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anders breivik

  • L'islamophobie ? Un terme piégé !...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque la question de l'islamophobie. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Contre le libéralisme (Rocher, 2019).

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    Alain de Benoist : « L’islamophobie ? Un terme piégé ! »

    L’islamophobie, mot récent et assez flou, tend à envahir l’espace public. Il est même désormais dans le dictionnaire. Mais, au fond, qu’est-ce que cela veut dire ?

    Au sens propre, le terme fait allusion à la peur ou à la répulsion (phobos), mais l’idéologie dominante préfère le tirer vers la détestation et la haine. La peur étant contagieuse et la haine suscitant la haine, il manque évidemment un terme pour désigner l’effet de réciprocité. Cela dit, il y a bien entendu des gens qui haïssent par principe l’islam et tout ce qui s’y apparente, et leurs obsessions convulsives inondent tous les jours les réseaux sociaux. Mais, en réalité, vous le savez bien, la dénonciation contemporaine des « phobies » fait surtout partie d’une tactique désormais bien rodée consistant à faire usage d’un mot-repoussoir pour développer une rhétorique lacrymale, délégitimer radicalement certaines positions et placer en état de sidération ceux qui pourraient tenter de s’y rallier. Cela vaut pour l’islamophobie comme pour l’homophobie, la gynophobie, la judéophobie, la cathophobie, l’américanophobie, la transphobie, la grossophobie, et j’en passe (n’oublions pas la trypophobie, qui est la phobie des trous !).

    Dans le cas de la dénonciation de l’« islamophobie », il s’agit d’abord de faire apparaître toute critique, même modérée, de l’islam comme moralement insupportable, politiquement odieuse et pénalement répréhensible. Selon la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), les Français seraient ainsi « islamophobes » à 86 % concernant le port du voile intégral, mais seulement à 24 % concernant le jeûne du ramadan (on ne précise pas si l’« islamophobie » baisse encore, s’agissant des jolies Beurettes). Dans son livre récent, Islamophobie : intoxication idéologique, Philippe d’Iribarne montre parfaitement que l’usage de ce mot a deux objectifs : persuader les musulmans qu’ils font l’objet d’une discrimination omniprésente et sont donc des victimes (aujourd’hui, on passe tout aux victimes) et entretenir chez les Européens un sentiment de culpabilité qui les rende incapables de voir la réalité telle qu’elle est.

    Si l’on pense, par exemple, qu’il y a nécessairement un rapport entre l’islam et le djihadisme, puisque, jusqu’à plus informé, c’est d’Allah que les terroristes islamistes se réclament et non de Jupiter ou du bouddhisme zen, alors on est présumé faire un « amalgame » et appeler à la haine contre les musulmans, ce qui est ridicule. On se retrouve ainsi coincé entre ceux pour qui « ça n’a rien à voir » et ceux, pareillement aveugles, pour lesquels tout s’explique par les sourates du Coran. Ceux, dont je suis, qui estiment qu’aucune religion ne doit être statutairement mise à l’abri de la critique (ce qui vaut aussi pour des religions séculières comme la religion des droits de l’homme, la religion du progrès ou la religion du profit), se retrouvent sommés de choisir entre des slogans simplificateurs tout aussi inacceptables.

    L’appel de Christchurch, rassemblant chefs d’État et grands patrons du Web, a été lancé après le massacre de 51 musulmans commis le 15 mars dernier par le nommé Brenton Tarrant dans deux mosquées néo-zélandaises. Un exemple de détestation radicale de l’islam, inspiré des actes d’Anders Behring Breivik ?

    Sauf erreur de ma part, Breivik n’a jamais tué un seul musulman. Il s’en est pris à ceux de ses compatriotes qu’il jugeait favorables à l’immigration. Concernant l’exemple suivi par Brenton Tarrant, il vaudrait mieux chercher ailleurs.

    Le 25 février 1994, un extrémiste juif orthodoxe nommé Baruch Goldstein faisait irruption à Hébron, dans le tombeau des Patriarches, et y massacrait à l’aide d’un fusil d’assaut 29 musulmans palestiniens en prière, hommes, femmes et enfants, en blessant plus ou moins gravement 125 autres. Ce geste me paraît très comparable à celui de Tarrant. La différence est qu’aujourd’hui, le nom de Brenton Tarrant est honni dans le monde entier, tandis qu’en Israël, la tombe de Baruch Goldstein est devenue un lieu de pèlerinage pour un certain nombre de colons israéliens qui le considèrent comme un « héros ». Il y a eu un appel de Christchurch, il n’y a jamais eu d’appel de Hébron.

    Parler d’« islamophobie » plutôt que d’hostilité à l’islam ou de détestation des musulmans, cela change quoi ?

    Cela change tout. Chacun a ses dilections et ses détestations, rationnelles ou irrationnelles, sympathiques ou antipathiques, justifiées ou parfaitement injustifiées, et chacun devrait être libre de les exprimer, ce qui n’implique évidemment pas qu’on soit tenu de les partager. La phobie, considérée par Freud comme le symptôme d’une « hystérie d’angoisse » et fréquemment associée à la névrose, est un terme de psychologie clinique. Qualifier une détestation de « phobie » revient à médicaliser ce qui n’est, en définitive, qu’une opinion (qu’on peut elle-même juger détestable). La conséquence perverse est qu’il devient dès lors impossible d’en démontrer la fausseté : on ne réfute pas une maladie. Il en va de même chaque fois que l’on choisit, non plus de médicaliser, mais de criminaliser. Dès l’instant où l’on affirme que telle ou telle opinion n’est « pas une opinion mais un crime », on s’interdit du même coup de la réfuter, car on n’argumente pas avec le crime. Dans les deux cas, le débat est impossible et la liberté de l’esprit se retrouve bafouée.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 12 juin 2019)

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  • Utøya...

    " Je suis le commandeur Anders Behring Breivik. A trente-deux ans, je viens d'entrer dans l'Éternité. Je fais la Une de tous les journaux du monde. Du levant au couchant, des Patagons au Septentrion, mes semblables connaissent désormais mon visage. Aujourd'hui mon nom est le nom le plus prononcé de la planète. Je sature le monde. Je suis une star. Je suis un tsar. Je passe devant Hitler, devant Jésus. Devant Dieu peut-être. "


    Les éditions Ring viennent de publier Utøya, le récit attendu de Laurent Obertone. L'auteur de La France orange mécanique (Ring, 2013) nous fait plonger dans les pensées du tueur de masse Anders Breivik, franc-maçon philo-sioniste, admirateur de Churchill et défenseur de l'Occident. Un tour de force littéraire, préfacé par Stéphane Bourgoin, spécialiste du phénomène des tueurs en série.

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    " Rapports de police, dossier judiciaire, écrits intimes du meurtrier, témoignages de proches, d'experts, de survivants... Laurent Obertone a mené la première enquête d'investigation sur la vie d'Anders Breivik pour livrer, jusqu'aux expressions même des protagonistes, le récit électrique et impitoyable du plus grand massacre de masse contemporain. Depuis le cerveau du tueur norvégien, il lève le voile sur l’intimité et la fabrication mentale du bourreau, jusqu'aux heures sanglantes de l'été 2011.
     
    « Il nous faut louer le travail titanesque de Laurent Obertone et la minutie exceptionnelle qu’il a développée pour reconstituer le parcours authentique d’Anders Breivik et des drames d'Utøya, jusque dans ses moindres détails.»  Stéphane Bourgoin. "



    TRAILER OFFICIEL D'UTØYA de LAURENT OBERTONE par Editions_Ring

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  • Richard Millet à l'émission "Ce soir ou jamais"...

    Vous pouvez visionner ci-dessous un extrait de l'émission du 4 septembre 2012 de "Ce soir ou jamais", diffusée par France 3 et dirigée par Frédéric Taddéi, à laquelle était invitée Richard Millet, à l'occasion de la polémique suscitée par son dernier essai, Langue fantôme, publié aux éditions Pierre-Guillaume de Roux, qui contient un texte intitulé Eloge littéraire de Anders Breivik.  

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  • Langue fantôme...

    "Dans cette décadence, Breivik est sans doute ce que méritait la Norvège et ce qui attend nos sociétés qui ne cessent de s’aveugler pour mieux se renier, particulièrement la France et l’Angleterre ; loin d'être un ange exterminateur, ni une bête de l'Apocalypse, il est tout à la fois bourreau et victime, symptôme et impossible remède."

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier Langue fantôme suivi de Eloge littéraire d'Anders Breivik, deux courts essais de Richard Millet qui ont provoqué les hurlements des agents culturels de la bien-pensance...

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    "Faut-il se lamenter sur le sort du roman français, quasiment absent de la scène internationale ? Pas si sûr quand on mesure à quel niveau d'abêtissement conduit le roman dit "international ". Ainsi Umberto Eco n'a-t-il pas hésité à "réécrire" Le Nom de la rose à l'intention des lobotomisés du Culturel : suppression des citations latines, passages amputés des descriptions, appauvrissement du vocabulaire. Un processus de vulgarisation où seul subsiste le scénario, en attendant le video game. Ce qu'on appelle encore "roman" est ainsi devenu le lieu même de la destruction de la langue et de la littérature. La tiers-mondisation culturelle de la France le proclame de toutes parts. Et quand, à la mise à mort de la littérature, s'ajoute la négation de l'idée de nation, n'est-ce pas au néant qu'on donne droit de cité ? Ainsi, le massacre perpétré par Anders Breivik, en Norvège, loin de constituer l'acte d'un homme seul, encore moins celui d'un aliéné, renvoie les politiques et agents "culturels" au miroir d'une société qui, par-delà le scénario "multiculturaliste", a choisi de renoncer à toute communauté de destin, à ses racines vivantes, chrétiennes, donc littéraires."

     

     

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  • Richard Millet répond à ses détracteurs...

    "En dix-huit pages, Richard Millet déroule avec rage la litanie des haines qu'il a déjà déversées dans d'autres écrits, notamment Opprobre, paru chez Gallimard en 2008. Inscrit dans une pensée d'extrême droite qui n'hésite pas à esthétiser la violence, Millet n'en est pas à ses débuts, en matière d'anathème." Raphaëlle Rérolle (Le Monde, 28 août 2012)

    "Au seuil de ce livre abject où Millet sonne l'Angélus, une phrase de Drieu la Rochelle suggère que nous allons assister à un suicide littéraire." Jérôme Garcin (Le Nouvel Observateur, 17 août 2012)

    "Il a des pensées qui sont nauséabondes." Tahar Ben Jelloun (France Inter, 28 août 2012)

    Sévèrement attaqué dans les médias bien-pensants par les chiens de garde du système à l'occasion de la sortie de ses deux essais intitulés De l'antiracisme comme terreur littéraire et Langue fantôme, suivi de Eloge littéraire d'Anders Breivik, qui sont tous les deux publiés aux éditions Pierre-Guillaume de Roux, Richard Millet fait face à ses détracteurs dans cet entretien réalisé sur I Télé le 29 août 2012 et cueilli sur le site de F.Desouche.

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  • Le « Loup solitaire » comme figure symbolique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Romaric Sangars, cueilli sur Causeur et consacré à l'analyse de la figure du tueur de masse solitaire comme symptôme morbide de l'état de nos sociétés...

    Romaric Sangars anime avec Olivier Maulin le Cercle Cosaque.

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    Mohamed Merah, un nouveau type de tueur

    Le scooter, véhicule idoine des centres-villes encombrés, est devenu, à l’occasion des crimes de Mohammed Merah, un élément tactique décisif, voire l’attribut symbolique du meurtrier. A mon avis, cette métamorphose de la place de l’engin dans nos représentations coïncide avec l’avènement d’un nouveau type de tueur. Qu’on ne fasse surtout pas d’amalgames, je n’insinue bien sûr aucunement que les usagers de scooters seraient tous des fanatiques islamistes et il n’y a pas lieu de les stigmatiser, le scooter étant un véhicule comme les autres, dont l’immatriculation prouve l’appartenance de plein droit à la communauté nationale. En outre, la majorité de ces deux-roues ne désire que circuler en paix sur des routes que leur carénage honore d’un supplément de diversité.

    Cela étant posé, on peut tout de même se permettre d’établir un lien – ne serait-ce qu’un lien – essentiellement formel, entre Mohammed Merah et Anders Breivik. À quelques mois d’intervalle, deux actes du même type ont produit en Europe le même impact médiatique, la même terreur, le même abasourdissement qu’entraîne la révélation d’une horreur inédite. On respire comme un reflux de 11 septembre… Et si la destruction du World Trade Center nous avait fait entrer dans le XXIème siècle et dans une décennie marquée par la succession d’attentats islamistes et de guerres « préventives » occidentales, on peut légitimement craindre que la décennie 2010 soit celle des « Loups solitaires », prolongation et mutation de la même guerre civile mondialisée, sous les auspices de cette nouvelle figure macabre.

    Le « Loup solitaire » tient du serial killer, ce grand archétype du siècle précédent. Mais le serial killer est un hédoniste anarchiste : il raffine sa jouissance sanglante qui ne renvoie qu’à elle-même. Le « Loup solitaire » se présente au contraire comme un guerrier se sacrifiant pour une cause qui le dépasse. Quoi qu’il en soit, tous deux choisissent des victimes dans un champ de hasard normé par une certaine grille de lecture symbolique. Tous deux préparent méticuleusement leurs crimes et tous deux entretiennent un jeu avec les médias qui est fondamental, voire structurel, pour leur action. Cependant, le Loup solitaire prétend perpétrer des actes de guerre – mais un guerrier qui tire sur des cibles désarmées, voire à bout portant sur des enfants en maternelle, ne mérite sûrement pas l’honneur associé à un tel vocable. Ce qui lui fait office de bravoure n’est rien de mieux qu’une profonde pulsion suicidaire. Et il ne s’agit sûrement pas d’un homme libre luttant pour un peuple ou des idées. On se trouve davantage en présence d’un pur symptôme morbide ; un symptôme qui catalyse et manifeste de manière soudaine, brutale, explosive, des courants sous-jacents.

    En somme, le Loup solitaire ne se bat pas pour une cause qui le dépasse, il se suicide en portant au grand jour une rage sous-jacente. Et celle-ci n’anime pas un parti officiel ou officieux constitué de manière classique, elle forme des nébuleuses sur la Toile, ce qui permet à ce type de tueur de recevoir une « formation » et un endoctrinement sans passer par des groupes identifiés et d’agir seul selon des modalités indétectables.

    Chaque époque, chaque société, engendre un monstre, dont la nature particulière nous renseigne souvent sur celles-là. Si l’Amérique fut féconde en serial killers, il est possible que le Loup solitaire soit plus spécifiquement un avorton de l’Europe. De l’Europe des marchés en pleine crise identitaire. Il y a en effet une certaine logique à ce qu’une société de névrosés castrés par le consumérisme et dont l’identité a été dissoute à l’acide de la haine de soi, produise en retour des psychopathes suicidaires shootés à la haine de l’autre, et dont l’acte de différenciation identitaire se résume à son expression la plus précaire et la plus radicale : se définir par l’altérité qu’on voue à la mort en se condamnant du même geste.

    Vous vous moquiez des héros défendant une patrie charnelle, vous aurez des malades massacrant des gosses au nom d’une identité confuse téléchargée sur le réseau Internet.

    Romaric Sangars (Causeur, 23 mars 2012)

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