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michel geoffroy - Page 22

  • J'accuse l'oligarchie !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue percutant de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à l'oligarchie et à ses œuvres...

     

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    J'accuse l'oligarchie

    1) J’accuse l’oligarchie occidentale de provoquer les crises pour mieux mettre en tutelle les peuples afin d’ouvrir la voie à un gouvernement mondial.

    L’oligarchie n’échoue pas à trouver des solutions aux différentes « crises », qu’il s’agisse du chômage, de l’immigration, de la natalité ou de l’insécurité. Ces « échecs » constituent en réalité pour elle autant de succès car le choc et le chaos font partie intégrante de sa stratégie.

    J’accuse l’oligarchie d’avoir systématisé la pratique du choc théorisée par les néo-libéraux de l’Ecole de Chicago dans les années 1970, comme moyen d’imposer des réformes économiques et sociales contre la volonté des peuples.

    J’accuse l’oligarchie d’encourager la succession des « crises » afin de diminuer la résistance du corps social, de propager l’angoisse et de provoquer un état d’hébétude chez ceux qui y sont soumis afin d’inhiber leurs capacités de réaction et d’opposition politiques.

    – L’insécurité conduit ainsi les citoyens au repli sur soi, ce qui contribue à leur démobilisation politique et à affaiblir la légitimité des Etats. Elle permet aussi une privatisation rapide des fonctions souveraines de l’Etat pour le plus grand profit du « marché ».

    – Le terrorisme permet de renforcer le contrôle de la population et notamment d’Internet et des nouvelles technologies de communication.

    – L’immigration profite au patronat mais elle sert aussi à démoraliser les Européens, en leur donnant le sentiment de ne plus se sentir chez eux.

    – Le chômage propage l’inquiétude devant l’avenir et la docilité des salariés vis-à-vis des employeurs.

    – La crise des dettes souveraines permet de mettre en tutelle la politique économique des Etats et de promouvoir toujours plus de solutions libérales pour « rétablir les comptes publics ». Ces politiques libérales en retour déconstruisent les protections sociales, renforçant l’isolement et la dépendance des individus.

    – L’écologisme et la thématique du réchauffement climatique offrent enfin de nouveaux prétextes à propager l’anxiété et légitimer l’augmentation des réglementations, des contrôles et à la réduction des libertés concrètes.

     

    J’accuse l’oligarchie au pouvoir en Occident, non pas de se montrer incapable de résoudre les « crises » mais, au contraire, de les provoquer, de les orchestrer et de les entretenir. Car chaque crise offre de nouveaux prétextes pour avancer dans la voie de la « gouvernance » mondiale qu’elle appelle de ses vœux.

    2) J’accuse l’oligarchie d’encourager tout ce qui favorise l’implosion des sociétés.

    Aux siècles précédents, les révolutions se déroulaient contre les pouvoirs en place. Au XXIe siècle, au contraire, ce sont les pouvoirs établis qui initient le bouleversement constant des sociétés.

    J’accuse l’oligarchie de révolutionner en permanence la société, contre la volonté des peuples, pour mieux la contrôler.

    J’accuse l’oligarchie de favoriser partout l’individualisme et la disparition des traditions et des normes religieuses, morales, culturelles et sociales afin de réduire tous les peuples à l’état d’atomes indifférenciés et indifférents les uns aux autres – à l’état de « ressource humaine » corvéable à merci. Car la mise en place d’un gouvernement mondial exercé sans partage suppose la ruine préalable de tout ordre social, de toutes les traditions, de toutes les institutions et de toute solidarité humaine existante.

    J’accuse l’oligarchie de déclarer ainsi une guerre permanente aux nations, aux souverainetés, aux identités et à la nature humaine pour une seule raison : créer le chaos partout afin d’ébranler tout ce qui pourrait faire obstacle à la réalisation de son rêve eschatologique d’une humanité soumise à une unique loi et au gouvernement de quelques « élus » autoproclamés.

    J’accuse l’oligarchie financière d’encourager tout ce qui peut porter atteinte à l’identité et aux valeurs de chaque peuple. Je l’accuse de promouvoir partout au rang de « valeurs universelles » le cosmopolitisme, le métissage, l’immigration, la « révolution des mœurs », la banalisation de l’usage des drogues, de l’homosexualité, de l’avortement ou du féminisme. Je l’accuse de promouvoir aussi l’égoïsme individuel dépeint comme une vertu « libérale ». Car l’oligarchie s’est ralliée au néolibéralisme, une idéologie de combat qui préconise l’individualisme radical, la déconstruction des Etats et la « société ouverte » –c’est-à-dire désintégrée – et qui prétend que les vices humains seraient des vertus sociales.

    3) J’accuse l’oligarchie de programmer la destruction des cultures et des savoirs.

    A l’inverse des siècles précédents, l’oligarchie n’entend pas faire reposer l’ordre politique sur la diffusion de l’instruction et du savoir dans la société, mais au contraire sur l’abrutissement et le conditionnement médiatique des individus. C’est pourquoi elle programme l’éradication des cultures et des savoirs, projet qu’elle baptise « société de la communication ».

    J’accuse l’oligarchie d’organiser cyniquement l’abrutissement médiatique, sportif et publicitaire de la population.

    J’accuse l’oligarchie de laisser se dégrader pour cette raison les systèmes d’enseignement public. Notamment de faire en sorte que l’enseignement n’assure plus la transmission culturelle ni la sélection des compétences. Car la dégradation de l’enseignement rend la future « ressource humaine » encore plus docile.

    J’accuse l’oligarchie de détruire le langage, de changer la signification des mots et d’imposer la novlangue pour empêcher les gens de penser et de percevoir l’état de sujétion dans lequel ils sont maintenus. J’accuse l’oligarchie de vouloir imposer l’anglais comme sabir du nouvel ordre mondial.

    J’accuse l’oligarchie d’encourager partout la diffusion d’un art cosmopolite déraciné qui contribue à étouffer le génie de chaque peuple.

    J’accuse l’oligarchie d’utiliser les médias et les nouvelles technologies de communication pour conditionner la jeunesse. Car c’est en rééduquant la jeunesse – qui représente la majorité de la population mondiale – que l’oligarchie espère accomplir son projet et changer les peuples.

    J’accuse l’oligarchie de diffuser une culture de la repentance qui a pour fonction réelle de faire en sorte que les Européens renient leurs ancêtres, renient les accomplissements de leur civilisation et renient leur identité. Pour mieux les maintenir en sujétion et en dormition.

    4) J’accuse l’oligarchie de détruire la démocratie.

    L’oligarchie conduit son projet en secret car elle sait que les peuples se révolteraient contre elle s’ils en connaissaient la finalité. Son projet suppose donc d’utiliser en permanence la tromperie, le double langage, la désinformation et la contrainte.

    J’accuse l’oligarchie de tester sur les peuples européens la mise en œuvre de son projet eschatologique.

    Ce que l’on appelle Union européenne constitue le premier laboratoire de ce que l’oligarchie veut pour le monde entier : un système de « gouvernance » où les décisions émanent non des élus mais de décideurs cooptés, de juges inamovibles et des intérêts financiers ; un système qui réduit sans cesse la souveraineté des Etats et des législateurs à un simple rôle de transcripteurs des directives émanant de décideurs invisibles ; un système où la liberté des citoyens va en se réduisant, où l’espionnage, la délation et la répression de ceux qui refusent la pensée unique se généralisent sous les prétextes les plus divers ; un système où l’oligarchie a érigé la « transparence » – comprenons : la surveillance et le contrôle total de l’activité humaine rendus possibles par la technologie – en but vertueux ; un système où le processus électoral se vide progressivement de tout sens puisqu’il n’existe plus de véritable alternance politique et où le recours au référendum a volontairement été diabolisé.

    J’accuse l’oligarchie de vider de son sens la démocratie en Europe : en faisant croire que la démocratie ne serait plus le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, mais seulement la soumission du peuple aux commandements d’une seule idéologie, celle du libre-échange et des droits de l’homme ; celle qui sert de paravent au projet eschatologique de l’oligarchie. En faisant croire également qu’une seule politique serait possible : celle qui conduit à un gouvernement mondial.

    Or il n’y a pas de démocratie sans souveraineté du peuple ni sans un Etat pour en garantir l’exercice à l’intérieur d’un espace délimité par des frontières. La démocratie mondiale ne sera jamais pour cette raison que le masque de la tyrannie. Le projet de l’oligarchie qui veut détruire les frontières, les Etats et la souveraineté des peuples est donc antidémocratique par essence.

    Il n’y a pas non plus de démocratie sans identité ni sans préférence nationale qui seule permet de se comprendre entre proches : c’est pourquoi l’oligarchie préconise partout l’immigration de peuplement et notamment le « grand remplacement » des Européens, comme moyen de rendre toute démocratie impossible. C’est pourquoi elle instaure partout la préférence étrangère au nom de la « lutte contre les discriminations ».

    J’accuse l’oligarchie de vouloir imposer au monde entier le système qu’elle a mis en place en Europe.

    5) J’accuse l’oligarchie de conduire à la guerre.

    Le projet oligarchique mondialiste implique de soumettre tous les peuples à un seul modèle : les « valeurs » et le mode de vie actuellement incarnés par les Etats-Unis et déjà imposés à tout l’Occident depuis la chute de l’Union soviétique. C’est le sens réel de la formule : « l’expansion de la démocratie dans le monde ». Car l’oligarchie mondialiste a le don de camoufler sous de belles paroles son projet de domination.

    J’accuse l’oligarchie de prendre pour cibles tous ceux qui ne partagent pas son projet, totalitaire, tous ceux qui veulent préserver leur identité, leur religion, leurs traditions, leurs valeurs, leur territoire ou leur manière de vivre et qu’elle désigne comme des ennemis du genre humain. Car l’oligarchie hait, plus que tout, les peuples fiers de leur identité et jaloux de leur souveraineté ainsi que la diversité des civilisations et des hommes.

    J’accuse l’oligarchie d’user de tous les moyens de coercition possibles pour parvenir à ses fins : chantage économique ou sur les ressources naturelles, corruption des élites, déstabilisation des gouvernements jugés hostiles, « révolutions colorées » manipulées, diabolisation et isolement des puissances pouvant faire obstacle à la surpuissance américaine comme la Russie et la Chine, organisation d’attentats et d’assassinats, de guerres civiles et, bien sûr, de guerres tout court.

    J’accuse l’oligarchie de planifier la guerre des civilisations. Les guerres que conduit l’oligarchie – tout en refusant d’utiliser ce mot – lui permettent en effet de détruire les gouvernements hostiles, de propager le chaos, de faire disparaître des populations considérées comme difficilement rééducables. Elles permettent aussi de stimuler la croissance des dépenses militaires et donc les bénéfices des grandes entreprises mondiales et de l’oligarchie financière. Elles permettent enfin de se saisir de matières premières stratégiques, ce qui renforce en retour ses capacités de chantage mondial.

    La guerre a d’ailleurs constitué le moyen par lequel les Etats-Unis ont accédé à la surpuissance mondiale au XXe siècle et toute l’oligarchie a bien retenu la leçon.

    La guerre à l’islamisme ou au terrorisme a ainsi déjà permis de semer le chaos dans les pays musulmans. Mais demain l’oligarchie ouvrira d’autres fronts : en Asie, en Afrique, dans le Pacifique voire contre la Russie ou en Europe même.

    J’accuse l’oligarchie occidentale de comploter tous les jours contre la paix, contre l’identité et contre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, contre la diversité du monde.

    Peuples et civilisations de tous les continents, unissez-vous contre le projet eschatologique et totalitaire de l’oligarchie occidentale ! Révoltez-vous contre cette petite minorité arrogante qui mène l’humanité sur la voie de la régression et du chaos !

    Michel Geoffroy (Polémia, 13 avril 2014)

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  • A Kiev, rien de nouveau...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la situation en Ukraine et à la présentation biaisée et orientée qu'en font les médias du système...

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    A Kiev, rien de nouveau

    L’Ukraine, traditionnellement divisée culturellement entre occidentalistes et slavophiles par le fleuve Dniepr, joue un rôle crucial dans le « grand jeu »  américain d’isolement et de morcellement de la Russie. C’est pourquoi le Système cherche à intégrer l’Ukraine dans le camp occidental à tout prix, donc dans le machin appelé Union européenne.

     

    Alors que ce projet n’était pas l’ordre du jour pour le gouvernement ukrainien, voilà, par un curieux hasard – quand la Russie est occupée par ses Jeux d’hiver de Sotchi – que des manifestations vont croissant à Kiev et, nous dit-on aussi, dans la partie occidentale de l’Ukraine.

     

    On nous refait le coup de la Syrie

     

    Bien entendu, pour nos médias ces manifestants, forcément pacifiques, sont odieusement réprimés par un « pouvoir » aux abois. On nous refait déjà le coup de la Syrie. Si au moins le gouvernement ukrainien avait la bonne idée d’utiliser du gaz sarin, l’illusion serait complète.

     

    « Sanglante répression en Ukraine », titre ainsi Le Monde du 20 février.

     

    Pourtant, quand on nous montre des images – bien choisies – de ces manifestations chaotiques, on voit des manifestants « pacifiques » mais curieusement casqués, protégés par des boucliers, jeter des armes incendiaires contre les forces antiémeutes : on ne sait d’ailleurs plus vraiment si l’on nous montre des images d’émeutiers ou de policiers.

     

    Si l’on pousse l’audace jusqu’à s’informer auprès d’agences de presse non occidentales, les doutes se renforcent. On découvre, par exemple, que la police a saisi des armes dans un train à destination de Kiev, que des policiers sont tués par balles ou que le gouvernement conseille aux habitants de rester chez eux en raison de la présence d’éléments violents sur-armés qui cherchent manifestement l’affrontement insurrectionnel dans les rues (site de l’agence Ria Novosti du 20 février, par exemple).

     

    Mais rassurez-vous : ces mauvaises informations ne viendront pas troubler notre quiétude au Journal de 20 heures car l’Union européenne a déjà choisi son camp : celui du Bien. La preuve : BHL est déjà en scène. Tremblez dictateurs !

     

    Les fidèles toutous européens

     

    « Kiev réprime, Bruxelles menace », écrit sans rire le journal économique Les Echos dans son édition du 20 février.

     

    En effet, les fidèles toutous européens s’empressent de s’ingérer dans les affaires ukrainiennes dans le sens voulu par le grand frère américain.

     

    On nous dit ainsi que la France, l’Angleterre, la Pologne et les Etats-Unis ont réussi à « persuader » l’Allemagne d’adopter une position ferme vis-à-vis du gouvernement de Viktor Ianoukovitch et de s’engager dans la voie de sanctions. Bien évidemment il s’agit de sanctionner les dirigeants ukrainiens pour « permettre à l’Ukraine de connaître sa transition politique vers de nouvelles élections et un rassemblement », comme a déclaré François Hollande le 19 février. La simple énumération de ces aimables gouvernements « persuasifs » –tous alignés sur les Etats-Unis, comme nous l’a encore récemment rappelé M. Hollande s’agissant de la France – en dit long sur les dessous de cette belle détermination européenne.

     

    Les bons et les méchants

     

    Car comprenez bien : pour Bruxelles il y a la bonne répression et la mauvaise. La bonne, c’est par exemple celle que l’on inflige aux Grecs pour les forcer à accepter les mesures imposées par le FMI et la BCI : à Athènes, les canons à eau et la police anti-émeute étaient par conséquent tout à fait justifiés pour faire rendre raison à ces truands de Grecs. Mais à Kiev, ces mêmes canons à eau (on dit alors des camions « armés de canons à eau », cela fait plus terrible – cf. Les Echos du 20 février) et ces mêmes CRS nous sont dépeints sous de telles couleurs que le fâââchisme n’est pas loin. A moins que ce ne soit la terrible ombre portée du nouveau Tsar Poutine.

     

    Il y a aussi la bonne manif et la mauvaise. La bonne manif aux yeux de l’Union européenne c’est celle qui se trouve sur la Place Maïdan. La mauvaise, c’était par exemple celle des « manifs pour tous » en France.

     

    On sait aussi, depuis la triste affaire du Kossovo, qu’il y a pour l’Union européenne la bonne « épuration ethnique » et la mauvaise : la bonne, c’est celle qui a permis d’éliminer les Serbes orthodoxes du Kossovo, avec l’aimable participation de l’OTAN ; la mauvaise, c’est celle qui pourrait faire partir les musulmans d’Europe.

     

    L’arme des lâches

     

    Les sanctions contre les dirigeants ukrainiens seraient, dit-on, financières –comme le gel des avoirs – ou commerciales en portant embargo sur certains  équipements et armes.

     

    Ah les sanctions économiques ! L’arme des lâches par excellence, très prisée des Anglo-Saxons, d’ailleurs.

     

    Mais quel meilleur symbole aussi de la triste impuissance carcérale européenne. Car on sanctionne à tout bout de champ au sein de l’Union européenne.

     

    On sanctionne les opinions comme les fromages s’ils ne sont pas corrects. On sanctionne les Etats en déficit budgétaire excessif ou qui se rendraient coupables de ne pas vouloir rembourser les gentilles banques. On met en demeure la Grande-Bretagne d’accorder le droit de vote aux détenus. On accuse de discriminations ceux qui auraient la tentation de préférer acheter ce qui est produit chez eux. On met en quarantaine l’Autriche parce qu’elle a été coupable de faire entrer des méchants populistes au gouvernement. On met en garde les Pays-Bas parce qu’on trouve que les populistes progressent trop dans les élections. On menace la Hongrie parce que son chef de gouvernement a eu l’audace de déclarer qu’un couple se composait d’un homme et d’une femme ; ou parce qu’il ne respecterait pas le sacro-saint principe d’indépendance des banques centrales. On lance un avertissement à la Suisse parce que dans une votation les Suisses réclament des quotas d’immigration. On avertit les Ecossais que s’ils obtiennent leur autonomie ils ne seront pas reconnus par l’Union européenne.

     

    Une maison de redressement

     

    L’Union européenne devient chaque jour un peu plus une maison de correction, où l’on distribue allégrement claques, avertissements et punitions et où l’on met toujours les peuples en retenue, du moins les autochtones : une maison de redressement où pullulent les radars, les caméras de vidéosurveillance, les accès protégés, les services de police et où l’on espionne les communications et Internet ; où l’on contrôle ce que vous devez penser et de quoi vous avez le droit de rire.

     

    Fichez leur la paix !

     

    Mais ce qu’aiment le plus faire les tristes nains européens c’est de se mêler des affaires des autres, mais sans en avoir les moyens – à la condition, en outre, que le grand frère yankee le leur demande gentiment.

     

    « Droit d’ingérence », « devoir de protéger », « urgence humanitaire » : on ne manque pas d’idées à Bruxelles quand il s’agit de s’affranchir de la souveraineté des Etats, de s’ingérer dans les affaires de la Libye, de la Syrie ou de l’Ukraine, de se mêler avec délectation des guerres civiles africaines alors que l’on ne se montre pas capable de régler ses propres affaires ni de définir ses frontières : voilà à quoi se résume notre belle « politique étrangère commune », comme la fille du même nom.

     

    Une politique aventuriste, en outre. Car l’Union européenne, sans défense, ne dispose pas des moyens de son ingérence.

     

    La Libye ou la République centre africaine, c’était loin. Mais l’Ukraine se situe à moins d’une étape du tour de France, comme disait De Gaulle. Et c’est en outre un enjeu stratégique pour la Russie.

     

    Qu’allons-nous gagner à jouer les mouches du coche à Kiev ? à apparaître une nouvelle fois comme les petits télégraphistes de l’Oncle Sam ?

     

    A nos seuls risques et périls.

    Michel Geoffroy (Polémia, 20 février 2014)

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  • Petit dictionnaire de novlangue...

    Polémia a rassemblé dans son Nouveau dictionnaire de novlangue 500 mots parmi les plus employés par l’oligarchie dirigeante et les médias pour tromper l’opinion. Des mots tabous, trompeurs, marqueurs, sidérants ou subliminaux décryptés pour nous. On trouvera également dans ce recueil un texte de Michel Geoffroy (« Les habits "républicains" de l'oligarchie ») et un texte de Jean-Yves Le Gallou (« La novlangue de l'Union européenne ».

    Cet ouvrage est en vente sur le site de Polémia.

     

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    " La novlangue se développe et se répand à la vitesse d’un cheval au galop. Comme dans bien d’autres domaines, on assiste à une dénaturation du langage, les médias étant le gros porteur du nouveau vocabulaire. Des mots sont inventés ; on les appelait naguère néologismes et ils étaient prononcés avec réticence et presque un sentiment de culpabilité jusqu’à ce qu’ils soient entrés dans le langage courant ; d’autres perdent leur sens étymologique et, au regard de leur signification première, sont utilisés à mauvais escient. Aujourd’hui, c’est la compétition : le bobo « néologise » et rivalise avec les médias qui vendent ce nouveau vocabulaire sans retenue.

     

    Curieusement, ces mots de la novlangue ont une fonction banalisante, visant à adoucir la réalité : à la société il faut parler avec précaution (en jouant du principe du même nom), dans des termes édulcorés, non seulement pour cacher volontairement des choses qui ne seraient pas bonnes à dire, mais aussi, et surtout, pour lobotomiser les cerveaux et ainsi éviter des réactions brutales. "

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  • Coucou les revoilà !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré aux impostures d'une UMP qui sent venir le désastre électoral et monter la colère du peuple...

     

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    Coucou les revoilà !

    Miracle ! L’UMP reparle !

    On n’avait pas trop entendu l’UMP lors des grandes manifestations contre la loi Taubira. Il est vrai que M. Copé se déclare maintenant personnellement favorable au mariage homosexuel.

    Mais voici que F. Fillon se lance et affirme qu’entre un candidat socialiste et un candidat du Front national il choisirait le moins doctrinaire. Quelle audace ! Quelle aubaine aussi, puisque la gauche, en s’emparant de la phrase – pourtant prudente – lui fait de la bonne publicité. Pensez : Fillon tend la main au diable frontiste !

    J.-F. Copé, soucieux de ne pas se laisser ainsi distancer dans la course aux petites phrases, s’empresse alors de se déclarer pour une réforme du droit du sol. On ne sait pas trop laquelle, à vrai dire, puisqu’il annonce un groupe de travail sur le sujet qui doit rendre ses conclusions dans quelques mois. Mais qu’importe ! Pour un homme qui, si l’on en croit les sondages, serait mal aimé des Français (73% des personnes interrogées auraient une mauvaise opinion de lui, selon un sondage BVA/Aujourd’hui en France/Le Parisien publié le 27 octobre 2013), voilà assurément un bon moyen de faire parler de soi. Seule la communication compte !

    Mais, hélas, voici que N. Sarkozy, de sa retraite, affirme à son tour qu’il faut réformer le droit du sol.

    A qui la prochaine annonce ?

    Les apprentis surfeurs

    Cet assaut de postures et de petites phrases qui éclosent au sein de l’UMP n’abuse personne. Sentant l’opinion se radicaliser – c’est-à-dire identifier et rejeter de plus en plus clairement la racine du mal qui ronge notre pays – les caciques s’efforcent de surfer sur un mécontentement désormais national et non plus seulement populaire.

    Mais personne n’y croit plus vraiment.

    Car cette « droite » implose et n’a plus de chef capable d’imposer une ligne politique claire. Si la défiance caractérise l’opinion vis-à-vis du pouvoir socialiste, une majorité de Français ne fait pas pour autant confiance à l’ex-majorité pour rétablir la situation. Elle reste aussi partagée sur la personne de Nicolas Sarkozy qu’en 2012.

    Les électeurs ont de la mémoire

    Car les électeurs de droite n’ont que trop entendu, depuis 1986, toutes ces belles promesses électorales destinées à les séduire. Tous ces programmes « de rupture » contre tout : contre le socialisme, contre l’insécurité, contre le fiscalisme, contre l’Etat providence, contre l’immigration irrégulière, contre l’échec scolaire, contre Bruxelles. Mais on attend toujours les ruptures promises.

    En revanche, la « droite » au pouvoir n’a eu de cesse de vouloir ressembler à la gauche et d’en rajouter curieusement par rapport à ce qu’elle dénonçait quand elle se situait dans l’opposition. Comme le déclarait l’historien Pierre Nora : « On oublie parfois combien la droite a contribué à faire entrer dans les institutions les idées de gauche, notamment pour tout ce qui touche au modèle social » (interview au journal Les Echos du 4 octobre 2013).

    Mais les électeurs l’oublient de moins en moins, eux. Mauvaise nouvelle pour MM. Fillon, Copé, Juppé ou Sarkozy !

    Le devoir de mémoire

    Les électeurs n’oublient pas la progression continue des déficits, des prélèvements publics et du chômage sous la gauche comme sous « la droite ». Ils n’oublient pas que l’immigration et l’islamisation, malgré toutes les promesses, n’ont fait que s’accentuer, et la situation des banlieues qu’empirer, malgré les millions qu’on y a déversés.

    Ils n’oublient pas que « la droite », la première, a interdit la préférence nationale avec la loi Pleven de 1972 ; qu’elle en a rajouté sur les lois liberticides votées par la gauche, avec celles sur l’homophobie ou le génocide arménien, et qu’elle n’a jamais remis en cause la loi Fabius/Gayssot comme elle l’avait pourtant promis ; que c’est N. Sarkozy qui s’est fait le promoteur de la « discrimination positive » et de « l’islam à la française » aux dépens des Français de souche.

    Les électeurs n’oublient pas non plus qu’aucun des « superflics » placés à la tête du ministère de l’Intérieur depuis 1981 n’a su enrayer la progression de l’insécurité et de la violence, pas plus que les « réformes de la justice » successives. Ils n’oublient pas que « la droite » leur a aussi imposé un traité européen qu’ils avaient refusé par référendum.

    Ils n’oublient pas enfin le mépris et les invectives dont cette droite a toujours fait preuve vis-à-vis de l’électorat du Front national, pour complaire à l’oligarchie médiatique et à ses maîtres.

    La grande prostituée

    A droite comme à gauche, l’oligarchie commence à sentir venir le désastre électoral. Elle ressort alors du placard politique, dans la panique, les solutions qu’elle n’a jamais eu le courage de mettre en œuvre quand elle exerçait le pouvoir. Par quel miracle réussirait-elle à le faire maintenant que la situation lui échappe ?

    Telle une vieille prostituée, outrageusement fardée pour cacher ses rides et ses maigres atours, l’oligarchie politique arpente encore les trottoirs pour séduire une nouvelle fois l’électeur. Comme au temps de sa jeunesse.

    Mais les temps ont changé. La vieille prostituée, devenue sourde, n’entend pas l’énorme rire que provoque désormais son apparition sous la lumière du lampadaire. Ni la colère politique qui monte des profondeurs du pays.

    Michel Geoffroy (Polémia, 3 novembre 2013)

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  • Les dissidents du XXIe siècle ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré au nouvelles formes de dissidence en ce début de XXIe siècle...

     

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    France / Occident : les dissidents du XXIe siècle

    Honneur aux dissidents

    Les dissidents soviétiques avaient bonne presse en Occident dans les années 1970, car ils permettaient d’attaquer l’URSS sur les droits de l’homme – dont l’idéologie commençait à prendre sa forme moderne – et en particulier sur le droit d’émigrer (déjà…). Ils révélaient aussi la réalité cachée du communisme, même si en fait on savait déjà tout depuis Victor Kravtchenko (J’ai choisi la liberté, 1946) et même bien avant.

    On se souvient notamment de V. Boukovski, d’A. Zinoviev, d’A. Ginsburg, des frères Kopelev, ou Medvedev, de L. Pliouchtch et, bien sûr, d’A.Soljenitsyne.

    Les dissidents ont cependant commencé à moins intéresser l’Occident quand, ayant quitté l’URSS, ils ont commencé à déclarer que le « monde libre » n’était pas non plus le paradis. Et plus encore quand ils ont préféré revenir en Russie après la chute du communisme, comme Soljenitsyne, par exemple. Mais tant qu’il s’agissait de mettre en accusation l’Union soviétique, l’Occident souhaitait la bienvenue aux dissidents. Mais aujourd’hui les rôles se sont inversés.

    Le phénomène de dissidence marque l’usure d’un système

    L’apparition de la dissidence montre qu’un système touche à sa fin.

    Le phénomène de dissidence correspond au fait qu’un jour, et d’une façon imprévisible, des personnes du système décident de ne plus jouer le jeu en acceptant, en outre, d’en supporter personnellement les conséquences. Ce qui signifie qu’ils ne croient plus au système dans lequel ils vivent et qu’ils n’ont en outre plus peur de vouloir le changer.

    Ainsi, recrutés avant tout parmi les intellectuels et les chercheurs choyés par le régime, les dissidents soviétiques montraient que le mythe communiste ne faisait même plus rêver « l’avant-garde du prolétariat ». Comme le décrit A. Soljenitsyne dans son livre Le Chêne et le Veau, l’existence de la dissidence portait des coups de boutoir répétés sur le régime soviétique d’autant plus redoutables qu’elle provenait de l’intérieur du système lui-même. Comme un jeune veau têtu peut finir par abattre à la longue un vieux chêne.

    Ce phénomène s’est déjà produit dans l’histoire, notamment à la fin de l’Ancien Régime, quand une partie de la noblesse s’est ralliée aux « Lumières ».

    Les dissidents du XXIe siècle 

    La dissidence réapparaît aujourd’hui en Occident.

    Julian Assange, Bradley Manning et Edward Snowden sont en effet des dissidents du XXIe siècle. Et comme leurs homologues soviétiques, ils annoncent que le système occidental se fissure de l’intérieur.

    Bien qu’anglo-saxons, donc issus de la population dominant le système occidental, ces trois dissidents ont décidé un jour, et d’une façon imprévisible, de révéler au monde la réalité cachée de la politique américaine, en faisant la lumière sur les activités secrètes d’écoute des communications mondiales par la NSA auxquelles il participait, pour Snowden, ou en organisant la divulgation de documents diplomatiques ou militaires américains classifiés, pour Assange et Manning, via Wikileaks.

    Ces dissidents ne pouvaient ignorer les risques auxquels ils s’exposaient. Ils les ont pourtant assumés en démontrant par là même qu’ils plaçaient l’exigence de vérité plus haut que leur propre sécurité ou que leur loyauté vis-à-vis du système occidental.

    Leur dissidence porte aussi sur les télécommunications et l’internet : donc sur le cœur du réacteur occidental contemporain et sur le levier principal de sidération des populations.

    Tous les trois sont jeunes, enfin : ce qui montre que la contestation monte des profondeurs du système.

    Comme en URSS

    Le sort des dissidents occidentaux n’a rien à envier à celui des soviétiques. Les dissidents soviétiques ne trouvaient pas asile dans les pays du Pacte de Varsovie. Il en va de même pour les dissidents du XXIe siècle : aucun pays « libre » du bloc occidental – qui croule pourtant sous les « réfugiés » venus de toute la terre – n’a couru le risque de les accueillir et de mécontenter ainsi le « grand frère » américain. Y compris les pays espionnés par la NSA et qui se sont donc montrés pas très rancuniers ! L’oligarchie présente, bien sûr, les dissidents comme des délinquants et des hooligans, comme au temps de l’URSS.

    Manning, qui a déjà passé 1200 jours sous les barreaux, a été condamné à 35 ans de prison, même s’il a évité l’incrimination de « collusion avec l’ennemi » qui lui faisait courir le risque d’emprisonnement à vie. Manifestement, pour la justice militaire américaine le reste du monde s’assimile donc à un territoire ennemi, cela soit dit en passant. Peut-être le retrouvera-t-on un jour pendu dans sa cellule, comme cela arrive parfois en Occident ? Assange, réfugié à l’ambassade d’Equateur à Londres, se trouve sous le coup d’une demande d’extradition et de différentes accusations notamment d’abus sexuel. On a fait aussi circuler la rumeur qu’il se compromettait avec l’extrême droite (Le Monde du 23 août 2013), ce qui correspond en Occident au crime suprême de « contre-révolution » dans le bloc soviétique. Snowden, accusé d’espionnage, de vol et d’utilisation illégale de biens gouvernementaux, n’a pu obtenir que l’asile temporaire en Russie.

    Le goulag médiatique

    Les médias, habituellement si aimables avec les délinquants de toute sorte, n’ont cessé, avec un bel ensemble, de dévaloriser la portée de leurs gestes (ils n’auraient révélé qu’un secret de Polichinelle) ou leur personnalité.

    Manning, que l’on présentait ainsi comme un « jeune homme » un peu dépassé, en a d’ailleurs profité habilement devant le tribunal militaire pour faire adoucir sa peine ! Le goulag médiatique est, certes, plus soft que le goulag soviétique, mais il vise à produire les mêmes effets : réduire au silence et condamner à la mort sociale.

    L’Occident, URSS du XXIe siècle

    Les dissidents se multiplient en réalité en Occident, pour la même raison qu’en Union soviétique. Car on croit de moins en moins aux mensonges idéologiques sur lesquels repose le Système et ses résultats inspirent de plus en plus la défiance.

    Dissidents littéraires qui rejettent la médiocrité et le conformisme, artistes dissidents qui refusent l’art officiel cosmopolite déraciné, dissidents politiques qui ne croient plus aux partis institutionnels, dissidents médiatiques qui ne supportent plus les bobards, dissidents économiques qui préfèrent l’exil au fiscalisme, dissidents moraux qui manifestent contre le mariage homosexuel, dissidents scolaires qui fuient le naufrage de l’école publique, dissidence populaire qui ne fait plus confiance à l’oligarchie, dissidence identitaire contre le grand remplacement programmé des Européens, dissidents contre les fauteurs de guerre occidentaux.

    Malgré la police, malgré le goulag médiatique, malgré la menace économique, la dissidence progresse partout en Occident. Parce que le Système craque de toute part.

    Nous sommes tous des Assange, des Manning et des Snowden !

    Michel Geoffroy (Polémia, 15 septembre 2013)

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  • Merci à la Russie ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la politique de puissance de la Russie.

     

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    Merci à la Russie !

    Le Système médiatique occidental diabolise en permanence la Russie contemporaine. Quoi qu’il fasse, le président Poutine est systématiquement présenté dans les médias comme un dangereux autocrate, un mafieux ennemi  des droits de l’homme et des Femen, ainsi qu’un fauteur de guerre froide.

    Par exemple, quand la Russie se trouve elle aussi aux prises avec le terrorisme islamique, on nous dit qu’elle terrorise les gentils Tchétchènes. Quand elle met au pas l’oligarchie économique et financière qui bradait les richesses nationales depuis la chute de l’URSS, on nous dit qu’elle menace les libertés. Quand elle encourage la natalité et la famille, on nous dit qu’elle est homophobe. Quand quelques isolés manifestent contre le gouvernement, on nous dit que la rue est contre Poutine et tout à l’avenant.


    La Russie ? Une résistance bénéfique à l’ordre mondial

    Pareil biais, alors que l’URSS ne subissait pas du tout le même traitement médiatique, ne peut signifier qu’une chose : que la Russie incarne une résistance bénéfique à l’ordre mondial que veulent imposer les Anglo-Saxons et les valets qu’ils recrutent dans l’oligarchie occidentale.

    A l’heure du renversement des valeurs, instrument de cette tentative, on peut sans se tromper affirmer que la Russie reste dans le vrai quand l’Occident sombre dans l’erreur et le déclin. C’est pourquoi l’Occident cultive la haine de la Russie.

    Mais cela veut dire aussi que la Russie redevient un modèle à suivre pour les vrais Européens.


    La Russie fière de son passé comme de son identité

    On a un peu vite oublié en Occident que le peuple russe a payé très cher – par des millions de morts – son entrée dans le XXe siècle, l’instauration du communisme et sa victoire dans la seconde guerre mondiale : un sacrifice qui dépasse de très loin celui supporté par les Occidentaux et notamment les Etats-Unis, bien à l’abri dans leur continent-île.

    Pourtant la Russie a su tourner la page et intégrer ce passé tragique dans son histoire comme dans ses monuments, à la différence d’un Occident déboussolé qui ne cesse de ressasser la repentance instrumentée des « heures-sombres-de notre-histoire » et de nous rejouer les drames de la seconde guerre mondiale.

    La Russie a aussi retrouvé son âme orthodoxe, c’est-à-dire chrétienne, alors qu’en Occident, soumis au culte de Mammon et du Veau d’homme, les églises sont vides et les mosquées se remplissent.

    Merci à la Russie de nous démontrer qu’on peut entrer dans le XXIe siècle en restant soi-même.


    Le cauchemar des Anglo-Saxons

    Les Anglo-Saxons ont un cauchemar : celui d’une Europe puissance, d’une « maison commune » de l’Atlantique à l’Oural à laquelle ont rêvé tant de grands Européens. Toute leur diplomatie depuis deux siècles vise à rendre ce rêve impossible.

    En Europe occidentale, l’instrument de cette diplomatie se nomme aujourd’hui Union européenne. C’est-à-dire une machine (un « machin », disait De Gaulle) destinée à détruire la souveraineté et la liberté des Etats, à détruire leur prospérité et à remplacer leur population ; un empire du néant, qui doit s’ouvrir à tous les vents à la condition de rester prisonnier des « liens transatlantiques », c’est-à-dire de rester vassal des Etats-Unis.

    A l’est, l’instrument de cette diplomatie se nomme diabolisation, affaiblissement et isolement de la Russie. Car la Russie a cher payé aussi l’implosion de l’URSS : un pays ruiné, mis en coupe réglée par les oligarques, entouré d’une ceinture d’Etats plus ou moins artificiels mais dans l’orbite occidentale, une armée détruite face à l’OTAN renforcé et agressif.

    A la chute de l’URSS, les Occidentaux sous la direction américaine se sont immédiatement engagés dans une stratégie d’isolement de la Russie, dont l’affaire du Kossovo a constitué le point d’orgue, après la désagrégation de la Yougoslavie. Sans parler de la tentative de s’approprier ses ressources naturelles et de lui injecter les « valeurs » – c’est-à-dire les vices décadents – des Occidentaux.  En clair, les Occidentaux donneurs de leçons n’ont eu de cesse de profiter et d’amplifier la faiblesse de la Russie.

    Toute l’action de la présidence Poutine vise au contraire à recouvrer la puissance et la souveraineté de la Russie. Voilà qui insupporte nos maîtres.

    Merci à la Russie de faire de la puissance une idée neuve en Europe.


    Un monde multipolaire grâce à la réapparition de la puissance russe

    La chute de l’Union soviétique fut, bien sûr, une bonne nouvelle, marquant la fin de la menace communiste en Europe. On ne la regrettera pas. Mais elle a fait aussi disparaître un contrepoids à l’unilatéralisme yankee et à sa prétention, ridicule mais dangereuse, d’imposer un modèle de société humaine indépassable.

    On a vu ce qu’a donné en quelques années un tel unilatéralisme libéré de tout contrepoids : les conflits et les agressions militaires à répétition, la déstabilisation du Moyen-Orient ou la mise en œuvre d’un libre-échangisme débridé aux effets destructeurs.

    Les vrais Européens ne peuvent donc que se réjouir de voir réapparaître la puissance russe. L’Europe manque désespérément de puissance, en effet, dans un monde de plus en plus dur et concurrentiel, face aux grands blocs de l’Asie, de l’Amérique et de l’Afrique.

    La réintroduction de la puissance russe dans le jeu diplomatique mondial aura nécessairement des effets positifs, comme le montre déjà l’affaire syrienne. La Russie a résisté clairement et patiemment en effet aux fauteurs de « frappes »  en vue d’une solution politique en Syrie. C’est-à-dire qu’elle s’est prononcée en faveur de la stabilisation contre l’aventure.

    Il faut que le pouvoir arrête le pouvoir : merci à la Russie de nous rappeler cette antique loi européenne.


    A l’est la liberté

    Contrairement à ce que nous serinent nos médias, la démocratie – c’est-à-dire le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple – et la liberté sont moins menacées en Russie qu’en Europe occidentale.

    Comme il est curieux qu’un Snowden, qui a dévoilé au monde la réalité de  l’espionnage des communications mondiales par les Etats-Unis et leurs alliés, ne puisse trouver refuge qu’en Russie ! Mais pas en Europe de l’Ouest qui se targue pourtant d’accueillir à bras ouverts les réfugiés du monde entier. Comme il est curieux qu’un acteur français célèbre, lassé du fiscalisme et de la médiocrité ambiantes, préfère rejoindre la Russie plutôt que la côte est des Etats-Unis !

    C’est que l’Occident ne vit plus en démocratie mais en post-démocratie : un régime de totalitarisme mou qui vide la nationalité et la citoyenneté de leur sens, un régime où l’Etat se dresse contre la nation et installe la loi de l’étranger. Car les vrais oligarques ne prospèrent qu’en Occident : en Russie ils sont sous contrôle ou ils vont en prison.

    Merci à la Russie de nous rappeler que le salut du peuple – et non celui des banques ou des lobbys – doit rester la loi suprême des Etats.

    Michel Geoffroy (Polémia, 10 septembre 2013)


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