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médias - Page 11

  • A propos des troupes d'occupation mentale...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien avec Laurent Ozon, cueilli sur le site d'Avant-guerre, dans lequel il développe un point de vue incisif sur les journalistes des grands médias...

     

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  • La police de la pensée : voilà l'ennemi !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves Le Gallou, cueilli sur le site de Polémia et consacré à l'ennemi à abattre : la police de la pensée incarnée par les médias du système...

     

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    Loi Taubira : la police de la pensée, voilà l’ennemi !

    Scène d’anthologie, mardi 23 avril 2013, place des Invalides, à l’issue de la manifestation contre la loi Taubira : Une jeunesse ardente prend à partie des journalistes (?) de Canal+ qui courent se réfugier derrière les CRS. Difficile de mieux souligner l’alliance des médias et du pouvoir. La connivence entre la police de la pensée et la police tout court, comme dans les régimes totalitaires les plus perfectionnés. Jean-Yves Le Gallou fait le point sur les responsabilités des médias dans la loi Taubira.

     

    1-Faire accepter la loi Taubira dans l’opinion n’est pas une mince affaire.

    Il s’agit, selon Madame Taubira, d’un « changement de civilisation » – en tout cas d’une rupture avec les traditions millénaires du mariage, chrétien bien sûr, mais aussi romain. Le tout pour complaire à la minorité d’une minorité : 100.000 couples homosexuels, 10.000 enfants vivant dans ces couples (1 pour 10.000 enfants). Pourtant, selon la tradition républicaine la loi traite des affaires générales, pas des cas particuliers. Et l’Etat n’est pas responsable du bonheur privé. Et « on ne change pas la société par décret » (Crozier), ni la civilisation par la loi.

    2-Pour imposer à l’opinion la loi Taubira et le mariage homosexuel, il a donc fallu un intense effort de persuasion

    Bien plus que le gouvernement ce sont les médias qui s’en sont chargés : des médias qui, en l’occurrence, n’ont pas été des moyens d’information mais des organes de propagande. Tous les instruments de la désinformation ont été utilisés.

    3-Et d’abord la novlangue

    Les médias ont complaisamment relayé l’appellation de « mariage pour tous », changeant ainsi le sens du mot « mariage » initialement défini comme l’union d’un homme et d’une femme. Au demeurant, le mariage pour tous – au nom de l’amour – ne sera pas pour tous : on ne sache pas que le père pourra épouser la fille, la mère, le fils, ou le frère, le frère !

    4-La séquence émotion ensuite

    Le jour où la loi Taubira fut présentée en conseil des ministres Le Parisien fit toute sa une sur « Raphaëlle heureuse avec deux mamans ». Pourquoi un tel choix ? « Jérémie étouffée par deux mères abusives » aurait été un sujet ni plus ni moins anecdotique.

    5-Le syllogisme diabolisant

    L’homophobie est un délit. Etre contre le mariage des homosexuels, c’est de l’homophobie. Donc ceux qui sont contre la loi Taubira sont des délinquants et des salauds. Ainsi les adversaires de la loi sont en permanence mis en accusation dans les médias par une rhétorique culpabilisante.

    6-Le débat déséquilibré

    L’un des premiers débats eut lieu sur Direct 8 : cinq harpies favorables à la loi Taubira – dont Ferrari, Bachelot et Pulvar – mirent sur le gril un maire rural, défenseur du mariage d’un homme et d’une femme et passant pour la première fois à la télévision. Dans un tel combat inégal le malheureux fut pulvarisé !

    7-Le faux débat

    Autre variante du débat biaisé : le faux débat, le débat entre compères d’accord sur l’essentiel. C’est la spécialité des matinales radiophoniques : L’Express contre Le Point, Le Nouvel Observateur contre Marianne.

    8-Les fausses fenêtres

    Mettre sur le même plan et hors de tout contexte des événements radicalement différents. France Info présenta ainsi les événements du dimanche 23 avril 2013 :

    • -Manifestation des anti Taubira : 270.000 personnes selon les organisateurs, 45.000 selon la police, soit six fois moins (sous-entendu, ils n’étaient pas bien nombreux…) ;

    • -Manifestation pro mariage gay : la Place de la Bastille, « noire de monde » ; pas mal avec 3.500 personnes (toujours selon la police), cela fait une personne pour 10 mètres carrés. Noir de monde, vous dis-je !

    • -Et, dans la foulée, la répétition des « quatre agressions homophobes » des quinze derniers jours.

    9-Orchestration et sidération

    Chaque jour en France 1.000 plaintes pour violences contre des personnes sont déposées, soit 15.000 tous les quinze jours. Bien peu de ces agressions sont médiatisées. Mais les quatre agressions – en deux semaines d’avril 2013 – dont se déclarèrent victimes des couples homosexuels ou des bars gays firent l’objet de répétitions en boucle et sur tous les médias dans le but de sidérer l’opinion.

    10-La technique du bon vieux bobard

    Dans trois cas sur quatre (à Paris, Bordeaux ou Nice), le caractère homophobe des agressions reste à démontrer : à Paris et à Bordeaux, les victimes des contusions ignorant tout d’agresseurs qui n’ont pas revendiqué leurs actes ; à Nice, c’est le caractère… francophobe de l’agression commise par des étrangers qui ne fait aucun doute. La prudence s’imposait donc. D’autant qu’en 2004 la prétendue agression homophobe hypermédiatisée de Sébastien Nouchet s’est révélée une supercherie – une supercherie qui a tout de même permis le vote de la loi Perben criminalisant « l’homophobie ». Le bobard médiatique est un puissant adjuvant législatif !

    Savoir retirer une loi

    En 1968, le gouvernement Pompidou renonça à la loi Peyrefitte de réforme des universités. En 1986, le gouvernement Chirac renonça aux lois Devaquet (université) et Chalandon (code de la nationalité). En 1994, le gouvernement Balladur accepta de vider de tout contenu la réforme de la loi Falloux. En 2006, le gouvernement Villepin renonça au CPE (Contrat première embauche).

    Pourtant il y eut alors moins de manifestants dans les rues et (sauf en 1968) moins de contestations dans l’ensemble du pays. Comment se fait-il donc que le gouvernement actuel n’envisage pas de renoncer à la loi Taubira ?

    Loi Taubira ? Un effet de la tyrannie médiatique

    L’explication est simple : la loi Taubira est soutenue par le premier pouvoir, le pouvoir médiatique, le pouvoir sur les esprits. Si Hollande renonçait à la défendre, son geste d’apaisement serait interprété comme une trahison par la classe médiatique ; car les valeurs cosmopolites qu’elle porte la conduisent à promouvoir la dénaturation du mariage. Il est donc normal que les journalistes se sentent plus proches (dans la narration des incidents comme dans les comptages des manifestants) des CRS que des manifestants car les CRS défendent un pouvoir qui est sous l’influence directe des médias. Pour les médias la police est sympa lorsqu’elle est mise au service de la police de la pensée.

    Contester de manière ludique et pédagogique le pouvoir médiatique

    La question qui se pose est donc la suivante : le temps n’est–il pas venu de s’attaquer à ce qui est, au-delà des apparences, le premier pouvoir, le pouvoir médiatique ?

    Et d’inventer des formes nouvelles de contestation aussi ludiques que pédagogiques.

    Le Mur de Berlin est tombé, le mur des médias tombera. A condition de s’en occuper…

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 2 mai 2013)

     

    Précisions. Certains journaux («Le Figaro», «Valeurs actuelles») ont fait preuve d’un certain pluralisme dans l’information, y compris sur les querelles de chiffres. De leur côté, certaines chaînes d’infos (BFM TV par exemple) se sont efforcées de couvrir largement les événements.
    En revanche Canal+ n’est pas une chaîne d’infos c’est de la haine sans infos.
    Dans la lutte contre la tyrannie médiatique, il est permis de choisir ses cibles avec discernement.

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  • Médias : la grande illusion...

    Les éditions Jean-Claude Gawsewitch publient cette semaine Médias : la grande illusion, un essai de Jean-Jacques Cros. Longtemps journaliste politique sur France 3, Jean-Jacques Cros a récemment pris sa retraite et révèle le dessous des cartes dans les médias...

     

     

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    " Comment les médias vous trompent ! Les médias ne montrent pas la réalité. Ils donnent juste l’illusion d’être informés. Si ce décalage entre la réalité vécue et la réalité montrée peut s’expliquer par les habitudes, pressions et contraintes que subissent les médias, il accentue la méfiance des Français à l’encontre de ceux qui sont censés les informer. Et pourtant, les journalistes, eux, estiment qu’ils font leur travail ! Alors, pourquoi ce divorce ? Dans cet ouvrage « coup de gueule », écrit par un journaliste, grand reporter à France Télévision, sont mis en accusation les pouvoirs de l’Etat et des propriétaires mais aussi les dictatures de la publicité et du marketing. L’auteur dénonce également les mœurs d’une profession malaimée et démontre le conformisme affligeant dans le choix de l’information diffusée. Décryptant notamment les conséquences sur le pluralisme et l’information de la réforme de France Télévision prévue pour janvier 2013, le résultat de la marchandisation croissante des sources d’information ou encore les effets de « l’info-spectacle », l’auteur montre combien l’effet manipulatoire des médias, inévitable, peut représenter un risque pour notre société. Afin de devenir des « consommateurs de médias » alertes et responsables, les citoyens doivent donc décoder ce que les médias donnent à voir. Les médias ne sont pas une fenêtre sur le monde, mais seulement le monde vu au travers d’une lucarne. "

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  • Des médias de merde ?...

    La revue Réfléchir et agir publie dans son dernier numéro (n°42 - automne 2012), disponible en kiosque, un dossier sur les médias...

     

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    Au sommaire du dossier :

    Mass Medias ou Mass Merdias ?

    Les annonceurs de malheur

    Entretien avec Camille Galic

    Médias, mensonges et agences de bobards

    8 mois d'école de journalisme à Paris

    L'outil du totalitarisme : les médias !

    Les médias comme premier pouvoir

    La presse plus libre aux Etats-unis qu'en Europe ?

    Entretien avec Jean-Yves Le Gallou

    On trouvera aussi un entretien avec Edouard Limonov, le rebelle russe, des articles sur ces hommes de couleur qui firent le choix du fascisme, sur le sociologue Jules Monnerot ou sur le cinéaste Valerio Zurlini, ainsi que de nombreuses notes de lectures et une rubrique musique...


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  • Francis Puyalte et le conformisme des journalistes...

    Vous pouvez regarder ci-dessous un entretien entre Francis Puyalte, auteur de L'inquisition médiatique (Dualpha, 2011) et Claude Chollet, président de l'Observatoire des journalistes et de l'information médiatique, dont nous vous invitons à découvrir le site. On notera avec plaisir la très belle qualité de cette vidéo.

     


    Claude Chollet / Francis Puyalte –... par OJIMTV

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  • Le monde selon NKM...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue incisif et drôle de Frédéric Rouvillois, cueilli sur Causeur et consacré à l'égérie des médias et des bobos qui votent UMP, Nathalie Koscisuko-Morizet... Professeur de droit public à l’université Paris-Descartes, Frédéric Rouvillois est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire des idées comme Histoire de la politesse (2006), Histoire du snobisme (2008),  tous deux diponibles en format de poche dans la collection Champs Flammarion, ou L’invention du progrès (CNRS éditions, 2010) et plus récemment, Une histoire des best-sellers (Flammarion, 2011).

     

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    Le monde selon NKM

    En juillet dernier, trois jours avant d’annoncer urbi et orbi ce que tant de Français attendaient avec la plus extrême impatience, sa candidature à la présidence de l’UMP, Nathalie (Kosciusko-Morizet) accordait à L’Express un long entretien, où elle jetait les bases de sa philosophie politique, et prenait, avec une volupté dont témoignent les photos, la pose de future Présidente de la République. « Quand je serai grande, je serai Présidente !… » Un entretien qui, rétrospectivement, peut être lu, au choix, comme une confession, un manifeste, un catéchisme ou un programme, d’autant plus cocasse que la donzelle ne se départit jamais du ton si délicieusement péremptoire qui la caractérise, mais d’autant plus effarant qu’elle dit tout haut ce que certains, à l’UMP, pensent tout bas…

    N’ayant peur de rien, la petite Nathalie commence par un gros morceau, sans doute pour montrer qu’elle a l’étoffe d’une future dirigeante : la distinction droite/gauche. Pour elle, les choses sont claires – même si par ailleurs elle évoque à tout bout de champ la « complexité du réel ». La droite, ce sont trois « valeurs cardinales », le travail, l’autorité et la responsabilité. Voilà. Point final. Nathalie n’a que faire des distinctions oiseuses à la Tocqueville, à la Aron ou à la René Rémond, de l’opposition liberté/égalité, ordre/mouvement, réalisme/idéalisme, tradition/progrès, etc… Pour notre apôtre de la complexité simplifiée, tout se ramène à cette trinité. Travail. Autorité. Responsabilité. C’est la droite de Nathalie. Ce qui laisse supposer, soit, que la gauche – qui jusqu’à nouvel ordre est le contraire de la droite – se reconnaît dans des valeurs strictement opposées (paresse, laxisme, irresponsabilité ?), soit, que la droite possède les mêmes valeurs que la gauche, et donc, que la distinction n’existe pas vraiment, ou que ce que Nathalie appelle la droite est en fait la gauche, ou enfin, qu’elle ne sait pas vraiment ce qu’elle raconte. Ce qui, réflexion faite, constitue l’hypothèse la plus plausible, dans la mesure où ces trois valeurs ne sont pas beaucoup plus connotées idéologiquement que la couleur mauve ou le flan au caramel. Le travail, par exemple, celui de la devise du Maréchal, est aussi au cœur de la pensée marxiste, sans même parler de la rhétorique trotskiste et du merveilleux « Travailleurs, travailleuses » qui fit naguère la célébrité d’Arlette. L’autorité en tant que telle n’a jamais été contestée que par d’infimes segments du gauchisme, ceux que Lénine jugeait pour cette raison même victimes de la « maladie infantile du communisme ». Quant à la responsabilité, elle constitue un dénominateur commun à tous les systèmes politico-juridiques depuis Hammourabi, ce qui rend un peu délicat son éventuelle appropriation exclusive par l’UMP post-sarkozyste. Il y a quelques années, un essayiste malicieux s’était amusé à démontrer que, contrairement au lapin, le lièvre est de droite. Si loufoques fussent-ils, ses arguments paraissaient plus solides que ceux que pourrait avancer Nathalie pour prouver la consistance idéologique de sa trilogie. En somme, la droite de Nathalie ne l’est que par pure convenance. Elle a d’ailleurs le bon goût de l’appeler ma droite, sans doute pour préciser qu’elle se fiche au fond de savoir si sa droite à elle est bien de droite.

    La seconde question sur laquelle Nathalie démontre sa maîtrise de la novlangue contemporaine est celle de l’identité. Celle de la France serait-elle en danger ? lui demandent les journalistes qui la confessent. « C’est une question majeure du monde contemporain », rétorque-t-elle aussitôt. « L’identité est un besoin, c’est aussi un capital dans la mondialisation ». Drôle de réponse ? La suite est encore plus bizarre, puisque Nathalie, toujours sur l’identité, développe l’idée qu’en matière de production, « aujourd’hui, on veut un produit qui nous ressemble, qui parle de nous ». C’est-à-dire ? Des automobiles fabriquées en Chine avec un prénom français ? Des nanocomposants californiens bleu-blanc-rouge ? De la viande hallal qui chante la Marseillaise quand on ouvre le paquet fraîcheur ? Tirez sur la languette, et la bobinette cherra ? Voilà en quoi, pour elle, l’identité est « une question majeure ». L’identité, à l’en croire, serait d’ailleurs une idée neuve en Europe. La nation française, assure ainsi notre historienne en herbe, est née « à la fin du XIXe siècle ». Ignorants que nous étions, qui évoquions Philippe Auguste et Bouvines, Saint-Louis, Jeanne-d’Arc ou Henri IV ! C’est sous Jules Grévy, au temps de Panama, de l’affaire Dreyfus et des Inventaires, que les Français ont pris conscience d’appartenir à la communauté nationale. « Notre identité à nous s’est largement forgée sous la IIIe République, autour de l’école, de l’armée et des grands moments politiques et démocratiques ». Avant ? La France, c’était peanuts, comme aurait dit Malherbe, un poète du XVIIe siècle à l’identité incertaine. Voilà pourquoi Nathalie milite résolument pour « une Europe plus intégrée », mettant tous ses espoirs dans « un grand moment démocratique, pourquoi pas l’élection du Président du Conseil européen au suffrage universel », ce qui serait « un grand pas pour l’identité européenne » – de même qu’il y a un peu plus d’un siècle, l’élection d’Émile Loubet à la présidence de la République fut elle aussi un pas gigantesque, décisif, dans la construction d’une identité française. Un grand saut, comme celui des cabris chers au général De Gaulle – et nous voici passés d’une identité à une autre, comme on change de chemise ou de passeport dans la jet-set mondialisée chère à Nathalie où l’on considère que la patrie, c’est là où on se trouve bien à un instant donné, en fonction de son intérêt du moment.

    Et la souveraineté ? Pour Nathalie, « c’est un mot fondateur ». Mais manifestement, ce n’est qu’un mot. « Au XXIe siècle, être souverainiste au sens gaulliste, c’est-à-dire maîtriser notre destin, c’est être européen » : bref, c’est savoir renoncer à notre souveraineté pour la confier à d’autres, dans un grand ensemble dominé par l’Allemagne et par la haute finance. Nul doute en effet que De Gaulle aurait adoré ; et comme elle, sans doute le Général aurait-il considéré qu’avec de telles armes idéologiques, « la droite tient les concepts pour interpréter et transformer le monde contemporain » (et plus si affinités).
    Transformer : voilà au fond le maître mot de Nathalie, à qui l’on a appris que conservatisme est un terme qui commence mal. Elle ne cesse de le répéter : « nous laissons le conservatisme à la gauche, qui en a à revendre ». Sa droite à elle « n’est pas conservatrice », « c’est une droite qui (…) fait le choix de la transformation ». Laquelle ? En mieux, ou en pire ? On verra. L’important, c’est de transformer. Et Nathalie de citer la phrase du Guépard que connaissent tous ceux qui ne l’ont pas lu : « il faut que tout change pour que rien ne change ». Très contente de son petit effet, elle ne s’aperçoit pas qu’elle vient de se contredire en faisant du slogan le plus radicalement conservateur qui soit la devise même de son sarko-modernisme. Car que dit-elle ? Qu’il faut que rien ne change. Rien d’essentiel en tous cas. Et pour assurer cet objectif de conservation absolue, on est prêt à sacrifier tout le reste : les apparences, les fioritures, les accessoires – c’est-à-dire, pour elle, le mariage hétérosexuel, l’identité nationale, la souveraineté de la France. Que tout change pour que rien ne change : le problème, c’est que Nathalie ne sait pas très bien ce qu’il faut sauver à tout prix. Elle semble n’avoir aucune idée précise de ce qu’est cet essentiel pour lequel elle est prête à fourguer tout le reste, sans remords. Ses seules « valeurs intangibles », c’est que tout est négociable –sauf le refus de « l’extrémisme », pour laquelle cette grande bourgeoise éprouve un mépris abyssal et définitif. Mais ce refus suffira-t-il à combler le vide idéologique criant dont témoigne ce succulent entretien ? A faire de cette chipie aux dents longues un véritable personnage politique, et à transformer Nathalie en Margaret Thatcher ? Les adhérents à l’UMP nous le diront bientôt.

    Frédéric Rouvillois (Causeur, 17 septembre 2012)

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