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populisme - Page 4

  • La bataille des mots...

    Les éditions VA viennent de publier un dictionnaire de François-Bernard Huyghe intitulé La bataille des mots.

    Spécialiste de la stratégie et de la guerre de l'information, François-Bernard Huyghe enseigne à la Sorbonne et est l'auteur de nombreux essais sur le sujet, dont, récemment, La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015), Fake news - La grande peur (VA Press, 2018), Dans la tête des Gilets jaunes (VA Press, 2019) avec Xavier Desmaison et Damien Liccia, ou L'art de la guerre idéologique (Cerf, 2019).

     

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    " La réélection d'E. Macron a montré une France fracturée et où domine le vote protestataire. Pro et antisystème, mondialistes et souverainistes, populistes et élites, identitaires et progressistes… les lignes de front sont multiples. Sociologiquement il est admis de distinguer au moins un bloc populaire de droite (moins riche, moins diplômé, périphérique), un autre de gauche (plus urbain, plus diplômé, jeune) et un bloc élitaire (CSP, macroniens, libéraux, plus âgés). Mais culturellement, idéologiquement, nous ne sommes pas moins divisés : du destin de la planète à la consommation de viande, ou du risque de guerre à l'écriture inclusive, il n'est guère de sujets sur lequel nous ne nous déchirions. Or ces tensions idéologiques passent par les mots et par leur maîtrise. Donc par des vocabulaires disputés et des sémantiques en lutte. Chacun tente d'imposer sa phraséologie, « woke » ou des luttes, jargon technocratique, terminologie droitière. Il est urgent d'analyser cette bataille des mots : comment ils s'imposent, se contestent mutuellement, se renforcent, deviennent des évidences pour les uns, des crimes par la pensée pour les autres. D'algorithme à wokisme ou d'autorité à zemmourisation, ce que l'on pense dépend de mots tabous et de mots totems. Sur les plateaux de télévision, on dispute désormais du bon ou du mauvais usage d'amalgame, d'islamophobie ou de populisme. Sur les réseaux sociaux, toute allusion au racisme systémique ou grand remplacement vous classe dans un camp et vous désigne des adversaires. Analyser, comme dans ce livre, les mots qui servent d'armes ou de barrières, ceux qui contrôlent et ceux qui déstabilisent, c'est démonter l'arsenal des stratégies politiques et idéologiques. "

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  • Face au progrès...

    Les éditions de L'escargot viennent de publier un essai de Laurent Ottavi intitulé Christopher Lasch face au progrès. Journaliste, Laurent Ottavi collabore au magazine Marianne.

     

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    " L'œuvre de l’américain Christopher Lasch (1932-1994) gagne en lucidité à mesure que se confirment ses intuitions sur l’idée de Progrès. Un effondrement successif de cette croyance en un avenir toujours plus radieux, utopie initiée par les libéraux écossais, avait fait s’interroger l’historien sur la cécité de ses contemporains. Les évidences les plus massives, s’étonnait-il, auraient dû les conduire à abandonner cette chimère dès les premiers vacillements.

    Lasch a ainsi rédigé une œuvre totale. Du surgissement des gilets jaunes à l’élection de Donald Trump, des mouvements féministes aux manifestations antiracistes, l’américain anticipe une quantité de mécanismes socio-politiques majeurs des dernières décennies. En puisant notamment à la source de ses racines familiales et du passé égalitaire méconnu des États-Unis, le critique social parvient à bâtir ce qu’il nomme « une sensibilité populiste », la meilleure façon de tourner la page du capitalisme.

    L’ouvrage présent, nourri par des articles de l’historien inédits en français, met à portée une œuvre dense et complexe. Avec un style clair et passionné, Laurent Ottavi retrace les échecs imprévus de cette idéologie et en dévoile les fractures inédites, la plus flagrante étant celle entre les peuples et leurs élites. Dans cet essai majeur sur la pensée de l’historien américain, le projet laschien se dessine en creux : retrouver des limites, cultiver la vie intérieure et la vie publique, nourrir les liens de fidélité, de solidarité, de transmission, de courage et d’indépendance. "

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  • Tour d'horizon... (225)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur le site de la revue Jus Politicum, Carlos-Miguel Pimentel s'intéresse au populisme au pouvoir...

    Le populisme couronné, essai sur un jeu de rôles institutionnel

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    - sur la Lettre de Communication & Influence du mois de novembre, Bruno Racouchot interroge Thibault Kerlirzin sur la question de l'influence des ONG...

    Le narratif irénique des ONG, redoutable moteur d'influence : le décryptage de Thibault Kerlirzin

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  • Aux origines du populisme...

    Les éditions du CNRS viennent de publier une étude historique de Bertrand Joly intitulée Aux origines du populisme - Histoire du boulangisme (1886-1891). Ancien professeur des universités, Bertrand Joly est notamment l'auteur d'une biographie de Paul Déroulède (Perrin, 1998) et d'une Histoire politique de l'Affaire Dreyfus (Fayard, 2014). 

     

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    " Le boulangisme naît de la rencontre entre la droite monarchiste et l’extrême gauche radicale, unies derrière un général puis ministre rendu populaire par sa démagogie pittoresque, Georges Boulanger. Ce mouvement hétérogène et populiste, protestataire et antiparlementaire, menace sérieusement la Troisième République avant de s’effondrer.
    Cette période agitée de la fin du XIXe siècle présente d’étranges ressemblances avec la nôtre : une situation de grande défiance de la base envers les élites, une conjoncture économique incertaine, une vive contestation du système dominant par ses exclus, des partis politiques divisés et paraissant impuissants. Le boulangisme lui-même s’avère plein d’enseignements sur l’efficacité de la démagogie, le pouvoir pervers de la communication politique quand la forme efface le fond, l’ascension aberrante d’un individu sans principes poussé par un clan d’arrivistes, le rôle ravageur de l’argent dans la politique et l’effet aveuglant de la haine pour un homme (Jules Ferry en l’occurrence), la puissance des médias, les alliances de fait entre opposants qui se détestent, enfin la faiblesse de la démocratie face à ses adversaires.
    Bertrand Joly reconsidère dans cette enquête magistrale et monumentale la question très controversée de l’identité du boulangisme, bonapartiste pour les uns, préfasciste pour d’autres, et peut-être plus que tout cela. Un premier populisme nationaliste ? "

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  • Pologne, Hongrie… Et bientôt France ? Manifeste pour une alliance des conservateurs au Parlement européen

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de David Engels, professeur à l’université libre de Bruxelles et à l’Instytut Zachodni à Poznań, et de Krzysztof Tyszka-Drozdowski, analyste dans une agence gouvernementale polonaise, consacré au besoin d'une union politique des populistes et conservateurs européens pour transformer l'Europe en puissance géopolitique indépendante.

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    Sommet des droites populistes et conservatrices à Madrid, le 29 janvier 2022

     

    Pologne, Hongrie… Et bientôt France ? Manifeste pour une alliance des conservateurs au Parlement européen

    Les partis conservateurs les plus importants de l’Europe ont enfin trouvé un accord de principe sur leurs valeurs et leur future collaboration – un accord qui pourra bientôt se manifester en une alliance politique au sein du Parlement européen. Certes, cette alliance pourrait devenir l’une des formations les plus fortes de cette assemblée ; néanmoins, vu la configuration politique actuelle, il y a peu d’espoir de rompre le “cordon sanitaire” et de passer d’une opposition de principe vers la réforme fondamentale dont ont si besoin les institutions européennes à la dérive.

    Assurément, la Pologne et la Hongrie montrent de jour en jour les succès qu’un gouvernement patriotique et conservateur peut remporter, mais la pression à laquelle elles sont soumises est telle que leur influence sur l’évolution de l’Europe reste restreinte. En revanche, une victoire électorale du RN (ou du mouvement d’Éric Zemmour en France) ou des deux partis conservateurs en Italie pourrait avoir l’effet d’une avalanche. Bien sûr, tout comme naguère aux États-Unis après l’élection de Donald Trump, le deep state et les élites bien-pensantes feront tout leur possible pour saboter un tel gouvernement, et surtout en France, il sera difficile d’apporter un changement sans majorité parlementaire. Néanmoins, l’ébranlement de l’ordre mondialiste serait considérable, surtout s’il s’inscrivait dans la logique d’une étroite collaboration avec les autres partis et gouvernements conservateurs en Europe.

    Dans le cas de la France, cela signifierait surtout de se tourner vers la Pologne – enfin, l’on serait tenté de dire, car le relatif désintérêt des élites conservatrices pour le gouvernement polonais actuel est une erreur tactique importante. Quels pourraient être les enjeux et perspectives d’une telle potentielle coopération entre le PiS polonais et la droite patriotique française, surtout en vue du dédoublement actuel des candidats présidentiels de cette dernière et de l’incertitude idéologique qui est en train de s’y installer ?

    Évolution interne

    Pendant longtemps, les conservateurs européens ont été si fractionnés qu’il serait pertinent de se demander si le terme même de “conservateur” a encore un sens. Souverainisme contre occidentalisme, russophilie contre atlantisme, christianisme contre laïcité, libéralisme contre chrétien-socialisme – le conservatisme est un univers à part avec des divisions internes souvent plus marquées que celles, largement feintes, entre la “gauche” et la “droite” bien-pensantes. Sera-t-il possible de surmonter ces divisions historiques, exacerbées bien souvent par de vieilles rancunes historiques entre factions, partis et États ? Oui, mais il y a un prix à payer : celui d’enterrer une série de ressentiments (et d’espoirs) afin de focaliser toute l’énergie sur les points essentiels à la victoire politique.

    La Pologne constitue un excellent exemple pour cette démarche, et les choix idéologiques du gouvernement actuel semblent pouvoir constituer une inspiration réaliste et pragmatique pour les autres partis conservateurs en Europe.

    Ainsi, la Pologne a opté pour l’euroréalisme : au lieu de viser une dissolution de l’Union européenne (qui ne mènerait qu’à l’émergence des vieilles asymétries politiques européennes et serait d’ailleurs fortement impopulaire chez le citoyen), la Pologne préfère miser sur une réforme fondamentale des institutions, et considère la coopération dans des domaines comme la défense, la politique migratoire, l’infrastructure, la lutte contre la criminalité, la recherche ou l’harmonisation économique et légale comme essentielle.

    Dans le domaine identitaire, la Pologne insiste sur l’importance de l’héritage chrétien, et considère la laïcité telle qu’elle est pratiquée en France, c’est-à-dire avec un biais clairement anti-chrétien et islamophile, comme une impasse : seule la défense d’une forte culture nationale ancrée dans une attitude positive face aux valeurs spirituelles du passé pourra permettre d’éviter l’atomisation résultant de la doctrine multiculturaliste. Dans le domaine économique, finalement, la Pologne insiste sur l’obligation de l’État de protéger le citoyen contre les dérives de l’ultra-libéralisme et a lancé un programme social d’une grande envergure afin de protéger les classes inférieures et moyennes.

    Ajoutons à cela une position extrêmement claire sur la migration, l’idéologie LGBTQ, l’avortement, le natalisme et l’euthanasie ; il devient rapidement clair que le gouvernement polonais a mis en place depuis de nombreuses années déjà une politique correspondant en de nombreux points aux revendications des conservateurs français. Une alliance approfondie entre le parti le plus fort de la droite française et le parti gouvernemental polonais pourrait donc être hautement intéressante pour les deux côtés afin de constituer un moteur puissant de la nouvelle alliance conservatrice européenne.

    Équilibre politique en Europe

    À première vue, la droite française devrait donc avoir tout en commun avec les conservateurs polonais. Nous sommes d’accord sur les échecs de l’Union européenne. Nous sommes d’accord sur la question de l’immigration. Nous sommes d’accord pour dire que le libéralisme est, comme l’exprime John Milbank, une erreur anthropologique, car la communauté doit primer sur les désirs de l’individu, élevés aujourd’hui au rang d’absolu. Nous sommes d’accord pour dire que les individus se développent pleinement à travers la communauté et non en dehors d’elle, que le bonheur dépend de l’enracinement, alors que le déracinement et le reniement du passé le sapent. Pourtant, malgré ces points communs, il n’y a pas seulement une pomme de discorde – la Russie –, mais bien une deuxième : l’Allemagne.

    La question russe est évidente : de nombreux intellectuels français entretiennent une vision romantique de la Russie, remontant au XIXe siècle et alimentée par le conservatisme patriotique de Vladimir Poutine. S’il est vrai qu’idéologiquement ce dernier peut sembler a priori plus en phase avec une vision traditionaliste du monde que la politique poursuivie par le gouvernement américain actuel, les Français feraient bien de ne pas fermer les yeux sur le côté obscur du gouvernement de Poutine dont la corruption défie toute comparaison, où les dissidents ne sont pas seulement privés de leurs comptes twitter et Facebook, mais aussi de leur liberté, et qui poursuit un agenda expansionniste et hégémonique, clairement opposée à l’inviolabilité des frontières si fondamentale pour l’équilibre européen – et si vitale pour la survie d’États comme la Pologne, le Bélarus, l’Ukraine et les pays baltiques. Dès lors, un compromis entre conservatisme polonais et français ne sera possible que sur la base d’une équidistance entre Est et Ouest.

    Cette équidistance se heurte à la deuxième pomme de discorde : l’Allemagne. Il est incontestable que l’Allemagne est (re)devenue le pouvoir hégémonique en Europe. Or le plus grand allié de la Russie en Europe n’est pas la France mais l’Allemagne. Un seul exemple, le plus récent : ce n’est pas la France qui a construit Nord Stream II. Il est vrai que les Français ont une vision romantique de la Russie, mais l’élite française vit surtout dans une illusion sur l’Allemagne. Le couple franco-allemand est une expression qui n’est utilisée que dans l’Hexagone ; les Allemands ne l’utilisent jamais.

    Ainsi, c’est l’Allemagne d’Angela Merkel qui a fait éclater le règlement de Dublin sur les immigrés, lorsque la chancelière a fait venir, sans demander l’avis de personne – et surtout sans tenir compte des peuples européens –, la vague d’immigrés qui a inondé l’Europe ; c’est l’Allemagne de Merkel qui a rejeté le projet de taxe européenne sur les géants du numérique, proposé par Bruno Le Maire, afin d’éviter une hausse des droits de douane sur les voitures allemandes ; c’est l’Allemagne qui a imposé une politique d’austérité ruinant durablement le sud du continent afin de pouvoir bénéficier d’un euro (allemand) sous-évalué et imposer son hégémonie industrielle ; c’est l’Allemagne qui est en train d’imposer à l’Europe son agenda idéologique écolo-gauchiste par le biais du Green deal d’Ursula von der Leyen, etc.

    Certes, il ne faut pas tomber dans le piège du nationalisme, car l’hégémonie allemande sur l’Europe a cette particularité qu’une grande partie des Allemands sont bel et bien persuadés d’être exploités par cette même Europe, allant même jusqu’à souhaiter la sortie de l’UE.

    Ils n’ont pas tort : tout ce pouvoir politique et économique cumulé par l’élite allemande ne bénéficie nullement au citoyen allemand dont la fortune médiane est de loin inférieure à celle de la plupart de ses voisins, mais alimente une machinerie politico-économique bien distante du commun des mortels. Ainsi, le contribuable allemand est réquisitionné pour financer les subsides européens versés en grande partie à des États à l’est de l’UE – mais les surplus générés là-bas ne reviennent pas seulement en grande partie à l’Allemagne, mais y enrichissent essentiellement banques, multinationales et holdings qui mettent ces gains en sécurité hors Europe.

    Dès lors, il est grand temps pour les conservateurs européens de reconnaître cette asymétrie et de tenter de la résoudre. Puisque, dans la situation politique actuelle, une restructuration volontaire de l’économie allemande semble exclue, la France ferait bien de se rappeler l’éternelle tradition française qui, de l’Ancien Régime à de Gaulle, a cherché à faire en sorte que l’Europe ne tombe jamais sous l’hégémonie d’une seule puissance. La France a exercé sa plus grande influence sur les événements du continent lorsqu’elle a rassemblé autour d’elle des États qui voulaient rester libres et ne voulaient pas de l’hégémonie d’un autre. Aujourd’hui, cette politique doit être recréée. La France seule est trop faible pour décider du sort du continent, tout comme la coalition d’Europe centrale. Une alliance entre Paris et les petites et moyennes nations restaurera une Europe des patries, dans laquelle l’Allemagne pourra trouver une place plus favorable à l’équilibre des pouvoirs et plus juste par rapport au contribuable.

    Recouvrir la souveraineté économique, numérique et énergétique

    L’idée de la souveraineté européenne n’appartient pas à Macron. C’est une idée gaulliste, car nous devons voir en de Gaulle le vrai père de l’Europe unie, plus encore que dans ceux que nous avons salués, à la mode américaine, comme des pères fondateurs. Aujourd’hui, tous les populistes et conservateurs européens intelligents devraient être gaullistes.

    L’Europe ne deviendra pas une puissance géopolitique indépendante tant qu’elle ne retrouvera pas sa souveraineté énergétique, industrielle et numérique. Cependant, cette souveraineté se heurte à des barrières idéologiques. L’énergie nucléaire, qui est le moyen le plus rapide de parvenir à la décarbonisation – comme l’a montré l’expérience de la France ou de la Corée du Sud – inspire encore des craintes, alimentées par un radicalisme vert désuet datant d’il y a 50 ans. Les progrès en matière d’énergie nucléaire sont freinés par une hystérie idéologique sanctionnée par les déclarations du gouvernement Merkel. Le New Green Deal doit être orienté vers le développement et la modernisation, et non vers le démantèlement de l’industrie européenne et l’abaissement du niveau de vie.

    Nous devons nous opposer à une écologie punitive qui veut non seulement nous priver du mode de vie européen, mais étouffer également toutes les forces de développement. Dans le même temps, il est nécessaire de prendre conscience que l’économie post-industrielle est un mythe, et que quiconque y croit se condamne à la faiblesse. L’Allemagne n’y a jamais cru, elle a conservé sa base industrielle et c’est d’elle que découle sa puissance économique, bien qu’elle soit de plus en plus mise en cause par l’idéologie suicidaire des Verts et de la gauche qui sonnerait non pas seulement le glas de l’Allemagne elle-même, mais de toute l’Europe. Une politique de réindustrialisation réfléchie à l’échelle du continent, liée à une large coopération sur les grands projets, est une condition de la souveraineté européenne. Pour la restaurer, il faut ramener les fabricants européens en Europe par des mesures incitatives et contraignantes. Il ne s’agit pas seulement de croissance économique mais aussi de sécurité. Pendant la crise du virus chinois, nous avons vécu ce que signifiait le déplacement des chaînes d’approvisionnement vers l’Asie : pas de masques, pas de médicaments essentiels. Il s’est révélé qu’il n’y avait même pas une seule usine de paracétamol en Europe.

    La reconquête de la souveraineté numérique ne passera pas seulement par un financement accru de la R&D et la création d’un réseau européen de coopération dans ces domaines. Un protectionnisme raisonnable doit être proposé, sans lequel les équivalents européens des GAFAM ne verront pas le jour.

    Parallèlement au protectionnisme visant à créer des géants européens du numérique, la situation des travailleurs européens doit être reconsidérée. La pression à la baisse sur les salaires ne cessera pas si nous n’arrêtons pas l’immigration. Les travailleurs européens sont notre priorité, c’est pourquoi la préférence européenne est à introduire. Ceux qui sont nés en Europe, dont les pères ont construit notre civilisation, ont le droit de travailler à son avenir.

    Les avantages d’une alliance conservatrice européenne centrée sur l’axe Paris-Varsovie paraissent donc évidents, et il serait à souhaiter que non seulement les hommes politiques, mais aussi les intellectuels et académiques conservateurs, puissent approfondir leurs contacts et lancer des échanges bilatéraux aboutissant en des projets stratégiques concrets. Le modèle polonais, nous en sommes persuadés, pourrait servir d’inspiration pour clarifier les dissensions internes à l’intérieur de la droite patriotique française.

    L’un des points les plus urgents d’une telle coopération serait d’approfondir la collaboration dans le domaine médiatique et académique, car de part et d’autre, les opinions sur les partenaires conservateurs voisins restent fortement dominés par les préjugés et diffamations véhiculés par les médias mainstream clairement orientés à gauche et les “experts” universitaires également biaisés : le citoyen ne pourra estimer la vérité sur les enjeux et acteurs des défis contemporains que s’il dispose d’une information de qualité et sans déformation idéologique.

    Nous, les autres conservateurs européens, nous avons attendu trop longtemps, raté trop d’occasions. Nous savons tous que ce n’est que si nous sommes unis que nous pourrons relever les défis du monde multipolaire. Nous ne pouvons nous rassembler ni sur la base d’illusions idéologiques, ni sur la base de faux calculs. Il serait naïf de penser que rien ne nous divise. Ce serait cependant une grande erreur de ne pas saisir le potentiel de ce qui nous unit.

    David Engels et Krzysztof Tyszka-Drozdowski (Visegrád Post, 16 février 2022)

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  • Les snipers de la semaine... (231)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Causeur, Jean-Paul Brighelli mouche Darmanin, bon représentant d'une oligarchie qui ne cache plus qu'elle déteste le peuple...

    « Populiste ! » — l’injure à laquelle le capitaine Haddock n’avait pas pensé

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    - sur Hashtable, H16 prend dans son viseur la classe politico-médiatique occidentale et son durcissement répressif...

    La mise en place de « dictatures démocratiques »

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