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ethnomasochisme

  • Meurtre de Matisse : les loutres face aux barbares...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Eman cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré aux réactions à l'assassinat du jeune Matisse par un migrant afghan.

    Rédacteur en chef de la revue Livr'arbitres et rédacteur en chef adjoint de la revue Éléments, Xavier Eman est l'auteur de deux recueils de chroniques intitulés Une fin du monde sans importance (Krisis, 2016 et la Nouvelle Librairie, 2019), d'un polar, Terminus pour le Hussard (Auda Isarn, 2019) et, dernièrement, d'Hécatombe - Pensées éparses pour un monde en miettes (La Nouvelle Librairie, 2021).

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    Meurtre de Matisse : les loutres face aux barbares

    À la suite de l’abominable massacre du jeune Matisse, à Châteauroux, par un migrant afghan, on apprenait, dans les médias, que des photos de loutres avaient été affichées dans les vitrines des commerces de la ville, « en solidarité avec les parents de Matisse », le père de l'adolescent surnommant son fils martyr «ma grosse loutre ». À la colère et à la peine succède donc la consternation. Car si certaines âmes puériles trouveront peut-être cette initiative « touchante », voire « émouvante », elle est en réalité accablante d’asthénie et désespérante de niaiserie.

    Il ne s’agit évidemment pas d’attendre ou de souhaiter des appels à la vendetta ou des incitations aux « représailles », mais l’acharnement à se complaire dans la nigauderie larmoyante face à la multiplication de crimes d’autant plus odieux qu’ils auraient été évitables est devenu absolument insupportable. Depuis l’attentat islamiste du Bataclan (au moins), la population française, cornaquée par des médias et des politiciens compassés, semble s’être convaincue que la seule réponse « digne » et « civilisée » à des agressions barbares était l’alignement de bougies et l’entassement d’ours en peluche. « Vous n’aurez pas ma haine ! » bêle le troupeau, se condamnant à la répétition des drames. Face à ces crimes, et à leur banalisation, il n’est pourtant nullement question de « haine » – sentiment irrationnel, extrême et désordonné –, mais de saine colère et d’indispensable instinct de conservation. La seule chose que démontre un peuple qui, à chaque fois qu’un de ses enfants est assassiné, se complaît dans la mièvrerie masochiste, ce n’est pas qu’il est extraordinairement bon et moralement supérieur, mais simplement qu’il est lâche et épuisé, rongé jusqu’à l’os par l’instinct de mort et l’appétence pour le suicide individuel et collectif.

    La colère, pas la haine

    À force d’être culpabilisés et biberonnés à la repentance, les Français ont-ils fini par intégrer que, quelque part, ils « méritaient cela » ? Qu’ils méritaient d’avoir peur dans la rue, d’être insultés, humiliés, agressés, et même tués par de fantasmatiques éternelles « victimes » prenant une revanche sanglante sur leur abominable passé ? On peut malheureusement le penser en voyant les Français, même victimes ou proches de celles-ci, paraissant davantage terrorisés par l’idée d’être accusés de « faire le jeu de l’extrême droite » ou de « pratiquer un amalgame » que par les lames des égorgeurs.

    Pourtant, encore une fois, il n’agit pas de réclamer l’application de la loi du Talion, mais simplement de rompre avec les cérémoniels grotesques de bétail d’abattage pleurnichant sur chaque nouveau cadavre, de nommer clairement les coupables et leurs complices, de dénoncer fermement les causes et d’exiger – d’imposer – que des décisions fortes et efficaces soient prises face à des actes qui ne sont en rien le fruit d’une imprévisible et écrasante fatalité, mais le produit d’une longue suite de reniements, de couardises et de démissions. Ainsi, ce ne sont pas des photos de loutres que les commerçants de Châteauroux auraient dû placarder sur leurs devantures, mais des messages appelant à une justice exemplaire, à l’application rigoureuse de la loi, à la fin du laxisme judiciaire et migratoire. Ils auraient sans doute été moins applaudis par la presse, peut-être même, dans ce système où tout est inversé, auraient-ils été poursuivis, voire embastillés, comme ces militants patriotes interpellés par une police soudainement diligente et implacable pour avoir collé des affiches demandant « Justice pour Thomas », autre victime d’une longue litanie. Mais au moins ce geste aurait eu du sens, de la tenue et très certainement de l’écho, rompant l’épouvantable et insupportable cercle : meurtre, émotion, marche blanche, nouveau meurtre.

    La nécessaire « récupération politique »

    En bref, ce que peut – et doit – exiger un peuple dont le quotidien se transforme progressivement en long cauchemar, c’est, à l’inverse des mantras ânonnés sans fin sur les plateaux de télévision, la nécessaire « récupération politique » de ces « faits divers » qui constituent en réalité un fait social global et majeur. La « récupération politique », c’est-à-dire l’obligation pour nos politiciens de se saisir de ce fait pour y apporter les indispensables réponses politiques concrètes. Car c’est très exactement le rôle du politique, « garantir l’intégrité et la sécurité de l’espace politique et social collectif » afin que la population puisse y mener une vie supportable et digne. S’il n’assure pas cette mission minimale, le politique, et à travers lui l’État, perd toute légitimité et ouvre la porte au chaos, au communautarisme, à la sécession et aux radicalisations les plus dangereuses. Certains s’en réjouissent, ils ont bien tort. La politique du pire est la pire des politiques. Il est encore temps de sauver la communauté nationale, mais le dépôt d’un bulletin de vote dans une urne n’y suffira pas, il est indispensable que la parole populaire se libère, que la chape de plomb du « politiquement correct » soit brisée, que les élus, de tous bords, soient interpellés et sommés de rendre des comptes, que le réel s’impose aux fictions idéologiques et que les mensonges et manipulations médiatiques soient implacablement combattus. À chacun, à sa place, d’y contribuer, par un inlassable travail militant, intellectuel, associatif, artistique, activiste. C’est désormais, incontestablement, une question de survie.

    Xavier Eman (Site de la revue Éléments, 2 mai 2024)

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  • Les salauds...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Eman, cueilli sur son blog A moy que chault ! et consacré à la nécessité de faire sécession d'un système enfermé dans une véritable pulsion de mort tournée contre son propre peuple...

    Animateur du site Paris Vox, rédacteur en chef de la revue Livr'arbitres et collaborateur de la revue Éléments, Xavier Eman est l'auteur de deux recueils de chroniques intitulés Une fin du monde sans importance (Krisis, 2016 et la Nouvelle Librairie, 2019), d'un polar, Terminus pour le Hussard (Auda Isarn, 2019) et, dernièrement, d'Hécatombe - Pensées éparses pour un monde en miettes (La Nouvelle Librairie, 2021).

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    Les salauds

    Ce monde, totalement inversé, est de plus en plus abject, repoussant chaque jour davantage les frontières de l'abomination. Ce n'est d'ailleurs pas tant la sauvagerie et les crimes odieux qui sont une nouveauté, la violence et la folie criminelle étant hélas tragiquement et étroitement liées à l'histoire humaine. Ce qui fonde l'émétique spécificité de notre époque, c'est l'euphémisation et la banalisation systématique et systémique de ces phénomènes ainsi que l'invraisemblable indulgence dont bénéficient les auteurs des pires atrocités imaginables.

    Depuis des années, des néo-barbares tuent, torturent, violent, lynchent et tabassent, dans un contexte de quasi-impunité, les victimes s'accumulant dans une très large indifférence tandis que toutes les institutions officielles (de la Justice aux médias en passant par le cinéma et la littérature...) ne semblent avoir d'autres préoccupations que de cajoler et de victimiser les populations dont sont très majoritairement issus les sadiques et les criminels qui sèment quotidiennement la mort et la souffrance. Personne, pourtant, ne cherche à les condamner pour ce qu'ils sont « ethniquement », « religieusement » ou « culturellement » mais bien uniquement pour ce qu'ils font, c'est à dire des actes infâmes et inhumains qu'aucune société dite civilisée ne devrait tolérer et encore moins tenter « d'expliquer » ou de « minimiser ».

    Alors que tous les moyens possibles, même les plus radicaux, devraient être mis en œuvre pour mettre hors d'état de nuire ces prédateurs sans foi ni loi, pour qui la vie humaine ne semble avoir aucune valeur, ces moyens sont mis tout au contraire au service de la culpabilisation de la population autochtone victime passive (puisqu'on lui a appris à l'être, qu'on la émasculée dans ce but) des « déséquilibrés » importés, le seul souci des autorités paraissant être d'empêcher toute réaction naturelle, tout rébellion face à cette litanie d'agressions, de vexations, d'humiliations et de crimes. La sécurité et même la vie des français semblent moins importantes que leur rectitude morale «antiraciste » et leur soumission aux dogmes mondialistes et sans-frontièristes. « Qu'ils meurent, que leurs filles soient violées, qu'ils rampent sous les coups et les crachats des racailles, peu importe tant qu'ils « ne font pas d'amalgame » et qu'ils ne sont pas « récupérés par l'extrême-droite » ! ». On n'est désormais plus dans la négation du réel, ni même dans l'ethno-masochisme, mais dans une véritable pulsion de mort tournée contre son propre peuple, une hargneuse volonté punitive envers cette populace franchouillarde qui tarde trop à se faire remplacer.

    Malgré les grands discours, les journées des bisous et de l'amour universel, tous ceux qui cautionnent, à un degré ou un autre, cet état de fait sont exactement l'inverse de ce qu'ils prétendent être. Ces soi-disant humanistes au grand cœur sont en réalité des salopards pur jus, pas le moins du monde émus par le sort des victimes dès lors que celles-ci n'entrent pas dans le cadre de leur agenda idéologique, de leur mythologie tartuffe d'un « vivre-ensemble » qu'ils évitent d'ailleurs soigneusement de s'imposer à eux-mêmes.

    Il ne sert pour autant à rien de vitupérer, de s'exclamer qu'ils « devront rendre des comptes ! ». Ils n'en rendront pas plus demain qu'ils n'en ont rendus hier. Du moins tant que nous continuerons à jouer le jeu truqué qu'ils nous imposent, tant que nous n'accepterons pas l'évidence que cet état, ce système dans son ensemble sont en guerre ouverte contre nous et que toutes les oppositions officielles ne sont que de vaines et fastidieuses impasses. Nous n'avons pas les moyens de les renverser, de les « punir » ou de nous « venger », mais nous avons la possibilité, et le devoir, de déserter le terrain de jeux auquel ils veulent nous cantonner, de rompre avec les laisses qu'ils nous imposent, de sortir enfin de la matrice qu'ils ont forgée. C'est pourquoi, malgré la colère, malgré la tristesse, malgré la tentation de la haine, il n'y a encore et toujours qu'une seule voie : construire.

    Construire nos alternatives, construire nos communautés, nous rassembler, nous protéger mutuellement, protéger les nôtres, bâtir nos citadelles, tant intérieures que matérielles, travailler à notre autonomie, ne plus donner un sou à toutes les émanations de ce système, continuer à expliquer, à instruire, à éduquer, à former, à aimer, à prier, à chanter. La sécession, maintenant. C'est ainsi qu'un jour les salauds, comme les traîtres, payeront.

    Xavier Eman (A moy que chault !, 18 octobre 2022)

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  • A quand les excuses d’Alger pour la traite des esclaves européens ?...

    Alors que le président algérien Abdelmadjid Tebboune, profitant de l'épidémie de repentance et d'ethnomasochisme qui sévit dans tout l'occident, vient de demander à la France de s'excuser sur la colonisation de l'algérie, Bernard Lugan rappelle le passé esclavagiste de la régence d'Alger et la terreur imposée en Méditerranée par les pirates barbaresques. Historien et africaniste, auteur de nombreux ouvrages, comme  Osons dire la vérité à l'Afrique (Rocher, 2015), Heia Safari ! - Général von Lettow-Vorbeck (L'Afrique réelle, 2017), Atlas historique de l'Afrique (Rocher, 2018) et Les guerres du Sahel (L'Afrique réelle, 2019), mais aussi deux romans avec Arnaud de Lagrange, dont Les volontaires du Roi (Balland, 2020), Bernard Lugan vient de publier un récit satirique intitulé Le Banquet des Soudards (La Nouvelle Librairie, 2020).

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    A quand les excuses d’Alger pour la traite des esclaves européens ?

    En ces temps de repentance et d’ethno-masochisme, puisque ceux qu’il est difficile de désigner autrement que par le terme d’ennemis, vu leur comportement à l’égard de la France, s’amusent à jongler avec le contexte historique, alors, faisons de même. 
     
    L’Algérie aux abois économiquement, ruinée par les profiteurs du Système qui depuis 1962 se sont méthodiquement engraissés en pillant ses ressources, a donc l’outrecuidance de demander des excuses à la France. Pourquoi pas d’ailleurs, puisque, comme le disait Etienne de la Boétie : « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » ? 
     
    Des excuses donc pour avoir tracé en Algérie 54 000 kilomètres de routes et pistes (80 000 avec les pistes sahariennes), 31 routes nationales dont près de 9000 kilomètres goudronnés, construit 4300 km de voies ferrées, 4 ports équipés aux normes internationales, 23 ports aménagés (dont 10 accessibles aux grands cargos et dont 5 qui pouvaient être desservis par des paquebots), 34 phares maritimes, une douzaine d’aérodromes principaux, des centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), des milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels, 31 centrales hydroélectriques ou thermiques, une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie etc., des milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées, d’universités avec 800 000 enfants scolarisés dans 17 000 classes (soit autant d’instituteurs, dont deux-tiers de Français), un hôpital universitaire de 2000 lits à Alger, trois grands hôpitaux de chefs-lieux à Alger, Oran et Constantine, 14 hôpitaux spécialisés et 112 hôpitaux polyvalents, soit le chiffre exceptionnel d’un lit pour 300 habitants. Sans parler d’une agriculture florissante laissée en jachère après l’indépendance, à telle enseigne qu’aujourd’hui l’Algérie doit importer du concentré de tomates, des pois chiches et jusqu’à la semoule pour le couscous… 
     
    Or, tout ce que la France légua à l’Algérie en 1962 fut construit à partir du néant, dans un pays qui n’avait jamais existé et dont même le nom lui fut donné par le colonisateur... Tout avait été payé par les impôts des Français. En 1959, toutes dépenses confondues, l’Algérie engloutissait ainsi 20% du budget de l’Etat français, soit davantage que les budgets additionnés de l’Education nationale, des Travaux publics, des Transports, de la Reconstruction et du Logement, de l’Industrie et du Commerce ! (Voir à ce sujet mon livre Algérie l’Histoire à l’endroit). 
     
    L’Algérie a exigé, et sur ce point comment ne pas être d’accord avec elle, que la France lui restitue les cranes de combattants vaincus par l’armée française lors de la conquête. Mais alors, quid des restes des dizaines de milliers d’esclaves européens dont des milliers de Français enlevés en mer ou par des razzia littorales, morts en Algérie et enterrés dans la banlieue d’Alger dans ce qui, avant la conquête était désigné comme le cimetière des chrétiens ? C’est en effet par dizaines de milliers que des hommes, des femmes et des enfants européens furent pris en mer ou enlevés à terre par les pirates barbaresques. De 1689 à 1697, Marseille perdit ainsi 260 navires ou barques de pêche et plusieurs milliers de marins et de passagers, tous ayant été réduits en esclavage. En 1718, la comtesse du Bourk, ses enfants et ses domestiques qui avaient embarqué à Sète pour rejoindre via Barcelone son mari ambassadeur en Espagne furent capturés en mer. La petite Marie-Anne du Bourk alors âgée de 9 ans, fut rachetée en 1720. 
     
    Grâce aux rapports des pères des Ordres religieux dits de « rédemption des captifs », qu’il s’agisse de l’Ordre des Trinitaires fondé par Jean de Matha et Félix de Valois, ou des Pères de la Merci, les Mercédaires, un ordre religieux fondé par Pierre Nolasque, nous connaissons les noms de milliers d’esclaves rachetés, ainsi que leurs villes ou villages d’origine, cependant que, faute de moyens, des dizaines de milliers d’autres ne le furent pas et moururent dans les chaînes.
     
    En 1643, le Père Lucien Héraut, prêtre de l’Ordre de la Trinité et Rédemption des Captifs, rentra en France avec 50 malheureux Français qu’il venait de racheter aux esclavagistes algérois. Faute de moyens, la mort dans l’âme, il avait laissé derrière lui plusieurs milliers d’autres Français, sans compter les milliers d’esclaves appartenant aux autres nations européennes enlevés en mer ou sur le littoral. 

    Dans une lettre d’une grande puissance de témoignage adressée à Anne d’Autriche, Reine-Régente du royaume de France, le père Héraut se fit l’interprète des captifs, s’adressant à la reine en leur nom, afin de lui demander une aide financière pour les racheter. Une lettre qui devrait clore les prétentions et les exigences d’excuses des descendants des esclavagistes algérois : « Larmes et clameurs des Chrestiens françois de nation, captifs en la ville d’Alger en Barbarie, adressées à la reine régente, par le R. P. Lucien Heraut, Religieux de l’Ordre de la Trinité et Rédemption des Captifs, 1643. 


    « (…) ainsi qu’il arrive ordinairement aux vassaux de vostre Majesté, qui croupissent miserablement dans l’horrible esclavage (…) cette mesme necessité addresse aux pieds de sa clemence et Royalle bonté, les larmes et soupirs de plus de deux milles François de nation Esclaves en la seule ville d’Alger en Barbarie, à l’endroit desquels s’exerce les plus grandes cruautés que l’esprit humain puisse excogiter, et les seuls esprits infernaux inventer. 


    Ce n’est pas, Madame, une simple exaggeration (…) de ceux, qui par malheur sont tombés dans les griffes de ces Monstres Affricains, et qui ont ressenty, comme nous, leur infernalle cruauté, pendant le long sejour d’une dure captivité, les rigueurs de laquelle nous experimentons de jour en jour par des nouveaux tourments: la faim, le soif, le froid, le fer, et les gibets (…) mais il est certain que les Turcs et Barbares encherissent aujourd’hui par-dessus tout cela, inventans journellement de nouveaux tourments, contre ceux qu’ils veulent miserablement prostituer, notamment à l’endroit de la jeunesse, captive de l’un et l’autre sexe, afin de la corrompre à porter à des pechés si horribles et infames, qu’ils n’ont point de nom, et qui ne se commettent que parmys ces monstres et furies infernales et ceux qui resistent à leurs brutales passions, sont écorchez et dechirez à coup de bastons, les pendants tous nuds à un plancher par les pieds, leur arrachant les ongles des doigts, brullant la plante des pieds avec des flambeaux ardents, en sorte que bien souvent ils meurent en ce tourment. Aux autres plus agés ils font porter des chaisne de plus de cent livres de poids, lesquelles ils traisnent miserablement partout où ils sont contrains d’aller, et apres tout cela si l’on vient à manquer au moindre coup de siflet ou au moindre signal qu’ils font, pour executer leurs commandements, nous sommes pour l’ordinaire bastonnez sur la plante des pieds, qui est une peine intollerable, et si grande, qu’il y en a bien souvent qui en meurent, et lors qu’ils ont condamné une personne à six cent coups de bastons, s’il vient à mourir auparavant que ce nombre soit achevé, ils ne laissent pas de continuer ce qui reste sur le corps mort. 


    Les empalements son ordinaires, et le crucifiment se pratique encore parmy ces maudits barbares, en cette sorte ils attachent le pauvre patient sur une manière d’echelle, et lui clouent les deux pieds, et les deux mains à icelle, puis après ils dressent ladite Eschelle contre une muraille en quelque place publique, où aux portes et entrées des villes (…) et demeurent aussi quelque fois trois ou quatre jours à languir sans qu’il soit permis à aucun de leur donner soulagement. 


    D’autres sont écorchez tous vifs, et quantitez de bruslez à petit feu, specialement ceux qui blasphement ou mesprisent leur faux Prophete Mahomet, et à la moindre accusation et sans autre forme de procez, sont trainez à ce rigoureux supplice, et là attachez tout nuds avec une chaine à un poteau, et un feu lent tout autour rangé en rond, de vingt-cinq pieds ou environ de diametre, afin de faire rostir à loisir, et cependant leur servir de passe-temps, d’autres sont accrochez aux tours ou portes des villes, à des pointes de fer, où bien souvent ils languissent fort long temps. 


    Nous voions souvent de nos compatriots mourir de faim entre quatre murailles, et dans des trous qu’ils font en terre, où ils les mettent tout vif, et perissent ainsi miserablement. Depuis peu s’est pratiqué un genre de tourment nouveau à l’endroit d’un jeune homme de l’Archevesché de Rouen pour le contraindre a quitter Dieu et nostre saincte Religion, pour laquelle il fut enchaisné avec un cheval dans la campagne, l’espace de vingt-cinq jours, à la merci du froid et du chaud et quantitez d’autres incommoditez, lesquelles ne pouvant plus supporter fit banqueroute à notre saincte loy. 


    Mille pareilles cruautez font apostasier bien souvent les plus courageux, et mesme les plus doctes et sçavants : ainsi qu’il arriva au commencement de cette presente année en la personne d’un Père Jacobin d’Espagne, lequel retenu Captif, et ne pouvant supporter tant de miseres, fit profession de la loy de Mahomet, en laquelle il demeura environ six mois, pendant lesquels (…) il avoit scandalisez plus de trente mille Chrestiens esclaves de toutes nations (…) il se resolu à estre brullé tout vif, qui est le supplice ordinaire de ceux qui renoncent à Mahomet (…)en suite deqoy il fut jetté en une prison obscure et infame (…) Le Bascha le fit conduire au supplice(…) il fut rosty à petit feu un peu hors de la ville près le Cimitiere des Chrestiens. 


    Nous n’aurions jamais fait, et nous serions trop importuns envers votre Majesté, de raconter icy toute les miseres et calamitez que nous souffrons : il suffit de dire que nous sommes icy traittez comme de pauvres bestes, vendus et revendus aux places publiques à la volonté de ces inhumains, lesquels puis apres nous traittent comme des chiens, prodiguans nostre vie, et nous l’ostans, lors que bon leur semble (…). 


    Tout cecy, Madame, est plus que suffisant pour émouvoir la tendresse de vos affections royales envers vos pauvres subjets captifs desquels les douleurs sont sans nombre, et la mort continuelle dans l’ennuy d’une si douleureuse vie (…), et perdre l’ame apres le corps, le salut apres la liberté, sous l’impatience de la charge si pesante de tant d’oppressions, qui s’exercent journellement en nos personnes, sans aucune consideration de sexe ny de condition, de vieil ou du jeune, du fort ou du foible : au contraire celuy qui paroist delicat, est reputé pour riche, et par consequent plus mal traitté, afin de l’obliger à une rançon excessive, par lui ou par les siens (…) nous implorons sans cesse, jettant continuellement des soupirs au Ciel afin d’impetrer les graces favorables pour la conservation de vostre Majesté, et de nostre Roy son cher fils, destiné de Dieu pour subjuguer cette nation autant perfide que cruelle, au grand souhait de tous les Catholiques, notamment de ceux qui languissent dans ce miserable enfer d’Alger, une partie desquels ont signé cette requeste en qualité, Madame, de vos tres humbles, tres obeyssants, tres fidels serviteurs et vassaux les plus miserables de la terre, desquels les noms suivent selon les Dioceses et Provinces de votre Royaume. » 
     
    Bernard Lugan (Blog de Bernard Lugan, 11 juillet 2020)
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  • Feu sur la désinformation... (286)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Nicolas Faure.

    Au sommaire :

    • 1 : L’image de la semaine - L'hommage à Jean Raspail
      Jean Raspail est mort samedi 13 juin. Il était aventurier et écrivain mais sera entré dans la postérité en tant que prophète grâce au Camp des saints. Nous reviendrons sur ce décès et sur le traitement médiatique qui en a suivi.
    • 2 : Arabes contre Tchétchènes : la bataille du califat bourguignon
      L’année 2020 n’en finit pas de nous réserver des surprises incroyables… Cette semaine, c’est une bataille à distance entre membres de la communauté tchétchène et maghrébine qui a eu lieu à Dijon pendant plusieurs soirées… Et le silence médiatique a longtemps été… assourdissant !
    • 3 : Revue de presse
      Ethnomasochisme du service public…
      Éric Zemmour à nouveau menacé de mort…
      Dans ce I-Média, nous reviendrons comme d’habitude sur l’actualité médiatique de la semaine.
    • 4 : Le retour de la race
      Longtemps mis au rebut médiatique, le terme de « race » est aujourd’hui de retour ! Et si les médias font encore dans l’obscurantisme, nous serons là pour leur démontrer que ce terme n’est pas de retour par hasard...
    • 5 : Génération Identitaire met les antiracistes (et les journalistes) en furie !Avec leur banderole contre le racisme anti-blanc déployée en pleine manifestation pour Adama Traoré, Génération Identitaire a frappé un grand coup médiatique !

     

                                         

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  • Pourquoi les blancs se sentent-ils coupables ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une intervention de Julien Rochedy consacrée à la culture de la culpabilité au sein la société occidentale. Publiciste et essayiste, Julien Rochedy est une figure prometteuse de la mouvance conservatrice et identitaire. Il vient de publier un essai intitulé Nietzsche l'actuel.

                                        

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  • Peut-on encore soigner l’âme post-Européenne ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jure Georges Vujic, cueilli sur Polémia et consacré à la maladie de l'âme post-européenne... Avocat franco-croate, directeur de l’Institut de géopolitique et de recherches stratégiques de Zagreb, Jure Georges Vujic est l'auteur de plusieurs essais, dont Un ailleurs européen (Avatar, 2011) et  Nous n'attendrons plus les barbares - Culture et résistance au XXIème siècle (Kontre Kulture, 2015).

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    Merlin, le médecin de l'âme dont auraient besoin les Post-Européens ?...

     

    Peut-on encore soigner l’âme post-Européenne ?

    L’ère de l’après Europe

    Il n’y a pas si longtemps, le philosophe tchèque Jan Patocka, développait dans son livre L’Europe après l’Europe la thèse selon laquelle nous vivions dans le monde de l’« après Europe », que Patocka situe dès la fin de la Première Guerre mondiale. Une Europe dévoyée spirituellement par la « globalisation marchande » et « l’ère planétaire ». S’ interrogeant sur l’héritage européen, Patocka constate avec raison que l’Europe a renié son identité originelle et sa vocation première – celle du « soin de l’âme » – en reprenant ce thème socratique, le sacrifiant à l’adoption généralisée et démesurée du seul calcul de la puissance et des reliquats de sa suprématie déchue.

    Patocka – dans la lignée des intellectuels anti-totalitaristes et libéraux tels que Kundera – élabore ensuite une analyse de l’identité de l’Europe, laquelle serait « étrangère à toute notion réductrice d’appartenance et à toute illusoire spécificité ». Bien sûr, à l’heure de la domination planétaire du marché, il serait bien  opportun de s’interroger s’il demeure encore quelque chose de « l’héritage spirituel européen »  qui pourrait nous permettre de cultiver et prendre soin de son âme, et peut être même de nous ouvrir au monde autrement, tout en ne versant pas dans un eurocentrisme étriqué ou dans un universalisme irénique et béat.

    Il persiste néanmoins une aporie propre à la pensée Patockienne qui semble arraisonnée à l’horizon indépassable de la démocratie libérale : comment se soucier uniquement de l’âme européenne (enfin ce qu’il en reste) en faisant abstraction de son corps collectif que constitue ses milliers de patries charnelles ? Comment ne pas prendre acte de l’état de déliquescence morale, démographique, culturelle et identitaire de ce même corps à l’heure de l’immigration massive, la perte de sens et de la dé-souverainisation généralisée ? Comment renoncer à l’aspiration vers la puissance, seule à même de préserver l’identité propre à cette âme dans son ancrage tellurique et géopolitique qui  fait d’elle une âme-continent ?

    Patries charnelles et esprit européen

    Faut-il rappeler que, même si l’âme constitue l’incarnation de cette « étincelle d’éternité » en tant que fondement de notre philosophie, le corps est consubstantiel  et « représente cette enveloppe charnelle de l’âme ».
    Souvenons-nous de Lucrèce : « Le corps est l’enveloppe de l’âme, qui, de son côté, en est la gardienne et la protectrice » et de Leibniz sur la nature divine du corps : « Chaque corps organique d’un vivant est d’une espèce de machine divine, ou d’un automate naturel, qui surpasse infiniment tous les automates artificiels ».

    Ce corps mystique que constituent les patries charnelles de l’Europe qui, depuis l’antiquité gréco-romaine a nos jours, ont été porteuses de cette esprit et de cette spiritualité européenne, à la fois singulière et universelle.
    Et c’est la raison pour laquelle on peut tout à  fait faire preuve d’ouverture spirituelle au monde tout en conservant l’identité  des peuples qui sont à la fois les composantes ethniques et les émanations identitaires subtiles et vulnérables de cette âme européenne.

    Ce corps européen est à la fois  le bouclier et la cage de résonance de cet esprit européen. Charles Péguy l’affirmait : « On n’atteint le spirituel qu’à travers une patrie charnelle; il faut s’incarner ». Souvenons nous que la France est, aux yeux de Péguy, le corps qui reçoit, soigne le mieux la vérité et la justice, entendu qu’un corps peut toujours tomber malade, tuer en lui la fraternité sensible, sombrer dans la terre et le sang du nationalisme ou se dissoudre dans l’abstraction bourgeoise des droits formels.
    D’autre part, cette thèse essentialiste semble aujourd’hui conforter le déni de réalité et le paradigme victimaire occidental, dont se font les portes paroles les élites politiques libérales, tout en trouvant une légitimation dans  le discours multiculturaliste et relativiste.
    Ainsi, Leszek Kolakowski affirme « qu’à la même époque où l’Europe a acquis – peut-être surtout grâce au danger turc – la conscience claire de sa propre identité culturelle, elle a mis en question la supériorité de ses propres valeurs et ouvert le processus de l’autocritique permanente qui est devenue la source de sa puissance ainsi que de ses faiblesses et de sa vulnérabilité ». Si l’on suit ce discours – corroboré par  l’ethnomasochisme et l’idéologie de repentance pleurnicharde du passé colonialiste -, soigner son âme consisterait, pour l’Europe, à persévérer dans son déni de puissance.

    Maladies de l’âme et post-humanité

    Et pourtant, il convient de rappeler que Patocka développe sa thèse à l’aide d’un paradigme de la philosophie antique, « les soins de l’âme » étant la préoccupation première de la philosophie grecque, en tant que « philosophia medicans ».
    Au regard de cette philosophie, prendre soin de l’âme consistait à éviter que les passions prennent le dessus sur la raison, étant susceptibles de nous faire souffrir.

    Plutôt que la domination de l’epithumia, le siège des désirs présent dans toutes les âmes, il fallait conserver l’hêgemonikon de la raison, seul gardien de l’équilibre et la santé spirituelle et corporelle.
    Diogène Laërce use de la même comparaison : « Comme on parle des infirmités du corps, la goutte, le rhumatisme, il y a aussi dans l’âme l’amour de la gloire, le goût du plaisir et choses semblables. »
    La post-Europe déspiritualisée et colonisée est devenue la demeure des corps déchus et impuissants. Ce que Patocka n’a pas vu, c’est que la post-Europe semble anticiper l’après-anthropologie classique et l’impact corporel du darwinisme social postmoderne, lequel apparait sous les traits de l’ultralibéralisme global qui ne laisse plus aucune place à la sollicitude de l’âme des  peuples.

    C’est sous les traits d’une hybridation généralisée et d’une consommation uniformisante qu’une nouvelle forme d’hominisation globale de l’être humain apparaît avec le globalisme, par la création et la promotion d’un génotype générique, docile consommateur entièrement conditionné par l’idéologie dominante. Cette nouvelle hominisation est à l’opposée de la bio-pluralité des peuples et de la terre qui tend de plus en plus à disparaître. Car, bien sûr, afin de détruire la singularité et l’identité spirituelle, on s’attaquera non seulement aux fondements historiques et philosophiques mais aussi en affaiblissant de l’intérieur les capacités de cette corporéité défensive.
    La post-Europe est à l’image de cette post-humanité expérimentale, qui  – au nom du progrès infini, des chimères transhumanistes, du marché et du capital – réifie le monde et les peuples en valeur d’échanges.

    Ainsi, l’Europe ne renouera avec son âme originelle qu’en prenant conscience de cette maladie de la démesure, de l’hybris économique et marchand, de l’individualisme libéral et hédoniste qui gangrènent et handicapent son corps charnel, ses ressorts virils de défense et d’affirmation souveraine.
    Cette prise de conscience collective a eu lieu a l’Est européen, dans les patries charnelles de Patocka, Kundera, Kolakowski, Czeslaw Milosz qui, conscientes des menaces de cette maladie contaminatrice venue de l’Occident libéral, ont pris soin de leurs âmes mais aussi de leur corps collectif et, de ce faits sont devenues, comme Valery le préconisait, les porteurs d’une nouvelle espérance, les porteurs du renouveau de la « politique de l’esprit », une authentique « puissance de transformation ».

    Jure Georges Vujic (Polémia, 15 octobre 2018)

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