Sept Leçons du deuxième tour des régionales
1-En nombre de voix le FN bat son score historique
Le FN a réuni 6 millions de voix au premier tour des élections régionales. Il a progressé partout entre les deux tours (sauf en Ile-de-France) et a réuni 6,8 millions d’électeurs le 13 décembre : un record absolu supérieur de 400.000 voix au précédent record de 6,4 millions de voix de la présidentielles de 2012 alors même qu’il y a dix millions et demi de votants en moins. Comme le note la politologue Nona Meyer : « La notion de plafond de verre est très relative en politique. Le FN progresse lentement, mais sûrement. »
2- La capacité de barrage des médias de propagande reste déterminante
Pour Gilbert Collard : le FN était « seul » face à une « coalition de propagande époustouflante ». Pour Robert Ménard : « Une semaine de matraquage nord-coréen a permis, provisoirement, de repousser le FN ». Alors que l’enjeu des élections régionales est faible aux yeux des électeurs, le nombre des votants a progressé de 17% d’un tour à l’autre. Et les électeurs de gauche du premier tour se sont mobilisés pour assurer la défaite du FN en Provence comme dans le Grand Nord et le Grand Est. Le discours de peur de Manuel Valls sur « la guerre civile » a porté ses fruits.
3- Au FN, les discours les plus identitaires sont les plus efficaces
Seule Marion Maréchal Le Pen dépasse 45% des voix. Et c’est dans sa région que le FN dépasse 50% des voix dans un département : le Vaucluse. Or c’est elle qui a tenu les discours les plus convaincus (et donc convaincants) en termes d’identité et de valeurs. Son discours transgressif lui a permis de siphonner une partie de l’électorat de l’ex-UMP alors même que la Provence est démographiquement la région la plus âgée de France, ce qui est un vrai handicap pour le FN. A contrario, Wallerand de Saint-Just, qui a défendu une ligne mollassonne et tenté de séduire l’électorat des banlieues de l’immigration, réalise une grosse contreperformance au premier comme au second tour : c’est le seul candidat FN qui perd des voix en nombre absolu d’un tour à l’autre, alors que partout ailleurs, même dans des triangulaires serrées, le FN gagne des voix en nombre absolu. Même en Corse dans le cadre d’une quadrangulaire.
4- Chez les Républicains, la balance penche aussi vers les candidats les plus droitiers
A l’exception de Morin (UDI) tous les vainqueurs face au PS – Retailleau, Pécresse, Wauquiez – se sont affichés avec la Manif pour Tous (LMPT). C’est le candidat le plus « marqué », Wauquiez, qui est élu avec l’avance la plus forte. La candidate au serre-tête, Pécresse, a, quant à elle, bénéficié, d’un côté, des faiblesses de Wallerand de Saint-Just et, de l’autre, des déclarations de Bartolone sur la « race blanche ». A contrario les candidats centristes sont battus en Bourgogne/ Franche-Comté et Centre/Val-de-Loire.
5- Les Corses réussissent un vote transgressif
Les vieux partis mordent la poussière en Corse et les autonomistes, alliés aux indépendantistes, l’emportent, avec seulement 35% des voix, mais en l’absence de tout front républicain et sans que les médias ne viennent perturber le jeu !
6- Les séquences électorales se rassemblent
Depuis 30 ans le même schéma se reproduit quasi à l’identique : séisme FN au premier tour, mobilisation « républicaine » et médiatique entre les deux tours, absence ou échec du FN au deuxième tour. Et soirée électorale où UMP et PS font mine de s’affronter et promettent de nouveaux projets. Lassant…
7- Pour le moment le MIM survit
Au final le MIM –le mondialisme immigrationnisme marchand – sauve les meubles. La superclasse mondiale garde le contrôle de la situation grâce à la puissance de l’appareil d’ahurissement médiatique. Jusqu’à quand ?
Jean-Yves Le Gallou (Polémia,14 décembre 2015)