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guillaume faye

  • Entre Moscou et Washington, l’illusion eurosibérienne...

    Nous reproduisons ci-dessous  un point de vue de Balbino Katz (chroniqueur des vents et des marées !...), cueilli sur Breizh-Info et consacré à la question des rêves divergents entre les partisans de l'empire en Europe et en Russie...

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    Entre Moscou et Washington, l’illusion eurosibérienne

    Se rendre au bar de l’Océan, au , un dimanche midi est une épreuve, non seulement car il est souvent bondé, mais parce qu’il est fort malaisé d’y accéder par la rue de la Marine, changée en marché et noire de monde où l’on avance au pas. Pour y parvenir, je choisis les quais, longeant les chalutiers à l’arrêt. Je savais qu’à cette heure mon amie Paule, cette dame sinisante d’esprit sagace, serait sans doute là. J’avais grand intérêt à l’entretenir de cette rencontre à Washington où le président Zelensky, escorté d’une cohorte d’Européens, allait implorer auprès de Donald Trump quelque esquisse de cessez-le-feu.

    Discuter de la Russie avec mon amie est toujours profitable. Elle ne l’envisage pas comme un simple État, mais comme un empire de glaces, dont la capitale, Moscou, a trop longtemps été perçue comme une copie imparfaite de l’Occident, alors qu’elle puise ses rites et sa majesté jusque dans l’héritage de Pékin. Qui se souvient encore que le protocole de la cour impériale russe s’inspirait de celui des empereurs chinois, fruit lointain des chevauchées asiatiques qui avaient pénétré jusqu’au cœur de l’Europe orientale ?

    En marchant, mes pensées s’envolèrent vers Bruxelles, dans ces années 1980 où j’avais rencontré Jean Thiriart. Il avait façonné une partie de l’imaginaire de la droite radicale par sa vision d’une Europe euro-sibérienne. Je m’étais laissé séduire par cette logique de projection continentale, qui promettait à l’Europe un destin impérial de Vladivostok à Dublin. Je me souviens encore du manifeste que j’avais rédigé sous le titre « Pour que la France et l’Allemagne rejoignent le pacte de Varsovie », texte que Guillaume Faye avait relu et encouragé. Placardé sur les murs de la péniche à Sciences Po, il avait désarçonné les communistes, qui nous haïssaient, autant qu’il intriguait la droite libérale, qui nous croyait des leurs. Ce fut un instant d’ambiguïté délicieux, presque schmittien, où l’ami et l’ennemi échangeaient leurs masques.

    C’est dans ce climat intellectuel que j’avais adhéré à l’association France-URSS. Le premier article que je publiai dans leur revue éponyme fut une chronique anodine sur l’exposition d’un peintre russe à Paris, mais pour moi il signifiait un pas de plus : j’entrais dans l’âge adulte avec la conviction d’un destin euro-sibérien, nourri par Thiriart, par la mouvance de la Nouvelle Droite, et par une franche hostilité à tout ce qui portait l’empreinte américaine.

    Je dois ici dire combien j’ai aussi subi l’influence de la revue Elements comme celle d’Alain de Benoist dont la phrase provocatrice qu’il avait lancée : « je préfère porter la casquette de l’Armée rouge plutôt que manger des hamburgers à Brooklyn » m’avait fortement marqué. Jean-Yves Le Gallou s’en est souvenu dans sa contribution au Liber amicorum Alain de Benoist – 2 :  « Quel tollé ! On criait alors au scandale, au moment même où les chars soviétiques semblaient à une étape du Tour de France. Imprudence pour un journaliste de Valeurs actuelles, assurément pas le meilleur moyen de faire fortune, d’être décoré de la Légion d’honneur et d’entrer à l’Institut. Mais quelle lucidité, quand on mesure, quarante ans plus tard, les ravages de l’américanisation du monde ! L’empire, l’empire américain, l’empire marchand fut ensuite et reste encore au centre de ses critiques. Cette condamnation du « système à tuer les peuples », selon le titre d’un livre de Guillaume Faye paru aux éditions Copernic, garde aujourd’hui une pertinence absolue.»

    Puis vint la fin du monde communiste. La désillusion fut rapide, brutale. Ce que nous avions rêvé comme un titan politique n’était qu’une société en ruine, minée de contradictions. Et l’arrivée, dans mon horizon, d’Alexandre Douguine m’obligea à mesurer l’abîme. Ses paroles révélaient que la Russie ne pensait pas comme nous, qu’elle ne voulait pas ce que nous voulions.

    Thiriart, que j’avais tant admiré, restait un rationaliste. Son Eurosibérie était une construction géopolitique, laïque, matérialiste, où l’Europe et la Russie devaient fusionner pour rivaliser avec l’Amérique. Douguine, lui, parlait un autre langage. Là où Thiriart ne voyait qu’un équilibre des puissances, il voyait une mission quasi divine. Là où Thiriart rêvait d’un État continental centralisé et moderne, Douguine convoquait l’orthodoxie, la métaphysique et la mémoire impériale.

    Les différences étaient béantes. Thiriart voulait dépasser les petits nationalismes pour bâtir un peuple continental, rationnel et uniforme. Douguine, lui, affirmait la singularité russe et son rôle messianique, au cœur d’un empire pluriel, bigarré, tourné vers l’Orient. Thiriart voyait l’ennemi principal dans l’atlantisme américain, tandis que Douguine désignait la modernité occidentale tout entière comme l’adversaire à abattre. L’un était stratège, l’autre prophète. L’un citait Schmitt, l’autre Evola.

    Alors j’ai compris que ces deux visions ne se rejoindraient jamais. L’Eurosibérie de Thiriart ne trouverait pas son ciment en Russie, et l’eurasisme de Douguine n’admettrait jamais l’Europe comme partenaire, mais seulement comme province sous tutelle. C’est là que s’est brisée pour moi l’illusion eurosibérienne. Douguine, en s’imposant comme la voix d’une Russie redevenue impériale, a mis fin à ce rêve pour toute une génération européenne. Il a révélé, par sa vigueur même, que notre projet n’était qu’une chimère née sur le papier.

    J’avais cru que nos deux demi-continents pouvaient s’unir dans un même élan. J’ai découvert que les Européens, concentré de faiblesses intellectuelles et morales, sont incapables de ce grand dessein, et que les Russes, enfermés dans leur univers mystique et tragique, ne songent qu’à eux-mêmes.

    En dépassant le kiosque des balades en mer de Soizen, juste en face du bar, la conclusion m’était venue naturellement : nous, Européens d’extrême Occident, sommes coincés. Coincés entre un empire russe auquel nous ne sommes pas compatibles, et un voisin hyperpuissant, les États-Unis, qui représentent tout ce que nous ne sommes pas. Dans notre faiblesse intellectuelle, morale et militaire, nous n’avons d’autre recours que de tendre la main, tantôt vers l’un, tantôt vers l’autre, pour obtenir le droit de survivre.

    J’ai compris ce jour-là que Douguine, par la vigueur de son verbe et la certitude de sa foi, avait clos un cycle. Il était le fossoyeur du rêve eurosibérien, celui qui révélait que la Russie n’avait jamais voulu partager notre destin mais seulement nous absorber. En l’écoutant, j’ai reconnu la fin d’un monde, le nôtre, et Spengler n’avait pas tort : l’Europe chancelle, elle se recroqueville comme un vieil arbre dont les racines pourrissent sous terre.

    Et pourtant, tout n’est pas perdu. Notre péninsule, aussi malade qu’elle paraisse, n’est pas encore tout à fait morte. Elle ressemble à ce corps fiévreux que la médecine croit condamné mais qui attend, peut-être, l’électrochoc qui réveillera son pouls. Le souffle peut revenir, si la volonté renaît.

    Balbino Katz, chroniqueur des vents et des marées (Breizh-Info, 19 août 2025)

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  • Le racisme antiblanc n’existe pas ? Alors, vous non plus !...

    Pour cette nouvelle édition de "Cette année-là",  sur TV Libertés, Patrick Lusinchi, avec  François Bousquet, Olivier François, Daoud Boughezala et Christophe A. Maximeremonte à l'automne 1980, quand un jeune trublion nommé Guillaume Faye s’attaquait à la déconstruction du "monde blanc" dans les colonnes d’Éléments. Quarante ans plus tard, retour à l’envoyeur : François Bousquet publie une enquête coup-de-poing sur le racisme antiblanc, hier impensé, aujourd’hui occulté – et demain interdit d’en faire état ? Le débat de la rédaction.

     

                                                  

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  • La pensée unique : tombeau du débat et de la liberté d'expression...

    La revue Éléments publie cette semaine son troisième numéro hors-série, consacré cette-fois-ci à la pensée unique... Il qui propose une anthologie des textes les plus marquants qui lui ont été consacré dans le magazine depuis 50 ans.

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    La pensée unique
    Hors-série n°3

    Le terrorisme intellectuel
    Par Alain de Benoist
    1973

    Le déni du réel
    Par Alain de Benoist
    2016

    Totalitarisme ?
    Par Alain de Benoist
    2020

    Les nouveaux corbeaux
    Par David Barney
    1979

    Contre la pensée unique
    Par Samir Amin, Dominique Jamet, Serge Latouche, Alain Laurent, Michel Mourlet, Claude Rousseau, Charles Champetier
    1997

    Heidegger oracle : « La pensée à voie unique »
    Par Jacques Marlaud
    1997

    Le vide intellectuel
    Par Guillaume Faye
    1983

    L’infréquentable Marcel Gauchet
    Par Thibaut Isabel
    2016

    C’est le sexe qu’on verrouille !
    Par Ludovic Maubreuil
    2001

    Fièvre épuratrice dans l’intelligentsia
    Par Jean-Claude Maurin
    2003

    Aux origines du politiquement correct, par Christopher Caldwell
    Propos recueillis par Ethan Rundell
    2020

    À l’école du lynchage médiatique, par André Perrin
    Propos recueillis par David l’Épée
    2016

    Les nouveaux gardes rouges du multiculturalisme
    Par François Bousquet
    2018

    L’ère de la calomnie
    Par Robert de Herte
    2003

    L’essence antidémocratique du libéralisme
    Par Jean-Louis Bernard
    2018

    Une vie en marge de la censure, par Alain de Benoist
    Propos recueillis par Pascal Eysseric
    2020

    Le rat-taupe contre la pensée unique
    Par Yves Christen
    2021

    Le retour de l’ordre moral, par Pierre Jourde
    Propos recueillis par Olivier François
    2022

    Penser le féminisme hors du politiquement correct
    Par David l’Épée
    2022

    Le wokisme vu de Marx, par Loïc Chaigneau
    Propos recueillis par David L’Épée
    2023

    L’esprit français contre le wokisme, par Bérénice Levet
    Propos recueillis par François Bousquet
    2023

    Woke in progress dans la pub
    Par Daoud Boughezala
    2022

    Le wokisme, un totalitarisme en marche, par Éric Naulleau
    Propos recueillis par Bruno Lafourcade
    2023

     
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  • Sur Heidegger et le mythe surhumaniste...

    Les éditions de La Nouvelle Librairie et l'Institut Illiade viennent de publier un recueil de textes de Giorgio Locchi et de Guillaume Faye intitulé  Sur Heidegger et le mythe surhumaniste.

    Philosophe, journaliste et essayiste, Giorgio Locchi (1923 – 1992) fut l’une des figures majeures de la Nouvelle Droite. Ayant rédigé de nombreux articles dans les colonnes de Nouvelle École, d'Éléments, d'Il Tempo, d'Intervento et du Secolo d’Italia, Giorgio Locchi est aussi l’auteur d’ouvrages importants comme Wagner, Nietzsche et le mythe surhumaniste, Le mal américain ou L’essence du fascisme. « Sans Giorgio Locchi et son œuvre, écrira Guillaume Faye, la véritable chaîne de défense de l’identité européenne serait probablement rompue.»

    Figure de la Nouvelle Droite dans les années 70-80, auteur d'essais importants, servis par un style étincelant, comme Le système à tuer les peuples (Copernic, 1981) ou L'Occident comme déclin (Le Labyrinthe, 1984), Guillaume Faye, après dix années d'errance dans les milieux de la radio et du show-business, est revenu au combat idéologique en 1998 avec L'archéofuturisme (L'Æncre, 1998) puis La Colonisation de l'Europe : discours vrai sur l'immigration et l'Islam (L'Æncre, 2000), notamment. Il est décédé le 6 mars 2019.

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    " Heidegger est assurément l’un des plus grands noms de la philosophie au XXe siècle. Force est pourtant de reconnaître que son œuvre a fait l’objet de nombre de contresens et controverses. En l’insérant de manière décisive dans la tendance « surhumaniste », Giorgio Locchi apporte ici une clé de lecture particulièrement féconde sur l’œuvre de Martin Heidegger, en qui il reconnaît le troisième grand mur porteur de la nouvelle tendance historique née avec Richard Wagner et Friedrich Nietzsche qui s’est incarnée dans les mouvements artistiques, littéraires puis politiques des révolutions conservatrices d’Europe. À travers plusieurs textes inédits, Locchi y dévoile la nouvelle conception de l’histoire portée par Martin Heidegger. Malheureusement incomplet, son essai central est complété dans ce recueil par un texte de son jeune disciple, Guillaume Faye, qui prolonge l’interprétation locchienne. "

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  • Mémoires identitaires...

    Les éditions Via Romana viennent de publier les Mémoires identitaires de Jean-Yves Le Gallou.

    Ancien haut-fonctionnaire, président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou a, notamment, publié La tyrannie médiatique (Via Romana, 2013),  Immigration : la catastrophe - Que faire ? (Via Romana, 2016), Européen d'abord - Essai sur la préférence de civilisation (Via Romana, 2018) et Manuel de lutte contre la diabolisation (La Nouvelle Librairie, 2020).

    L'ouvrage est d'ores et déjà disponible sur le site des éditions Via Romana.

     

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    " La vie de Jean-Yves Le Gallou témoigne de soixante ans d’engagements pour l’identité et la liberté d’expression. Énarque dissident, haut-fonctionnaire à Beauvau, élu politique, lanceur d’alerte et théoricien de la préférence nationale, il nous livre la somme de ses souvenirs et réflexions à contre-courant de 1954 et son entrée à l’École « républicaine » à 2024 et la débâcle des « valeurs républicaines ».
       De la guerre culturelle de mai 68 à la révolution woke, de Pompidou-Giscard à la Nouvelle Droite, des fraudes de la gauche à l’émergence du Front national, de la manipulation de Carpentras aux dessous de l’« affaire du détail » ou de la scission de Bruno Mégret en 1998, c’est le théâtre de la vie politique, économique, judiciaire, idéologique et sociétale que décrypte Jean-Yves Le Gallou à l’appui de son expérience et de portraits de ses contemporains capitaux : Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, Raymond Marcellin, Michel Poniatowski, Jean-Marie Le Pen, Jean-Pierre et Marie-France Stirbois, Bruno Gollnisch, Bruno Mégret, Philippe de Villiers, Marine Le Pen, Marion Maréchal, Eric Zemmour et ceux de ses compagnons de route : Alain de Benoist, Guillaume Faye, Dominique Venner, Yvan Blot, Bernard Lugan…
       D’une lucidité revigorante, ces Mémoires identitaires échappent à la nostalgie et tirent un fil d’Ariane d’espérance entre les générations pour la défense et illustration des patries charnelles et spirituelles. "

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  • L'État, pour quoi faire ?...

    Pour cette nouvelle édition de Cette année-là, sur TV Libertés, Patrick Lusinchi, avec Daoud Boughezala, Olivier François, Christophe A. Maxime et Rodolphe Cartremonte à 1983 et au numéro qu’Éléments avait consacré à l’État, dans lequel Alain de Benoist et Guillaume Faye défendaient le rôle régulateur d'un État souverain dans l’économie, bien différent de l’État nounou que nous connaissons aujourd'hui...

    Au menu également : l’éternel retour de la bourgeoisie louis-philipparde, de Jacques Delors à Emmanuel Macron.

     

                                                  

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