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violence

  • Tour d'horizon... (253)

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    Au sommaire cette semaine :

    - dans La lettre de Comes Communication, Rodolphe Cart appelle invite à redécouvrir Georges Sorel et à opérer un distinguo entre force, violence et sauvagerie...

    La fascination pour la violence constitue-t-elle un levier d'influence ?

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    - la Fondation Identité et démocratie publie un dossier de Thibault Kerlirzin consacré aux lobbies écologiques...

    L'influence des lobbies écologiques

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  • « La seule chose qui est bien systémique en France, c’est la violence »

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Arthur de Watrigant à Droite de demain et consacré à la montée des actes de violence en lien avec l'immigration. Arthur de Watrigant est rédacteur en chef du magazine L’Incorrect etchroniqueur sur Cnews.

     

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    Arthur de Watrigant : « La seule chose qui est bien systémique en France, c’est la violence »

    Bonjour Arthur de Watrigant, samedi 18 novembre, dans la Drôme, à Crépol, un groupe d’individus s’est attaqué à une fête de village avec des armes blanches, faisant de nombreux blessés et tuant un mineur de 16 ans. Sommes-nous en train d’assister à une explosion de la violence dans notre pays ?

    On assiste pas, elle est déjà présente. Si l’on regarde, malheureusement, ce qui sont appelés « faits divers »  sont en réalité des faits de société parce que c’est toujours le même processus, les mêmes victimes et toujours les mêmes coupables. L’explosion de la violence est là, elle ne fait que grossir en intensité et en quantité mais ça fait déjà longtemps qu’elle est présente.

    Comment expliquer que se produisent de tels crimes sur des territoires qui étaient, auparavant, marginalement atteints par ce genre de violence ?

    Il est vrai que, depuis les émeutes de juin dernier, on a une criminalité et une délinquance qui sont conquérantes.Avant, elles étaient circonscrites à leurs territoires que l’on peut appeler « narco-départements » ou « territoires islamisés » et qui s’inscrivaient dans le cadre d’une guerre territoriale. Ce qui s’est passé le week-end dernier dans la Drôme est une illustration de l’extension de cette criminalité qui sort de son territoire. Pour différentes raisons, mais essentiellement racistes, elle va attaquer les voisins proches.

    Aussi, il y a responsabilité de l’État. Pourquoi il n’y a plus de sécurité dans aucun territoire de France ? Il n’y a plus de « au mauvais moment, au mauvais endroit » ! La politique de la ville, SRU, a fait une répartition de la criminalité sur tout le territoire. Donc plus personne n’est épargné. 

    Thomas est-il le nouveau visage d’une victime de l’ensauvagement de la société française. Quelles sont les causes de l’ensauvagement de notre société ?

    Nous sommes dans une ère qui parle beaucoup du « systémique ». La seule chose qui est bien systémique en France, c’est la violence. Cette violence est intrinsèquement liée à l’immigration, tous les chiffres le confirment. Ce qui est effrayant c’est que nous n’avons que des chiffres sur les étrangers.  Par exemple, on dit que 18 % des homicides sont le fait d’étrangers, or les étrangers représentent 7 % de la population (nous remarquons qu’il y a une surreprésentation dans les homicides). Sauf que les étrangers ne représentent que les personnes qui n’ont pas de papiers français, ce qui signifie donc que l’on ne compte pas les bi-nationaux ou encore les Français de « papier » comme ils s’appellent eux-mêmes qui sont les personnes qui ont des papiers français mais qui ne se reconnaisse pas dans le peuple français. Les statistiques ethniques étant interdites, on ne peut quantifier cette violence. Mais, dès lors, que l’on recoupe autrement en regardant la pratique de l’Ilsam dans les prison par exemple, on est sur près de ⅔ des prisonniers qui font une pratique assez régulière de l’Islam. L’Islam n’est pas une religion née à Clermont-Ferrand, elle est une religion importée. En faisant le truchement des chiffres, on en arrive à cette conclusion-là.

    Ensuite, l’immigration n’est pas un problème en soi. On a pas de problèmes avec les immigrés ukrainiens, avec les immigrés portugais ou encore italiens. Le problème vient d’une immigration africano-arabo-musulmane. Cela s’explique par la différence de nos cultures, de nos civilisations ou la différence de nos rapports aux choses. Aussi, si l’on relit les textes de Maurice Berger qui étudie les systèmes éducatifs, il pose que le système éducatif de ces populations est clanique. C’est-à-dire que tout est fait pour faire survivre le clan, pour que l’on reste au sein de ce dernier. En dehors du clan, point de salut. Tout ce qui n’en provient pas est vu comme un danger. Ce sont des personnes qui se sont auto-exclues de la communauté.

    Les individus ayant commis ces actes auraient dit « On est là pour planter des Blancs. ». Ce drame est-il un nouveau signe de la « libanisation » de notre pays ?

    Oui, on est sur un conflit ethnico-religieux civilisationnel. L’Autre est un étranger pour ces gens-là. Mais ce qui est fou c’est que dans ce système clanique, ils peuvent s’en prendre les uns aux autres. Ils ne  se reconnaissent pas vraiment comme communauté. C’est contre quelqu’un qu’ils font l’unité, contre la France. Nous l’avons observé durant les émeutes, ils se sont tous alliés pour pilier et viser des symboles français alors que quelques mois auparavant ils se tuaient entre eux dans le cadre du trafic de drogue.

    Un ensauvagement qui n’est dénoncé par aucune personnalité… Comment expliquer ce silence ?

    Ça commence à se dire timidement. Simplement, ça remettrait en cause le dogme du multiculturalisme et du vivre ensemble. C’est difficile de reconnaître que l’on s’est trompé pendant quarante ans. On préfère donc vivre dans le confort du mensonge d’un monde fantasmé. Le réveil va être pénible pour ces gens-là.

    On observe également une différence de traitement de la part des médias. Est-ce dans la même logique ?

    Bien-sûr et par lâcheté également. Parce que sur les plateaux télés il y a beaucoup de différences entre le on et le off. En on, nous allons avoir des affrontements dans lesquels on prône la stigmatisation ; alors qu’à partir du moment où il n’y a plus de micros, tout le monde pense la même chose. Certains ont encore un aveuglement idéologique mais d’autres font preuve d’une lâcheté idéologique énorme.

    Cet ensauvagement entraînera-t-il à terme une forme de réaction populaire avec une justice privée ?

    Ça a déjà été un peu le cas avec l’établissement de milices à certains endroits comme à Nantes. Nous nous rappelons aussi de cette histoire avec un bijoutier à Nice qui s’était fait cambrioler de nombreuses fois et qui avait fini par sortir une arme et tirer sur l’un de ses agresseurs. Nous observons aussi l’augmentation du nombre de personnes qui suivent des cours d’autodéfense ou achètent des pistolets à poivre.

    Le risque est que la civilisation fonctionne par une organisation qui est celle de la cession du droit à la violence du citoyen à l’État. C’est pour cela que l’État dispose du monopole de la violence légitime.

    À partir du moment où les citoyens se rendront compte que l’État n’assure plus la protection, ils reprendront leur droit. Nous ne retournerons pas à un état de nature car nous avons été trop habitués à la civilisation pour cela. Mais nous la confierons à d’autres. 

    Si l’on regarde bien l’Histoire, les mafias apparaissent lorsque l’État n’est plus là et la première garantie des mafias est la sécurité. C’est ce qui se passe dans les banlieues : l’homme fort n’est ni l’État, ni le maire, ni la police mais  le narcotrafiquant ou alors l’islamiste. Donc c’est à eux que la sécurité est confiée. Il faut donc renverser le rapport de force pour que la sécurité soit confiée à un autre. Ça ne sera pas organisé d’un point de vue national et restera anarchique mais ça se passera comme ça.

    Arthur de Watrigant, propos recueillis par Théo Dutrieu (Droite de demain, 24 novembre 2023)

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  • Crise des institutions : le sang va couler...

    Le 20 novembre 2023, Pierre Bergerault recevait, sur TV libertés, Michel Maffesoli à l'occasion de la réédition de ses Essais sur la violence (Cerf, 2023).

    Penseur de la post-modernité, ancien élève de Julien Freund et de Gilbert Durand, Michel Maffesoli a publié ces dernières années  Les nouveaux bien-pensants (Editions du Moment, 2014) , Être postmoderne (Cerf, 2018), La force de l'imaginaire - Contre les bien-pensants (Liber, 2019), La faillite des élites (Lexio, 2019),  L'ère des soulèvements (Cerf, 2021) ou encore, ces derniers jours, aux éditions du Cerf, Le Temps des peurs et Logique de l'assentiment.

     

                                             

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  • La violence, élément structurel du fait social...

    « II est grand temps d’apprécier ce qu’on peut appeler pour l’immédiat la violence, ou la dissidence, comme un élément structurel du fait social, et non comme le reliquat anachronique d’un ordre barbare en voie de disparition. »

    Les éditions du Cerf viennent de rééditer dans leur collection de poche Lexio l'ouvrage de Michel Maffesoli intitulé Essais sur la violence.

    Penseur de la post-modernité, ancien élève de Julien Freund et de Gilbert Durand, Michel Maffesoli a publié ces dernières années  Les nouveaux bien-pensants (Editions du Moment, 2014) , Être postmoderne (Cerf, 2018), La force de l'imaginaire - Contre les bien-pensants (Liber, 2019), La faillite des élites (Lexio, 2019),  L'ère des soulèvements (Cerf, 2021) ou encore, ces derniers jours, aux éditions du Cerf, Le Temps des peurs et Logique de l'assentiment.

     

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    " Comment comprendre l'invariance de la violence dans l'histoire ? Comment expliquer son omniprésence dans la société ? Comment analyser la fascination qu'elle ne manque pas d'exercer sur les esprits ?
    Loin de verser dans une théorie simpliste de la violence ou d'avancer des solutions univoques, Michel Maffesoli entend dans cet essai précurseur mettre en lumière les aspects structurels de ce fait social. Il souligne également sa dimension fondatrice. Il montre enfin comment elle se déploie dans le débridement dionysiaque.
    Il est vrai que cette mystérieuse part d'ombre imprègne nos vies et nos débats, taraude nos passions et nos raisons. Mais peut-être une violence ritualisée, homéopathisée est-elle préférable, nous dit Michel Maffesoli, à l'ennui mortifère d'une société aseptisée, génératrice d'explosions incontrôlées.
    Une analyse profonde et flamboyante des soulèvements passés, présents et futurs. "

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  • L’été de tous les crimes et de toutes les manipulations politico-médiatiques...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Laurence Mauguest cueilli sur Polémia et consacré à l'été de violence et de manipulation que la France a traversé...

     

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    L’été de tous les crimes et de toutes les manipulations politico-médiatiques

    Dès fin juin, l’été fut chaud. La mort de Nahel a entrainé les émeutes dont le monde entier a parlé. Elles furent sources de catastrophes pour bon nombre de commerçants et d’entrepreneurs. Depuis, l’été poursuit sa course avec chaque jour son crime, son viol, ses actes de barbarie insoutenables. Il nous faut tenter de réfléchir aux traitements médiatiques de ces horreurs et à leurs incidences psychologiques.

    Des victimes plus importantes que d’autres

    Emmanuel Macron a pris la parole immédiatement après la mort de Nahel en mettant en cause, d’emblée, le geste du policier. Cela nous confirme, encore une fois, que le locataire de l’Élysée n’a pas pris la mesure de ses responsabilités. Notamment, en qualité de premier magistrat de France, il aurait dû veiller, avec intransigeance, au respect du principe de non-ingérence du politique dans les enquêtes de police et de justice.

    En instillant un sentiment de suspicion quant à un acte de police, il ne pouvait qu’attiser les émeutes de rue et provoquer la colère, ou pire peut-être, la dépression des policiers. L’avenir nous confirmera le tout.

    En revanche, le silence fut assourdissant à la suite de certains crimes dus à un manque de sécurité chronique. Pourtant, le premier rôle de l’État est bien d’assurer la sécurité de tous. L’État est donc incompétent en amont et révoltant en aval par son mutisme à la suite de ces meurtres sauvages. Des personnes mortes pour un mauvais regard, une nuisance sonore qu’ils tentaient d’empêcher ou encore pour avoir tenté de rappeler au bon sens un homme qui urinait sur un pas de porte…

    Nous avons vu cette liste s’accroitre de façon cauchemardesque au fil de ce qui ne peut plus être appelée « la trêve estivale ».
    Nous notons que ces victimes n’appartenaient pas à une dite minorité d’origine étrangère. Contrairement à Nahel et d’autres « jeunes » blessés ou tués lors de leurs altercations avec les forces de l’ordre, qui, eux déclenchent systématiquement une avalanche d’émotion et de réactions tonitruantes.
    Cette inégalité dans les réactions s’accentue d’une façon tout simplement grossière.
    Effectivement, nous constatons que des politiques, même en responsabilité, ne redoutent plus d’afficher les différences éclatantes de leur perception des crimes selon leur contexte ! Ils n’ont peur de rien. C’est bien la preuve de leur sentiment de « toute-puissance » et cela devrait véritablement nous alarmer.

    L’arrogance des hommes politiques signe-t-elle l’avancée de notre lobotomisation ?

    Le succès des manipulations médiatiques quotidiennes – par exemple le traitement du phénomène des Gilets Jaunes ou bien encore l’acceptation des mesures liberticides d’une grande majorité de Français au temps du coronavirus – semble en attester.
    Il serait peut-être temps de se ressaisir mais comment ?

    Les partis souverainistes d’opposition, soi-disant sensibles à la situation des Français, continuent à battre leurs propres campagnes, à-coup de tweets et de petites phrases, sans évoquer, ou que trop rarement, la nécessité de l’union des forces.
    En définitive, les Français ont peu de recours pour résister à l’oppression politico-médiatique, particulièrement asservissante, qui avance sans pudeur et sans gêne comme dans un ventre mou.

    Pour renforcer cette mollesse : une bonne dépression estivale !

    La répétition de ces actes monstrueux, que l’on nous égrène au quotidien dans les détails les plus sordides, est certes source de dépression chez les Français mais, en même temps, elle œuvre à la banalisation de ces maux.

    Le terme même de « fait-divers » est symptomatique. Revenons avec humilité au Petit Larousse qui nous apporte deux définitions :

    1. Événement sans portée générale qui appartient à la vie quotidienne.
    2. Rubrique de presse comportant des informations sans portée générale, relatives à des faits quotidiens.

    Ces crimes sont donc considérés par le monde politico-médiatique sans incidence et leur caractère « quotidien » est souligné avec clarté.

    Le choix d’utiliser ce terme est donc bien une stratégie évidente de « banalisation » et aussi, plus malheureusement encore, un acte de torture psychologique vis-à-vis des victimes et de leurs proches. En effet, comment accepter de voir un être aimé trainer dans la rubrique « Faits-divers » ?
    Ces actes, par leur quantité incroyable, doivent devenir en quelque sorte habituels tout en étant source d’anxiété. Un peuple déprimé peut être asservi à l’insupportable et devient ainsi manipulable à souhait.

    En fait, les Français doivent non seulement accepter de vivre dans la peur face à la montée de la violence… tout en étant soumis quotidiennement à une doxa qui la nie ! Voilà un bel exemple de situation source de dissonance cognitive particulièrement délétère quant à l’équilibre de l’esprit humain.
    Dissonance cognitive que nous connaissons depuis des années déjà et qui s’étend du « sentiment d’insécurité », terme tant médiatisé afin de minimiser une menace pourtant réelle, jusqu’aux injections paradoxales qui ont ponctué nos vies sous coronavirus : « Allez au théâtre mais ne sortez plus » – « Café debout mais pas assis » – « Tour du pâté de maison avec auto-attestation de déplacement dérogatoire », etc.

    Il faut nous attendre à des dissonances plus criantes encore aux heures des futures rencontres sportives internationales qui vont se dérouler en France.
    Préparons-nous psychologiquement à une pathologie du spectacle qui aura office de ménager notre image dans la presse mondiale missionnée pour dissimuler les plaies et les peines des Français. La médiatisation des peines affligées aux pilleurs du mois de juin, peines d’une lourdeur si peu habituelles, sont une première illustration de la France Potemkine en cours de fabrication. La France Potemkine, sommet de la dissonance qui rend fou. Que deviendront les Français ? Tout le monde ne peut pas être Corse.

    Laurence Maugest (Polémia, 29 août 2023)

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  • Halte à la compassion dévoyée !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Laurent Lemasson cueilli sur Figaro Vox et consacré à l'incapacité de l'état à neutraliser durablement les individus dangereux et violents qui multiplient les agressions et les méfaits dans les rues des villes de notre pays.

    Laurent Lemasson est docteur en droit public et sciences politiques.

     

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    Bordeaux : «L'agresseur présumé, multirécidiviste, n'avait aucune raison d'être en liberté»

    Les images sont à la fois terribles et banales. Terriblement banales serait-on tenté de dire. On voit une septuagénaire et sa petite fille rentrer chez elles. Elles jettent des regards dans la rue, vers un homme qui semble les suivre. Au moment où la femme et l'enfant tentent de refermer la porte d'entrée de l'immeuble, l'homme la repousse violemment, rentre dans le hall puis jette brutalement les deux malheureuses sur le trottoir. La septuagénaire reste étendue à terre tandis que l'homme semble chercher quelque chose, ramasse un petit objet puis s'enfuit. Le tout a duré à peine une vingtaine de secondes.

    Cette scène a été filmée par une caméra de surveillance ce lundi en fin d'après-midi, Cours de la Martinique, à Bordeaux. Elle a bien sûr immédiatement enflammé les réseaux sociaux.

    L'agresseur présumé a été très rapidement interpellé. Il s'agirait, selon les informations de Sud Ouest, d'un certain Brahim D., un sans domicile fixe de nationalité française âgé de 29 ans. Il ne surprendra personne d'apprendre que l'homme est «très défavorablement connu des services de police», selon la formule consacrée. Il a déjà été condamné une quinzaine de fois pour délit routier ou trafic de stupéfiants et aurait une vingtaine de mentions au traitement des antécédents judiciaires (TAJ : un fichier de police qui contient notamment des informations sur les personnes mises en cause comme auteur ou complice d'un crime ou de certaines contraventions de 5ème classe.) Aussi peu surprenant est le fait que l'agresseur présenterait des troubles psychiatriques importants.

    Les faits étant très récents, nous ne disposons sans doute pas encore de toutes les informations pertinentes, mais il est très peu probable que ce que nous apprenions par la suite vienne modifier l'appréciation globale que l'on peut porter sur cette agression, hélas si caractéristique de cette « violence gratuite » qui semble monter inexorablement partout en France.

    Le point saillant, évident, impossible à nier sans se discréditer totalement, est que les autorités publiques ne traitent absolument pas les individus comme celui-ci comme elles le devraient. Il est clair comme le jour que le suspect, avant cette dernière agression, a commis d'innombrables délits, petits ou grands, et que ceux pour lesquels il est connu de la police et de la justice ne sont qu'une petite partie de son palmarès.

    Certainement, n'importe qui habitant dans le ou les quartiers que fréquentait le suspect comprenait que celui-ci était dangereux, car imprévisible et désinhibé, et qu'il était une source permanente de troubles à la tranquillité publique. Il ne faut pas beaucoup d'individus de ce genre errant librement dans les espaces publics pour transformer un quartier paisible en une jungle inhospitalière, dans lequel la plupart des habitants ne sortent plus de chez eux qu'avec la peur au ventre.

    La mission première, fondamentale, indiscutable, des pouvoirs publics est d'assurer l'ordre public et la sécurité. Comparée à cette exigence primordiale toutes les autres sont secondaires. Et sur cette exigence primordiale, les pouvoirs publics français échouent aussi lamentablement que quotidiennement. L'agresseur présumé de Bordeaux n'est malheureusement qu'un cas d'école, parmi d'innombrables autres.

    Disons-le très simplement : les individus comme celui-ci ne devraient pas être libres. Rien ne peut justifier qu'un individu à la dangerosité évidente soit laissé libre de poursuivre ses déprédations et de dérober la tranquillité d'esprit des gens ordinaires qui ont le malheur de croiser sa route.

    Nous ignorons à l'heure actuelle la gravité exacte des blessures des victimes de lundi. Elles semblent être légères, ce qui est heureux, et presque miraculeux, car une chute violente sur le trottoir peut parfaitement tuer et souvent provoque des fractures, notamment chez les personnes plus âgées. Mais la gravité des atteintes physiques est parfois sans rapport avec la gravité des atteintes psychiques et il n'est pas besoin d'être un grand psychologue pour comprendre qu'une agression de ce genre peut vous marquer jusqu'à la fin de vos jours.

    Aujourd'hui, l'opinion autorisée est que la prison est l'école du crime et que les courtes peines ne servent à rien, à part « désocialiser » et donc rendre la réinsertion plus difficile. Combinées à la sous-dotation carcérale chronique, ces «raisons» ont abouti à ce que les très courtes peines fermes disparaissent de l'arsenal de la justice et à ce que les courtes peines aient vocation à être «aménagées», c'est-à-dire transformées en autre chose que de la prison.

    Cette approche est erronée. S'il est vrai que des courtes peines infligées à des délinquants endurcis n'ont que peu d'effets mesurables sur eux, des courtes peines appliquées à des primo-condamnés peuvent en revanche avoir un effet de choc salutaire et interrompre précocement les trajectoires délinquantes.

    Si ce premier choc ne suffit pas, la récidive devrait rapidement conduire à des peines de plus en plus lourdes. Si le délinquant n'est pas susceptible d'être dissuadé par les peines qui lui sont infligées (cela arrive), qu'au moins il soit neutralisé pour longtemps.

    Le suspect (au vu de ce que nous connaissons de son parcours) aurait dû faire connaissance beaucoup plus tôt avec la prison et, en supposant que cela n’ait pas suffi, son palmarès actuel aurait déjà dû lui valoir un long séjour derrière les barreaux.

    Le fait qu'il souffre peut-être de psychose ne change pas fondamentalement les termes du problème. D'abord parce que les troubles psychotiques peuvent parfaitement être la conséquence d'un mode de vie marginal et non sa cause. La vie dans la rue s'accompagne presque toujours d'une forte polytoxicomanie et n'est certes pas faite pour améliorer l'équilibre psychique de qui que ce soit. Elle peut aboutir à des épisodes psychotiques chez des personnes qui n'en avaient jamais fait et contribue toujours à dégrader l'état de ceux qui étaient déjà malades.

    Ensuite parce qu'un individu à la dangerosité avérée ne devrait pas traîner dans les rues, quand bien même il ne serait pas responsable de ses actes. La tranquillité publique est un état objectif. Lorsqu'elle est troublée, il importe peu de savoir si elle l'est volontairement ou involontairement : elle doit être rétablie en enlevant des rues les fauteurs de troubles.

    Que cela soit pour le protéger de lui-même ou pour protéger les autres de lui, un individu comme l'agresseur présumé de Bordeaux devrait donc être pris en charge de manière coercitive, soit par la justice soit par les services de santé. Il est bien évident que le «traitement» ne sera pas le même aux mains de la justice et aux mains de la médecine. Mais il devrait être coercitif. Nous y répugnons pourtant, par une compassion dévoyée qui est la source de beaucoup de maux.

    «La clémence n'en est pas qui souvent prétend l'être. Le pardon chaque fois nouveau malheur fait naître.» (Shakespeare, Mesure pour mesure, Acte II scène 1).

    Laurent Lemasson (Figaro Vox, 21 juin 2023)

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