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vichy - Page 4

  • Réécrire l'histoire du régime de Vichy ?...

    Réécrire l'histoire du régime de Vichy d'une manière dépassionnée, c'est le défi qu'a voulu et su relever l'historienne Michèle Cointet.  Dans sa Nouvelle histoire de Vichy, publiée chez Fayard, l'auteur replace le régime du Maréchal Pétain dans son contexte historique et souligne, notamment, l'importance cruciale de la Première Guerre mondiale dans sa genèse... A lire !

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    "Retracer l’histoire de Vichy suppose de se débarrasser d’abord des certitudes assénées depuis soixante-dix ans par les camps opposés. Puis de reprendre au plus près des archives, publiques comme privées, l’étude de ces cinq années tragiques pour en comprendre les paradoxes, décortiquer la politique, conduire et décrypter les mythes que le régime a suscités.
            Forte d’une carrière universitaire consacrée à cette période et jalonnée de plusieurs livres de référence, Michèle Cointet livre une synthèse ambitieuse, d’une scrupuleuse précision. Elle montre notamment que tout n’a pas été dit sur les dirigeants de l’Etat français – Pétain, Laval, Darlan – et encore moins sur leurs proches conseillers, à l’instar d’Yves Bouthillier, de Pierre Pucheu, Marcel Peyrouton, Raphaël Alibert ou René Bousquet. Elle pèse à leur juste mesure l’influence de l’Eglise, celle des technocrates, des pacifistes, partagés entre pouvoir revendiquée et tentation du retrait, entre silences avantageux, ambition rénovatrice et mensonges d’accommodation. Elle décrit les difficultés de tous soumis à l’occupation allemande, réduits à la portion plus que congrue pour leur quotidien, et elle rappelle les souffrances longtemps indicibles de ceux qui ont été victimes des persécutions et de la répression, produits toutes deux de cette singularité historique que furent cinq années de collaboration."

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  • A l'épreuve du temps...

    Les éditions Perrin viennent de rééditer les souvenirs de Jacques Benoist-Méchin, intitulés A l'épreuve du temps. Il faut espérer que cette réédition incitera ses lecteurs à (re)découvrir l'oeuvre historique de ce superbe écrivain : les grandes fresques comme Histoire de l'armée allemande et Soixante jours qui ébranlèrent l'Occident ou les biographies comme Mustapha Kémal, Ibn Séoud, Lawrence d'Arabie et l'inoubliable Frédéric de Hohenstaufen ("Jamais plus l'Aigle de Souabe ne tracerait ses orbes dans le ciel."...).

     

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    "Intellectuel, homme politique, écrivain et historien, Jacques Benoist-Méchin (1901-1983) est l’une des figures les plus énigmatiques du XXe siècle. Cet ouvrage, enrichi d’une présentation inédite d’Eric Roussel, réunit pour la première fois les trois volumes de ses Mémoires.

    « Peu d’itinéraires, écrit Eric Roussel dans sa préface, auront été, au XXe siècle, aussi complexes et a priori inexplicables que celui de Jacques Benoist-Méchin. En 1922, quand jeune homme ivre de poésie, de musique et de littérature, il rendait visite à Marcel Proust au Ritz, il eût été difficile d’imaginer que tout en poursuivant une oeuvre historique il se ferait successivement l’apôtre d’une collaboration à outrance avec l’Allemagne pendant la guerre, puis l’avocat enthousiaste d’un rapprochement entre l’Europe et le monde musulman. Le mystère semble d’autant plus entier que, même aux pires moments de son errance, Benoist- Méchin se distingua toujours par une certaine dignité. »

    Les souvenirs qu’a rédigés Benoist-Méchin sous le titre A l’épreuve du temps, publiés après sa mort en 1983, fournissent pour une part la clé de l’énigme d’une personnalité aux dons exceptionnels. Enfant unique et choyé, mais hanté par un frère mort-né, il cède au vertige de son époque. En 1936, les jeux Olympiques de Berlin marquent le début de sa fascination pour le national-socialisme, au point que cinq ans plus tard il est, auprès de Pierre Laval, secrétaire d’Etat chargé des rapports franco-allemands. Condamnéà mort en 1947, il est gracié et libéré en 1954. Il entame alors une nouvelle carrière d’historien, avec des biographies très remarquées de Lawrence d’Arabie, Cléopâtre, Alexandre le Grand, Frédéric de Hohenstaufen... et d’expert du monde arabe, qu’il parcourt en tous sens, chargé souvent de missions officieuses par le gouvernement français. En 1959, il publiera d’ailleurs un ouvrage au titre prémonitoire : Un printemps arabe. Benoist-Méchin est l’un de ces personnages de l’Histoire qui suscitent les controverses les plus passionnées. Mais la valeur de ses souvenirs, d’une écriture magistrale et plus captivants que maints romans, est incontestable, et capitale pour la compréhension du siècle des totalitarismes.

    Eric Roussel, qui a rencontré Benoist-Méchin à plusieurs reprises, a préfacé et annoté cette nouvelle édition de A l’épreuve du temps. Il est lui-même l’auteur de biographies de Georges Pompidou, Jean Monnet, Pierre Mendès France, Charles de Gaulle et Pierre Brossolette."

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  • Des années érotiques ?...

    Nous vous signalons la réédition au Livre de poche de 1940-1945 : années érotiques, la fresque iconoclaste de Patrick Buisson consacrée à la vie sexuelle des Français au cours des années de la deuxième guerre mondiale. Ancien journaliste, directeur de la chaîne Histoire, Patrick Buisson passe pour être un conseiller écouté du Président de la République...

     

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    Tome 1 :« Travail, Famille, Patrie ». Lorsqu’on regarde la vie de la France occupée sous le prisme de la sexualité, que reste-t-il de ce triptyque qui devait symboliser la « révolution nationale » ? Rien, en vérité. Ou plutôt une incroyable somme de contradictions.
    La première divise les équipes dirigeantes de Vichy. Deux courants ne cessent de s’y affronter : d’un côté, la droite conservatrice et cléricale désireuse d’en finir avec la démocratie républicaine ; de l’autre, un courant fasciste fasciné par le modèle allemand, souvent encadré par des personnalités venues de la gauche socialiste et communiste. L’ordre moral des premiers ne parvient pas à cohabiter avec l’ordre viril des seconds.
    Contradiction aussi entre une France vaincue et humiliée, que les discours officiels invitent à la contrition, et le développement d’une sexualité de guerre marquée par des débordements en tous genres et le goût pour la fête, en particulier à Paris et à Vichy.
    Dressant une fresque magistrale, qui couvre aussi bien l’histoire politique, littéraire, cinématographique que la chanson, la mode ou les faits divers, le journaliste et politologue Patrick Buisson, directeur de la chaîne Histoire, révèle la face cachée de l’Occupation dans une enquête sans précédent, où l’anecdote le dispute à la révélation, et qui justifie une relecture vertigineuse de cette période.

     

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    Tome 2 : Quel lien secret court de Vichy à la Résistance, des sectateurs de la Révolution nationale aux épurateurs de la Libération ? C’est l’ordre moral révèle Patrick Buisson dans ce second volet de sa grande enquête iconoclaste sur la vie sexuelle des Français de 1940 à 1945. Après la droite réactionnaire, c’est à la gauche républicaine d’en appeler à la purification des mœurs. Avec le même objectif : restaurer l’autorité patriarcale mise à mal par l’émancipation sexuelle des femmes et des « déviants » en même temps que punir celles et ceux qui ont joui à l’heure où la France souffrait.
    Pour bien comprendre ce à quoi répond l’épuration sexuelle des tondues au cours de l’été 1944, il faut suivre l’auteur dans son exploration prodigieusement documentée des zones érogènes de l’Occupation. La «collaboration horizontale » d’abord, qui touche toutes les catégories de la population féminine : de Coco Chanel à la postière de Saint Flour, d’Arletty aux lycéennes en mal de défi. Mais aussi, le marché noir de la prostitution qui jette sur le pavé des dizaines de milliers d’« occasionnelles », l’ultime âge d’or des maisons closes sans oublier les relations homosexuelles franco-allemandes.
    Après Vichy ou les infortunes de la vertu, c’est à une nouvelle plongée sidérante dans notre inconscient collectif que nous invite le politologue Patrick Buisson, directeur de la chaîne Histoire qui s’impose avec cette somme inégalée comme l’un des meilleurs analystes des passions françaises.

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  • L'énigme Mitterrand...

    Le trentième anniversaire du 10 mai 1981 est une bonne occasion pour revenir avec ce texte de Dominique Venner, l'éditorial du dernier numéro de la Nouvelle Revue d'Histoire, sur le personnage complexe et énigmatique qu'était François Mitterrand... 

     

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    Mitterrand et le mystère français

    Au centre de toutes les interrogations que soulève l’itinéraire sinueux et contradictoire de François Mitterrand, sujet de notre dossier, figure en première place la photo devenue fameuse de l’entrevue accordée à un jeune inconnu, futur président socialiste de la République, par le maréchal Pétain, à Vichy, le 15 octobre 1942.

    Ce document était connu de quelques initiés, mais il n’a été cautionné par l’intéressé qu’en 1994, alors qu’il voyait venir la fin de sa vie. Trente ans plus tôt, à la veille de l’élection présidentielle de 1965, le ministre de l’Intérieur du moment, Roger Frey, en avait reçu un exemplaire. Il demanda une enquête qui remonta jusqu’à un ancien responsable local de l’association des prisonniers, dont faisait partie François Mitterrand. Présent lors de la fameuse entrevue, il en possédait plusieurs clichés. En accord avec le général De Gaulle, Roger Frey décida de ne pas les rendre publics.

    Un autre membre du même mouvement de prisonniers, Jean-Albert Roussel, en possédait également un tirage. C’est lui qui donna à Pierre Péan le cliché qui fit la couverture de son livre, Une jeunesse française, publié par Fayard en septembre 1994 avec l’aval du président.
    Pourquoi, Mitterrand a-t-il soudain décidé de rendre public son pétainisme fervent des années 1942-1943, qu’il avait nié et dissimulé jusque-là ? Ce n’est pas une question anodine.

    Sous la IVe République, en décembre 1954, à la tribune de l’Assemblée nationale, Raymond Dronne, ancien capitaine de la 2e DB, devenu député gaulliste, avait interpelé François Mitterrand, alors ministre de l’Intérieur : « Je ne vous reproche pas d’avoir arboré successivement la fleur de lys et la francisque d’honneur… » « Tout cela est faux », répliqua Mitterrand. Mais Dronne riposta sans obtenir de réponse : « Tout cela est vrai et vous le savez bien… »

    Le même sujet fut abordé de nouveau à l’Assemblée nationale, le 1er février 1984, en plein débat sur la liberté de la presse. On était maintenant sous la Ve République et François Mitterrand en était le président. Trois députés de l’opposition de l’époque posèrent une question. Puisque l’on parlait du passé de M. Hersant (propriétaire du Figaro) pendant la guerre, pourquoi ne parlerait-on pas de celui de M. Mitterrand ? La question fut jugée sacrilège. La majorité socialiste s’indigna et son président, Pierre Joxe, estima que le président de la République était insulté. Les trois députés furent sanctionnés, tandis que M. Joxe rappelait haut et fort le passé de résistant de M. Mitterrand.

    Ce passé n’est pas contestable et pas contesté. Mais, au regard de la légende bétonnée imposée après 1945, ce passé de résistant était incompatible avec un passé pétainiste. Et voilà donc qu’à la fin de sa vie, M. Mitterrand décida soudain de rompre avec le mensonge officiel qu’il avait fait sien. Pourquoi ?
    Pour être précis, avant de devenir peu à peu résistant, M. Mitterrand avait d’abord été un pétainiste fervent comme des millions de Français. D’abord dans son camp de prisonnier, puis après son évasion, en 1942, à Vichy où il fut employé par la Légion des combattants, grand rassemblement mollasson d’anciens combattants. Comme il trouvait ce pétainisme-là beaucoup trop endormi, il se lia à quelques pétainistes « purs et durs » (et très anti-allemands), tel Gabriel Jeantet, ancien cagoulard, chargé de mission au cabinet du Maréchal, l’un de ses futurs parrains dans l’ordre de la Francisque.

    Le 22 avril 1942, il écrivait à l’un de ses correspondants : « Comment arriverons-nous à remettre la France sur pied ? Pour moi, je ne crois qu’à ceci : la réunion d’hommes unis par la même foi. C’est l’erreur de la Légion que d’avoir reçu des masses dont le seul lien était le hasard : le fait d’avoir combattu ne crée pas une solidarité. Je comprends davantage les SOL (1), soigneusement choisis et qu’un serment fondé sur les mêmes convictions du cœur lie. Il faudrait qu’en France on puisse organiser des milices qui nous permettraient d’attendre la fin de la lutte germano-russe sans crainte de ses conséquences… » C’est un bon résumé du pétainisme musclé de cette époque. Tout naturellement, au fil des événements, notamment après le débarquement américain en Afrique du Nord du 8 novembre 1942, ce pétainisme évolua vers la résistance.

    La fameuse photo publiée par Péan avec l’accord du président provoqua un ouragan politique et médiatique. Le 12 septembre 1994, le président, miné par son cancer, dut s’expliquer à la télévision sous l’œil noir de Jean-Pierre Elkabbach. Mais contre toute attente, sa solitude d’accusé, doublée d’une détresse physique évidente, parut injustes, provoquant un élan de sympathie. L’interrogatoire d’Elkabbach avait suscité une réaction : « Mais pour qui se prend-il, celui-là ? » Ce fut un élément capital du rapprochement des Français avec leur président. Non que le bilan politique du personnage ait été approuvé. Mais l’homme, soudain, était devenait intéressant. Il avait acquis une épaisseur inattendue, celle d’une histoire tragique qui éveillait un écho dans le secret du mystère français.

    Dominique Venner (La Nouvelle Revue d'Histoire, mai-juin 2011)

     

    Note

    (1). Le SOL (Service d’ordre légionnaire) fut constitué en 1941 par Joseph Darnand, ancien cagoulard et héros des deux guerres. Cette formation nullement collaborationniste fut officialisée le 12 janvier 1942. Dans le contexte nouveau de la guerre civile qui se déploie alors, le SOL sera transformé en Milice française le 31 janvier 1943. On se reportera à La NRH n° 47, p. 30 et à mon Histoire de la Collaboration, Pygmalion, 2002.

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  • Les énigmes de Vichy

    La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque (n°50, septembre-octobre 2010). Le dossier central est consacré au régime de Vichy, avec des articles de Philippe ConradBernard Bruneteau, Dominique Venner, Olivier Dard, Philippe d'Hugues et Philippe Alméras. On pourra aussi lire une analyse d'Aymeric Chauprade sur la nouvelle politique de la Turquie ainsi qu'un entretien avec l'orientaliste Henry Laurens.

    Par ailleurs, la sortie d'un numéro hors-série consacré à l'Afrique est annoncée pour le mois d'octobre.

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