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palestine - Page 2

  • Pierre Conesa : "Les intellectuels parisiens n'iront jamais faire la guerre"...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Pierre Conesa à Omerta, dans lequel il évoque les conflits en cours en Ukraine et au Proche-Orient...

    Agrégé d'histoire et énarque, Pierre Conesa a fait partie dans les années 90 de la Délégation aux affaires stratégiques du Ministère de la défense. Il est l'auteur de plusieurs essais, dont, notamment, Dr. Saoud et Mr. Djihad - La diplomatie religieuse de l'Arabie saoudite (Robert Laffont, 2016), Hollywar - Hollywood, arme de propagande massive (Robert Laffont, 2018), Le lobby saoudien en France - Comment vendre un pays invendable (Denoël, 2021), Vendre la guerre - Le complexe militaro-intellectuel (L'aube, 2022) et État des lieux du salafisme en France (L'aube, 2023).

     

                                                

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  • Gaza, Moyen-Orient : l’escalade, jusqu’où ?...

    Pour son émission sur TV Libertés, Chocs  du monde, Edouard Chanot reçoit Pierre Conesa pour évoquer avec lui la température ne cesse de monter, lentement mais inexorablement, au Proche et au Moyen-Orient, quatre mois après l’attaque du Hamas en Israël....

    Agrégé d'histoire et énarque, Pierre Conesa a fait partie dans les années 90 de la Délégation aux affaires stratégiques du Ministère de la défense. Il est l'auteur de plusieurs essais, dont, notamment, Dr. Saoud et Mr. Djihad - La diplomatie religieuse de l'Arabie saoudite (Robert Laffont, 2016), Hollywar - Hollywood, arme de propagande massive (Robert Laffont, 2018), Le lobby saoudien en France - Comment vendre un pays invendable (Denoël, 2021), Vendre la guerre - Le complexe militaro-intellectuel (L'aube, 2022) et État des lieux du salafisme en France (L'aube, 2023).

     

                                              

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  • Israël : la guerre sans fin...

    Le nouveau numéro de la revue Conflits (n°49, janvier - février 2024), dirigée par Jean-Baptiste Noé, vient de sortir en kiosque. Le dossier central est consacré au conflit israélo-palestinien.

     

    Conflits 49.jpg

    Au sommaire de ce numéro :

    ÉDITORIAL

    Les dividendes de la paix, par Jean-Baptiste Noé

    CHRONIQUES

    IDÉES

    Existe-t-il un « Sud Global » ?, par Tygrane Yegavian

    PORTRAIT

    Javier Milei, « le fou de la pampa », et le nouvel avenir de l'Argentine, par Michel Faure

    ENJEUX

    Le porte-hélicoptère, 20 000 tonnes de diplomatie douce, par Alexis Feertchak

    A quoi sert l'OTAN ?, par Olivier Kempf

    Cartels au Mexique : vers une intervention des militaire des États-Unis ?, par Lucas Favre

    Indépendantisme et progressisme, la fin d'une idylle ?, par Michel Chevillé

    Que faire des déchets de la mondialisation ?, par Jean-Yves Bouffet

    Révolution chez les Marines, par Gil Mihaely

    De Gaulle en province. Ses voyages présidentiels entre 1959 et 1969, par Jean-Marc Holz

    Métastratégie de la terreur, par François-Régis Legrier

    GRANDE STRATÉGIE

    FLN/Hamas : la stratégie de la terreur, par Jean-Baptiste Noé et Guy-Alexandre Le Roux

    HISTOIRE BATAILLE

    Massada (73 ou 74). Du mythe au complexe, par Pierre Royer

    GÉOPOLITIQUE ET ENTREPRISE

    RIEN QUE LA TERRE

    CARTE MAÎTRESSE

    HISTOIRE

    ART ET GÉOPOLITIQUE

     

    DOSSIER

    Proche-Orient

     

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  • Conflit au Proche-Orient : peut-on encore défendre le non-alignement ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Rodolphe Cart, cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré aux choix diplomatiques à faire dans le conflit israélo-palestinien...

    Collaborateur occasionnel d’Éléments, Rodolphe Cart est l'auteur de deux essais Georges Sorel - Le révolutionnaire conservateur (La Nouvelle Librairie, 2023) et Feu sur la droite nationale ! (La Nouvelle Librairie, 2023).

     

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    Conflit au Proche-Orient : peut-on encore défendre le non-alignement ?

    Si le conflit russo-ukrainien a donné lieu à des anathèmes, des attaques verbales et des disputes d’une rare intensité, il faut reconnaître que ce n’était qu’un avant-goût en comparaison du climat médiatique actuel. Suite à l’embrasement du Proche-Orient, l’ensemble des boussoles idéologiques, passionnelles et géopolitiques se sont affolées dans un capharnaüm peu commun. Oubliés le cas ukrainien et le nouveau passage en force du gouvernement par le 49.3, et place au conflit israélo-palestinien qui doit servir de vecteur de reconfiguration de la vie politique française. Chacun est sommé de choisir un camp, sous peine d’être considéré comme un « confusionniste », un « lâche » ou même un « collabo’ ». Une chose est certaine, la majorité de la classe médiatique et politique (hors LFI) s’est rangée dans le « soutien inconditionnel à Israël » – même si les bombardements israéliens sur Gaza font émerger des voix discordantes. Toutefois, l’intérêt de la France consiste-t-il à prendre parti pour l’un des deux camps ? Le chamboulement international ne permet-il pas à la France de pouvoir renouer avec le non-alignement ?

    Un climat de dénonciation

    Ces derniers mois, l’enchaînement des événements dramatiques bouscule le monde politique. Preuve de cet emballement, une expression est revenue dans les débats : « cinquième colonne ». Pour le député franco-israélien Meyer Habib, les réactions d’une partie de la gauche, Insoumis en tête, à l’attaque contre l’État hébreu, confirment l’existence d’une « cinquième colonne » pro-islamiste. Arnaud Robinet, maire de Reims (Horizons), reprend aussi l’expression et appelle même à lever l’immunité parlementaire pour porter plainte contre les députés Insoumis. Comme si cela ne suffisait pas, un groupe de seize sénateurs français, avec en tête le sénateur Stéphane Le Rudulier (LR), a présenté un projet de loi visant à pénaliser la critique du sionisme.

    L’émergence de cette expression, dans le débat public, n’est pas anodine. Aussi faut-il rappeler qu’elle nous vient de la guerre civile espagnole (1936-1939). La « cinquième colonne » désigne le traître embusqué à l’intérieur d’un pays ou d’une armée, prêt à se réveiller – ou à pactiser avec l’envahisseur –pour prendre à revers les forces en place. Cette notion est fondamentale pour comprendre la politique moderne, car c’est elle qui permet de faire bloc contre un ennemi clairement désigné. Aussi sert-elle à désigner un « camp » de façon englobante et sans nuances, installant par là une grande confusion intellectuelle au sein de la société. « La manifestation pour la République et contre l’antisémitisme sera un marqueur pour savoir de quel côté chacun se trouve », a estimé le journaliste Pascal Praud sur CNews en évoquant la manifestation du 12 novembre.

    Le climat du débat politique actuel nous ramène directement en 2015, lors des attentats commis sur le sol français. Au moment de la commémoration de l’attaque contre l’Hyper Cacher, le Premier ministre de l’époque, Manuel Valls, avait rejeté toute tentative d’explication à la fabrique de jihadistes. « Pour ces ennemis qui s’en prennent à leurs compatriotes, qui déchirent ce contrat qui nous unit, il ne peut y avoir aucune explication qui vaille ; car expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser. » Il avait renchéri devant l’Assemblée en affirmant qu’« aucune excuse ne doit être cherchée, aucune excuse sociale, sociologique et culturelle » ne devait être cherchée au terrorisme. À l’époque, Marcel Gauchet jugeait « particulièrement regrettable » cette phrase. « Pour bien combattre un adversaire, avait rappelé l’historien au micro de France Inter, il faut le connaître. C’est le moyen de mobiliser les esprits et de donner une efficacité à l’action publique. »

    Expliquer n’est pas excuser

    Si certains intellectuels ou journaux résistent à ces périodes d’émotion, la grande majorité de la classe médiatique – commentateurs de l’actualité, personnalités politiques et chaînes d’information en continu – discrédite ces initiatives d’historiens, de sociologues, de géopoliticiens ou de politologues, qui essaient de comprendre ces situations de crise sans tomber dans le jugement ou la punition. C’est proprement la démarche critique et objective de ces chercheurs qui est niée ; la recherche des causes est alors pointée du doigt comme une attribution des fautes.

    Or, nous avons besoin de ces regards critiques sur des phénomènes tels que le terrorisme, l’islamisme, le sionisme et les affrontements armés au Proche-Orient. Sans cela, nous nous empêchons de comprendre ce qui les a rendus possibles et nous tombons dans le travers des explications binaires – comme le « conflit de civilisations » ou autres. Le sociologue Bernard Lahire, dans son livre Pour la sociologie (2016), explique : « Le droit à la connaissance la plus indépendante possible des questions morales, politiques, juridiques ou pratiques, ne devrait jamais être remis en question. Rien, en démocratie, ne devrait faire obstacle à la recherche désintéressée de la vérité. Comprendre n’a jamais empêché par ailleurs de juger, mais juger (et punir) n’interdit pas de comprendre. »

    Le lendemain de l’attaque du Hamas, le vice-président des Républicains François-Xavier Bellamy avait dit au micro d’Europe 1 : « C’est un crime injustifiable, indéfendable, que personne n’a le droit de relativiser ». Une fois passée l’émotion des attaques, une telle déclaration, venant d’un homme politique aspirant à de hautes responsabilités, est blâmable pour la raison qu’elle empêche toute explication et suggère un jugement moralisant disant « ce qui est bien » et « ce qui est mal », ce « qu’il faut faire » et ce « qu’il ne faut pas faire ». Pourtant, le réalisme doit être la seule boussole de l’homme d’État – tout particulièrement dans les moments de crise.

    Force est de constater qu’une reconfiguration idéologique se produit dans le paysage politique français. Si Serge Klarsfeld avoue que le RN de Marine Le Pen a rompu avec l’antisémitisme de ses origines, il s’inquiète de la résurgence d’un antisémitisme d’extrême gauche. Sur le sujet, l’ancien conseiller de Trump, Steve Bannon, conseillait déjà de toujours soutenir Israël, dans le but de pouvoir avancer sur une ligne dextrogyre sans encourir de reproche – on retrouve cette position à l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), ou encore chez Bolsonaro au Brésil ou chez Orban en Hongrie. Néanmoins, l’assimilation de l’antisionisme à l’antisémitisme impose, de fait, une épée de Damoclès dès lors que la politique de Tel-Aviv est mise en question.

    Le Sud se rebiffe

    L’offensive dans la bande de Gaza a démontré que la restructuration des relations internationales entre les pays du « Nord » et ceux du « Sud global » s’accélérait. Si le « Sud » désigne traditionnellement les pays de l’ancienne périphérie coloniale en retard vis-à-vis du « Nord » (pays historiquement développés et représentatifs du système euro-atlantique), aujourd’hui, il faut voir que les lignes bougent. Que ce soit aux Nations Unies (ONU) ou lors du cas de la guerre en Ukraine – où de nombreux pays (Brésil, Afrique du Sud ou Inde) ont refusé de condamner l’agression russe et donc sapé les sanctions occidentales –, nous voyons apparaître une opposition à la diplomatie internationale des États-Unis, d’Israël et des « caniches » européens (c’est ainsi que nombre d’entre eux nous désignent).

    « La Chine est profondément préoccupée par l’intensification des tensions et la montée de la violence entre la Palestine et Israël, et elle est profondément attristée par les pertes civiles causées par le conflit », a déclaré le 9 octobre le ministère chinois des Affaires étrangères, appelant à un cessez-le-feu immédiat et à une désescalade. Le 1er novembre, la Russie a même haussé le ton, par la voix de son représentant permanent à l’Assemblée générale des Nations Unies (Vassili Nebenzia), en expliquant que l’État hébreu peut faire la guerre aux terroristes, mais pas à l’ensemble des Palestiniens. Ces positions marquent bien une affirmation du Sud, notamment sur la critique récurrente du « deux poids deux mesures » dans la condamnation des crimes commis de part et d’autre. Si la Chine ne figure plus dans « Sud » économiquement parlant, il faut aussi constater que ces pays rejettent de plus en plus l’autorité morale et politique occidentale – notamment la distinction entre autoritarisme et démocratie.

    En accueillant six nouveaux membres lors du sommet de Johannesburg, les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont affirmé cette volonté des pays émergents d’œuvrer au rééquilibrage planétaire en créant des réseaux de puissance diversifiés. On retrouve plusieurs signes de l’influence grandissante des pays émergents sur la scène mondiale. Tout d’abord, le « club des cinq » produit un quart du PIB mondial et rassemble 42 % de la population du globe. Avec l’entrée de l’Arabie saoudite, de l’Iran et des Émirats, les Brics contrôlent dorénavant 54 % de la production mondiale de pétrole. Ce n’est pas tout puisque, comme le souligne le chercheur Sébastien Abis, les Brics « représentent désormais 23 % des ventes mondiales agricoles (en valeur), contre 16 % au début du siècle ». Et cela sans parler des métaux rares, où des gisements sont présents en Russie, au Brésil et en l’Afrique du Sud – à noter aussi que la Chine qui détient déjà les deux tiers des terres rares sur la planète.

    Les intérêts géopolitiques et stratégiques sont déterminants dans les élargissements des Brics. Pour preuve, bien que Alger et Moscou entretiennent des rapports cordiaux, l’Algérie ne fut pas acceptée lors du dernier élargissement – sûrement à cause des tensions avec le Maroc. Aussi la cooptation de l’Égypte se fit sur insistance de la Chine pour s’assurer une influence le canal de Suez par lequel transite une grande partie du commerce international. Malgré des divisions internes, les Brics n’hésitent alors plus – surtout la Chine – à se poser en faiseurs de paix contre le bloc occidental (sous domination américaine) assimilé au désordre, à la guerre et aux rapports de domination.

    L’Occident en perte de vitesse

    La restructuration du système international penche vers le polycentrisme. Alors qu’ils avaient dominé pendant un siècle et demi sur les plans économique, technologique et politique, les pays euro-atlantiques ne sont plus dans une position de prédominance – ce qui va augmenter les dangers de collision et les potentialités de conflits. À ce titre, il faut se souvenir que la gestion de la crise de 2008 provoqua un impact profond pour des pays comme la Chine. Maintenant détenteurs de moyens économiques, financiers et militaires importants, ces pays s’opposent à cet ancien ordre qu’ils considèrent comme profondément injuste et en décadence.

    Les signes de l’affaiblissement de l’Occident sont multiples. Bien que le dollar reste dominant, les pays des Brics insistent pour encourager les monnaies nationales dans le commerce international et les transactions financières entre elles et leurs partenaires commerciaux. Aussi malgré l’intégration, dans le G20, de l’Union africaine, cet essoufflement se voit jusque dans les promesses occidentales faites auprès des pays pauvres. Dernièrement, la proposition, avancée par le président Joe Biden, de créer un « corridor » – pour contrer la Chine et sa « route de la soie » – reliant l’Inde et l’Europe via les Émirats arabes unis, Israël et la Jordanie, n’a pas été à la hauteur de ses promesses. Les dollars promis n’étaient pas là ; ce qui contraste avec la concrétisation d’autres corridors (comme l’International Nord-South Transport Corridor reliant la Russie, l’Inde, l’Iran, etc.).

    Cette mise en concurrence internationale oblige les États à repenser leurs intérêts propres et les coopérations à même de pouvoir répondre à leur position stratégique. La fin du « moment unipolaire » signifie, comme le rapporte le professeur John Mearsheimer, la fin de l’imposition d’un « ordre planétaire fondé sur les valeurs de la démocratie libérale – État de droit, économie de marché et droits humains, sous la bienveillante autorité de Washington ». Cette reconfiguration internationale dévoile au grand jour la compétition ouverte entre les États, mais aussi les questions d’autonomie et de souveraineté. Exemple : la liberté de décision nationale de choisir ses fournisseurs et ses clients pour vendre, dans le cas français, des Airbus et acheter du gaz à l’Iran ; ou encore celle d’investir et d’utiliser ses capitaux sans tomber sous les sanctions du Trésor américain et de la dépendance à l’égard du dollar.

    Dans ce genre d’« interrègne », le réalisme politique le plus froid impose cette seule ligne directrice : il n’y a aucun protecteur vers lequel se tourner en cas de menace de la part d’un État rival. Chaque État ne doit prendre soin que de lui-même – ce qui revient à s’assurer qu’il n’est pas faible. Née sous la protection américaine, l’Union européenne de la défense est un piège pour la France et la fin d’une politique de puissance et d’autonomie stratégique. L’intérêt français consiste à s’éloigner de cette dépendance pour devenir cette puissance régionale souveraine et dominatrice du continent, car « les ententes entre grandes puissances se nouent toujours à l’ombre d’une rivalité relative à leur sécurité » (Mearsheimer). Une France qui se maintient dans l’OTAN, c’est une France amoindrie, dominion et qui sort de cette compétition entre États.

    La France à la croisée des chemins

    La grande majorité des politiques et des médias s’est focalisée sur les crimes de guerres commis par le Hamas pour se ranger du côté de l’État hébreu. Si Von der Leyen affirma que « l’Europe soutient Israël », la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braund-Pivet déclara « au nom de la représentation nationale » un « soutien inconditionnel » à Tel-Aviv. Le Président Macron, toujours si prompt au dilettantisme, et même s’il parle dorénavant de cessez-le-feu (9 novembre), avait émis l’idée de transposer à la lutte contre le Hamas, la coalition internationale mise en place en 2014 pour détruire l’État Islamique. De son côté, Éric Zemmour, en déplacement dans le pays meurtri, n’hésita pas à associer la France et Israël – qu’il qualifie d’avant-poste civilisationnel – dans le même bloc occidental « en danger de mort ».

    La politique française a depuis longtemps basculé vers une position pro-israélienne, héritage d’une diplomatie résolument atlantiste, otanienne et suiviste des Américains. Pourtant, au moment de la guerre des Six Jours de 1967, la France, si elle avait toujours soutenu Israël, critiquait aussi son appétence territoriale – De Gaulle désirant proposer aux pays arabes une alliance de rechange à l’influence soviétique. Si Giscard d’Estaing (action européenne de reconnaissance de la Palestine) et Mitterrand (deux fois des forces françaises sont envoyés pour sauver la direction de l’OLP au Liban) emboîtent le pas du général, une rupture intervient avec Sarkozy. Ce dernier purge les discours officiels des mots « occupation » et « colonisation » ; et Hollande poursuit la voie de son prédécesseur – on se souvient de son « chant d’amour pour Israël et pour ses dirigeants » à l’État juif lors de sa visite d’État hébreu.

    L’intérêt de la France est-il de pousser à cet affrontement de « l’Ouest et le reste », entre le Nord et un « Sud global » ? La France doit-elle continuer à inscrire son destin dans celui de l’Union européenne quand 19 pays de l’Union sur 27 refusent de soutenir une résolution équilibrée des Nations Unies, présentée par la Jordanie, demandant un cessez-le-feu humanitaire à Gaza ? Doit-elle s’aligner derrière Israël et accepter cette promotion du choc de la civilisation occidentale, dominante mais contestée, contre la civilisation musulmane ou islamique, dominée mais montante ? En tout cas, le gardien mais aussi geôlier du Vieux Continent, l’Empire Américain, après 70 ans de domination sans partage sur le monde, perd petit à petit de son hégémonie. Pour les États-Unis qui ont le regard tourné vers le Pacifique et le Proche-Orient, l’Europe ne compte plus autant qu’auparavant. Dernier exemple en date, les députés républicains du Congrès rechignent à financer la résistance de Kiev, mais soutiennent Israël, qui est un vrai partenaire stratégique et commercial.

    Le narratif opposant un Occident représentant du « monde libre » contre celui de la « jungle » – selon le mot du chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell – est une bêtise caractéristique de la « géopolitique » libérale ainsi qu’une insulte pour le reste du monde. La France doit avant tout penser à sa survie ; seuls ses intérêts doivent prévaloir. L’unipolarité cédant de plus en plus à la multipolarité, Paris doit refuser l’engrenage des rivalités géopolitiques que les États-Unis et ses alliés engagent.

    À l’horizon 2100, l’Allemagne va perdre 10 millions d’habitants, passant de 81 à 71, pendant que l’Hexagone la dépassera avec 74 millions d’habitants. Deux autres grands pays européens, l’Italie et l’Espagne, vont voir leur population fortement baisser – l’Espagne va passer de 46 à 36 millions d’habitants et l’Italie qui va perdre 12 millions d’habitants. Malgré des problèmes évidents (religion, type de population, pyramide des âges, etc.), ces données nous donnent à penser que la France a l’opportunité pour devenir la future grande puissance régionale européenne. Encore faut-il qu’elle s’en donne les moyens (non-alignement, politique de puissance, réindustrialisassion, maintien de sa population autochtone, politique familiale, etc.).

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  • Feu sur la désinformation : une brochette de coupables ?... (443)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Floriane Jeannin.

     

                                            

    Sommaire :

    La météo de l’info : “il n’y a pas de guerre sans crimes de guerre”

    L’image de la semaine : le premier rang de la marche contre l’antisémitisme

    "L'Éducation nationale au bord du naufrage" : Zone interdite découvre la pagaille

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    Les pastilles de l’info :

    Napoléon sur l’arc de triomphe

    Booba, Napoléon et… Zemmour

    Pascal Pro et la Palestine (2018)

    France 2, L'Événement sur l’immigration

    Affaire Nahel, le policier mis en cause remis en liberté

    Conclusion

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    Portrait piquant : Natacha Polony

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  • Les hypocrites, les cyniques et leurs Golems...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Ghislain de Castelbajac cueilli sur Geopragma et consacré aux pistes d'un apaisement géopolitique qui passe par le retour à une vision gaullienne de la politique étrangère de la France... Membre fondateur de Geopragma , Ghislain de Castelbajac est spécialiste des questions d'intelligence économique et enseigne à l’Ecole de Guerre Economique.

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    Les hypocrites, les cyniques et leurs Golems

    Du Donbass au Haut-Karabagh, de Téhéran à Sanaa, d’Israël à Gaza, du Kivu à Kabul, des peuples souffrent, se battent, fuient les massacres, le nettoyage ethnique, les pogroms, meurent sous les bombes, les actes de barbarie, la torture, le viol.

    Le tableau est plus qu’alarmant, au-delà de révoltant.

    Une guerre mondiale sournoise, sans début et sans doute sans fin : une guerre sans merci, où l’horreur et la terreur sont filmées, commentées sur les réseaux sociaux, où chaque victime est le macabre trophée d’une cause jetée contre le camp adverse dans une agora mondiale où couve un feu attisé par des satrapes revanchards et des messianiques apocalyptiques.

    Il est parfois saisissant de relier les idéologies de certains leaders, ou de leurs financiers, pour comprendre que notre monde est entre les mains de gens souhaitant sincèrement sa fin :

    • La fin d’un ordre post-guerre froide et la revanche des empires. C’est en premier lieu le cas de la Russie de Vladimir Poutine, qui tente de reprendre pied après la perte de territoires et d’influence de la Russie tsariste puis soviétique. Cet esprit revanchard territorial classique, est mû par une idéologie civilisationnelle « Orient orthodoxe contre Occident décadent », et Eurasisme contre atlantisme. C’est aussi le cas de l’Azerbaïdjan d’Aliev et de la Turquie d’Erdogan, qui ne s’arrêteront pas à la reprise en main du Haut-Karabagh, enclave arménienne distribuée par Staline à la RSS Azerbaïdjan.
    • La fin d’un ordre post-colonial qui n’en finit pas de mourir, avec ses clientèles faciles, ses frontières découpées en Etats-nations qui écrasent le fait ethnique pour la dictature de la majorité, et nient donc les spécificités des minorités tribales qui composent de nombreux pays d’Afrique par exemple. C’est le cas au Mali, Niger, mais aussi au Congo oriental (Kivu) et dans la région des grands lacs. Les nouveaux chefs d’Etats autoritaires, souvent issus de coups d’Etats, n’hésitent plus à redessiner les cartes à l’aune d’une redistribution des ressources et des fidélités tribales et ethniques.
    • La fin d’une civilisation multimillénaire, celle des chrétiens d’Orient, qui composaient récemment une part importante des populations du Levant arabe et de Mésopotamie, et qui a été victime d’un génocide silencieux depuis près d’un siècle, avec un dernier coup frappé au coeur de la chrétienté d’Orient par l’exode massif le plus rapide de l’Histoire lors de l’exil des Arméniens du Karabagh en 48 heures.
      Il s’agit là de l’effacement pur et simple d’une civilisation, gênante pour les tenants de la purification ethnique (pantouranisme) et religieuse (oumma).
    • La fin d’un monde mercantile ouvert aux échanges, au progrès et aux libertés, mais aussi à leurs corolaires idéologiques dégénérescents d’une humanité interchangeable, déracinée, transhumanisée, asexuée.
    • La fin de l’hypocrisie, dénoncée par ce qu’il est convenu d’appeler le Sud « global », et qui regrouperait une nouvelle génération bercée aux guerres de l’hyperpuissance américaine et ses tapis de bombes démocratiques. Originellement assoiffée de libertés individuelles et dégoutée de la corruption généralisée, elle se révolte depuis les intifadas, les « printemps arabes » et les révolutions de couleur, sans succès.
      Dégoutée par l’hypocrisie des médias occidentaux, des risibles recomptages électoraux aux Etats-Unis, elle applaudit à tout ce qui pourrait affaiblir cet occident : une guerre de blancs en Ukraine, une armée française déboutée du Sahel par des putschistes, un massacre en Israël… Quitte à préférer le cynisme et la cruauté de leurs nouveaux modèles, à l’hypocrisie des occidentaux.
      L’hypocrite étant particulièrement voué aux gémonies dans le Coran, certains y trouvent en plus une justification religieuse.1

    Cette galaxie d’idéologues, d’ultrareligieux et de nihilistes croient que la purge d’un conflit mondial permettra la venue de leur messie et l’éradication de leurs ennemis : « les juifs à la mer », « les palestiniens chez les pays arabes voisins », « les arméniens hors du Caucase », etc.

    C’est dans cette arche d’alliances des ténèbres que certains politiciens à courte vue et au cynisme déroutant, fomentèrent des stratégies imbéciles, cultivant ainsi des Golems (de l’hébreu ( 2גולם qui se retournent systématiquement contre leurs créateurs, ou leurs alliés :

    • Al-Qaïda enfantée par les errements de la CIA
    • Le Front Islamique du Salut algérien, encouragé par le département d’Etat américain
    • Da’esh, conséquence directe de l’invasion/destruction de l’Irak par l’armée américaine
    • Les jihadismes sahéliens, réveillés par la destruction de l’Etat libyen par la France et sa coalition
    • Le Hamas, renforcé par la politique du Likoud du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

    Jamais jugés, jamais condamnés pour leurs erreurs, ils portent une responsabilité dans le chaos et l’horreur terroriste à laquelle les peuples font face, de Mossoul à Paris et d’Israël au Sahel.

    Il y a aussi les financiers, ceux qui inondent d’argent les groupes les plus dangereux, du Darfour à la Syrie et du Sahel à Gaza. Pompiers pyromanes, ils se portent en intermédiaires « indispensables » lorsque survient l’apogée d’une crise d’otages. Ces Etats et leurs souverains estiment que l’argent achète tout, résout tout : un but en or au championnat de France vaut bien un pogrom !

    Ils déversent leur morgue et leur mépris des victimes jusqu’à héberger les cerveaux d’un groupe terroriste qui lance des appels au meurtre (bien reçus en France malheureusement) depuis leurs lofts luxueux en bord de mer…à un jet de pierre d’une importante base américaine. Quel courage !

    Enfin, il y a le groupe des « survivalistes ». Souvent autoritaires, ces pays connaissent de l’intérieur leurs populations et les risques de débordement.

    C’est en premier lieu le cas de l’Egypte du maréchal al-Sissi, qui est co-responsable du blocus des civils de Gaza, en fermant l’unique poste frontière de Rafah. Il faut comprendre le contexte, alors que des terroristes du Hamas s’étaient infiltrés dans le Sinaï égyptien pour y massacrer des militaires. Berceau de l’organisation des Frères Musulmans, ceux-ci sont interdits et pourchassés depuis la destitution du président Morsi.

    Depuis le 7 octobre, le pouvoir egyptien montre d’ailleurs muscles en faisant défilé des systèmes d’armes dans le Sinaï dont le message est clair : Vu la situation sécuritaire à sa frontière avec Gaza, l’Egypte montre par la même occasion à sa population une apparente fermeté vis-à-vis d’Israël.

    Les Emirats Arabes Unis leurs emboitent le pas, ainsi que la plupart des pays arabes frontaliers ou non d’Israël : ils redoutent avant toute chose un afflux de réfugiés gazaouis et la répétition d’un « septembre noir » de 1970, ou une nouvelle guerre civile comme au Liban entre 1975 et 1978 où les feddayin de l’OLP et du FPLP usaient de méthodes similaires à celles du Hamas contre les civils libanais, pourtant leurs hôtes contraints…

    Echaudés de la politique du Golem telle qu’elle fut pratiquée par l’Arabie Saoudite avant 2001 par exemple, ils pourchassent les groupes idéologiques apocalyptiques liés au terrorisme tels que les Frères Musulmans, le Hamas, le groupe EI ou al-Qaïda.

    Loin est le temps où Oussama ben Laden chassait au faucon avec ses cousins princes du désert.

    Nous pourrions citer également l’Algérie, dont les citoyens ayant fuit les années de plomb connaissent les imbrications de certains services dans la poussée verte du FIS et les années de guerre civile qui s’en suivirent.

     

    Et la France dans tout cela ?

    Première nation arabe d’Europe, la France est aussi la plus grande nation juive du monde après les Etats-Unis et Israël.

    Son approche gaullienne et les instants de lucidité de notre diplomatie sous la présidence de Jacques Chirac notamment, donnent encore à Paris la capacité de parler à toutes les parties du conflit israélo-palestinien. C’est en revanche bien moins le cas concernant le Karabagh et l’Ukraine.

    Alors que le président Macron vient de se rendre en Israël et Jordanie, il a pu tenter de porter une volonté de trêve humanitaire. C’est mieux que rien, mais ce n’est évidemment pas suffisant pour régler ce problème qualifié d’insoluble par les plus rationnels.

    Puis, comme pris d’une triste manie, il s’est contredit en reprenant les termes du Likoud pour une ‘coalition’ internationale contre le Hamas, cadrée sur celle qui eut lieu contre Da’esh… Cette saillie présidentielle malheureuse risque d’internationaliser non pas le combat, au sens d’une action coordonnée et concrète contre le Hamas, mais plutôt le ressenti des arabes contre nous ! Il est en effet évident, que si la France jouait un rôle, ce qui est souhaitable, l’internationalisation doit être d’une discrétion absolue, dans un jeu intelligent et mesuré de règlement, ou du moins de désamorçage, de plusieurs conflits régionaux.

    Malgré cette maladresse, nous pourrions peut-être encore affirmer que cette nouvelle tragédie en Terre Sainte est l’occasion pour Paris de se sublimer en proposant une feuille de route régionale et même globale pour éviter un nouveau bain de sang, et un possible conflit mondial sans doute plus meurtrier que les deux précédents.

    Il faudrait pour cela que la France s’arme de courage, et de discrétion, et propose notamment :

    1.Une trêve permettant d’éviter des bombardements aveugles dans Gaza en échange de la libération de tous les prisonniers civils israéliens et double nationaux, y compris bien entendu les Français. Mais pas d’échange de prisonniers dans le cas des civils.

    2. Un échange de prisonniers militaires (le Hamas détiendrait même un général de Tsahal) contre des prisonniers palestiniens.

    3. La tenue d’élections tant à Gaza qu’en Israël, dans un lapse de temps court, pour permettre notamment un changement d’interlocuteurs entre les parties, et que justice fasse son oeuvre… Il est évident que cette étape, surtout à Gaza, ne pourra se faire sans le soutien extrêmement convaincant des européens, de Washington, et…de Doha, qui devront agir de concert pour faire pression sur les deux camps pour l’organisation d’élections libres.

    4. La reprise de négociations de paix qui permettront la création d’un Etat palestinien, ou d’une solution confédérale, en échange d’une reconnaissance d’Israël par l’ensemble des Etats Arabes.

    5. En corollaire, et dans une dynamique proactive, le détournement de l’attention et l’assèchement de l’armement et des financements occidentaux en faveur de l’Ukraine forceront aussi les parties à une « paix des braves » alors qu’une Ukraine exsangue, dans un conflit ayant fait plus de 500 000 victimes, ne pourra bientôt plus compter que sur elle-même.
    Là aussi, la France doit reprendre pied et permettre au peuple ukrainien de tourner la page pour mieux se reconstruire. La perte d’un Donbass russophone détruit et vidé de ses habitants pourra être proposé en balance d’un partenariat fort, voire d’une adhésion à l’UE, qui inclut déjà des mécanismes de défense au sein du parapluie de l’OTAN. Ici aussi, cela passera par la nécessité de forcer la main aux parlementaires ukrainiens qui ne permettent aucune reprise de négociations avec Moscou.

    6. Concernant l’Arménie, possible prochaine victime d’une annexion d’une partie de son massif du Zenguezour par Bakou (avec le soutien d’Ankara) pour permettre la ‘réunification’ des turcs face aux « gêneurs » arméniens, elle s’est tournée en dernier recours vers Paris et Téhéran.

    C’est aussi une opportunité pour Paris de régler certaines questions liées à l’Iran avec du miel. En proposant à l’Arménie et à l’Iran un soutien à la protection de leurs frontières face à l’irrédentisme pantouranien dans le Caucase, Paris pourra montrer que les occidentaux ne souhaitent pas -à priori- le dépeçage de l’Iran millénaire, mais comprennent le rôle régional de cette puissance en (re)devenir. Les conditions à ce soutien auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU et auprès de Washington et d’Ankara, seront que l’Iran renonce à l’ensemble de ses prétentions nucléaires militaires, et normalise ses relations avec Israël…à la suite d’une paix signée entre le Liban (donc le Hezbollah) et l’Etat hébreu, ce qui passera entre-autres par un accord sur les fermes de Shebaa.

    Un refus de Téhéran d’accepter ce processus impliquerait par ricochet une exacerbation des soutiens aux irrédentismes des minorités azéris, kurdes et arabes d’Iran pour précipiter la chute d’un régime qui aurait alors refusé la main tendue de la France.

    Nos alliés kurdes d’Irak seraient alors ravis d’ouvrir une route à l’Est pour étendre leur autonomie au Kurdistan iranien. Quant aux 23 millions d’Azéris d’Iran, ils pourraient se réunir avec Bakou et reformer une province riche et stable. Cela signerait la fin du régime des mollahs, mais aussi la fin de la volonté de l’Azerbaïdjan de passer par l’Arménie pour recoller les morceaux de ses exclaves du Nakhitchevan…car la jonction méridionale serait alors ouverte via ses cousins azéris du Sud.

    Il est probable qu’une telle feuille de route s’opposera aux intérêts de nombreux acteurs qui souhaitent en venir aux mains, mais tant qu’il y a une volonté, il y a un chemin !

    Ghislain de Castelbajac, (Geopragma, 30 octobre 2023)

     

    1 « Al munafiqun » : cf : Sourate 63 du Coran

    2 Un Golem fut créé par un rabbin de Prague au moyen-âge. Censé protégé les juifs des pogroms, le rabbin écrivit « EMETH » (vérité) sur son front. Mais devenu trop dangereux, il dut ôter le Alef (la première letre), pour que sur le front du Golem soit inscrit « METH » (mort) et que la créature redevienne un tas d’argile. Pour cela le rabbin dut u

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