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richard millet - Page 12

  • Les migrants sont un cliché...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique saignante de Richard Millet, cueillie sur son site et consacrée à la question des migrants.

    Richard Millet vient de publier Tuer aux éditions Leo Scheer.

     

     

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    Les migrants sont un cliché

                À l’imbécile qui avait jugé bon de m’aborder, hier, dans le RER, afin de m’expliquer que je fais le jeu du « fascisme rampant » en déclarant que puisque je ne lis pas la presse ni ne regarde la télévision, je devrais dès lors m’abstenir de parler de façon « haineuse » de mon époque, et particulièrement des migrants, je n’ai rien répondu, réfrénant mon envie de gifler cette figure tout à fait représentative d’une belle âme de gauche, à tendance masochico-narcissique ou socialo-vertueuse, ce qui est presque la même chose. Ce crétin, qui portait Libération sous le bras comme un appendice sexué, a fait glousser un couple de jeunes homosexuels très branchés dont la conversation me distrayait un peu du morne voyage souterrain, et qui ne comprenaient pas l’ire du « vigilant », lequel appartenait à la génération qui a environ 35 ans : une génération perdue, car persuadée par la Propaganda Staffel que la culture se doit tout entière à l’expiation des fautes de nos pères, à l’antiracisme, au multiculturalisme, à la haine de soi relookée en cool attitude.

               J’aurais pu, si l’aversion qu’il m’inspirait eût été moindre et sa haine plus discrète, répondre à cet epsilon moins (pour reprendre l’utile classification d’Aldous Huxley) que les migrants sont devenus, sous ce label anglophone, le grand lieu commun de l’année, voire de notre époque, comme autrefois les boat people. Le prurit éthico-politique (on me pardonnera ces mots-valises, mais ce sont des cocktails Molotov utiles, en ce temps d’inversion générale) a trouvé là de quoi se gratter ad libitum. J’aurais aussi pu avancer que, nonobstant la répugnance que m’inspirent la tête des journalistes de télévision, je venais de regarder, par hasard, un reportage sur l’accueil de migrants irakiens dans je ne sais quelle petite ville de Seine-et-Marne, où un appartement flambant neuf était mis à leur disposition, le frigo rempli, le four à micro-ondes en état de fonctionnement. Ces braves musulmans avaient l’air bien nourris, vêtus à la dernière mode, tenant le minimaliste discours de remerciement à ceux qui les accueillaient sous l’œil vigilant de la Propagande et des humanistes athées, la femme m’intrigant néanmoins par le piercing qu’elle arborait à l’arcade sourcilière – ce qui m’a fait me demander s’il ne s’agissait pas d’intermittents du spectacle loués pour l’occasion. Car une musulmane enfoulardée avec un piercing, ça n’est pas très hallal, surtout en Irak. Même son de cloche, dans un récent numéro de la Pravda, avec des réfugiés syriens, cette fois, accueillis en grande pompe à Saint-Etienne, ville où un ami libanais me disait récemment avoir compris le drame de la France à travers le nombre de Maghrébins agressifs qu’il y avait croisés, et qui, cette ville, ne demandait pas mieux que d’accueillir encore plus de musulmans. Car le problème que posent ces migrants, c’est qu’ils sont, pour la plupart, des musulmans qui viendront s’ajouter au nombre déjà excessif de mahométans dans une Europe où ces derniers sont déjà trop nombreux pour s’assimiler, créant ainsi l’autre front de la guerre de cent ans qui s’est ouverte, il y a quarante ans, au Liban, et qui fait plus que jamais rage au Proche-Orient et en Afrique. 

                Le Spectacle, c’est une supercherie qui trouve dans la sensiblerie un argument politique ; c’est aussi une ruse du capitalisme mondialisé qui, au nom de l’universel « humain », refuse de voir la destruction de l’universalisme catholique en ses particularismes nationaux. Le migrant est irréfutable, comme l’éléphant de Vialatte. C’est qu’il est un lieu commun, un cliché spectaculaire : une épiphanie du déni. Il est le stade suprême et trendy de la mauvaise conscience post-européenne. Le migrant-migrant (car, une fois immigré, il n’intéresse plus personne, demeurât-il dans la misère de l’exil) n’est en réalité qu’un envahisseur d’écran, autant dire un emmigreur, me disait un ami qui fait profession d’être l’ennemi du genre humain et qui ne comprend pas pourquoi on n’ouvre pas, par exemple, le dernier vendredi du mois, le tunnel sous la Manche afin de laisser ce grand collecteur aspirer les migrants-migrants en direction du paradis britannique, où ils sont attendus avec impatience.

                J’ai souvent dit qu’il faut vivre, en France, sur le mode de l’apartheid volontaire pour ne ressembler ni à un epsilon moins ni à un migrant-migré ; je crains néanmoins que cette position soit devenue intenable et que la seule solution soit de migrer à mon tour, oui, de devenir un migrateur et me réfugier hors du grand cliché : en France, c’est-à-dire dans le territoire qui commence après les banlieues des grandes villes.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 13 octobre 2015)

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  • Au secours : les intellectuels reviennent... par la droite !

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur son blog, Huyghe.fr, et consacré à l'assaut des intellectuels dits "réacs" contre la doxa politico-médiatique et son refus du réel...

     

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    Réac attaque

    Les intellectuels reviennent et par la droite. Ou plus exactement, pendant que la gendarmerie de la pensée (Libé, télé & co.) s'épuise à constater les dérapages et franchissements de ligne rouge, quiconque a le malheur de commettre un livre d'un peu de portée se voit aussitôt soupçonné de faire partie du complot réac. Comme si penser c'était désormais regretter. Dès 2002, la première alarme fut tirée par le livre de Lindenberg "Le rappel à l'ordre" : il s'inquiétait du succès d'une intelligentsia odieuse à ses yeux - Gauchet, Finkielkraut, Besançon, Houelbecq, Ferry, Muray, Lévy, Taguieff, Nora et d'autres. Il étaient coupables de nostalgie identitaire, de déclinisme. Ils présentaient les symptôme contagieux des phobies qui nous ont fait tant de mal - refus de l'évolution des mœurs, des droits de l'homme, du métissage, etc..

    Treize ans plus tard, il suffit d'ouvrir n'importe quel hebdomadaire pour voir combien font débat chaque nouveau livre ou nouvelle déclaration des inévitables Debray, Onfray, Houelbecq, Finkielkraut, Michéa, Zemmour, sans oublier Renaud Camus, Elisabeth Lévy, Richard Millet, Olivier Todd, Christophe Guilluy, etc. ( gens dont nous convenons volontiers qu'ils ne pensent pas la même chose). Ils risquent le tribunal, du type ONPC où l'on commence par vous dire que vous êtes partout, que vous dominez le débat et que vous ne cessez de vous exprimer avant de vous reprocher la moindre ligne et de vous intimer de vous repentir. Et si possible de vous taire. Ou alors pour votre salut et repentance, vous devriez faire quelque opuscule propre à édifier les masses, tenir des propos antiracistes et pro-européens, exalter la mondialisation et la modernité, chanter l'Autre et le changement. Nous expliquer en somme que le monde tel qu'il est est le moins mauvais possible, employer votre énergie à une cause enfin courageuse et anticonformiste comme lutter contre le réchauffement climatique, Poutine, le Front National, la France crispée et le populisme, devenir de vrais rebelles, quoi !
    Pour ne prendre qu'un exemple, au cours des deux dernières semaines Onfray, Debray, Finkielkraut ont chacun fait la couverture d'un des principaux hebdomadaires. Ce sont de longs dossiers qui aideront le lecteur cadre à décider s'il doit croquer dans la pomme : d'un côté ces gens là disent des choses que l'on comprend. Leurs fulminations contre la bien-pensance ont un côté Bad Boys bien séduisant. De l'autre, il ne faudrait quand même pas faire le jeu de l'innommable et la blonde est en embuscade... On a moins hésité avant de goûter son premier joint.
    À chaque époque l'évolution des idées dominantes, montée et le déclin des représentations hégémoniques - se développe dans un rapport complexe. Il se joue entre la situation des producteurs d'idées, leurs organisations collectives, la forme des moyens de transmission, les groupes d'influence ou les détenteurs d'autorité, la doxa populaire et -il faut quand même le rappeler- la situation objective. Nous n'avons pas la place d'en traiter ici, mais il nous semble qu'il y a au moins deux phénomènes majeurs sur lesquels nous reviendrons :
    L'alliance qui s'esquisse entre la haute intelligentsia (producteur de thèses et idées générales) et le peuple ou du moins les tendances de l'opinion populaire. Elle se constitue autour d'un accord pour nommer un réel que refusent les politiquement corrects (basse intelligentsia, commentateurs médiatiques, classes urbaines assez matériellement protégées pour être soucieuses des "valeurs"). En clair, le conflit oppose ceux qui osent et ceux qui refusent d'aborder les sujets tabous - identité, effondrement de l'éducation, danger islamiste, existence d'ennemis, souveraineté, nation, peuple, culture et mœurs, continuité historique - autrement que comme des fantasmes répugnants nés des "peurs". Ceux qui s'inquiètent d'une permanence du tragique contre les partisans de ce qu'il faut bien nommer l'orde établi. Selon eux, ses principes seraient excellents, le triomphe historique inéluctable et il conviendrait seulement de corriger les excès et dérives avec un peu plus du même : plus de libéralisme, de gestion, de tolérance et d'ouverture, de gouvernance, d'Europe, de technologie et de vivre ensemble. À certains égards, cette bataille se fait à flancs renversés. Les positions entre pessimistes critiques s'attaquant aux élites et aux dominations idéologiques d'une part et, d'autre part universalistes moraux et bons gestionnaires ont été comme échangées entre "réacs" et "progressistes".
    Le retrait des seconds sur des positions purement défensives voire répressives (on n'a pas le droit de dire que..., on sait où cela nous mène). Une hégémonie idéologique peut-elle survivre en n'expliquant rien, en ne promettant rien, mais en se contentant de dire que ses ennemis sont méchants ? La criminalisation de la critique et le recours au tabou nous semblent plutôt être les armes du suicide idéologique. C'est, en tout, cas une question sur laquelle nous reviendrons ici.

    François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 8 octobre 2015)

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  • Tuer...

    Les éditions Léo Scheer viennent de publier Tuer, un essai personnel de Richard Millet. Romancier, essayiste et polémiste, Richard Millet a écrit, notamment,  La confession négative (Gallimard, 2009), Arguments d'un désespoir contemporain (Hermann, 2011), Fatigue du sens (Pierre-Guillaume de Roux, 2011), Langue fantôme (Pierre-Guillaume de Roux, 2012) ou dernièrement Le corps politique de Gérard Depardieu (Pierre-Guillaume de Roux, 2014), Dictionnaire amoureux de la Méditerranée (Plon, 2015) ou encore Solitude du témoin - Chronique de la guerre en cours (Léo Scheer, 2015).

     

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    " J’avais vingt-deux ans. Écrire me paraissait l’unique chemin vers la vérité. Il me fallait vieillir, mais je demeurais prisonnier d’une a-temporalité pathologique, entretenue par la lecture de romans qui me fermaient le monde pour m’ouvrir à son ombre.
    La guerre est venue à moi comme on rencontre une femme. "

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  • La revue littéraire de Richard Millet...

    « Il était temps de ressortir les revues du coma dans lequel elles avaient sombré il y a une vingtaine d'années. Ce sont de formidables machines de guerre. Et moi, j'aime la guerre. » Richard Millet (L'Express, 27 mai 2015)

     

    Les éditions Léo Scheer viennent de publier le nouveau numéro de La Revue littéraire (n°58, juin - juillet 2015). Cette revue est désormais placée sous la direction de Richard Millet, qui se donne, en particulier, pour objectif « d'y dénoncer toutes les impostures de notre époque et en particulier les faux romanciers, qui pullulent aujourd'hui ». On trouvera dans ce numéro, notamment, un extrait du journal de Richard Millet, 20 poèmes-suicides de Romaric Sangars, un texte de Muriel de Rengervé consacré à l'affaire Millet, une chronique de Clément Bosqué sur Alain de Benoist ("Alain de Benoist, l'impossible ailleurs de la pensée de droite")...

     

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  • Marc Lévy et Victor Hugo...

    Nous reproduisons ci-dessous la dernière chronique de Richard Millet, cueillie sur son site et consacrée à la dégénérescence des goûts culturels des Français. Cruel et réjouissant...

    Auteur de nombreux romans, récits et essais, Richard Millet vient de publier récemment le Dictionnaire amoureux de la Méditerranée (Plon, 2015) et Solitude du témoin - Chronique de la guerre en cours (Léo Scheer, 2015).

     

     

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    Henri Dutilleux

     

    Marc Levy et Victor Hugo

    Eclairant, le sondage réalisé pour Le Figaro sur les goûts littéraires des Français : d’après cette consultation para-démocratique (un sondage ayant valeur de journal quasi-officiel), il ressort que les écrivains préférés des Français sont, pour les vivants, Marc Levy, Jean d’Ormesson, Guillaume Musso, Max Gallo et Amélie Nothomb. Pour les morts : Victor Hugo, Marcel Pagnol, Jules Verne…

    Si ce sondage est reçu sans sourciller par le monde littéraire comme par les honnêtes gens, c’est que la cause est entendue : la « littérature française » est une grande famille sympa et tolérante, qui ne saurait exclure personne ni stigmatiser aucun de ses membres, appartinssent-ils à la sous-littérature, comme c’est le cas de quatre des cinq premiers écrivains vivants – d’Ormesson étant un cas à part, un écrivain sans importance, qui représente une littérature bourgeoise depuis longtemps disparue, et justement aimé pour cela : le Paul Bourget de notre temps, le corpus ormessionnien pouvant se ranger sous ce générique : Mon dernier pet sera pour vous, le comte d’Ormesson étant d’ailleurs appelé à bientôt péter dans la soie de la Pléiade, c’est-à-dire plus haut que son cul.

    Dans ce « peloton de tête », on s’étonnera de ne trouver ni Das Klezio ni Modiano, pourtant nobélisés, non plus qu’aucun représentant de la « diversité » ethnique ou sexuelle – la femme Nothomb sauvant l’honneur de l’ex-« beau sexe » devenu le sexe fort et puissamment représenté dans la production romanesque. Sans doute est-on allé au plus lisible, les « Français » ayant donné là leurs « coups de cœur », encore que Levy et  Musso soient l’exemple même de l’illisibilité contemporaine.

    La même confusion vaut pour la liste des morts, qui mêle trois degrés de l’échelle littéraire. Gageons que, de Hugo, on ne connaît plus que des résumés des Misérables, peut-être Ruy Blas revu par Oury et de Funès, et quelques poèmes. Jules Verne est, lui, aussi un véritable écrivain, sans doute inclassable. Quant à Pagnol, c’est un bon cinéaste.

    Nous touchons donc le fond : la faute en incombe non seulement à la presse dite littéraire qui s’emploie à mettre sur le même plan tous les « auteurs » afin de les faire accéder au statut d’écrivains, mais aussi à l’Education nationale qui, non contente de ne plus fournir d’échelle historique aux élèves, réduit leur jugement esthétique à la binarité « j’aime/j’aime pas », laquelle interdit évidemment toute évaluation critique qui puisse être vécue comme stigmatisante.

    Il en va de ce sondage comme des « personnalités préférées » des Français : on en a honte – et l’un des effets de cette honte est d’empêcher qu’on se sente encore français. Comment être, en effet, le concitoyen de Marc Levy et de Yannick Noah ? Imaginons un étranger lisant le résultat de ces sondages : il constatera que la France n’existe plus ; et il aura raison. Autant être maltais, chypriote ou australien.

    Dans le même temps, de bons musulmans afghans tuaient à coups de pied une femme accusée d’avoir profané le coran, de bons sunnites abattaient 142 mauvais chiites dans des mosquées de Sanaa, et la mémoire d’Henri Dutilleux, un des plus grands compositeurs du XX° siècle, était de nouveau offensée par le pouvoir socialiste, qui a décidément du mal avec lui : l’auteur de Métaboles et de Timbre Espace Mouvement (titres élitistes, discriminatoires !) avait eu le mauvais goût de mourir, en 2013, le même jour que le chansonnier Georges Moustaki, ce qui explique qu’il n’y ait eu, à ses obsèques, pas même un sous-secrétaire d’Etat. J’ignore par ailleurs si le pouvoir moustakiste a dépêché quelqu’un aux obsèques de Demis Roussos… Le cas Dutilleux n’est cependant pas réglé : un certain Christophe Girard, commissaire politique de la mairie de Paris, vient d’empêcher qu’on appose une plaque commémorative sur la maison habitée par le compositeur, dans l’île Saint-Louis, sous le prétexte que Dutilleux a composé, au temps du Maréchal, la musique d’un film destiné à la jeunesse vichyste. Suggérons à ce fasciste culturel d’étendre son prurit épuratif à tous les lieux parisiens portant les noms d’Aragon, d’Eluard, de Beauvoir, de Sartre et de tous ceux qui se sont compromis avec le totalitarisme communiste ou qui ont été joués sous l’Occupation : ce ne serait que justice. Il est vrai que la schizophrénie politique de gauche se double d’une volontaire confusion des valeurs qui rend possible le sondage du Figaro ou le fait que la première manifestation de la Philharmonie de Paris, grandiose salle vouée à la musique classique, soit une exposition consacré à David Bowie, qui est à la musique ce que les romanciers post-littéraires sont à la vraie littérature. A-t-on par ailleurs vu les écrivains bowifiés protester contre l’affront posthume fait à Dutilleux? Ils ne savent même pas qui est ce compositeur. Tel est l’état de la culture, en France.

    La plaque commémorative consacrée à Dutilleux portait ce texte : « Compositeur de musique contemporaine », autant dire : « Passant, oublie Dutilleux, il composait une musique inaudible du bon peuple métissé, post-moderne, démocratique »… Au moins le compositeur aura-t-il échappé à ce ridicule.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 21 mars 2015)

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  • Solitude du témoin - Chronique de la guerre en cours...

    " La civilisation post-moderne, post-historique, post-chrétienne ne produit pas du vide : elle est le vide, la jouissance du vide, du présent perpétuel, du light, de l'insignifiant, de la « glisse » , de l'absence de mémoire, etc. Le multiculturalisme d’État est un des visages de ce vide. "

     

    Les éditions Léo Scheer publient cette semaine Solitude du témoin - Chronique de la guerre en cours, un recueil de textes de Richard Millet. Romancier, essayiste et polémiste, Richard Millet a écrit, notamment,  La confession négative (Gallimard, 2009), Arguments d'un désespoir contemporain (Hermann, 2011), Fatigue du sens (Pierre-Guillaume de Roux, 2011), Langue fantôme (Pierre-Guillaume de Roux, 2012) ou dernièrement Le corps politique de Gérard Depardieu (Pierre-Guillaume de Roux, 2014) et le Dictionnaire amoureux de la Méditerranée (Plon, 2015).

     

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    " Bêtise souveraine, perte des valeurs, politiquement correct, doxa littéraire, sous-culture, déchéance de l’esprit critique  : voilà quelques-unes des formes que prend la guerre en cours, aux yeux de l’écrivain qui n’a, aujourd’hui, presque plus de voix, dans un monde où règne l’insignifiance.
    D’où ces textes, de nature diverse, le plus souvent brève ou fragmentaire, qui envisagent ce qui s’achève tout en se maintenant comme cadavre : la culture, quasi morte, parce que tuée par le refus d’hériter et devenue le pouvoir culturel.
    Il faut donc repenser la figure de l’écrivain comme partisan sans parti, comme témoin animé de la volonté de dire ce qu’il voit, chaque jour, en France et ailleurs. "

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