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nicolas gauthier - Page 7

  • De l'air, de l'air !...

    Une semaine de plus de confinement et on étouffait. Il était temps d’en sortir. Et de sortir. Suivez les rédacteurs d’Éléments, en attendant de les retrouver bientôt sur les plateaux de TVLibertés. David L’Épée face au dilemme des masques, Nicolas Gauthier et un hommage en chanson du professeur Raoult, Christophe A. Maxime et la nostalgie des vieilles émissions et des vieux livres. Le rendez-vous rock de la rédaction d’Éléments…

     

                                          

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  • Le confinement, un test de docilité grandeur nature ?...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque les choix gouvernementaux face à la crise sanitaire. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Contre le libéralisme (Rocher, 2019).

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    Alain de Benoist : « Même au Moyen Âge, le confinement des bien-portants n’a jamais permis d’endiguer une épidémie ! »

    Aujourd’hui que les choses paraissent en voie d’apaisement, peut-on dire que le gouvernement, même si manifestement pris de court, en a trop fait ou pas assez face à l’épidémie, ou juste fait comme il pouvait ?

    Il n’y a pas d’autre mot pour le dire : la réaction des pouvoirs publics face au Covid-19 a été proprement calamiteuse. Cinq mois après le début de l’épidémie, nous n’avons toujours pas atteint la capacité de dépistage que nous aurions dû avoir lorsque les premiers morts sont apparus. Le gouvernement s’est d’abord réfugié dans le déni (ça ne viendra pas chez nous, c’est une grippette), après quoi nous avons assisté à un incessant défilé de cafouillages, de consignes contradictoires et de mensonges d’État. Rien n’avait été prévu, alors que des voix nombreuses s’étaient élevées, ces dernières années, pour laisser prévoir une nouvelle pandémie venue d’Asie. La cause première réside dans l’incapacité des pouvoirs publics à raisonner au-delà du court terme. Mais la cause la plus fondamentale est que, pour se conformer aux règles de l’idéologie libérale, on a voulu soumettre le secteur de la santé publique à des principes de rentabilité, de concurrence et de gestion à flux tendu qui ont entraîné la fermeture de milliers de lits, la destruction de stocks de réserves, la précarisation croissante d’un personnel déjà sous-payé. En d’autres termes, nous avons intégré au système du marché un domaine qui est, par définition, hors marché. Le résultat a été un effondrement généralisé des capacités de l’hôpital public.

    Ce n’est certes pas une révélation. Cela fait des années que le personnel hospitalier multiplie les alarmes, sans jamais être entendu. Aujourd’hui, Macron et ses clones se confondent en remerciements envers les soignants. Il aurait mieux valu leur donner les moyens de travailler et faire droit à leurs justes revendications.

    Même au Moyen Âge, le confinement des bien-portants n’a jamais permis d’endiguer une épidémie. De ce point de vue, le confinement généralisé a d’abord été un aveu d’impuissance : on a confiné tout le monde parce que l’on n’avait ni masques (qu’on a d’abord décrétés « inutiles », avant d’en rendre le port quasiment obligatoire), ni tests de dépistage, ni matériel de réanimation, ni outillage d’assistance réanimatoire. En Europe, les pays les mieux équipés sont aussi ceux qui ont le moins confiné. Puis, quand on a commencé à déconfiner, on a adopté toute une série de réglementations punitives parfaitement loufoques. Plutôt que de faire face, le gouvernement s’est retranché derrière l’avis des « scientifiques », alors que ceux-ci n’étaient pas d’accord entre eux. Bref, on a subi. Et ce n’est sans doute pas fini.

    Au-delà des considérations techniques, n’avons-nous pas assisté à un nouveau pas en direction d’une sorte de société de la trouille généralisée, avec l’intériorisation du principe de précaution, lequel peut avoir tendance à nous faire troquer un semblant de sécurité contre des privations de libertés autrement plus tangibles ?

    Depuis que l’on a posé comme synonymes le bonheur et l’allongement de la vie, il est bien connu que les gens sont prêts à accepter presque n’importe quoi en échange d’une promesse de sécurité. Sans tomber dans le conspirationnisme, il est clair que le confinement a aussi constitué un test de docilité grandeur nature. On a pu évaluer dans quelles conditions il était possible d’amener les gens à devenir leurs propres geôliers. Parallèlement, en prétextant l’état d’urgence sanitaire, on a adopté de nouvelles mesures de surveillance et de contrôle qui ont toutes chances d’être pérennisées en étant intégrées au droit commun. Les mesures adoptées dans le passé pour lutter contre le terrorisme ont pareillement fini par concerner toute la population. Chaque donne ainsi l’occasion de donner un tour d’écrou.

    Nombre de commentateurs glosent sur le « monde de demain ». Pensez-vous qu’une simple épidémie puisse suffire à remettre en cause les fondements du système actuel ? En d’autres termes, le capitalisme mondialisé devra-t-il revoir son logiciel ou a-t-il encore assez de ressources pour se perpétuer sans rien changer à son fonctionnement historique ?

    Aucune épidémie ne peut, à elle seule, provoquer une révolution politique, et moins encore la disparition d’une idéologie dominante. Il est, d’autre part, évident qu’on rêve debout quand on s’imagine que « rien ne sera plus comme avant ». Ceux qui souhaitent que rien ne change disposent de moyens énormes pour y parvenir. Mais la remise en route ne va pas se faire aisément. Ici, ce n’est pas l’épidémie qui compte, mais ce qui va se produire ensuite. Des secteurs entiers de l’activité économique sont d’ores et déjà sinistrés, et beaucoup ne vont pas s’en remettre. Le gouvernement indemnise pour l’instant le chômage partiel, mais cela n’aura qu’un temps. Durant l’année qui vient, ou plus probablement les deux années qui viennent, on peut s’attendre à d’innombrables faillites et plans de licenciement. Le chômage va remonter en flèche. La crise économique et sociale peut, elle-même, déboucher sur une crise financière de première ampleur. L’Europe est déjà entrée en récession, et pour éponger les aides d’urgence auxquelles il a dû consentir, l’endettement de l’État va atteindre une hauteur stratosphérique. Tout cela devrait aboutir à une colère sociale en comparaison de laquelle le mouvement des gilets jaunes apparaîtra rétrospectivement comme peu de choses.

    Vivant moi-même plus ou moins confiné depuis plus de trente ans, le confinement n’a pas changé grand-chose à mon mode de vie ! Mais pour les classes populaires, qui se sont retrouvées assignées à résidence pendant deux mois, le confinement a été insupportable. Ce sont ces mêmes classes populaires qui ont permis au pays de continuer à fonctionner, ce qui a permis de constater, une fois de plus, que ce sont les fractions les plus indispensables de la population qui sont aussi les plus mal payées. La crise économique qui s’annonce va aussi les frapper de plein fouet. Les conséquences sont encore imprévisibles, mais elles devraient être énormes.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 26 mai 2020)

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  • Déconfinement, le jour se lève…

    Assigné à résidence, le bipède social dépérissait. Il attendait le feu vert du gouvernement pour se dégourdir de nouveau les jambes et la langue. C’est fait. Déconfinons-nous avec la rédaction d’Éléments, à l’occasion de son rendez-vous hebdomadaire sur TV Libertés. Retrouvez Christophe A. Maxime qui en appelle au retour des grands ancêtres. Nicolas Gauthier, le Monsieur bons plans du post-confinement. David L’Épée et le coronavirus dans les films de zombies…

     

                                         

     
     
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  • Le feu qui couve sous le couvre-feu...

    Le confinement vire à la réclusion forcée. Rompons-la avec la rédaction d’Éléments. Retrouvez ses rédacteurs à l’occasion de leur rendez-vous hebdomadaire sur TV Libertés. François Bousquet et les « métiers de merde » à l’épreuve de la crise. Christophe A. Maxime et l’incroyable beauté de Paris sans âmes qui vivent. Nicolas Gauthier et les bons plans du confinement…

     

                                           

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  • Covid-19 : Macron s'en va-t-en guerre, Eléments fait le bilan !...

    En congé forcé pour cause de confinement, Le Plus d'Éléments n'en est pas pour autant au chômage partiel. Retrouvez ses journalistes pour un rendez-vous hebdomadaire sur TV Libertés. Billets d'humeur et nouvelles perspectives sont au programme avec dans ce numéro, Nicolas Gauthier, François Bousquet et Bruno Lafourcade !

     

                                  

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  • De l'Iran au Mali : regard sur l'arc des crises...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque l'actualité politique internationale sur l'arc des crises, de l'Iran au Mali... Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Contre le libéralisme (Rocher, 2019).

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    Alain de Benoist : « Face à l’Iran, les Israéliens seront toujours prêts à mourir jusqu’au dernier Américain ! »

    Après l’assassinat du général Qassem Soleimani, l’un des personnages-clés les plus populaires de la scène politique iranienne, dans l’une de ces « frappes ciblées » dont les États-Unis ont le secret, beaucoup s’attendaient à une rapide montée aux extrêmes. La riposte iranienne a pourtant été plutôt modérée. Mise en scène ou jeu de dupes ?

    L’assassinat du général Soleimani était pourtant un acte de guerre. Et même si les mots ont un sens, un crime de guerre – ce qui ne l’a pas empêché d’être accueilli avec jubilation par Jaïr Bolsonaro et par Matteo Salvini, président du fan-club des supporters italiens de Netanyahou. Ce meurtre, organisé à partir de la base américaine de Ramstein, en Allemagne, grâce à des renseignements fournis par le Mossad à la CIA, est aussi un événement historique, car c’est la première fois que les États-Unis revendiquent ouvertement l’élimination d’un dirigeant de premier plan d’un État souverain avec lequel ils ne sont pas officiellement en guerre. Rien à voir, par conséquent, avec l’élimination de Ben Laden ou d’Abou Bakr al-Baghadi. Pour trouver un précédent, il faut remonter à l’assassinat de l’amiral Isoroku Yamamoto, en avril 1943, mais c’était dans le cadre de la guerre du Pacifique. Depuis, ce sont plutôt les services secrets qui tuent dans l’ombre ceux qu’ils veulent éliminer. Pour en avoir une bonne idée, lisez Lève-toi et tue le premier, le livre que vient de faire paraître Ronen Bergman, journaliste au quotidien israélien Yediot Aharonot, qui dresse une liste de 2.700 assassinats ciblés perpétrés, depuis sa création, par le Mossad (plus que la CIA et le KGB réunis).

    À cet assassinat, les Iraniens ont en effet répondu de façon somme toute modérée, en faisant savoir à l’avance aux Américains, par l’intermédiaire des Irakiens, qu’ils allaient frapper une de leurs bases situées en Irak, ce qui a permis l’évacuation des soldats qui s’y trouvaient. Il est probable que l’ a bien compris que Trump voulait avant tout séduire ses électeurs « sionistes évangéliques » et qu’il n’avait pas l’intention de s’engager dans une nouvelle guerre avant l’élection présidentielle de novembre prochain. Cela dit, le Proche-Orient étant ce qu’il est, Trump, avec sa brutalité et son mépris du droit international habituels, a pris des risques considérables car, dans cette région du monde, le moindre accident peut facilement dégénérer. Attendons la suite, car il y en aura une. Face à l’, les Israéliens seront toujours prêts à mourir jusqu’au dernier Américain.

    Lorsque Emmanuel Macron a tenté de jouer les intermédiaires entre Téhéran et Washington, Ali Khamenei, le Guide suprême iranien, a déclaré que le Président français était un naïf ou un complice de l’Amérique. La voix de la France semble ne plus être entendue au Proche-Orient. Pourquoi ?

    Parce qu’elle n’est plus audible et surtout parce qu’elle n’est plus crédible. Depuis qu’elle a abandonné toute « politique arabe », c’est-à-dire depuis que les néoconservateurs atlantistes font la loi au Quai d’Orsay, la France ne cessé de se discréditer au Proche-Orient, où elle était autrefois respectée et écoutée. Elle a assisté, sans mot dire, au démantèlement de l’Irak de Saddam Hussein. Elle a pris une part active au lynchage de Kadhafi et s’entête à soutenir, en Libye, le gouvernement fantoche de Fayez el-Serraj. Alors que, depuis l’ère Obama, les États-Unis semblaient avoir amorcé un désengagement, au moins partiel, dans la région, tandis que les Anglais s’embourbaient dans leurs affaires intérieures, au lieu de tenter d’exploiter la situation à notre profit, nous avons rompu toute relation avec Damas pour soutenir objectivement des groupes terroristes hostiles au gouvernement syrien (Al-Nosra, aujourd’hui Hayat Tahrir al-Cham). Vis-à-vis de la Turquie, nous ne savons pas sur quel pied danser. Au lieu de soutenir les chiites dans leur lutte contre les sunnites, nous n’avons pas réagi à des sanctions contre l’Iran qui nous visaient indirectement aussi, et nous nous sommes aplatis devant la prétention américaine à faire reconnaître par le monde entier la monstrueuse extraterritorialité de leurs réglementations juridiques et commerciales. Plus récemment encore, Macron n’a rien trouvé à redire au plan Donald Trump pour la « paix au Proche-Orient », qui n’était qu’une déclaration de guerre aux Palestiniens destinée à conforter dans ses positions un Netanyahou menacé d’être jugé pour corruption aggravée. Alors que Vladimir Poutine est, aujourd’hui, devenu l’incontournable maître du jeu au Proche-Orient, parce qu’il est le seul à pouvoir parler avec les mollahs iraniens comme avec Netanyahou, avec les Américains comme les Syriens, avec Erdoğan comme avec les pays du Golfe, nous n’avons plus personne comme interlocuteur et nous n’avons quasiment plus de renseignements sur quoi que ce soit.

    Et la guerre qui se poursuit au Sahel ? Peut-elle être gagnée ?

    Compte tenu de la disproportion des forces engagées (quelques milliers d’hommes censés « pacifier » un territoire aussi grand que l’Europe), elle ne peut l’être en aucun cas. On peut, en revanche, gagner du temps et espérer stabiliser la situation pour qu’elle ne s’aggrave pas. Mais encore faut-il se demander au profit de qui. Cette guerre n’aura, en effet, aucun sens aussi longtemps que l’on n’aura pas compris que le problème est avant tout politique, et non pas militaire, et que l’agitation « islamiste » dans la région n’est que la surinfection de conflits ethniques séculaires opposant, dans les pays de la bande saharo-sahélienne, les agriculteurs sédentaires du sud et les pasteurs nomades du nord (Peuls et Touaregs). Aussi longtemps que nous n’imposerons pas aux gouvernements que nous aidons – ce dont ils ne nous sont guère reconnaissants, d’ailleurs – de procéder aux réformes politiques qui, seules, permettraient d’apaiser ces conflits, nous perdrons notre temps et mettrons la vie de nos soldats en danger pour rien. Le drame est que l’opinion publique, qui ne comprend pas que la politique extérieure est, sur le long terme, la seule qui compte, ne connaît pas plus ce dossier qu’elle ne connaît les autres – puisqu’elle prend la Crimée pour une partie de l’Ukraine et les séparatistes de Hong Kong pour des militants « pro-démocratie » !

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 24 février 2020)

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