella, c’est la question clé. Celle qui gît derrière les déchéances – et les espoirs – du seul monde où le sacré s’est évanoui, le nôtre. Jamais rien de tel n’était arrivé, laissant les hommes orphelins, voués à la mort. Comme si, en nous quittant, la divinité avait emporté avec elle la possibilité de tout élan créateur, plongeant Homo democraticus dans un abîme. Or, voici qu’un tel abîme, pour peu qu’on l’interroge, peut devenir aussi notre salut. À condition de savoir accueillir les dieux – ou le Dieu – qui continuent de nous hanter. À condition de célébrer le divin pour ce qu’il est : mythique, imaginaire… et réel. Tout comme les héros et les grands aventuriers de l’art : ces êtres qui, pétris de fiction et de symboles, sont paradoxalement l’expression la plus haute du réel. "

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  • Soyons conservateurs… et révolutionnaires !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Javier Portella qui rebondit sur le discours prononcé à Rome le 4 février 2020 par Marion Maréchal à l'occasion d'une conférence rassemblant quelques ténors de la droite conservatrice européenne. Javier Portella est l'auteur d'un essai intitulé Les esclaves heureux de la liberté (David Reinarch, 2012).

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    « Soyons conservateurs… et révolutionnaires ! »

    Soyons conservateurs… et révolutionnaires. Ou, pour le dire autrement, conservons et innovons, sauvegardons et rompons tout à la fois. L’oxymoron (pour les victimes de nos systèmes éducatifs : la contradiction logique) entre les deux exigences semble manifeste. Et pourtant…

    Et pourtant, je pourrais invoquer qu’une telle dualité avait, par exemple, déjà marqué, voici un siècle, un mouvement aussi important que la Révolution conservatrice allemande (avec des figures aussi éminentes que les frères Jünger, Spengler, Heidegger et tant d’autres). Mais laissons les invocations historiques. Il suffit d’affirmer que de deux choses l’une : ou nous devenons à la fois conservateurs et révolutionnaires, conservateurs et innovateurs – c’est-à-dire des conservateurs d’un type nouveau, très différents des conservateurs traditionnels –, ou rien ne pourra nous sauver.

    C’est d’être conservateur qu’il était question aussi dans le discours récemment prononcé à Rome par Marion Maréchal et dont le niveau intellectuel – il vaut la peine de le souligner – surmonte de très haut la plupart des discours politiques, eux qui ont la platitude comme signe et la langue de bois comme expression.

    Oui, elle a raison Marion Maréchal lorsqu’elle se proclame conservatrice ; lorsqu’elle affirme que, face à la décomposition du monde, face à la folie nihiliste qui nous entoure, il faut conserver les valeurs essentielles de notre civilisation. Quelle société pourrait d’ailleurs exister si elle ne conservait pas ce qui lui est le plus propre, si elle mettait tout constamment en question ?

    Bien entendu. Le problème est qu’une fois admis ce qui précède, c’est alors que les véritables questions se posent. Des questions importantes, décisives. Et difficiles. Examinons-les.

    Il faut conserver, certes… Mais conserver quoi, au juste ? Non pas le monde d’aujourd’hui, bien sûr ; non pas ce monde absurde et gris, laid et triste qu’il s’agit de démolir.

    S’agirait-il donc de conserver (de récupérer, plutôt) le monde d’hier, de revenir à lui et à ses principes ? Pas davantage. Tout d’abord, parce que l’histoire (ce que les réactionnaires s’échinent à ne pas comprendre) ne revient jamais en arrière (tout comme elle n’avance pas vers le Progrès des progressistes). Mais il y a une raison encore plus importante. Même s’il était possible de revenir aux temps d’hier, il ne faudrait pas non plus retourner à des temps dont il faut certes conserver certaines choses (nous verrons lesquelles) mais pas toutes, et pas non plus l’esprit qui y présidait. Il en va de même avec le monde d’aujourd’hui, dont certaines choses méritent d’être conservées (par exemple, les découvertes scientifiques et le bien-être matériel ; par exemple, la liberté sexuelle et la liberté d’expression) mais pas toutes ses choses, et encore moins l’esprit qui y préside.

    S’agirait-il donc de tomber dans éclectisme bon teint et dans l’équidistance molle ? S’agirait-il de mettre en œuvre des recettes telles que : « Un peu de ceci, un peu de cela… Ne tombons pas dans les extrémismes… Le mieux, c’est un bon compromis » ? Absolument pas. Ce dont il s’agit, c’est de tout repenser sur de nouveaux frais, de fond en comble, en sachant ce qu’il faut extirper et préserver (ou récupérer) dans un résultat final – dans une nouvelle vision du monde – qui ne ressemblera (quand ce sera son tour : ce n’est pas une affaire d’un jour ou de deux) ni au monde d’hier ni à celui d’aujourd’hui.

    Je viens de prononcer le mot extirper : ce mot intempestif – presque une grossièreté – que plus personne ne prononce à propos de telles choses. Mais c’est bien le mot qu’il faut prononcer quand il est question de racines et celles-ci sont pourries. « Les racines du mal qui nous ronge », disait Marion Maréchal dans son discours, il faut les chercher dans « le citoyen abstrait de la Révolution française, détaché de sa terre, de sa paroisse, de sa profession […], dans cette matrice du citoyen du monde ! Du citoyen du néant ! ».

    Sans nul doute. Or, qu’est-ce qui fait que ce citoyen s’enfonce dans le néant (tout en se tordant de rire, le malheureux) ? Pourquoi cet homme se détache de ses liens, ignore ses enracinements, méprise ses traditions ? Pourquoi, devenu abstrait, erre-t-il comme un somnambule parmi de nuages inconsistants ?

    Cet homme (ou ceux qui le manipulent) est-il à ce point imbécile ou méchant ? Bien sûr qu’il l’est, en partie du moins ; il ne faut pas charrier ! Mais ne tombons pas dans les simplifications, dans la reductio ad stultitiam et malignitatem (si facile, si commode) dans laquelle tombent parfois nos gens. Si l’homme erre perdu aujourd’hui dans les nuages du néant, s’il essaye de les remplir avec des délires aberrants, c’est pour la simple raison qu’il est resté seul. Seul avec son corps, seul avec sa matière, seul avec sa mort. Réduit à cette solitude, à cette inanité et à cette mort qui constituent le fond même de « la mort de l’esprit », comme elle est appelée dans le Manifeste que j’ai lancé, il y a quelques années, avec le soutien de l’écrivain Álvaro Mutis.

    La mort de l’esprit ?… Mais qu’est-ce que vous racontez là, voyons ! On ne parle pas de ces choses-là, surtout pas en politique ! On ne les envisage même pas. Tout d’abord, parce que la plupart des politiciens n’y comprendraient que dalle, et ensuite parce que ces choses-là ne mobilisent ni ne peuvent mobiliser personne.

    C’est vrai, de telles questions ne mobilisent ni ne peuvent, dans le quotidien, dans l’immédiat,mobiliser personne. Mais il n’est pas question ici de mots d’ordre pour mobiliser qui que ce soit : il n’est question que de la lame de fond qui bouillonne en-dessous de ce par quoi les hommes vivent et rêvent, luttent et se mobilisent – ou, ne le faisant plus, ils périssent.

    La mort de l’esprit… Comprenons : l’évanouissement du souffle spirituel qui avait marqué, de mille façons différentes, toutes les cultures, toutes les sociétés, toute l’histoire : le monde lui-même… jusqu’à l’arrivée du nôtre.

    La mort de l’esprit… S’agit-il donc de la mort de Dieu, de l’évanouissement social de la religion ? S’agit-il de ce fait inouï, énorme, que personne n’avait connu jusqu’à nous ? Non, il ne s’agit pas de cela. Ou plutôt si, mais seulement en partie.

    L’effondrement de la religion n’est qu’une des manifestations où la mort de l’esprit s’exprime. [1] Cet effondrement est accompagné de bien d’autres phénomènes : depuis l’anéantissement systématique du beau, que le soi-disant « art » contemporain entreprend (là aussi pour la première fois dans l’histoire), jusqu’au règne de la laideur et de la vulgarité qui se déploie dans nos villes et nos campagnes, en passant par l’exacerbation du matérialisme et de l’individualisme, pour ne rien dire de tous les délires propagés par l’ultra-féminisme et l’idéologie du genre.

    Or, ce ne sont là qu’autant de manifestations d’une perte, d’une disparition bien plus profonde. Si le néant répand son inanité sur le monde, c’est parce que le souffle s’est évanoui, qui faisait que, de mille façons différentes mais dans toutes les sociétés, à toutes les époques, le monde se trouvait comme auréolé d’un sens supérieur, imprégné d’une inquiétude spirituelle qui empêchait les hommes et les choses de rester embourbés dans leur matérialité plate, immédiate et mortelle.

    Et tant qu’un nouvel élan spirituel, un nouveau souffle sacré n’halètera pas dans nos cœurs et dans celui des choses nous resterons au bord de l’abîme sur lequel nous nous tenons à présent.

    Revenons aux questions proprement politiques

    Il est juste et nécessaire d’en finir avec l’invasion migratoire qui nous étouffe. Il est juste et nécessaire d’en finir avec la dissolution anthropologique constituée par l’idéologie du genre et par les effronteries de l’ultra-féminisme. Il est juste et nécessaire d’en finir avec la mise à l’écart qui, exercée sous la houlette de la nouvelle classe dominante – la ploutocratie financière et mondialiste – et frappant presque tout le monde, configure une sorte de confraternité inédite qui va des classes les plus populaires, victimes de la précarité, jusqu’à une bourgeoise (appelée aussi classe moyenne-haute) victime de la spoliation fiscale.

    Tout cela est juste et nécessaire. Tout simplement indispensable. Mais rien ne pourra être réussi sans la force d’un peuple porté, encouragé par un grand idéal, par un idéal supérieur. [2] Or, un tel idéal pourra bien difficilement se déployer et une telle force s’exercer si nos objectifs restent de nature « négative », réactive, d’opposition ; si nous nous bornons à des objectifs qui, comme ceux que je viens de rappeler, consistent finalement à s’opposer à d’autres projets, à barrer le chemin à d’autres idéaux.

    Des idéaux – ceux des « progressistes » – qui, eux, sont affirmatifs, ont une sorte de projet de monde à offrir. Un projet qui anéantit, certes, le monde ; un projet proprement im-monde mais un projet quand même, une affirmation, un espoir (pour ceux qui y croient). Soyons clairs : nous n’avons rien de pareil. Tout ce que nous avons, ce sont des objectifs « défensifs ». Des objectifs absolument indispensables pour nous défendre de la menace qu’aussi bien les progressistes libéraux de droite que les progressistes libéraux ou socialistes de gauche font peser sur la civilisation. Mais rien de cela ne configure un nouveau projet de monde, une nouvelle et stimulante vision des choses, une nouvelle cosmovision qui conserve (ou récupère) le souffle qui permettait à nos ancêtres de se forger un destin où, parmi les bassesses et les misères qui existeront toujours dans toute société, la grandeur et la beauté étaient bien présentes.

    Mais entendons-nous bien. Ce qu’il s’agit de conserver (ou de récupérer), c’est l’exigence d’un souffle spirituel ; non pas le contenu, non pas les modalités, non pas les expressions que ce souffle avait lors de l’Antiquité païenne, ou lors de la Chrétienté moyenâgeuse, ou lors de la Renaissance pagano-chrétienne, ou lors de l’Ancien Régime, ou lors de ce qui pouvait rester de ce souffle aux premiers temps du Nouveau (et actuel) Régime.

    Ce dont il s’agit, c’est de la tâche enivrante (et difficile) de forger un nouveau souffle, un nouvel esprit, un nouveau projet de monde qui, étant porteur de sens, de grandeur et de beauté, façonne le destin des hommes qui, plongés dans la matérialité de l’existence, n’ont plus un destin inspiré par un Dieu, exprimé dans la figure symbolique d’un Monarque, reflété dans les normes intangibles d’une Tradition.

    Une telle chose, est-elle possible ?… Bien sûr qu’elle l’est ! Il ne s’agit ni d’une extravagance ni d’un délire. Certes, nous sommes encore peu nombreux, insignifiants même à l’échelle globale, mais nous sommes là, nous qui portons la Liberté et son indétermination dans notre cœur, nous qui n’avons ni Dieu, ni Loi, ni Tradition qui fixe nos pas ; et nous qui, pourtant, sommes empreints d’un profond sens spirituel, d’un désir profond de beauté et de grandeur, de noblesse et d’héroïcité – et j’arrête de dire des mots qui sont devenus autant de grossièretés (et peut-être bientôt autant de délits).

    Mais la question n’est pas de savoir si un tel projet de monde est possible en soi. La question est de savoir si un tel projet est possible pour le monde. Et être possible pour le monde, cela veut dire aujourd’hui : être possible pour tout le monde – pour l’immense majorité, enfin.

    Est-il possible qu’une nouvelle cosmovision fleurisse où halèterait quelque chose du souffle ayant imprégné l’air qui, sous de formes si différentes, a été respiré par les hommes de tous les temps et de toutes les cultures jusqu’à il y a à peu près un siècle ? Une telle chose est-elle possible sans que cela implique (ne vous faites pas d’illusions, amis réactionnaires et conservateurs) aucun retour au status quo ante ? Une telle chose, est-elle envisageable lorsqu’il semble impossible que la religion – rien qu’un élément du souffle spirituel, certes, mais élément probablement indispensable – puisse revivre dans le monde ?

    Il semble impossible que la religion puisse revivre lorsque l’Église catholique consacre ses efforts depuis plus d’un demi-siècle (l’église protestante depuis presque un demi-millénaire…) à jeter par-dessus bord tout ce qu’elle avait de plus grand et merveilleux – son culte, son rituel – en même temps qu’elle sauvegarde avec soin ce qui mérite les qualificatifs opposés. Mais il n’y a pas que cela. Il y a une autre question plus importante encore. Comment le divin pourrait-il renaître dans le monde dès lors qu’il semble impossible de lui assigner aucune place ou statut ontologique ? [3]

    Et s’il s’agissait peut-être d’assigner au divin une place et un statut profondément différents de ceux qui lui ont été assignés jusqu’à présent (mais à des degrés différents) para l’ensemble des religions ?

    Peut-être, qui sait, sait-on jamais…

    Or, l’affaire est si complexe et cet article si long qu’il vaudra mieux laisser une telle question pour un autre jour.

    Javier Portella (Polémia, 11 février 2020)

     

    Notes :

    [1] Avec l’évanouissement social de la religion, nous sommes probablement en train d’assister au désastre que tant de penseurs de l’Antiquité païenne (un Cicéron, un Lucrèce, un Épicure…) avaient craint.Tout en mettant en doute l’existence physique des dieux ou leur implication dans les affaires de hommes,ces penseurs considéraient que l’existence de la religion n’en était pas moins indispensable, pour la sauvegarde de la société, eu égard aux aspirations et aux sentiments du peuple. Ou du vulgaire, comme on disait il n’y a pas si longtemps.

    [2] Un peuple, d’ailleurs, non seulement « périphérique », comme on le dit, mais « central » aussi. Un peuple non seulement des campagnes et des villes de province mais des grandes capitales aussi.

    [3] Seuls les croyants qui restent encore sont capables d’assigner un statut ontologique au divin. Mais ce statut se borne au sentiment subjectif – et légitime, il va sans dire – d’une foi face à laquelle aucun raisonnement ou explication n’est possible. Par là-même, le croyant ne fait rien d’autre que renforcer l’enfermement du divin dans le domaine de la conscience subjective, individuelle. Encore une expression, finalement, du subjectivisme ou individualisme contemporains.

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