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marine le pen - Page 14

  • Le temps du phénix...

    Les éditions Cité Liberté viennent de publier Le temps du phénix, un roman de politique-fiction de Bruno Mégret. Numéro 2 et organisateur du Front national dans les années 90, puis fondateur du Mouvement national républicain, Bruno Mégret, retiré de la politique depuis 2008, nous livre avec ce roman le scénario d'un redressement de la France sur la base d'un programme d'orientation nationale-libérale et favorable à l'Europe des nations. L'ouvrage, en se décalant subtilement par rapport à la situation politique réelle et à ses acteurs - pas de Front national mais une Alliance nationale, pas de Républicains mais une Union populaire, etc... - permet aux lecteurs de s'intéresser plus aux enjeux et aux choix politiques qu'aux questions de personnes, même si certains ne manqueront pas de trouver des clefs pour tel ou tel personnage... Au total, le livre, bien enlevé, donne à réfléchir, et mérite donc le détour !

     

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    " Le temps du phénix est un récit d'anticipation qui relate le quinquennat d'un président imaginaire élu en 2017.
    En rupture avec le politiquement correct et la classe politique actuelle, il lui faut surmonter de multiples difficultés pour mener à bien son projet.
    Porté par une vision géopolitique, animé par un projet européen novateur, défendant l’identité, la prospérité et la puissance de la France, le chef de l’État imaginé par Bruno Mégret ouvre une voie nouvelle qui rompt avec les errements de la vie publique d’aujourd’hui.
    Au cœur de l'actualité, ce livre apporte un éclairage original sur les débats qui agitent la scène médiatique. À un moment où la mode est au déclinisme, le Temps du phénix propose une vision optimiste et volontariste de l'avenir de la France. Il montre comment un autre projet et une autre méthode de gouvernement pourraient, malgré les obstacles, redonner un destin à notre nation.
    Loin des ouvrages politiques militants, le Temps du phénix s’apparente à un roman. Le récit y est nourri par de nombreux rebondissements, le flux d’événements tour à tour heureux ou décevants et le sort parfois tragique des personnages. "

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  • Etats-Unis, France : ne pas désespérer des citoyens de la base...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Paul Baquiast, cueilli sur son site Europe solidaire et consacré à la contestation de l'oligarchie par les citoyens de la base, aux Etats-Unis comme en France...

    Jean-Paul Baquiast anime également le site d'information techno-scientifique Automates intelligents.

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    Etats-Unis, France. Ne pas désespérer des citoyens de la base

    On dit, et nous le répétons volontiers souvent tant le jugement paraît juste, qu'aux Etats-Unis, 1% de super-puissants gouvernent les 99% restant, ceux l'on pourrait nommer les citoyens de la base. La chose se retrouve dans tous les pays du monde, y compris en France. Cependant elle y est moins marquée chez nous et en Europe, vue la survivance de ce qui reste d'un ancien Etat-providence.

    Or le récent discours sur l'Etat de l'Union prononcé par Barack Obama devant le Congrès le 12 janvier, illustre bien cette domination des super-puissants, dont il est le représentant au plus haut niveau de l'Etat. Le discours n'a évidemment pas fait allusion à l'immense croissance des inégalités sociales, le démantèlement d'une partie de l'industrie, le déclin mondiale du capitalisme américain et la domination croissante d'une élite financière parasite et souvent maffieuse.

    Tous ceux qui écoutaient le Président ne pouvait pas se dissimuler que, malgré ses accents volontaristes, il ne dominait rien, laissant le pouvoir aux militaires les plus militaristes, aux agences de renseignement et à Wall Street. Concernant les relations extérieures, il n'a pas évoqué le fait qu'élu pour arrêter la guerre en Irak, il a amplifié la politique des ses prédécesseurs, en ajoutant à la guerre en Afghanistan de nouvelle guerre en Libye, Syrie et Irak, en multipliant le recours à l'usage de drones destructeurs des populations et surtout en accumulant les provocations à l'égard de la Russie et de la Chine, pouvant conduire à de nouvelles guerres mondiales.

    A l'inverse, le thème essentiel de son discours a consisté à exalter la force militaire des Etats-Unis et sa volonté personnelle d'y recourir encore partout si nécessaire. Il a proclamé avec un cynisme incroyable “The United States of America is the most powerful nation on Earth. Period. Period. It's not even close. It's not even close. It's not even close. We spend more on our military than the next eight nations combined. Our troops are the finest fighting force in the history of the world. No nation attacks us directly, or our allies, because they know that's the path to ruin.” La presse française a traduit cela, sans d'ailleurs s'en indigner, par « Les Etats-Unis sont la nation la plus puissante du monde. Point final"

    Le bilan, pour une bonne partie des médias américains non-alignés, est tout au contraire la généralisation du passage à un Etat oppressif, multipliant l'espionnage, arrêtant les semeurs d'alerte, militarisant la police et protégeant en toutes occasions les meurtres accomplis par elle. Le bilan est représenté par les milliers de milliards de dollars consacrés à réparer les spéculations criminelles des banquiers de Wall Street responsables de la crise de 2008 et de ses suites, les économies imposées à ce qui reste de services publics sociaux et éducatifs, le vol des épargnes privées imposé aux « bénéficiaires » de la pseudo réforme de la Sécurité Sociale dite « Obamacare ».

    Les citoyens de la base

    Mais qu'en pensent les premiers concernés, les citoyens de la base? Manifestement, le bel enthousiasme ayant accueilli Obama après son élection a presque totalement disparu. Ceci que ce soit autant parmi les électeurs républicains que parmi les électeurs démocrates. Chez les premiers, la popularité croissante de Donald Trump inquiète de plus en plus l'establishment. Issu lui même de cet establishment, Trump, pour des raisons qui ne sont pas simplement électoralistes, mais répondent sans doute à une conviction profonde, contredit toutes les « valeurs » et s'oppose à toutes les politiques défendues par ses rivaux républicains aux prochaines élections primaires.

    Et ceci lui acquière une popularité massive parmi ceux que nous nommions les citoyens de la base. Inutile d'y revenir ici. On peut espérer que, constatant le succès de ses propositions, il en ajoutera d'autres de la même eau. S'il est élu à la Maison Blanche, l'establishment aura plus de mal à le mettre en tutelle qu'il n'en a eu avec Obama.

    Mais du coté des Démocrates, se profilent d'autres évènements tout aussi porteurs d'espoirs. D'une part la « candidate incontournable » qu'était Hillary Clinton semble faire eau de toute part. Ce sera une excellent chose pour la paix du monde, car elle était bien partie pour déclencher la 3e guerre mondiale évoquée plus haut. N'y revenons pas.

    D'autre part, du coté opposé aux Républicains, la concurrence de Bernie Sanders au départ considéré comme un candidat marginal, s'est manifestée avant les primaires et n'a cessé de s'affirmer depuis. Sanders porte de plus en plus nettement un message anti-establishment qui convainc un nombre croissant des électeurs de la base. Même si ses objectifs sont encore mal précisés, et comportent en matière de politique étrangère des aspects très conservateurs, il est présenté partout comme socialiste, et de plus en plus prisé comme tel.

    Or même si le « socialisme » de Sanders n'est pas le même que celui généralement entendu par ce mot en Europe, il comporte cependant des mesures très révolutionnaires pour les Etats-Unis, le rapprochant dans une certaine mesure des premières ambitions de Roosevelt ou du Labour Party britannique à la fin de la 2e guerre mondiale. 1)

    Qu'en sera-t-il en France?

    En France, ceux qui commencent à ne plus supporter le conservatisme et la docilité vis-à-vis de l'establishment manifestés tant par le PS que les Républicains, se demandent quel(le) candidat(e) pourrait lors des prochaines élections présidentielles, incarner des ambitions à la Trump ou à la Sanders. Aucun n'apparait du côté de la gauche radicale, où continue à régner l'atonie alors que de nombreux thèmes « révolutionnaires » pourraient être défendus.

    A l'extrême-droite, on trouve bien évidemment le FN et sa candidate Marine Le Pen. Mais beaucoup s'interrogent sur la capacité du parti et de sa présidente à présenter des objectifs clairs et surtout à les mettre en oeuvre une fois au pouvoir, soumis qu'ils seront aux pressions formidables du grand capital international.

    Il faudrait dans tous les cas, comme d'une certaine façon le font Trump et Sanders, que les représentants de la gauche radicale et du FN, qui auraient un nombre considérable d'objectifs communs à présenter aux électeurs révoltés de la base, s'unissent clairement, derrière un candidat commun, pour le faire.

    Jean Paul Baquiast (Europe solidaire, 14 janvier 2016)

     

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  • Laurent Ozon fait le point...

    Nous vous proposons d'écouter un entretien entre Martin Peltier et Laurent Ozon dans le Libre journal de la résistance française diffusé le 9 décembre 2015 sur Radio Courtoisie. Laurent Ozon fait avec brio un large  tour d'horizon de l'actualité et aborde, notamment, la situation politique telle qu'elle ressort des élections régionales. Une analyse intéressante et lucide, comme toujours...

     

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  • Le nouveau bipartisme...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Guillaume Faye, cueilli sur son site J'ai tout compris et consacré à la montée en puissance du Front national...

    Polémiste et essayiste, Guillaume Faye vient de publier Comprendre l'islam (Tatamis, 2015).

     

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    Le nouveau bipartisme : FN contre RPS

    Il était prévisible que le Front national n’emportât aucune présidence de région. Mais sa progression est considérable : plus de 6,8 millions de suffrages au soir du second tour. Seul contre tous, il s’est confirmé comme premier parti de France face aux deux coalitions objectivement alliées LR–Centristes et PS–extrême gauche. Le RPS. Ces élections régionales ont été en fait un référendum pour ou contre le FN. Son ascension vers le pouvoir a commencé mais elle sera incertaine, difficile et explosive.   

    Le plafond de verre existe toujours mais il monte…

    Au second tour des élections régionales, le 13 décembre, plus de 6,8 millions d’électeurs ont donc voté FN, un record historique. Il a dépassé les 6,4 millions de la présidentielle de 2012 alors que la participation était plus forte de vingt points cette année-là. Le FN est le seul parti capable de rassembler un tiers de l’électorat. La coalition droite–centristes a accumulé (avec l’apport artificiel de voix de gauche anti-FN dans trois régions) 41% des suffrages, la coalition de gauche 30% et le FN seul 29%.   

    Au plan national, comme le sanglier poursuivi par la meute, le FN seul affronte à droite LR, UDI, le Modem et à gauche PS, Radicaux de gauche, Front de gauche, EELV et PCF, soit huit formations politiques contre une. La grande ligue. 

    Obtenir près de 30% des suffrages exprimés, c’est à la fois énorme pour un parti considéré comme d’ ” extrême droite” (dans les années 80, quand le FN dépassait la barre des 10% ont parlait de séisme…) mais insuffisant : bien que premier parti de France, dans ce nouveau système tripartite (en apparence seulement), le Front national doit affronter deux coalitions plus ou moins alliées, celle de la droite et des centres et celle de la gauche et de l’extrême gauche. Il joue à un contre deux. 30% des électeurs sont pour lui mais 70% contre, ne l’oublions pas. Les jeux ne sont pas faits. Le plafond de verre est à 50% des suffrages exprimés. Le FN, isolé et sans alliances, en est encore loin. Mais il ne faut jurer de rien. C’est la marée qui monte, poussée par le vent des événements…

    Le vote FN a progressé de 7 point sous Sarkozy et de 10 sous Hollande. 57 % des Français estiment que le FN est un ”parti comme les autres”. Il y a dix ans, ils étaient à peine 10% à le penser. Cela dit le vote massif pro-FN, d’un point de vue sociologique, n’est pas ”politique”, au sens classique, mais plutôt symbolique. C’est une sorte d’appel au secours, dont la submersion migratoire est la première motivation. 

    La coalition anti –FN : les Nuls contre les Inconnus

    Nous ne sommes pas dans un nouveau système tripartite (droite, gauche, FN) mais dans un duel droite–gauche contre FN. Comme le reconnaît Guillaume Tabard (Le Figaro, 14/12/2015) : «  de Manuel Valls à Alain Juppé […] en passant par Bertrand et Estrosi, la tentation ou le désir d’un nouveau paysage bipolaire affleure, autour de la seule question du Front national ». Le bloc, l’agrégat bicéphale Républicains et alliés avec PS et alliés, qu’il faut nommer RPS, s’oppose donc au FN dans une nouvelle configuration bipartisane de fait. Pour l’opinion publique, ceux qui ont gouverné (RPS) s’opposent à ceux qui n’ont pas encore gouverné (FN). Les nuls contre les inconnus. 

    Christian Estrosi, symbole théâtral du politicien roué, félicité par Manuel Valls pour sa victoire, s’est posé en « résistant » face au FN (allusion ridicule et insultante à la vraie Résistance de 1940–1944) et a assuré qu’il créerait un « conseil territorial » pour gouverner la région PACA avec la gauche. Alain Juppé : «  merci à ceux qui ne partagent pas nos idées et qui se sont mobilisés pour éviter le scénario du pire. Cela nous oblige ». Sous entendu : on est tous d’accord, droite et gauche contre le FN.

    Non seulement la gauche s’est désistée en faveur de la droite et du centre dans les régions Nord et Sud-Est, ce qui prouve que l’animadversion anti FN est plus forte que le sacrifice de tous les élus régionaux, mais les gagnants, MM. Bertrand et Estrosi, ont promis qu’ils ”tiendraient compte” des voix de gauche qui les ont fait élire. Autrement dit, ils mèneront la même politique que la gauche, avec d’infimes nuances, comme cela se passe au niveau national. Le RPS est donc bien un fait politique et la divergence gauche–droite n’est pas programmatique ni idéologique mais politicienne.

    Elle peut être idéologique, mais en paroles seulement, pas en actes. Mme Pécresse, nouvelle présidente de l’Ile–de–France par exemple – j’en fait le pari– n’abolira pas la remise de 75% sur le prix des transports pour les immigrés clandestins., par ailleurs constitutionnellement illégale. M. Raffarin : « nous devons travailler avec le gouvernement car le FN est un adversaire commun ». NKM, Estrosi et Bertrand parlent de « rassemblement républicain » contre le FN. M. Sarkozy, lui, avec son ”ni ni” ne sait plus où il habite. Un projet stratégique de recomposition politique est en cours pour former un barrage–bloc gauche–droite contre le Front national. LR, ex UMP, est en panne de programme ; le carriérisme politicien est le seul horizon de ses dirigeants. L’alliance droite modérée–centre mou– gauche contre le FN est la coalition qui se dessine après ces élections.

    Alain Juppé a d’ailleurs déclaré le 11 décembre qu’aux prochaines législatives, il appellerait au retrait du candidat de droite arrivé troisième en cas de triangulaire ou à voter pour le PS en cas de duel. Ce qui prouve bien qu’une bonne partie des caciques de la coalition molle LR–Centre voit cette dernière comme alliée de la gauche contre le FN. Il y a, dans le raisonnement de la classe politique, l’idée d’un bloc moralement légitime gauche–droite majoritaire contre un FN moralement illégitime, minoritaire mais en dangereuse progression. Le problème est que le ”peuple électoral ” pense de moins en moins ainsi.   

    La bonne vieille tactique du ”front antifasciste”

    La tactique du PS (M. Valls) –comme de François Hollande en prévision du second tour de la présidentielle de 2017– consiste à dire : ”la question n’est pas de voter pour nous et notre programme mais de voter contre ce FN d’extrême droite, pour faire barrage à l’horreur”. La logique de légitimation positive (”notre programme est le meilleur, votez pour nous”) cède la place à celle de la légitimation négative : ” notre bilan est mauvais, mais l’essentiel n’est pas là ; votez pour nous pour vous éviter le pire, le Front national ”.

    Face à la montée du Front national, on s’emploie donc à ressusciter la tactique communiste du Komintern inventée par les services soviétiques dans les années trente, le « front antifasciste ». Le « front républicain » n’est que la réplique essoufflée de ce dernier. Sauf que le FN est sans doute plus ”républicain” et démocrate que les sectes partisanes et oligarchiques qui usurpent ces termes. Quand on patauge dans l’échec complet et qu’on n’a rien à offrir, on utilise cette ressource, en ignorant que le FN n’a rigoureusement rien à voir avec les mouvements fascistes, comme l’a démontré le politologue et historien des idées politiques Pierre–André Taguieff.

    L’argument selon lequel le FN serait l’héritier de Vichy (qui était un régime de gauche, ne l’oublions pas, soumis à l’occupant national–socialiste, ne l’oublions pas non plus), rabâché par l’intellocratie, n’a aucune prise sur l’électorat, notamment des nouvelles générations.

    Un conseiller de l’Élysée, cité par Le Figaro (08/12/2015) déclare : « Hollande veut apparaître comme le candidat de la République et du rassemblement, contre le terrorisme et l’extrême droite […] Il fait le pari qu’il sera face à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle de 2017 » Hallucinant mais vrai : le FN est mis sur le même curseur de dangerosité que le terrorisme islamique. Le FN est comparé à Dae’ch. Cette rhétorique est tellement dépourvue de bon sens qu’elle est évidemment contre productive.

    Le soir du premier tour des régionales, le 6 décembre, sur les plateaux télé, on a entendu des politiciens de gauche ou LR comparer le FN au « péril brun » (allusion à la ”peste brune” nazie) ou l’assimilant à un danger pour la ”république”, la démocratie, les libertés publiques. Au soir du second tour, on a rabâché sur les TV à la face des (rares) invités FN placides: ” vous n’êtes pas des républicains ni des démocrates ”. Sous entendu : vous êtes des nazis dissimulés.

    Et ces paroles ignobles provenaient de gens, associés électoralement au Parti communiste et aux trotskistes, abreuvés au lait d’un marxisme qui, comme l’islam(isme), a multiplié les crimes contre l’humanité. Inversion de la réalité, incongruité. Passons. 

    L’oligarchie ”démocratique” contre le populisme

    Diaboliser le FN, le présenter comme un danger majeur pour la démocratie, la République, les ”valeurs” (lesquelles ?), comme un risque de dictature, fonctionne parfaitement bien pour un certain nombre d’électeurs (droite ou gauche). La question est de savoir combien tombent dans ce piège : de moins en moins, d‘après les sondages, mais toujours suffisamment pour créer un ”plafond de verre”, qui monte, certes, mais qui se situe toujours en dessous du seuil fatidique de 50%.

    En effet, un certain pourcentage d’électeurs préfère voter pour la coalition droite–gauche que pour le FN, représenté comme un parti spécial et dangereux. Mais exclure idéologiquement le FN de l’arc politique légitime gauche–droite est une tactique à double tranchant : ce peut être pertinent dans l’effroi (positif) mais aussi susciter l’exaspération par la grosseur du mensonge (négatif). L’ennemi principal et objectif de l’oligarchie (qui se réclame évidemment de la ”démocratie”, comme le faisaient les soviétiques) c’est le ”populisme”, le peuple autochtone, dont la représentation symbolique (plus que politique) est le Front national.

    Pour les idéologues de gauche, inspirés par le trotskisme bourgeois du think tank Terra Nova, les ”classes dangereuses”, ce sont les masses des électeurs FN et de la ”Manif pour Tous” qui a marqué les esprits et fut sévèrement réprimée par la police. Ce ne sont pas les banlieues islamisées et violentes qui effraient mais ces petits Blancs de la France périphérique qui osent faire de la résistance par leur vote silencieux. Le peuple de souche des classes populaires est placé sous la surveillance attentive de l’oligarchie et de ses alliés objectifs. Vous devinez lesquels.   

    Un vote FN symbolique et insurrectionnel

    La carte des scores électoraux FN au premier tour des régionales regroupe à peu près exactement celle des zones à forte présence d’immigration afro-maghrébine et d’islamisation. Fait sociologique incontournable. La motivation du vote massif FN de la part de nouveaux électeurs n’est ni celle d’un vote protestataire ni celle d’un vote d’adhésion mais, entre les deux, celle d’un vote insurrectionnel.

    Le programme économique du FN que j’ai souvent critiqué (voir autres articles de ce blog) importe assez peu pour ses électeurs. Même ceux qui sont libéraux passent l’éponge et votent FN, un peu à l’aveugle, pour ”essayer autre chose”. Immigration et islamisation non maîtrisées, délinquance explosive, justice anti répressive, Éducation nationale déliquescente, sont les principales raisons du vote FN. La question de la résorption du chômage vient, contrairement aux discours des politologues télévisuels, en second lieu.

    Cela dit, la position brutale du FN pour l’abandon de l’Euro, très irréfléchie, lui a probablement fait perdre plusieurs points dans ses scores électoraux. La direction du FN a très médiocrement piloté son programme économique et social, ce qui lui a fait perdre – et empêché de capter – plus de voix qu’elle n’en a gagnées. C’est la faiblesse majeure du FN. Ses solutions en matière économique sont superficielles, amateuristes et déconnectées de la réalité. Elles constituent un verrou. Elles sont sans originalité, banalement alignées sur la politique pratiquée depuis des décennies par les gestionnaires d’un État Providence en faillite. Manque d’audace et de talent. Dommage : gros handicap pour le FN.

    Les propos racistes anti Blancs (et ethnomasochistes) de M. Claude Bartolone à l’encontre de Valérie Pécresse, accusée d’être la candidate de la « race blanche », ont probablement abouti non pas à faire voter pour lui des abstentionnistes ”Beurs–Blacks” du 93 comme il l’espérait, mais à accentuer un report de voix FN (vote utile) vers son adversaire féminine LR., et à le faire battre. M. Bartolone n’est pas réputé, même au PS, pour être un génie…

    La dynamique sociologique du FN

    Mais ce nouveau bipartisme est une autoroute pour le Front national. Il apparaît comme la seule force d’alternance à une classe politique droite/gauche qui a échoué dans tous les domaines, dont le bavardage idéologique fut inversement proportionnel aux actes, aux résultats. Il est probable que le FN va continuer de bénéficier de fuites d’eau d’électeurs(–trices), d’élu(e)s et de diverses forces (y compris LR et gauche) qui vont rejoindre ses rangs. Pour des raisons à la fois idéologiques et d’intérêt, sincères et insincères. C’est la nature humaine.

    Dans ce contexte, les petits partis souverainistes ou identitaires en orbite autour du FN, qu’ils s’y opposent ou lui fassent du genou, vont très probablement se vider de leur encadrement et le rejoindre.

    Malek Boutih, député PS de l’Essonne, probablement le plus lucide des élus de gauche sur la situation du pays, auteur d’un rapport percutant sur les banlieues défrancisées et islamisées qui va dans le sens des analyses politiquement incorrectes de l’historien Georges Bensoussan, disait récemment que contre la progression du FN, il fallait en finir avec les incantations sur les ”valeurs” et « passer aux actes ». Passer des mots à l’action. Il a raison. Mais son propos est ambigu. Passer aux actes pour faire régresser le chômage et la paupérisation ? Il faudrait des recettes libérales, à la manière suisse ou anglaise. Impensable pour le logiciel socialiste. Passer aux actes pour limiter l’immigration, la criminalité, l’islamisation, racines du vote FN ? Là, il faudrait se tourner vers une solution à la japonaise. Impensable pour le logiciel socialiste. Ou bien passer aux actes pour promouvoir une ”identité heureuse” à la Juppé, un ”vivre ensemble” des intellos germanopratins, un ”islam des Lumières” ? On nage dans le rêve et c’est l’impasse.

    Le premier parti de France ne dirige aucune région ou département, peu de communes et se trouve quasi absent de l’Assemblée et du Sénat. Néanmoins il a obtenu 358 conseillers régionaux. Cette frustration des électeurs FN et des abstentionnistes favorables au FN va probablement renforcer à l’avenir son implantation. Surtout si – ce qui est prévisible – de nouveaux attentats islamiques ont lieu, si les problèmes divers liés à l’immigration incontrôlée et à la criminalité s’accentuent, ce qui est inévitable.

    Le spectre de la guerre civile

    Valls, dans son syndrome colérique permanent, a déclaré que le FN était « raciste et antisémite ». Antisémite ? Qui est antisémite en France, qui menace et qui tue les Juifs ? Le FN ? Les cathos de la Manif pour Tous ? Non. Des gens issus de cette immigration musulmane que chérit le pouvoir socialiste et ses alliés trotskistes ”antisionistes” –concept euphémique. La pensée de gauche est à la fois obsolète et perverse.

    Manuel Valls, Premier ministre irresponsable qui aime à rabâcher en boucle qu’il ”prend ses responsabilités”, a affirmé aussi que  le Front national portait en lui « les germes de la guerre civile ». Les massacres du 13 novembre ont-ils été commis par des adhérents du FN ? Guillaume Tabard écrit à ce propos : « parler de ”guerre civile” recèle un autre danger. Celui de ce qu’on appelle la prophétie autoréalisatrice. À savoir, provoquer dans les faits ce qu’on annonce dans les mots. […] Prédire la ”guerre civile” n’est-ce pas en partie la susciter ? » (Le Figaro, 12–13/12/ 2015). La guerre civile en France et en Europe aura lieu. D’ailleurs, elle a déjà commencé, en basse intensité, puisque l’ ”état d’urgence ” est décrété. Son spectre hante les discours. La responsabilité d’une éventuelle guerre civile revient entièrement aux gouvernants qui depuis les années 70 ont ouvert les frontières à une immigration massive inassimilable d’origine majoritairement musulmane. 

    Les attentats de janvier et de novembre 2015 ont eu un effet de radicalisation et de mimétisme auprès des musulmans de France, essentiellement les jeunes et les mineurs. On note un accroissement majeur des apologies du terrorisme, des agressions physiques anti françaises, des dégradations de lieux de cultes chrétiens et juifs. Les origines des auteurs sont parfaitement connues et pudiquement tues. « Les attentats de janvier et novembre ont déclenché une vague de délinquance qui révèle les fractures de la société française », titrait Le Figaro (16/12/2015). Il s’agit plus que de ”fractures”, selon le jargon politico journalistique, mais d’une faille tellurique majeure entre deux ”nations” au sein même de la France.   

    Une surenchère terroriste islamique est à prévoir sur le territoire français – comme en Belgique – mélangée à des émeutes ethniques bien plus graves que celles de 2005. Pour la première fois, comme je l’avais prévu, un parti ethnique musulman est apparu. L’Union des démocrates musulmans (UDM) en Seine–Saint–Denis et dans les Yvelines a constitué sa liste et a obtenu 5,90% des voix à Mantes–la–Jolie, en sachant que les immigrés boudent massivement les urnes. Pour combien de temps ? Il va y avoir du sport et le FN sera en première ligne. En sera–t–il capable ? Sinon d’autres solutions devront être froidement envisagées qui ne seront pas des plaisanteries.

    Guillaume Faye (J'ai tout compris, 17 décembre 2015)

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  • Le FN, René Girard et la théorie du bouc émissaire...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Vincent Coussedière, cueilli sur Figaro Vox et consacré à l'explosion programmée du système... Agrégé de philosophie, Vincent Coussedière a publié Éloge du populisme ( Elya, 2012).

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    Le FN, René Girard et la théorie du bouc émissaire

    Les «élites» françaises, sous l'inspiration et la domination intellectuelle de François Mitterrand, on voulu faire jouer au Front National depuis 30 ans, le rôle, non simplement du diable en politique, mais de l'Apocalypse. Le Front National représentait l'imminence et le danger de la fin des Temps. L'épée de Damoclès que se devait de neutraliser toute politique «républicaine».

    Cet imaginaire de la fin, incarné dans l'anti-frontisme, arrive lui-même à sa fin. Pourquoi? Parce qu'il est devenu impossible de masquer aux français que la fin est désormais derrière nous. La fin est consommée, la France en pleine décomposition, et la république agonisante, d'avoir voulu devenir trop bonne fille de l'Empire multiculturel européen. Or tout le monde comprend bien qu'il n'a nullement été besoin du Front national pour cela. Plus rien ou presque n'est à sauver, et c'est pourquoi le Front national fait de moins en moins peur, même si, pour cette fois encore, la manœuvre du «front républicain», orchestrée par Manuel Valls, a été efficace sur les électeurs socialistes. Les Français ont compris que la fin qu'on faisait incarner au Front national ayant déjà eu lieu, il avait joué, comme rôle dans le dispositif du mensonge généralisé, celui du bouc émissaire, vers lequel on détourne la violence sociale, afin qu'elle ne détruise pas tout sur son passage. Remarquons que le Front national s'était volontiers prêté à ce dispositif aussi longtemps que cela lui profitait, c'est-à-dire jusqu'à aujourd'hui. Le parti anti-système a besoin du système dans un premier temps pour se légitimer.

    Nous approchons du point où la fonction de bouc émissaire, théorisée par René Girard (1) va être entièrement dévoilée et où la violence ne pourra plus se déchaîner vers une victime extérieure. Il faut bien mesurer le danger social d'une telle situation, et la haute probabilité de renversement qu'elle secrète: le moment approche pour ceux qui ont désigné la victime émissaire à la vindicte du peuple, de voir refluer sur eux, avec la vitesse et la violence d'un tsunami politique, la frustration sociale qu'ils avaient cherché à détourner.

    Les élections régionales sont sans doute un des derniers avertissements en ce sens.

    Y-a-t-il une solution pour échapper à une telle issue? Avouons que cette responsabilité est celle des élites en place, ayant entonné depuis 30 ans le même refrain. A supposer cependant que nous voulions les sauver, nous pourrions leur donner le conseil suivant: leur seule possibilité de survivre serait d'anticiper la violence refluant sur elles en faisant le sacrifice de leur innocence. Elles devraient anticiper la colère d'un peuple qui se découvre de plus en plus floué, et admettre qu'elles ont produit le système de la victime émissaire, afin de détourner la violence et la critique à l'égard de leur propre action. Pour cela, elles devraient cesser d'ostraciser le Front national, et accepter pleinement le débat avec lui, en le réintégrant sans réserve dans la vie politique républicaine française. Pour cela, elles devraient admettre de déconstruire la gigantesque hallucination collective produite autour du Front national, hallucination revenant aujourd'hui sous la forme inversée du Sauveur. Ce faisant, elles auraient tort de se priver au passage de souligner la participation du Front national au dispositif, ce dernier s'étant prêté de bonne grâce, sous la houlette du Père, à l'incarnation de la victime émissaire.

    Il faut bien avouer que nos élites du PS comme de Les Républicains ne prennent pas ce chemin, démontrant soit qu'elles n'ont strictement rien compris à ce qui se passe dans ce pays depuis 30 ans, soit qu'elles l'ont au contraire trop bien compris, et ne peuvent plus en assumer le dévoilement, soit qu'elles espèrent encore prospérer ainsi. Il n'est pas sûr non plus que le Front national soit prêt à reconnaître sa participation au dispositif. Il y aurait intérêt pourtant pour pouvoir accéder un jour à la magistrature suprême. Car si un tel aveu pourrait lui faire perdre d'un côté son «aura» anti-système, elle pourrait lui permettre de l'autre, une alliance indispensable pour dépasser au deuxième tour des présidentielles le fameux «plafond de verre». Il semble au contraire après ces régionales que tout changera pour que rien ne change. Deux solutions qui ne modifient en rien le dispositif mais le durcissent au contraire se réaffirment.

    La première solution, empruntée par le PS et désirée par une partie des Républicains, consiste à maintenir coûte que coûte le discours du front républicain en recherchant un dépassement du clivage gauche/droite. Une telle solution consiste à aller plus loin encore dans la désignation de la victime émissaire, et à s'exposer à un retournement encore plus dévastateur. Car le Front national aura un boulevard pour dévoiler qu'il a été la victime émissaire d'une situation catastrophique dont tout montre de manière de plus en plus éclatante qu'il n'y est strictement pour rien. En ce sens, si à court terme, la déclaration de Valls sur le Front national, fauteur de guerre civile, a semblé efficace, elle s'avérera sans doute à plus ou moins long terme, comme le stade ultime de l'utilisation du dispositif de la victime émissaire, avant que celui-ci ne s'écroule sur ses promoteurs mêmes. Car sans même parler des effets dévastateurs que pourrait avoir, a posteriori, un nouvel attentat, sur une telle déclaration, comment ne pas remarquer que les dernières décisions du gouvernement sur la lutte anti-terroriste ont donné rétrospectivement raison à certaines propositions du Front national? On voit mal alors comment on pourrait désormais lui faire porter le chapeau de ce dont il n'est pas responsable, tout en lui ôtant le mérite des solutions qu'il avait proposées, et qu'on n'a pas hésité à lui emprunter!

    La deuxième solution, défendue par une partie de Les Républicains suivant en cela Nicolas Sarkozy, consiste à assumer des préoccupations communes avec le Front national, tout en cherchant à se démarquer un peu par les solutions proposées. Mais comment faire comprendre aux électeurs un tel changement de cap et éviter que ceux-ci ne préfèrent l'original à la copie? Comment les électeurs ne remarqueraient-ils pas que le Front national, lui, n'a pas changé de discours, et surtout, qu'il a précédé tout le monde, et a eu le mérite d'avoir raison avant les autres, puisque ceux-ci viennent maintenant sur son propre terrain? Comment d'autre part concilier une telle proximité avec un discours diabolisant le Front national et cherchant l'alliance au centre?

    Curieuses élites, qui ne comprennent pas que la posture «républicaine», initiée par Mitterrand, menace désormais de revenir comme un boomerang les détruire. Christopher Lasch avait écrit La révolte des élites, pour pointer leur sécession d'avec le peuple, c'est aujourd'hui le suicide de celles-ci qu'il faudrait expliquer, dernière conséquence peut-être de cette sécession.

    Vincent Coussedière (Figaro Vox, 18 décembre 2015)

     

    Note :

    (1) René Girard: La violence et le sacré

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  • Feu sur la désinformation... (71)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 : Elections : les médias ont gagné.
    • 2 : Le zapping d’I-Média.

    • 3 : Les milliardaires contre le FN.
    • 4 : Tweets d’I-Média.
    • 5 : Normalisation de France 2.
    • 6 : Le bobard de la semaine.

     

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