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résistance - Page 7

  • Comment rétablir la démocratie ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte assez étonnant de l'économiste souverainiste Jacques Sapir, publié par le site de l'hebdomadaire Marianne, qui évoque le recours à la dictature pour rétablir une démocratie indépendante dans notre pays. Un signe parmi d'autre que la crise économique pourrait rapidement prendre un tournure politique dans les mois à venir, voire se transformer en crise de régime... 

     

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    L'une des leçons les plus claires que l’on puisse tirer du mouvement social de ces dernières semaines est qu’il a bénéficié d’une très forte légitimité, chose qui va de pair avec le discrédit qui frappe une bonne partie des élites politiques. Le gouvernement et le président ont voulu opposer à cela la légitimité qu’ils tirent de l’élection. Le conflit de légitimité ne saurait pourtant exister que dans la tête de quelques-uns. Il relève en fait de l’ignorance dans laquelle se trouvent nombre de commentateurs.

    L’élection ne garantit pas en effet la légitimité pour la totalité du mandat, ainsi que le prétendent tant les porte-paroles du gouvernement que ceux du président. Ceci revient à oublier, ou à ignorer, la différence qui existe entre le « Tyrannus absque titulo » et le « Tyrannus ab exertitio ».

    Dans le premier cas, on appelle « Tyran », ou frappé d’illégitimité, celui qui arrive au pouvoir par des voies injustes. Ceci n’est pas le cas du pouvoir actuel et nul n’a contesté les élections tant présidentielles que législatives, ni leurs résultats. Mais, -et l’on voit ici que la légitimité ne se confond pas avec la légalité-, nous avons un second type de « Tyran », celui qui est « arrivé au pouvoir par des voies justes et qui commet des actes injustes ». Tel est le cas devant auquel nous sommes confrontés aujourd’hui.

    De fait, et exprimés en termes modernes, ceci revient à dire qu’un candidat ne saurait à la veille de son élection tout prévoir et faire des promesses couvrant la totalité du champ des possibles. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le législateur a, fort justement, proscrit le mandat impératif. Quand le candidat désormais élu doit faire face à des éléments imprévus, ou doit prendre des décisions par rapport auxquelles il ne s’est engagé que de manière très vague, il doit nécessairement faire la preuve de nouveau de sa légitimité et ne saurait la tenir pour acquise du simple fait de son élection.

    Or, nous avons typiquement sur la question des retraites un débat sur la « justice », qui renvoie aux principes mêmes de notre Constitution, tels qu’ils sont exprimés dans son préambule. Notons, d’ailleurs, que ce débat fut précédé par quelques autres, qui ne plaidaient pas franchement pour le gouvernement.

    En cherchant à passer « en force », en refusant le débat sur le fond, le pouvoir a été contraint d’exercer des moyens qui, étant dès lors dépourvus de légitimité, sont devenus par eux-mêmes des facteurs de trouble et de désordre. Il se propose désormais de doubler la mise en jetant en chantier le projet d’un nouveau traité européen qui sera probablement appelé à être ratifié en contrebande par des majorités de circonstance.

    La constitution de ce pouvoir en « Tyrannus ab exertitio » se révèle dans ses actes présents comme dans ses desseins futurs.

    Ceci ne fait que révéler la crise de la Démocratie que nous vivons de manière particulièrement intense depuis 2005 et qui s’est révélée au grand jour par l’abstention phénoménale lors des élections européennes. Dans une telle situation, les trajectoires que peuvent décrire les mouvements sociaux dépassent, et de très loin, leurs objectifs immédiats. Certains ont remarqué la dimension « anti-Sarkozy » qu’avait revêtue le mouvement. Mais nul ne s’est interrogé sur son origine. Dans ce mouvement s’est exprimée très profondément l’illégitimité du pouvoir et le refus de cette illégitimité par le peuple.

    La Tyrannie appelle alors la Dictature. Ce mot ne doit pas être ici entendu dans son sens vulgaire, qui en fait un synonyme du premier, mais bien dans son sens savant. La Dictature est en effet une partie intégrante de la Démocratie. Il s’agit de la fusion temporaire des trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) dans le but de rétablir les principes de la Démocratie. C’est bien un pouvoir d’exception, mais dans le cadre des principes de l’ordre démocratique.

    Il faut donc poser la question de savoir si, pour rétablir la Démocratie et par là la souveraineté du peuple, compte tenu des dérives que nous connaissons depuis certaines années, il ne nous faudra pas en passer par l’exercice de la Dictature. Cette dernière n’aurait alors pas d’autres buts que de rétablir dans son intégralité les principes de notre Constitution, tels qu’ils sont inscrits dans son préambule où l’on affirme le principe d’une République sociale. Quand j’ai évoqué, il y a quelques semaines, la possibilité de gouverner par l’article 16 pour mettre entre parenthèses certains des traités qui font obstacle à l’accomplissement des principes contenus dans le préambule de notre Constitution, je ne pensais pas à autre chose.

    Il est certes possible que l’on puisse éviter encore d’y avoir recours, et que l’on puisse sauver notre démocratie si malade et si mal traitée. Mais, ce sera par la combinaison des formes actuelles avec une organisation permanente d’une partie de la population dans les Comités d’Action et de Résistance et par le recours, sur des questions précises et avec un libellé clair, au référendum.

    Cependant, plus nous avançons et nous éloignons des principes de la Démocratie et plus la Dictature apparaîtra comme la seule issue qui nous reste possible. Tel est, aussi, l’enjeu de ces dix-huit mois qui nous séparent des échéances électorales de 2012.

    Jacques Sapir (Marianne, 4 novembre 2010)

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  • La guerre de cinquième génération

    Michel Drac, Serge Ayoub et Michel Thibaud viennent de publier aux éditions du Retour aux sources, G5G, la guerre de cinquième génération. Ce livre collectif est le fruit d'années de réflexion et d'expériences militantes. C'est un manuel de combat lucide et déterminé. 

    "Les militaires parlent de quatre générations de guerre : d’abord des masses armées de mousquets, puis la puissance de feu et la mitrailleuse, ensuite la Blitzkrieg rendue possible par le moteur à explosion, et, enfin, depuis quelques décennies, la guerre de l’information.

    Nous disons ici qu’une cinquième génération de guerre parvient à maturité. Et ici, nous produisons l’arsenal conceptuel de cette guerre depuis longtemps latente, aujourd’hui avérée. En ce sens, notre « déclaration de guerre » ne signifie pas que nous déclarons la guerre. Notre déclaration de guerre signifie que nous rendons visible une guerre jusqu’ici cachée."

    A lire et à faire lire.

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    "Dans un monde globalisé, déshumanisé, mécanisé, choisir le parti de l'homme, c'est préparer la révolution !
    Coécrit par S Ayoub, M Drac et M Thibaud, G5G (la guerre de cinquième génération) est un manuel de combat, un manuel du résistant, un manuel pour tous ceux qui s’opposent à la mécanique économique et idéologique du « système totalitaire marchand ».
    Ce livre démontre que le combat engagé contre le mondialisme, idéologie conçue comme une machine à écraser les peuples et les âmes, transcende tous les clivages politiques obsolètes : c’est le combat de l'humanité toute entière.
    Loin d'être un livre-catastrophe, G5G est, aussi, un message d'espoir.

    Il existe une stratégie gagnante face au système totalitaire marchand.

    La voici."

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  • Pour une parcelle de gloire...

    Bruno a cessé d'émettre...

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    Le général Bigeard est mort hier, vendredi 18 juin 2010, à Toul, à l'âge de 94 ans. Engagés dans les combats de la France libre, de la Résistance, de l'Indochine et de l'Algérie, c'était un des soldats les plus décorés de France. Archétype du guerrier-né, il incarnait la figure du Parachutiste.
    Dans Pour une parcelle de gloire, publié chez Plon en 1975, il racontait son parcours, celui d'un homme du peuple transfiguré par la guerre.
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  • Un signe de notre temps...

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    "Un signe de notre temps : le devoir de mémoire est devenu martyrologie. Je trouve fâcheux qu'hommage soit si peu rendu aux héros plutôt qu'aux martyrs. D'une part, parce que la notion de martyr est en soi de mauvais goût. D'autres part, parce que les supposés « martyrs » sont toujours inférieurs en valeur d'exemplarité, aux « héros », aux combattants – quels qu'ils soient – aux courageux – a quelque camp qu'ils appartiennent. Je trouve sinistre qu'à notre époque, je trouve sinistre pour notre époque – que Pierre Brossolette soit si oublié, qu'il n'y ait pas, à Paris, une rue Jean Prévost ou une rue du Général Frère, chef de l'Organisation de la Résistance Armée, et mort en déportation en 1944."

    Pierre Le Vigan, Le Front du Cachalot (Dualpha, 2009)

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  • Les vychisto-résistants

    L'historienne Bénédicte Vergez-Chaignon publie ces jours-ci Les vychisto-résistants - de 1940 à nos jours aux éditions Perrin.

    histoire,résistance

     
    " M.Mitterrand a un passé. " Les révélations sur les attaches du président de la République avec Vichy ont fait, voilà une décennie, l'effet d'une bombe. Perplexes ou choqués, les Français se sont demandé comment on pouvait prétendre avoir été à la fois résistant et partisan de Pétain. Le livre de Bénédicte Vergez-Chaignon est la première étude d'ensemble sur ce qui a constitué, pendant cinquante ans, un tabou.
    Grâce à de multiples archives ouvertes depuis peu, l'auteur dresse un panorama complet de cette résistance au profil très particulier puisqu'elle est née en 1940 autour du thème de la revanche militaire, et pas de la résistance. Au fil des pérégrinations idéologiques et des rapprochements tactiques, on voit notamment défiler le maréchal de Lattre, Marie-Madeleine Fourcade, Pierre Bénouville, Henri Frenay, André Bettencourt, Maurice Clavel, François Mitterrand et beaucoup d'autres, aujourd'hui moins connus.
    Ressurgit une nébuleuse qui a voulu concilier combat contre l'ennemi allemand et redressement national prôné par Pétain. Or, dès 1945, ce phénomène a été consciencieusement gommé jusqu'à devenir presque impossible à imaginer. En étudiant la manière dont s'est figée l'image d'une " Résistance " mythifiée, Bénédicte Vergez-Chaignon montre comment les vichysto-résistants se sont insérés dans la France d'après-guerre et comment les clivages ont évolué - après les procès de l'épuration, la guerre d'Algérie et les affaires Bousquet ou Papon.
    Richesse des sources, sûreté de l'analyse et péripéties multiples font de cette somme un ouvrage indispensable pour qui s'intéresse à la Seconde Guerre mondiale et à ses suites.
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